Oui Quotes

We've searched our database for all the quotes and captions related to Oui. Here they are! All 100 of them:

The only French word I know is oui, which means “yes,” and only recently did I learn it’s spelled o-​u-​i and not w-​e-​e.
Stephanie Perkins (Anna and the French Kiss (Anna and the French Kiss, #1))
He has 'le coeur comme un artichaud'. Eddy fumbled for her high school French. 'A heart like an artichoke?' 'Oui. He has a leaf for everyone, but makes a meal for no one.
Poppy Z. Brite
... c'est peut-être ça la vie : beaucoup de désespoir mais aussi quelques moments de beauté où le temps n'est plus le même. C'est comme si les notes de musique faisaient un genre de parenthèses dans le temps, de supension, un ailleurs ici même, un toujours dans le jamais. Oui, c'est ça, un toujours dans le jamais.
Muriel Barbery (L'Élégance du hérisson)
Too much hate will burn a man to cinders, Chevalier. Oui. But at least he'll die warm
Jay Kristoff (Empire of the Vampire (Empire of the Vampire, #1))
Je suis le vôtre. J’étais toujours le vôtre, monsieur. I am yours. I have always been yours, sir. “Oui. Tu es le mien.” Yes, you are mine.
Tiffany Reisz (The Prince (The Original Sinners, #3))
She whispered, 'C'etait la Verite?' Was that Verity? Or perhaps she just meant, Was that the truth? Was it true? Did any of it really happen? Were the last three hours real? 'Yes,' I whispered back. 'Oui. C'etait la verite.
Elizabeth Wein (Code Name Verity (Code Name Verity, #1))
Oui, je veux être aimé moi-même, ou pas du tout!
Edmond Rostand (Cyrano de Bergerac)
- Les hommes sont-ils capables de voler? - La réponse du...savant est...non. - Et celle du poète? - Oui. Oui les hommes sont capables de voler.
Pierre Bottero (Ellana, l'Envol (Le Pacte des MarchOmbres, #2))
Oui , but if all the men in your life are happy, you are happier, and it makes my life easier." - Jean-Claude
Laurell K. Hamilton (The Harlequin (Anita Blake, Vampire Hunter, #15))
The book was near falling to pieces, but the lettering was still visible, faint and faded, oui, but still there. This, too, was a strange immortality. Poems, stories, ideas, frozen forever in time. The simple wonder of books.
Jay Kristoff (Empire of the Vampire (Empire of the Vampire, #1))
oui, à chaque pas dans la vie, on rencontre une déception, une désillusion, une humiliation.
Amin Maalouf (In the Name of Identity: Violence and the Need to Belong)
Part of you is the wind,” he murmured. “Oui, that is true. But even the wind sometimes rests.” Shaking her head, she slid her hand around the back of his neck, soaking in the intrinsically male heat of his skin. “Then consider me an endless storm.
Nalini Singh (Angels' Pawn (Guild Hunter, #0.8))
Quant à moi, maintenant, j'ai fermé mon âme. Je ne dis plus à personne ce que je crois, ce que je pense et ce que j'aime. Me sachant condamné à l'horrible solitude, je regarde les choses, sans jamais émettre mon avis. Que m'importent les opinions, les querelles, les plaisirs, les croyances ! Ne pouvant rien partager avec personne, je me suis désintéressé de tout. Ma pensée, invisible, demeure inexplorée. J'ai des phrases banales pour répondre aux interrogations de chaque jour, et un sourire qui dit "oui", quand je ne veux même pas prendre la peine de parler.
Guy de Maupassant (Le Horla et autres nouvelles fantastiques)
-Oui, je suis trés malheureuse. C'est évident, ma chère enfant. Tu es malheureuse parce qu'il serait anormal, voire indécent d'être heureux quand on est Algérien, ou tout simplement quand on a du coeur.
Malek Haddad (L'élève Et La Leçon)
Latin, Greek, and English, plus a smattering of Italian and fucking French.” “Fucking French, you say? Well . . .” “Oui,” said I, in perfect fucking French.
Christopher Moore (The Serpent of Venice)
The chef turned back to the housekeeper. “Why is there doubt about the relations between Monsieur and Madame Rutledge?” The sheets,” she said succinctly. Jake nearly choked on his pastry. “You have the housemaids spying on them?” he asked around a mouthful of custard and cream. Not at all,” the housekeeper said defensively. “It’s only that we have vigilant maids who tell me everything. And even if they didn’t, one hardly needs great powers of observation to see that they do not behave like a married couple.” The chef looked deeply concerned. “You think there’s a problem with his carrot?” Watercress, carrot—is everything food to you?” Jake demanded. The chef shrugged. “Oui.” Well,” Jake said testily, “there is a string of Rutledge’s past mistresses who would undoubtedly testify there is nothing wrong with his carrot.” Alors, he is a virile man . . . she is a beautiful woman . . . why are they not making salad together?
Lisa Kleypas (Tempt Me at Twilight (The Hathaways, #3))
Eh bien ! Oui, c’est mon vice. Déplaire est mon plaisir. J’aime qu’on me haïsse.
Edmond Rostand (Cyrano de Bergerac)
You’re a little insane, aren’t you, Kingsley?” “Oui, and you’re coming home with me.” He flashed her a wicked grin. “Touché.
Tiffany Reisz (Submit to Desire (The Original Sinners, #0.5))
Les gens, au fond, admirent les fous. Oui, les gens admirent la folie. On finit toujours par oublier. On oublie la boucherie, on oublie la barbarie et on admire la folie.
Michel Bussi (Les Nymphéas noirs)
Eleanor’s eyes widened at the sight of the man. “I love that reaction.” He pointed at Eleanor’s face. “That is the ‘you didn’t tell me how pretty he was look, oui?
Tiffany Reisz (The Saint (The Original Sinners, #5))
Oui, oui, he snapped with an obvious lack of awe. "Ding dong the demon's dead, now can we admire our delightful handiwork someplace where the ceiling is not about to cave in and your oh-so-handsome vampire is not about to become a dust bunny? (Levet)
Alexandra Ivy (Embrace the Darkness (Guardians of Eternity, #2))
Valentine clears his throat. "So. Why can't you just say it?" "Say what?" "You know what." "It's hardly the time or place." "It is if you're dying." "I can't." "You're a dick. Just fucking say it!" "I can't! I'm... English." "What am I, a Martian? I say it all the time. I know you love me, why can't you say it?" "If you know, then why do I have to?" "You're missing the point a bit." "I took your bullet, you little twat, don't you dare question whether I love you." "Yeah, but you could say it." The throb of the gunshots is pounding all down his arm and body. The pain's so bad he wants to cry, like he's five and he's skinned his knee coming off his bike. "Je t'aime," he says, through gritted teeth, to shut the kid up. "Je ne sais pas pourquoi. Tu es... complètement bête, tu t'habilles comme une pute travestie, je hais ta musique, tu es fou, tu me rends fou, mais je suis fou de toi et je pense à toi tout le temps et je t'aime, oui. Tu comprends? Je t'aime. Seulement... pas en anglais. Je ne peux pas." Valentine's shifting about like he's uncomfortable. "I ain't got no idea what you just said but I think I need to change my pants." "Maintenant, ta gueule.
Richard Rider (Stockholm Syndrome (Stockholm Syndrome, #1))
Si je crois en Dieu? Oui, quand je travaille. Quand je suis soumis et modeste, je me sens tellement aidé par quelqu'un qui me fait faire des choses qui me surpassent.
Henri Matisse
Mais oui, je t'aime, lui dit la fleur. Tu n'en a rien su , par ma faute. Cela n'a aucune importance. Mais tu as été aussi sot que moi. Tâche d'être heureux. Tu as décidé de partir. Va t'en.
Antoine de Saint-Exupéry (Le Petit Prince)
Are you French?' I asked instead. 'Oui!' Foreign. Foreign spy. French Communist Party acted on Stalin's instructions during part of World War II. French Communist spy. Stop it stop it stop it I turned to Art, a black kid who was a foot and a half taller than me and whose pecs were about to burst of his shirt and eat someone. I gave him a two on the delusion detector. I didn't trust those pecs. 'Hi,' he rumbled. I waved weakly.
Francesca Zappia (Made You Up)
A heart like an artichoke?” “Oui. He has a leaf for everyone, but makes a meal for no one.
Poppy Z. Brite (Drawing Blood: A Novel)
Oui, c'est votre idée, à vous tous, les ouvriers français, déterrer un trésor, pour le manger seul ensuite, dans un coin d'égoïsme et de fainéantise. Vous avez beau crier contre les riches, le courage vous manque de rendre aux pauvres l'argent que la fortune vous envoie... Jamais vous ne serez dignes du bonheur, tant que vous aurez quelque chose à vous, et que votre haine des bourgeois viendra uniquement de votre besoin enragé d'être des bourgeois à leur place.
Émile Zola (Germinal)
Gauvin reprit : -Et la femme? qu'en faites-vous? Cimourdain répondit: -Ce qu'elle est. La servante de l'homme. -Oui. À une condition. -Laquelle? -C'est que l'homme sera le serviteur de la femme. -Y penses-tu? s'écria Cimourdain, l'homme serviteur! Jamais. L'homme est maître . Je n'admet qu'une royauté, celle du foyer. L'homme chez lui est roi. -Oui. À une condition. -Laquelle? -C'est que la femme y sera reine.
Victor Hugo (Ninety-Three)
Beh oui. Better sticky than burned.
Peter Mayle (A Year in Provence (Provence, #1))
Oui je veux vous aimer mais vous aimer à peine Et mon mal est délicieux
Guillaume Apollinaire
Mais il vient toujours une heure dans l’histoire où celui qui ose dire que deux et deux font quatre est puni de mort. L’instituteur le sait bien. Et la question n’est pas de savoir quelle est la récompense ou la punition qui attend ce raisonnement. La question est de savoir si deux et deux, oui ou non, font quatre.
Albert Camus (The Plague)
Corto à lui même: Ce serait bon de vivre dans une fable. Bouche Dorée à Corto: Oh oui!… Mais toi tu vis continuellement une fable et tu ne t'en aperçois plus. Lorsqu'un adulte entre dans le monde des fables, il ne peut plus en sortir. Le savais-tu?
Hugo Pratt (En Sibérie (Corto Maltese #6))
Le cancre Il dit non avec la tête Mais il dit oui avec le coeur Il dit oui à ce qu'il aime Il dit non au professeur Il est debout On le questionne Et tous les problèmes sont posés Soudain le fou rire le prend Et il efface tout Les chiffres et les mots Les dates et les noms Les phrases et les pièges Et malgré les menaces du maître Sous les huées des enfants prodiges Avec des craies de toutes les couleurs Sur le tableau noir du malheur Il dessine le visage du bonheur
Jacques Prévert (Paroles)
Le mot "possible" m'a exaspérée. Je sais gérer les "oui", je sais gérer les "non"; mais les "peut-être" me rendent dingue.
Agathe Colombier Hochberg (Ce crétin de prince charmant)
Eh bien oui, c'est mon vice. Déplaire est mon plaisir. J'aime qu'on me haïsse.
Edmond Rostand (Cyrano de Bergerac)
Pour elle, aimer, c'était prendre tous les risques et donner notre vie pour quelqu'un, oui, l'amour était une chose de cet ordre. Mais dans la vie, cela ne se produisait qu'une seule fois.
Orhan Pamuk (The Museum of Innocence)
Oui, tout à fait Notre pays est un État de droit. C’est indéniable. Encore faut-il préciser de quel droit il s’agit… Il n’y en a qu’un seul, unique et indivisible : le droit de garder le silence.
Yasmina Khadra
A quatre heures du matin, on ne fait rien en général et l’on dort, même si la nuit a été une nuit de trahison. Oui, on dort à cette heure-là, et cela est rassurant puisque le grand désir d’un coeur inquiet est de posséder interminablement l’être qu’il aime ou de pouvoir plonger cet être, quand le temps de l’absence est venu, dans un sommeil sans rêves qui ne puisse prendre fin qu’au jour de la réunion.
Albert Camus (The Plague)
Bond insisted ordering Leiter’s Haig-and-Haig ”on the rocks” and then he looked carefully at the barman. ”A Dry Martini", he said. "One. In a deep champagne goblet.” ”Oui, monsieur.” Just a moment. Three measures of Gordons, one of vodka, half a measure of Kina Lillet. Shake it very well until it's ice-cold, then add a large thin slice of lemonpeel. Got it?" ”Certainly, monsieur.” The barman seemed pleased with the idea.
Ian Fleming (Casino Royale (James Bond, #1))
Ma vision de l'amour n'a pas changé, mais ma vision du monde, oui. C'est super agréable d'être lesbienne. Je me sens moins concernée par la féminité, par l'approbation des hommes, par tous ces trucs qu'on s'impose pour eux. Et je me sens aussi moins préoccupée par mon âge : c'est plus dur de vieillir quand on est hétéro. La séduction existe entre filles, mais elle est plus cool, on n'est pas déchue à 40 ans.
Virginie Despentes
Est-ce parce que les femmes sont des poèmes qu’elles n’en écrivent pas ? Il se retourne et observe Nina. Oui, les filles sont des poèmes tus.
Valérie Perrin (Trois (French Edition))
N'avez vous donc aucun espoir et vivez vous avec la pensée que vous allez mourir tout entier ? – Oui, ai-je répondu.
Albert Camus (The Stranger)
— Eh oui, elle s'est baptisée "V" comme vétéran, a lancé Babe avec un petit rire. — Non, c'est "V" comme Virginia, comme Victoire, et comme Va te faire foutre.
Gayle Forman (Sisters in Sanity)
Vous savez ce qu'est le charme: une manière de s'entendre répondre oui sans avoir posé aucune question claire.
Albert Camus (The Fall)
Oui, sans le connaître, sans même avoir jamais vu ses traits, je lui en ai voulu. Être jaloux d'un mort. Vouloir être à sa place.
Philippe Claudel (Grey Souls)
Oui, Violette, le passé est le poison du maintenant. Ressasser, c'est mourir un peu.
Valérie Perrin (Cambiare l'acqua ai fiori)
Oui, ma vie Ce fut d'être celui qui souffle - et qu'on oublie !
Edmond Rostand
Pauvre petite femme! Ça baîlle après l'amour, comme une carpe après l'eau sur une table de cuisine. Avec trois mots de galanterie, cela vous adorerait, j'en suis sûr! ce serait tendre! charmannt!... Oui, mais comment s'en débarresser ensuite? - Rodolphe Boulanger
Gustave Flaubert (Madame Bovary)
You think your love is dangerous?" "Oui, Pendant que je respire, je ne cesserai jamais de me battre pour nous. Rien d'autre ne compte." (Yes, While I breathe, I will never stop fighting for us. Nothing else counts.)
Calia Read (Echoes of Time (Surviving Time #3))
A Mademoiselle Oui, femmes, quoi qu'on puisse dire, Vous avez le fatal pouvoir De nous jeter par un sourire Dans l'ivresse ou le désespoir. Oui, deux mots, le silence même, Un regard distrait ou moqueur, Peuvent donner à qui vous aime Un coup de poignard dans le coeur. Oui, votre orgueil doit être immense, Car, grâce à notre lâcheté, Rien n'égale votre puissance, Sinon votre fragilité. Mais toute puissance sur terre Meurt quand l'abus en est trop grand, Et qui sait souffrir et se taire S'éloigne de vous en pleurant. Quel que soit le mal qu'il endure, Son triste rôle est le plus beau. J'aime encore mieux notre torture Que votre métier de bourreau.
Alfred de Musset
La solitude est l'indépendance, je l'avais souhaitée et acquise au cours de longues années. Elle était froide, oh! oui, mais elle était calme, merveilleusement calme et immense comme l'espace silencieux et glacé où tournent les astres.
Hermann Hesse (Steppenwolf)
- Vous avez lu tous ces livres ? j'ai demandé. - Oui. Certains plusieurs fois, même. Ce sont les grands amours de ma vie. Ils me font rire, pleurer, douter, réfléchir. Ils me permettent de m'échapper. Ils m'ont changée, ont fait de moi une autre personne. - Un livre peut nous changer ? - Bien sûr, un livre peut te changer ! Et même changer ta vie. Comme un coup de foudre. Et on ne peut pas savoir quand la encontre aura lieu. Il faut se méfier des livres, ce sont des génies endormis.
Gaël Faye (Petit pays)
I am so satiated with the great number of detestable books with which we are inundated that I am reduced to punting at faro.
Voltaire (Candide)
Le non, on l’a déjà dans notre poche, Momo. Le oui, il nous reste à l’obtenir.
Éric-Emmanuel Schmitt (Éric-Emmanuel Schmitt, Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran)
- J'aime ça quand tu me touches. Ça me donne l'impression que je peux m'égarer. Que je suis en sécurité.J'aimerais m'endormir comme ça, main dans la main. T'sais comme le font les loutres. - Les loutres? - Oui, elles se tiennent par les pattes en dormant, pour pas se perdre.
Marie-Christine Chartier (Le sommeil des loutres)
High, I think, like someone you love coming up on the porch, grinning, grinning, after three hard sets of tennis, victorious tennis, to ask you if you saw the last shot he made. Yes. Oui.
J.D. Salinger (Raise High the Roof Beam, Carpenters & Seymour: An Introduction)
...à propos des intellectuels justement... C'est facile de se foutre de leur gueule... Ouais, c'est vachement facile... Souvent, ils sont pas très musclés et en plus, ils n'aiment pas ça, se battre... Ça ne les excite pas plus que ça les bruits des bottes, les médailles et les grosses limousines, alors oui, c'est pas très dur... Il suffit de leur arracher leur livre des mains, leur guitare, leur crayon ou leur appareil photo et déjà ils ne sont plus bons à rien, ces empotés... D'ailleurs, les dictateurs, c'est souvent la première chose qu'ils font: casser les lunettes, brûler les livres ou interdire les concerts, ça leur coûte pas cher et ça peut leur éviter bien des contrariétés par la suite... Mais tu vois, si être intello ça veut dire aimer s'instruire, être curieux, attentif, admirer, s'émouvoir, essayer de comprendre comment tout ça tient debout et tenter de se coucher un peu moins con que la veille, alors oui, je le revendique totalement: non seulement je suis une intello, mais en plus je suis fière de l'être... Vachement fière, même...
Anna Gavalda
Oui, j'aime Hémon. J'aime un Hémon dur et jeune; un Hémon exigeant et fidèle, comme moi. Mais si votre vie, votre bonheur doivent passer sur lui avec leur usure, si Hémon ne doit plus pâlir quand je pâlis, s'il ne doit plus me croire morte quand je suis en retard de cinq minutes, s'il ne doit plus se sentir seul au monde et me détester quand je ris sans qu'il sache pourquoi, s'il doit devenir près de moi le monsieur Hémon, s'il doit appendre à dire «oui», lui aussi, alors je n'aime plus Hémon.
Jean Anouilh (Antigone)
Now, I believe the best way for you to learn is immersion and since we can't teleport you all to France," he grinned at me, and there were once again sighs from the girls. "I'll be speaking only in French and will expect you to do the same. Is anyone here already proficient in the language?" I narrowed my eyes at him. He knew darn well I was fluent in French and several other languages. "Eveline, I believe your dad mentioned at dinner the other night that you are?" What was he doing? "Umm. Yes-" He shook his head at me. "En français s'il vous plait." More sighs from the class. I clenched my jaw and spoke rapidly. "Oui, Monsieur Smith. Je parle français. Qu'est-ce que tu veux?" Yes, Mr.Smith. I speak French. What do you want? His eyes smoldered and caressed my face as he delivered his swift reply, "Je veux plus de toi que vous imaginez, ma petit lueur.
Heather Self (The One (The Portal Trilogy, #1))
I have a terrible weakness for collecting snatches of other people's conversations, and occasionally I'm rewarded with unusual fragments of knowledge. My favorite of the day came from a large but shapely woman sitting nearby whom I learned was the owner of a local lingerie shop. 'Beh oui,' she said to her companion, waving her spoon for emphasis, 'il faut du temps pour la corsetterie.' You can't argue with that. I made a mental note not to rush things next time I was shopping for a corset, and leaned back to allow the waiter through with the next course.
Peter Mayle (Encore Provence: New Adventures in the South of France (Provence, #3))
Quelque chose brûle en moi. J’attends et je n'attends pas. C’est peut-être dans cette rupture, dans cet instant, entre les deux pulsions, l’une qui va vers l’infini du oui, l’autre vers l’infini du non, qu’est le lieu de la vie.
J.M.G. Le Clézio
Je retiens du troisième débat cette phrase de François Hollande à propos des médecins qu'on ne peut pas contraindre à aller s'installer en banlieue (ou à la campagne): "Franchement, vous pensez qu'on peut obliger quelqu'un qui a fait des études à aller travailler là où il ne veut pas ?" J'ai envie de lui dire : oui, on peut, ça s'appelle un prof.
Laurent Binet (Rien ne se passe comme prévu)
Mais… chanter, Rêver, rire, passer, être seul, être libre, Avoir l’œil qui regarde bien, la voix qui vibre, Mettre, quand il vous plaît, son feutre de travers, Pour un oui, pour un non, se battre, – ou faire un vers ! Travailler sans souci de gloire ou de fortune, À tel voyage, auquel on pense, dans la lune ! N’écrire jamais rien qui de soi ne sortît
Edmond Rostand (Cyrano de Bergerac)
Page 41 - Alors qu'est ce que tu décides? Tu me suis ou pas? Pitié accepte, ne me force pas à te tuer... - Par simple curiosité, que ferais-tu si je refusais? J'hésitais un instant à répondre mais optai pour la franchise. Clarence n'était pas un mauvais bougre, il avait le droit de savoir ce qui l'attendait. - Je devrais te liquidier, répondis-je d'un ton glacial. Une vie contre des milliers d'autres, le choix n'était pas très compliqué. - Tu sais que tu es pire partenaire que j'aie jamais eue? fit-il non sans humour. Je haussais les épaules. - Pourquoi? Parce que je veux préserver la paix? - Non, parce que tu as une manière très personnelle d'argumenter. - Le moyen le plus efficace de défendre une opinion est de tuer ceux qui ne la partagent pas. - C'est quoi ca? Un extrait du guide du parfait dictateur? - Non, un vieil adage familial, fis je en lui tendant la main pour l'aider à se relever. - Eh ben désolé de te dire ca, mais ta famille craint! fit-il en se redressant. - Oui et encore, t'es très en dessous de la vérité, soupirai-je...
Cassandra O'Donnell (Potion macabre (Rebecca Kean, #3))
Oui, moi aussi, je m'étais souvent demandé: comment font les gents? Et à vrai dire, si ces questions étaient modifiées, elles n'avaient jamais cessé: comment font les gents, pour écrire, aimer, dormir d'une seule traite, varier les menus de leurs enfants, les laisser grandir, les laisser partir sans s'accrocher à eux, aller une fois par an chez le dentiste, faire du sport, rester fidèle, ne pas recommencer à fumer, lire des livres + des bandes dessinées + des magazines + un quotidien, ne pas être totalement dépassé en matière de musique, apprendre à respirer, ne pas s'exposer au soleil sans protection, faire leurs courses une seule fois par semaine sans rien oublier?
Delphine de Vigan (D'après une histoire vraie)
Avez-vous jamais été en France, monsieur Martin ? dit Candide. - Oui, dit Martin, j'ai parcouru plusieurs provinces. Il y en a où la moitié des habitants est folle, quelques-unes où l'on est trop rusé, d'autres où l'on est communément assez doux et bête, d'autres où l'on fait le bel esprit ; et dans toutes, la principale occupation est l'amour, la seconde de médire, et la troisième de dire des sottises.
Voltaire (Candide)
He shrugged. "It is usually not a pleasant emotion I find myself filled with." "And now? Do you feel it now?" "Oui. It is pleasant. I have no name for it. Can you name yours?" "Oui." I bit my lip. I was hesitant to speak it, as I had always been soundly rebuked for it before. "Love." He took a long breath and studied the horizon. I cringed inwardly. "You are sure?" he asked. "Oui." "You have felt this before?" "Oui, and it has gone unanswered...every time." His eyes were filled with trepidation when they found mine. "Not this time.
W.A. Hoffman (Brethren (Raised by Wolves, #1))
CYRANO à LE BRET : Regarde-moi, mon cher, et dis quelle espérance Pourrait bien me laisser cette protubérance ! Oh ! je ne me fais pas d'illusion ! - Parbleu, Oui, quelquefois, je m'attendris, dans le soir bleu ; J'entre en quelque jardin où l'heure se parfume ; Avec mon pauvre grand diable de nez je hume L'avril, - je suis des yeux, sous un rayon d'argent, Au bras d'un cavalier, quelque femme, en songeant Que pour marcher, à petits pas, dans de la lune, Aussi moi j'aimerais au bras en avoir une, Je m'exalte, j'oublie... et j'aperçois soudain L'ombre de mon profil sur le mur du jardin !
Edmond Rostand (Cyrano de Bergerac)
_ (Omar ibn el Khattab) lorsque j'ai entendu le Prophète, que la grâce de Dieu lui soit assurée, nous dire: "Aujourd'hui j'ai parachevé mon bienfait à votre égard", certe oui, j'ai pleuré. Ce même jour d'Arafat, le Prophète m'a demandé la raison de mes pleurs, j'ai répondu: " Ce qui me fait pleurer, c'est que, jusqu'à présent, nous étions dans un accroissement constant dans notre religion, mais si, à présent, elle est achevée, il faut dire qu'il n' y a pas de choses qui atteignent leur plénitude sans que, par la suite, elles ne s'amoindrissent!" Et le Prophète m'ayant écouté a répondu après un long moment: "Certes, Omar, tu as dis vrai!
Assia Djebar (Loin de Médine)
I would never have met Juliette if you hadn’t left him.” He pointed at Søren. “Then shouldn’t I get some credit here?” Søren asked. “Oui, you get all the credit for being such an enormous asshole neither of us wanted to see you for a full year. “Thank you,” Søren said, saluting with his wineglass. “Credit where credit is due.
Tiffany Reisz (The Virgin (The Original Sinners, #7))
Tout ce qui est tissé de l'ombre de la nuit est paré d'un charme inégalable aux yeux des êtres de Mortalité. Pourquoi pas ? Nous aimons ce qui nous fait peur, êtres de chair et de sang dans un monde aux angles durs, êtres d'âme et d'esprit dans un univers sans lignes droites. Nous aimons ce qui nous détourne du chemin d'épine de nos vies rigides, la transgression et le doute ; eh oui, même cette douleur qui nous vient parfois de marcher sur les chemins escarpés de la noirceur de nos propres veines, nous l'aimons.
Léa Silhol
- Offre ton identité au Conseil, jeune apprentie. La voix était douce, l’ordre sans appel. - Je m’appelle Ellana Caldin. - Ton âge. Ellana hésita une fraction de seconde. Elle ignorait son âge exact, se demandait si elle n’avait pas intérêt à se vieillir. Les apprentis qu’elle avait discernés dans l’assemblée étaient tous plus âgés qu’elle, le Conseil ne risquait-il pas de la considérer comme une enfant ? Les yeux noirs d’Ehrlime fixés sur elle la dissuadèrent de chercher à la tromper. - J’ai quinze ans. Des murmures étonnés s’élevèrent dans son dos. Imperturbable, Ehrlime poursuivit son interrogatoire. - Offre-nous le nom de ton maître. - Jilano Alhuïn. Les murmures, qui s’étaient tus, reprirent. Plus marqués, Ehrlime leva une main pour exiger un silence qu’elle obtint immédiatement. - Jeune Ellana, je vais te poser une série de questions. A ces questions, tu devras répondre dans l’instant, sans réfléchir, en laissant les mots jaillir de toi comme une cascade vive. Les mots sont un cours d’eau, la source est ton âme. C’est en remontant tes mots jusqu’à ton âme que je saurai discerner si tu peux avancer sur la voie des marchombres. Es-tu prête ? - Oui. Une esquisse de sourire traversa le visage ridé d’Ehrlime. - Qu’y a-t-il au sommet de la montagne ? - Le ciel. - Que dit le loup quand il hurle ? - Joie, force et solitude. - À qui s’adresse-t-il ? - À la lune. - Où va la rivière ? L’anxiété d’Ellana s’était dissipée. Les questions d’Ehrlime étaient trop imprévues, se succédaient trop rapidement pour qu’elle ait d’autre solution qu’y répondre ainsi qu’on le lui avait demandé. Impossible de tricher. Cette évidence se transforma en une onde paisible dans laquelle elle s’immergea, laissant Ehrlime remonter le cours de ses mots jusqu’à son âme, puisque c’était ce qu’elle désirait. - Remplir la mer. - À qui la nuit fait-elle peur ? - À ceux qui attendent le jour pour voir. - Combien d’hommes as-tu déjà tués ? - Deux. - Es-tu vent ou nuage ? - Je suis moi. - Es-tu vent ou nuage ? - Vent. - Méritaient-ils la mort ? - Je l’ignore. - Es-tu ombre ou lumière ? - Je suis moi. - Es-tu ombre ou lumière ? - Les deux. - Où se trouve la voie du marchombre ? - En moi. Ellana s’exprimait avec aisance, chaque réponse jaillissant d’elle naturellement, comme une expiration après une inspiration. Fluidité. Le sourire sur le visage d’Ehrlime était revenu, plus marqué, et une pointe de jubilation perçait dans sa voix ferme. - Que devient une larme qui se brise ? - Une poussière d’étoiles. - Que fais-tu devant une rivière que tu ne peux pas traverser ? - Je la traverse. - Que devient une étoile qui meurt ? - Un rêve qui vit. - Offre-moi un mot. - Silence. - Un autre. - Harmonie. - Un dernier. - Fluidité. - L’ours et l’homme se disputent un territoire. Qui a raison ? - Le chat qui les observe. - Marie tes trois mots. - Marchombre.
Pierre Bottero (Ellana (Le Pacte des MarchOmbres, #1))
- Chers amis, s'exclama-t-il en descendant vers eux. Goûtez vous notre hospitalité ? J'ose espérer que oui. N'hésitez surtout pas à me faire appeler si vous avez le moindre désir, la moindre envie... - J'aimerais rentrer chez moi, lui lança Ellana. - Ah! L'humour alavarien ! Quelle merveilleuse chose ! À Valingaï, nous manquons cruellement d'humour, c'est peut-être notre plus gros défaut.
Pierre Bottero (Les Tentacules du mal (Les Mondes d'Ewilan, #3))
It’s only that we have vigilant maids who tell me everything. And even if they didn’t, one hardly needs great powers of observation to see that they do not behave like a married couple.” The chef looked deeply concerned. “You think there’s a problem with his carrot?” “Watercress, carrot—is everything food to you?” Jake demanded. The chef shrugged. “Oui.” “Well,” Jake said testily, “there is a string of Rutledge’s past mistresses who would undoubtedly testify there is nothing wrong with his carrot.” “Alors, he is a virile man . . . she is a beautiful woman . . . why are they not making salad together
Lisa Kleypas (Tempt Me at Twilight (The Hathaways, #3))
Miranda slept in the orchard, lying in a long chair beneath the apple tree. Her book had fallen into the grass, and her finger still seemed to point at the sentence 'Ce pays est vraiment un des coins du monde oui le rire des filles elate le mieux … ' as if she had fallen asleep just there. The opals on her finger flushed green, flushed rosy, and again flushed orange as the sun, oozing through the apple-trees, filled them. Then, when the breeze blew, her purple dress rippled like a flower attached to a stalk; the grasses nodded; and the white butterfly came blowing this way and that just above her face.
Virginia Woolf (In the Orchard)
Non, je ne me trompe pas ! je lis dans ses yeux noirs le sincère intérêt qu'elle prend à moi et à mon sort. Oui, je sens, et là-dessus je puis m'en rapporter à mon coeur, je sens qu'elle… Oh ! l'oserai-je ? oserai-je prononcer ce mot qui vaut le ciel ?… Elle m'aime ! Elle m'aime ! combien je me deviens cher à moi-même ! combien… j'ose te le dire à toi, tu m'entendras… combien je m'adore depuis qu'elle m'aime !
Johann Wolfgang von Goethe (The Sorrows of Young Werther)
Et que faudrait-il faire ? Chercher un protecteur puissant, prendre un patron, Et comme un lierre obscur qui circonvient un tronc Et s'en fait un tuteur en lui léchant l'écorce, Grimper par ruse au lieu de s'élever par force ? Non, merci ! Dédier, comme tous ils le font, Des vers aux financiers ? se changer en bouffon Dans l'espoir vil de voir, aux lèvres d'un ministre, Naître un sourire, enfin, qui ne soit pas sinistre ? Non, merci ! Déjeuner, chaque jour, d'un crapaud ? Avoir un ventre usé par la marche ? une peau Qui plus vite, à l'endroit des genoux, devient sale ? Exécuter des tours de souplesse dorsale ?... Non, merci ! D'une main flatter la chèvre au cou Cependant que, de l'autre, on arrose le chou, Et donneur de séné par désir de rhubarbe, Avoir son encensoir, toujours, dans quelque barbe ? Non, merci ! Se pousser de giron en giron, Devenir un petit grand homme dans un rond, Et naviguer, avec des madrigaux pour rames, Et dans ses voiles des soupirs de vieilles dames ? Non, merci ! Chez le bon éditeur de Sercy Faire éditer ses vers en payant ? Non, merci ! S'aller faire nommer pape par les conciles Que dans des cabarets tiennent des imbéciles ? Non, merci ! Travailler à se construire un nom Sur un sonnet, au lieu d'en faire d'autres ? Non, Merci ! Ne découvrir du talent qu'aux mazettes ? Être terrorisé par de vagues gazettes, Et se dire sans cesse : "Oh ! pourvu que je sois Dans les petits papiers du Mercure François" ?... Non, merci ! Calculer, avoir peur, être blême, Préférer faire une visite qu'un poème, Rédiger des placets, se faire présenter ? Non, merci ! non, merci ! non, merci ! Mais... chanter, Rêver, rire, passer, être seul, être libre, Avoir l'œil qui regarde bien, la voix qui vibre, Mettre, quand il vous plaît, son feutre de travers, Pour un oui, pour un non, se battre, - ou faire un vers ! Travailler sans souci de gloire ou de fortune, À tel voyage, auquel on pense, dans la lune ! N'écrire jamais rien qui de soi ne sortît, Et modeste d'ailleurs, se dire : mon petit, Sois satisfait des fleurs, des fruits, même des feuilles, Si c'est dans ton jardin à toi que tu les cueilles ! Puis, s'il advient d'un peu triompher, par hasard, Ne pas être obligé d'en rien rendre à César, Vis-à-vis de soi-même en garder le mérite, Bref, dédaignant d'être le lierre parasite, Lors même qu'on n'est pas le chêne ou le tilleul, Ne pas monter bien haut, peut-être, mais tout seul !
Edmond Rostand (Cyrano de Bergerac)
Je ne connais rien de plus vivant que l'envie, on dira ce qu'on voudra, mais il n'y a rien de plus vivant que quand on a le désir qui frétille, que quand on désire à trépigner sur place, que quand on n'en peut plus de se palper les corps, ou même que quand on n'en peut juste plus d'être avec quelqu'un, qu'on attendait ça depuis longtemps, et que ce moment-là, rien au monde ne pourra l'abîmer. Alors les sentiments, le feeling, d'accord, m'enfin, c'est quand même en dessous, les trucs en commun, les esprits qui se rencontrent, les signaux lumineux, tout ça, oui, ça compte, d'accord, je ne dis pas, mais s'il n'y a pas l'envie au-dessus de ça, c'est mou, c'est fade.
David Thomas (La Patience des buffles sous la pluie)
Poétise, poétise, fais-toi le grand cinéma de la liberté passée. Vrai que j'aimais ma vie, que je voyais l'avenir sans désespoir. Et je ne m'ennuyais pas. J'en ai réellement prononcé des propos désabusés sur le mariage, le soir dans ma chambre, avec les copines étudiantes, une connerie, la mort, rien qu'à voir la trombine des couples mariés au restau, ils bouffent l'un en face de l'autre sans parler, momifiés. Quand Hélène, licence de philo, concluait que c'était tout de même un mal nécessaire, pour avoir des enfants, je pensais qu'elle avait de drôles d'idées, des arguments saugrenus. Moi je n'imaginais jamais la maternité avec ou sans mariage. Je m'irritais aussi quand presque toutes se vantaient de savoir bien coudre, repasser sans faux plis, heureuses de ne pas être seulement intellectuelles, ma fierté devant une mousse au chocolat réussie avait disparu en même temps que Brigitte, la leur m'horripilait. Oui, je vivais de la même manière qu'un garçon de mon âge, étudiant qui se débrouille avec l'argent de l'État, l'aide modeste des parents, le baby-sitting et les enquêtes, va au cinéma, lit, danse, et bosse pour avoir ses examens, juge le mariage une idée bouffonne.
Annie Ernaux (A Frozen Woman)
- Eh bien, monsieur le naturaliste, demanda le Canadien d’un ton légèrement goguenard, et cette Méditerranée? - Nous flottons à sa surface, ami Ned. - Hein! Fit Conseil, cette nuit même?... - Oui, cette nuit même, en quelques minutes, nous avons franchi cet isthme infranchissable. - Je n’en crois rien, répondit le Canadien. - Et vous avez tort, maître Land, repris-je. Cette côte basse qui s’arrondit vers le sud est la côte égyptienne. - À d’autres, monsieur, répliqua l’entêté Canadien.
Jules Verne (VINGT MILLE LIEUES SOUS LES MERS (2))
- Tu reviendras quand ? - Il y a deux réponses à ta question. Comme à toutes les questions, tu le sais bien. Je commence par laquelle ? À l'extérieur, un bruit terrifiant s'éleva. Le bruit des armes qui s'entrechoquent, fendent la chair, donnent la mort. La fillette tressaillit mais sa mère, en lui caressant la joue, réussit à l'enfermer dans l'univers de son regard. - Laquelle ? - Celle du savant. - Je ne reviendrais peut être jamais, ma princesse. - Elle est nulle cette réponse. Donne moi celle du poète. Isaya se pencha pour lui murmurer à l'oreille. - Je serai toujours avec toi. Où que tu te trouves, quoi que tu fasses, je serai là. Toujours. Elle avait placé la main sur sa poitrine. La petite la regarda avec attention. - Dans mon cœur ? - Oui. - D'accord...
Pierre Bottero (Ellana (Le Pacte des MarchOmbres, #1))
Quelle bouillie, quelle bouillie ! Il faut mettre de l'ordre dans ma tête. Depuis qu'ils m'ont coupé la langue, une autre langue, je ne sais pas, marche sans arrêt dans mon crâne, quelque chose parle, ou quel-qu'un, qui se tait soudain et puis tout recommence ô j'entends trop de choses que je ne dis pourtant pas, quelle bouillie, et si j'ouvre la bou-che, c'est comme un bruit de cailloux remués. De l'ordre, un ordre, dit la langue, et elle parle d'autre chose en même temps, oui j'ai toujours désiré l'ordre !!
Albert Camus (Exile and the Kingdom)
Mais comment? Comment fais-tu pour surmonter ça, mon chéri? lui avait-elle demandé. Tu as enduré tellement d'épreuves, mais tu es toujours content. Comment fais-tu? -J'ai choisi de l'être, avait-il répondu. Je peux laisser ruiner mon passé, consacrer mon temps à haïr les gens pourc e qu'ils m'ont fait, comme mon père l'a fait, ou je peux pardonner et oublier. -Mais ce n'est pas si facile." Il avait sourit, de son sourire de Franck. "Oui, mais, Trésor, c'est tellement moins fatigant; Il suffit de pardonner une fois. Tandis que la rancune, il faut l'entretenir à longueur de journée, et recommencer tous les jours. Il faudrait que je fasse une liste pour m'assurer que je hais bien tous ceux qui m'ont causé du tort. Non, avait-il ajouté, on a tous la possibilité de pardonner.
M.L. Stedman (The Light Between Oceans)
It's pronounced wee but spelled O-U-I. It's all you'll want to say when you're sitting at one of the thousands of little cafes that line the streets and you're looking at a menu full of foods you just want to eat for days. And then you wake up early, and the sun is rising in shades of pink over the white buildings as you make your way through the sleepy streets until you're upon the fresh markets!
Giada De Laurentiis (Paris! (Recipe for Adventure, #2))
Mais à cette heure, où suis-je ? Et comment séparer ce café désert de cette chambre du passé. Je ne sais plus si je vis ou si je me souviens. Les lumières des phares sont là. Et l’Arabe qui se dresse devant moi me dit qu’il va fermer. Il faut sortir. Je ne veux plus descendre cette pente si dangereuse. Il est vrai que je regarde une dernière fois la baie et ses lumières, que ce qui monte alors vers moi n’est pas l’espoir de jours meilleurs, mais une indifférence sereine et primitive à tout et à moi-même. Mais il faut briser cette courbe trop molle et trop facile. Et j’ai besoin de ma lucidité. Oui, tout est simple. Ce sont les hommes qui compliquent les choses. Qu’on ne nous raconte pas d’histoires. Qu’on ne nous dise pas du condamné à mort : « Il va payer sa dette à la société », mais : « On va lui couper le cou. » Ça n’a l’air de rien. Mais ça fait une petite différence. Et puis, il y a des gens qui préfèrent regarder leur destin dans les yeux.
Albert Camus (L'envers et l'endroit)
Sagesse (I,X) Non. Il fut gallican, ce siècle, et janséniste ! C'est vers le Moyen Age énorme et délicat Qu'il faudrait que mon cœur en panne naviguât, Loin de nos jours d'esprit charnel et de chair triste. Roi, politicien, moine, artisan, chimiste, Architecte, soldat, médecin, avocat, Quel temps ! Oui, que mon cœur naufragé rembarquât Pour toute cette force ardente, souple, artiste ! Et là que j'eusse part - quelconque, chez les rois Ou bien ailleurs, n'importe, - à la chose vitale, Et que je fusse un saint, actes bons, pensers droits, Haute théologie et solide morale, Guidé par la folie unique de la Croix Sur tes ailes de pierre, ô folle Cathédrale !
Paul Verlaine (Sagesse / Amour / Bonheur)
Je me suis figuré qu’une femme devait faire plus de cas de son âme que de son corps, contre l’usage général qui veut qu’elle permette qu’on l’aime avant d’avouer qu’elle aime, et qu’elle abandonne ainsi le trésor de son coeur avant de consentir à la plus légère prise sur celui de sa beauté. J’ai voulu, oui, voulu absolument tenter de renverser cette marche uniforme ; la nouveauté est ma rage. Ma fantaisie et ma paresse, les seuls dieux dont j’aie jamais encensé les autels, m’ont vainement laissé parcourir le monde, poursuivi par ce bizarre dessein ; rien ne s’offrait à moi. Peut-être je m’explique mal. J’ai eu la singulière idée d’être l’époux d’une femme avant d’être son amant. J’ai voulu voir si réellement il existait une âme assez orgueilleuse pour demeurer fermée lorsque les bras sont ouverts, et livrer la bouche à des baisers muets ; vous concevez que je ne craignais que de trouver cette force à la froideur. Dans toutes les contrées qu’aime le soleil, j’ai cherché les traits les plus capables de révéler qu’une âme ardente y était enfermée : j’ai cherché la beauté dans tout son éclat, cet amour qu’un regard fait naître ; j’ai désiré un visage assez beau pour me faire oublier qu’il était moins beau que l’être invisible qui l’anime ; insensible à tout, j’ai résisté à tout,... excepté à une femme, – à vous, Laurette, qui m’apprenez que je me suis un peu mépris dans mes idées orgueilleuses ; à vous, devant qui je ne voulais soulever le masque qui couvre ici-bas les hommes qu’après être devenu votre époux. – Vous me l’avez arraché, je vous supplie de me pardonner, si j’ai pu vous offenser. ( Le prince )
Alfred de Musset (La nuit vénitienne)
It was around the time of the divorce that all traces of decency vanished, and his dream of being the next great Southern writer was replaced by his desire to be the next published writer. So he started writing these novels set in Small Town Georgia about folks with Good American Values who Fall in Love and then contract Life-Threatening Diseases and Die. I'm serious. And it totally depresses me, but the ladies eat it up. They love my father's books and they love his cable-knit sweaters and they love his bleachy smile and orangey tan. And they have turned him into a bestseller and a total dick. Two of his books have been made into movies and three more are in production, which is where his real money comes from. Hollywood. And, somehow, this extra cash and pseudo-prestige have warped his brain into thinking that I should live in France. For a year.Alone.I don't understand why he couldn't send me to Australia or Ireland or anywhere else where English is the native language.The only French word I know is oui, which means "yes," and only recently did I learn it's spelled o-u-i and not w-e-e. At least the people in my new school speak English.It was founded for pretentious Americans who don't like the company of their own children. I mean, really. Who sends their kid to boarding school? It's so Hogwarts. Only mine doesn't have cute boy wizards or magic candy or flying lessons. Instead,I'm stuck with ninety-nine other students. There are twenty-five people in my entire senior class, as opposed to the six hundred I had back in Atlanta. And I'm studying the same things I studied at Clairemont High except now I'm registered in beginning French. Oh,yeah.Beginning French. No doubt with the freshman.I totally rock.
Stephanie Perkins (Anna and the French Kiss (Anna and the French Kiss, #1))
[...] Un soir nous étions plusieurs ministres à rompre le jeûne au Palais Royal de Fès, en présence de Sa Majesté, tout au début de son règne. A ma gauche Si Mohamed El-Fassi, à ma droite une autre personnalité. Ayant devant moi la soupière, El-Fassi me demanda de le servir. - "Non", lui répondis-je. -"Et pourquoi", dit-il, étonné ? - "Parce que, simplement, tu avais proclamé que la langue Tamazight n'est pas une langue et qu'il n'y avait pas lieu d'avancer son apport sur le plan de notre civilisation". Oui, j'ai dit cela. - "Mais d'abord mon bol , et je raconte!" Écoutons-le : - "A l'époque où j'ai été prisonnier avec d'autres nationalistes, à Aïn-Kardous, j'ai demandé à un fqih berbérisant de m'initier à la langue berbère. Il m'a répondu : "Pourquoi voudrais-tu perdre ton temps pour un jargon méprisé par Dieu lui-même ? Et, continuant : "Le Créateur a donné à chaque peuple une langue mais, à la fin, il a dû se rendre compte que l'un d'entre deux a été oublié. Il trouva la solution en ramassant les restes des langues éparpillées sur le sol, et offrit cette mixture, ne pouvant faire autrement, à ce bon peuple Amazigh". - "On dénonce même Dieu", ai-je rétorqué, furieux. "Mais tu viens de donner la preuve de l'universalité de la langue berbère." - "Universelle!" plaisanta mon autre voisin... "Elle n'est même pas dans les archives". La discussion devient générale, les uns pour, les autres... Sa Majesté, pour mettre fin à toutes nos grandes phrases, posa cette question à El-Fassi : - "Le berbère est-il une langue, oui ou non ?" - "A la réflexion, oui, Majesté; il a ses contes et ses légendes, sa poésie, et ses structures ne peuvent être niées". - "Alors," conclut Sa Majesté, "nous aborderons cette question dans une vingtaine d'années. Contentons-nous, maintenant, de consolider notre unité. (Tifinagh N°1 - Repris de "Le Maroc des potentialités, 1989, p276-280)
Mahjoubi Aherdan (Le Maroc des potentialités)
Vous n’êtes pas très malin, hein? Alors, vous vous imaginez que ce sont les livres "à message" qui peuvent changer un individu? Quand ce sont ceux qui les changent le moins. Non, les livres qui marquent et qui métamorphosent, ce sont les autres, les livres de désir, de plaisir, les livres de génie et surtout les livres de beauté. Tenez, prenons un grand livre de beauté : Voyage au bout de la nuit. Comment ne pas être un autre après l'avoir lu? Eh bien, la majorité des lecteurs réussissent ce tour de force sans difficulté. Ils vous disent après : "Ah oui, Céline, c'est formidable", et puis reviennent à leurs moutons. Evidemment, Céline, c'est un cas extrême, mais je pourrais parler des autres aussi. On n'est jamais le même après avoir lu un livre, fut-il aussi modeste qu'un Léo Malet : ça vous change, un Léo Malet. On ne regarde plus les jeunes filles en imperméable comme avant, quand on a lu un Léo Malet? Ah mais, c'est très important! Modifier le regard : c'est ça, notre grand-oeuvre.
Amélie Nothomb (Hygiène de l'assassin)
Tu viens d'incendier la Bibliothèque ? - Oui. J'ai mis le feu là. - Mais c'est un crime inouï ! Crime commis par toi contre toi-même, infâme ! Mais tu viens de tuer le rayon de ton âme ! C'est ton propre flambeau que tu viens de souffler ! Ce que ta rage impie et folle ose brûler, C'est ton bien, ton trésor, ta dot, ton héritage Le livre, hostile au maître, est à ton avantage. Le livre a toujours pris fait et cause pour toi. Une bibliothèque est un acte de foi Des générations ténébreuses encore Qui rendent dans la nuit témoignage à l'aurore. Quoi! dans ce vénérable amas des vérités, Dans ces chefs-d'oeuvre pleins de foudre et de clartés, Dans ce tombeau des temps devenu répertoire, Dans les siècles, dans l'homme antique, dans l'histoire, Dans le passé, leçon qu'épelle l'avenir, Dans ce qui commença pour ne jamais finir, Dans les poètes! quoi, dans ce gouffre des bibles, Dans le divin monceau des Eschyles terribles, Des Homères, des jobs, debout sur l'horizon, Dans Molière, Voltaire et Kant, dans la raison, Tu jettes, misérable, une torche enflammée ! De tout l'esprit humain tu fais de la fumée ! As-tu donc oublié que ton libérateur, C'est le livre ? Le livre est là sur la hauteur; Il luit; parce qu'il brille et qu'il les illumine, Il détruit l'échafaud, la guerre, la famine Il parle, plus d'esclave et plus de paria. Ouvre un livre. Platon, Milton, Beccaria. Lis ces prophètes, Dante, ou Shakespeare, ou Corneille L'âme immense qu'ils ont en eux, en toi s'éveille ; Ébloui, tu te sens le même homme qu'eux tous ; Tu deviens en lisant grave, pensif et doux ; Tu sens dans ton esprit tous ces grands hommes croître, Ils t'enseignent ainsi que l'aube éclaire un cloître À mesure qu'il plonge en ton coeur plus avant, Leur chaud rayon t'apaise et te fait plus vivant ; Ton âme interrogée est prête à leur répondre ; Tu te reconnais bon, puis meilleur; tu sens fondre, Comme la neige au feu, ton orgueil, tes fureurs, Le mal, les préjugés, les rois, les empereurs ! Car la science en l'homme arrive la première. Puis vient la liberté. Toute cette lumière, C'est à toi comprends donc, et c'est toi qui l'éteins ! Les buts rêvés par toi sont par le livre atteints. Le livre en ta pensée entre, il défait en elle Les liens que l'erreur à la vérité mêle, Car toute conscience est un noeud gordien. Il est ton médecin, ton guide, ton gardien. Ta haine, il la guérit ; ta démence, il te l'ôte. Voilà ce que tu perds, hélas, et par ta faute ! Le livre est ta richesse à toi ! c'est le savoir, Le droit, la vérité, la vertu, le devoir, Le progrès, la raison dissipant tout délire. Et tu détruis cela, toi ! - Je ne sais pas lire.
Victor Hugo
Oui,” the lady said in a slightly dazed voice, “but I cannot give you the emerald silk. That has already been selected by Lady Margaret Mitcham and promised to her.” Ian’s expression took on a look of surprised displeasure. “I’m surprised you allowed her to choose it, madame. It will make her complexion look sallow. Tell her I said so.” He turned and left the shop without the slightest idea of who Lady Margaret Mitcham was. Behind him an assistant came to lift the shimmering emerald silk and take it back to the seamstresses. “Non,” the modiste said, her appreciate gaze on the tall, broad-shouldered man who was bounding into his carriage. “It is to be used for someone else.” “But Lady Mitcham chose it.” With a last wistful glance at the handsome man who obviously appreciated exquisite cloth, she dismissed her assistant’s objection. “Lord Mitcham is an old man with bad eyes; he cannot appreciate the gown I can make from this cloth.” “But what shall I tell Lady Mitcham?” the harassed assistant implored. “Tell her,” her mistress said wryly, “that Monsieur Thornton-no, Lord Kensington-said it would make her complexion sallow.
Judith McNaught (Almost Heaven (Sequels, #3))
J’allais ouvrir la bouche et aborder cette fille , quand quelqu’un me toucha l’épaule. Je me retournai, surpris, et j’aperçus un homme d’aspect ordinaire, ni jeune ni vieux, qui me regardait d’un air triste. — Je voudrais vous parler, dit-il. Je fis une grimace qu’il vit sans doute, car il ajouta : — « C’est important. » Je me levai et le suivis à l’autre bout du bateau : — « Monsieur, reprit-il, quand l’hiver approche avec les froids, la pluie et la neige, votre médecin vous dit chaque jour : « Tenez-vous les pieds bien chauds, gardez-vous des refroidissements, des rhumes, des bronchites, des pleurésies. » Alors vous prenez mille précautions, vous portez de la flanelle, des pardessus épais, des gros souliers, ce qui ne vous empêche pas toujours de passer deux mois au lit. Mais quand revient le printemps avec ses feuilles et ses fleurs, ses brises chaudes et amollissantes, ses exhalaisons des champs qui vous apportent des troubles vagues, des attendrissements sans cause, il n’est personne qui vienne vous dire : « Monsieur, prenez garde à l’amour ! Il est embusqué partout ; il vous guette à tous les coins ; toutes ses ruses sont tendues, toutes ses armes aiguisées, toutes ses perfidies préparées ! Prenez garde à l’amour !… Prenez garde à l’amour ! Il est plus dangereux que le rhume, la bronchite et la pleurésie ! Il ne pardonne pas, et fait commettre à tout le monde des bêtises irréparables. » Oui, monsieur, je dis que, chaque année, le gouvernement devrait faire mettre sur les murs de grandes affiches avec ces mots : « Retour du printemps. Citoyens français, prenez garde à l’amour ; » de même qu’on écrit sur la porte des maisons : « Prenez garde à la peinture ! » — Eh bien, puisque le gouvernement ne le fait pas, moi je le remplace, et je vous dis : « Prenez garde à l’amour ; il est en train de vous pincer, et j’ai le devoir de vous prévenir comme on prévient, en Russie, un passant dont le nez gèle. » Je demeurai stupéfait devant cet étrange particulier, et, prenant un air digne : — « Enfin, monsieur, vous me paraissez vous mêler de ce qui ne vous regarde guère. » Il fit un mouvement brusque, et répondit : — « Oh ! monsieur ! monsieur ! si je m’aperçois qu’un homme va se noyer dans un endroit dangereux, il faut donc le laisser périr ?
Guy de Maupassant
Mais oui, maîtresse... Tenez ! juste au-dessus de nous, voilà le Chemin de saint Jacques (la Voie lactée). Il va de France droit sur l’Espagne. C’est saint Jacques de Galice qui l’a tracé pour montrer sa route au brave Charlemagne lorsqu’il faisait la guerre aux Sarrasins. Plus loin, vous avez le Char des Ames (la Grande Ourse) avec ses quatre essieux resplendissants. Les trois étoiles qui vont devant sont les Trois Bêtes, et cette toute petite contre la troisième c’est le Charretier. Voyez-vous tout autour cette pluie d’étoiles qui tombent ? Ce sont les âmes dont le bon Dieu ne veut pas chez lui... Un peu plus bas, voici le Râteau ou les Trois Rois (Orion). C’est ce qui nous sert d’horloge, à nous autres. Rien qu’en les regardant, je sais maintenant qu’il est minuit passé. Un peu plus bas, toujours vers le midi, brille Jean de Milan, le flambeau des astres (Sirius). Sur cette étoile-là, voici ce que les bergers racontent. Il paraît qu’une nuit Jean de Milan, avec les Trois Rois et la Poussinière (la Pléiade), furent invités à la noce d’une étoile de leurs amies. Poussinière, plus pressée, partit, dit-on, la première, et prit le chemin haut. Regardez-la, là-haut, tout au fond du ciel. Les Trois Rois coupèrent plus bas et la rattrapèrent ; mais ce paresseux de Jean de Milan, qui avait dormi trop tard, resta tout à fait derrière, et furieux, pour les arrêter, leur jeta son bâton. C’est pourquoi les Trois Rois s’appellent aussi le Bâton de Jean de Milan... Mais la plus belle de toutes les étoiles, maîtresse, c’est la nôtre, c’est l’Etoile du Berger, qui nous éclaire à l’aube quand nous sortons le troupeau, et aussi le soir quand nous le rentrons. Nous la nommons encore Maguelonne, la belle Maguelonne qui court après Pierre de Provence (Saturne) et se marie avec lui tous les sept ans
Alphonse Daudet (Lettres de mon moulin)
finalement, éperdu d'amour et au comble de la frénésie érotique, je m'assis dans l'herbe et j'enlevai un de mes souliers en caoutchouc. — Je vais le manger pour toi, si tu veux. Si elle le voulait I Ha! Mais bien sûr qu'elle le voulait, voyons! C'était une vraie petite femme. --- Elle posa son cerceau par terre et s'assit sur ses ta-lons. Je crus voir dans ses yeux une lueur d'estime. Je n'en demandais pas plus. Je pris mon canif et enta-mai le caoutchouc. Elle me regardait faire. — Tu vas le manger cru ? — Oui. J'avalai un morceau, puis un autre. Sous son regard enfin admiratif, je me sentais devenir vraiment un homme. Et j'avais raison. Je venais de faire mon apprentissage. J'entamai le caoutchouc encore plus profondément, soufflant un peu, entre les bouchées, et je continuai ainsi un bon moment, jusqu'à ce qu'une sueur froide me montât au front. Je continuai même un peu au-delà, serrant les dents, luttant contre la nausée, ramassant toutes mes forces pour demeurer sur le terrain, comme il me fallut le faire tant de fois, depuis, dans mon métier d'homme. Je fus très malade, on me transporta à l'hôpital, ma mère sanglotait, Aniela hurlait, les filles de l'atelier geignaient, pendant qu'on me mettait sur un brancard dans l'ambulance. J'étais très fier de moi. Mon amour d'enfant m'inspira vingt ans plus tard mon premier roman Éducation européenne, et aussi certains passages du Grand Vestiaire. Pendant longtemps, à travers mes pérégrinations, j'ai transporté avec moi un soulier d'enfant en caoutchouc, entamé au couteau. J'avais vingt-cinq ans, puis trente, puis quarante, mais le soulier était toujours là, à portée de la main. J'étais toujours prêt à m'y attabler, à donner, une fois de plus, le meilleur de moi-même. Ça ne s'est pas trouvé. Finalement, j'ai abandonné le soulier quelque part derrière moi. On ne vit pas deux fois. (La promesse de l'aube, ch. XI)
Romain Gary (Promise at Dawn)
Généralement il exprimait ses idées par de petites phrases sentencieuses et dites d'une voix douce. Depuis la Révolution, époque à laquelle il attira les regards, le bonhomme bégayait d'une manière fatigante aussitôt qu'il avait à discourir longuement ou à soutenir une discussion. Ce bredouillement, l'incohérence de ses paroles, le flux de mots où il noyait sa pensée, son manque apparent de logique attribués à un défaut d'éducation étaient affectés et seront suffisamment expliqués par quelques événements de cette histoire. D'ailleurs, quatre phrases exactes autant que des formules algébriques lui servaient habituellement à embrasser, à résoudre toutes les difficultés de la vie et du commerce : Je ne sais pas, je ne puis pas, je ne veux pas, nous venons cela. Il ne disait jamais ni oui ni non, et n'écrivait point. Lui parlait-on ? il écoutait froidement, se tenait le menton dans la main droite en appuyant son coude droit sur le revers de la main gauche, et se formait en toute affaire des opinions desquelles il ne revenait point. Il méditait longuement les moindres marchés. Quand, après une savante conversation, son adversaire lui avait livré le secret de ses prétentions en croyant le tenir, il lui répondait : - Je ne puis rien conclure sans avoir consulté ma femme.
Honoré de Balzac
Avec le temps, j'ai simplement aperçu que même ceux qui étaient meilleurs que d'autres ne pouvaient s'empêcher aujourd'hui de tuer ou de laisser tuer parce que c'était dans la logique où ils vivaient, et que nous ne pouvions pas faire un geste en ce monde sans risquer de faire mourir. Oui, j'ai continué d'avoir honte, j'ai appris cela, que nous étions tous dans la peste, et j'ai perdu la paix. Je la cherche encore aujourd'hui, essayant de les comprendre tous et de n'être l'ennemi mortel de personne. Je sais seulement qu'il faut faire ce qu'il faut pour ne plus être un pestiféré et que c'est là ce qui peut, seul, nous faire espérer la paix, ou une bonne mort à son défaut. C'est cela qui peut soulager les hommes et, sinon les sauver, du moins leur faire le moins de mal possible et même parfois un peu de bien. Et c'est pourquoi j'ai décidé de refuser tout ce qui, de près ou de loin, pour de bonnes ou de mauvaises raisons, fait mourir ou justifie qu'on fasse mourir. « C'est pourquoi encore cette épidémie ne m'apprend rien, sinon qu'il faut la combattre à vos côtés. Je sais de science certaine (oui, Rieux, je sais tout de la vie, vous le voyez bien) que chacun la porte en soi, la peste, parce que personne, non, personne au monde n'en est indemne. Et qu'il faut se surveiller sans arrêt pour ne pas être amené, dans une minute de distraction, à respirer dans la figure d'un autre et à lui coller l'infection. Ce qui est naturel, c'est le microbe. Le reste, la santé, l'intégrité, la pureté, si vous voulez, c'est un effet de la volonté et d'une volonté qui ne doit jamais s'arrêter.
Albert Camus (The Plague)
The pressure is on. They've teased me all week, because I've avoided anything that requires ordering. I've made excuses (I'm allergic to beef," "Nothing tastes better than bread," Ravioli is overrated"), but I can't avoid it forever.Monsieur Boutin is working the counter again. I grab a tray and take a deep breath. "Bonjour, uh...soup? Sopa? S'il vous plait?" "Hello" and "please." I've learned the polite words first, in hopes that the French will forgive me for butchering the remainder of their beautiful language. I point to the vat of orangey-red soup. Butternut squash, I think. The smell is extraordinary, like sage and autumn. It's early September, and the weather is still warm. When does fall come to Paris? "Ah! soupe.I mean,oui. Oui!" My cheeks burn. "And,um, the uh-chicken-salad-green-bean thingy?" Monsieur Boutin laughs. It's a jolly, bowl-full-of-jelly, Santa Claus laugh. "Chicken and haricots verts, oui. You know,you may speek Ingleesh to me. I understand eet vairy well." My blush deepends. Of course he'd speak English in an American school. And I've been living on stupid pears and baquettes for five days. He hands me a bowl of soup and a small plate of chicken salad, and my stomach rumbles at the sight of hot food. "Merci," I say. "De rien.You're welcome. And I 'ope you don't skeep meals to avoid me anymore!" He places his hand on his chest, as if brokenhearted. I smile and shake my head no. I can do this. I can do this. I can- "NOW THAT WASN'T SO TERRIBLE, WAS IT, ANNA?" St. Clair hollers from the other side of the cafeteria. I spin around and give him the finger down low, hoping Monsieur Boutin can't see. St. Clair responds by grinning and giving me the British version, the V-sign with his first two fingers. Monsieur Boutin tuts behind me with good nature. I pay for my meal and take the seat next to St. Clair. "Thanks. I forgot how to flip off the English. I'll use the correct hand gesture next time." "My pleasure. Always happy to educate." He's wearing the same clothing as yesterday, jeans and a ratty T-shirt with Napolean's silhouette on it.When I asked him about it,he said Napolean was his hero. "Not because he was a decent bloke, mind you.He was an arse. But he was a short arse,like meself." I wonder if he slept at Ellie's. That's probably why he hasn't changed his clothes. He rides the metro to her college every night, and they hang out there. Rashmi and Mer have been worked up, like maybe Ellie thinks she's too good for them now. "You know,Anna," Rashmi says, "most Parisians understand English. You don't have to be so shy." Yeah.Thanks for pointing that out now.
Stephanie Perkins (Anna and the French Kiss (Anna and the French Kiss, #1))
Qui vous le dit, qu’elle (la vie) ne vous attend pas ? Certes, elle continue, mais elle ne vous oblige pas à suivre le rythme. Vous pouvez bien vous mettre un peu entre parenthèses pour vivre ce deuil… accordez-vous le temps. *** Parce que ҫa me fait plaisir. Parce que je sais aussi que l’entourage peut se montrer très discret dans pareille situation, et que de se changer les idées de temps en temps fait du bien. Parce que je sais que vous aimez la montagne et que vous n’iriez pas toute seule. *** Oui. Si vous perdez une jambe, ҫa se voit, les gens sont conciliants. Et encore, pas tous. Mais quand c’est un morceau de votre cœur qui est arraché, ҫa ne se voit pas de l’extérieur, et c’est au moins aussi douloureux… Ce n’est pas de la faute des gens. Ils ne se fient qu’aux apparences. Il faut gratter pour voir ce qu’il y a au fond. Si vous jetez une grosse pierre dans une mare, elle va faire des remous à la surface. Des gros remous d'abord, qui vont gifler les rives, et puis des remous plus petits, qui vont finir par disparaître. Peu à peu, la surface redevient lisse et paisible. Mais la grosse pierre est quand même au fond. La grosse pierre est quand même au fond. *** La vie s’apparente à la mer. Il y a les bruit des vagues, quand elles s’abattent sur la plage, et puis le silence d’après, quand elles se retirent. Deux mouvement qui se croissent et s’entrecoupent sans discontinuer. L’un est rapide, violent, l’autre est doux et lent. Vous aimeriez vous retirer, dans le même silence des vagues, partir discrètement, vous faire oublier de la vie. Mais d’autres vague arrivent et arriveront encore et toujours. Parce que c’est ҫa la vie… C’est le mouvement, c’est le rythme, le fracas parfois, durant la tempête, et le doux clapotis quand tout est calme. Mais le clapotis quand même Un bord de mer n'est jamais silencieux, jamais. La vie non plus, ni la vôtre, ni la mienne. Il y a les grains de sables exposés aux remous et ceux protégés en haut de la plage. Lesquels envier? Ce n'est pas avec le sable d'en haut, sec et lisse, que l'on construit les châteaux de sable, c'est avec celui qui fraye avec les vagues car ses particules sont coalescentes. Vous arriverez à reconstruire votre château, vous le construirez avec des grains qui vous ressemblent, qui ont aussi connu les déferlantes de la vie, parce qu'avec eux, le ciment est solide.. *** « Tu ne sais jamais à quel point tu es fort jusqu’au jour où être fort reste la seule option. » C’est Bob Marley qui a dit ҫa. *** Manon ne referme pas violemment la carte du restaurant. Elle n’éprouve pas le besoin qu’il lui lise le menu pour qu’elle ne voie pas le prix, et elle trouvera égal que chaque bouchée vaille cinq euros. Manon profite de la vie. Elle accepte l’invitation avec simplicité. Elle défend la place des femmes sans être une féministe acharnée et cela ne lui viendrait même pas à l’idée de payer sa part. D’abord, parce qu’elle sait que Paul s’en offusquerait, ensuite, parce qu’elle aime ces petites marques de galanterie, qu’elle regrette de voir disparaître avec l’évolution d’une société en pertes de repères.
Agnès Ledig (Juste avant le bonheur)
« Norbert de Varenne parlait d’une voix claire, mais retenue, qui aurait sonné dans le silence de la nuit s’il l’avait laissée s’échapper. Il semblait surexcité et triste, d’une de ces tristesses qui tombent parfois sur les âmes et les rendent vibrantes comme la terre sous la gelée. Il reprit : « Qu’importe, d’ailleurs, un peu plus ou un peu moins de génie, puisque tout doit finir ! » Et il se tut. Duroy, qui se sentait le cœur gai, ce soir-là, dit, en souriant : « Vous avez du noir, aujourd’hui, cher maître. » Le poète répondit. « J’en ai toujours, mon enfant, et vous en aurez autant que moi dans quelques années. La vie est une côte. Tant qu’on monte, on regarde le sommet, et on se sent heureux ; mais, lorsqu’on arrive en haut, on aperçoit tout d’un coup la descente, et la fin qui est la mort. Ça va lentement quand on monte, mais ça va vite quand on descend. À votre âge, on est joyeux. On espère tant de choses, qui n’arrivent jamais d’ailleurs. Au mien, on n’attend plus rien... que la mort. » Duroy se mit à rire : « Bigre, vous me donnez froid dans le dos. » Norbert de Varenne reprit : « Non, vous ne me comprenez pas aujourd’hui, mais vous vous rappellerez plus tard ce que je vous dis en ce moment. » « Il arrive un jour, voyez- vous, et il arrive de bonne heure pour beaucoup, où c’est fini de rire, comme on dit, parce que derrière tout ce qu’on regarde, c’est la mort qu’on aperçoit. » « Oh ! vous ne comprenez même pas ce mot-là, vous, la mort. À votre âge, ça ne signifie rien. Au mien, il est terrible. » « Oui, on le comprend tout d’un coup, on ne sait pas pourquoi ni à propos de quoi, et alors tout change d’aspect, dans la vie. Moi, depuis quinze ans, je la sens qui me travaille comme si je portais en moi une bête rongeuse. Je l’ai sentie peu à peu, mois par mois, heure par heure, me dégrader ainsi qu’une maison qui s’écroule. Elle m’a défiguré si complètement que je ne me reconnais pas. Je n’ai plus rien de moi, de moi l’homme radieux, frais et fort que j’étais à trente ans. Je l’ai vue teindre en blanc mes cheveux noirs, et avec quelle lenteur savante et méchante ! Elle m’a pris ma peau ferme, mes muscles, mes dents, tout mon corps de jadis, ne me laissant qu’une âme désespérée qu’elle enlèvera bientôt aussi. » « Oui, elle m’a émietté, la gueuse, elle a accompli doucement et terriblement la longue destruction de mon être, seconde par seconde. Et maintenant je me sens mourir en tout ce que je fais. Chaque pas m’approche d’elle, chaque mouvement, chaque souffle hâte son odieuse besogne. Respirer, dormir, boire, manger, travailler, rêver, tout ce que nous faisons, c’est mourir. Vivre enfin, c’est mourir ! » » (de « Bel-Ami » par Guy de Maupassant)
Guy de Maupassant