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Nous savons qu'au village, les nouveau-nés sont emmaillotés dans des tissus blancs, quelque soit leur sexe. C'est la « moașa », la sage-femme, qui les emmaillote pour la première fois. Mais en plus de cette couverture corporelle complète, ils reçoivent la protection magique d'un petit élément de couleur rouge qui peut être un accessoire de laine : pompon, gland ou un ruban noué, soit une bande de motifs décoratifs brodés au point de croix avec un fil de coton rouge. Il était de pratique courante que la sage-femme mette au poignet droit du nouveau-né un simple fil de coton, tourné trois fois, ou trois brins de fils rouges tressés. Le bébé gardait ce bracelet, selon les coutumes, trois, neuf ou quarante jours, pendant le temps jugé dangereux où les fées lui tissaient son avenir. Il fallait donc aider l'enfant à recevoir le meilleur lot et essayer d'attirer le plus de chance de son côté. La couleur rouge est dotée d'un pouvoir magique censé donner la force, la santé et la chance à celui qui en porte.
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L'association « fil rouge/fil blanc » se rencontre aussi dans la charmante coutume des souhaits du 1er mars. Autrefois, les parents mettaient au cou de leurs enfants, le matin du 1er mars, une pièce d'or ou d'argent attachée par un fil rouge, ou par des fils tordus rouges et blancs pour leur porter chance et santé durant toute l'année. Il fallait faire attention qu'une femme enceinte ne soit pas présente au moment où les enfants recevaient ce cadeau nommé « mărțișor » (littéralement : petit mars) car l'effet aurait été contraire.
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Aujourd'hui, cette coutume s'est étendue à tous les âges de la vie. Entre amis, entre membres d'une même famille, de la main à la main ou par lettre, les « mărțișori » sont offerts ou envoyés sous la forme d'une petite amulette suspendue à un nœud confectionné avec deux brins de fil, rouge et blanc.
(pp. 121-122)
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