Puissant Quotes

We've searched our database for all the quotes and captions related to Puissant. Here they are! All 100 of them:

“
L'oubli puissant habite sur ta bouche, Et le Léthé coule dans tes baisers.
”
”
Charles Baudelaire (Les Fleurs du Mal)
“
Tant que je vive, mon cueur ne changera Pour nulle vivante, tant soit elle bonne ou sage Forte et puissante, riche de hault lignaige Mon chois est fait, aultrene se fera *** Long as I live, my heart will never vary For no one else, however fair or good Brave, resolute, or rich, of gentle blood My choice is made, and I will have no other.
”
”
Dorothy Dunnett (Checkmate (The Lymond Chronicles, #6))
“
L'arme la plus puissantes entre les mains de l'oppresseur est l'esprit de l'opprimé.
”
”
Steve Biko
“
Toutes nos créations originales et puissantes sont le fruit d'une concentration, d'une monomanie sublime, proche de la folie.
”
”
Stefan Zweig (Angst)
“
« L’éducation est l’arme la plus puissante que vous pouvez utiliser pour changer le monde. »
”
”
Nelson Mandela
“
There is something frank and joyous and young in the open face of the country. It gives itself ungrudgingly to the moods of the season, holding nothing back. Like the plains of Lombardy, it seems to rise a little to meet the sun. The air and the earth are curiously mated and intermingled, as if the one were the breath of the other. You feel in the atmosphere the same tonic, puissant quality that is in the tilth, the same strength and resoluteness.
”
”
Willa Cather (O Pioneers!)
“
l'oubli dont je commençais à sentir la force et qui est un si puissant instrument d'adaptation à la réalité parce qu'il détruit peu à peu le passé survivant qui est en constante contradiction avec elle.
”
”
Marcel Proust
“
Environ une demi-seconde aprĂšs avoir terminĂ© votre livre, aprĂšs en avoir lu le dernier mot, le lecteur doit se sentir envahi d’un sentiment puissant; pendant un instant, il ne doit plus penser qu’à tout ce qu’il vient de lire, regarder la couverture et sourireavec une pointe de tristesse parce que tous les personnages vont lui manquer
”
”
Joël Dicker (La Vérité sur l'Affaire Harry Quebert (Marcus Goldman, #1))
“
L'ordre vĂ©ritable c'est le temple. Mouvement du coeur de l'architecte qui noue comme une racine la diversitĂ© des matĂ©riaux et qui exige pour ĂȘtre un, durable et puissant, cette diversitĂ© mĂȘme.
”
”
Antoine de Saint-Exupéry (Citadelle)
“
En effet, si les premiers amours paraissent, en gĂ©nĂ©ral, plus honnĂȘtes, et comme on dit plus purs ; s'ils sont au moins plus lents dans leur marche, ce n'est pas, comme on le pense, dĂ©licatesse ou timiditĂ©, c'est que le cƓur, Ă©tonnĂ© par un sentiment inconnu, s'arrĂȘte pour ainsi dire Ă  chaque pas, pour jouir du charme qu'il Ă©prouve, et que ce charme est si puissant sur un cƓur neuf, qu'il l'occupe au point de lui faire oublier tout autre plaisir.
”
”
Pierre Choderlos de Laclos (Les Liaisons dangereuses)
“
Methinks I see in my mind a noble and puissant nation rousing herself like a strong man after sleep, and shaking her invincible locks: methinks I see her as an eagle mewing her mighty youth, and kindling her undazzled eyes at the full midday beam;
”
”
John Milton (Areopagitica A speech for the Liberty of Unlicensed Printing to the Parliament of England)
“
La marche ordinaire du XIXe siĂšcle est que, quand un ĂȘtre puissant et noble rencontre un homme de coeur, il le tue, l'exile, l'emprisonne ou l'humilie tellement, que l'autre a la sottise d'en mourir de douleur.
”
”
Stendhal (The Red and the Black)
“
Si vos ennemis sont plus puissants et plus forts que vous, vous ne les attaquerez point, vous Ă©viterez avec un grand soin ce qui peut conduire Ă  un engagement gĂ©nĂ©ral ; vous cacherez toujours avec une extrĂȘme attention l'Ă©tat oĂč vous vous trouverez.
”
”
Sun Tzu (The Art of War)
“
C'est ce que je veux, je veux d'autres tourments, des maux réels, des manifestations physiques d'un comportement précis. La cause de mon mal sera l'alcool ; pas la vérité, l'alcool. Je préfÚre une maladie qui tient dans les limites d'une bouteille plutÎt qu'une maladie immatérielle et toute-puissante sur laquelle je ne peux pas mettre de nom ("Comment je suis devenu stupide", p37)
”
”
Martin Page (Comment je suis devenu stupide)
“
Je n'ai guÚre vu de ville qui ne désirùt la ruine de la ville voisine, point de famille qui ne voulût exterminer quelque autre famille. Partout les faibles ont en exécration les puissants devant lesquels ils rampent, et les puissants les traitent comme des troupeaux dont on vend la laine et la chair.
”
”
Voltaire (Candide)
“
I suppose it must be admitted that I was raised in a "dysfunctional" family, but in truth, I do not think I had any sense of that as I was growing up. Probably part of the reason was that all of my extended kin had families at least as dysfunctional as mine. Just to give a little of the flavor of it, my "Aunt Fern," who lived just across the street and was one of the most present and puissant female relatives in my life, was, to be genealogically precise, my mother's brother's, first wife's, second husband's, father's, 3rd, 4th, and 5th wife. (She married "Uncle Lew" three times in the course of her seven matrimonial ventures.)
”
”
Carlfred Broderick
“
Vouloir 'contrĂŽler la nature' est une arrogante prĂ©tention, nĂ©e d'une biologie et d'une philosophie qui en sont encore Ă  l'Ăąge de NĂ©andertal, oĂč l'on pouvait croire la nature destinĂ©e Ă  satisfaire le bon plaisir de l'homme. Les concepts et les pratiques de l'entomologie appliquĂ©e reflĂštent cet Ăąge de pierre de la science. Le malheur est qu'une si primitive pensĂ©e dispose actuellement des moyens d'action les plus puissants, et que, en orientant ses armes contre les insectes, elle les pointe aussi contre la terre.
”
”
Rachel Carson (Silent Spring)
“
La vérité, comme les animaux sauvages, est trop puissante pour rester enfermée dans une cage.
”
”
Veronica Roth (Insurgent (Divergent, #2))
“
Voler est un acte de conquĂȘte oĂč l'on dĂ©fie les forces les plus puissantes et les plus fondamentales de la nature.
”
”
Thomas Petzinger Jr.
“
You are the first to arrive alive in fifty years. You are a puissant man. Arrival of the fittest is the doctrine of the Holy Darwin. Most scientific.
”
”
Alfred Bester
“
Mais il faut que je veille Ă  ne pas me laisser intimider. Elle est belle, riche, puissante, sĂ©duisante et dotĂ©e d’un charme irrĂ©sistible. Et je ne suis qu’un ĂȘtre humain normal.
”
”
Taylor Jenkins Reid (The Seven Husbands of Evelyn Hugo)
“
puissant
”
”
Herman Melville (Moby Dick)
“
Il n'y a pas de nation aussi puissante que celle qui obéit à ses lois non pas par des principes de peur ou de raison, mais par passion.
”
”
Montesquieu
“
Quand un ĂȘtre puissant et noble rencontre un homme de cƓur, il le tue, l'emprisonne ou l'humilie tellement, que l'autre a la sottise d'en mourir de douleur.
”
”
Stendhal (The Red and the Black)
“
Les parfums sont de puissants magiciens pouvant vous transporter au travers des années que vous avez vécues.
”
”
Helen Keller
“
et lorsque les armĂ©es victorieuses d’Annibal et de ses puissants alliĂ©s semblaient devoir apporter Ă  Rome, d’un moment Ă  l’autre, la destruction ou la servitude.
”
”
Adam Smith (Recherches sur la Nature et les Causes de la Richesse des Nations (Intégrale livres 1 à 5) (French Edition))
“
Le changement peut s'avérer une puissante source d'inspiration, à condition de garder l'esprit ouvert.
”
”
Shannon Messenger (Lodestar (Keeper of the Lost Cities, #5))
“
Sing from the diaphragm, Princess,” was what Madame Puissant kept yelling. “No breathing from the chest. From the DIAPHRAGM! No chest voice! SING FROM THE DIAPHRAGM! LIFT!!! LIFT!!!!
”
”
Meg Cabot (Party Princess (The Princess Diaries, #7))
“
La mise en scĂšne publique des supplices, puissant instrument de terreur et de discipline collective, leur intimait de se montrer discrĂštes, dociles, soumises, de ne pas faire de vagues.
”
”
Mona Chollet (SorciĂšres - La puissance invaincue des femmes)
“
Mais le narrateur est plutĂŽt tentĂ© de croire qu’en donnant trop d’importance aux belles actions, on rend finalement un hommage indirect et puissant au mal. Car on laisse supposer alors que ces belles actions n’ont tant de prix que parce qu’elles sont rares et que la mĂ©chancetĂ© et l’indiffĂ©rence sont des moteurs bien plus frĂ©quents dans les actions des hommes. C’est lĂ  une idĂ©e que le narrateur ne partage pas. Le mal qui est dans le monde vient presque toujours de l’ignorance, et la bonne volontĂ© peut faire autant de dĂ©gĂąts que la mĂ©chancetĂ©, si elle n’est pas Ă©clairĂ©e. Les hommes sont plutĂŽt bons que mauvais, et en vĂ©ritĂ© ce n’est pas la question. Mais ils ignorent plus ou moins, et c’est ce qu’on appelle vertu ou vice, le vice le plus dĂ©sespĂ©rant Ă©tant celui de l’ignorance qui croit tout savoir et qui s'autorise alors a tuer. L'Ăąme du meurtrier est aveugle et il n’y a pas de vraie bontĂ© ni de belle amour sans toute la clairvoyance possible.
”
”
Albert Camus (The Plague)
“
philosophes qui ont pu autrefois se soustraire de l'empire de la fortune, et, malgrĂ© les douleurs et la pauvretĂ©, disputer de la fĂ©licitĂ© avec leurs dieux. Car s'occupant sans cesse Ă  considĂ©rer les bornes qui leur Ă©taient prescrites par la nature, ils se persuadaient si parfaitement que rien n'Ă©tait en leur pouvoir que leurs pensĂ©es, que cela seul Ă©tait suffisant pour les empĂȘcher d'avoir aucune affection pour d'autres choses; et ils disposaient d'elles si absolument qu'ils avaient en cela quelque raison de s'estimer plus riches, et plus puissants, et plus libres, et plus heureux qu'aucun des autres hommes, qui, n'ayant point cette philosophie, tant favorisĂ©s de la nature et de la fortune qu'ils puissent ĂȘtre, ne disposent jamais ainsi de tout ce qu'ils veulent. (partie 3, para 4)
”
”
René Descartes (Discours de la méthode: suivi des Méditations métaphysiques)
“
D'ailleurs, les hommes sont peut-ĂȘtre indiffĂ©rents au pouvoir... Ce qui les fascine dans cette idĂ©e, voyez-vous, ce n'est pas le pouvoir rĂ©el, c'est l'illusion du bon plaisir. Le pouvoir du roi, c'est de gouverner, n'est-ce pas ? Mais l'homme n'a pas envie de gouverner : il a envie de contraindre, vous l'avez dit. D'ĂȘtre plus qu'un homme dans un monde d'hommes. Échapper Ă  la condition humaine, vous disais-je. Non pas puissant : tout-puissant. La maladie chimĂ©rique, dont la volontĂ© de puissance n'est que la justification intellectuelle, c'est la volontĂ© de dĂ©itĂ© : tout homme rĂȘve d'ĂȘtre dieu.
”
”
André Malraux (Man's Fate)
“
Et que faudrait-il faire ? Chercher un protecteur puissant, prendre un patron, Et comme un lierre obscur qui circonvient un tronc Et s'en fait un tuteur en lui lĂ©chant l'Ă©corce, Grimper par ruse au lieu de s'Ă©lever par force ? Non, merci ! DĂ©dier, comme tous ils le font, Des vers aux financiers ? se changer en bouffon Dans l'espoir vil de voir, aux lĂšvres d'un ministre, NaĂźtre un sourire, enfin, qui ne soit pas sinistre ? Non, merci ! DĂ©jeuner, chaque jour, d'un crapaud ? Avoir un ventre usĂ© par la marche ? une peau Qui plus vite, Ă  l'endroit des genoux, devient sale ? ExĂ©cuter des tours de souplesse dorsale ?... Non, merci ! D'une main flatter la chĂšvre au cou Cependant que, de l'autre, on arrose le chou, Et donneur de sĂ©nĂ© par dĂ©sir de rhubarbe, Avoir son encensoir, toujours, dans quelque barbe ? Non, merci ! Se pousser de giron en giron, Devenir un petit grand homme dans un rond, Et naviguer, avec des madrigaux pour rames, Et dans ses voiles des soupirs de vieilles dames ? Non, merci ! Chez le bon Ă©diteur de Sercy Faire Ă©diter ses vers en payant ? Non, merci ! S'aller faire nommer pape par les conciles Que dans des cabarets tiennent des imbĂ©ciles ? Non, merci ! Travailler Ă  se construire un nom Sur un sonnet, au lieu d'en faire d'autres ? Non, Merci ! Ne dĂ©couvrir du talent qu'aux mazettes ? Être terrorisĂ© par de vagues gazettes, Et se dire sans cesse : "Oh ! pourvu que je sois Dans les petits papiers du Mercure François" ?... Non, merci ! Calculer, avoir peur, ĂȘtre blĂȘme, PrĂ©fĂ©rer faire une visite qu'un poĂšme, RĂ©diger des placets, se faire prĂ©senter ? Non, merci ! non, merci ! non, merci ! Mais... chanter, RĂȘver, rire, passer, ĂȘtre seul, ĂȘtre libre, Avoir l'Ɠil qui regarde bien, la voix qui vibre, Mettre, quand il vous plaĂźt, son feutre de travers, Pour un oui, pour un non, se battre, - ou faire un vers ! Travailler sans souci de gloire ou de fortune, À tel voyage, auquel on pense, dans la lune ! N'Ă©crire jamais rien qui de soi ne sortĂźt, Et modeste d'ailleurs, se dire : mon petit, Sois satisfait des fleurs, des fruits, mĂȘme des feuilles, Si c'est dans ton jardin Ă  toi que tu les cueilles ! Puis, s'il advient d'un peu triompher, par hasard, Ne pas ĂȘtre obligĂ© d'en rien rendre Ă  CĂ©sar, Vis-Ă -vis de soi-mĂȘme en garder le mĂ©rite, Bref, dĂ©daignant d'ĂȘtre le lierre parasite, Lors mĂȘme qu'on n'est pas le chĂȘne ou le tilleul, Ne pas monter bien haut, peut-ĂȘtre, mais tout seul !
”
”
Edmond Rostand (Cyrano de Bergerac)
“
Spleen Je suis comme le roi d'un pays pluvieux, Riche, mais impuissant, jeune et pourtant trĂšs vieux, Qui, de ses prĂ©cepteurs mĂ©prisant les courbettes, S'ennuie avec ses chiens comme avec d'autres bĂȘtes. Rien ne peut l'Ă©gayer, ni gibier, ni faucon, Ni son peuple mourant en face du balcon. Du bouffon favori la grotesque ballade Ne distrait plus le front de ce cruel malade; Son lit fleurdelisĂ© se transforme en tombeau, Et les dames d'atour, pour qui tout prince est beau, Ne savent plus trouver d'impudique toilette Pour tirer un souris de ce jeune squelette. Le savant qui lui fait de l'or n'a jamais pu De son ĂȘtre extirper l'Ă©lĂ©ment corrompu, Et dans ces bains de sang qui des Romains nous viennent, Et dont sur leurs vieux jours les puissants se souviennent, II n'a su rĂ©chauffer ce cadavre hĂ©bĂ©tĂ© OĂč coule au lieu de sang l'eau verte du LĂ©thĂ© // I'm like the king of a rain-country, rich but sterile, young but with an old wolf's itch, one who escapes his tutor's monologues, and kills the day in boredom with his dogs; nothing cheers him, darts, tennis, falconry, his people dying by the balcony; the bawdry of the pet hermaphrodite no longer gets him through a single night; his bed of fleur-de-lys becomes a tomb; even the ladies of the court, for whom all kings are beautiful, cannot put on shameful enough dresses for this skeleton; the scholar who makes his gold cannot invent washes to cleanse the poisoned element; even in baths of blood, Rome's legacy, our tyrants' solace in senility, he cannot warm up his shot corpse, whose food is syrup-green Lethean ooze, not blood. — Robert Lowell, from Marthiel & Jackson Matthews, eds., The Flowers of Evil (NY: New Directions, 1963)
”
”
Charles Baudelaire (Les Fleurs du Mal)
“
Les grands sapins ne meurent pas Ils dansent, eux, dans la tempĂȘte. [...] Les grands sapins ne meurent pas. Ils valsent, ils ploient, mais ils ne se brisent pas. Ils sont hauts et puissant, forts et rĂ©sistants.
”
”
Dominique Demers
“
ou nous ne sommes pas libres et Dieu tout-puissant est responsable du mal. Ou nous sommes libres et responsables mais Dieu n'est pas tout-puissant. Toutes les subtilités d'écoles n'ont rien ajouté ni soustrait au tranchant de ce paradoxe.
”
”
Albert Camus (The Myth of Sisyphus)
“
Si vos ennemis sont plus puissants et plus forts que vous, vous ne les attaquerez point, vous Ă©viterez avec un grand soin ce qui peut conduire Ă  un engagement gĂ©nĂ©ral ; vous cacherez toujours avec une extrĂȘme attention l'Ă©tat oĂč vous vous trouverez.
”
”
Sun Tzu (The Art of War)
“
  Avant l'abaissement de la puissance d'Espagne, les catholiques étaient beaucoup plus forts que les protestants. Ces derniers sont peu à peu parvenus à un équilibre. Les protestants deviendront tous les jours plus riches et plus puissants, et les catholiques plus faibles.
”
”
Montesquieu (Lettres persanes)
“
Certaines forces sont pourtant plus puissantes que la magie. Un autre fil d'or restait attaché au centre de sa poitrine. Un fil dont il ne pourrait jamais se défaire. [...] Elle aussi découvrait ce secret interdit aux fées, l'amour, cette force qui fait vivre. C'est-à-dire qui fait naßtre et qui fait mourir.
”
”
Timothée de Fombelle (Le Livre de Perle)
“
La vie me fait moins peur.Vous pouvez m'attaquer, vous pouvez me juger, vous pouvez me ruiner. J'aurau toujours à portée de main un vieux bic mùchouillé et un bloc-notes froissé. Mes seules armes. A la fois dérisoires et puissantes. Les seules sur lesquelles j'ai toujours pu compter pour m'aider à traverser la nuit.
”
”
Guillaume Musso (La jeune fille et la nuit)
“
Ainsi fut cĂ©lĂ©brĂ©e l’inauguration de ce grand chemin de fer, instrument de progrĂšs et de civilisation, jetĂ© Ă  travers le dĂ©sert et destinĂ© Ă  relier entre elles des villes et des citĂ©s qui n’existaient pas encore. Le sifflet de la locomotive, plus puissant que la lyre d’Amphion, allait bientĂŽt les faire surgir du sol amĂ©ricain.
”
”
Jules Verne (Le Tour du monde en quatre-vingts jours)
“
Homme, libre penseur ! te crois-tu seul pensant / Dans ce monde oĂč la vie Ă©clate en toute chose ? / Des forces que tu tiens ta libertĂ© dispose, / Mais de tous tes conseils l'univers est absent. Respecte dans la bĂȘte un esprit agissant : / Chaque fleur est une Ăąme Ă  la Nature close ; / Un mystĂšre d'amour dans le mĂ©tal repose ; / 'Tout est sensible !' Et tout sur ton ĂȘtre est puissant. Crains, dans le mur aveugle, un regard qui t'Ă©pie : / À la matiĂšre mĂȘme un verbe est attachĂ©... / Ne le fais pas servir Ă  quelque usage impie ! Souvent dans l'ĂȘtre obscur habite un Dieu cachĂ© ; / Et comme un oeil naissant couvert par ses paupiĂšres, / Un pur esprit s'accroĂźt sous l'Ă©corce des pierres!
”
”
Gérard de Nerval
“
Certains animaux connaissent des extases peut-ĂȘtre plus puissantes ontologiquement Ă  partir de leur silence et au sein de leur appartenance au milieu, que nous-mĂȘmes Ă  partir du langage et dans notre dĂ©sappartenance progressive encore qu’intermittente Ă  la nature. Certains cerfs d’automne pris dans leur brume sont plus au courant de l’intrigue originelle que les dieux.
”
”
Pascal Quignard (AbĂźmes (Dernier Royaume #3))
“
  Dans toute cette vaste étendue de pays que j'ai traversée, je n'ai trouvé que Smyrne qu'on puisse regarder comme une ville riche et puissante. Ce sont les Européens qui la rendent telle, et il ne tient pas aux Turcs qu'elle ne ressemble à toutes les autres.   Voilà, cher Rustan, une juste idée de cet empire, qui, avant deux siÚcles, sera le théùtre des triomphes de quelque conquérant.
”
”
Montesquieu (Lettres persanes)
“
La loi judaïque toujours subsistante, celle de l'enfant d'Ismaël qui depuis dix siÚcles régit la moitié du monde, annoncent encore aujourd'hui les grands hommes qui les ont dictées; et tandis que l'orgueilleuse philosophie ou l'aveugle esprit de parti ne voit en eux que d'heureux imposteurs, le vrai politique admire dans leurs institutions ce grand et puissant génie qui préside aux établissements durables.
”
”
Jean-Jacques Rousseau (The Social Contract)
“
Il est des mots qui sont des rebuts, des ordures, et ils ne se transforment en rien une fois prononcés. D'autres projettent des ombres, hideuses et pathétiques, mais parfois majestueuses et puissantes, capables de sauver une ùme mourante. Pourtant quelques-uns seulement de ces mots deviennent des hommes et en prononcent à leur tour. Et pour chacun il existe une chance de rencontrer celui qu'il a énoncé à voix haute.
”
”
Marina Diatchenko (Vita Nostra (Les métamorphoses, #1))
“
  Le roi de France est le plus puissant prince de l'Europe. Il n'a point de mines d'or comme le roi d'Espagne son voisin; mais il a plus de richesses que lui, parce qu'il les tire de la vanité de ses sujets, plus inépuisable que les mines. On lui a vu entreprendre ou soutenir de grandes guerres, n'ayant d'autres fonds que des titres d'honneur à vendre, et, par un prodige de l'orgueil humain, ses troupes se trouvaient payées, ses places munies, et ses flottes équipées.
”
”
Montesquieu (Lettres persanes)
“
In all truth might it be said that beauty is the unique aliment of our soul, for in all places does it search for beauty, and it perishes not of hunger even in the most degraded of lives. For indeed nothing of beauty can pass by and be altogether unperceived. Perhaps does it never pass by save only in our unconsciousness, but its action is no less puissant in gloom of night than by light of day; the joy it procures may be less tangible, but other difference there is none.
”
”
Maurice Maeterlinck (The Treasure of the Humble)
“
« On n’est vĂ©ritablement morte que quand on n’est plus aimĂ©e, ton dĂ©sir m’a rendu la vie, la puissante Ă©vocation de ton cƓur a supprimĂ© les distances qui nous sĂ©paraient. » [...] En effet, rien ne meurt, tout existe toujours ; nulle force ne peut anĂ©antir ce qui fut une fois. Toute action, toute parole, toute forme, toute pensĂ©e tombĂ©e dans l’ocĂ©an universel des choses y produit des cercles qui vont s’élargissant jusqu’aux confins de l’éternitĂ©. La figuration matĂ©rielle ne disparaĂźt que pour les regards vulgaires, et les spectres qui s’en dĂ©tachent peuplent l’infini. PĂąris continue d’enlever HĂ©lĂšne dans une rĂ©gion inconnue de l’espace. La galĂšre de ClĂ©opĂątre gonfle ses voiles de soie sur l’azur d’un Cydnus idĂ©al. Quelques esprits passionnĂ©s et puissants ont pu amener Ă  eux des siĂšcles Ă©coulĂ©s en apparence, et faire revivre des personnages morts pour tous. Faust a eu pour maĂźtresse la fille de Tyndare, et l’a conduite Ă  son chĂąteau gothique, du fond des abĂźmes mystĂ©rieux de l’HadĂšs.
”
”
Théophile Gautier
“
jeunes, insolents, libres, vrais, puissants, et anonymes et vous avez de la chance car si on sort de notre anonymat on sera pire que Nelson Mandela et on vous fera souffrir encore plus. 1. ArrĂȘtez votre censure - 2. ArrĂȘtez votre rĂ©pression policiĂšre 3. ArrĂȘtez votre injustice. Mais vous savez quoi? nous jeunes tunisiens on vous niquera quand mĂȘme bande d'enculĂ©s de vieux pervers, on attends votre gouvernement pour lui pisser dessus. Sucez nous comme vous avez sucĂ© Ben Ali! Vous aimez ça vieux cons.
”
”
Hamza wolf
“
Nous avions intĂ©riorisĂ©, quant Ă  nous, un vif sentiment d'infĂ©rioritĂ©. Certes, nous Ă©tions heureux et nos parents Ă©taient dĂ©brouillards. Il n'empĂȘche que nous vivions avec la conscience aiguĂ« qu'il existait des gens mieux que nous, des gens plus instruits, plus puissants, capables de faire tourner le monde. La seule façon de leur ressembler, c'Ă©tait d'apprendre sans relĂąche. C'est formidable de comprendre le monde, voilĂ  ce que nous avions en tĂȘte. A toutes les Ă©tapes de ma vie, cette envie m'a poussĂ© en avant.
”
”
Eva Joly (Sans tricher)
“
Rien n’est si facile et si commun que de se duper soi-mĂȘme quand on ne manque pas d’esprit et quand on connaĂźt bien toutes les finesses de la langue. C’est une reine prostituĂ©e qui descend et s’élĂšve Ă  tous les rĂŽles, qui se dĂ©guise, se pare, se dissimule et s’efface ; c’est une plaideuse qui a rĂ©ponse Ă  tout, qui a toujours tout prĂ©vu, et qui prend mille formes pour avoir raison. Le plus honnĂȘte des hommes est celui qui pense et qui agit le mieux, mais le plus puissant est celui qui sait le mieux Ă©crire et parler.
”
”
George Sand (32 Oeuvres de George Sand (La Mare au Diable, La Petite Fadette, Indiana, Nanon ...))
“
Patrice a vingt-quatre ans et, la premiĂšre fois que je l’ai vu, il Ă©tait dans son fauteuil inclinĂ© trĂšs en arriĂšre. Il a eu un accident vasculaire cĂ©rĂ©bral. Physiquement, il est incapable du moindre mouvement, des pieds jusqu’à la racine des cheveux. Comme on le dit souvent d’une maniĂšre trĂšs laide, il a l’aspect d’un lĂ©gume : bouche de travers, regard fixe. Tu peux lui parler, le toucher, il reste immobile, sans rĂ©action, comme s’il Ă©tait complĂštement coupĂ© du monde. On appelle ça le locked in syndrome.Quand tu le vois comme ça, tu ne peux qu’imaginer que l’ensemble de son cerveau est dans le mĂȘme Ă©tat. Pourtant il entend, voit et comprend parfaitement tout ce qui se passe autour de lui. On le sait, car il est capable de communiquer Ă  l’aide du seul muscle qui fonctionne encore chez lui : le muscle de la paupiĂšre. Il peut cligner de l’Ɠil. Pour l’aider Ă  s’exprimer, son interlocuteur lui propose oralement des lettres de l’alphabet et, quand la bonne lettre est prononcĂ©e, Patrice cligne de l’Ɠil.  Lorsque j’étais en rĂ©animation, que j’étais complĂštement paralysĂ© et que j’avais des tuyaux plein la bouche, je procĂ©dais de la mĂȘme maniĂšre avec mes proches pour pouvoir communiquer. Nous n’étions pas trĂšs au point et il nous fallait parfois un bon quart d’heure pour dicter trois pauvres mots. Au fil des mois, Patrice et son entourage ont perfectionnĂ© la technique. Une fois, il m’est arrivĂ© d’assister Ă  une discussion entre Patrice et sa mĂšre. C’est trĂšs impressionnant.La mĂšre demande d’abord : « Consonne ? » Patrice acquiesce d’un clignement de paupiĂšre. Elle lui propose diffĂ©rentes consonnes, pas forcĂ©ment dans l’ordre alphabĂ©tique, mais dans l’ordre des consonnes les plus utilisĂ©es. DĂšs qu’elle cite la lettre que veut Patrice, il cligne de l’Ɠil. La mĂšre poursuit avec une voyelle et ainsi de suite. Souvent, au bout de deux ou trois lettres trouvĂ©es, elle anticipe le mot pour gagner du temps. Elle se trompe rarement. Cinq ou six mots sont ainsi trouvĂ©s chaque minute.  C’est avec cette technique que Patrice a Ă©crit un texte, une sorte de longue lettre Ă  tous ceux qui sont amenĂ©s Ă  le croiser. J’ai eu la chance de lire ce texte oĂč il raconte ce qui lui est arrivĂ© et comment il se sent. À cette lecture, j’ai pris une Ă©norme gifle. C’est un texte brillant, Ă©crit dans un français subtil, lĂ©ger malgrĂ© la tragĂ©die du sujet, rempli d’humour et d’autodĂ©rision par rapport Ă  l’état de son auteur. Il explique qu’il y a de la vie autour de lui, mais qu’il y en a aussi en lui. C’est juste la jonction entre les deux mondes qui est un peu compliquĂ©e.Jamais je n’aurais imaginĂ© que ce texte si puissant ait Ă©tĂ© Ă©crit par ce garçon immobile, au regard entiĂšrement vide.  Avec l’expĂ©rience acquise ces derniers mois, je pensais ĂȘtre capable de diagnostiquer l’état des uns et des autres seulement en les croisant ; j’ai reçu une belle leçon grĂące Ă  Patrice.Une leçon de courage d’abord, Ă©tant donnĂ© la vitalitĂ© des propos que j’ai lus dans sa lettre, et, aussi, une leçon sur mes a priori. Plus jamais dorĂ©navant je ne jugerai une personne handicapĂ©e Ă  la vue seule de son physique. C’est jamais inintĂ©ressant de prendre une bonne claque sur ses propres idĂ©es reçues .
”
”
Grand corps malade (Patients)
“
J'ai su, moi, depuis le jour oĂč le destin mĂĄ envoyĂ© un Barba Yani, vendeur de salep et Ăąme divine, j'ai su qu'il doit se considĂ©rer comme heureux, l'homme qui a eu la chance de rencontrer dans sa vie un Barba Yani. Je n'en ai jamais rencontrĂ© qu'un seul, lui. Mais il m'a suffi pour supporter la vie, et, souvent, la bĂ©nir, chanter ses louanges. Car la bontĂ© d'un seul homme est plus puissante que la mĂ©chancetĂ© de mille; le mal meurt en mĂȘme temps que celui qui l'a exercĂ©; le bien continue Ă  rayonner aprĂšs la disparition du juste.
”
”
Panait Istrati
“
Des millions de projectiles destructeurs ont Ă©tĂ© lancĂ©s au cours de cette guerre mondiale, les ingĂ©nieurs ont imaginĂ© les engins balistiques les plus puissants, les plus violents, Ă  la portĂ©e la plus grande. Mais, dans l’histoire contemporaine, aucun projectile n’eut plus de portĂ©e et ne fut plus dĂ©cisif que ce train, chargĂ© des rĂ©volutionnaires les plus dangereux, les plus rĂ©solus du siĂšcle, et qui, une fois franchie la frontiĂšre suisse, file Ă  travers l’Allemagne pour gagner Saint-PĂ©tersbourg oĂč il fera voler en Ă©clats l’ordre du monde.
”
”
Stefan Zweig (Decisive Moments in History: Twelve Historical Miniatures)
“
In the most profound of Sufi teachings, we discover that the goal of Sufi practice is to create a kind of twin. In other words, for every apparently living human being, through profound exercises, the Sufi creates a spiritual counterpart (a twin) in the spirit realms. In addition, for every spirit dwelling in the spiritual realms, there exists a physical counterpart in the apparent world. This is precisely why Sufis pray at the Shrines (tombs) of Sufi saints who have made the transition, because these saints are very much alive and puissant in the physical or apparent world.
”
”
Laurence Galian (The Sun at Midnight: The Revealed Mysteries of the Ahlul Bayt Sufis)
“
La trique finit par fatiguer celui qui la manie, tandis que l'espoir de devenir puissants et riches dont les Blancs sont gavĂ©s, ça ne coĂ»te rien, absolument rien. Qu'on ne vienne plus nous vanter l’Égypte et les Tyrans tartares ! Ce n'Ă©taient ces antiques amateurs que petits margoulins prĂ©tentieux dans l'art suprĂȘme de faire rendre Ă  la bĂȘte verticale son plus bel effort au boulot. Ils ne savaient pas, ces primitifs, l'appeler "Monsieur" l'esclave, et le faire voter de temps Ă  autres, ni lui payer le journal, ni surtout l'emmener Ă  la guerre pour lui faire passer ses passions.
”
”
Louis-Ferdinand Céline (Journey to the End of the Night)
“
Cette chose-là, c'est une croyance. Il n'est rien de plus puissant sur l'ùme. Une croyance est l'oeuvre de notre esprit, mais nous ne sommes pas libres de la modifier à notre gré. Elle est notre création, mais nous ne le savons pas. Elle est humaine, et nous la croyons dieu. Elle est l'effet de notre puissance et elle est plus forte que nous. Elle est en nous; elle ne nous quitte pas; elle nous parle à tout moment. Si elle nous dit d'obéir, nous obéissons; si elle nous trace des devoirs, nous nous soumettons. L'homme peut bien dompter la nature, mais il est assujetti à sa pensée.
”
”
Numa Denis Fustel de Coulanges
“
— Vous avez dĂ©moli. DĂ©molir peut ĂȘtre utile ; mais je me dĂ©fie d’une dĂ©molition compliquĂ©e de colĂšre. — Le droit a sa colĂšre, monsieur l’évĂȘque, et la colĂšre du droit est un Ă©lĂ©ment du progrĂšs. N’importe, et quoi qu’on en dise, la rĂ©volution française est le plus puissant pas du genre humain depuis l’avĂ©nement du Christ. IncomplĂšte, soit ; mais sublime. Elle a dĂ©gagĂ© toutes les inconnues sociales. Elle a adouci les esprits ; elle a calmĂ©, apaisĂ©, Ă©clairé ; elle a fait couler sur la terre des flots de civilisation. Elle a Ă©tĂ© bonne. La rĂ©volution française, c’est le sacre de l’humanitĂ©
”
”
Victor Hugo (Les Misérables: Roman (French Edition))
“
Notre-Dame est bien vieille : on la verra peut-ĂȘtre Enterrer cependant Paris qu’elle a vu naĂźtre ; Mais, dans quelque mille ans, le Temps fera broncher Comme un loup fait un bƓuf, cette carcasse lourde, Tordra ses nerfs de fer, et puis d’une dent sourde Rongera tristement ses vieux os de rocher ! Bien des hommes, de tous les pays de la terre Viendront, pour contempler cette ruine austĂšre, RĂȘveurs, et relisant le livre de Victor : — Alors ils croiront voir la vieille basilique, Toute ainsi qu’elle Ă©tait, puissante et magnifique, Se lever devant eux comme l’ombre d’un mort !  [Odelettes (1834)]
”
”
Gérard de Nerval
“
- Tu vois, ce n'Ă©tait pas si difficile. En guise de rĂ©ponse, Hurj poussa un grommellement inintelligible. Il avait failli tomber une dizaine de fois, s'Ă©tait ouvert les doigts, entaillĂ© le front, meurti les cĂŽtes et, quand une pierre s'Ă©tait dĂ©tachĂ©e sous son pied et qu'il s'Ă©tait senti basculer en arriĂšre, il avait couinĂ©. CouinĂ©. Lui, Hurj Ingan, fils d'un des clans thĂŒls les plus puissants du nord-ouest, avait couinĂ©. Il sentait le courroux de ses ancĂȘtres vigilants planer au-dessus de lui tel un nuage sombre, n'attendant qu'un nouveau faux pas pour le plonger dans la honte et le dĂ©shonneur. Il avait couinĂ© !
”
”
Pierre Bottero (Ellana, l'Envol (Le Pacte des MarchOmbres, #2))
“
Les lois de la société ne sont pas celles de la gravité, souvent l'on tombe vers le haut plutÎt que vers le bas. L'ascension politique de notre ami fut la conséquence directe de la faute grave qu'il avait commise. Depuis, il en a commis d'autres par la force des choses... Les principes sont des attaches, des amarres; quand on les rompt, on se libÚre, mais à la maniÚre d'un gros ballon rempli d'hélium, et qui monte, monte, monte, donnant l'impression de s'élever vers le ciel, alors qu'il s'élÚve vers le néant. Notre ami est donc monté, monté; il est devenu puissant, célÚbre, et surtout riche, outrageusement riche.
”
”
Amin Maalouf (Ű§Ù„ŰȘŰ§ŰŠÙ‡ÙˆÙ†)
“
La civilisation occidentale s'est entiĂšrement tournĂ©e, depuis deux ou trois siĂšcles, vers la mise Ă  la disposition de l'homme de moyens mĂ©caniques de plus en plus puissants. Si l'on adopte ce critĂšre, on fera de la quantitĂ© d'Ă©nergie disponible par tĂȘte d'habitant l'expression du plus ou moins haut degrĂ© de dĂ©veloppement des sociĂ©tĂ©s humaines. La civilisation occidentale, sous sa forme nord-amĂ©ricaine, occupera la place de tĂȘte, les sociĂ©tĂ©s europĂ©ennes venant ensuite, avec, Ă  la traĂźne, une masse de sociĂ©tĂ©s asiatiques et africaines qui deviendront vite indistinctes. Or ces centaines ou mĂȘme ces milliers de sociĂ©tĂ©s qu'on appelle "insuffisamment dĂ©veloppĂ©es" et "primitives", qui se fondent dans un ensemble confus quand on les envisage sous le rapport que nous venons de citer (et qui n'est guĂšre propre Ă  les qualifier, puisque cette ligne de dĂ©veloppement leur manque ou occupe chez elles une place trĂšs secondaire), elles se placent aux antipodes les unes des autres ; selon le point de vue choisi, on aboutirait donc Ă  des classements diffĂ©rents. Si le critĂšre retenu avait Ă©tĂ© le degrĂ© d'aptitude Ă  triompher des milieux gĂ©ographiques les plus hostiles, il n'y a guĂšre de doute que les Eskimos d'une part, les BĂ©douins de l'autre, emporteraient la palme. (p.36)
”
”
Claude Lévi-Strauss (Race et histoire)
“
J'avais sautĂ© du haut d'une falaise, et puis, juste au moment oĂč j'allais m'Ă©craser en bas, il s'est passĂ© un Ă©vĂ©nement extraordinaire: j'ai appris que des gens m'aimaient. D'ĂȘtre aimĂ© ainsi, cela fait toute la diffĂ©rence. Cela ne diminue pas la terreur de la chute, mais cela donne une perspective nouvelle Ă  la signification de cette terreur. J'avais sautĂ© de la falaise, et puis, au tout dernier moment, quelque chose s'est interposĂ© et m'a rattrapĂ© en plein vol. Quelque chose que je dĂ©finis comme l'amour. C'est la seule force qui peut stopper un homme dans sa chute, la seule qui soit assez puissante pour nier les lois de la gravitĂ©.
”
”
Paul Auster
“
la Tentation de Saint Antoine. C’est lĂ , certes, l’effort le plus puissant qu’ait jamais tentĂ© un esprit. Mais la nature mĂȘme du sujet, son Ă©tendue, sa hauteur inaccessible rendaient l’exĂ©cution d’un pareil livre presque au-dessus des forces humaines. Reprenant la vieille lĂ©gende des tentations du solitaire, il l’a fait assaillir non plus seulement par des visions de femmes nues et de nourritures succulentes mais par toutes les doctrines, toutes les croyances, toutes les superstitions oĂč s’est Ă©garĂ© l’esprit inquiet des hommes. C’est le dĂ©filĂ© colossal des religions escortĂ©es de toutes les conceptions Ă©tranges, naĂŻves ou compliquĂ©es, Ă©closes
”
”
Guy de Maupassant (Oeuvres posthumes: Tome II - Les dimanches d'un bourgeois de Paris - La vie d'un paysagiste - Etude sur Gustave Flaubert - L'ùme étrangÚre - L'angélus (French Edition))
“
Il convoqua de nuit tous les animaux sous un fromager. AprĂšs avoir chargĂ© les insaisissables colibris de monter la garde, il expliqua son plan: -DĂšs que l'un d'entre nous apercevra le museau de Tigre, il devra bailler de la voix afin que tous les autres puissent se cacher. Toi, Chien, tu aboieras. Toi, Macaque, tu crieras comme un cinglĂ© que tu es. Toi, Zamba, tu barriras. Et toi, Vache, tu meugleras... Lapin aperçut alors des ronds dans la riviĂšre au pied de l'arbre. -Quand Ă  toi, Poisson..., hĂ©sita-t-il un long moment, tu resteras muet. Il y a des fois oĂč le silence est plus puissant que la parole. Et Poisson se sentit rassurĂ© sur son utilitĂ©.
”
”
Olivier Larizza
“
Si nous suivons le progrĂšs de l’inĂ©galitĂ© dans ces diffĂ©rentes rĂ©volutions, nous trouverons que l’établissement de la loi et du droit de propriĂ©tĂ© fut son premier terme, l’institution de la magistrature le second, que le troisiĂšme et dernier fut le changement du pouvoir lĂ©gitime en pouvoir arbitraire ; en sorte que l’état de riche et de pauvre fut autorisĂ© par la premiĂšre Ă©poque, celui de puissant et de faible par la seconde, et par la troisiĂšme celui de maĂźtre et d’esclave, qui est le dernier degrĂ© de l’inĂ©galitĂ©, et le terme auquel aboutissent enfin tous les autres, jusqu’à ce que de nouvelles rĂ©volutions dissolvent tout Ă  fait le gouvernement, ou le rapprochent de l’institution lĂ©gitime.
”
”
Jean-Jacques Rousseau (Discourse on the Origin of Inequality (Dover Thrift Editions: Philosophy))
“
Il est bien injuste de dire par exemple que le fascisme anĂ©antit la pensĂ©e libre ; en rĂ©alitĂ© c'est l'absence de pensĂ©e libre qui rend possible d'imposer par la force des doctrines officielles entiĂšrement dĂ©pourvues de signification. A vrai dire un tel rĂ©gime arrive encore Ă  accroĂźtre considĂ©rablement l'abĂȘtissement gĂ©nĂ©ral, et il y a peu d'espoir pour les gĂ©nĂ©rations qui auront grandi dans les conditions qu'il suscite. De nos jours toute tentative pour abrutir les ĂȘtres humains trouve Ă  sa disposition des moyens puissants. En revanche une chose est impossible, quand mĂȘme on disposerait de la meilleure des tribunes ; Ă  savoir diffuser largement les idĂ©es claires, des raisonnements corrects, des aperçus raisonnables.
”
”
Simone Weil (Réflexions sur les causes de la liberté et de l'oppression sociale (French Edition))
“
Cet empire sombrera fatalement. DĂšs que notre Empereur fermera les yeux, nous nous disloquerons en cent morceaux. Les Balkans seront plus puissants que nous. Toutes les nations organiseront leurs sales petits États et les Juifs eux-mĂȘmes proclameront un roi en Palestine. Vienne sent dĂ©jĂ  la sueur des dĂ©mocrates, et je ne supporte plus la Ringstrasse. Les ouvriers ont des drapeaux rouges et ne veulent plus travailler. Le bourgemestre de Vienne est un pieux gardien d'immeuble. Les curĂ©s suivent dĂ©jĂ  le peuple, on joue des saloperies juives et il ne se passe pas une semaine sans qu'un Hongrois, fabricant de W.C., ne devienne baron. Je vous le dis, messieurs, si les fusils ne partent pas dĂšs maintenant, c'en est fait. Nous le verrons encore.
”
”
Joseph Roth (The Radetzky March (Von Trotta Family, #1))
“
Je ne sais pas ce qu'aurait pensé Zhang Heng de la catastrophe de Fukushima, de ce tremblement de terre si puissant qu'il a accéléré la vitesse de rotation de la Terre et raccourci la durée du jour. Sans doute aurait-il eu une pensée pour les milliers de disparus emportés par la boue et se serait-il penché avec toute sa puissance d'analyse, sans faire allégeance à qui que ce soit, sur le mystÚre menaçant des radiations. J'imagine qu'il aurait eu bien des choses à nous dire - ou à nous rappeler - sur la souveraineté de la nature, la puissance et la terreur de la technique, les ravages de notre habitat, l'asburdité de nos modes de production ou notre frénésie de consommation - famine organisée d'un cÎté, et de l'autre gaspillage insensé. (p. 16)
”
”
Michaël Ferrier (Fukushima : Récit d'un désastre)
“
Cunningly done, O Francis, puissant comte de Sevigny. Nothing crude. Nothing too rich, or sickly, or posturing. Songs like a lost hearth-fire, that one had known from one’s childhood; songs rarely come upon, and the rest like new lovers, moving in their unfamiliarity. Songs which spoke direct to the heart. To the heart, and not to the intellect. She looked at Lymond. The dark wood of his chair defined his head. His profile, pure as the flowered spurs on his porcelain, was turned from the singers. His lids at first she thought were closed; and then she realized that he was fully occupied. He was watching time, and his guests; and guiding noiselessly through his maütres d’hîtel the weaving pattern of footmen, pages, sommelier. Tonight he had no hostess and equally needed none. He had done this, somewhere, many times, and it was effortless.
”
”
Dorothy Dunnett (Checkmate (The Lymond Chronicles, #6))
“
RĂ©solvez les deux problĂšmes, encouragez le riche et protĂ©gez le pauvre, supprimez la misĂšre, mettez un terme Ă  l’exploitation injuste du faible par le fort, mettez un frein Ă  la jalousie inique de celui qui est en route contre celui qui est arrivĂ©, ajustez mathĂ©matiquement et fraternellement le salaire au travail, mĂȘlez l’enseignement gratuit et obligatoire Ă  la croissance de l’enfance et faites de la science la base de la virilitĂ©, dĂ©veloppez les intelligences tout en occupant les bras, soyez Ă  la fois un peuple puissant et une famille d’hommes heureux, dĂ©mocratisez la propriĂ©tĂ©, non en l’abolissant, mais en l’universalisant, de façon que tout citoyen sans exception soit propriĂ©taire, chose plus facile qu’on ne croit, en deux mots sachez produire la richesse et sachez la rĂ©partir ; et vous aurez tout ensemble la grandeur matĂ©rielle et la grandeur
”
”
Victor Hugo (Les Misérables)
“
Maintenant je le savais, maintenant j'allais le faire. Je suis remonté là-haut en courant, avec la bouteille d'eau bénite, un idiot muni d'eau bénite, je le savais, je savais que j'étais idiot, mais je m'en moquais. Je devais les avertir de mon arrivée. Je devais au moins les prévenir, ils avaient droit à ça. J'ai gueulé : "Eau bénite !" "L'eau bénite arrive !" "Voilà l'eau bénite !" Quand je me suis rué dans l'entrée de la mine, ils étaient tous immobiles sur le sol, blancs et nus et paralysés, figés comme de blùmes cadavres. "Attention à l'eau bénite ! Voici l'homme qui détient l'eau bénite ! Un truc super puissant !" J'ai ai éclaboussé un peu partout, elle glougloutait hors de la bouteille en giclant sur leurs cadavres blancs. "C'est l'eau bénite, les amis ! Un truc super-puissant !" Sur leurs visages, leurs poitrines, leurs parties poilues, jeter l'eau bénite, chasser le diable, tuer le diable, sauver mon pÚre, libérer mon pÚre !
”
”
John Fante (L'Orgie (suivi de 1933 fut une mauvaise année))
“
Les travaux d’Alexander Todorov sont loin d’ĂȘtre les seuls Ă  avoir mis en Ă©vidence une influence dĂ©terminante de l’apparence physique. D’autres Ă©tudes se sont, par exemple, concentrĂ©es directement sur l’impact qu’a la beautĂ© sur les relations sociales. LĂ  aussi, les rĂ©sultats sont frappants. De nombreuses expĂ©riences ont montrĂ© que les individus considĂ©rĂ©s comme « beaux » sont aussi perçus globalement comme plus sociaux, plus puissants et plus compĂ©tents. Ils reçoivent plus facilement de l’aide lorsqu’ils en ont besoin. S’ils sont confrontĂ©s Ă  la justice, ils ont tendance Ă  ĂȘtre moins facilement jugĂ©s coupables et, quand ils sont condamnĂ©s, Ă©copent d’une sentence moins sĂ©vĂšre. Enfin, pour ce qui nous intĂ©resse directement : une Ă©tude a montrĂ© que les personnes jugĂ©es belles emportent plus facilement la conviction de leurs interlocuteurs. Cet impact massif de la beautĂ© sur les interactions sociales est une application directe de l’effet de halo. Il a Ă©tĂ© synthĂ©tisĂ© en une formule cruelle, mais Ă©loquente : « Ce qui est beau nous paraĂźt bon10. »
”
”
Clément Viktorovitch (Le Pouvoir rhétorique: Apprendre à convaincre et à décrypter les discours)
“
M. de TrĂ©ville avait usĂ© de ce levier puissant, pour le roi d’abord et les amis du roi, – puis pour lui-mĂȘme et pour ses amis. Au reste, dans aucun des MĂ©moires de ce temps, qui a laissĂ© tant de MĂ©moires, on ne voit que ce digne gentilhomme ait Ă©tĂ© accusĂ©, mĂȘme par ses ennemis, – et il en avait autant parmi les gens de plume que chez les gens d’épĂ©e, – nulle part on ne voit, disons-nous, que ce digne gentilhomme ait Ă©tĂ© accusĂ© de se faire payer la coopĂ©ration de ses sĂ©ides. Avec un rare gĂ©nie d’intrigue, qui le rendait l’égal des plus forts intrigants, il Ă©tait restĂ© honnĂȘte homme. Bien plus, en dĂ©pit des grandes estocades qui dĂ©hanchent et des exercices pĂ©nibles qui fatiguent, il Ă©tait devenu un des plus galants coureurs de ruelles, un des plus fins damerets, un des plus alambiquĂ©s diseurs de phƓbus de son Ă©poque ; on parlait des bonnes fortunes de TrĂ©ville comme on avait parlĂ© vingt ans auparavant de celles de Bassompierre, – et ce n’était pas peu dire. Le capitaine des mousquetaires Ă©tait donc admirĂ©, craint et aimĂ©, ce qui constitue l’apogĂ©e des fortunes humaines.
”
”
Alexandre Dumas (The Three Musketeers)
“
you do not go, because only your brother called for you, and to look on the Lord Aragorn, Elendil's heir, in his triumph would now bring you no joy. Or because I do not go, and you desire still to be near me. And maybe for both these reasons, and you yourself cannot choose between them. Éowyn, do you not love me, or will you not?' 'I wished to be loved by another,' she answered, 'But I desire no man's pity.' 'That I know,' he said. 'You desired to have the love of the Lord Aragorn. Because he was high and puissant, and you wished to have renown and glory and to be lifted far above the mean things that crawl on the earth. And as a great captain may to a young soldier he seemed to you admirable. For so he is, a lord among men, the greatest that now is. But when he gave you only understanding and pity, then you desired to have nothing, unless a brave death in battle. Look at me, Éowyn!' And Éowyn looked at Faramir long and steadily; and Faramir said: 'Do not scorn pity that is the gift of a gentle heart, Éowyn! But I do not offer you my pity, For you are a lady high and valiant and have yourself won renown that shall not be forgotten; and you are a lady beautiful, I deem, beyond even the words of the Elven-tongue to tell. And I love you. Once I pitied your sorrow. But now, were you sorrowless, without fear or any lack, were you the blissful Queen of Gondor, still I would love you. Éowyn do you not love me?' Then the heart of Éowyn changed, or else at last she understood it. And suddenly her winter passed, and the sun shone on her. 'I stand in Minas Anor, the Tower of the Sun,' she said; 'and behold! the Shadow has departed! I will be a sheildmaiden no longer, nor vie with the great Riders, nor take joy only in the songs of slaying. I will be a healer, and love all things that grow and are not barren.' And again she looked at Faramir. 'No longer do I desire to be a queen,' she said. Then Faramir laughed merrily. 'That is well,' he said; 'for I am not a king. Yet I will wed with the White Lady of Rohan, if it be her will. And if she will, then let us cross the River and in happier days let us dwell in fair Ithilien and there make a garden. All things will grow with joy there, if the White Lady comes.
”
”
J.R.R. Tolkien (The Return of the King (The Lord of the Rings, #3))
“
Je ne considĂšre les souffrances et les joies d'autrui que par rapport Ă  moi-mĂȘme, en tant que nourriture qui soutient les forces de mon Ăąme. Moi-mĂȘme, je ne suis pas capable d'aller jusqu'Ă  la folie sous l'emprise de la passion. L'ambition chez moi est assujettie aux circonstances, mais elle s'est manifestĂ©e sous un autre aspect; car l'ambition n'est rien d'autre qu'une soif de puissance; or mon plaisir principal est de soumettre tout ceux qui m'entourent Ă  ma volontĂ©. Éveiller les sentiments d'amour, de fidĂ©litĂ© ou de crainte, n'est-ce pas lĂ  les signes premiers et le grand triomphe d'un pouvoir absolu ? Être pour une personne la cause de souffrances ou de joies, sans avoir sur elle aucun droit positif, n'est-ce pas lĂ  un aliment dĂ©licieux pour notre orgueil ? Et qu'est-ce que le bonheur ? Un orgueil rassasiĂ© ! Si je me considĂ©rait comme l'ĂȘtre le meilleur, le plus puissant du monde, je serais heureux; si tout m'aimaient, je trouverais en moi d'infinies sources d'amour. Le mal enfante le mal. La premiĂšre souffrance nous donne le secret du plaisir de torturer autrui. L'idĂ©e du mal ne peut entrer dans la tĂȘte d'un homme sans qu'il ait le dĂ©sir de l'appliquer Ă  la rĂ©alitĂ©.
”
”
Mikhail Lermontov (A Hero of Our Time)
“
Quand le soir, aprĂšs avoir conduit ma grand'mĂšre et ĂȘtre restĂ© quelques heures chez son amie, j'eus repris seul le train, du moins je ne trouvai pas pĂ©nible la nuit qui vint ; c'est que je n'avais pas Ă  la passer dans la prison d'une chambre dont l'ensommeillement me tiendrait Ă©veillĂ© ; j'Ă©tais entourĂ© par la calmante activitĂ© de tous ces mouvements du train qui me tenaient compagnie, s'offraient Ă  causer avec moi si je ne trouvais pas le sommeil, me berçaient de leurs bruits que j'accouplais comme le son des cloches Ă  Combray tantĂŽt sur un rythme, tantĂŽt sur un autre (entendant selon ma fantaisie d'abord quatre doubles croches Ă©gales, puis une double croche furieusement prĂ©cipitĂ©e contre une noire) ; ils neutralisaient la force centrifuge de mon insomnie en exerçant sur elle des pressions contraires qui me maintenaient en Ă©quilibre et sur lesquelles mon immobilitĂ© et bientĂŽt mon sommeil se sentirent portĂ©s avec la mĂȘme impression rafraĂźchissante que m'aurait donnĂ©e le repos dĂ» Ă  la vigilance de forces puissantes au sein de la nature et de la vie, si j'avais pu pour un moment m'incarner en quelque poisson qui dort dans la mer, promenĂ© dans son assoupissement par les courants et la vague, ou en quelque aigle Ă©tendu sur le seul appui de la tempĂȘte.
”
”
Marcel Proust (A l'ombre des jeunes filles en fleurs TroisiĂšme partie)
“
Pour aimer, il fallait ĂȘtre mariĂ© et aimer en dehors du mariage. Pas plus qu’entre Ă©poux, entre jeunes gens libres l’amour n’était admis. Afin d’avoir droit aux hommages des chevaliers, il faut que la jeune fille se marie. Ce que nous laissent constamment entrevoir les poĂštes provençaux, c’est une dame noble, belle, puissante, entourĂ©e d’une cour de jeunes chevaliers, parmi lesquels il lui Ă©tait permis, sinon dĂ»ment ordonnĂ©, d’en distinguer un et de se l’attacher. Le lien formĂ©, ils se devaient mutuellement amour sous peine de dĂ©chĂ©ance; rien ne pouvait les’sĂ©parer que, momentanĂ©ment, la mort. C’était la fidĂ©litĂ© dans l’adultĂšre. La dame provençale n’est nullement “angĂ©lisĂ©e”. On ne la craint pas, on la dĂ©sire. La nouvelle Ă©cole florentine . . . devait modifier profondĂ©ment la conception de l’amour, et par consĂ©quent les moeurs. L’amour des poĂštes devient pur, presque impersonnel; son objet n’est plus une femme, mais la beautĂ©, la fĂ©mininitĂ© personifiĂ©e dans une crĂ©ature idĂ©ale. Aucune idĂ©e de mariage ni de possession ne les hante. . . . L’amour a tous les caractĂšres d’un culte, dont le sonnet et la canzone sont les hymnes. C’est une date dans l’histoire de l’évolution des sentiments humains; c’est un pas vers la vĂ©ritĂ© et un progrĂšs social immense.
”
”
T.S. Eliot (The Varieties of Metaphysical Poetry)
“
Ce qui distingue, en effet, JĂ©sus des agitateurs de son temps et de ceux de tous les siĂšcles, c’est son parfait idĂ©alisme. JĂ©sus, Ă  quelques Ă©gards, est un anarchiste, car il n’a aucune idĂ©e du gouvernement civil. Ce gouvernement lui semble purement et simplement un abus. Il en parle en termes vagues et Ă  la façon d’une personne du peuple qui n’a aucune idĂ©e de politique. Tout magistrat lui paraĂźt un ennemi naturel des hommes de Dieu ; il annonce Ă  ses disciples des dĂ©mĂȘlĂ©s avec la police, sans songer un moment qu’il y ait lĂ  matiĂšre Ă  rougir. Mais jamais la tentative de se substituer aux puissants et aux riches ne se montre chez lui. Il veut anĂ©antir la richesse et le pouvoir, mais non s’en emparer. Il prĂ©dit Ă  ses disciples des persĂ©cutions et des supplices; mais pas une seule fois la pensĂ©e d’une rĂ©sistance armĂ©e ne se laisse entrevoir. L’idĂ©e qu’on est tout-puissant par la souffrance et la rĂ©signation, qu’on triomphe de la force par la puretĂ© du coeur, est bien une idĂ©e propre de JĂ©sus. JĂ©sus n’est pas un spiritualiste ; car tout aboutit pour lui Ă  une rĂ©alisation palpable ; il n’a pas la moindre notion d’une Ăąme sĂ©parĂ©e du corps. Mais c’est un idĂ©aliste accompli, la matiĂšre n’étant pour lui que le signe de l’idĂ©e, et le rĂ©el l’expression vivante de ce qui ne paraĂźt pas.
”
”
Ernest Renan (Life of Jesus)
“
Cher Monsieur Waters, Je reçois votre courrier Ă©lectronique en date du 14 avril dernier et suis comme il se doit impressionnĂ© par la complexitĂ© shakespearienne de votre drame. Chaque personnage dans votre histoire a une harmatia en bĂ©ton. La sienne : ĂȘtre trop malade. La vĂŽtre : ĂȘtre trop bien portant. FĂ»t-ce le contraire, vos Ă©toiles n'auraient pas Ă©tĂ© aussi contrariĂ©es, mais c'est dans la natures des Ă©toiles d'ĂȘtre contrariĂ©es. A ce propos, Shakespeare ne s'est jamais autant trompĂ© qu'en mettant ces mots dans la bouche de Cassius : « La faute, cher Brutus, n'en est pas Ă  nos Ă©toiles ; elle en est Ă  nous-mĂȘmes. » Facile Ă  dire lorsqu'on est un noble romain (ou Shakespeare!), mais nos Ă©toiles ne sont jamais Ă  court de tort. Puisque nous en sommes au chapitre des dĂ©faillances de ce cher vieux William, ce que vous me dites de la jeune Hazel me rappelle le sonnet 55, qui commence, bien entendu ainsi : « Ni le marbre, ni les mausolĂ©es dorĂ©s des princes ne dureront plus longtemps que ma rime puissante. Vous conserverez plus d'Ă©clat dans ces mesures que sous la dalle non balayĂ©e que le temps barbouille de sa lie. (Hors sujet, mais : quel cochon, ce temps ! Il bousille tout le monde.) Un bien joli poĂšme, mais trompeur : nul doute que la rime puissante de Shakespeare nous reste en mĂ©moire, mais que nous rappelons-nous de l'homme qu'il cĂ©lĂšbre ? Rien. Nous sommes certains qu'il Ă©tait de sexe masculin, le reste n'est qu'une hypothĂšse. Shakespeare nous raconte des clopinettes sur l'homme qu'il a enseveli Ă  l'intĂ©rieur de son sarcophage linguistique. (Remarquez que, lorsque nous parlons littĂ©rature, nous utilisons le prĂ©sent. Quand nous parlons d'un mort, nous ne sommes pas aussi gentils.) On ne peut pas immortaliser ceux qui nous ont quittĂ©s en Ă©crivant sur eux. La langue enterre, mais ne ressuscite pas. (Avertissement : je ne suis pas le premier Ă  faire cette observation, cf le poĂšme d'Archibald MacLeish « Ni le marbre, ni les mausolĂ©es dorĂ©s » qui renferme ce vers hĂ©roĂŻque : « Vous mourrez et nul ne se souviendra de vous ») Je m'Ă©loigne du sujet, mais votre le problĂšme : les morts ne sont visibles que dans l’Ɠil dĂ©nuĂ© de paupiĂšre de la mĂ©moire. Dieu merci, les vivants conservent l'aptitude de surprendre et de dĂ©cevoir. Votre Hazel est vivante, Waters, et vous ne pouvez imposer votre volontĂ© contre la dĂ©cision de quelqu'un d'autre, qui plus est lorsque celle-ci est mĂ»rement rĂ©flĂ©chie. Elle souhaite vous Ă©pargner de la peine et vous devriez l'accepter. Il se peut que la logique de la jeune Hazel ne vous convainque pas, mais j'ai parcouru cette vallĂ©e de larmes plus longtemps que vous, et de mon point de vue, Hazel n'est pas la moins saine d'esprit. Bien Ă  vous Peter Van Houten
”
”
John Green (The Fault in Our Stars)
“
Here, till our navy of a thousand sail Have made a breakfast to our foe by sea, Let us encamp to wait their happy speed.- Lorraine, what readiness is Edward in? How hast thou heard that he provided is Of martial furniture for this exploit? Lorraine To lay aside unnecessary soothing, And not to spend the time in circumstance, 'Tis bruited for a certainty, my lord, That he's exceeding strongly fortified; His subjects flock as willingly to war As if unto a triumph they were led. Charles England was wont to harbor malcontents, Bloodthirsty and seditious Catilines, Spendthrifts, and such as gape for nothing else But changing and alteration of the state. And is it possible that they are now So loyal in themselves? Lorraine All but the Scot, who solemnly protests, As heretofore I have informed his grace, Never to sheathe his sword or take a truce. King John Ah, that's the anch'rage of some better hope. But, on the other side, to think what friends King Edward hath retained in Netherland Among those ever-bibbing epicures -- Those frothy Dutchmen puffed with double beer, That drink and swill in every place they come -- Doth not a little aggravate mine ire; Besides we hear the emperor conjoins And stalls him in his own authority. But all the mightier that their number is, The greater glory reaps the victory. Some friends have we beside domestic power: The stern Polonian, and the warlike Dane, The King of Bohemia, and of Sicily Are all become confederates with us, And, as I think, are marching hither apace. [Drums within.] But soft, I hear the music of their drums, By which I guess that their approach is near. Enter the King of Bohemia, with Danes, and a Polonian Captain with other soldiers, some Muscovites, another way. King of Bohemia King John of France, as league and neighborhood Requires when friends are any way distressed, I come to aid thee with my country's force. Polonian Captain And from great Moscow, fearful to the Turk, And lofty Poland, nurse of hardy men, I bring these servitors to fight for thee, Who willingly will venture in thy cause. King John Welcome Bohemian King, and welcome all. This your great kindness I will not forget; Besides your plentiful rewards in crowns That from our treasury ye shall receive, There comes a hare-brained nation decked in pride, The spoil of whom will be a treble gain. And now my hope is full, my joy complete. At sea we are as puissant as the force Of Agamemnon in the haven of Troy; By land, with Xerxes we compare of strength, Whose soldiers drank up rivers in their thirst. Then Bayard-like, blind, overweening Ned, To reach at our imperial diadem Is either to be swallowed of the waves Or hacked a-pieces when thou com'st ashore.
”
”
William Shakespeare (King Edward III)
“
Un jour, avec des yeux vitreux, ma mĂšre me dit: « Lorsque tu seras dans ton lit, que tu entendras les aboiements des chiens dans la campagne, cache-toi dans ta couverture, ne tourne pas en dĂ©rision ce qu'ils font: ils ont soif insatiable de l'infini, comme toi, comme moi, comme le reste des humains, Ă  la figure pĂąle et longue. MĂȘme, je te permets de te mettre devant la fenĂȘtre pour contempler ce spectacle, qui est assez sublime » Depuis ce temps, je respecte le voeu de la morte. Moi, comme les chiens, j'Ă©prouve le besoin de l'infini... Je ne puis, je ne puis contenter ce besoin! Je suis fils de l'homme et de la femme, d'aprĂšs ce qu'on m'a dit. Ça m'Ă©tonne... je croyais ĂȘtre davantage! Au reste, que m'importe d'oĂč je viens? Moi, si cela avait pu dĂ©pendre de ma volontĂ©, j'aurais voulu ĂȘtre plutĂŽt le fils de la femelle du requin, dont la faim est amie des tempĂȘtes, et du tigre, Ă  la cruautĂ© reconnue: je ne serais pas si mĂ©chant. Vous, qui me regardez, Ă©loignez-vous de moi, car mon haleine exhale un souffle empoisonnĂ©. Nul n'a encore vu les rides vertes de mon front; ni les os en saillie de ma figure maigre, pareils aux arĂȘtes de quelque grand poisson, ou aux rochers couvrant les rivages de la mer, ou aux abruptes montagnes alpestres, que je parcourus souvent, quand j'avais sur ma tĂȘte des cheveux d'une autre couleur. Et, quand je rĂŽde autour des habitations des hommes, pendant les nuits orageuses, les yeux ardents, les cheveux flagellĂ©s par le vent des tempĂȘtes, isolĂ© comme une pierre au milieu du chemin, je couvre ma face flĂ©trie, avec un morceau de velours, noir comme la suie qui remplit l'intĂ©rieur des cheminĂ©es : il ne faut pas que les yeux soient tĂ©moins de la laideur que l'Etre suprĂȘme, avec un sourire de haine puissante, a mise sur moi.
”
”
Comte de Lautréamont (Les Chants de Maldoror)
“
I have seen elsewhere houses in ruins, and statues both of gods and men: these are men still. 'Tis all true; and yet, for all that, I cannot so often revisit the tomb of that so great and so puissant city,—[Rome]— that I do not admire and reverence it. The care of the dead is recommended to us; now, I have been bred up from my infancy with these dead; I had knowledge of the affairs of Rome long before I had any of those of my own house; I knew the Capitol and its plan before I knew the Louvre, and the Tiber before I knew the Seine..... .... Finding myself of no use to this age, I throw myself back upon that other, and am so enamoured of it, that the free, just, and flourishing state of that ancient Rome (for I neither love it in its birth nor its old age) interests and impassionates me; and therefore I cannot so often revisit the sites of their streets and houses, and those ruins profound even to the Antipodes, that I am not interested in them. Is it by nature, or through error of fancy, that the sight of places which we know to have been frequented and inhabited by persons whose memories are recommended in story, moves us in some sort more than to hear a recital of their—acts or to read their writings? It pleases me to consider their face, bearing, and vestments: I pronounce those great names betwixt my teeth, and make them ring in my ears: Of things that are in some part great and admirable, I admire even the common parts: I could wish to see them in familiar relations, walk, and sup. It were ingratitude to contemn the relics and images of so many worthy and valiant men as I have seen live and die, and who, by their example, give us so many good instructions, knew we how to follow them. And, moreover, this very Rome that we now see, deserves to be beloved.
”
”
Michel de Montaigne (The Complete Essays)
“
C'est de lĂ -haut qu'il les aperçoit, au fond de la combe Nerre, Ă©crasĂ©s par la perspective : deux insectes minuscules, l'un portant l'autre Ă  travers l'un des endroits les plus inhospitaliers des Causses. Il en oublie la chevrette et, retrouvant l'agilitĂ© de ses vingt ans, se laisse glisser d'Ă©boulis en barres rocheuses jusqu'Ă  les surplomber d'une vingtaine de mĂštres. Deux enfants. Un garçon Ă©puisĂ©, couvert d'Ă©corchures, qui continue Ă  avancer bien qu'Ă  bout de forces, ses jambes menaçant Ă  tout moment de flancher sous lui, tremblant de fatigue et de froid. Une fille, ce doit ĂȘtre une fille mĂȘme si elle n'a plus un cheveu sur le crĂąne, immobile dans les bras du garçon. InanimĂ©e. Ces deux-lĂ  ont souffert, souffrent encore. Maximilien le sent, il sent ces choses-lĂ . Alors, quand le garçon dĂ©pose la fille Ă  l'abri d'un rocher, quand il quitte son tee-shirt dĂ©chirĂ© pour l'en envelopper, quand il se penche pour lui murmurer une priĂšre Ă  l'oreille, alors Maximilien oublie sa promesse de se tenir loin des hommes. Il descend vers eux. Le garçon esquisse un geste de dĂ©fense, mais Maximilien le rassure en lui montrant ses mains vides. Des mains calleuses, puissantes malgrĂ© l'Ăąge. Il se baisse, prend la fille dans ses bras. Un frisson de colĂšre le parcourt. Elle est dans un Ă©tat effroyable, le corps dĂ©charnĂ©, la peau diaphane, une cicatrice rĂ©cente zigzague sur son flanc. Dans une imprĂ©cation silencieuse, Maximilien maudit la folie des hommes, leur cruautĂ© et leur ignorance. Il se met en route, suivi par le garçon qui n'a pas prononcĂ© un mot. Il ne sait pas encore ce qu'il va faire d'eux. Faire d'elle. La soigner, certes, mais ensuite ? Tout en pensant, il marche Ă  grands pas. Tout en marchant, il rĂ©flĂ©chit Ă  grands traits. Il atteint Ombre Blanche au moment oĂč le soleil bascule derriĂšre l'horizon, teintant les Causses d'une somptueuse lumiĂšre orangĂ©e. Un frĂ©missement dans ses bras lui fait baisser la tĂȘte. La fille a bougĂ©. Elle ouvre les yeux. Échange fugace. Échange parfait. Maximilien se noie dans le violet de son regard et en ressort grandi. Le dernier des Caussenards a trouvĂ© son destin.
”
”
Pierre Bottero (La ForĂȘt des captifs (Les Mondes d'Ewilan, #1))
“
La sociĂ©tĂ© moderne a commis la sĂ©rieuse faute de substituer, dĂšs le plus bas Ăąge, l’école Ă  l’enseignement familial. Elle y a Ă©tĂ© obligĂ©e par la trahison des femmes. Celles-ci abandonnent leurs enfants au kindergarten pour s’occuper de leur carriĂšre, de leurs ambitions mondaines, de leurs plaisirs sexuels, de leurs fantaisies littĂ©raires ou artistiques, ou simplement pour jouer au bridge, aller au cinĂ©ma, perdre leur temps dans une paresse affairĂ©e. Elles ont causĂ© ainsi l’extinction du groupe familial, oĂč l’enfant grandissait en compagnie d’adultes et apprenait beaucoup d’eux. Les jeunes chiens Ă©levĂ©s dans des chenils avec des animaux du mĂȘme Ăąge sont moins dĂ©veloppĂ©s que ceux qui courent en libertĂ© avec leurs parents. Il en est de mĂȘme des enfants perdus dans la foule des autres enfants et de ceux qui vivent avec des adultes intelligents. L’enfant modĂšle facilement ses activitĂ©s physiologiques, affectives et mentales sur celles de son milieu. Aussi reçoit-il peu des enfants de son Ăąge. Quand il est rĂ©duit Ă  n’ĂȘtre qu’une unitĂ© dans une Ă©cole, il se dĂ©veloppe mal. Pour progresser, l’individu demande la solitude relative, et l’attention du petit groupe familial. C’est Ă©galement grĂące Ă  son ignorance de l’individu que la sociĂ©tĂ© moderne atrophie les adultes. L’homme ne supporte pas impunĂ©ment le mode d’existence et le travail uniforme et stupide imposĂ© aux ouvriers d’usine, aux employĂ©s de bureau, Ă  ceux qui doivent assurer la production en masse. Dans l’immensitĂ© des villes modernes, il est isolĂ© et perdu. Il est une abstraction Ă©conomique, une tĂȘte du troupeau. Il perd sa qualitĂ© d’individu. Il n’a ni responsabilitĂ©, ni dignitĂ©. Au milieu de la foule Ă©mergent les riches, les politiciens puissants, les bandits de grande envergure. Les autres ne sont qu’une poussiĂšre anonyme. Au contraire, l’individu garde sa personnalitĂ© quand il fait partie d’un groupe oĂč il est connu, d’un village, d’une petite ville, oĂč son importance relative est plus grande, dont il peut espĂ©rer devenir, Ă  son tour, un citoyen influent. La mĂ©connaissance thĂ©orique de l’individualitĂ© a amenĂ© sa disparition rĂ©elle.
”
”
Alexis Carrel (Ű§Ù„Ű„Ù†ŰłŰ§Ù† Ű°Ù„Ùƒ Ű§Ù„Ù…ŰŹÙ‡ÙˆÙ„)
“
Le Dieu du thĂ©isme thĂ©ologique est un ĂȘtre Ă  cĂŽtĂ© des autres et, comme tel, une partie de l'ensemble de la rĂ©alitĂ©. On le considĂšre certes comme Ă©tant la partie la plus importante mais nĂ©anmoins comme une partie et, Ă  ce titre, comme soumis Ă  la structure de la totalitĂ©. On le pense bien sĂ»r comme Ă©tant au-delĂ  des Ă©lĂ©ments ontologiques et des catĂ©gories qui constituent la rĂ©alitĂ©, et pourtant tout Ă©noncĂ© Ă  son sujet le soumet Ă  ces derniers. On en vient Ă  le voir comme un soi qui a un monde, comme un je qui est reliĂ© Ă  un tu, comme une cause qui est sĂ©parĂ©e de son effet, comme possĂ©dant un espace dĂ©fini et un temps sans fin. Il est donc un ĂȘtre, non l'ĂȘtre-mĂȘme. Comme tel, il est assujetti Ă  la structure sujet-objet de la rĂ©alitĂ© ; il est un objet pour nous en tant que nous sommes des sujets. En mĂȘme temps, nous sommes des objets pour lui en tant qu'il est un sujet. Il s'agit lĂ  d'un aspect dĂ©cisif en ce qui concerne la nĂ©cessitĂ© oĂč nous sommes de dĂ©passer le thĂ©isme thĂ©ologique, car un tel Dieu perçu comme sujet fait de moi un objet et, rien de plus. Il me dĂ©pouille de ma subjectivitĂ© parce qu'il est tout-puissant et omniscient. Je me rĂ©volte alors et tente de ·faire de lui un objet, mais la rĂ©volte Ă©choue et devient dĂ©sespĂ©rĂ©e. Dieu apparaĂźt comme le tyran invincible, l'ĂȘtre en comparaison duquel tous les autres ĂȘtres sont sans libertĂ© ni subjectivitĂ©. Comparable en quelque sorte Ă  ces tyrans rĂ©cents qui, utilisant la terreur, s'efforcent de tout transformer en pur objet, en chose parmi les choses, en rouage de la machine qu'ils dirigent, un tel Dieu devient le modĂšle de tout ce contre quoi l'existentialisme s'est rĂ©voltĂ©. C'est le Dieu dont Nietzsche disait qu'il faut le tuer parce que personne ne peut tolĂ©rer d'ĂȘtre transformĂ© purement et simplement en objet de connaissance et de domination absolues. LĂ  se trouve Ă©galement la racine la plus profonde de l'athĂ©isme. C'est un athĂ©isme qui se justifie comme rĂ©action contre le thĂ©isme thĂ©ologique et ses consĂ©quences inquiĂ©tantes. LĂ  se trouve Ă©galement la racine la plus profonde du dĂ©sespoir existentialiste et de l'angoisse de l'absurde largement rĂ©pandue Ă  notre Ă©poque.
”
”
Paul Tillich (Le Courage d’ĂȘtre)
“
Le monde d’aujourd’hui est un chaos d’opinions et d’aspirations dĂ©sordonnĂ©es : le soi-disant « monde libre » est un chaos fluide ; la partie totalitaire du monde moderne est un chaos rigide. Par opposition, le monde ancien constituait toujours un ordre, c’est-Ă -dire une hiĂ©rarchie de concepts, chacun au niveau qui lui est propre. Le chaos a Ă©tĂ© provoquĂ©, nous l’avons vu, par le « tĂ©lescopage » humaniste de la hiĂ©rarchie jusqu’au niveau psychique, et par l’intrusion, dans les considĂ©rations terrestres, d’aspirations vers l’autre monde, frustrĂ©es et perverties. L’homme, en raison de sa vĂ©ritable nature, ne peut pas ne pas adorer ; si sa perspective est coupĂ©e du plan spirituel, il trouvera un « dieu » Ă  adorer Ă  un niveau infĂ©rieur, dotant ainsi quelque chose de relatif ce qui seul appartient Ă  l’Absolu. D’oĂč l’existence aujourd’hui de tant de « mots tout-puissants » comme « libertĂ© », « Ă©galitĂ© », « instruction », « science », « civilisation », mots qu’il suffit de prononcer pour qu’une multitude d’ñmes se prosterne en une adoration infra-rationnelle. Les superstitions de la libertĂ© et de l’égalitĂ© ne sont pas seulement le rĂ©sultat mais aussi, en partie, la cause du dĂ©sordre gĂ©nĂ©ral, car chacune, Ă  sa maniĂšre, est une rĂ©volte contre la hiĂ©rarchie ; et elles sont d’autant plus pernicieuses qu’elles sont des perversions de deux des Ă©lans les plus Ă©levĂ©s de l’homme. Corruptio optimi pessima, la corruption du meilleur est la pire ; mais il suffit de rĂ©tablir l’ordre ancien, et les deux idoles en question s’évanouiront de ce monde (laissant ainsi la place aux aspirations terrestres lĂ©gitimes vers la libertĂ© et l’égalitĂ©) et, transformĂ©es, reprendront leur place au sommet mĂȘme de la hiĂ©rarchie. Le dĂ©sir de libertĂ© est avant tout dĂ©sir de Dieu, la LibertĂ© Absolue Ă©tant un aspect essentiel de la DivinitĂ©. Ainsi, dans l’Hindouisme, l’état spirituel suprĂȘme qui marque la fin de la voie mystique est dĂ©signĂ© par le terme de dĂ©livrance (moksha), car c’est un Ă©tat d’union (yoga) avec l’Absolu, l’Infini et l’Éternel, qui permet l’affranchissement des liens de la relativitĂ©. C’est Ă©videmment, avant tout, cet affranchissement auquel le Christ faisait rĂ©fĂ©rence lorsqu’il disait : « Recherchez la connaissance, car la connaissance vous rendra libre », Ă©tant donnĂ© que la connaissance directe, la Gnose, signifie l’union avec l’objet de la connaissance, c’est-Ă -dire avec Dieu. (pp. 59-60)
”
”
Martin Lings (Ancient Beliefs and Modern Superstitions)
“
On apprit qu’il avait Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©, en dehors de la ville, en proie Ă  un accĂšs de folie furieuse. On l’avait conduit Ă  l’hĂŽpital oĂč il Ă©tait mort deux jours aprĂšs. Une mort pareille Ă©tait la consĂ©quence nĂ©cessaire, naturelle, de toute sa vie. Il devait mourir ainsi, quand tout ce qui le soutenait dans la vie disparaissait d’un coup comme une vision, comme un rĂȘve vide. Il mourut aprĂšs avoir perdu son dernier espoir, aprĂšs avoir eu la vision nette de tout ce qui avait leurrĂ© et soutenu sa vie. La vĂ©ritĂ© l’aveugla de son Ă©clat insoutenabe . et ce qui Ă©tait le mensonge lui apparut tel Ă  lui-mĂȘme. Pendant la derniĂšre heure de sa vie, il avait entendu un gĂ©nie merveilleux qui lui avait contĂ© sa propre existence et l’avait condamnĂ© pour toujours. Avec le dernier son jailli du violon du gĂ©nial S... s’était dĂ©voilĂ© Ă  ses yeux tout le mystĂšre de l’art, et le gĂ©nie, Ă©ternellement jeune, puissant et vrai, l’avait Ă©crasĂ© de sa vĂ©ritĂ©. Il semblait que tout ce qui l’avait tourmentĂ© durant toute sa vie, par des souffrances mystĂ©rieuses, indicibles, tout ce qu’il n’avait vu jusqu’à ce jour que dans un rĂȘve et qu’il fuyait avec horreur et se masquait par le mensonge de toute sa vie, tout ce qu’il pressentait et redoutait, tout cela, tout d’un coup, brillait Ă  ses yeux qui, obstinĂ©ment, ne voulaient par reconnaĂźtre que la lumiĂšre est la lumiĂšre, et que les tĂ©nĂšbres sont les tĂ©nĂšbres. La vĂ©ritĂ© Ă©tait intolĂ©rable pour ces yeux qui voyaient clair pour la premiĂšre fois ; elle l’aveugla et dĂ©truisit sa raison. Elle l’avait frappĂ© brusquement, comme la foudre. Soudain s’était rĂ©alisĂ© ce qu’il avait attendu toute sa vie avec un tremblement de terreur. Il semblait que durant toute sa vie une hache avait Ă©tĂ© suspendue au-dessus de sa tĂȘte ; que toute sa vie il avait attendu Ă  chaque instant, dans des souffrance indicibles, que cette hache le frappĂąt. Enfin elle l’avait frappĂ©. Le coup Ă©tait mortel. Il voulait s’enfuir, mais il ne savait oĂč aller. Le dernier espoir s’était Ă©vanoui, le dernier prĂ©texte anĂ©anti. Celle dont la vie lui avait Ă©tĂ© un fardeau pendant de longues annĂ©es, celle dont la mort, ainsi qu’il le croyait dans son aveuglement, devait amener sa rĂ©surrection Ă  lui, Ă©tait morte. Enfin il Ă©tait seul ; rien ne le gĂȘnait. Il Ă©tait enfin libre ! Pour la derniĂšre fois, dans un accĂšs de dĂ©sespoir, il avait voulu se juger soi-mĂȘme, se condamner impitoyablement comme un juge Ă©quitable ; mais son archet avait faibli et n’avait pu que rĂ©pĂ©ter faiblement la derniĂšre phrase musicale du gĂ©nie. À ce moment, la folie, qui le guettait depuis dix ans, l’avait frappĂ© irrĂ©missiblement
”
”
Fyodor Dostoevsky (Netochka Nezvanova)
“
[...] Pourtant, s’il n’existe pas de moyen infaillible pour permettre au futur disciple d’identifier un MaĂźtre authentique par une procĂ©dure mentale uniquement, il existe nĂ©anmoins cette maxime Ă©sotĂ©rique universelle (127) que tout aspirant trouvera un guide authentique s’il le mĂ©rite. De mĂȘme que cette autre maxime qu’en rĂ©alitĂ©, et en dĂ©pit des apparences, ce n’est pas celui qui cherche qui choisit la voie, mais la voie qui le choisit. En d’autres termes, puisque le MaĂźtre incarne la voie, il a, mystĂ©rieusement et providentiellement, une fonction active Ă  l’égard de celui qui cherche, avant mĂȘme que l’initiation Ă©tablisse la relation maĂźtre-disciple. Ce qui permet de comprendre l’anecdote suivante, racontĂ©e par le Shaykh marocain al-’ArabĂź ad-DarqĂąwĂź (mort en 1823), l’un des plus grands MaĂźtres soufis de ces derniers siĂšcles. Au moment en question, il Ă©tait un jeune homme, mais qui reprĂ©sentait dĂ©jĂ  son propre Shaykh, ’AlĂź al-Jamal, Ă  qui il se plaignit un jour de devoir aller dans tel endroit oĂč il craignait de ne trouver aucune compagnie spirituelle. Son Shaykh lui coupa la parole : « Engendre celui qu’il te faut! » Et un peu plus tard, il lui rĂ©itĂ©ra le mĂȘme ordre, au pluriel : « Engendre-les! »(128) Nous avons vu que le premier pas dans la voie spirituelle est de « renaĂźtre »; et toutes ces considĂ©rations laissent entendre que nul ne « mĂ©rite » un MaĂźtre sans avoir Ă©prouvĂ© une certaine conscience d’« inexistence » ou de vide, avant-goĂ»t de la pauvretĂ© spirituelle (faqr) d’oĂč le faqĂźr tire son nom. La porte ouverte est une image de cet Ă©tat, et le Shaykh ad-DarqĂąwĂź dĂ©clare que l’un des moyens les plus puissants pour obtenir la solution Ă  un problĂšme spirituel est de tenir ouverte « la porte de la nĂ©cessitĂ© »(129) et de prendre garde qu’elle ne se referme. On peut ainsi en dĂ©duire que ce « mĂ©rite » se mesurera au degrĂ© d’acuitĂ© du sens de la nĂ©cessitĂ© chez celui qui cherche un MaĂźtre, ou au degrĂ© de vacuitĂ© de son Ăąme, qui doit ĂȘtre en effet suffisamment vide pour prĂ©cipiter l’avĂšnement de ce qui lui est nĂ©cessaire. Et soulignons pour terminer que cette « passivitĂ© » n’est pas incompatible avec l’attitude plus active prescrite par le Christ : « Cherchez et vous trouverez; frappez et l’on vous ouvrira », puisque la maniĂšre la plus efficace de « frapper » est de prier, et que supplier est la preuve d’un vide et l’aveu d’un dĂ©nuement, d’une « nĂ©cessitĂ© » justement. En un mot, le futur disciple a, aussi bien que le MaĂźtre, des qualifications Ă  actualiser. 127. Voir, dans le Treasury of Traditional Wisdom de Whitall Perry, Ă  la section rĂ©servĂ©e au MaĂźtre spirituel, pp. 288-95, les citations sur ce point particulier, de mĂȘme que sur d’autres en rapport avec cet appendice. 128. Lettres d'un MaĂźtre soufi, pp. 27-28. 129. Ibid., p. 20. - Le texte dit : « porte de la droiture », erreur de traduction corrigĂ©e par l’auteur, le terme arabe ayant bien le sens de « nĂ©cessitĂ© », et mĂȘme de « besoin urgent ». (NdT)
”
”
Martin Lings (The Eleventh Hour: The spiritual crisis of the modern world in the light of tradition and prophecy)
“
Le dĂ©ment - N'avez-vous pas entendu parler de ce dĂ©ment qui, dans la clartĂ© de midi alluma une lanterne, se prĂ©cipita au marchĂ© et cria sans discontinuer : « Je cherche Dieu ! Je cherche Dieu ! » –Étant donnĂ© qu'il y avait justement lĂ  beaucoup de ceux qui ne croient pas en Dieu, il dĂ©chaĂźna un Ă©norme Ă©clat de rire. S'est-il donc perdu ? disait l'un. S'est-il Ă©garĂ© comme un enfant ? disait l'autre. Ou bien s'est-il cachĂ© ? A-t-il peur de nous ? S'est-il embarquĂ© ? A-t-il Ă©migrĂ© ?–ainsi criaient-ils en riant dans une grande pagaille. Le dĂ©ment se prĂ©cipita au milieu d'eux et les transperça du regard. « OĂč est passĂ© Dieu ? lança-t-il, je vais vous le dire ! Nous l'avons tuĂ©,–vous et moi ! Nous sommes tous ses assassins ! Mais comment avons-nous fait cela ? Comment pĂ»mes-nous boire la mer jusqu'Ă  la derniĂšre goutte ? Qui nous donna l'Ă©ponge pour faire disparaĂźtre tout l'horizon ? Que fĂźmes-nous en dĂ©tachant cette terre de son soleil ? OĂč l'emporte sa course dĂ©sormais ? OĂč nous emporte notre course ? Loin de tous les soleils ? Ne nous abĂźmons-nous pas dans une chute permanente ? Et ce en arriĂšre, de cĂŽtĂ©, en avant, de tous les cĂŽtĂ©s ? Est-il encore un haut et un bas ? N'errons-nous pas comme Ă  travers un nĂ©ant infini ? L'espace vide ne rĂ©pand-il pas son souffle sur nous ? Ne s'est-il pas mis Ă  faire plus froid ? La nuit ne tombe-t-elle pas continuellement, et toujours plus de nuit ? Ne faut-il pas allumer des lanternes Ă  midi ? N'entendons-nous rien encore du bruit des fossoyeurs qui ensevelissent Dieu ? Ne sentons-nous rien encore de la dĂ©composition divine ?–les dieux aussi se dĂ©composent ! Dieu est mort ! Dieu demeure mort ! Et nous l'avons tuĂ© ! Comment nous consolerons-nous, nous, assassins entre les assassins ? Ce que le monde possĂ©dait jusqu'alors de plus saint et de plus puissant, nos couteaux l'ont vidĂ© de son sang,–qui nous lavera de ce sang ? Avec quelle eau pourrions-nous nous purifier ? Quelles cĂ©rĂ©monies expiatoires, quels jeux sacrĂ©s nous faudra-t-il inventer ? La grandeur de cet acte n'est-elle pas trop grande pour nous ? Ne nous faut-il pas devenir nous-mĂȘmes des dieux pour apparaĂźtre seulement dignes de lui ? Jamais il n'y eut acte plus grand,–et quiconque naĂźt aprĂšs nous appartient du fait de cet acte Ă  une histoire supĂ©rieure Ă  ce que fut jusqu'alors toute histoire ! » Le dĂ©ment se tut alors et considĂ©ra de nouveau ses auditeurs : eux aussi se taisaient et le regardaient dĂ©concertĂ©s. Il jeta enfin sa lanterne Ă  terre : elle se brisa et s'Ă©teignit. « Je viens trop tĂŽt, dit-il alors, ce n'est pas encore mon heure. Cet Ă©vĂ©nement formidable est encore en route et voyage,–il n'est pas encore arrivĂ© jusqu'aux oreilles des hommes. La foudre et le tonnerre ont besoin de temps, la lumiĂšre des astres a besoin de temps, les actes ont besoin de temps, mĂȘme aprĂšs qu'ils ont Ă©tĂ© accomplis, pour ĂȘtre vus et entendus. Cet acte est encore plus Ă©loignĂ© d'eux que les plus Ă©loignĂ©s des astres,–et pourtant ce sont eux qui l'ont accompli. » On raconte encore que ce mĂȘme jour, le dĂ©ment aurait fait irruption dans diffĂ©rentes Ă©glises et y aurait entonnĂ© son Requiem aeternam deo. ExpulsĂ© et interrogĂ©, il se serait contentĂ© de rĂ©torquer constamment ceci : « Que sont donc encore ces Ă©glises si ce ne sont pas les caveaux et les tombeaux de Dieu ? »
”
”
Friedrich Nietzsche (The Gay Science: With a Prelude in Rhymes and an Appendix of Songs)
“
A l'inhibition sexuelle rĂ©sultant directement de la fixation aux parents, viennent s'ajouter les sentiments de culpabilitĂ© qui dĂ©rivent de l'Ă©normitĂ© de la haine accumulĂ©e au cours d'annĂ©es de vie familiale. Si cette haine reste consciente elle peut devenir un puissant facteur rĂ©volutionnaire individuel : elle poussera le sujet Ă  rompre les attaches familiales et pourra servir Ă  promouvoir une action dirigĂ©e contre les conditions productrices de cette haine. Si au contraire cette haine est refoulĂ©e, elle donne naissance aux attitudes inverses de fidĂ©litĂ© aveugle et d'obĂ©issance infantile. Ces attitudes constituent bien entendu un lourd handicap pour celui qui veut militer dans un mouvement libĂ©ral ; un individu de ce genre pourra fort bien ĂȘtre partisan d'une libertĂ© complĂšte, et en mĂȘme temps envoyer ses enfants Ă  l'Ă©cole du dimanche, ou continuer Ă  frĂ©quenter l'Ă©glise "pour ne pas faire de peine Ă  ses vieux parents" ; il prĂ©sentera des symptĂŽmes d'indĂ©cision et de dĂ©pendance, sĂ©quelles de la fixation Ă  la famille ; il ne pourra vraiment combattre pour la libertĂ©. Mais la mĂȘme situation familiale peut aussi produire l'individu "nĂ©vrotiquement rĂ©volutionnaire", spĂ©cimen frĂ©quent chez les intellectuels bourgeois. Les sentiments de culpabilitĂ©, liĂ©s aux sentiments rĂ©volutionnaires, en font un militant peu sĂ»r dans un mouvement rĂ©volutionnaire. (p. 140)
”
”
Wilhelm Reich (The Sexual Revolution: Toward a Self-governing Character Structure)
“
L’influence de cette religion paralyse le dĂ©veloppement social de ses fidĂšles Il n’existe pas de plus puissante force rĂ©trograde dans le monde.Si la ChrĂ©tientĂ© n’était protĂ©gĂ©e par les bras puissants de la Science, la civilisation de l’Europe moderne pourrait tomber, comme tomba celle de la Rome antique.
”
”
Winston S. Churchill
“
...le sentiment d'avoir été victime d'une injustice.Un sentiment qui blesse,mais qui met du baume sur la blessure,un sentiment qui tue parfois,mais qui,bien plus souvent,donne aux femmes de puissantes raisons de vivre et de se battre.
”
”
Amin Maalouf (Leo Africanus)
“
L'anorexie ne se rĂ©sume pas Ă  la volontĂ© qu'ont certaines jeunes filles de ressembler aux mannequins, de plus en plus maigres il est vrai, qui envahissent les pages des magazines fĂ©minins. Le jeĂ»ne est une drogue puissante et peu onĂ©reuse, on oublie souvent de le dire. L'Ă©tat de dĂ©nutrition anesthĂ©sie la douleur, les Ă©motions, les sentiments, et fonctionne, dans un premier temps comme une protection. L'anorexie restrictive est une addiction qui fait croire au contrĂŽle alors qu'elle conduit le corps Ă  sa destruction. J'ai eu la chance de rencontrer un mĂ©decin qui avait pris conscience de ça, Ă  une Ă©poque oĂč la plupart des anorexiques Ă©taient enfermĂ©es entre quatre murs dans une piĂšce vide, avec pour seul horizon un contrat de poids.
”
”
Delphine de Vigan (Rien ne s'oppose Ă  la nuit)
“
Ce phĂ©nomĂšne est connu sous le nom de « Loi d’attraction », nous attirons ce Ă  quoi nous pensons, nous attirons ceux qui sont sur la mĂȘme frĂ©quence vibratoire que nous, nos Ă©motions sont les outils les plus puissants que nous avons pour attirer ce que nous dĂ©sirons. C’est pourquoi, visualiser et ressentir les Ă©motions reliĂ©es Ă  ce que nous visualisons est la stratĂ©gie la plus efficace pour crĂ©er notre rĂ©alité !
”
”
Frédéric Deltour (SANTE, BIEN-ETRE ET REUSSITE... LES 7 ETAPES INDISPENSABLES: Guide Pratique pour le Corps et l'Esprit, Forme et Détente, SuccÚs et Motivation, Alimentation ... Psychologie. t. 1) (French Edition))
“
La vie me fait moins peur.Vous pouvez m'attaquer, vous pouvez me juger, vous pouvez me ruiner. J'aurai toujours à portée de main un vieux bic mùchouillé et un bloc-notes froissé. Mes seules armes. A la fois dérisoires et puissantes. Les seules sur lesquelles j'ai toujours pu compter pour m'aider à traverser la nuit.
”
”
Guillaume Musso
“
Les puissants, qu'ils soient prĂȘtres, chefs militaires, rois ou capitalistes, croient toujours commander en vertu d'un droit divin ; et ceux qui leur sont soumis se sentent Ă©crasĂ©s par une puissance qui leur paraĂźt divine ou diabolique, mais de toutes maniĂšres surnaturelle. Toute sociĂ©tĂ© oppressive est cimentĂ©e par cette religion du pouvoir, qui fausse tous les rapports sociaux en permettant aux puissants d'ordonner au-delĂ  de ce qu'ils peuvent impser ; il n'en est autrement que dans les moments d'effervescence populaire, moments oĂč au contraire tous, esclaves rĂ©voltĂ©s et maĂźtres menacĂ©s, oublient combien les chaĂźnes de l'oppression sont lourdes et solides.
”
”
Simone Weil (Réflexions sur les causes de la liberté et de l'oppression sociale (French Edition))
“
Ce mot de "samouraï" s'est imposé en Occident au milieu du XIXÚme siÚcle pour désigner tous les guerriers japonais Il dérive de l'ancien verbe "saburafu" qui signifiait servir. Le samouraï était à l'origine un serviteur. Mais dÚs le XIIÚme siÚcle le terme se mit à désigner un serviteur armé. le membre de l'escorte d'un puissant, un garde du corps en quelque sorte.
”
”
De la guerre Ă  la voie des arts
“
Or il suffit à un Français de traverser la Manche, à un Anglais d'aborder le continent, à un Allemand de gagner l'Italie, pour qu'ils se persuadent, sans mal, qu'industrialisation n'est pas uniformisation. Incapable de détruire des particularismes régionaux, comment la technique annihilerait-elle les puissantes personnalités que sont les grandes civilisations, fondées sur des religions, des philosophies, des valeurs humaines et morales fonciÚrement différentes?
”
”
Fernand Braudel (A History of Civilizations)