Ombre Quotes

We've searched our database for all the quotes and captions related to Ombre. Here they are! All 100 of them:

N'oublie jamais, celui qui croit savoir n'apprend plus.
Pierre Bottero (Ellana (Le Pacte des MarchOmbres, #1))
Il est des petites choses que l'on laisse derrière soi, des moments de vie ancrés dans la poussière du temps. On peut tenter de les ignorer, mais ces petits riens mis bout à bout forment une chaîne qui vous raccroche au passé.
Marc Levy (Le Voleur d'ombres)
Mon père disait qu'il ne faut jamais comparer les gens, chaque personne est différente, l'important est de trouver la différence qui vous convient le mieux. Cléa était ma différence.
Marc Levy (Le Voleur d'ombres)
Si l'enfant que tu étais rencontrait l'homme que tu es devenu, crois-tu qu'ils s'entendraient bien ensemble, qu'ils pourraient être complices ?
Marc Levy (Le Voleur d'ombres)
- Que devient une étoile qui meurt ? - Un rêve qui vit.
Pierre Bottero (Ellana (Le Pacte des MarchOmbres, #1))
Il y a deux réponses à cette question, comme à toutes les questions : celle du poète et celle du savant. Laquelle veux-tu en premier ?
Pierre Bottero (Ellana (Le Pacte des MarchOmbres, #1))
La liberté n'induit pas l'égoïsme et il n'y a pas d'homme plus libre que celui qui agit parce qu'il pense ses actes justes.
Pierre Bottero (Ellana, l'Envol (Le Pacte des MarchOmbres, #2))
C'est drôlement dangereux de s'attacher à quelqu'un. C'est incroyable ce que ça peut faire mal. Rien que la peur de perdre l'autre est douloureuse.
Marc Levy (Le Voleur d'ombres)
- Les hommes sont-ils capables de voler? - La réponse du...savant est...non. - Et celle du poète? - Oui. Oui les hommes sont capables de voler.
Pierre Bottero (Ellana, l'Envol (Le Pacte des MarchOmbres, #2))
- Que fait le marchombre, jeune apprenti ? - Il chevauche le vent, parle à la nuit et courtise les étoiles.
Pierre Bottero (Ellana (Le Pacte des MarchOmbres, #1))
Les amis sont parfois comme des ombres. Lorsque vous marchez dans la lumière, ils vous suivent. Et quand vous tombez dans les ténèbres, ils vous quittent.
Mouloud Benzadi
Les mots sont des armes, les mots sont des dons, les mots ne se gaspillent pas.
Pierre Bottero (Ellana (Le Pacte des MarchOmbres, #1))
- A qui la nuit fait-elle peur ? - A ceux qui attendent le jour pour voir.
Pierre Bottero (Ellana (Le Pacte des MarchOmbres, #1))
Tout parle à qui sait lire, voir et écouter.
Pierre Bottero (Ellana (Le Pacte des MarchOmbres, #1))
Le doute est une force. Une vraie et belle force. Veille simplement qu'elle te pousse toujours en avant.
Pierre Bottero (Ellana (Le Pacte des MarchOmbres, #1))
- Que devient une larme qui se brise ? - Une poussière d'étoile.
Pierre Bottero (Ellana (Le Pacte des MarchOmbres, #1))
Elle était marchombre. Libre ou enchaînée. Valide ou blessée. Jeune ou vieille. Elle était marchombre.
Pierre Bottero (Ellana, l'Envol (Le Pacte des MarchOmbres, #2))
Adieu, soleil ! s'écria-t-il. Disparais, astre radieux ! Couche-toi sous cette mer libre, et laisse une nuit de six mois étendre ses ombres sur mon nouveau domaine !
Jules Verne (20,000 Leagues Under the Sea)
C'est ça être un ami, non ? Savoir deviner quand l'autre vous dit le contraire de ce qu'il pense au fond de lui.
Marc Levy (Le Voleur d'ombres)
Le seul monde qui mérite d'être conquis est celui que délimite les frontières de notre corps et celles de notre esprit. L'autre monde, celui qui s'étend autour de nous, n'a pas besoin de maître.
Pierre Bottero (Ellana, l'Envol (Le Pacte des MarchOmbres, #2))
Faut pas s'attacher aux autres, c'est trop risqué.
Marc Levy (Le Voleur d'ombres)
Il paraît que ce matin-là, sur une digue, la lanterne d'un petit phare abandonné s'est remise à tourner, c'est l'ombre d'un souvenir qui me l'a raconté.
Marc Levy (Le Voleur d'ombres)
«Pensavo ai peccati». Una risata impalpabile si agitò nelle ombre gettate dalle lanterne a olio sulle pietre lucide della strada. «Qual è il tuo, allora? Paura, oppure orgoglio?» Lei sentì suo malgrado una risata premerle le labbra. «La vanità», ammise in tono quasi allegro.
Virginia De Winter (L'Ordine della spada (Black Friars, #1))
Dans le fond des forêts votre image me suit. La lumière du jour, les ombres de la nuit, Tout retrace à mes yeux les charmes que j'évite. Tout vous livre à l'envi le rebelle Hippolyte.
Jean Racine (Phèdre)
Je sentis inconsciemment que tu mènes une double vie, une vie dont une face claire est franchement tournée vers le monde, tandis que l'autre, plongée dans l'ombre, n'est connue que de toi seul. Cette profonde dualité, le secret de ton existence
Stefan Zweig (Letter from an Unknown Woman: The Fowler Snared)
- On approche, affirma Oukilip. - Nous approchons depuis que nous nous sommes mis en route, rétorque Pilipip. Ta remarque est aussi mal formulée qu'inutile.
Pierre Bottero (Ellana (Le Pacte des MarchOmbres, #1))
La réalité a souvent deux visages, comme les questions ont deux réponses.
Pierre Bottero (Ellana, l'Envol (Le Pacte des MarchOmbres, #2))
Jusqu'où faut-il s'enfuir pour guérir une absence? Jusqu'où faut-il s'enfuir pour échapper à sa douleur, à son ombre, à sa vie?
Guillaume Musso (Je reviens te chercher)
Tu es mon voleur d'ombre, où que tu sois, je penserai toujours à toi.
Marc Levy (Le Voleur d'ombres)
Je me suis rendu compte que les lieux aussi avaient des ombres. Les souvenirs rôdent et vous rendent nostalgique dès que vous vous en approchez trop près.
Marc Levy (Le Voleur d'ombres)
(Cyrano, à Roxane, se faisant passer pour Christian sous le couvert de la nuit) : Moi je ne suis qu'une ombre et vous qu'une clarté!
Edmond Rostand (Cyrano de Bergerac)
Tutto passa. Passano le sofferenze e i dolori, passano il sangue, la fame, la pestilenza. La spada sparirà, le stelle invece resteranno, e ci saranno, le stelle, anche quando dalla terra saranno scomparse le ombre persino dei nostri corpi e delle nostre opere. Non c'è uomo che non lo sappia. Ma perché allora non vogliamo rivolgere lo sguardo alle stelle? Perché?
Mikhail Bulgakov (The White Guard)
J'ai tant rêvé de toi que tu perds ta réalité. Est-il encore temps d'atteindre ce corps vivant et de baiser sur cette bouche la naissance de la voix qui m'est chère? J'ai tant rêvé de toi que mes bras habitués en étreignant ton ombre à se croiser sur ma poitrine ne se plieraient pas au contour de ton corps, peut-être. Et que, devant l'apparence réelle de ce qui me hante et me gouverne depuis des jours et des années, je deviendrais une ombre sans doute. O balances sentimentales.
Robert Desnos (The Voice of Robert Desnos: Selected Poems)
Et ces deux âmes, sœurs tragiques, s'envolèrent ensemble, l'ombre de l'une mêlée à la lumière de l'autre.
Victor Hugo (Ninety-Three)
Crédule enfant, à quoi bon ces vains efforts pour saisir une fugitive apparence? L'objet de ton désir n'existe pas! ... Cette ombre que tu vois, c'est le reflet de ton image.
Ovid (Les Métamorphoses)
A l'adolescence, on rêve du jour où l'on quittera ses parents, un autre jour ce sont vos parents qui vous quittent. Alors, on ne rêve plus qu'à pouvoir redevenir, ne serait-ce qu'un instant, l'enfant qui vivait sous leur toit, les prendre dans vos bras, leur dire sans pudeur qu'on les aime, se serrer contre eux pour qu'ils vous rassurent encore une fois.
Marc Levy (Le Voleur d'ombres)
Le mal existe, mais pas sans le bien, comme l'ombre existe, mais pas sans la lumière. Evil exists, but not without the good, as the shadow exists, but not without the light. (III, 3)
Alfred de Musset (Lorenzaccio (Classiques Larousse))
- Devenir la meilleure au monde ne te semble pas un objectif suffisant ? - Non, parce qu'il est accessible et marque donc une fin, alors que la voie des marchombres est infinie. Si je cherche à devenir meilleure que moi-même, je ne m'arrêterai jamais.
Pierre Bottero (Ellana (Le Pacte des MarchOmbres, #1))
Minne, pâle comme une nuit de lune, se réchauffe, un peu blessée, à ce feu de couleurs, et parfois, toute nue au soleil, un miroir à la main, cherche en vain, à travers son corps mince, l'ombre plus noire de son squelette élégant.
Colette (L'ingénue libertine)
On peut presque tout faire sans lumière sauf écrire. Ecrire demande des lueurs. Vivre se suffit d’ombre, lire exige la clarté. Fast alles kann man ohne Licht tun, außer Schreiben. Zum Schreiben ist Licht nötig. Zum Leben genügt Dunkelheit; Lesen braucht Helligkeit.
Michel Serres
Tutto passa. Le sofferenze, i tormenti, il sangue, la fame e la pestilenza. La spada sparirà, e le stelle invece rimarranno, quando anche le ombre dei nostri corpi e delle nostre azioni più non saranno sulla terra. Non esiste uomo che non lo sappia. Perché allora non vogliamo rivolgere il nostro sguardo alle stelle?
Mikhail Bulgakov
L'amour commence, on voudrait rester pour celle qu'on aime l'inconnu qu'elle peut aimer mais on a besoin d'elle, on a besoin de toucher moins son corps que son attention, son coeur.
Marcel Proust (À l'ombre des jeunes filles en fleurs; Troisième partie)
Les enfants qui s'aiment s'embrassent debout Contre les portes de la nuit Et les passants qui passent les désignent du doigt Mais les enfants qui s'aiment Ne sont là pour personne Et c'est seulement leur ombre Qui tremble dans la nuit Excitant la rage des passants Leur rage, leur mépris, leurs rires et leur envie Les enfants qui s'aiment ne sont là pour personne Ils sont ailleurs bien plus loin que la nuit Bien plus haut que le jour Dans l'éblouissante clarté de leur premier amour
Jacques Prévert (Paroles)
«Abbiamo sbagliato. Ma non puoi passare la vita aspettando di essere aiutato, guidato, o raccolto, se cadi. Perché provvedere a se stessi è una scelta e, mi dispiace, Marco, ma ci si salva da soli».
Bianca Marconero (Albion: Ombre)
L'amour consiste à ouvrir des portes et des fenêtres, pas à bâtir des prisons.
Pierre Bottero (Ellana, l'Envol (Le Pacte des MarchOmbres, #2))
Dix rêves pour un marchombre : Se glisser derrière l’ombre de la lune. Rêver le vent. Chevaucher la brume. Découvrir la frontière absolue. La franchir. D’une phrase, lier la Terre aux étoiles. Danser sur ce lien. Capter la lumière. Vivre l’ombre. Tendre vers l’harmonie. Toujours.
Pierre Bottero (Ellana (Le Pacte des MarchOmbres, #1))
Je suis moi et j'ai l'intention de poursuivre mon chemin, où qu'il me mène.
Pierre Bottero (Ellana (Le Pacte des MarchOmbres, #1))
Les parents ont tout oublié, ce n'est pas de leur faute, ils ont juste vieilli.
Marc Levy (Le Voleur d'ombres)
- Que dit le loup quand il hurle ? - Joie, force et solitude.
Pierre Bottero (Ellana (Le Pacte des MarchOmbres, #1))
Aimer est l'un des plus beau choix qui s'offre à un homme. Ou à une femme. Et l'un des plus difficiles.
Pierre Bottero (Ellana, l'Envol (Le Pacte des MarchOmbres, #2))
Comprendre n'est pas réagir mais ne faire qu'un.
Pierre Bottero (Ellana, la Prophétie (Le Pacte des MarchOmbres, #3))
J'ai tout donné au soleil. Tout sauf mon ombre
Guillaume Apollinaire (Alcools)
Les gens ne font déjà pas attention aux autres, alors à leurs ombres...
Marc Levy (Le Voleur d'ombres)
À ceux qui ignorent, enseignez-leur [...] Le coupable n'est pas celui qui y fait le péché, mais celui qui y a fait l'ombre.
Victor Hugo (Les Misérables)
Tu marcheras, j'irai dans l'ombre à ton côté : je serai ton esprit, tu seras ma beauté.
Edmond Rostand (Cyrano de Bergerac)
Faut-il absolument voir les choses pour quelles existent ?
Pierre Bottero (Ellana, l'Envol (Le Pacte des MarchOmbres, #2))
La vraie liberté ne consiste pas à faire ce qu'on veut, mais ce qu'on doit.
Pierre Bottero (Ellana (Le Pacte des MarchOmbres, #1))
- Nous allons nous quitter maintenant. Tu vas descendre d'un coté, moi de l'autre et si nos êtres demeurent à jamais liés, nos présents désormais divergent. - Non, hoqueta Ellana, pas maintenant. Demain. Plus tard. Il secoua la tête. - Quel autre moment plus beau, plus favorable choisir ? Tu es au sommet Ellana. Offre-moi le bonheur de te voir t'envoler. Il ferma les yeux une seconde. - S'il te plaît. Un murmure. Qui perça le cœur d'Ellana. Elle le caressa du regard une dernière fois, lui sourit comme on fait une promesse et de détourna. Il ne pleura que lorsqu'elle fut loin.
Pierre Bottero (Ellana, l'Envol (Le Pacte des MarchOmbres, #2))
Attorno a noi ci sono colori che prima non avevo mai notato. Il blu dei pavimenti. L’azzurro degli infissi. Il giallo ocra nelle ombre. Le sfumature viola sui soffitti, e dentro agli occhi della gente. Gli aloni verdi dei nostri destini. E le sbarre: all’improvviso sono dappertutto. Sulle porte, alle finestre, tra i nostri comuni pensieri. Il vecchio frenocomio non mi era mai sembrato tanto vivo, e presente, come da quando abbiamo ucciso il suo passato. Prima, gli echi delle sue storie erano molto più forti. Adesso, le nostre vi si sono sovrapposte. Difficile stabilire a chi appartengano le grida che si odono di notte. Mi chiedo se forse non siamo tutti connessi – noi, che restiamo, e coloro che hanno perso l’occasione per andare – nel nostro sentirci dimenticati da chi amiamo. Ma forse è solo quello che succede in ogni parte della terra. In fondo, siamo tutti prigionieri di qualcosa. Di una stanza. Di noi stessi. Non c’è peggior luogo di reclusione di un cuore abbandonato. E non c’è peggiore abbandono di quello di chi si abbandona da solo.
Sara Zelda Mazzini (I Dissidenti)
- Que deviennent les rêves qui se brisent ? - les rêves ne se brisent pas. - Que deviennent les rêves qui se brisent ? - Le terreau des rêves à venir.
Pierre Bottero (Ellana (Le Pacte des MarchOmbres, #1))
Il y a une différence énorme entre celui qui cherche à se dépasser et celui qui veut être le meilleure. Le premier travaille sur lui le second par rapport aux autres.
Pierre Bottero (Ellana, l'Envol (Le Pacte des MarchOmbres, #2))
Je croyais voir des choses invisibles aux yeux des autres, j'étais encore plus aveugle qu'eux.
Marc Levy (Le Voleur d'ombres)
Il n'y a pas que les mots qui permettent d'entendre ce que l'autre n'arrive pas à formuler.
Marc Levy (Le Voleur d'ombres)
Le seul monde qui mérite d'être conquis est celui que délimitent les frontières de notre corps et celles de notre esprit. L'autre monde, celui qui s'étend autour de nous, n'a pas besoin de maître.
Pierre Bottero (Ellana (Le Pacte des MarchOmbres, #1))
que ferais-je sans ce monde que ferais-je sans ce monde sans visage sans questions où être ne dure qu'un instant où chaque instant verse dans le vide dans l'oubli d'avoir été sans cette onde où à la fin corps et ombre ensemble s'engloutissent que ferais-je sans ce silence gouffre des murmures haletant furieux vers le secours vers l'amour sans ce ciel qui s'élève sur la poussieère de ses lests que ferais-je je ferais comme hier comme aujourd'hui regardant par mon hublot si je ne suis pas seul à errer et à virer loin de toute vie dans un espace pantin sans voix parmi les voix enfermées avec moi Translation... what would I do without this world what would I do without this world faceless incurious where to be lasts but an instant where every instant spills in the void the ignorance of having been without this wave where in the end body and shadow together are engulfed what would I do without this silence where the murmurs die the pantings the frenzies towards succour towards love without this sky that soars above its ballast dust what would I do what I did yesterday and the day before peering out of my deadlight looking for another wandering like me eddying far from all the living in a convulsive space among the voices voiceless that throng my hiddenness
Samuel Beckett (Collected Poems in English and French)
«Io amo tutto di te, Emma. Amo il modo in cui riconosco il rumore dei tuoi passi in corridoio fuori da camera mia anche quando non sapevo che stessi arrivando. Nessun altro cammina, respira o si muove come fai tu. Amo come trattieni il fiato quando dormi, come se i sogni ti sorprendessero. Amo il modo in cui, quando siamo insieme in spiaggia, le nostre ombre si fondono in un’unica persona. Amo quando mi scrivi sulla pelle, facendomi capire meglio di quanto capirei se uno mi gridasse nell’orecchio. Non volevo amarti così. Amarti così è la peggiore idea del mondo. Ma non ci posso fare niente. E, credimi, io ci ho provato.»
Cassandra Clare (Lady Midnight (The Dark Artifices, #1))
Et puis le beau rayon s'arrêtait à la surface du fleuve, s'y réfléchissait, jouait un instant, sur des nénufars blancs, des campanules bleues, asiles parfumés et flottants d'une myriade d'insectes dont les corselets diaprés chatoyaient comme autant de rubis et d'émeraudes. Enfin il s'éteignait comme à regret, le beau rayon, en laissant sur la surface du fleuve une éblouissante auréole qui contrastait avec les ombres vertes et transparentes, projetées par l'épaisseur des arbres de la rive.
Eugène Sue (Atar-Gull)
Мечтите са достатъчни, за да заместят всичко, от което тялото е лишено.
Pascal Quignard (Les Ombres errantes)
Certaines expériences doivent être vécues, et non racontées, pour que la courbe soit harmonieuse.
Pierre Bottero (Ellana, l'Envol (Le Pacte des MarchOmbres, #2))
Tout le grand charme poignant de la vie vient peut-être de la certitude absolue de la mort. Si les choses devaient durer, elles nous sembleraient indignes d'attachement.
Isabelle Eberhardt
È difficile trovare una persona capace di rispettare questo silenzio. Rispettarlo. Ma anche riempirlo. Non lasciarlo alle ombre . Perché il silenzio è l'acqua in cui nuotano. Mi sa che con gli anni accumuliamo facce, angolazioni, caratteri. Con la vita diventiamo poligoni. Il dolore crea buchi nella trasmissione della memoria. Poi ognuno li riempie come può.
Zerocalcare (Dimentica il mio nome)
In un altro tempo io ero il falco e vivevo di giorno: della vita vedevo le luci. Lui era il lupo e viveva di notte: della vita vedeva le ombre. Io ero sempre in ritardo, mentre lui correva alla velocità del suono. Com’è logico supporre, non ci saremmo mai potuti incontrare, se non si fosse creato uno squarcio nel tempo per cui ci trovammo nello stesso luogo nell’istante in cui io non ero ancora un falco, e lui aveva già smesso di essere un lupo. Per ventiquattro ore appena sovvertimmo l’ordine del tempo, finché il giorno divenne notte e la notte divenne giorno, e il falco vide attraverso le ombre, senza esserne aggredito, e il lupo guardò verso la luce, senza esserne accecato. Poi io mi rituffai nella lentezza dei miei giorni, e lui riprese a correre nella frenesia delle sue notti. E ora vorrei non desiderare di ricondurlo dentro al mondo insieme a me. Vorrei non osservare ogni suo gesto segreto cercando di capire se posso accettare quella segretezza dentro la mia vita, e conoscere già la risposta. Vorrei non provare vergogna di me stessa al pensiero che lui non mi avrebbe ancora chiesto niente di tutto questo. Mi fa rabbia la sua lucida follia, che sottintende un coraggio più grande del mio. Ci vuole coraggio per essere pazzi, perché il mondo non ce lo permette.
Sara Zelda Mazzini (I Dissidenti)
Rien n'est jamais acquis à l'homme Ni sa force Ni sa faiblesse ni son coeur Et quand il croit Ouvrir ses bras son ombre est celle d'une croix Et quand il croit serrer son bonheur il le broie Sa vie est un étrange et douloureux divorce Il n'y a pas d'amour heureux Sa vie Elle ressemble à ces soldats sans armes Qu'on avait habillés pour un autre destin A quoi peut leur servir de se lever matin Eux qu'on retrouve au soir désoeuvrés incertains Dites ces mots Ma vie Et retenez vos larmes Il n'y a pas d'amour heureux Mon bel amour mon cher amour ma déchirure Je te porte dans moi comme un oiseau blessé Et ceux-là sans savoir nous regardent passer Répétant après moi les mots que j'ai tressés Et qui pour tes grands yeux tout aussitôt moururent Il n'y a pas d'amour heureux Le temps d'apprendre à vivre il est déjà trop tard Que pleurent dans la nuit nos coeurs à l'unisson Ce qu'il faut de malheur pour la moindre chanson Ce qu'il faut de regrets pour payer un frisson Ce qu'il faut de sanglots pour un air de guitare Il n'y a pas d'amour heureux Il n'y a pas d'amour qui ne soit à douleur Il n'y a pas d'amour dont on ne soit meurtri Il n'y a pas d'amour dont on ne soit flétri Et pas plus que de toi l'amour de la patrie Il n'y a pas d'amour qui ne vive de pleurs Il n'y a pas d'amour heureux Mais c'est notre amour à tous les deux
Louis Aragon (La Diane française: En Étrange Pays dans mon pays lui-même)
INNO ALLA DONNA - A. Merini Stupenda immacolata fortuna per te tutte le creature del regno si sono aperte e tu sei diventata la regina delle nostre ombre per te gli uomini hanno preso innumerevoli voli creato l’alveare del pensiero per te donna è sorto il mormorio dell’acqua unica grazia e tremi per i tuoi incantesimi che sono nelle tue mani e tu hai un sogno per ogni estate un figlio per ogni pianto un sospetto d’amore per ogni capello ora sei donna tutto un perdono e così come vi abita il pensiero divino fiorirà in segreto attorniato dalla tua grazia.
Alda Merini
Je t'ai vu en companie de cet homme, et le regard que tu lui portais était celui que j'aurais rêvé voir dans tes yeux alors que tu me regardais. Il avait l'air si grand à tes côtés, et moi si petit dans cette allée. Si j'avais pu être cet homme, je t'aurais tout donné, mais je n'étais que moi, l'ombre de celui que tu avais aimé alors que nous étions enfants, l'ombre de l'adulte que j'étais devenu.
Marc Levy (Le Voleur d'ombres)
L'anémone et l'ancolie Ont poussé dans le jardin Où dort la mélancolie Entre l'amour et le dédain Il y vient aussi nos ombres Que la nuit dissipera Le soleil qui les rend sombres Avec elles disparaîtra Les déités des eaux vives Laissent couler leurs cheveux Passe il faut que tu poursuives Cette belle ombre que tu veux
Guillaume Apollinaire (Alcools)
A qui écris-tu? -A toi. En fait, je ne t'écris pas vraiment, j'écris ce que j'ai envie de faire avec toi... Il y avait des feuilles partout. Autour d'elle, à ses pieds, sur le lit. J'en ai pris une au hasard: "...Pique-niquer, faire la sieste au bord d'une rivière, manger des pêches, des crevettes, des croissants, du riz gluant, nager, danser, m'acheter des chaussures, de la lingerie, du parfum, lire le journal, lécher les vitrines, prendre le métro, surveiller l'heure, te pousser quand tu prends toute la place, étendre le linge, aller à l'Opéra, faire des barbecues, râler parce que tu as oublié le charbon, me laver les dents en même temps que toi, t'acheter des caleçons, tondre la pelouse, lire le journal par-dessus ton épaule, t'empêcher de manger trop de cacahuètes, visiter les caves de la Loire, et celles de la Hunter Valley, faire l'idiote, jacasser, cueillir des mûres, cuisiner, jardiner, te réveiller encore parce que tu ronfles, aller au zoo, aux puces, à Paris, à Londres, te chanter des chansons, arrêter de fumer, te demander de me couper les ongles, acheter de la vaisselle, des bêtises, des choses qui ne servent à rien, manger des glaces, regarder les gens, te battre aux échecs, écouter du jazz, du reggae, danser le mambo et le cha-cha-cha, m'ennuyer, faire des caprices, bouder, rire, t'entortiller autour de mon petit doigt, chercher une maison avec vue sur les vaches, remplir d'indécents Caddie, repeindre un plafond, coudre des rideaux, rester des heures à table à discuter avec des gens intéressants, te tenir par la barbichette, te couper les cheveux, enlever les mauvaises herbes, laver la voiture, voir la mer, t'appeler encore, te dire des mots crus, apprendre à tricoter, te tricoter une écharpe, défaire cette horreur, recueillir des chats, des chiens, des perroquets, des éléphants, louer des bicyclettes, ne pas s'en servir, rester dans un hamac, boire des margaritas à l'ombre, tricher, apprendre à me servir d'un fer à repasser, jeter le fer à repasser par la fenêtre, chanter sous la pluie, fuire les touristes, m'enivrer, te dire toute la vérité, me souvenir que toute vérité n'est pas bonne à dire, t'écouter, te donner la main, récupérer mon fer à repasser, écouter les paroles des chansons, mettre le réveil, oublier nos valises, m'arrêter de courir, descendre les poubelles, te demander si tu m'aimes toujours, discuter avec la voisine, te raconter mon enfance, faire des mouillettes, des étiquettes pour les pots de confiture..." Et ça continuais comme ça pendant des pages et des pages...
Anna Gavalda (Someone I Loved (Je l'aimais))
Ci sono cose che si perdono e non tornano indietro; non si possono riavere mai più, se non nella carta carbone della memoria. Ci sono cose a cui sembra impossibile rassegnarsi ma a cui rassegnarsi è inevitabile. Lo scorrere dei giorni leviga il dolore ma non lo consuma: quello che il tempo si porta via è andato, e poi si resta con un qualcosa di freddo e duro, un souvenir che non si perde mai. Un piccolo bassotto di porcellana delle White Mountains. Una marionetta del teatro delle ombre di Bali. E guarda: un calzascarpe d'avorio di un hotel a quattro stelle di Zurigo. E qua, come un sasso che porto ovunque, c'è un pezzetto di cuore altrui che ho conservato da un vecchio viaggio.
Peter Cameron (The Weekend)
Dans la plaine rase, sous la nuit sans étoiles, d'une obscurité et d'une épaisseur d'encre, un homme suivait seul la grande route de Marchiennes à Montsou, dix kilomètres de pavé coupant tout droit, à travers les champs de betteraves. Devant lui, il ne voyait même pas le sol noir, et il n'avait la sensation de l'immense horizon plat que par les souffles du vent de mars, des rafales larges comme sur une mer, glacées d'avoir balayé des lieues de marais et de terres nues. Aucune ombre d'arbre ne tachait le ciel, le pavé se déroulait avec la rectitude d'une jetée, au milieu de l'embrun aveuglant des ténèbres.
Émile Zola (Germinal)
J'ai écouté le sermon du prêtre qui officiait devant la tombe de ma mère. On ne perd jamais ses parents, même après leur mort ils vivent encore en vous. Ceux qui vous ont conçu, qui vous ont donné tout cet amour afin que vous surviviez ne peuvent pas disparaître. Le prêtre avait raison, mais l'idée de savoir qu'il n'est plus d'endroit dans le monde où ils respirent, que vous n'entendrez plus leur voix, que les volets de votre maison d'enfance seront clos à jamais, vous plonge dans une solitude que même Dieu n'avait pu concevoir.
Marc Levy (Le Voleur d'ombres)
Le rythme d'une phrase et sa continuité avec ce qui la précède sont aussi important que son contenu.
Pierre Bottero (Ellana, l'Envol (Le Pacte des MarchOmbres, #2))
Dialogo tra Levi Matteo e Satana (il mago Woland). "Se vieni da me, perché non mi hai salutato, ex pubblicano?", replico Woland severo. "Perché non voglio che tu stia in salute", rispose brusco il nuovo venuto. "Ma dovrai rassegnarti a questo", replicò Woland e un sorriso increspò la sua bocca, "sei appena apparso sul tetto e già hai fatto una sciocchezza e ti dirò quale: è il tuo tono. Hai pronunciato le parole come se non riconoscessi le tenebre e il male. Sii tanto cortese da riflettere su questa domanda: che cosa sarebbe il tuo bene se non ci fosse il male, e come apparirebbe la terra se non ci fossero le ombre? Le ombre nascono dagli oggetti e dalle persone. Ecco l'ombra della mia spada. Ma ci sono le ombre degli alberi e degli esseri viventi. Non vorrai per caso sbucciare tutto il globo terrestre buttando via tutti gli alberi e tutto ciò che è vivo per godere della tua fantasia della nuda luce? Sei uno sciocco." (Il maestro e Margherita)
Mikhail Bulgakov
Le monde cessa aussitôt d’être mot pour se faire peau. L’ombre blême des moustiquaires, le clapotis de la pluie, les lointaines rumeurs des jardins et de la ville, rien de tout cela n’existait plus pour Ophélie. Emma seule chose dont elle avait une perception aiguë, c’etait Thorn et elle, leurs mains défaisant l’une après l’autre chaque retenue, chaque appréhension, chaque timidité
Christelle Dabos (La Mémoire de Babel (La Passe-Miroir, #3))
Les journées qui s'écoulent, les gens que tu rencontres, les expériences auxquelles tu es confrontée forment ce qu'on appelle une vie. Ta vie. Et des vies, Lahira, tu n'en vivras qu'une. C'est à toi de la prendre en main, de lui donner les couleurs que tu aimes et la direction dont tu rêves. A toi et à personne d'autre.
Pierre Bottero (Ellana, l'Envol (Le Pacte des MarchOmbres, #2))
Stop. J'en suis sorti. Des souvenirs. Du passé. Mais tôt ou tard les choses que tu as laissé derrière toi te rattrapent. Et les choses les plus simples, quand tu es amoureux, te semblent les plus belles. Parce que leur simplicité n'a pas d'égal. Et j'ai envie de crier. Dans ce silence qui fait mal. Stop. Laisse tomber. Reprends-toi. Voilà. Fermé. A double tour. Au fond du cœur, bien au fond. Dans ce jardin. Quelques fleurs, un peu d'ombre et puis la douleur. Mets-les là, cache les bien surtout, là où personne ne peut les voir. Là où toi tu ne peux pas les voir.
Federico Moccia (Ho voglia di te (Tre metri sopra il cielo #2))
ah ! tu m'as appris à comprendre bien des choses ! le visage d'une jeune fille, d'une femme, est forcément pour un homme un objet extrêmement variable ; le plus souvent, il n'est qu'un miroir, où se reflète tantôt une passion, tantôt un enfantillage, tantôt une lassitude, et il s'efface si vite, comme une image dans une glace, qu'un homme peut sans difficulté oublier le visage d'une femme, d'autant mieux que l'âge y fait alterner l'ombre et la lumière et que des costumes nouveaux l'encadrent différemment.
Stefan Zweig (Letter from an Unknown Woman and Other Stories)
Ellana songea que si l'harmonie d'un être résidait dans son équilibre, cet équilibre ne se réduisait pas à des capacités physiques ou mentales. On le retrouvait partout. Dans sa façon de vivre sa relation aux autres, de voyager, de dormir, de manger, ou, pourquoi pas, d'aimer.
Pierre Bottero (Ellana, l'Envol (Le Pacte des MarchOmbres, #2))
CYRANO à LE BRET : Regarde-moi, mon cher, et dis quelle espérance Pourrait bien me laisser cette protubérance ! Oh ! je ne me fais pas d'illusion ! - Parbleu, Oui, quelquefois, je m'attendris, dans le soir bleu ; J'entre en quelque jardin où l'heure se parfume ; Avec mon pauvre grand diable de nez je hume L'avril, - je suis des yeux, sous un rayon d'argent, Au bras d'un cavalier, quelque femme, en songeant Que pour marcher, à petits pas, dans de la lune, Aussi moi j'aimerais au bras en avoir une, Je m'exalte, j'oublie... et j'aperçois soudain L'ombre de mon profil sur le mur du jardin !
Edmond Rostand (Cyrano de Bergerac)
- Dégage je t'ai dit ! - Je te fais une contre-proposition, lança Ellana que le poing brandi du barbu ne paraissait pas impressionner le moins du monde. Tu quittes l'auberge maintenant, sans bruit, avec la promesse de ne plus jamais y remettre les pieds, et je ne te casse pas en mille morceaux. Le colosse ouvrit la bouche pour un cri ou peut-être un rire, mais la voix de Jilano le lui vola. - C'est un marché de dupe ! s'écria-t-il sur un ton plein de verve. - Et pourquoi donc ? fit mine de se fâcher Ellana. - Parce que même si tu tapes fort, tu lui casseras au maximum une douzaine d'os. Allez, vingt parce que c'est toi. On est loin des mille morceaux que tu revendiques. Ellana soupira. - C'est une expression, il ne faut pas la prendre au pied de la lettre. - Sans doute, mais ce monsieur pourrait s'estimer grugé. - Très bien. Voilà ma contre-proposition réactualisée. Tu quittes l'auberge maintenant, sans bruit, avec la promesse de ne plus jamais y remettre les pieds et je ne te casse pas en douze morceaux. Peut-être vingt parce que c'est moi.
Pierre Bottero (Ellana, l'Envol (Le Pacte des MarchOmbres, #2))
Ma Solitude Pour avoir si souvent dormi Avec ma solitude Je m'en suis fait presqu'une amie Une douce habitude Ell' ne me quitte pas d'un pas Fidèle comme une ombre Elle m'a suivi çà et là Aux quatre coins du monde Non, je ne suis jamais seul Avec ma solitude Quand elle est au creux de mon lit Elle prend toute la place Et nous passons de longues nuits Tous les deux face à face Je ne sais pas vraiment jusqu'où Ira cette complice Faudra-t-il que j'y prenne goût Ou que je réagisse? Non, je ne suis jamais seul Avec ma solitude Par elle, j'ai autant appris Que j'ai versé de larmes Si parfois je la répudie Jamais elle ne désarme Et si je préfère l'amour D'une autre courtisane Elle sera à mon dernier jour Ma dernière compagne Non, je ne suis jamais seul Avec ma solitude
Georges Moustaki
”Quando ami qualcuno, questo qualcuno diventa parte di ciò che sei. È in tutto quello che fai. È nell’aria che respiri, nell’acqua che bevi, nel sangue che ti scorre nelle vene. Il suo tocco ti resta sulla pelle, la sua voce ti resta nelle orecchie, i suoi pensieri ti restano nella mente. Conosci i suoi sogni perché quelli brutti ti trafiggono il cuore e quelli belli sono anche i tuoi. E pensi che sia perfetto, ma conosci i suoi difetti, la verità profonda dentro al suo cuore, le ombre di tutti i suoi segreti, che però non ti spaventano: anzi, te lo fanno amara ancora di più, perché tu non vuoi la perfezione. Vuoi quella persona. Vuoi …”
Cassandra Clare (Lady Midnight (The Dark Artifices, #1))
- Offre ton identité au Conseil, jeune apprentie. La voix était douce, l’ordre sans appel. - Je m’appelle Ellana Caldin. - Ton âge. Ellana hésita une fraction de seconde. Elle ignorait son âge exact, se demandait si elle n’avait pas intérêt à se vieillir. Les apprentis qu’elle avait discernés dans l’assemblée étaient tous plus âgés qu’elle, le Conseil ne risquait-il pas de la considérer comme une enfant ? Les yeux noirs d’Ehrlime fixés sur elle la dissuadèrent de chercher à la tromper. - J’ai quinze ans. Des murmures étonnés s’élevèrent dans son dos. Imperturbable, Ehrlime poursuivit son interrogatoire. - Offre-nous le nom de ton maître. - Jilano Alhuïn. Les murmures, qui s’étaient tus, reprirent. Plus marqués, Ehrlime leva une main pour exiger un silence qu’elle obtint immédiatement. - Jeune Ellana, je vais te poser une série de questions. A ces questions, tu devras répondre dans l’instant, sans réfléchir, en laissant les mots jaillir de toi comme une cascade vive. Les mots sont un cours d’eau, la source est ton âme. C’est en remontant tes mots jusqu’à ton âme que je saurai discerner si tu peux avancer sur la voie des marchombres. Es-tu prête ? - Oui. Une esquisse de sourire traversa le visage ridé d’Ehrlime. - Qu’y a-t-il au sommet de la montagne ? - Le ciel. - Que dit le loup quand il hurle ? - Joie, force et solitude. - À qui s’adresse-t-il ? - À la lune. - Où va la rivière ? L’anxiété d’Ellana s’était dissipée. Les questions d’Ehrlime étaient trop imprévues, se succédaient trop rapidement pour qu’elle ait d’autre solution qu’y répondre ainsi qu’on le lui avait demandé. Impossible de tricher. Cette évidence se transforma en une onde paisible dans laquelle elle s’immergea, laissant Ehrlime remonter le cours de ses mots jusqu’à son âme, puisque c’était ce qu’elle désirait. - Remplir la mer. - À qui la nuit fait-elle peur ? - À ceux qui attendent le jour pour voir. - Combien d’hommes as-tu déjà tués ? - Deux. - Es-tu vent ou nuage ? - Je suis moi. - Es-tu vent ou nuage ? - Vent. - Méritaient-ils la mort ? - Je l’ignore. - Es-tu ombre ou lumière ? - Je suis moi. - Es-tu ombre ou lumière ? - Les deux. - Où se trouve la voie du marchombre ? - En moi. Ellana s’exprimait avec aisance, chaque réponse jaillissant d’elle naturellement, comme une expiration après une inspiration. Fluidité. Le sourire sur le visage d’Ehrlime était revenu, plus marqué, et une pointe de jubilation perçait dans sa voix ferme. - Que devient une larme qui se brise ? - Une poussière d’étoiles. - Que fais-tu devant une rivière que tu ne peux pas traverser ? - Je la traverse. - Que devient une étoile qui meurt ? - Un rêve qui vit. - Offre-moi un mot. - Silence. - Un autre. - Harmonie. - Un dernier. - Fluidité. - L’ours et l’homme se disputent un territoire. Qui a raison ? - Le chat qui les observe. - Marie tes trois mots. - Marchombre.
Pierre Bottero (Ellana (Le Pacte des MarchOmbres, #1))
Elle devait partir, suivre son propre chemin. Grandir. Mais auparavant, elle voulait lui parler. Lui dire. Ces phrases qu'elle avait si souvent étouffées : « Tu m'as sauvée, Jilano Alhuïn. Tu m'as tirée de la nuit, tu m'as offert un toit, une protection, une présence. Tu m'as réconciliée avec la vie, avec les hommes, avec moi-même et, lorsque j'ai été guérie, tu t'es ouvert pour que je puise en toi, pour que je comble mes vides, pour que j'avance. Toujours plus loin. Ce que je sais, ce que je suis, je te le dois. Non, c'est plus que cela. Je te dois tout, Jilano Alhuïn. Tout. » Il lui barra les lèvres d'un doigt avant qu'elle ait prononcé le moindre mot. — C'est moi qui te remercie, Ellana. Pour la lumière et le sens dont tu as paré ma vie. Le reste n'a aucune importance.
Pierre Bottero (Ellana, l'Envol (Le Pacte des MarchOmbres, #2))
Lorsque j’ai commencé à voyager en Gwendalavir aux côtés d'Ewìlan et de Salim, je savais que, au fil de mon écriture, ma route croiserait celle d'une multitude de personnages. Personnages attachants ou irritants, discrets ou hauts en couleurs, pertinents ou impertinents, sympathiques ou maléfiques... Je savais cela et je m'en réjouissais. Rien, en revanche, ne m'avait préparé à une rencontre qui allait bouleverser ma vie. Rien ne m'avait préparé à Ellana. Elle est arrivée dans la Quête à sa manière, tout en finesse tonitruante, en délicatesse remarquable, en discrétion étincelante. Elle est arrivée à un moment clef, elle qui se moque des serrures, à un moment charnière, elle qui se rit des portes, au sein d’un groupe constitué, elle pourtant pétrie d’indépendance, son caractère forgé au feu de la solitude. Elle est arrivée, s'est glissée dans la confiance d'Ewilan avec l'aisance d'un songe, a capté le regard d’Edwin et son respect, a séduit Salim, conquis maître Duom... Je l’ai regardée agir, admiratif ; sans me douter un instant de la toile que sa présence, son charisme, sa beauté tissaient autour de moi. Aucun calcul de sa part. Ellana vit, elle ne calcule pas. Elle s'est contentée d'être et, ce faisant, elle a tranquillement troqué son statut de personnage secondaire pour celui de figure emblématique d'une double trilogie qui ne portait pourtant pas son nom. Convaincue du pouvoir de l'ombre, elle n'a pas cherché la lumière, a épaulé Ewilan dans sa quête d'identité puis dans sa recherche d'une parade au danger qui menaçait l'Empire. Sans elle, Ewilan n'aurait pas retrouvé ses parents, sans elle, l'Empire aurait succombé à la soif de pouvoir des Valinguites, mais elle n’en a tiré aucune gloire, trop équilibrée pour ignorer que la victoire s'appuyait sur les épaules d'un groupe de compagnons soudés par une indéfectible amitié. Lorsque j'ai posé le dernier mot du dernier tome de la saga d'Ewilan, je pensais que chacun de ses compagnons avait mérité le repos. Que chacun d'eux allait suivre son chemin, chercher son bonheur, vivre sa vie de personnage libéré par l'auteur après une éprouvante aventure littéraire. Chacun ? Pas Ellana. Impossible de la quitter. Elle hante mes rêves, se promène dans mon quotidien, fluide et insaisissable, transforme ma vision des choses et ma perception des autres, crochète mes pensées intimes, escalade mes désirs secrets... Un auteur peut-il tomber amoureux de l'un de ses personnages ? Est-ce moi qui ai créé Ellana ou n'ai-je vraiment commencé à exister que le jour où elle est apparue ? Nos routes sont-elles liées à jamais ? — Il y a deux réponses à ces questions, souffle le vent à mon oreille. Comme à toutes les questions. Celle du savant et celle du poète. — Celle du savant ? Celle du poète ? Qu'est-ce que... — Chut... Écris.
Pierre Bottero (Ellana (Le Pacte des MarchOmbres, #1))
Un piège. Dressé non pour Ellana mais pour lui. Jilano bondit vers la porte. Verrouillée, elle l'aurait à peine ralenti. Elle s'ouvrit sans difficulté. Sur un mur de pierre. Il leva les yeux. La même substance huileuse qui l'avait fait glisser recouvrait tous les murs. La gouttière gisait au sol. Inutile de l'observer pour savoir qu'elle avait été sabotée. Du joli travail. Jilano inspira profondément, ralentissant son rythme cardiaque jusqu'à ce que son corps élimine l'injonction de survie induite par le danger. Ce n'était plus la peine. Il s'assit en tailleur contre un mur et attendit que la silhouette apparaisse au-dessus de lui. Elle ne tarda pas. Un sourire pâle erra sur les lèvres du maître marchombre lorsqu’il reconnut l'assassin. La guilde était donc tombée si bas ? Il faillit parler, non pas pour tenter de convaincre, encore moins pour supplier, mais pour chercher à comprendre. Il préféra détourner les yeux afin de se concentrer sur l'essentiel. Alors que l'assassin bandait son arc, les pensées de Jilano s'envolèrent vers Ellana. Bonheur. Gratitude. Amour. - Garde-toi, murmura-t-il, et que ta route soit belle. - Madame ! Que vous arrive-t-il ? Ellana était brusquement devenue livide. Elle poussa un cri rauque, leva la main à son cœur et, avant qu'Aoro ait pu intervenir, elle s'effondra.
Pierre Bottero (Ellana, l'Envol (Le Pacte des MarchOmbres, #2))
Préface J'aime l'idée d'un savoir transmis de maître à élève. J'aime l'idée qu'en marge des "maîtres institutionnels" que sont parents et enseignants, d'autres maîtres soient là pour défricher les chemins de la vie et aider à y avancer. Un professeur d'aïkido côtoyé sur un tatami, un philosophe rencontré dans un essai ou sur les bancs d'un amphi-théâtre, un menuisier aux mains d'or prêt à offrir son expérience... J'aime l'idée d'un maître considérant comme une chance et un honneur d'avoir un élève à faire grandir. Une chance et un honneur d'assister aux progrès de cet élève. Une chance et un honneur de participer à son envol en lui offrant des ailes. Des ailes qui porteront l'élève bien plus haut que le maître n'ira jamais. J'aime cette idée, j'y vois une des clefs d'un équilibre fondé sur la transmission, le respect et l'évolution. Je l'aime et j'en ai fait un des axes du "Pacte des MarchOmbres". Jilano, qui a été guidé par Esîl, guide Ellana qui, elle-même, guidera Salim... Transmission. Ellana, personnage ô combien essentiel pour moi (et pour beaucoup de mes lecteurs), dans sa complexité, sa richesse, sa volonté, ne serait pas ce qu elle est si son chemin n avait pas croisé celui de Jilano. Jilano qui a su développer les qualités qu'il décelait en elle. Jilano qui l'a poussée, ciselée, enrichie, libérée, sans chercher une seule fois à la modeler, la transformer, la contraindre. Respect. q Jilano, maître marchombre accompli. Maître accompli et marchombre accompli. Il sait ce qu'il doit à Esîl qui l'a formé. Il sait que sans elle, il ne serait jamais devenu l'homme qu'il est. L'homme accompli. Elle l'a poussé, ciselé, enrichi, libéré, sans chercher une seule fois à le modeler, le transformer, le contraindre. Respect. Évolution. Esîl, uniquement présente dans les souvenirs de Jilano, ne fait qu'effleurer la trame du Pacte des Marchombres. Nul doute pourtant qu'elle soit parvenue à faire découvrir la voie à Jilano et à lui offrir un élan nécessaire pour qu'il y progresse plus loin qu'elle. Jilano agit de même avec Ellana. Il sait, dès le départ, qu'elle le distancera et attend ce moment avec joie et sérénité. Ellana est en train de libérer les ailes de Salim. Jusqu'où s envolera-t-il grâce à elle ? J'aime cette idée, dans les romans et dans la vie, d’un maître transmettant son savoir à un élève afin qu a terme il le dépasse. J'aime la générosité qu'elle induit, la confiance qu'elle implique en la capacité des hommes à s'améliorer. J'aime cette idée, même si croiser un maître est une chance rare et même s'il existe bien d'autres manières de prendre son envol. Lire. Écrire. S'envoler. Pierre Bottero
Pierre Bottero (Ellana, l'Envol (Le Pacte des MarchOmbres, #2))
L'Amour qui n'est pas un mot Mon Dieu jusqu'au dernier moment Avec ce coeur débile et blême Quand on est l'ombre de soi-même Comment se pourrait-il comment Comment se pourrait-il qu'on aime Ou comment nommer ce tourment Suffit-il donc que tu paraisses De l'air que te fait rattachant Tes cheveux ce geste touchant Que je renaisse et reconnaisse Un monde habité par le chant Elsa mon amour ma jeunesse O forte et douce comme un vin Pareille au soleil des fenêtres Tu me rends la caresse d'être Tu me rends la soif et la faim De vivre encore et de connaître Notre histoire jusqu'à la fin C'est miracle que d'être ensemble Que la lumière sur ta joue Qu'autour de toi le vent se joue Toujours si je te vois je tremble Comme à son premier rendez-vous Un jeune homme qui me ressemble M'habituer m'habituer Si je ne le puis qu'on m'en blâme Peut-on s'habituer aux flammes Elles vous ont avant tué Ah crevez-moi les yeux de l'âme S'ils s'habituaient aux nuées Pour la première fois ta bouche Pour la première fois ta voix D'une aile à la cime des bois L'arbre frémit jusqu'à la souche C'est toujours la première fois Quand ta robe en passant me touche Prends ce fruit lourd et palpitant Jettes-en la moitié véreuse Tu peux mordre la part heureuse Trente ans perdus et puis trente ans Au moins que ta morsure creuse C'est ma vie et je te la tends Ma vie en vérité commence Le jour que je t'ai rencontrée Toi dont les bras ont su barrer Sa route atroce à ma démence Et qui m'as montré la contrée Que la bonté seule ensemence Tu vins au coeur du désarroi Pour chasser les mauvaises fièvres Et j'ai flambé comme un genièvre A la Noël entre tes doigts Je suis né vraiment de ta lèvre Ma vie est à partir de toi
Louis Aragon
The Dream Lord Byron Our life is twofold; Sleep hath its own world, A boundary between the things misnamed Death and existence: Sleep hath its own world, And a wide realm of wild reality, And dreams in their development have breath, And tears, and tortures, and the touch of joy; They leave a weight upon our waking thoughts, They take a weight from off waking toils, They do divide our being; they become A portion of ourselves as of our time, And look like heralds of eternity; They pass like spirits of the past -they speak Like sibyls of the future; they have power - The tyranny of pleasure and of pain; They make us what we were not -what they will, And shake us with the vision that's gone by, The dread of vanished shadows -Are they so? Is not the past all shadow? -What are they? Creations of the mind? -The mind can make Substances, and people planets of its own With beings brighter than have been, and give A breath to forms which can outlive all flesh. I would recall a vision which I dreamed Perchance in sleep -for in itself a thought, A slumbering thought, is capable of years, And curdles a long life into one hour. ---------- Il sogno Lord Byron Duplice è la nostra vita: il Sonno ha il suo proprio mondo, un confine tra le cose chiamate impropriamente morte e esistenza: il Sonno ha il proprio mondo, e un vasto reame di sfrenata realtà; e nel loro svolgersi i sogni hanno respiro, e lacrime e tormenti e sfiorano la gioia; lasciano un peso sui nostri pensieri da svegli, tolgono un peso dalle nostre fatiche da svegli, dividono il nostro essere; diventano parte di noi stessi e del nostro tempo, e sembrano gli araldi dell'eternità; passano come fantasmi del passato, parlano come Sibille dell'avvenire; hanno potere - la tirannia del piacere e del dolore; ci rendono ciò che non fummo, secondo il loro volere, e ci scuotono con dissolte visioni, col terrore di svanite ombre. Ma sono veramente così? Non è forse tutto un'ombra il passato? Cosa sono? Creazioni della mente? La mente sa creare sostanza, e popolare pianeti, di sua fattura, di esseri più splendenti di quelli mai esistiti, e dare respiro e forma che sopravvivono alla carne. Vorrei richiamare una visione che ho sognato forse nel sonno, poiché in sé un pensiero, un pensiero assopito, racchiude anni, e in un'ora condensa una lunga vita.
Lord Byron
Les Poets de Sept ans Et la Mère, fermant le livre du devoir, S'en allait satisfaite et très fière sans voir, Dans les yeux bleus et sous le front plein d'éminences, L'âme de son enfant livrée aux répugnances. Tout le jour, il suait d'obéissance ; très Intelligent ; pourtant des tics noirs, quelques traits Semblaient prouver en lui d'âcres hypocrisies. Dans l'ombre des couloirs aux tentures moisies, En passant il tirait la langue, les deux poings A l'aine, et dans ses yeux fermés voyait des points. Une porte s'ouvrait sur le soir : à la lampe On le voyait, là-haut, qui râlait sur la rampe, Sous un golfe de jour pendant du toit. L'été Surtout, vaincu, stupide, il était entêté A se renfermer dans la fraîcheur des latrines: Il pensait là, tranquille et livrant ses narines. Quand, lavé des odeurs du jour, le jardinet Derrière la maison, en hiver, s'illunait , Gisant au pied d'un mur, enterré dans la marne Et pour des visions écrasant son oeil darne, Il écoutait grouiller les galeux espaliers. Pitié ! Ces enfants seuls étaient ses familiers Qui, chétifs, fronts nus, oeil déteignant sur la joue, Cachant de maigres doigts jaunes et noirs de boue Sous des habits puant la foire et tout vieillots, Conversaient avec la douceur des idiots ! Et si, l'ayant surpris à des pitiés immondes, Sa mère s'effrayait, les tendresses profondes, De l'enfant se jetaient sur cet étonnement. C'était bon. Elle avait le bleu regard, - qui ment! A sept ans, il faisait des romans, sur la vie Du grand désert où luit la Liberté ravie, Forêts, soleils, rives, savanes ! - Il s'aidait De journaux illustrés où, rouge, il regardait Des Espagnoles rire et des Italiennes. Quand venait, l'Oeil brun, folle, en robes d'indiennes, -Huit ans -la fille des ouvriers d'à côté, La petite brutale, et qu'elle avait sauté, Dans un coin, sur son dos, en secouant ses tresses, Et qu'il était sous elle, il lui mordait les fesses, Car elle ne portait jamais de pantalons; - Et, par elle meurtri des poings et des talons, Remportait les saveurs de sa peau dans sa chambre. Il craignait les blafards dimanches de décembre, Où, pommadé, sur un guéridon d'acajou, Il lisait une Bible à la tranche vert-chou; Des rêves l'oppressaient, chaque nuit, dans l'alcôve. Il n'aimait pas Dieu; mais les hommes qu'au soir fauve, Noirs, en blouse, il voyait rentrer dans le faubourg Où les crieurs, en trois roulements de tambour, Font autour des édits rire et gronder les foules. - Il rêvait la prairie amoureuse, où des houles Lumineuses, parfums sains, pubescences d'or, Font leur remuement calme et prennent leur essor ! Et comme il savourait surtout les sombres choses, Quand, dans la chambre nue aux persiennes closes, Haute et bleue, âcrement prise d'humidité, Il lisait son roman sans cesse médité, Plein de lourds ciels ocreux et de forêts noyées, De fleurs de chair aux bois sidérals déployées, Vertige, écroulement, déroutes et pitié ! - Tandis que se faisait la rumeur du quartier, En bas, - seul et couché sur des pièces de toile Écrue et pressentant violemment la voile!
Arthur Rimbaud
Si il y avait bien une chose que l'Occupation nous avait apprise, c'était à nous taire. A ne jamais montrer ce que nous pensions du IIIème Reich et de cette guerre. Nous n'étions que des détenus dans nos propres maisons, dans notre pays. Plus libres d'avoir une opinion. Parce que même nos pensées pouvaient nous enchaîner. Ce soir, je l'avais oublié. Pourtant il ne m'arrêta pas. Il ne me demanda pas de le suivre pour un petit interrogatoire. Après tout, il n'y avait que les résistants pour tenir un discours si tranché, non? Il n'y avait qu'eux pour oser dire de telles choses devant un caporal de la Wehrmacht. Alors pourquoi me tendit-il simplement sa fourche? Puisque la mienne était inutilisable... J'hésitai à la prendre. Quand je le fis, il refusa de la lâcher. Nous restâmes là, une seconde. Nos mains se frôlant sur le manche en bois et nos regards accrochés. - Je ne suis pas innocent c'est vrai, m'avoua-t-il. Je ne le serai jamais plus et je devrai vivre avec toutes mes fautes. J'ai tué, je tuerai sans doute encore. J'ai blessé et je blesserai encore. J'ai menti et je mentirai encore. Non, c'est vrai, il n'y a plus rien d'innocent en moi. Mais je l'ai été. Au début. Avant la guerre. Je l'étais vraiment, vous savez. Innocent. Sa voix n'était qu'un murmure. - Pourquoi me dites-vous ça? - Pour que vous le sachiez. - Mais pourquoi? demandai-je encore. Il recula d'un pas. - Bonne soirée, monsieur Lambert, dit-il sans me répondre. Il quitta les écuries sans un bruit. Aussi discrètement qu'il était arrivé.
Lily Haime (À l'ombre de nos secrets)