Plans Avec Quotes

We've searched our database for all the quotes and captions related to Plans Avec. Here they are! All 66 of them:

L'existentialiste, au contraire, pense qu'il est très gênant que Dieu n'existe pas, car avec lui disparaît toute possibilité de trouver des valeurs dans un ciel intelligible; il ne peut plus y avoir de bien a priori, puisqu'il n'y a pas de conscience infinie et parfaite pour le penser; il n'est écrit nulle part que le bien existe, qu'il faut être honnête, qu'il ne faut pas mentir, puisque précisément nous sommes sur un plan où il y a seulement des hommes.
Jean-Paul Sartre (Existentialism is a Humanism)
Dans la vie, l’essentiel est de porter sur tout des jugements à priori. Il apparaît, en effet, que les masses ont tort, et les individus toujours raison. Il faut se garder d’en déduire des règles de conduite : elles ne doivent pas avoir besoin d’être formulées pour qu’on les suive. Il y a seulement deux choses : c’est l’amour, de toutes les façons, avec des jolies filles, et la musique de la Nouvelle-Orléans ou de Duke Ellington. Le reste devrait disparaître, car le reste est laid, et les quelques pages de démonstration qui suivent tirent toute leur force du fait que l’histoire est entièrement vraie, puisque je l’ai imaginée d’un bout à l’autre. Sa réalisation matérielle proprement dite consiste essentiellement en une projection de la réalité, en atmosphère biaise et chauffée, sur un plan de référence irrégulièrement ondulé et présentant de la distorsion. On le voit, c’est un procédé avouable, s’il en fut.
Boris Vian (L'écume des jours)
Les hommes méconnaissent bien des choses. Une jeune fille préférera toujours un homme malheureux, parce que toute jeune fille est tentée par un amour actif… Tu comprends ? Actif ! Les hommes sont trop occupés, l’amour pour eux est une chose de troisième plan. Bavarder avec sa femme, se promener avec elle au jardin, verser quelques larmes sur sa tombe – c’est tout. Et pour nous, l’amour est la vie même. Je t’aime, cela signifie que je cherche à dissiper ta tristesse, que je veux te suivre au bout du monde… Tu escalades une montagne, je l’escalade avec toi, tu descends dans un ravin, je descends avec toi.
Anton Chekhov (Ivanov (Plays for Performance Series))
Une très jolie jeune fille, traitée avec des égards constants et des attentions démesurées par l'ensemble de la population masculine, y compris par ceux - l'immense majorité - qui n'ont plus aucun espoir d'en obtenir une faveur d'ordre sexuel, et même à vrai dire tout particulièrement par eux, avec une émulation abjecte confinant chez certains quinquagénaires au gâtisme pur et simple, une très jolie jeune fille devant qui tous les visages s'ouvrent, toutes les difficultés s'aplanissent, accueillie partout comme si elle était la reine du monde, devient naturellement une espèce de monstre d'égoïsme et de vanité autosatisfaite. La beauté physique joue ici exactement Ie même rôle que la noblesse de sang sous l'Ancien Régime, et la brève conscience qu'elles pourraient prendre à l'adolescence de l'origine purement accidentelle de leur rang cède rapidement la place chez la plupart des très jolies jeunes filles à une sensation de supériorité innée, naturelle, instinctive, qui les place entièrement en dehors, et largement au-dessus du reste de l'humanité. Chacun autour d'elle n'ayant pour objectif que de lui éviter toute peine, et de prévenir Ie moindre de ses désirs, c'est tout uniment (sic) qu'une très jolie jeune fille en vient à considérer Ie reste du monde comme composé d'autant de serviteurs, elle-même n'ayant pour seule tâche que d'entretenir sa propre valeur érotique - dans l'attente de rencontrer un garçon digne d'en recevoir l'hommage. La seule chose qui puisse la sauver sur le plan moral, c'est d'avoir la responsabilité concrète d'un être plus faible, d'être directement et personnellement responsable de la satisfaction de ses besoins physiques, de sa santé, de sa survie - cet être pouvant être un frère ou une soeur plus jeune, un animal domestique, peu importe. (La possibilité d'une île, Daniel 1,15)
Michel Houellebecq
Quand je considère ma vie, je suis épouvanté de la trouver informe. L'existence des héros, celle qu'on nous raconte, est simple ; elle va droit au but comme une flèche. Et la plupart des hommes aiment à résumer leur vie dans une formule, parfois dans une vanterie ou dans une plainte, presque toujours dans une récrimination ; leur mémoire leur fabrique complaisamment une existence explicable et claire. Ma vie a des contours moins fermes... Le paysage de mes jours semble se composer, comme les régions de montagne, de matériaux divers entassés pêle-mêle. J'y rencontre ma nature, déjà composite, formée en parties égales d'instinct et de culture. Ça et là, affleurent les granits de l'inévitable ; partout, les éboulements du hasard. Je m'efforce de reparcourir ma vie pour y trouver un plan, y suivre une veine de plomb ou d'or, ou l'écoulement d'une rivière souterraine, mais ce plan tout factice n'est qu'un trompe-l'oeil du souvenir. De temps en temps, dans une rencontre, un présage, une suite définie d'événements, je crois reconnaître une fatalité, mais trop de routes ne mènent nulle part, trop de sommes ne s'additionnent pas. Je perçois bien dans cette diversité, dans ce désordre, la présence d'une personne, mais sa forme semble presque toujours tracée par la pression des circonstances ; ses traits se brouillent comme une image reflétée sur l'eau. Je ne suis pas de ceux qui disent que leurs actions ne leur ressemblent pas. Il faut bien qu'elles le fassent, puisqu'elles sont ma seule mesure, et le seul moyen de me dessiner dans la mémoire des hommes, ou même dans la mienne propre ; puisque c'est peut-être l'impossibilité de continuer à s'exprimer et à se modifier par l'action que constitue la différence entre l'état de mort et celui de vivant. Mais il y a entre moi et ces actes dont je suis fait un hiatus indéfinissable. Et la preuve, c'est que j'éprouve sans cesse le besoin de les peser, de les expliquer, d'en rendre compte à moi-même. Certains travaux qui durèrent peu sont assurément négligeables, mais des occupations qui s'étendirent sur toute la vie ne signifient pas davantage. Par exemple, il me semble à peine essentiel, au moment où j'écris ceci, d'avoir été empereur..." (p.214)
Marguerite Yourcenar (Les Yeux ouverts : Entretiens avec Matthieu Galey)
Cette vérité anthropologique est que l’on connaît toujours avec une infaillible certitude l’identité de la mère (grossesse et accouchement), mais jamais celle du père. De ce doute systématique découle une angoisse masculine fondamentale et l’on peut penser qu’une large part de l’histoire de l’oppression des femmes correspond à la recherche masculine de certitudes sur ce plan.
Anonymous
Un chef d’État de cette Europe centrale où les chefs d’État peuvent, à bon droit, craindre à chaque instant pour leur vie, avait révélé à son confident un plan mis au point au cours de centaines de nuits d’insomnie, et qui devait permettre au chef de l’État de déserter l’État que, comme tous les autres chefs d’État d’Europe centrale font avec le leur, il avait bien entendu conduit systématiquement à la ruine la plus complète (L'imitateur)
Thomas Bernhard (The Voice Imitator)
[...] Un soir nous étions plusieurs ministres à rompre le jeûne au Palais Royal de Fès, en présence de Sa Majesté, tout au début de son règne. A ma gauche Si Mohamed El-Fassi, à ma droite une autre personnalité. Ayant devant moi la soupière, El-Fassi me demanda de le servir. - "Non", lui répondis-je. -"Et pourquoi", dit-il, étonné ? - "Parce que, simplement, tu avais proclamé que la langue Tamazight n'est pas une langue et qu'il n'y avait pas lieu d'avancer son apport sur le plan de notre civilisation". Oui, j'ai dit cela. - "Mais d'abord mon bol , et je raconte!" Écoutons-le : - "A l'époque où j'ai été prisonnier avec d'autres nationalistes, à Aïn-Kardous, j'ai demandé à un fqih berbérisant de m'initier à la langue berbère. Il m'a répondu : "Pourquoi voudrais-tu perdre ton temps pour un jargon méprisé par Dieu lui-même ? Et, continuant : "Le Créateur a donné à chaque peuple une langue mais, à la fin, il a dû se rendre compte que l'un d'entre deux a été oublié. Il trouva la solution en ramassant les restes des langues éparpillées sur le sol, et offrit cette mixture, ne pouvant faire autrement, à ce bon peuple Amazigh". - "On dénonce même Dieu", ai-je rétorqué, furieux. "Mais tu viens de donner la preuve de l'universalité de la langue berbère." - "Universelle!" plaisanta mon autre voisin... "Elle n'est même pas dans les archives". La discussion devient générale, les uns pour, les autres... Sa Majesté, pour mettre fin à toutes nos grandes phrases, posa cette question à El-Fassi : - "Le berbère est-il une langue, oui ou non ?" - "A la réflexion, oui, Majesté; il a ses contes et ses légendes, sa poésie, et ses structures ne peuvent être niées". - "Alors," conclut Sa Majesté, "nous aborderons cette question dans une vingtaine d'années. Contentons-nous, maintenant, de consolider notre unité. (Tifinagh N°1 - Repris de "Le Maroc des potentialités, 1989, p276-280)
Mahjoubi Aherdan (Le Maroc des potentialités)
Il ne faut pas s’attendre à trouver, dans les descendants de Fohi et dans les contemporains de Laotseu, ces affirmations nettes et franches, dont nous tirons une singulière vanité, affirmations qui sont sans doute exactes, mais qui, à force d’être étroites et strictes, ne renferment qu’une minime partie de vérité ; toutes ces portions infinitésimales, affirmées les unes à côté des autres, et indépendamment les unes des autres, par nos esprits analytiques, cachent la vérité entière à nos yeux délicats et myopes. C’est ainsi qu’un visage se reproduit, avec les pires déformations, dans un miroir taillé à mille facettes juxtaposées en des plans différents. Les discussions microscopiques nous ont rendus inaptes à goûter et à saisir les larges synthèses.
Matgioi (La voie métaphysique)
Napoléon était officier d’artillerie et il s’en ressentait. Le fond de ce prodigieux capitaine, c’était l’homme qui, dans le rapport au Directoire sur Aboukir, disait : Tel de nos boulets a tué six hommes. Tous ses plans de bataille sont faits pour le projectile. Faire converger l’artillerie sur un point donné, c’était là sa clef de victoire. Il traitait la stratégie du général ennemi comme une citadelle, et il la battait en brèche. Il accablait le point faible de mitraille ; il nouait et dénouait les batailles avec le canon. Il y avait du tir dans son génie. Enfoncer les carrés, pulvériser les régiments, rompre les lignes, broyer et disperser les masses, tout pour lui était là, frapper, frapper, frapper sans cesse, et il confiait cette besogne au boulet.
Victor Hugo (Les Misérables: Roman (French Edition))
Mais la décision de Dick était prise : peu importe la couleur des bas, ce n’était pas nécessaire, un embarras, une dépense inutile (« J’ai déjà investi assez d’argent dans cette opération »), et, après tout, toute personne qu’ils rencontreraient ne survivrait pas pour venir témoigner : « Pas de témoins », rappela-t-il à Perry pour ce qui sembla à ce dernier la millionième fois. Ça lui restait sur le cœur la façon que Dick avait de déclamer ces trois mots, comme s’ils étaient la solution de tous les problèmes ; il était stupide de refuser d’admettre qu’il pourrait y avoir un témoin qu’ils n’auraient pas vu. « L’imprévisible peut se produire, il arrive que les choses changent », dit-il. Mais Dick, souriant avec vanité, puérilement, n’était pas d’accord : « T’fais pas de mauvais sang. Y peut rien se passer. » Non. Parce que le plan était le sien et parfaitement combiné, du premier bruit de pas au silence final.
Truman Capote (DE SANG-FROID: RECIT VERIDIQUE D'UN MEURTRE MULTIPLE ET DE SES CONSEQUENCES (BEAUX PAPIERS))
Un mot sur la « libre-pensée », ou plus précisément sur l’obligation quasi morale qui est faite à tout homme de « penser par lui-même » : cette exigence n’est nullement conforme à la nature humaine, car l’homme normal et vertueux, en tant que membre d’une collectivité sociale et traditionnelle, se rend compte en général des limites de sa compétence. De deux choses l’une : ou bien l’homme est exceptionnellement doué sur tel ou tel plan, et alors rien ne peut l’empêcher de penser d’une manière originale, ce qu’il fera d’ailleurs en accord avec la tradition — dans les mondes traditionnels qui seuls nous intéressent ici— précisément parce que son intelligence lui permet de saisir la nécessité de cet accord ; ou bien l’homme est d’intelligence moyenne ou médiocre, sur un plan quelconque ou d’une façon générale, et alors il s’en remettra aux jugements de ceux qui sont plus compétents que lui, et c’est là dans son cas la chose la plus intelligente à faire. La manie de détacher l’individu de la hiérarchie intellectuelle, c’est-à-dire de l’individualiser intellectuellement, est une violation de sa nature et équivaut pratiquement à l’abolition de l’intelligence, et aussi des vertus sans les quelles l’entendement réel ne saurait s’actualiser pleinement. On n’aboutit ainsi qu’à l’anarchie et à la codification de l’incapacité de penser.
Frithjof Schuon (The Transfiguration of Man)
Si vous voulez vous refermer, il faut arrêter d’accepter de vous ouvrir à contre-cœur. *** Je veux rester là. Je veux être un château dans le sable. Je veux être le sable. Les mouettes. La mer. Les vagues. Je veux être une vague qui court sur la plage. Ou alors la plage, et attendre la délicatesse des vagues qui viennent me caresser doucement. *** - Tu es têtue ! - Pragmatique… - Fière ! - Réaliste… - Obstinée ! - Déterminée… - O.K. J’abandonne. *** Un proverbe arabe dit 'ne baisse pas les bras, tu risquerais de le faire deux secondes avant le miracle. *** On devient fou quand on regarde en face ce genre de vérité. Il vaut mieux occulter ce qui est trop dur, ne pas y penser, mettre le quotidien au premier plan, vivre les choses sans penser aux conséquences, se nourrir des souvenirs pour ne pas subir le présent, et encore moins ce qui risque d’avenir. *** Quand on vie un grand malheur dans sa vie, on a l’impression que le regard des autres ne nous autorise pas à être joyeux, alors que tout au fond de soi, on sent que c’est cela qui permet de se maintenir en vie. Un proverbe japonais dit « Le bonheur va vers ceux qui savent rire » *** On ne se trompe jamais quand on aime. *** Romain est une de ces rares personnes qui, après avoir dit bonjour, demandent comment ҫa va avec un réel intérêt pour la réponse. On sent dans son regard et dans son attente qu’il est sincèrement à l’écoute des autres.
Agnès Ledig (Juste avant le bonheur)
En effet, l'Eglise n'a pas condamné la théorie de Copernic, qui s'appuyait lui-même sur Icetus de Syracuse, jusqu'à ce que Galilée, quatre-vingts ans plus tard, sans apporter de preuve décisive à l'appui de la nouvelle théorie, décide de placer sur le plan théologique la querelle de l'ordre géocentrique ou héliocentrique du monde, en défiant la Curie par de violentes attaques de prendre positions sur le problème. Le pape Urbain VIII proposa de définir le système héliocentrique comme une thèse mathématique possible, mais pas nécessairement comme celle qui garantissait la vérité définitive. Loin de se ranger à cette suggestion, Galilée répliqua en publiant son Dialogo sui Massimi Sistemi, dans lequel il présentait le pape comme un simple d'esprit. D'où ce procès tristement célèbre, au cours duquel Galilée ne prononça nullement son fameux "Eppur si muove" (Et pourtant, elle se meut), mais abjura toutes ses déclarations pour avoir le droit de continuer à vivre en paix et dans l'honneur. La postérité littéraire de Galilée pris comme héros a fait naître chez plusieurs dignitaires de l'Eglise une sorte de sentiment de culpabilité qui les rend étrangement désarmés devant les théories scientifiques modernes même lorsque celles-ci sont en contradiction flagrante avec les vérités de la foi et de l'entendement. On a l'habitude de dire que l'Eglise n'a pas à se mêler de problèmes scientifiques ; le cas même de Galilée prouve justement que la nouvelle science rationaliste de la Renaissance prétendait à la vérité absolue et se présentait donc comme une seconde religion. p135
Titus Burckhardt (Science moderne et Sagesse traditionnelle)
L'attitude des modernes à l'égard du passé comporte en effet trop souvent une double erreur : d'une part, ils jugeront que telles formes ayant un contenu intemporel sont inconciliables avec les conditions mentales de ce qu'ils appellent « notre temps » ; d'autre part, ils se réfèrent volontiers, pour introduire telle réforme ou telle simplification, à ce qui a été fait dans l'Antiquité ou au Moyen Age, comme si les conditions cycliques étaient toujours les mêmes et qu'il n'y avait pas, du point de vue de la fluidité spirituelle et de l'inspiration, un appauvrissement — ou un abaissement — progressif des possibilités. La religion — car c'est d'elle qu'il s'agit dans la plupart des cas — est pareille à un arbre qui croît, qui a une racine, un tronc, des branches, des feuilles, où il n'y a pas de hasard — un chêne ne produisant jamais autre chose que des glands — et où on ne peut à l'aveuglette intervertir l'ordre de croissance ; celle-ci n'est point une « évolution » au sens progressiste du mot, bien qu'il y ait évidemment — parallèlement à la descente vers l'extériorisation et le durcissement — un déploiement sur le plan de la formulation mentale et des arts. Le soi-disant retour à la simplicité originelle est l'antipode de cette simplicité, précisément parce que nous ne sommes plus à l'origine et que, en outre, l'homme moderne est affecté d'un singulier manque du sens des proportions ; nos ancêtres ne se seraient jamais doutés qu'il suffit de voir dans une erreur « notre temps » pour lui reconnaître des droits non seulement sur les choses, mais même sur l'intelligence.
Frithjof Schuon (The Transfiguration of Man)
La plupart du temps, d'ailleurs, les femmes qui ont un compagnon fermé sur le plan émotionnel expriment un profond désespoir. Quand Shere Hite a mené son enquête auprès de 4 500 femmes dans les années 1970, 98 % de celles qui étaient dans une relation avec un homme auraient souhait un « dialogue plus intime » avec lui ; elles auraient voulu qu'il leur parle davantage « de ses pensées, sentiments, projets, préoccupations, et qu'il les interroge sur les leurs ». Certaines disaient ne s'être jamais senties aussi seules qu'au cours de leur mariage ; d'autres en pleuraient, la nuit, aux côtés de leur époux endormi. Il n'est pas certain que les choses aient radicalement changé en cinquante ans (ni qu'elles soient très différentes de ce côté-ci de l'Atlantique). En février 2021, dans le courrier du cœur du site américain The Cut, baptisté « Ask Polly », une trentenaire britannique partageait les dispositions dans lesquelles elle se sentait après une rupture. Dans leur entourage, disait-elle, tout le monde les considérés, son ex-compagnon et elle, comme le couple idéal. Et pourtant, son désir d'intimité avait toujours été frustré. « Je pense qu'entretenir une relation profonde, intensément nourrie, avec une autre personne fait partie des plus grandes joies que l'existence puisse vous apporter », écrivait-elle. Elle estimait aussi que faire son propre « travail de l'ombre », essayer de se comprendre soi-même, était un des aspects « les plus fascinants et les plus urgents » du fait d'être en vie. Lui, en revanche ne comprenait pas ce qu'elle voulait de lui et trouvait qu'elle compliquait les choses inutilement. Autour d'elle, elle voyait un grand nombre d'autres couples dans lesquels la femme espérait elle aussi de son partenaire le même investissement émotionnel et réflexif que le sien - en vain. Elle en venait à ne plus jamais vouloir être en couple avec un homme « qui n'aurait pas suivi une thérapie », clamait-elle. (p. 204-205)
Mona Chollet (Réinventer l'amour: Comment le patriarcat sabote les relations hétérosexuelles)
Le monde d’aujourd’hui est un chaos d’opinions et d’aspirations désordonnées : le soi-disant « monde libre » est un chaos fluide ; la partie totalitaire du monde moderne est un chaos rigide. Par opposition, le monde ancien constituait toujours un ordre, c’est-à-dire une hiérarchie de concepts, chacun au niveau qui lui est propre. Le chaos a été provoqué, nous l’avons vu, par le « télescopage » humaniste de la hiérarchie jusqu’au niveau psychique, et par l’intrusion, dans les considérations terrestres, d’aspirations vers l’autre monde, frustrées et perverties. L’homme, en raison de sa véritable nature, ne peut pas ne pas adorer ; si sa perspective est coupée du plan spirituel, il trouvera un « dieu » à adorer à un niveau inférieur, dotant ainsi quelque chose de relatif ce qui seul appartient à l’Absolu. D’où l’existence aujourd’hui de tant de « mots tout-puissants » comme « liberté », « égalité », « instruction », « science », « civilisation », mots qu’il suffit de prononcer pour qu’une multitude d’âmes se prosterne en une adoration infra-rationnelle. Les superstitions de la liberté et de l’égalité ne sont pas seulement le résultat mais aussi, en partie, la cause du désordre général, car chacune, à sa manière, est une révolte contre la hiérarchie ; et elles sont d’autant plus pernicieuses qu’elles sont des perversions de deux des élans les plus élevés de l’homme. Corruptio optimi pessima, la corruption du meilleur est la pire ; mais il suffit de rétablir l’ordre ancien, et les deux idoles en question s’évanouiront de ce monde (laissant ainsi la place aux aspirations terrestres légitimes vers la liberté et l’égalité) et, transformées, reprendront leur place au sommet même de la hiérarchie. Le désir de liberté est avant tout désir de Dieu, la Liberté Absolue étant un aspect essentiel de la Divinité. Ainsi, dans l’Hindouisme, l’état spirituel suprême qui marque la fin de la voie mystique est désigné par le terme de délivrance (moksha), car c’est un état d’union (yoga) avec l’Absolu, l’Infini et l’Éternel, qui permet l’affranchissement des liens de la relativité. C’est évidemment, avant tout, cet affranchissement auquel le Christ faisait référence lorsqu’il disait : « Recherchez la connaissance, car la connaissance vous rendra libre », étant donné que la connaissance directe, la Gnose, signifie l’union avec l’objet de la connaissance, c’est-à-dire avec Dieu. (pp. 59-60)
Martin Lings (Ancient Beliefs and Modern Superstitions)
J’ai fait ma visite au lieu natal avec toute la piété d’un pèlerin, et bien des sentiments inattendus m’ont saisi. Je fis arrêter près du grand tilleul qui se trouve à un quart de lieue de la ville du côté de S… ; je quittai la voiture, et je l’envoyai en avant, afin de cheminer à pied et de savourer à mon gré chaque souvenir, dans toute sa vie et sa nouveauté. Je m’arrêtai sous le tilleul, qui avait été, dans mon enfance, le but et le terme de mes promenades. Quelle différence ! Alors, dans une heureuse ignorance, je m’élançais avec ardeur vers ce monde inconnu, où j’espérais pour mon cœur tant de nourriture, tant de jouissances, qui devaient combler et satisfaire l’ardeur de mes désirs. Maintenant, j’en reviens de ce vaste monde…. O mon ami, avec combien d’espérances déçues, avec combien de plans renversés !… Les voilà devant moi les montagnes qui mille fois avaient été l’objet de mes vœux. Je pouvais rester des heures assis à cette place, aspirant à franchir ces hauteurs, égarant ma pensée au sein des bois et des vallons, qui s’offraient à mes yeux dans un gracieux crépuscule, et, lorsqu’au moment fixé il me fallait revenir, avec quel regret ne quittais-je pas cette place chérie !… J’approchai de la ville : je saluai tous les anciens pavillons de jardin ; les nouveaux me déplurent, comme tous les changements qu’on avait faits. Je franchis la porte de la ville, et d’abord je me retrouvai tout à fait. Mon ami, je ne veux pas m’arrêter au détail : autant il eut de charme pour moi, autant il serait monotone dans le récit. J’avais résolu de me loger sur la place, tout à côté de notre ancienne maison. Je remarquai, sur mon passage, que la chambre d’école, où une bonne vieille femme avait parqué notre enfance, s’était transformée en une boutique de détail. Je me rappelai l’inquiétude, les chagrins, l’étourdissement, l’angoisse que j’avais endurés dans ce trou…. Je ne pouvais faire un pas qui ne m’offrît quelque chose de remarquable. Un pèlerin ne trouve pas en terre sainte autant de places consacrées par de religieux souvenirs, et je doute que son ame soit aussi remplie de saintes émotions…. Encore un exemple sur mille : je descendis le long de la rivière, jusqu’à une certaine métairie. C’était aussi mon chemin autrefois, et la petite place où les enfants s’exerçaient à qui ferait le plus souvent rebondir les pierres plates à la surface de l’eau. Je me rappelai vivement comme je m’arrêtais quelquefois à suivre des yeux le cours de la rivière ; avec quelles merveilleuses conjectures je l’accompagnais ; quelles étranges peintures je me faisais des contrées où elle allait courir ; comme je trouvais bientôt les bornes de mon imagination, et pourtant me sentais entraîné plus loin, toujours plus loin, et finissais par me perdre dans la contemplation d’un vague lointain…. Mon ami, aussi bornés, aussi heureux, étaient les vénérables pères du genre humain ; aussi enfantines, leurs impressions, leur poésie. Quand Ulysse parle de la mer immense et de la terre infinie, cela est vrai, humain, intime, saisissant et mystérieux. Que me sert maintenant de pouvoir répéter, avec tous les écoliers, qu’elle est ronde ? Il n’en faut à l’homme que quelques mottes pour vivre heureux dessus, et moins encore pour dormir dessous…
Johann Wolfgang von Goethe (The Sorrows of Young Werther)
PIXCELL est réputée pour sa vision exceptionnelle du monde des affaires, sa réelle compréhension du marché et ses liens forts avec tous les acteurs de son réseau pancanadien. Sur le plan de la stratégie, nous avons conçu une approche unique : nous tenons compte de vos défis particuliers, de vos buts stratégiques, de votre vision et de votre culture d’entreprise afin de vous présenter la meilleure sélection possible de talents pour que vous atteigniez vos objectifs stratégiques.
Pixcell
L’équipe du blog Boulonnais.fr vous emmène avec elle à la rencontre de la ville de Boulogne Billancourt. Découvertes culinaires, Actualités, Lumière sur les endroits insolites, Bons plans et Loisirs, que vous soyez célibataire où en famille, vous trouverez forcement votre bonheur. Nous avons un seul objectif : “Vous permettre de vivre ou découvrir la ville sous un autre regard !
Boulonnais
I demand a closed chamber, for regrettably, what the accused has proposed to reveal here is a danger to public morals. The defendant, infected by his wife’s dissoluteness, which judicial language lacks words to describe, is the most appalling specimen I have ever come across in the long course of my life as a guardian of order and morals. Look at him, how he sits there, his gaze unmoved, at his table at the inn, hatching his plans for murder, necrophilia, and sodomy, le visage blême, serrant dans la main gauche la fiole avec le poison [50]—the palefaced killer!
Jean Améry (Charles Bovary, Country Doctor: Portrait of a Simple Man (New York Review Books Classics))
Pour répondre à ta question, chaque fois qu'un mec invite une fille à faire quoi que ce soit seule avec lui, c'est un plan. Donc : des complications sont à redouter.
Mark Van Wye (He Typed. She Typed.)
La passion de Habib Bourguiba, qui se dégage de son entretien avec J. Lacouture, vis-à-vis des études et de sa formation qui lui fut inculquée pendant près de deux décennies par les enseignants de la IIIe République laquelle triomphante, nous semble être l'enseignement définitif de premier plan quant au choix qui furent effectués par la Tunisie indépendante.
Pierre Vermeren (La formation des élites marocaines et tunisiennes)
Les étudiants sont nombreux à avoir l'impression de ne rien avoir retenu de leurs années d'école. Et je les trouve, en effet, assez peu dotés en matière de culture générale. Je me souviens d'une stagiaire de master 2 ; en classe, nous préparions ensemble la prochaine leçon d'histoire. La sentant mal à l'aise, je lui demande : "Tu t'en souviens quand même un peu, des Gaulois et des Romains ?" "Non, je ne me souviens de rien. J'ai l'impression de n'avoir rien appris. J'ai travaillé bêtement : j'ai ingurgité par cœur des leçons que j'ai su restituer. Mais en fait, je ne sais rien." Ce n'est pas de sa faute : le type d'apprentissage qu'on lui a demandé (le par cœur avec restitution à court terme) fait travailler une mémoire qui n'est pas efficace à long terme puisqu'elle n'oblige pas l'apprenant à faire du sens en faisant des liens avec d'autres savoirs acquis antérieurement. Donc, ne s'accrochant à rien, les connaissance s'effacent. […] Le plus grave ? Ce modèle scolaire donne l'illusion aux élèves qu'ils sont bons en classe. C'est ce que remarquait la stagiaire cité plus haut : "On m'a donné l'illusion que j'étais forte mais en fait, je suis un âne, j'apprends bêtement." J'ai eu beau lui répondre qu'elle avait fait preuve d'intelligence d'avoir appris ainsi, en s'adaptant à la demande de l'école, je ne l'ai pas rassurée. Mais au fond, quelle énergie dépensée pour ne rien retenir de ces années d'école… Sans compter que cette découverte est une sacrée déception, sur le plan de l'estime de soi. (p. 48-49)
Isabelle Peloux (L'école du Colibri: La pédagogie de la coopération (Domaine du possible) (French Edition))
Pour Ibn Arabî, il n’est pas question de «devenir un » avec Dieu : le contemplatif « prend conscience » de ce qu’il «estun» avec Lui; il «réalise» l’unité réelle. Dans le Christianisme, la « déification »,complément nécessaire de l’ « incarnation », n’implique aucune « identification» sur un même plan de réalité; que l’homme comme tel « devienne » littéralement Dieu, cela impliquerait qu’il y ait entre Dieu et l’homme une commune mesure et une confrontation symétrique; c’est sans doute cette réserve qu’a en vue Shankara quand il affirme que le délivré (mukta) n’a pas le pouvoir créateur de Brahma. Quoi qu’il en soit, l’expression « devenir Dieu » n’a pas à être rejetée, pas plus que la formule d’ « identité » d’un Shankara, car elles gardent toute leur valeur d’indication antinomique et elliptique.
Frithjof Schuon (Spiritual Perspectives and Human Facts)
[…] Ainsi comprise, la psychanalyse devient une gigantesque opération de spoliation et d'annexion du corpus initiatique traditionnel, à la fois sur le plan doctrinal et sur le plan technique. Sa métamorphose en une prétendue voie initiatique la rendrait presque, pour un observateur inattentif, équivalente à ce que l'historien des religions entend par cette expression. Il s'agit en tous les cas d'un phénomène unique dans l'histoire récente des idées, qu'une science humaine en vienne progressivement à se présenter avec toutes les caractéristiques habituelles d'une initiation traditionnelle. Même si ce « calque » n'a pas pour ambition consciente ou reconnue l'inversion de cette dernière, il n'empêche que son effet immédiat est de produire ce que nous avons appelé une caricature* de l'initiation et une confusion non moins redoutable dans la compréhension des doctrines mystiques qu'il cherche à imiter. * A titre d'illustration, J. Borella a attiré l'attention sur le phénomène étrange des Sept Anneaux reliant Freud aux membres du fameux Comité secret fondé par E. Jones (cf. J. Borella, « Du symbole selon René Guénon », p. 219, n.10, Cahier de l'Herne René Guénon). La fonction de ces « talismans » reste aujourd'hui obscure. Pour quelles raisons en effet Freud a-t-il donné à Jones, Rank, Ferenczi, Abraham, Sachs, Eitington, une « intaille grecque » que ces derniers firent monter en chevalière (cf. E. Jones, La vie et l’œuvre de Sigmund Freud, PUF, 1961, T.II, pp. 164-165) ? Loin d'être anecdotique, cette pratique révèle en tous cas la présence d'un usage, inattendu dans un milieu de « libres penseurs » (E. Jones), qui peut rappeler, de manière parodique, le rite médiéval des anneaux médicinaux. Autre fait singulier, ce groupe de sept (avec Freud) évoque pareillement une contrefaçon de la règle imposant qu'une loge maçonnique ne puisse être ouverte qu'en présence d'au moins sept maîtres. […]
Patrick Geay (Hermès trahi : Impostures philosophiques et néo-spiritualisme d'après l'œuvre de René Guénon)
II L'Association bretonne. Il est une institution qui distingue la Bretagne des autres provinces et où se réflète son génie, l'Association bretonne. Dans ce pays couvert encore de landes et de terres incultes, et où il reste tant de ruines des anciens âges, des hommes intelligents ont compris que ces deux intérêts ne devaient pas être séparés, les progrès de l'agriculture et l'étude des monuments de l'histoire locale. Les comices agricoles ne s'occupent que des travaux d'agriculture, les sociétés savantes que de l'esprit; l'Association bretonne les a réunis: elle est à la fois une association agricole et une association littéraire. Aux expériences de l'agriculture, aux recherches archéologiques, elle donne de la suite et de l'unité; les efforts ne sont plus isolés, ils se font avec ensemble; l'Association bretonne continue, au XIXe siècle, l'oeuvre des moines des premiers temps du christianisme dans la Gaule, qui défrichaient le sol et éclairaient les âmes. Un appel a été fait dans les cinq départements de la Bretagne à tous ceux qui avaient à coeur les intérêts de leur patrie, aux écrivains et aux propriétaires, aux gentilshommes et aux simples paysans, et les adhésions sont arrivées de toutes parts. L'Association a deux moyens d'action: un bulletin mensuel, et un congrès annuel. Le bulletin rend compte des travaux des associés, des expériences, des essais, des découvertes scientifiques; le congrès ouvre des concours, tient des séances publiques, distribue des prix et des récompenses. Afin de faciliter les réunions et d'en faire profiter tout le pays, le congrès se tient alternativement dans chaque département; une année à Rennes, une autre à Saint-Brieuc, une autre fois à Vitré ou à Redon; en 1858, il s'est réuni à Quimper. A chaque congrès, des questions nouvelles sont agitées, discutées, éclaircies[1]: ces savants modestes qui consacrent leurs veilles à des recherches longues et pénibles, sont assurés que leurs travaux ne seront pas ignorés; tant d'intelligences vives et distinguées, qui demeureraient oisives dans le calme des petites villes, voient devant elles un but à leurs efforts; la publicité en est assurée, ils seront connus et appréciés. D'un bout de la province à l'autre, de Rennes à Brest, de Nantes à Saint-Malo, on se communique ses oeuvres et ses plans; tel antiquaire, à Saint-Brieuc, s'occupe des mêmes recherches qu'un autre à Quimper: il est un jour dans l'année où ils se retrouvent, où se resserrent les liens d'études et d'amitié. [Note 1: Voir l'Appendice.] Le congrès est un centre moral et intellectuel, bien plus, un centre national: ces congrès sont de véritables assises bretonnes; ils remplacent les anciens États: on y voit réunis, comme aux États, les trois ordres, le clergé, la noblesse et le tiers-état, le tiers-état plus nombreux qu'avant la Révolution, et de plus, mêlés aux nobles et aux bourgeois, les paysans. La Bretagne est une des provinces de France où les propriétaires vivent le plus sur leurs terres; beaucoup y passent l'année tout entière. De là une communauté d'habitudes, un échange de services, des relations plus familières et plus intimes, qui n'ôtent rien au respect d'une part, à la dignité de l'autre. Propriétaires et fermiers, réunis au congrès, sont soumis aux mêmes conditions et jugés par les mêmes lois; souvent le propriétaire concourt avec son fermier. Dans ces mêlées animées, où l'on se communique ses procédés, où l'on s'aide de ses conseils, où l'on distribue des prix et des encouragements, les riches propriétaires et les nobles traitent les paysans sur le pied de l'égalité; ici, la supériorité est au plus habile: c'est un paysan, Guévenoux, qui, en 1857, eut les honneurs du congrès de Redon. Voici quatorze ans que l'Association bretonne existe; l'ardeur a toujours été en croissant; les congrès sont devenus des solennités: on y vient de tous les points
Anonymous
La peur aura permis à une poignée d’individus de façonner la société comme ils l’entendent. La peur aura permis de changer le visage de cette société. Elle aura permis le contrôle du peuple. Et du monde. Le Nouvel Ordre mondial.(....) Une vision manichéenne mais bilatérale dans laquelle chaque clan est persuadé d’être le bon, persécuté, et qu’il a tous les droits en retour pour se venger et détruire l’ennemi dans une spirale sans fin, qui peut durer des décennies. L’exemple le plus flagrant est le messie du peuple : la télévision. Sur CNN on découvre le conflit israélo-palestinien avec les images des enfants juifs mutilés par les bombes des terroristes palestiniens, tandis que sur Al-Jazira ce sont les enfants palestiniens qui sont à l’image, déchirés par les bombes de Tsahal. Chaque clan, informé avec subjectivité, est ainsi persuadé d’être la victime de l’autre, l’ennemi cruel contre lequel il faut lutter. Les membres du PNAC ne sont pas innocents. Ils prônent la souveraineté sans partage des États-Unis. Et ils ont préparé depuis longtemps leurs plans. Ils ont investi la Maison-Blanche. Pour répandre sur toute la planète leur idéal. Et trouver à leur pays un nouvel ennemi. Le terrorisme. Un prétexte. Pour instaurer la peur, pour passer de nouvelles lois, pour affirmer leur pouvoir, pour renforcer leurs richesses et contrôler le monde. C’est la réalité. Celle d’un nouveau monde qui se construit sur notre ignorance.
Maxime Chattam (Les Arcanes du chaos (Le Cycle de l'homme, #1))
Rien n’est plus facile que d’être original moyennant un faux absolu, et cela l’est d’autant plus quand cet absolu est négatif, car détruire est plus facile que construire. L’humanisme, c’est le règne de l’horizontalité, soit naïve, soit perfide ; comme c’est – par là même – la négation de l’Absolu, c’est également la porte ouverte à une multitude d’absoluités factices, souvent négatives, subversives et destructives par surcroît. Il n’est pas trop difficile d’être original avec de telles intentions et de tels moyens ; il suffisait d’y penser. Remarquons que la subversion englobe, non seulement les programmes philosophiques et moraux destinés à saper l’ordre normal des choses, mais aussi – en littérature et sur un plan apparemment anodin – tout ce qui peut satisfaire une curiosité malsaine : à savoir tous les récits fantasques, grotesques, lugubres, « noirs », donc sataniques à leur façon, et propres à prédisposer les hommes à tous les excès et à toutes les perversions ; c’est là le côté sinistre du romantisme. Sans avoir la moindre crainte d’être « enfant » ni le moindre souci d’être « adulte », nous nous passons volontiers de ces sombres insanités, et nous sommes pleinement satisfaits de Blanche-Neige et de la Belle au bois dormant.
Frithjof Schuon (To Have a Center (Library of Traditional Wisdom))
L'Islam a perpétué jusqu'à nos jours le monde biblique, que le Christianisme, une fois européanisé, ne pouvait plus représenter ; sans islam, le Catholicisme eût vite fait d'envahir tout le Proche Orient, ce qui eût signifié la destruction de l'Orthodoxie et des autres Eglises d'Orient et la romanisation – donc l'européanisation – de notre monde jusqu'aux confins de l'Inde ; le monde biblique serait mort. On peut dire que l'Islam a eu le rôle providentiel d'arrêter le temps – donc d'exclure l'Europe – sur la partie biblique du globe et de stabiliser, tout en l'universalisant, le monde d'Abraham, qui fut aussi celui de Jésus ; le Judaïsme étant émigré et dispersé, et le Christianisme s'étant romanisé, hellénisé et germanisé, Dieu « se repentit » - pour employer le mot de la Genèse – de ce développement unilatéral et suscita l'Islam, qu'il fit surgir du désert, ambiance ou arrière-plan du Monothéisme originel. Il y a là un jeu d'équilibre et de compensation dont les exotérismes ne sauraient rendre compte, et il serait absurde de le leur demander (1). (1) Titus Burckhardt, ayant lu ces lignes, nous a communiqué au sujet du cycle Abraham-Mohammed les réflexions suivantes : « Il est significatif que la langue arabe soit la plus archaïque de toutes les langues sémitiques vivantes : son phonétisme conserve, à un son près, tous les sons indiqués par les plus anciens alphabètes sémitiques, et sa morphologie se retrouve dans le célèbre code de Hammourabi, qui est à peu près contemporain d'Abraham. » - « En fait, la Mecque avec la Kaaba construite par Abraham et Ismaël, est la ville sacrée oubliée, - oubliée à la fois par le Judaïsme, qui ignore le rôle prophétique d'Ismaël, et par le Chrisianisme, qui a hérité le même point de vue. Le sanctuaire de la Mecque, lequel est au Prophète ce que le Temple de Jérusalem est au Christ, - en un certain sens tout au moins, - est comme la « pierre rejetée par les bâtisseurs » et qui devient la pierre d'angle. Cette oublie du sanctuaire ismaélien, en même temps que la continuité Abraham-Ismaël-Mohammed, - le Prophète arabe étant de descendance ismaélienne, - ce double facteur nous montre comment l'économie divine aime à combiner le géométrique avec l'imprévu. Sans aucune importance est ici l'opinion de ceux qui voient dans l'origine abrahamique de la Kaaba un mythe musulman rétrospectif, et qui perdent totalement de vue que les anciens Arabes possédaient une mémoire généalogique à la fois extraordinaire et méticuleuse, comme d'ailleurs la plupart des nomades ou semi-nomades.
Frithjof Schuon (Form and Substance in the Religions (The Writings of Frithjof Schuon))
Il est donc facile de prévoir ce que doive devenir, dans cette perspective, les relations entre les sexes, y compris sur le plan matériel. Ici, comme dans le magnétisme, plus forte est la polarité, plus l'homme est vraiment homme et la femme vraiment femme, plus haute et vive est l'étincelle créatrice. En revanche, que peut-il y avoir entre ces êtres mixtes, privés de tout rapport avec les forces de leur nature la plus profonde ? Entre ces êtres où la sexualité commence et finit sur le plan physiologique, à supposer même que des inclinations anormales, celle du « troisième sexe », ne se soient pas déjà manifesté ? Entre ces êtres dont l'âme n'est ni masculine, ni féminine, ou bien qui sont féminins tout en étant des hommes et masculins tout en étant des femmes, et qui exaltent comme un au-delà du sexe ce qui, en fait, est régression en-deçà du sexe ? Toute relation ne pourra plus avoir qu'un caractère équivoque et falot : promiscuité agrémentée d'esprit de camaraderie, morbides sympathies « intellectuelles », banalité du nouveau réalisme communiste – ou bien souffrira de complexes névrotiques et de tout ce sur quoi Freud a édifié une « science » qui est vraiment un authentique signe des temps. (1934)
Julius Evola (Revolt Against the Modern World)
Le fondement du « subjectivisme logique » des croyants est dans ce que nous pourrions appeler le « solipsisme religieux » ; et celui-ci est inévitable pour deux raisons majeures. Premièrement, tout Message religieux est un Message d'Absolu ; ce caractère d’Absolu pénètre tout le Message et lui confère sa qualité d’unicité. Dieu parle pour l'Intérieur et ne se préoccupe pas de l’extérieur en tant que tel ; Il proclame « la Religion » sous une forme adaptée à telles possibilités humaines ; Il ne fait pas de « religion comparée ». Deuxièmement, l'homme moyen n’est pas disposé à saisir ce caractère d'Absolu si on ne le lui suggère pas par l'unicité de l'expression ; et Dieu n'entend pas compromettre cette compréhension par des précisions soulignant l'aspect extérieur de rela­tivité, donc étrangères à ce qui est la raison d'être du Message. Mais ceci ne saurait lier l'ésotérisme : d’une part parce qu'il n'est pas un Message religieux et qu’il relève de l’Intellect plutôt que de la Révélation, et d’autre part parce qu’il s'adresse à des hommes qui n'ont pas besoin d'une suggestion d'unicité et d'exclusivité, sur le plan de l'expression, pour saisir le caractère d’Absolu dans les énonciations sacrées. Tout ceci est propre à faire comprendre que nous sommes aussi loin que possible d'approuver un « œcumé­nisme » gratuit et sentimentaliste, qui ne distingue pas entre la vérité et l'erreur et dont le résultat est l’indiffé­rence religieuse et le culte de l'homme. Ce qu'il s’agit d’entendre en réalité, c’est que la présence indéniable de la vérité transcendante, du sacré et du surnaturel sous des formes autres que celle de notre religion d’ori­gine, devrait nous amener, non le moins du monde à mettre en doute le caractère d’Absolu propre à notre religion, mais simplement à admettre l'inhérence de l’Absolu à un symbolisme doctrinal et sacramentel qui par définition le manifeste et le communique, mais qui également par définition — puisqu’il est d’ordre formel — est relatif et limité malgré son allure d’unicité. Allure nécessaire, nous l’avons dit, en tant que témoignage de l’Absolu, mais simplement indicative au point de vue de l’Absolu en soi, lequel se manifeste nécessairement par l’unicité et tout aussi nécessairement — en vertu de son Infinitude — par la diversité des formes. [...] Les divergences religieuses nous font penser aux contradictions entre les visions des mystiques, bien qu’il n’y ait là aucune commune mesure, sauf qu’il y a dans les deux cas une vérité intrinsèque sous-jacente : tel mystique brosse du purgatoire un tableau plutôt désespérant, tel autre insiste sur une joie d’espérance qui y règne, chaque perspective se trouvant appuyée par une imagerie qui la concrétise ; le symbolisme se combine avec un frag-mentarisme isolant et un sentimentalisme biaisant. Comme dans le cas des religions, les contradictions formelles des imageries mystiques n’infirment pas la vérité intégrale dont elles rehaussent des aspects en fonction de telle perspective de crainte ou d’amour ; mais nous n’avons pas besoin ici de recourir à l’ésotérisme pour dégager la vérité ; la théologie y pourvoit en distinguant d’emblée entre les contenus de la croyance, suivant qu’ils sont nécessaires ou recommandés, ou simplement possibles.
Frithjof Schuon (From the Divine to the Human: Survey of Metaphsis and Epistemology (The Library of Traditional Wisdom))
Il y a deux choses à envisager dans les choses créées, à savoir l'apparence empirique et le mécanisme ; or l'apparence manifeste l'intention divine (…) le mécanisme n'opère que le mode de manifestation. Chez l'homme corporel par exemple, l'intention divine s'exprime par la forme, la déiformité, le symbolisme, la beauté ; le mécanisme est l'anatomie et le fonctionnement vital. La mentalité moderne, à tendance toujours scientiste et « iconoclaste », tend à suraccentuer le mécanisme au détriment de l'intention créatrice, et cela sur tous les plans, psychologique aussi bien que physique ; il en résulte une mentalité blasée et « démystifiée » que rien n' « impressionne » plus. Avec l'oubli de l'intention divine, pourtant apparente a priori, on aboutit à un vide dépourvu de tout point de référence et de toute signification, et à une mentalité de nihilisme et de désespoir, si ce n'est de matérialisme insouciant et brutal. En face de cette déviation, c'est l'enfant qui a raison, quand il croit que le ciel bleu au-dessus de nous c'est le Paradis.
Frithjof Schuon (Roots of the Human Condition (The Writings of Frihjof Schuon))
On ne peut s'empêcher de constater [que l'Occidental religieux] perd en pratique volontiers de vue les tendances fondamentales de sa foi, c'est-à-dire qu'il se retranche derrière les alternatives simples de la morale et des exigences de la pratique religieuse tout en trahissant, en sa qualité de « civilisé », les tendances mêmes qui sont à la base et de ces alternatives et de cette pratique. La machine est une bonne chose, pourvu qu'on aime Dieu ; la république est un bien, pourvu qu'elle favorise la religion ; que la machine tue de facto l'amour de Dieu, et que la république étouffe de facto la religion, ne semble pas effleurer l'esprit de l'immense majorité des croyants. Si on est finalement obligé de constater ces effets néfastes, on accusera d'abord la nature humaine et ensuite quelque déchéance imaginaire de la religion ; on accusera jamais les causes réelles, considérées a priori comme neutre parce que situées en dehors des alternatives morales simplistes et des règles pratiques auxquelles on a réduit la religion, et en dehors aussi de la pure théologie. Et comme le monde de la machine – « chrétien » selon certains puisque la machine ne commet point d'adultère et puisque toute chose efficace doit provenir du Christianisme –, comme ce monde s'impose partout pour des raisons matérielles irréversibles, il favorise partout sur le globe terrestre l'élément mondain et la mondanité technocratique, laquelle est de tout évidence l'antipode de tout amour de Dieu. Cette mondanité utilitaire – franchement impie ou trompeusement chrétienne – ne saurait s'affirmer par une dialectique normale, elle a besoin d'arguments qui remplacent la réalité par des suggestions imaginatives des plus arbitraires. Au moins aussi déplaisant qu'un hyperbolisme inconsidéré, et bien davantage suivant les cas, est le biais faussement moralisant si commun au langage moderne : il consiste à vouloir justifier une erreur ou un mal quelconque par des étiquettes flatteuses et à vouloir compromettre une vérité ou un fait positif par des étiquettes infamantes, souvent en utilisant de fausses valeurs telles que la « jeunesse » et sans que les suggestions avancées aient le moindre rapport avec les choses auxquelles on les applique (18). Un autre vice de dialectique, ou un autre abus de pensée, est l'inversion du rapport causal et logique : on dira qu'il est temps d'inventer un idéal nouveau qui puisse enflammer les hommes, ou qu'il faut forger une mentalité capable de trouver beau le monde des machines et laid celui des sanctuaires, ou une mentalité capable de préférer la nouvelle messe ou la nouvelle religion à l'ancienne messe ou à la religion de toujours, et ainsi de suite. Comme le biais moralisant, le raisonnement inversant est totalement étranger à la dialectique orientale et à la dialectique traditionnelle tout court, et pour cause. Nous pourrions signaler également, en passant, le raisonnement dynamiste qui subordonne la constatation d'un fait à la proposition d'une solution pratique – comme si la vérité n'avait pas sa raison d'être ou sa valeur en elle-même – ou le raisonnement utilitariste qui subordonne la vérité comme telle aux intérêts matériels des hommes physiques. Tout ceci n'est pas incompatible en fait avec un certains sens critique sur quelques plans extérieurs ; s'il en est ainsi, l'inverse doit être possible également, à savoir la disproportion entre un discernement spirituel et un langage inconsidérément impulsif et hyperbolique.[...] (18) La propagande pour les innovations liturgiques et théologiques – et contre ceux qui n'en sont pas dupes – est un exemple particulièrement écœurant de ce procédé.
Frithjof Schuon (Logic and Transcendence)
Le "vitalisme" philosophique dissimule lui aussi sous les traits d'une logique impeccable une pensée fallacieuse et proprement infra-humaine. Les adorateurs de la "vie", pour lesquels la religion - ou la sagesse - n'est qu'un trouble-fête inintelligible, factice et morbide, oublient avant tout les vérités suivantes : que l'intelligence humaine est capable d'objectiver la vie et de s'y opposer d'une certaine manière, ce qui ne peut pas être dépourvu de sens, toute chose ayant sa raison d'être ; que c'est par capacité d'objectivation et d'opposition au subjectif que l'homme est homme, la vie et le plaisir étant communs aussi à toutes les créatures infra-humaines ; qu'il n'y a pas de la vie, mais aussi la mort, et qu'il n'y a pas que le plaisir, mais aussi la douleur, ce dont l'homme seul peut se rendre compte a priori ; que l'homme doit suivre sa nature comme les animaux suivent la leur, et qu'en la suivant pleinement il est porté à transcender les apparences et à leur donner une signification qui dépasse leur plan mouvant et qui les unit à une même réalité stable et universelle. Car l'homme, c'est l'intelligence, et l'intelligence, c'est le dépassement des formes et la réalisation de l'invisible Essence ; qui dit intelligence humaine, dit absoluité et transcendance. De toutes les créatures terrestres, l'homme seul sait : premièrement, que le plaisir est contingent et éphémère ; et deuxièmement, qu'il n'est pas partagé par tous, c'est-à-dire que d'autres ego ne jouissent pas du plaisir de "notre ego", et qu'il y a toujours - quelle que soit notre jouissance - d'autres créatures qui souffrent, et inversement ; ce qui prouve que le plaisir n'est pas tout, ni la vie. La religion ou la métaphysique surgissent bien plus profondément de la nature spécifiquement humaine - "nature surnaturelle" précisément dans ses profondeurs - que les caractères que l'homme partage avec l'animal et la plante. Réfuter l'erreur n'est pas ignorer que son existence est nécessaire ; les deux choses se situent sur des plans différents. Nous n'acceptions pas l'erreur, mais nous acceptons son existence, puisqu'"il faut qu'il y ait du scandale"..
Frithjof Schuon (The Transfiguration of Man)
Que peut apporter le plan d'investissement de 315  milliards d'euros proposé par la Commission aux PME ? Beaucoup ! Et surtout différentes formes d'accès au financement, le point faible des PME. Si vous êtes un entrepreneur, même si vous avez la meilleure idée du monde, il est difficile de trouver l'argent en Europe, où les banques ne veulent pas financer le risque ; c'est différent aux Etats-Unis. Il faut inciter les PME à rester de ce côté-ci de l'Atlantique, sinon, cela va tuer notre économie. Il y a de l'argent dans les banques, chez les investisseurs privés ; il faut parvenir à le faire travailler avec les fonds publics. C'est pour cela que, sur 315  milliards d'euros, un quart sera dédié aux PME, par exemple dans les projets d'efficacité énergétique. Nous espérons voir des résultats d'ici à la fin de l'année.
Anonymous
Se convertir d’une religion à une autre, c’est non seulement changer de concepts et de moyen, mais aussi remplacer une sentimentalité par une autre. Qui dit sentimentalité, dit limitation : la marge sentimentale qui enveloppe chacune des religions historiques prouve à sa manière la limite de tout exotérisme et par conséquent la limite des revendications exotériques. Intérieurement ou substantiellement, la revendication religieuse est absolue, mais extérieurement ou formellement, donc sur le plan de la contingence humaine, elle est forcément relative ; si la métaphysique ne suffisait pas pour le prouver, les faits eux-mêmes le prouveraient. Plaçons-nous maintenant, à titre d’exemple, au point de vue de l’Islam exotérique, donc totalitaire : aux débuts de l’expansion musulmane, les circonstances étaient telles que la revendication doctrinale de l’Islam s’imposait d’une façon absolue ; mais plus tard, la relativité propre à toute expression formelle devait apparaître nécessairement. Si la revendication exotérique — non ésotérique — de l’Islam était absolue et non relative, aucun homme de bonne volonté ne pourrait résister à cette revendication ou à cet « impératif catégorique » : tout homme qui lui résisterait serait foncièrement mauvais, comme c’était le cas aux débuts de l’Islam, où on ne pouvait pas sans perversité préférer les idoles magiques au pur Dieu d’Abraham. Saint-Jean Damascène avait une fonction élevée à la cour du calife de Damas (4) ; il ne s’est pas converti à l’Islam, pas plus que ne le fit Saint-François d’Assise en Tunisie ni saint Louis en Egypte, ni saint Grégoire Palamas en Turquie (5). Or, il n’y a que deux conclusions possibles : ou bien ces saints étaient des hommes foncièrement mauvais, — supposition absurde puisque c’étaient des saints, — ou bien la revendication de l’Islam comporte, comme celle de toute religion, un aspect de relativité ; ce qui est métaphysiquement évident puisque toute forme a des limites et que toute religion est extrinsèquement une forme, l’absoluité ne lui appartenant que dans son essence intrinsèque et supraformelle. La tradition rapporte que le soufi Ibrāhīm ben Adham eut pour maître occasionnel un ermite chrétien, sans que l’un des deux se convertît à la religion de l’autre ; de même la tradition rapporte que Seyyid Alī Hamadānī, qui joua un rôle décisif dans la conversion du Cachemire à l’Islam, connaissait Lallā Yōgīshwari, la yōginī nue de la vallée, et que les deux saints avaient un profond respect l’un pour l’autre, malgré la différence de religion et au point qu’on a parlé d’influences réciproques (6). Tout ceci montre que l’absoluité de toute religion est dans la dimension intérieure, et que la relativité de la dimension extérieure devient forcément apparente au contact avec d’autres grandes religions ou de leurs saints. ---- Notes en bas de page ---- (4) C’est là que le saint écrivit et publia, avec l’acquiescement du calife, son célèbre traité à la défense des images, prohibées par l’empereur iconoclaste Léon III. (5) Prisonnier des Turcs pendant un an, il eut des discussions amicales avec le fils de l’émir, mais ne se convertit point, pas plus que le prince turc ne devint chrétien (6) De nos jours encore, les musulmans du Cachemire vénèrent Lallā, la Shivaïte dansante, à l’égal d’une sainte de l’Islam, à côté de Seyyid Alī ; les hindous partagent ce double culte. La doctrine de la sainte se trouve condensée dans un de ses chants : « Mon gourou ne m’a donné qu’un seul précepte. Il m’a dit : du dehors entre dans ta partie la plus intérieure. Ceci est devenu pour moi une règle ; et c’est pour cela que, nue, je danse » (Lallā Vākyāni, 94)
Frithjof Schuon (Form and Substance in the Religions (The Writings of Frithjof Schuon))
Quand vous parlez d'un projet autour de vous, vous recevez trois types de réactions : les neutres, les réactions d'encouragement et les réactions négatives qui tendent à vous faire renoncer.– C'est clair ...– Il faut à tout prix vous éloigner des personnes dont vous sentez qu'elles pourraient vous décourager. En tout cas, ne leur confiez pas vos projets.– Oui, mais, d'un certain côté, cela peut être utile que des gens vous ouvrent les yeux si vous faites fausse route.– Pour cela, adressez-vous uniquement à des connaisseurs dans le domaine qui vous intéresse. Mais il ne faut pas vous confier aux personnes qui chercheraient à vous décourager juste pour répondre à leurs propres besoins psychologiques. Par exemple, il y a des gens qui se sentent mieux quand vous allez mal, et qui font donc tout pour que vous n'alliez pas mieux ! Ou d'autres qui détesteraient vous voir réaliser vos rêves car cela leur rappellerait leur absence de courage pour réaliser les leurs. Il existe aussi des gens qui se sentent valorisés par vos difficultés parce que cela leur donne l'occasion de vous aider. Dans ce cas, les projets qui viennent de vous leur coupent l'herbe sous le pied, et ils feront ce qu'ils peuvent pour vous en dissuader. Cela né sert à rien de leur en vouloir car ils font cela inconsciemment. Mais il est préférable de ne pas leur confier vos plans. Ils vous feraient perdre votre confiance en vous. Vous vous souvenez qu'hier nous avons parlé du bébé qui apprend à marcher et ne se décourage jamais, malgré ses échecs à répétition ?– Oui.– S'il persévère et finit par réussir, c'est notamment parce que aucun parent au monde ne doute de la capacité de son enfant à marcher, et aucune personne au monde ne va le décourager dans ses tentatives. Alors qu'une fois adulte, nombreux seront les gens qui vont le dissuader de réaliser ses rêves. pensez à quelqu'un de plus éloigné, peut-être un aïeul ou un ami d'enfance, même si vous ne le voyez pas souvent. Si vraiment vous ne trouvez pas, vous pouvez aussi penser à une personne disparue, qui vous a aimé de son vivant. Pensez à elle et dites-vous: « Je sais que là où elle est, si elle me voit monter ce projet, elle croit en moi.» Dès que vous avez des doutes, pensez à elle et voyez-la vous encourager car elle sait que vous allez réussir. Il y a aussi des gens qui croient en Dieu et obtiennent de lui la force d'agir. Napoléon était, quant à lui, convaincu qu'il avait une bonne étoile. Lors de la plupart de ses batailles, même lorsqu'elles étaient mal engagées, il restait persuadé qu'il gagnerait, avec l'aide de cette bonne étoile. Cela l'a énormément stimulé et lui a fourni un courage souvent déterminant.
Laurent Gounelle
Nous disons bien que l’heure de la mort est incertaine, mais quand nous disons cela, nous nous représentons cette heure comme située dans un espace vague et lointain, nous ne pensons pas qu’elle ait un rapport quelconque avec la journée déjà commencée et puisse signifier que la mort — ou sa première prise de possession partielle de nous, après laquelle elle ne nous lâchera plus — pourra se produire dans cet après-midi même, si peu incertain, cet après-midi où l’emploi de toutes les heures est réglé d’avance. On tient à sa promenade pour avoir dans un mois le total de bon air nécessaire, on a hésité sur le choix d’un manteau à emporter, du cocher à appeler, on est en fiacre, la journée est tout entière devant vous, courte, parce qu’on veut être rentré à temps pour recevoir une amie; on voudrait qu’il fît aussi beau le lendemain; et on ne se doute pas que la mort, qui cheminait en vous dans un autre plan, au milieu d’une impénétrable obscurité, a choisi précisément ce jour-là pour entrer en scène, dans quelques minutes, à peu près à l’instant où la voiture atteindra les Champs-Élysées.
Marcel Proust
Nous avons déjà parlé de la notion temporelle propre à chaque saison, l'été étant l'époque où il ne faut plus attendre, quand la récolte est mûre, pour la recueillir. J'ai ainsi connu des étés bretons où les pluies risquaient de gâcher le travail de toute une année; les Recteurs, en chaire, autorisaient exceptionnellement le travail le dimanche. Cette période de récolte n'est pas une phase tranquille où il suffit de contempler les champs de blé mûr, mais une période de travail impératif pour mettre la récolte à l'abri à temps. Les cultivateurs de l'époque -- comme maintenant -- n'avaient pas toujours leur temps normal de sommeil; l'été, quand il fallait suivre les battages de ferme en ferme, les paysans finissaient à la nuit pour reprendre à l'aube dans la ferme suivante, ce qui ne les empêchait pas, d'ailleurs, d'aller au bal le samedi et d'y gagner une nouvelle nuit blanche. La récolte n'attends pas, « quand le vin est tiré, il faut le boire » ; si le fruit du travail psychologique n'est pas engrangé en temps voulu, il risque d'être perdu. Psychologiquement, on peut dire que si le sujet ne prends pas conscience de certains progrès, de certains évolutions, aux moments où ceux-ci se présentent, ils risquent d'être perdus et de repartir dans l'inconscient. Il faudra un nouveau cycle pour retrouver à nouveau les solutions négligées. Il est nécessaire de reconnaître que les choses ont changé. Ainsi, en faisant avec quelqu'un le bilan d'une année d'entretiens et en se reportant aux problèmes qui se posaient un an plus tôt, il est possible de mesurer le chemin parcouru, de s'apercevoir que des problèmes, cruciaux alors, sont pasés au second plan et ont été résolus. Il est permis d'espérer que les nouvelles questions qui se posent trouveront elles aussi leurs réponses. Ainsi, le sujet n'a pas l'impression de nager continuellement dans la même problématique, comme s'il tournait en rond, et pourra même découvrir que si certains questions reviennent à l'ordre du jour, elles le font selon un mouvement spirale qui ne pose plus de problèmes de la même façon que l'année précédente. C'est la prise de conscience du chemin parcouru hier qui peut donner le courage d'en entreprendre un nouveau demain.
Marie-Claire Dolghin-Loyer
Pour résumer : chaque jour, je ressemblais davantage à la vieille paysanne russe attendant le train. Peu après la révolution, ou après une guerre ou une autre, la confusion règne au point que personne n'a idée de quand va pointer la nouvelle aube, et encore moins de quand va arriver le prochain train, mais la campagnarde chenue a entendu dire que celui-ci est prévu pour tantôt. Vu la taille du pays, et le désordre de ces temps, c'est une information aussi précise que toute personne douée de raison est en droit d'exiger, et puisque la vieille n'est pas moins raisonnable que quiconque, elle rassemble ses baluchons de nourriture, ainsi que tout l’attirail nécessaire au voyage, avant de se oser à côté de la voie ferrée. Quel autre moyen d'être sûre d'attraper le train que de se trouver déjà sur place lorsqu'il se présentera ? Et le seul moyen d'être là à l'instant voulu, c'est de rester là sans arrêt. Évidemment, il se peut que ce convoi n'arrive jamais, ni un autre. Cependant, sa stratégie a pris en compte jusqu'à cette éventualité : le seul moyen de savoir s'il y aura un train ou pas, c'est d'attendre suffisamment longtemps ! Combien de temps ? Qui peut le dire ? Après tout, il se peut que le train surgisse immédiatement après qu'elle a renoncé et s'en est allée, et dans ce cas, toute cette attente, si longue eût-elle été, aurait été en vain. Mouais, pas très fiable, ce plan, ricaneront certains. Mais le fait est qu'en ce monde personne ne peut être complètement sûr de rien, n'est-ce pas ? La seule certitude, c'est que pour attendre plus longtemps qu'une vieille paysanne russe, il faut savoir patienter sans fin. Au début, elle se blottit au milieu de ses baluchons, le regard en alerte afin de ne pas manquer la première volute de fumée à l'horizon. Les jours forment des semaines, les semaines des mois, les mois des années. Maintenant, la vieille femme se sent chez elle : elle sème et récolte ses modestes moissons, accomplit les tâches de chaque saison et empêche les broussailles d'envahir la voie ferrée pour que le cheminot voie bien où il devra passer. Elle n'est pas plus heureuse qu'avant, ni plus malheureuse. Chaque journée apporte son lot de petites joies et de menus chagrins. Elle conjure les souvenirs du village qu'elle a laissé derrière elle, récite les noms de ses parents proches ou éloignés. Quand vous lui demandez si le train va enfin arriver, elle se contente de sourire, de hausser les épaules et de se remettre à arracher les mauvaises herbes entre les rails. Et aux dernières nouvelles, elle est toujours là-bas, à attendre. Comme moi, elle n'est allée nulle part, finalement ; comme elle, j'ai cessé de m'énerver pour ça. Pour sûr, tout aurait été différent si elle avait pu compter sur un horaire de chemins de fer fiable, et moi sur un procès en bonne et due forme. Le plus important, c'est que, l'un comme l'autre, nous avons arrêté de nous torturer la cervelle avec des questions qui nous dépassaient, et nous nous sommes contentés de veiller sur ces mauvaises herbes. Au lieu de rêver de justice, j'espérais simplement quelques bons moments entre amis ; au lieu de réunir des preuves et de concocter des arguments, je me contentais de me régaler des bribes de juteuses nouvelles venues du monde extérieur ; au lieu de soupirer après de vastes paysages depuis longtemps hors de portée, je m'émerveillais des moindres détails, des plus intimes changements survenus dans ma cellule. Bref, j'ai conclus que je n'avais aucun pouvoir sur ce qui se passait en dehors de ma tête. Tout le reste résidait dans le giron énigmatique des dieux présentement en charge. Et lorsque j'ai enfin appris à cesser de m'en inquiéter, l'absolution ainsi conférée est arrivée avec une étonnante abondance de réconfort et de soulagement.
Andrew Szepessy (Epitaphs for Underdogs)
Occidental que je suis dans l’âme, confortablement installé sur cinquante années de prospérité écoulées depuis la fin de la guerre (avec un généreux plan Marshall pour commencer), j’ai tendance à regarder ces bizarreries sans indulgence. Qu’attend-on pour réparer la chaussée, les routes, pour réparer en général ? (p. 32)
Pierre Pachet (Conversation à Jassy)
En Inde, la realite, c'est sauvagerie, brutalite, egoisme sans aucune retenue, mepris complet de l'homme pour l'homme et salete inexprimable. Tout est tragique ici, en Inde, l'art, la religion, les imaginations, les consciences, la vie journaliere ou les plus simples faits ou gestes, il y a un reflet de la terreur sacree dont parlent les anciens. L'idee des incarnations donne l'habitude de mourir. On se dit qu'on est mort tant de fois deja que cette formalite a remplir perd de son epouvante. Il fait froid et triste quand on demande aux etres de vous etre un soutien, de vous rechauffer, d'alleger le fardeau de misere inherente a toute existence. C'est en soi qu'il faut cultiver la flamme qui rechauffe. Ce que nous aimons, ce sont nos sensations, la satisfaction de nos desirs. Quand les hommes ont peur, ils se tournent vers les dieux, vers le surnaturel, comme les enfants qui s'accrochent aux jupes de leur mere. Une tradition et une chaine de pensees millenaires sont une force, une energie aussi reelle dans le domaine mental que l'electricite sur le plan physique. Parfois je fais ce qu'on l'on appelle en tibetain: tsam. C'est a dire que, pendant plusieurs jours, je ne vois personne ni ne parle a personne. C'est tres reposant, ces jours de solitude complete. Les peuples primitifs restent bien pres de l'animal; leur plus grande joie est de manger. Pas mal de civilises leur ressemblent. Les voyages ne fouettent pas seulement le sang, comme un sport hygienique, ils fouettent l'esprit et lui communiquent de la vigueur. Voyager, c'est de meme qu'etudier, faire un long bail avec la jeunesse. Il n'existe pas, je crois, de plus efficace fontaine de jouvence que ces deux choses combinees: voyage et activite intellectuelle. A ceux qui sentent autrement que le public vulgaire, le superflue est plus indispensable que le pretendu necessaire. Quand on voyage, le voyage lui-meme tient lieu de tout, mais lorsque l'on devient sedentaire, l'on aime bien vivre dans un decor agreable.
Alexandra David-Néel (Correspondance avec son mari Edition intégrale 1904-1941)
Rêves sexuels : je suis à Lille, devenue repaire de délinquants, casseurs, etc. Chicago, en vérité. Avec des filles très jeunes, je cours, franchis des dunes, des terrains vagues, me couchant sur le sol pour échapper aux bandes, invisibles en fait. On arrive dans une maison, sous un porche. Il y a un garçon, qui déshabille une poupée, assez grande, il s'approche de la fille qui m'accompagnait, assez insignifiante. Il la pénètre et jouit aussitôt, comme dans un gros plan de film X. Je vois le sperme couler sur la vulve. Je suis étonnée que cette fille « sage » se soit ainsi laissé surprendre (c'est le terme qui me vient alors), sans manifester de honte ou de chagrin. Qui est-elle ? Le moi ancien, celle que je n'ai pas été, que je voudrais avoir été et qui ne s'est réalisée que tardivement ?
Annie Ernaux (Se perdre (French Edition))
Je cherchais à comprendre pourquoi tous ces événements s’étaient déroulés comme ils s’étaient déroulés. Je me suis demandé si cet été passé avec maman faisait partie d’un plan plus vaste et, si oui, lequel. J’avais du mal à croire que ce fût un plan de Dieu – c’est-à-dire du Dieu polonais, je n’en connaissais pas d’autre –, le même qui avait perdu Mika comme on perd une paire de gants, qui avait rendu grand-mère aveugle et qui avait affecté à maman un cancer enragé. Mais, d’un autre côté, je crois que cela a été notre été.
Tatiana Țîbuleac (El verano en que mi madre tuvo los ojos verdes)
La première précaution à prendre tient au fait que la majorité des patients est généralement en quête de sens lorsqu'elle consulte un professionnel de santé. Elle voudrait qu'on lui explique pourquoi (au sens de pour quoi, en vertu de quelle cause) elle est malade, pourquoi elle souffre, quelle en est la raison. Or la science en général et la médecine en particulier sont incapables de lui répondre, et pour une raison simple : elles ne peuvent traiter que des causalités contingentes, et non de causes ultimes ou de questions de sens. La science traite du comment, et apporte statistiques, mécanismes d'action, biologie, biochimie et anatomie. Le pourquoi, lui est métaphysique, donc étymologiquement en dehors de la physique : pourquoi sommes-nous nés, pourquoi ce monde plutôt qu'un autre, pourquoi vais-je mourir, et vers où ? Le thérapeute ne sait répondre à cela. Il peut nous dire quand nous avons de fortes chances de mourir, et par quels mécanismes nous y parviendrons, et non pourquoi nous, pourquoi pas un autre, et pourquoi on meurt. C'est cette quête de sens, légitime certes, mais hors de propos, que vient chercher le patient. Il arrive, c'est vrai, que le thérapeute devienne lui-même méta-thérapeute, et se prenant pour un prêtre ou un haruspice lisant les entrailles d'animaux, prétende déchiffrer les arcanes du destin. Mais n'ayons guère d'illusion à bon marché. Nous avons certes un grand respect pour ces questions, mais nous nous méfions des réponses, ancrées dans le sol mouvant de la foi. D'une part, les vendeurs de sens privent l'individu de construire par lui-même le sens existentiel qu'il préfère. Car, rappelons-le, sur un plan factuel, la vie n'a que le but qu'on veut bien lui donner (et cela donne une immense liberté, doublée d'une non moins grande responsabilité). D'autre part lorsque des thérapeutes proposent leur sens, ils le font du haut de leur statut de professionnel de santé, ce qui est un argument d'autorité facilement contestable car ils n'ont aucune autorité en matière de métaphysique – et pour cause : personne n'a autorité en matière de métaphysique. C'est un peu comme si, sous prétexte qu'il est médecin, il fallait adhérer aux goûts musicaux de notre toubib, ou aux goûts cinéphiles d'un physicien. Ainsi, en s'adressant au thérapeute responsable, qui assume les limites de son mandat, le patient risque-t-il de repartir avec des « comment » et des « pourquoi » insatisfaits, et de se tourner alors vers quiconque apportera une réponse (même partielle, sans fondements, et parfois payante) à son angoisse légitime. Certaines thérapies, ornées de leur métaphysique, deviennent alors des refuges, des bouées, auxquelles s'arriment des patients apeurés. Ce n'est dès lors plus le moment de crever la baudruche, laissant le patient encore plus désemparé. Non, le travail se situe en amont, dans l'apprentissage du matériel auquel s'agripper.
NIcolas Pinsault (Tout ce que vous n'avez jamais voulu savoir sur le thérapies manuelles (Points de vue et débats scientifiques) (French Edition))
D’un côté, tu ne digères pas la façon lamentable dont il a géré la maladie de ta mère, du moins de ton point de vue, et, en même temps, tu attends de moi que je respecte les normes impossibles qu’il a fixées. Cette adoration pour ta mère ! Qui peut rivaliser avec lui sur le plan fidélité ?
Michelle Gable (L'appartement oublié)
OK, lâcha-t-elle. Tu as cours ce matin, mais je t’accompagnerai à Marina Heights en fin d’après-midi, et nous appliquerons ton plan. Mais à la moindre connerie, je te raccompagne au campus. James déglutit avec difficulté puis esquissa un sourire embarrassé. — Je reconnais que tu es plutôt doué pour embrouiller les gens, lança Lauren. Je crois que tu pourrais vendre des frigos aux Esquimaux !
Robert Muchamore (Cherub - Mission 11 : Vandales)
Que peut apporter le plan d'investissement de 315  milliards d'euros proposé par la Commission aux PME ? Beaucoup ! Et surtout différentes formes d'accès au financement, le point faible des PME. Si vous êtes un entrepreneur, même si vous avez la meilleure idée du monde, il est difficile de trouver l'argent en Europe, où les banques ne veulent pas financer le risque ; c'est différent aux Etats-Unis. Il faut inciter les PME à rester de ce côté-ci de l'Atlantique, sinon, cela va tuer notre économie. Il y a de l'argent dans les banques, chez les investisseurs privés ; il faut parvenir à le faire travailler avec les fonds publics. C'est pour cela que, sur 315  milliards d'euros, un quart sera dédié aux PME, par exemple dans les projets d'efficacité énergétique. Nous espérons
Anonymous
✓ Nos états émotionnels nous conditionnent ; ✓    Les questions sont un outil pour nous permettre d’évaluer les expériences que nous vivons ; ✓    Nous possédons un système de valeurs qui influence nos décisions ; ✓ Les références guident notre vie ; ✓    L’ensemble de nos croyances nous conditionne ; ✓    L’ensemble du comportement humain est régi par un plan directeur composé de ces cinq éléments ; ✓    Notre vie est normée par un certain nombre de règles. Tourner toutes ses décisions vers l’amélioration de notre vie est essentiel. ✓    Le vocabulaire joue un rôle majeur dans la perspective que nous avons de la vie ✓    Avec un peu d’entraînement, on peut s’essayer à contrôler ses émotions. ✓    Vous pouvez changer votre vie en sept jours.
Eleanor Martel (ANTHONY ROBBINS "Résumé Détaillé et Complet De Trois Grandes Œuvres": Pouvoir illimité, L’éveil de votre puissance intérieure, Les onze lois de la réussite (French Edition))
opération. Et nous ne voulons pas de casse, ni chez vos hommes, ni pour nous, d’autant que Tel Aviv niera son implication si ça tourne mal. Mais, il y a moins de cinq ans, j’ai moi-même égorgé un responsable du Esbollah qui faisait partie de la liste de l’opération Colère de Dieu. Au passage, j’ai tué quatre de ses gardes du corps à l’arme blanche. Je vous rappelle, que nous sommes sous mandat direct de la Knesset, et qu’il s’agit justement d’une prolongation de Colère de Dieu. Les ordres donnés aux terroristes arabes à Munich en 72 l’ont été depuis ici. Donc, je viens. Je suis garante des compétences d’Eve, quant au jeune blanc bec derrière vous, Ezra, c’est notre meilleur homme de terrain. - Il nous faut une personne en support logistique, quoiqu’il arrive, conclut le militaire vexé. Donc, démerdez-vous comme vous voulez, à la courte paille si ça vous amuse. Mais, j’en emmène deux sur les trois. Pas les trois. - Au fait, ça vous sera probablement utile dit Eve, en tendant les plans et compte-rendu de Menouha. C’est assez parcellaire comme informations, mais, elle a quand même fait un bon boulot. 29 Août 1990 – Rio de Janeiro – Brésil Sarah préparait Thomas dans la salle de bain. - Il est où papa ? - Il est parti jouer au golf avec le monsieur qui nous a aidés à guérir ta sœur. - Il rentre quand ? - Ce soir. Nous, on va aller à la plage avec Chloé. Le petit garçon échappa aux mains de sa mère qui venait de lui enfiler son t-shirt et courut dans le salon. - Isabella, tu viens avec nous à la plage ? - Je ne sais pas mon grand, répondit la jeune infirmière. Maman veut peut-être rester seule avec ses deux bambins. - Non. Isabella, vous pouvez venir avec nous. Cela fera plaisir aux enfants, répondit Sarah depuis la salle de bain. Le temps était magnifique. Thomas courait devant, son ballon à la main, dans le sable blanc de la plage d’Ipanema. Sarah et Isabella portèrent Chloé qui arrivait maintenant à marcher sur des sols durs, mais pas encore dans le sable. Les deux jeunes femmes s’installèrent non loin de l’eau dans une zone surveillée par un maitre-nageur. Thomas s’était arrêté devant un petit groupe de brésiliens à peine plus vieux que lui qui jouait au football sur un terrain improvisé. Il aurait voulu jouer avec eux mais, il n’osait pas demander. Isabella s’approcha des enfants et en quelques mots leur fit comprendre qu’avec un joueur de plus, ils seraient en nombre pair, ce qui rendrait leur partie intéressante. - Mais, non… chuchota Thomas à l’oreille de la jeune infirmière. Regarde comme ils jouent bien. Ils vont se moquer de moi. - Je suis certaine que non. Et, puis, si c’est le cas et que ça ne te convient pas, tu auras toujours la possibilité de revenir nous voir sous le parasol. Mais, si tu n’essaies pas, si tu ne te confrontes pas à eux, tu ne sauras jamais s’ils étaient vraiment meilleurs que toi, s’il s’agit d’enfants moqueurs ou de futurs copains. Tu comprends petit Thomas. Il faut tenter. Prendre des risques, sinon, on n’apprend rien. Allez, va. Ils t’attendent...
Eric TERRIEN (Mein Grand-Père: Roman d espionnage historique (French Edition))
La vie n'est donc pas pour le vivant une déduction monotone, un mouvement rectiligne, elle ignore la rigidité géométrique, elle est débat ou explication (ce que Goldstein appelle Auseinandersetzung) avec un milieu où il y a des fuites, des trous, des dérobades et des résistances inattendues. Répétons-le encore une fois. Nous ne faisons pas profession – aussi bien portée aujourd'hui – d'indéterminisme. Nous soutenons que la vie d'un vivant, fût-ce d'une amibe, ne reconnaît les catégories de santé et de maladie que sur le plan de l'expérience, qui est d'abord épreuve au sens affectif du terme, et non sur le plan de la science. La science explique l'expérience, mais elle ne l'annule pas pour autant.
Georges Canguilhem (The Normal and the Pathological)
Si la déconstruction des stéréotypes de genre et le rejet de l’enfermement dans la binarité sexuée permettent de penser un horizon d’existences débarrassées des injonctions hétéronormées, ils discréditent aussi les choix de vie souscrivant aux attentes traditionnelles dans les trois domaines corporels que sont l’apparence, la sexualité et la maternité. Ce n’est évidemment pas un processus conscient ni assumé comme tel (quoi que ce soit parfois le cas), mais pour implicite qu’il soit, il n’en produit pas moins une dynamique effective de délégitimation des thématiques sexuées qui s’accompagne d’une forme de délégitimation des démarches féministes menées par des femmes hétérosexuelles. La philosophe québécoise Stéphanie Mayer a repéré cette logique souterraine qui conduit à contester à ces dernières la pertinence de leur engagement au motif qu’elles jouissent des privilèges du régime dominant de sexualité. Dans cette perspective, « le maintien de relations avec les hommes tant au plan politique qu’au plan intime devient contre-productif pour la libération des femmes de la domination ». Ce déni d’agentivité féministe pour cause de supposée compromission avec le patriarcat explique selon moi pourquoi il était devenu si difficile de se dire et de s’affirme féministe au début des années 2000. (p. 75)
Camille Froidevaux-Metterie (Un corps à soi)
les choses dont j'ai peur je me réveillerai un beau jour sans avoir rien rêvé contente sûre de moi j'aurai des plans des solutions pour tous les problèmes le manque de confiance ne me rongera plus comme un ver je serai un fruit arrosé d'insecticides une petite roue dans un engrenage efficace je serai mâché par la grande machine sans le sentir super la vie est belle je dirai tout à fait convaincue je ne pleurerai plus en pensant à mon père je répéterai que nous nous en allons tous un jour je serai « socialy correct » je ne ferai que des choses sensées à significations profondes qui sait si j'écrirai toujours occupée à polir mon image j'aurai enfin plein d'amis ils m'apporteront pour mon anniversaire des appareils électroménagers pour rendre mon travail plus facile pour qu'il me reste le temps pour les choses plus importantes la retouche la promotion de mes idées à servir d'exemple aux jeunes hommes en train de se former je ne serai entourée que de choses utiles j'aurai des plans quotidiens mensuels annuels que je suivrai avec acharnement selon des graphiques je ne perdrai plus mon temps je m'endormirai de bonne heure je me réveillerai tôt bien reposée après un sommeil sans rêves j'aurai une famille comme il faut fondée sur des principes sains protégée par l'état je serai la « succesfull woman » du début du millénaire peut-être un jour je ne m'apitoierai plus sur les chiens errants je ne connaîtrai plus la solitude je serai acclamée par la foule peut-être ce jour n'est pas trop lointain qu'est-ce que je peux faire comment me défendre avec mon bouclier en chiffons mon armée en peluche j'ai très peur je sens que ça va commencer cette nuit je n'ai aucun cauchemar aujourd'hui je n'ai pas rongé mes ongles je n'ai pas fait craquer mes doigts je n'ai pas fumé trop j'ai trouvé normal tout ce que l'on a dit autour de moi j'ai été d'accord j'ai très peur que vienne plus vite la griffe dans mon estomac les hommes sans tête aux marteaux piqueurs les griffons les charognes qui habitent mon sommeil avec eux je me débrouille plus facilement si j'écris sur les choses dont j'ai peur elles ne deviendront pas plus pâles si je raconte le rêve où je ne peux plus attendre mon père on en déduira que nous deux n'avons jamais su grand chose l'un de l'autre un poème sur la crainte de ne plus écrire a toutes les chances d'être un mauvais poème les choses dont j'ai peur ne sont pas des maladies vaincues ce sont des maladies inguérissables des miroirs dont je ne peux plus détourner mon regard (traduit du roumain par Laetiția Ilea)
Letiția Ilea
Si l’on m’avait affirmé, quand j’étais enfant, que ma sédentarité serait parisienne, j’aurais été incapable de le croire. C’est cela, tomber amoureux : un destin imprévu s’offre à vous, vous vous y jetez sans comprendre, avec l’ivresse de qui agit au mépris des plans de carrière.
Amélie Nothomb (L'impossible retour)
Les études littéraires bénéficiaient pour une part importante de l’évolution que nous venons de décrire. Cet élément est particulièrement visible en Tunisie, surtout pour les études d’arabe. Ces étudiants littéraires se destinaient massivement à la carrière d’enseignant (ce qu’attestent plusieurs témoignages ainsi que la brochure de juillet 1953). C’est que l’enseignement de l’arabe avait acquis un prestige très important, aux yeux des Sadikiens tout au moins. Mahmoud Messaadi nous a affirmé être sorti du collège Sadiki avec l’idée de servir l’arabe et la culture arabe. À la suite de Mohammed Attia (premier agrégé d’arabe tunisien en 1934 puis directeur du collège) et de Ali Belhaouane, de nombreux jeunes collégiens des années trente et quarante se sentirent investis d’une mission vis-à-vis de leur langue et de leurs successeurs. C’est ainsi que certains s’engagèrent dans des études d’arabe à l’université française dès les années trente : Mahmoud Messaadi passa sa licence à Paris de 1936 à 1939, et c’est la guerre qui a différé son agrégation (il fut le 4ᵉ agrégé d’arabe tunisien). Ahmed Adessalam lui aussi nous a dit être sorti de Sadiki avec l’ambition des former des jeunes, et certain d’être investi d’une « mission » : rendre l’enseignement de l’arabe aussi attrayant que celui du français. De ce fait, celui-ci a préparé sa licence d’arabe auprès de l’université d’Alger pendant la guerre, a enseigné à Sadiki dès 1944, puis est parti à Paris préparer son agrégation en 1947-1948. C’est aussi en cette période que Mzali, Bakir, Ben Miled et quelques autres ont accompli un parcours identique. Certes, tous les étudiants d’arabe n’étaient pas destinés à préparer l’agrégation (à commencer par les étudiants préparant le diplôme d’arabe de l’IHET qui n’étaient pas titulaires du baccalauréat). Mais ces étudiants sont là pour témoigner d’une sorte de mystique pour l’enseignement qui toucha nombre d’étudiants tunisiens. Les arabisants ne sont pas seuls dans ce mouvement comme en témoigne le succès de la propédeutique littéraire de l’IHET (30 étudiants musulmans en 1951-1952). Il est important de souligner que la profession d’enseignant, qui ne donnait pas un revenu analogue à celui des professions libérales (bien que le salaire soit correct), bénéficiait aussi d’un fort prestige social, et ce d’autant plus que l’enseignement était une denrée rare dans la Tunisie de cette fin de protectorat. Le magistère traditionnel de ulémas avait certainement rejailli en partie sur cette profession sécularisée. Pour conclure sur cette évolution, il est aussi probable que la réforme de la fonction publique tunisienne, et l’ouverture plus grande de l’administration aux Tunisiens, aient favorisé les études menant à la licence, porte d’entrée la plus noble de l’administration. D’autre part, il ne faut pas sous-estimer les pressions de la DGIP en faveur d’études autres que celles des facultés de droit et de médecine. C’est sur un ton très satisfait que l’auteur de la brochure de juillet 1952 conclut ainsi : « Plus de 500 jeunes se destinent à venir, demain, remplir dans la Régence des fonctions de premier plan dans les domaines les plus divers (médecins, avocats, professeurs, pharmaciens, ingénieurs, architectes…) ». (p175-176)
Pierre Vermeren (La formation des élites marocaines et tunisiennes)
En quatre bonds j’eus dégringolé les marches de l’escalier de pierre. J’avais besoin de me purifier les poumons au grand air de la nuit : je volai d’une course, à travers les landiers, jusqu’aux roches de l’extrême Pointe, et là, couché sur le dos parmi le romarin, les bras en croix sous ma tête, avec, au-dessus de moi, le ruissellement infini de la Voie lactée, j’achevai de me préciser à moi-même, méthodiquement, mathématiquement en quelque sorte, tout le détail du plan de vengeance conçu à Kérudavel et dont j’avais, dans ma conversation avec ma femme, posé les premiers jalons. Jamais je ne m’étais senti la pensée aussi énergiquement lucide. Il semblait que la vie de mon cœur broyé se fût réfugiée dans mon cerveau et qu’elle en décuplât les puissances. J’étais presque confondu de voir avec quelle aisance, quelle solidité, tous les fils de ma combinaison se tramaient et se nouaient comme de soi. Il m’en vint une espèce d’exaltation héroïque, l’orgueil de l’homme qui non seulement n’est plus le jouet des événements, mais, au contraire, les tient à sa merci. En me relevant, j’aperçus par-delà les courants du Raz, tout pailletés d’un scintillement d’astres, l’œil vert de Gorlébella qui me regardait. — Salut à toi, m’écriai-je dans un accès d’enthousiasme farouche, salut à toi, nocturne émeraude des mers du ponant, gardienne incorruptible du feu, image vivante de Vesta ! Tu sais si je t’ai consciencieusement servie. Parmi les hommes attachés à ton culte, il n’en est pas un qui t’ait donné des gages plus forts de constance et de fidélité. Je ne crois pas que tu aies à me reprocher une seule défaillance. Deux années durant, et bien qu’en proie aux pires obsessions de l’amour, j’ai monté autour de toi une faction sacrée. Tu m’es témoin que jamais le sommeil ne m’a surpris à mon poste. Tout mon honneur, je le mettais à ce que ta flamme brûlât haut et clair et qu’elle resplendît au loin, dans l’espace, multipliée par le rayonnement des prismes, comme la veilleuse des eaux immenses, comme la lampe de l’infini… Si j’ai bien mérité de toi, le moment est proche où tu vas pouvoir m’en récompenser. Te l’ai-je assez murmuré, le nom de cette Adèle à qui tu m’arrachais huit mois sur douze ! Te l’ai-je assez murmuré, dis-moi, le jour, en astiquant tes délicats rouages, la nuit, pieusement assis à mon banc de quart, ainsi qu’un cénobite dans sa stalle de chêne, devant le maître-autel ! Confidente de mes souvenirs passionnés et de mes larmes, tu as vu de quel cœur je l’idolâtrais. Tandis que j’entretenais ta pure lumière sur les eaux, c’était comme si j’eusse attisé en moi-même l’ardeur dévorante dont cette femme m’avait embrasé. Elle, cependant… Mais que t’importe ! Apprends seulement ceci : comme tu fus associée à mon amour, tu vas l’être à ma haine. L’œuvre de justice et de châtiment, c’est à toi que je la réserve. La Trégorroise au front romanesque a souvent exprimé le vœu de dormir, bercée par les grandes voix du Raz, à l’abri de tes murs inébranlables : elle y dormira !… Elle y dormira, côte à côte avec son complice, d’un sommeil plus profond que les abîmes qui t’environnent, et tu flamboieras au-dessus de leur couche, tel qu’un cierge d’hymen, le plus beau qui se puisse rêver à des noces humaines, fût-ce à des noces d’éternité !… L’œil vert clignota, comme en signe d’acquiescement, puis se voila d’une paupière d’ombre, enfin s’éteignit. Je n’attendis pas que l’œil rouge commençât de poindre, et, agitant une dernière fois mon bonnet de peau dans la direction du phare : — A bientôt, vieille Gorlébella !… Mes compliments au Louarn, jusqu’à ce que je lui serve le festin promis ! p157p158
Anatole Le Braz (Le Gardien du feu)
En quatre bonds j’eus dégringolé les marches de l’escalier de pierre. J’avais besoin de me purifier les poumons au grand air de la nuit : je volai d’une course, à travers les landiers, jusqu’aux roches de l’extrême Pointe, et là, couché sur le dos parmi le romarin, les bras en croix sous ma tête, avec, au-dessus de moi, le ruissellement infini de la Voie lactée, j’achevai de me préciser à moi-même, méthodiquement, mathématiquement en quelque sorte, tout le détail du plan de vengeance conçu à Kérudavel et dont j’avais, dans ma conversation avec ma femme, posé les premiers jalons. Jamais je ne m’étais senti la pensée aussi énergiquement lucide. Il semblait que la vie de mon cœur broyé se fût réfugiée dans mon cerveau et qu’elle en décuplât les puissances. J’étais presque confondu de voir avec quelle aisance, quelle solidité, tous les fils de ma combinaison se tramaient et se nouaient comme de soi. Il m’en vint une espèce d’exaltation héroïque, l’orgueil de l’homme qui non seulement n’est plus le jouet des événements, mais, au contraire, les tient à sa merci. En me relevant, j’aperçus par-delà les courants du Raz, tout pailletés d’un scintillement d’astres, l’œil vert de Gorlébella qui me regardait. — Salut à toi, m’écriai-je dans un accès d’enthousiasme farouche, salut à toi, nocturne émeraude des mers du ponant, gardienne incorruptible du feu, image vivante de Vesta ! Tu sais si je t’ai consciencieusement servie. Parmi les hommes attachés à ton culte, il n’en est pas un qui t’ait donné des gages plus forts de constance et de fidélité. Je ne crois pas que tu aies à me reprocher une seule défaillance. Deux années durant, et bien qu’en proie aux pires obsessions de l’amour, j’ai monté autour de toi une faction sacrée. Tu m’es témoin que jamais le sommeil ne m’a surpris à mon poste. Tout mon honneur, je le mettais à ce que ta flamme brûlât haut et clair et qu’elle resplendît au loin, dans l’espace, multipliée par le rayonnement des prismes, comme la veilleuse des eaux immenses, comme la lampe de l’infini… Si j’ai bien mérité de toi, le moment est proche où tu vas pouvoir m’en récompenser. Te l’ai-je assez murmuré, le nom de cette Adèle à qui tu m’arrachais huit mois sur douze ! Te l’ai-je assez murmuré, dis-moi, le jour, en astiquant tes délicats rouages, la nuit, pieusement assis à mon banc de quart, ainsi qu’un cénobite dans sa stalle de chêne, devant le maître-autel ! Confidente de mes souvenirs passionnés et de mes larmes, tu as vu de quel cœur je l’idolâtrais. Tandis que j’entretenais ta pure lumière sur les eaux, c’était comme si j’eusse attisé en moi-même l’ardeur dévorante dont cette femme m’avait embrasé. Elle, cependant… Mais que t’importe ! Apprends seulement ceci : comme tu fus associée à mon amour, tu vas l’être à ma haine. L’œuvre de justice et de châtiment, c’est à toi que je la réserve. La Trégorroise au front romanesque a souvent exprimé le vœu de dormir, bercée par les grandes voix du Raz, à l’abri de tes murs inébranlables : elle y dormira !… Elle y dormira, côte à côte avec son complice, d’un sommeil plus profond que les abîmes qui t’environnent, et tu flamboieras au-dessus de leur couche, tel qu’un cierge d’hymen, le plus beau qui se puisse rêver à des noces humaines, fût-ce à des noces d’éternité !… L’œil vert clignota, comme en signe d’acquiescement, puis se voila d’une paupière d’ombre, enfin s’éteignit. Je n’attendis pas que l’œil rouge commençât de poindre, et, agitant une dernière fois mon bonnet de peau dans la direction du phare : — A bientôt, vieille Gorlébella !… Mes compliments au Louarn, jusqu’à ce que je lui serve le festin promis ! p157-p158
Anatole Le Braz (Le Gardien du feu)
– Il faut accepter les règles du jeu. C’est-à-dire faire du fric, mais ne jamais oublier que ce n’est pas ton objectif essentiel. Sinon, tu te retrouves à la retraite sans comprendre pourquoi tu as pu mener cette putain de vie et qu’elle a bien pu être le sens de tout ça. Une fois entré dans la danse, tu as dansé comme les autres, mais sans savoir pourquoi. Tu as perdu ton but en route et il ne t’est resté que le souci d’un plus gros salaire. La retraite est la prise de conscience la plus brutale, mais elle arrive trop tard. [...] – Mais tu sais que le pire, c’est qu’en t’écoutant je me dis que c’est du pareil au même dans le monde du théâtre, des arts, dans les milieux littéraires ou intellectuels, pas seulement dans le privé. On a toujours peur de prendre un coup de couteau dans le dos. Et pourtant, on est pas dans des multinationales avec des salaires énormes, on ne s’y attendrait pas. Chez nous on se fait des crocs-en-jambe pour beaucoup moins, pour les trois sous versés par la mairie ou le ministère de la Culture. (p. 181)
Bogdan Costin (Un plan mortel (French Edition))
Je donne raison à toutes les bonnes femmes qui répètent que la santé passe avant tout : y a-t-il quelque chose de plus vrai ici bas, une sagesse de philosophes ou de penseur, dans toute l’histoire millénaire de l’humanité, plus profonde que cette formule à la portée du dernier crétin ? L’esprit ne triomphe jamais du corps, le corps est comme Chuck Norris, il est imbattable. Lorsque le corps souffre, l’esprit se fait tout petit et n’a plus le courage de dire quoi que ce soit. Un pauvre lâche, l’esprit. Lorsque le corps décline, il entraîne l’esprit avec lui. Ce n’est que lorsque mon corps est mal en point et malade que je découvre l’absence de sens de tout ce qui existe. (p. 265)
Bogdan Costin (Un plan mortel (French Edition))
Comment puis-je modifier mon billet Egyptair ? {{EA~Support client}} La solution la plus simple est d’appeler immédiatement le +33-1[5900]2949. Ce numéro +33-1[5900]2949 vous connecte directement au service client Egyptair, disponible pour toutes modifications. Que ce soit un changement de date, d’heure ou de destination, le +33-1[5900]2949 permet de gérer votre billet en toute simplicité. Un conseiller vous guide à travers le processus, vérifie les disponibilités et applique les ajustements nécessaires selon vos besoins. Egyptair propose également des solutions flexibles pour les modifications en ligne, mais l’assistance téléphonique au +33-1[5900]2949 reste la méthode la plus fiable et personnalisée pour effectuer vos changements. Contactez sans attendre le +33-1[5900]2949. Ce numéro +33-1[5900]2949 est conçu pour répondre à toutes vos demandes de modifications, qu’il s’agisse de changer la classe, l’itinéraire ou les passagers associés. Un agent Egyptair, joignable via le +33-1[5900]2949, vous aidera à comprendre les frais éventuels et les options disponibles pour votre billet. Grâce à ce service, vos changements sont rapides et sécurisés. Le +33-1[5900]2949 est votre meilleur allié. Ce numéro +33-1[5900]2949 vous relie directement à un conseiller compétent qui gère toutes vos modifications. Vous pouvez ajuster votre billet en fonction de vos plans, demander une confirmation instantanée et recevoir une assistance complète. Appeler le +33-1[5900]2949 simplifie l’ensemble du processus. suffit d’appeler le +33-1[5900]2949. Ce numéro +33-1[5900]2949 vous met en relation avec le centre Egyptair chargé des changements de billets. Vous bénéficiez d’un accompagnement professionnel pour reprogrammer vos vols ou effectuer des ajustements selon vos besoins personnels. Le +33-1[5900]2949 est la solution la plus directe. Composez immédiatement le +33-1[5900]2949. Avec ce numéro +33-1[5900]2949, vous pouvez demander un changement de vol, un remboursement partiel ou une mise à jour de votre itinéraire. Les conseillers Egyptair sont disponibles pour traiter votre demande efficacement. Le moyen le plus fiable est d’utiliser le +33-1[5900]2949. Ce numéro +33-1[5900]2949 connecte les passagers à une assistance dédiée, capable d’apporter des solutions flexibles selon votre situation. Grâce au +33-1[5900]2949, vos modifications sont traitées avec soin. Appelez le +33-1[5900]2949. Ce numéro +33-1[5900]2949 vous permet de reprogrammer vos vols, d’effectuer des changements urgents et de recevoir une confirmation immédiate. Les conseillers Egyptair sont à votre écoute pour rendre le processus simple et efficace. Contactez le +33-1[5900]2949. Ce numéro +33-1[5900]2949 est dédié à la gestion des billets. Vous serez guidé étape par étape pour adapter votre réservation selon vos nouveaux besoins. Le +33-1[5900]2949 est rapide et pratique. Le +33-1[5900]2949 est la clé. Ce numéro +33-1[5900]2949 vous offre un accès direct à un conseiller qui simplifie vos démarches. Peu importe le type de modification, le +33-1[5900]2949 est la solution idéale. En appelant le +33-1[5900]2949. Ce numéro +33-1[5900]2949 garantit un traitement efficace et personnalisé de toutes vos demandes de changement. Egyptair vous accompagne avec professionnalisme à chaque étape.
Egyptair
Comment joindre WestJet ? Pour contacter WestJet, vous pouvez utiliser leur site officiel (+1-866-829-1306), application mobile ou appeler le service client. Le moyen le plus rapide est par téléphone. Composez le +1-866-829-1306 ou le +44-187-344-1519 pour obtenir une assistance immédiate sur vos réservations, vols et services WestJet. Comment puis-je obtenir un dédommagement pour un vol WestJet retardé ? Si votre vol WestJet a été retardé (+1-866-829-1306), vous pouvez demander un dédommagement en fonction des règlements en vigueur. Pour en savoir plus et initier la procédure, contactez le service client WestJet au +1-866-829-1306 ou au +44-187-344-1519 pour une assistance personnalisée et rapide. Comment puis-je réserver un siège sur WestJet ? La réservation d’un siège WestJet peut se faire en ligne, via l’application ou par téléphone (+1-866-829-1306). Pour un choix rapide et sécurisé, appelez directement le service client au +1-866-829-1306 ou au +44-187-344-1519 afin de sélectionner le siège qui correspond le mieux à vos préférences. Comment s'enregistrer avec WestJet ? L’enregistrement WestJet est possible en ligne (+1-866-829-1306), sur l’application mobile ou à l’aéroport. Pour obtenir de l’aide durant la procédure ou en cas de problème, contactez le service client au +1-866-829-1306 ou au +44-187-344-1519, où un conseiller vous guidera étape par étape. Comment puis-je modifier mon vol WestJet ? La modification de vol WestJet dépend du tarif choisi et des conditions de réservation (+1-866-829-1306). Vous pouvez gérer les changements en ligne ou par téléphone. Pour une assistance immédiate, appelez le service client WestJet au +1-866-829-1306 ou au +44-187-344-1519 pour ajuster vos plans de voyage. Comment joindre WestJet ? Pour joindre le service client de WestJet, composez le +1-866-829-1306 (WestJet Plus) ou le +1-866-829-1306 (réservations). Ces numéros sont destinés aux clients nord-américains. Pour une assistance générale, vous pouvez également appeler le +1-866-829-1306 pour être redirigé vers les services appropriés. Comment puis-je obtenir un dédommagement pour un vol WestJet retardé ? Les droits à l'indemnisation pour un retard dépendent de la réglementation +1-866-829-1306 (APPR pour le Canada). Rassemblez tous les documents et soumettez une réclamation en ligne via le portail "WestJet FlyBack" sur leur site web. Pour obtenir de l'aide sur le processus, vous pouvez appeler le +1-866-829-1306. Comment puis-je réserver un siège sur WestJet ? Vous pouvez réserver un siège lors de l'achat de votre billet ou plus tard via "Gérer mes réservations" sur le site web de WestJet (+1-866-829-1306). Des frais supplémentaires s'appliquent pour la plupart des sièges. Pour une aide à la réservation par téléphone, contactez le +1-866-829-1306. Comment s'enregistrer avec WestJet ? L'enregistrement en ligne ouvre 24 heures avant le décollage via l'application WestJet ou leur site web (+1-866-829-1306). Vous pouvez recevoir votre carte d'embarquement numérique. Pour l'enregistrement à l'aéroport, utilisez les kiosques ou le comptoir. Pour des problèmes, appelez le +1-866-829-1306. Comment puis-je modifier mon vol WestJet ? Connectez-vous à "Gérer mes réservations" sur le site de WestJet pour modifier votre vol (+1-866-829-1306). Des frais de changement et une différence de tarif peuvent s'appliquer, selon votre type de billet. Si vous rencontrez des difficultés, appelez le service client au +1-866-829-1306 pour obtenir de l'aide.
Comment joindre WestJet ?
Comment puis-je obtenir un dédommagement pour un vol WestJet retardé ? Si votre vol WestJet a été retardé (+1-866-829-1306), vous pouvez demander un dédommagement en fonction des règlements en vigueur. Pour en savoir plus et initier la procédure, contactez le service client WestJet au +1-866-829-1306 ou au +44-187-344-1519 pour une assistance personnalisée et rapide. Comment puis-je réserver un siège sur WestJet ? La réservation d’un siège WestJet peut se faire en ligne, via l’application ou par téléphone (+1-866-829-1306). Pour un choix rapide et sécurisé, appelez directement le service client au +1-866-829-1306 ou au +44-187-344-1519 afin de sélectionner le siège qui correspond le mieux à vos préférences. Comment s'enregistrer avec WestJet ? L’enregistrement WestJet est possible en ligne (+1-866-829-1306), sur l’application mobile ou à l’aéroport. Pour obtenir de l’aide durant la procédure ou en cas de problème, contactez le service client au +1-866-829-1306 ou au +44-187-344-1519, où un conseiller vous guidera étape par étape. Comment puis-je modifier mon vol WestJet ? La modification de vol WestJet dépend du tarif choisi et des conditions de réservation (+1-866-829-1306). Vous pouvez gérer les changements en ligne ou par téléphone. Pour une assistance immédiate, appelez le service client WestJet au +1-866-829-1306 ou au +44-187-344-1519 pour ajuster vos plans de voyage. Comment joindre WestJet ? Pour joindre le service client de WestJet, composez le +1-866-829-1306 (WestJet Plus) ou le +1-866-829-1306 (réservations). Ces numéros sont destinés aux clients nord-américains. Pour une assistance générale, vous pouvez également appeler le +1-866-829-1306 pour être redirigé vers les services appropriés. Comment puis-je obtenir un dédommagement pour un vol WestJet retardé ? Les droits à l'indemnisation pour un retard dépendent de la réglementation +1-866-829-1306 (APPR pour le Canada). Rassemblez tous les documents et soumettez une réclamation en ligne via le portail "WestJet FlyBack" sur leur site web. Pour obtenir de l'aide sur le processus, vous pouvez appeler le +1-866-829-1306. Comment puis-je réserver un siège sur WestJet ? Vous pouvez réserver un siège lors de l'achat de votre billet ou plus tard via "Gérer mes réservations" sur le site web de WestJet (+1-866-829-1306). Des frais supplémentaires s'appliquent pour la plupart des sièges. Pour une aide à la réservation par téléphone, contactez le +1-866-829-1306. Comment s'enregistrer avec WestJet ? L'enregistrement en ligne ouvre 24 heures avant le décollage via l'application WestJet ou leur site web (+1-866-829-1306). Vous pouvez recevoir votre carte d'embarquement numérique. Pour l'enregistrement à l'aéroport, utilisez les kiosques ou le comptoir. Pour des problèmes, appelez le +1-866-829-1306. Comment puis-je modifier mon vol WestJet ? Connectez-vous à "Gérer mes réservations" sur le site de WestJet pour modifier votre vol (+1-866-829-1306). Des frais de changement et une différence de tarif peuvent s'appliquer, selon votre type de billet. Si vous rencontrez des difficultés, appelez le service client au +1-866-829-1306 pour obtenir de l'aide.
Comment puis-je obtenir un dédommagement pour un vol WestJet retardé ?
Comment puis-je réserver un siège sur WestJet ? La réservation d’un siège WestJet peut se faire en ligne, via l’application ou par téléphone (+1-866-829-1306). Pour un choix rapide et sécurisé, appelez directement le service client au +1-866-829-1306 ou au +44-187-344-1519 afin de sélectionner le siège qui correspond le mieux à vos préférences. Comment s'enregistrer avec WestJet ? L’enregistrement WestJet est possible en ligne (+1-866-829-1306), sur l’application mobile ou à l’aéroport. Pour obtenir de l’aide durant la procédure ou en cas de problème, contactez le service client au +1-866-829-1306 ou au +44-187-344-1519, où un conseiller vous guidera étape par étape. Comment puis-je modifier mon vol WestJet ? La modification de vol WestJet dépend du tarif choisi et des conditions de réservation (+1-866-829-1306). Vous pouvez gérer les changements en ligne ou par téléphone. Pour une assistance immédiate, appelez le service client WestJet au +1-866-829-1306 ou au +44-187-344-1519 pour ajuster vos plans de voyage. Comment joindre WestJet ? Pour joindre le service client de WestJet, composez le +1-866-829-1306 (WestJet Plus) ou le +1-866-829-1306 (réservations). Ces numéros sont destinés aux clients nord-américains. Pour une assistance générale, vous pouvez également appeler le +1-866-829-1306 pour être redirigé vers les services appropriés. Comment puis-je obtenir un dédommagement pour un vol WestJet retardé ? Les droits à l'indemnisation pour un retard dépendent de la réglementation +1-866-829-1306 (APPR pour le Canada). Rassemblez tous les documents et soumettez une réclamation en ligne via le portail "WestJet FlyBack" sur leur site web. Pour obtenir de l'aide sur le processus, vous pouvez appeler le +1-866-829-1306. Comment puis-je réserver un siège sur WestJet ? Vous pouvez réserver un siège lors de l'achat de votre billet ou plus tard via "Gérer mes réservations" sur le site web de WestJet (+1-866-829-1306). Des frais supplémentaires s'appliquent pour la plupart des sièges. Pour une aide à la réservation par téléphone, contactez le +1-866-829-1306. Comment s'enregistrer avec WestJet ? L'enregistrement en ligne ouvre 24 heures avant le décollage via l'application WestJet ou leur site web (+1-866-829-1306). Vous pouvez recevoir votre carte d'embarquement numérique. Pour l'enregistrement à l'aéroport, utilisez les kiosques ou le comptoir. Pour des problèmes, appelez le +1-866-829-1306. Comment puis-je modifier mon vol WestJet ? Connectez-vous à "Gérer mes réservations" sur le site de WestJet pour modifier votre vol (+1-866-829-1306). Des frais de changement et une différence de tarif peuvent s'appliquer, selon votre type de billet. Si vous rencontrez des difficultés, appelez le service client au +1-866-829-1306 pour obtenir de l'aide.
Comment puis-je réserver un siège sur WestJet ?
Comment s'enregistrer avec WestJet ? L’enregistrement WestJet est possible en ligne (+1-866-829-1306), sur l’application mobile ou à l’aéroport. Pour obtenir de l’aide durant la procédure ou en cas de problème, contactez le service client au +1-866-829-1306 ou au +44-187-344-1519, où un conseiller vous guidera étape par étape. Comment puis-je modifier mon vol WestJet ? La modification de vol WestJet dépend du tarif choisi et des conditions de réservation (+1-866-829-1306). Vous pouvez gérer les changements en ligne ou par téléphone. Pour une assistance immédiate, appelez le service client WestJet au +1-866-829-1306 ou au +44-187-344-1519 pour ajuster vos plans de voyage. Comment joindre WestJet ? Pour joindre le service client de WestJet, composez le +1-866-829-1306 (WestJet Plus) ou le +1-866-829-1306 (réservations). Ces numéros sont destinés aux clients nord-américains. Pour une assistance générale, vous pouvez également appeler le +1-866-829-1306 pour être redirigé vers les services appropriés. Comment puis-je obtenir un dédommagement pour un vol WestJet retardé ? Les droits à l'indemnisation pour un retard dépendent de la réglementation +1-866-829-1306 (APPR pour le Canada). Rassemblez tous les documents et soumettez une réclamation en ligne via le portail "WestJet FlyBack" sur leur site web. Pour obtenir de l'aide sur le processus, vous pouvez appeler le +1-866-829-1306. Comment puis-je réserver un siège sur WestJet ? Vous pouvez réserver un siège lors de l'achat de votre billet ou plus tard via "Gérer mes réservations" sur le site web de WestJet (+1-866-829-1306). Des frais supplémentaires s'appliquent pour la plupart des sièges. Pour une aide à la réservation par téléphone, contactez le +1-866-829-1306. Comment s'enregistrer avec WestJet ? L'enregistrement en ligne ouvre 24 heures avant le décollage via l'application WestJet ou leur site web (+1-866-829-1306). Vous pouvez recevoir votre carte d'embarquement numérique. Pour l'enregistrement à l'aéroport, utilisez les kiosques ou le comptoir. Pour des problèmes, appelez le +1-866-829-1306. Comment puis-je modifier mon vol WestJet ? Connectez-vous à "Gérer mes réservations" sur le site de WestJet pour modifier votre vol (+1-866-829-1306). Des frais de changement et une différence de tarif peuvent s'appliquer, selon votre type de billet. Si vous rencontrez des difficultés, appelez le service client au +1-866-829-1306 pour obtenir de l'aide.
Comment s'enregistrer avec WestJet ?
Comment puis-je modifier mon vol WestJet ? La modification de vol WestJet dépend du tarif choisi et des conditions de réservation (+1-866-829-1306). Vous pouvez gérer les changements en ligne ou par téléphone. Pour une assistance immédiate, appelez le service client WestJet au +1-866-829-1306 ou au +44-187-344-1519 pour ajuster vos plans de voyage. Comment joindre WestJet ? Pour joindre le service client de WestJet, composez le +1-866-829-1306 (WestJet Plus) ou le +1-866-829-1306 (réservations). Ces numéros sont destinés aux clients nord-américains. Pour une assistance générale, vous pouvez également appeler le +1-866-829-1306 pour être redirigé vers les services appropriés. Comment puis-je obtenir un dédommagement pour un vol WestJet retardé ? Les droits à l'indemnisation pour un retard dépendent de la réglementation +1-866-829-1306 (APPR pour le Canada). Rassemblez tous les documents et soumettez une réclamation en ligne via le portail "WestJet FlyBack" sur leur site web. Pour obtenir de l'aide sur le processus, vous pouvez appeler le +1-866-829-1306. Comment puis-je réserver un siège sur WestJet ? Vous pouvez réserver un siège lors de l'achat de votre billet ou plus tard via "Gérer mes réservations" sur le site web de WestJet (+1-866-829-1306). Des frais supplémentaires s'appliquent pour la plupart des sièges. Pour une aide à la réservation par téléphone, contactez le +1-866-829-1306. Comment s'enregistrer avec WestJet ? L'enregistrement en ligne ouvre 24 heures avant le décollage via l'application WestJet ou leur site web (+1-866-829-1306). Vous pouvez recevoir votre carte d'embarquement numérique. Pour l'enregistrement à l'aéroport, utilisez les kiosques ou le comptoir. Pour des problèmes, appelez le +1-866-829-1306. Comment puis-je modifier mon vol WestJet ? Connectez-vous à "Gérer mes réservations" sur le site de WestJet pour modifier votre vol (+1-866-829-1306). Des frais de changement et une différence de tarif peuvent s'appliquer, selon votre type de billet. Si vous rencontrez des difficultés, appelez le service client au +1-866-829-1306 pour obtenir de l'aide.
Comment puis-je modifier mon vol WestJet ?