Pardonne Moi Quotes

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Angélique Sookie, toi qui es la beauté et la grâce incarnées, pardonne-moi. Je suis accablé à l'idée que cette ménade malfaisante et démoniaque ait pu oser violenter ce corps parfait et voluptueux qui est le tien, dans l'intention de faire parvenir un message à mon indigne et misérable personne.
Charlaine Harris (Living Dead in Dallas (Sookie Stackhouse, #2))
Je me tromperai enfin sur certains détails plus importants. Mais ça, il faudra me le pardonner. Mon ami ne donnait jamais d'explications. Il me croyait peut-être semblable à lui. Mais moi, malheureusement, je ne sais pas voir les moutons à travers les caisses. Je suis peut-être un peu comme les grandes personnes. J'ai dû vieillir.
Antoine de Saint-Exupéry (The Little Prince)
Pour la première fois de ma vie, mon passé me surprend. J'ai envie de parler en silence. De me parler. J'ai envie que ce jeune type qui ne sait pas ce qui l'attend mais qui porte son sourire comme un laissez-passer s'avance vers moi. J'aimerais le voir arriver vers moi avec mes vingt ans de moins, s'asseoir à mes côtés, me sourire timidement, mettre ses mains dans ses poches et garder le silence. J'aimerais que ce jeune type avec mes vingt de moins ne me juge pas. J'aimerais qu'il me pardonne de l'avoir trahi.
David Thomas (La Patience des buffles sous la pluie)
Pour pardonner les autres, il faut commencer par se pardonner soi-même.
Emma Green (PS : Oublie-moi !)
Mais ta beauté est si singulière, c'est une bonté ouverte où chacun peut se servir autant que ses mains le lui permettent, elle est si grande, infiniment grande ta bonté, mais pardonne-moi- elle est indolente.
Stefan Zweig (Letter from an Unknown Woman and Other Stories)
J’allais ouvrir la bouche et aborder cette fille , quand quelqu’un me toucha l’épaule. Je me retournai, surpris, et j’aperçus un homme d’aspect ordinaire, ni jeune ni vieux, qui me regardait d’un air triste. — Je voudrais vous parler, dit-il. Je fis une grimace qu’il vit sans doute, car il ajouta : — « C’est important. » Je me levai et le suivis à l’autre bout du bateau : — « Monsieur, reprit-il, quand l’hiver approche avec les froids, la pluie et la neige, votre médecin vous dit chaque jour : « Tenez-vous les pieds bien chauds, gardez-vous des refroidissements, des rhumes, des bronchites, des pleurésies. » Alors vous prenez mille précautions, vous portez de la flanelle, des pardessus épais, des gros souliers, ce qui ne vous empêche pas toujours de passer deux mois au lit. Mais quand revient le printemps avec ses feuilles et ses fleurs, ses brises chaudes et amollissantes, ses exhalaisons des champs qui vous apportent des troubles vagues, des attendrissements sans cause, il n’est personne qui vienne vous dire : « Monsieur, prenez garde à l’amour ! Il est embusqué partout ; il vous guette à tous les coins ; toutes ses ruses sont tendues, toutes ses armes aiguisées, toutes ses perfidies préparées ! Prenez garde à l’amour !… Prenez garde à l’amour ! Il est plus dangereux que le rhume, la bronchite et la pleurésie ! Il ne pardonne pas, et fait commettre à tout le monde des bêtises irréparables. » Oui, monsieur, je dis que, chaque année, le gouvernement devrait faire mettre sur les murs de grandes affiches avec ces mots : « Retour du printemps. Citoyens français, prenez garde à l’amour ; » de même qu’on écrit sur la porte des maisons : « Prenez garde à la peinture ! » — Eh bien, puisque le gouvernement ne le fait pas, moi je le remplace, et je vous dis : « Prenez garde à l’amour ; il est en train de vous pincer, et j’ai le devoir de vous prévenir comme on prévient, en Russie, un passant dont le nez gèle. » Je demeurai stupéfait devant cet étrange particulier, et, prenant un air digne : — « Enfin, monsieur, vous me paraissez vous mêler de ce qui ne vous regarde guère. » Il fit un mouvement brusque, et répondit : — « Oh ! monsieur ! monsieur ! si je m’aperçois qu’un homme va se noyer dans un endroit dangereux, il faut donc le laisser périr ?
Guy de Maupassant
J'ai appris, que la personne que je dois demander le plus pardon est : moi-même. Il faut s'aimer. Il faut se pardonner, chaque jour, chaque fois que vous vous souvenez d'une faiblesse, d'une faille, vous devez vous dire « C'est très bien ». Vous devez vous pardonner tant de choses, jusqu'à ce que vous ne voyez même plus ces choses. Parce que c'est cela l'amour
C. JoyBell C.
Je me suis figuré qu’une femme devait faire plus de cas de son âme que de son corps, contre l’usage général qui veut qu’elle permette qu’on l’aime avant d’avouer qu’elle aime, et qu’elle abandonne ainsi le trésor de son coeur avant de consentir à la plus légère prise sur celui de sa beauté. J’ai voulu, oui, voulu absolument tenter de renverser cette marche uniforme ; la nouveauté est ma rage. Ma fantaisie et ma paresse, les seuls dieux dont j’aie jamais encensé les autels, m’ont vainement laissé parcourir le monde, poursuivi par ce bizarre dessein ; rien ne s’offrait à moi. Peut-être je m’explique mal. J’ai eu la singulière idée d’être l’époux d’une femme avant d’être son amant. J’ai voulu voir si réellement il existait une âme assez orgueilleuse pour demeurer fermée lorsque les bras sont ouverts, et livrer la bouche à des baisers muets ; vous concevez que je ne craignais que de trouver cette force à la froideur. Dans toutes les contrées qu’aime le soleil, j’ai cherché les traits les plus capables de révéler qu’une âme ardente y était enfermée : j’ai cherché la beauté dans tout son éclat, cet amour qu’un regard fait naître ; j’ai désiré un visage assez beau pour me faire oublier qu’il était moins beau que l’être invisible qui l’anime ; insensible à tout, j’ai résisté à tout,... excepté à une femme, – à vous, Laurette, qui m’apprenez que je me suis un peu mépris dans mes idées orgueilleuses ; à vous, devant qui je ne voulais soulever le masque qui couvre ici-bas les hommes qu’après être devenu votre époux. – Vous me l’avez arraché, je vous supplie de me pardonner, si j’ai pu vous offenser. ( Le prince )
Alfred de Musset (La nuit vénitienne)
Seigneur, voyez l’état où vous me réduisez. J’ai vu mon père mort, et nos murs embrasés; J’ai vu trancher les jours de ma famille entière, Et mon époux sanglant traîné sur la poussière, Son fils seul avec moi, réservé pour les fers. Mais que ne peut un fils! Je respire, je sers. J’ai fait plus; je me suis quelquefois consolée Qu’ici, plutôt qu’ailleurs, le sort m’eût exilée; Qu’heureux dans son malheur, le fils de tant de rois, Puisqu’il devait servir, fût tombé sous vos lois; J’ai cru que sa prison deviendrait son asile. Jadis Priam soumis fut respecté d’Achille: J’attendais de son fils encor plus de bonté. Pardonne, cher Hector, à ma crédulité! Je n’ai pu soupçonner ton ennemi d’un crime : Malgré lui-même enfin je l’ai cru magnanime. Ah! s’il l’était assez pour nous laisser du moins Au tombeau qu’à ta cendre ont élevé mes soins, Et que, finissant là sa haine et nos misères, Il ne séparât point des dépouilles si chères!
Jean Racine (Andromaque)
Cependant, au milieu de ces circonstances, la résolution de quitter la vie avait pris toujours plus de force dans l’urne de Werther. Depuis son retour auprès de Charlotte, cette résolution avait toujours été sa perspective et son espérance suprême ; mais il s’était dit que ce ne devait pas être une action soudaine, précipitée ; qu’il voulait faire ce pas avec la plus sérieuse conviction, avec la résolution la plus calme. Ses doutes, ses combats intérieurs se révèlent dans un petit billet, qui paraît être le commencement d’une lettre à Wilhelm, et qui s’est trouvé, sans date, parmi ses papiers. « Sa présence, sa destinée, l’intérêt qu’elle prend à la mienne, expriment la dernière larme de mon cerveau calciné. « Lever le rideau et passer derrière…. voilà tout ! Et pourquoi craindre et balancer ? Parce qu’on ne sait pas ce qu’il y a derrière ? parce qu’on n’en revient pas ? et que c’est le propre de notre esprit d’imaginer que tout est confusion et ténèbres, aux lieux dont nous ne savons rien de certain ? » Enfin il s’accoutuma et se familiarisa toujours plus avec cette triste pensée, et l’on trouve un témoignage de sa résolution ferme et irrévocable dans cette lettre ambiguë, qu’il écrivait à son ami : 20 décembre. « Je rends grice à ton amitié, Wilhelm, d’avoir entendu ce mot comme tu l’as fait. Oui, tu as raison : le meilleur pour moi serait de partir. La proposition que tu me fais de retourner auprès de vous ne me plaît pas tout à fait ; du moins je voudrais faire encore un détour, d’autant plus que nous pouvons espérer une gelée soutenue et de bons chemins. Il m’est aussi trèsagréable que tu veuilles venir me chercher : seulement, laisse encore passer quinze jours, et attends encore une lettre de moi avec d’autres avis. Il ne faut rien cueillir avant qu’il soit mûr, et quinze jours de plus ou de moins font beaucoup. Tu diras à ma mère de prier pour son fils, et de vouloir bien me pardonner tous les chagrins que je lui ai faits. C’était ma destinée d’affliger ceux que le devoir m’appelait à rendre heureux. Adieu, mon très-cher ami. Que le ciel répande sur toi toutes ses bénédictions ! Adieu. »
Johann Wolfgang von Goethe (The Sorrows of Young Werther)
Il faut que je vous écrive, mon aimable Charlotte, ici, dans la chambre d’une pauvre auberge de village, où je me suis réfugié contre le mauvais temps. Dans ce triste gîte de D., où je me traîne au milieu d’une foule étrangère, tout à fait étrangère à mes sentiments, je n’ai pas eu un moment, pas un seul, où le cœur in’ait dit de vous écrire : et maintenant, dans cette cabane, dans cette solitude, dans cette prison, tandis que la neige et la grêle se déchaînent contre ma petite fenêtre, ici, vous avez été ma première pensée. Dès que je fus entré, votre image, ô Charlotte, votre pensée m’a saisi, si sainte, si vivante ! Bon Dieu, c’est le premier instant de bonheur que je retrouve. Si vous me voyiez, mon amie, dans ce torrent de dissipations ! Comme toute mon âme se dessèche ! Pas un moment où le cœur soit plein ! pas une heure fortunée ! rien, rien ! Je suis là comme devant une chambre obscure : je vois de petits hommes et de petits chevaux tourner devant moi, et je me demande souvent si ce n’est pas une illusion d’optique. Je m’en amuse, ou plutôt on s’amuse de moi comme d’une ma"rionnette ; je prends quelquefois mon voisin par sa main de bois, et je recule en frissonnant. Le soir, je fais le projet d’aller voir lever le soleil, et je reste au lit ; le jour, je me promets le plaisir du clair de lune, et je m’oublie dans ma chambre. Je ne sais trop pourquoi je me lève, pourquoi je me coucha. Le levain qui faisait fermenter ma vie, je ne l’ai plus ; le charme qui me tenait éveillé dans les nuits profondes s’est évanoui ; l’enchantement qui, le matin, m’arrachait au sommeil a fui loin de moi. Je n’ai trouvé ici qu’une femme, une seule, Mlle de B. Elle vous ressemble, ô Charlotte, si l’on peut vous ressembler. «.Eh quoi ? direz-vous, le voilà qui fait de jolis compliments ! » Cela n’est pas tout à fait imaginaire : depuis quelque temps je suis très-aimable, parce que je ne puis faire autre chose ; j’ai beaucoup d’esprit, at les dames disent que personne ne sait louer aussi finement…. «Ni mentir, ajouterez-vous, car l’un ne va pas sans l’autre, entendez-vous ?… » Je voulais parler de Mlle B. Elle a beaucoup d’âme, on le voit d’abord à la flamme de ses yeux bleus. Son rang lui est à charge ; il ne satisfait aucun des vœux de son cœur. Elle aspire à sortir de ce tumulte, et nous rêvons, des heures entières, au mijieu de scènes champêtres, un bonheur sans mélange ; hélas ! nous rêvons à vous, Charlotte ! Que de fois n’est-elle pas obligée de vous rendre hommage !… Non pas obligée : elle le fait de bon gré ; elle entend volontiers parler de vous ; elle vous aime. Oh ! si j’étais assis à vos pieds, dans la petite chambre, gracieuse et tranquille ! si nos chers petits jouaient ensemble autour de moi, et, quand leur bruit vous fatiguerait, si je pouvais les rassembler en cercle et les calmer avec une histoire effrayante ! Le soleil se couche avec magnificence sur la contrée éblouissante de neige ; l’orage est passé ; et moi…. il faut que je rentre dans ma cage…. Adieu. Albert est-il auprès de vous ? Et comment ?… Dieu veuille me pardonner cette question !
Johann Wolfgang von Goethe (The Sorrows of Young Werther)
.. Et protège, mon Dieu, Vitea et Lulu, et papi et babouchka. Et prends soin, mon Dieu, de l'âme de maman et de papa et d'Archimède... où qu'il soit, parce que papi et babouchka y tenaient comme à la prunelle de leurs yeux, car il avait coûté très cher. Quand ils ont vendu toutes ces choses qui brillaient dans la boîte que nous avons sauvée de la vieille maison, quand maman nous a quittés. La bague à la pierre verte avec laquelle on a acheté la vache, la petite chaîne en or pour le fourrage, la montre de papi, celle avec un couvercle gravé, qui est partie pour deux sacs de farine de maïs, et la parure de perles qui s'est transformée en Archimède - même si, en réalité, il ne s'appelait pas comme ça, car il n'y avait que papi qui connaissait son vrai nom, et lorsqu'il le lui chuchotait à l'oreille, qu'est-ce qu'il était content, le cochon, comme un petit chien, il faisait même le beau. Quand ils l'ont tué, babouchka s'est fâchée si fort qu'elle en a encore pris une cuite. Elle pleurait et criait : Flambez Joseph Vissarionovitch, brûlez-le, que le feu de l'enfer le brûle ! Elle criait si fort qu'il a fallu que Sacha et papi la ramènent de force à la maison, pour qu'elle arrête de pleurer sur le sort du pauvre Archimède. Et, mon Dieu, prends soin aussi de l'âme de papi, même si babouchka ne l'a pas aimé aussi fort qu'Archimède, parce qu'elle n'a presque pas pleuré lorsqu'il est parti. Même qu'elle n'a plus parlé avec personne pendant près de trois semaines, et qu'elle a cessé de nous disputer pour un rien. Et après elle est partie de la maison sans rien dire. Et pardonne-nous, mon Dieu, de nous être tellement réjouis quand elle nous a laissés avec Sacha. Mais jusqu'à la fin elle nous a manqué, parce que Sacha ne nous donnait pas tellement à manger et nous laissait seuls la nuit, et le jour il dormait et ne jouait plus avec nous, comme il le faisait dans l'autre maison. Et je te remercie, mon Dieu, de nous avoir ramené babouchka, même si maigre et avec des taches violettes et vertes sur le visage. Parce que nous l'aimions, même chauve, même si elle était moche et ressemblait à Baba Yaga. Mais mon Dieu, tu peux oublier Lulu, qui m'a mordu fort quand je lui ai dit que maman était un ange, et qui s'est roulé par terre en hurlant. Il me poursuivait partout et il a balancé des pierres sur mon saule, celui où Vitea et moi avions fait une chaumière de petites branches, pour que je puisse m'exercer chaque jour, comme j'ai promis à maman, là, dans la vieille maison, sur la terrasse, quand nous regardions le soir ce long chemin noir et plein de pierres, sur lequel passaient sans cesse des hommes et des bêtes. Les pauvres, ils marchaient très lentement, et certains s'arrêtaient devant notre porte, et babouchka leur donnait à manger - mais pas à tous. Après, elle les chassait et papi tirait un coup de fusil en l'air, mais ils revenaient, ils revenaient et ça ne s'arrêtait pas...
Alina Nelega (Amalia respiră adânc)
« Si pour un instant Dieu oubliait que je suis une marionnette de chiffon et m'offrait un morceau de vie, je profiterais de ce temps du mieux que je pourrais. Sans doute je ne dirais pas tout ce que je pense, mais je penserais tout ce que je dirais. Je donnerais du prix aux choses, non pour ce qu'elles valent, mais pour ce qu'elles représentent. Je dormirais peu, je rêverais plus, sachant qu'en fermant les yeux, à chaque minute nous perdons 60 secondes de lumière. Je marcherais quand les autres s'arrêteraient, je me réveillerais quand les autres dormiraient. Si Dieu me faisait cadeau d'un morceau de vie, je m'habillerai simplement, je me coucherais à plat ventre au soleil, laissant à découvert pas seulement mon corps, mais aussi mon âme. Aux hommes, je montrerais comment ils se trompent, quand ils pensent qu'ils cessent d'être amoureux parce qu'ils vieillissent, sans savoir qu'ils vieillissent quand ils cessent d'être amoureux ! A l'enfant je donnerais des ailes mais je le laisserais apprendre à voler tout seul. Au vieillard je dirais que la mort ne vient pas avec la vieillesse mais seulement avec l'oubli. J'ai appris tant de choses de vous les hommes… J'ai appris que tout le monde veut vivre en haut de la montagne, sans savoir que le vrai bonheur se trouve dans la manière d'y arriver. J'ai appris que lorsqu'un nouveau-né serre pour la première fois, le doigt de son père, avec son petit poing, il le tient pour toujours. J'ai appris qu'un homme doit uniquement baisser le regard pour aider un de ses semblables à se relever. J'ai appris tant de choses de vous, mais à la vérité cela ne me servira pas à grand chose, si cela devait rester en moi, c'est que malheureusement je serais en train de mourir. Dis toujours ce que tu ressens et fais toujours ce que tu penses. Si je savais que c'est peut être aujourd'hui la dernière fois que je te vois dormir, je t'embrasserais très fort et je prierais pour pouvoir être le gardien de ton âme. Si je savais que ce sont les derniers moments où je te vois, je te dirais 'je t'aime' sans stupidement penser que tu le sais déjà. Il y a toujours un lendemain et la vie nous donne souvent une autre possibilité pour faire les choses bien, mais au cas où elle se tromperait et c'est, si c'est tout ce qui nous reste, je voudrais te dire combien je t'aime, que jamais je ne t'oublierais. Le lendemain n'est sûr pour personne, ni pour les jeunes ni pour les vieux. C'est peut être aujourd'hui que tu vois pour la dernière fois ceux que tu aimes. Pour cela, n'attends pas, ne perds pas de temps, fais-le aujourd'hui, car peut être demain ne viendra jamais, tu regretteras toujours de n'avoir pas pris le temps pour un sourire, une embrassade, un baiser parce que tu étais trop occupé pour accéder à un de leur dernier désir. Garde ceux que tu aimes près de toi, dis-leur à l'oreille combien tu as besoin d'eux, aime les et traite les bien, prends le temps pour leur dire 'je regrette' 'pardonne-moi' 's'il te plait' 'merci' et tous les mots d'amour que tu connais. Personne ne se souviendra de toi pour tes pensées secrètes. Demande la force et la sagesse pour les exprimer. Dis à tes amis et à ceux que tu aimes combien ils sont importants pour toi. Monsieur Márquez a terminé, disant : Envoie cette lettre à tous ceux que tu aimes, si tu ne le fais pas, demain sera comme aujourd'hui. Et si tu ne le fais pas cela n'a pas d'importance. Le moment sera passé. Je vous dis au revoir avec beaucoup de tendresse »
Gabriel García Márquez
Je ne pourrai jamais pardonner. Pour moi le pardon est très intime. Seuls les politiques s'arrogent le droit de gracier ou de pardonner au nom de tous - ce qui est inconcevable pour un crime de masse ou un génocide. Je ne crois pas à la réconciliation par décret. Et tout ce qui se résout trop vite m'effraie. C'est la pacification de l'âme qui amène la réconciliation et non l'inverse. Je crois à la pédagogie plus qu'à la justice. Je crois au travail dans le temps, au travail du temps. Je veux comprendre, expliquer, me souvenir - dans cet ordre plus précisément.
Rithy Panh
Je suis bouleversée. J’ai passé des heures, des jours, des années entières à me demander si je manquais à Sam autant qu’il me manquait. C’était un peu prendre mes désirs pour des réalités. Au cours des mois qui ont suivi notre rupture, j’ai laissé je ne sais plus combien de messages dans sa boîte vocale et envoyé d’innombrables messages textes et courriels pour prendre de ses nouvelles, lui dire à quel point son silence me pesait et l’implorer d’accepter qu’on se parle. Il n’a jamais répondu. En mai, quelqu’un a enfin décroché le combiné, mais c’était un nouvel étudiant qui venait d’emménager dans la chambre de la résidence. J’ai envisagé de monter à Barry’s Bay pour tout avouer et supplier Sam de me pardonner, mais j’ai cru qu’après tout ce temps, il avait sans doute vidangé sa mémoire de tous les souvenirs qui lui restaient de moi. J’ai toujours conservé au fond de mon cœur un tout petit espoir que Sam, à l’occasion, pense à moi, à nous. Il était tout pour moi, et je sais qu’il en allait de même pour lui.
Carley Fortune (Every Summer After)
Le Zola « engagé », « édifiant », voire « missionnaire » que la tradition militante, relayée par la dévotion scolaire, a inventé de toutes pièces masque que le défenseur de Dreyfus est le même qui défendait Manet contre l’Académie, le Salon et le bon ton bourgeois, mais aussi, et au nom de la même foi dans l’autonomie de l’artiste, contre Proudhon et ses lectures « humanitaires », moralisantes et socialisantes, de la peinture : « J’ai défendu M. Manet comme je défendrai toute ma vie toute individualité franche qui sera attaquée. Je serai toujours du parti des vaincus. Il y a une lutte évidente entre les tempéraments indomptables et la foule. » Et plus loin : « J’imagine que je suis en pleine rue et que je rencontre un attroupement de gamins qui accompagnent Édouard Manet à coups de pierres. Les critiques d’art – pardon, les sergents de ville – font mal leur office ; ils accroissent le tumulte au lieu de le calmer, et même, Dieu me pardonne ! il me semble que les sergents de ville ont d’énormes pavés dans leurs mains. Il y a déjà, dans ce spectacle, une certaine grossièreté qui m’attriste, moi passant désintéressé, d’allures calmes et libres. Je m’approche, j’interroge les gamins, j’interroge les sergents de ville ; je sais quel crime a commis ce paria qu’on lapide. Je rentre chez moi, et je dresse, pour l’honneur de la vérité, le procès-verbal qu’on va lire23. » C’est un tel procès-verbal que dressera le « J’accuse ».
Pierre Bourdieu (Les Règles de l'art. Genèse et structure du champ littéraire (LIBRE EXAMEN) (French Edition))
Restée seule, Kazu contempla la femme en blanc qui lisait son livre en silence. -Pardonne-moi, maman, je ne suis pas encore..., chuchota-t-elle soudain. Tout autour d'elle, le tic-tac des pendules continuait de retentir, assourdissant. Encore... Et encore...
Toshikazu Kawaguchi (Tales from the Café (Before the Coffee Gets Cold, #2))
Restée seule, Kazu contempla la femme en blanc qui lisait son livre en silence. - Pardonne-moi, maman, je ne suis pas encore..., chuchota-t-elle soudain. Tout autour d'elle, le tic-tac des pendules continuait, assourdissant. Encore... Et encore...
Toshikazu Kawaguchi (Before the Coffee Gets Cold / Tales from the Café / Before Your Memory Fades (Before the Coffee Gets Cold, #1-3))
j’ai passé des jours au lit minée par la perte j’ai tenté de te faire revenir à force de larmes mais l’eau s’est tarie et tu n’es quand même pas revenu je me pince le ventre jusqu’au sang j’ai perdu le fil des jours le soleil se fait lune et la lune se fait soleil et je me fais fantôme une dizaine de pensées différentes me traversent chaque seconde tu reviens sûrement vers moi mieux vaut peut-être que tu restes où tu es je vais bien non je suis en colère oui je te déteste peut-être je ne peux pas passer à autre chose je vais passer à autre chose je te pardonne j’ai envie de m’arracher les cheveux et de recommencer encore et encore et encore jusqu’à ce que mon esprit épuisé sombre dans le silence
Rupi Kaur (The Sun and Her Flowers)
Je ne suis pas certain qu’il faille pardonner à ceux qui meurent. Ce serait trop simple si, au soir de chaque vie humaine, on remettait les compteurs à zéro ; si la cruauté et l’avidité des uns, la compassion et l’abnégation des autres, étaient benoîtement passées par profits et pertes. Ainsi, les meurtriers et leurs victimes, les persécuteurs et les persécutés, se retrouveraient également innocents à l’heure de la mort ? Pas pour moi, en tout cas. L’impunité est, de mon point de vue, aussi perverse que l’injustice ; à vrai dire, ce sont les deux faces d’une même monnaie.
Amin Maalouf (التائهون)
– Vous faire confiance ? dit Lăpușneanu, qui pénétrait son dessein. Tu penses peut-être que je ne connais pas le vieux dicton moldave : « Le loup change de poil, mais non de caractère » ? Tu penses peut-être que je ne vous connais pas, et toi mieux que les autres ? Que je ne sais pas non plus que, chef de mes armées, tu m'as abandonné à l'heure de la défaite ? Veveriță, certes, a toujours été mon ennemi, mais ouvertement ; Spancioc est encore jeune, son cœur est plein d'amour pour son pays ; j'aime voir sa hardiesse, qu'il ne tente pas de cacher. Stroici est un enfant qui ne connaît pas encore les hommes, ni la flatterie, ni le mensonge ; il ne sait pas que tout ce qui reluit n'est pas or. Mais toi, Moțoc toi qui as vieilli dans l'adversité, habitué à flatter tous les princes, tu as trahi le Despote, tu m'as trahi moi-même, tu trahiras Tomșa. Dis-moi : ne serais-je pas le plus grand des sots de te faire encore confiance ? Je te pardonne pourtant d'avoir cru pouvoir me tromper et te promets de ne pas souiller mon épée de ton sang. Je t'épargnerai, car tu m'es nécessaire pour aider à porter le poids de la haine populaire. Il reste des bourdons : il faut nettoyer la ruche. (Dans la traduction de Valentin Lipatti, extrait de "ALEXANDRU LĂPUȘNEANUL") [— Să mă-ncred în voi? zise Lăpușneanul înțelegînd planul lui. Pesemne gîndești că eu știu zicătoarea moldovenească: „Lupul părul schimbă, iar năravul ba“? Pesemne nu vă cunosc eu și pre tine mai vîrtos? Nu știu, că fiind mai mare peste oștile mele, cum ai văzut că m-au biruit, m-ai lăsat? Veveriță îmi este vechi dușman, dar încăi niciodată nu s-au ascuns; Spancioc este încă tînăr, în inima lui este iubire de moșie; Îmi place a privi sumeția lui, pre care nu se silește a o tăinui. Stroici este un copil, care nu cunoaște încă pre oameni, nu știe ce este îmbunarea și minciuna; lui i se par că toate paserile ce zboară se mănîncă. Dar tu, Moțoace? învechit în zile rele, deprins a te ciocoi la toți domnii, ai vîndut pre Despot, m-ai vîndut și pre mine, vei vinde și pre Tomșa; spune-mi, n-aș fi nătărău de frunte, cănd m-aș încrede în tine? Eu te iert însă, c-ai îndrăznit a crede că iar mă vei putea înșela, și îți făgăduiesc că sabia mea nu se va mînji în sîngele tău; te voi cruța, căci îmi ești trebuitor, ca să mă ușurezi de blăstemurile norodului. Sînt alți trîntori de care trebuie curățit stupul. ]
Constantin Negruzzi (Amintiri din junețe. Alexandru Lăpușneanul)
J’attends l’an premier J’attends l’an premier d’une autre ère, l’an de la paix sur la terre. On aura démoli les grands abattoirs de l’Histoire. Mon cœur murmure déjà : « Frère, pardonne-moi cet héritage de haine, et au nom de la souffrance humaine, prends ma main, frère. Moi aussi j'ai mordu la poussière et j'ai pleuré. Tous les miens morts, éteint le feu du foyer, dans mon incendiée patrie… Aurore étrange, le sang avait lui, Les uns après les autres, les horizons tombèrent devant moi et derrière. Je franchissais les confins, des rivières et des monts. Et personne n’était plus grand que les grands soldats sans noms. Nous nous frayions une voie à travers les foules grises qui se retiraient, effrayées, comme l’eau. Les obus tuaient et creusaient du même coup le tombeau de la mère et de l’enfant. Et la mort, comme un revenant, traversait les champs désertés. Et cependant, le yacht aux ponts dorés par le soleil du Midi, comme un oiseau sans tache, flottait. Le milliardaire fumait sa havane: « Ô monde merveilleusement réglé ! » (Un ver qui grossit dans la plaie qu’il profane, de l’humanité toujours dans le sang…) Frère, n’ayons plus de ressentiments ni de rêves chauvins. Comme moi, tu travailles de tes mains. Tu laboures la terre. Peut-être, tu écris. Il y a des foyers pauvres en d’autres lieux aussi. Sur ton visage, je comprends sans mots que tu te réveilles chaque jour très tôt, et couches tard chaque soir. Donne-moi ta main, sors de ton cercueil, démolissons les historiques abattoirs, regarde : le soleil sur le seuil… (traduit du roumain par Elisabeta Isanos)
Magda Isanos (Cantarea muntilor)
LA MORT DE LA BICHE (MOARTEA CAPRIOAREI) La disette a tué toute brise de vent. Le soleil s’est fondu et coulé de partout. Le ciel est resté vide et brûlant Les seaux ne tirent des fontaines que de boue. Sur les bois fréquemment feux, toujours feux Dansent sauvages, sataniques jeux. Je poursuis papa en route vers les buttes, Les chardons, les sapins m’écorchent séchés. Tous les deux commençons la poursuite des chèvres, La chasse d’la famine en montagnes de tout près. La soif m’accable. Bouillit sur la pierre Le fil d’eau filtré des ruisseaux. La tempe pèse l’épaule, comme si j’erre Une autre planète, immense, étrange, ennuyeux. Nous restons dans l’endroit où encore retentissent Sur cordes de douces ondes, les ruisseaux. Quand la lune s’élève et le soleil se couche Ici viendront à la fil s’abreuver Une par une, les biches. Je dis à papa que j’ai soif. Il me fait signe de m’ taire. Enivrante eau. Comme tu t’agites limpide ! Je suis lié par soif de cette être qui meurt À l’heure fixé par loi et habitude. La vallée raisonne en bruissements flétris. Quel affreux crépuscule flotte dans l’univers ! Le sang à l’horizon. Ma poitrine rouge comme si J’ai essuyé mes mains sur mon poitrail. Comme sur autel fougères brûlent en flammes violâtres Et les étoiles frappées parmi celles-ci miroitent. Hélas ! comme je voudrais que tu ne viennes, ne viens pas Superbe offrande de mon noble bois ! Elle se monta sautant et s’arrêta Scrutant les alentours avec de crainte Ses minces narines faisaient frémir l’eau Avec les cercles en cuivre errantes. Dans ses yeux moites brillait un certain indécis Je savais qu’elle aura mal, qu’elle va mourir. Il me semblait revivre un récit Avec la biche, jadis une très belle fille. D’en haut, la pâle lumière, lunaire, Bruinait sur sa fourrure douces fleurs d’cerisier. Hélas ! comme je voudrais que pour la première fois Le coup d’fusil d’papa va échouer. Mais les vallées résonnent. Elle tombe à genoux. Elle lève sa tête, la tourne vers les étoiles La dévala alors, en déclenchant sur eaux Fuyards tourbillons de perles noires. Un oiseau bleu bonda dans les rameaux La vie d’la biche vers l’espace attardé Vola très lentement, en cris, comme en automne oiseaux Quand laissent tranquilles leurs nids tout ravagés. En chancelant je suis allé pour lui fermer Ses yeux ombreux comme en engoisse veillés de cornes Silencieux et blanc j’ai tressailli quand l’père Me dit de tout son cœur: “Voilà de la viande !” “J’ai soif”, je dis. Papa m’incite à m’abreuver. Enivrante eau, enveloppé en brume ! Je suis lié par soif de cette biche gaspillée A l’heure fixée par loi et par coutume… Mais la loi nous est déserte, étrangère Quand la vie en nous très difficile s’anime Coutumes, compassions sont toutes désertes Quand même ma sœur malade est une des victimes. La carabine d’ papa n’ émane que de fumée Hélas ! Sans vent s’empressent les feuillages en foule Papa prépare un feu tout effrayé Hélas ! comme la forêt se dénature ! De l’herbe, sans adresse, je prends en mains Une mince clochette d’un cliquetis argentin . Papa tire de la broche avec sa main Le cœur de la chevreuil et ses chauds reins. C’est quoi le cœur ?… J’ai faim. Je veux vivre, j’ voudrais… Toi, pardonne-moi, vierge ! ma biche, ma bien-aimée… J’ai sommeil… Comme il est haut le feu ! Et la forêt sauvage ! Je pleurs. Que pense papa ? Je mange. Je pleurs. Je mange… 1954 (cf. p. 15-18, traduction du roumain par Claudia PINTESCU)
Nicolae Labiş (Poezii (Biblioteca Eminescu) (Romanian Edition))
Mais cette fois-ci, j'ai l'impression d'être au bout du voyage et je l'accepte. J'accepte que prenne fin cet impossible dialogue parsemé d'embûches, de cris, de peines, de lettres, de traversées de l'Atlantique. J'accepte même que ma mère disparaisse sans que je puisse la revoir, la toucher, la cajoler, qu'elle s'en aille dans l'au-delà sans que je sois là pour l'aider à franchir le pas. J'accepte, mieux, je la remercie. de m'avoir mise au monde, de m'avoir élevée, du mieux qu'elle pouvoir, de m'avoir forcée à avoir une profession, pour être autonome, de m'avoir appris à lutter, à ne pas courber ni la tête ni le dos. Et je pardonne. Dieu que j'ai du mal à pardonner! Je pardonne, pour les baisers et les câlins que je n'ai pas reçus, pour les histoires qu'elle ne m'a pas lues lorsque j'étais petite fille, pour la robe de mariée que je n'ai pas choisie avec elle, pour le temps qui lui manquait pour moi, pour l'amour qu'elle ne savait pas me montrer. Je pardonne.
Nicole Balvay-Haillot
Si Victor ne cherchait ni à me nuire, ni à abuser de moi, ni même à occulter ou tromper ma faculté de jugement, alors aux yeux de la loi, il ne peut pas être puni. Je suis d’accord avec ça. Mais l’irresponsabilité n’exclut pas la réparation. Je mérite des excuses, et de pouvoir choisir de lui pardonner, qu’importe qu’il en soit digne ou non. Mais tant que personne de légitime n’aura reconnu ma vérité et sa culpabilité, tant que personne n’aura su nous dire que non, Victor ne savait pas ce qu’il faisait, mais que oui, il l’a quand même fait, je n’aurai pas de refuge, pas d’autre soulagement que l’aigreur et la colère.
Capucine Delattre (Un monde plus sale que moi)
Oh, bon sang ! Je me suis transformée en une boule de mièvreries mielleuses. Vous devez me pardonner. Je vous promets que ça n’arrivera pas souvent, au risque que tout ce sucre me provoque des haut-le-cœur, même à moi.
Brooke Blaine (Hooker (L.A. Liaisons, #2))
Hope, je sais que tu as souffert et je sais que ce n’est pas l’argent que j’ai dépensé pour t’offrir tout ça qui pourra guérir ta souffrance, mais je t’en prie... Pardonne-moi, je ne savais pas ce qu’était un couple, j’ai cru que je pouvais tout gérer seul et je me suis aperçu que ce n’était pas le cas. Je t’en prie, pardonne-moi ! Je t’aime plus que ma propre vie
Lola Blood (La Saga des Wingleton - Tome 2: Darren (French Edition))
Fais-moi la grâce de te tourner vers moi, Seigneur, car je suis seul et misérable. Soulage mon cœur de ses angoisses et retire-moi de la détresse. Considère ma misère et ma peine, et pardonne toutes mes fautes. Constate combien mes ennemis sont nombreux et quelle violente haine ils me portent. Protège-moi et délivre-moi;
Anonymous (Psalms (Bible, #19))
[N.B : « Mihne et la sorcière » est une légende historique dont la traduction a été effectuée par l'auteur lui-même (cf. « Brises d'Orient » éditions Dentru, Paris 1866) et qui ne respecte donc pas rigoureusement la version originale en roumain. Métamorphosée en sorcière, la mère d'un jeune soldat tué à la guerre jette un mauvais sort à son souverain, Mihne, tyran sanguinaire des Carpates. Ne pouvant transgresser les dernières volontés de son fils, qui refuse la vengeance, elle tente de se servir des démons de l'enfer afin d'attraper Mihne. Au terme d'une terrible cavalcade, ces démons sont sur le point d'y parvenir quand l'aube se lève les réduisant à l'impuissance. Les vœux du soldat sont ainsi exaucés.] La vieille – « J'ai promis de te dire, ô seigneur, l'avenir ; C'était pour te contraindre, ô mon maître, à venir. Écoute si tu peux : j'avais dans ton armée Un fils dont la bravoure eut de la renommée, Pur comme un ciel serein et beau comme la fleur ; Pour lui seul je restais en ces lieux de douleur. Il était mon seul Dieu ! Pour lui, dont j'étais fière, Je me suis transformée en horrible sorcière. Il est mort, il est mort ! Tu fus son assassin ! Veux-tu mon sang encore ? Tiens, frappe donc ce sein ! Des à présent ma vie est affreuse et flétrie. Oh ! Que ne puis-je boire et ton sang et ta vie ! À son dernier soupir : « Mère » a dit mon enfant, « Pardonne. » Contre moi son pardon le défend. « Mais, as-tu toujours soif ? dit la sorcière à Mihne ; Prends ce vase écumant dans ta main assassine ; Meurtrier, bois le sang vivant de mon fils mort ! Qu'il verse dans ton sang le poison du remords ! » [...] La cime du rocher par degrés se colore, Et déjà le jour luit ! La cohorte vaincue, aux rayons de l'aurore, Retombe dans sa nuit.
Dimitrie Bolintineanu
Un matin, en reprenant ma marche, je me rappelai les coups que j'avais reçus au visage, et, très clairement, je compris qu'il n'y avait plus, en moi, aucune envie de vengeance, aucune haine et même pas la tentation orgueilleuse de pardonner. Il y avait juste le silence ensoleillé de la rive que je longeais, la transparence lumineuse du ciel et le très léger tintement des feuilles, qui saisies par le gel, quittaient les branches et se posaient sur le givre du sol avec cette brève sonorité de cristal. Oui juste la décantation suprême du silence et de la lumière.
Andreï Makine (L'Archipel d'une autre vie)