Oeil Quotes

We've searched our database for all the quotes and captions related to Oeil. Here they are! All 100 of them:

If we want to walk a fine line between being overly on alert and overly determined, let us listen to the lessons the vagaries of our journey are teaching us and be aware of the nuances and rhythms of life. ("Trompe le Pied - Trompe l'Oeil)
Erik Pevernagie
We cannot control external events, but we can control how we respond to them. If we maintain emotional resilience and clarity of thought, we can reconcile practicality and motivation, common sense and momentum. ("Trompe le Pied - Trompe l'Oeil)
Erik Pevernagie
We are aware of the fallibility of our perception and know how easily our senses can deceive us. This should remind us to be cautious and reflective in our judgments and actions. Therefore, In navigating the uncertainties of life, let us cultivate a balance between groundedness and attunement. ( "Trompe le Pied - Trompe l'Oeil.")
Erik Pevernagie
Le véritable lieu de naissance est celui où l'on a porté pour la première fois un coup d'oeil intelligent sur soi-même: mes premières patries ont été des livres.
Marguerite Yourcenar
Photographier : c'est mettre sur la même ligne de mire la tête, l'oeil et le coeur.
Henri Cartier-Bresson
Now that physics is proving the intelligence of the universe what are we to do about the stupidity of mankind? I include myself. I know that the earth is not flat but my feet are. I know that space is curved but my brain has been condoned by habit to grow in a straight line. What I call light is my own blend of darkness. What I call a view is my hand-painted trompe-l'oeil. I run after knowledge like a ferret down a ferret hole. My limitations, I call the boundaries of what can be known. I interpret the world by confusing other people's psychology with my own.
Jeanette Winterson (Gut Symmetries)
To express the love of two lovers by the marriage of two complementary colours, their blending and their contrast, the mysterious vibrations of related tones. To express the thought of a brow by the radiance of a light tone against a dark background. To express hope by some star. Someone's passion by the radiance of the setting sun. That's certainly no realistic trompe l'oeil, but something that really exists, isn't it?
Vincent van Gogh (The Letters of Vincent van Gogh)
Celui qui regarde avec l'oeil du Monde, verra la face; Celui qui regarde avec la vision du Coeur, verra l'essence.
Jalal ad-Din Muhammad ar-Rumi
Je crois que c'est les injustes qui dorment le mieux, parce qu'ils s'en foutent, alors que les justes ne peuvent pas fermer l'oeil et se font du mauvais sang pour tout.
Romain Gary (Éducation européenne / La vie devant soi)
Oh ! l'amour ! dit-elle, et sa voix tremblait, et son oeil rayonnait. C'est être deux et n'être qu'un. Un homme et une femme qui se fondent en un ange. C'est le ciel.
Victor Hugo (Notre-Dame de Paris (French Edition))
À partir de là, le dialogue de la journée suivait une pente uniformément descendante, mais avec des lèvres et des mains chaleureuses et languides flottant sur les surface les plus sensibles du corps, le monde était aussi près que possible de la perfection. Freud appelait cela un état de perversité polymorphe impersonnel et le regardait d'un mauvais oeil, mais je doute fort qu'il ait jamais eu les mains de Lil lui frôlant le corps. Ou même celles de sa propre femme dans le même rôle. Freud était un bien grand homme, mais je n'arrive pas à me faire à l'idée que quelqu'un lui ait jamais efficacement flatté le pénis.
Luke Rhinehart (The Dice Man)
The hall they entered had arched ceilings over twenty feet high that were painted in tromp l’oeil, basically a bunch of butt-naked baby angels pointing at each other.’ (Carlos)
Sherrilyn Kenyon (Whispered Lies (B.A.D. Agency, #3))
À une passante La rue assourdissante autour de moi hurlait.
 Longue, mince, en grand deuil, douleur majestueuse,
 Une femme passa, d'une main fastueuse
 Soulevant, balançant le feston et l'ourlet; Agile et noble, avec sa jambe de statue.
 Moi, je buvais, crispé comme un extravagant,
 Dans son oeil, ciel livide où germe l'ouragan,
 La douceur qui fascine et le plaisir qui tue. Un éclair . . . puis la nuit! — Fugitive beauté 
 Dont le regard m'a fait soudainement renaître,
 Ne te verrai-je plus que dans l'éternité? Ailleurs, bien loin d'ici! trop tard! jamais peut-être!
 Car j'ignore où tu fuis, tu ne sais où je vais,
 Ô toi que j'eusse aimée, ô toi qui le savais!
Charles Baudelaire (Les Fleurs du Mal)
My memories of them had rubbed thin with overuse, worn to frail color transparencies flickering on the walls of my mind: Jamie scrambling intent and surefooted up to a high branch, Peter's laugh arcing out of the trompe-l'oeil dazzle of green ahead. Through some slow sea change they had become children out of a haunting storybook, bright myths from a lost civilization; it was hard to believe they had once been real and my friends.
Tana French (In the Woods (Dublin Murder Squad, #1))
So, there is no longer striking, nor work, but both simultaneously, that is to say something else: a magic of work, a trompel'oeil, a scenodrama (so as not to say a melodrama) of production, a collective dramaturgy on the empty stage of the social.
Jean Baudrillard (Simulacra and Simulation)
T'appuyant, fraîche claire rose, contre mon oeil fermé -, on dirait mille paupières superposées contre la mienne chaude. Mille sommeils contre ma feinte sous laquelle je rôde dans l'odorant labyrinthe.
Rainer Maria Rilke (The Complete French Poems of Rainer Maria Rilke)
Why is it when I hear the phrase ‘trompe l’oeil’ I think of oysters” I heard her say once.
Michael Ondaatje
En cherchant l'oeil de Dieu, je n'ai vu qu'un orbite Vaste, noir et sans fond...
Gérard de Nerval (Les Chimères)
trompe-l’oeil. A painting from which you could not escape. The third woman
Michel Bussi (Black Water Lilies)
L'oeil superficiel, l'oreille profonde et inventive. Le sifflement d'une locomotive imprime en nous la vision de toute une gare.
Robert Bresson (Notes on the Cinematographer)
De l'autre côté, l'envers de mon monde. L'autre côté, toujours, est une promesse. On y jette un coup d'oeil comme on jette un filet: pour ancrer la certitude d'aller y voir un jour.
Sylvain Tesson (Dans les forêts de Sibérie)
S'admire et ferme l'oeil sur sa propre misère, S'il a le superflu, n'a pas le nécessaire : La justice; et le loup rit dans l'ombre en marchant De voir qu'il se croit bon pour n'être pas méchant.
Victor Hugo (Les Contemplations)
- LE VICOMTE, suffoqué : Ces grands airs arrogants ! Un hobereau qui... qui... n'a même pas de gants ! Et qui sort sans rubans, sans bouffettes, sans ganses ! - CYRANO : Moi, c'est moralement que j'ai mes élégances. Je ne m'attife pas ainsi qu'un freluquet, Mais je suis plus soigné si je suis moins coquet ; Je ne sortirais pas avec, par négligence, Un affront pas très bien lavé, la conscience Jaune encore de sommeil dans le coin de son oeil, Un honneur chiffonné, des scrupules en deuil. Mais je marche sans rien sur moi qui ne reluise, Empanaché d'indépendance, et de franchise ; Ce n'est pas une taille avantageuse, c'est Mon âme que je cambre ainsi qu'en un corset, Et tout couvert d'exploits qu'en rubans je m'attache, Retroussant mon esprit ainsi qu'une moustache, Je fais, en traversant les groupes et les ronds, Sonner les vérités comme des éperons." (Acte I, scène IV)
Edmond Rostand (Cyrano de Bergerac)
Lisait-il vraiment? Son oeil plissait, egare, sur les mots couches; il ne les reveillait pas, il les laissait dormir dans le troupeau du paragraphe. Il etait plus un gardien de livres qu'un lecteur.
Éric-Emmanuel Schmitt (La Part de l'autre)
What is true for the machines all around us now is true for us too: We are what we are connected to. And mastery of that connection turns out to be the modern version of Napoleon’s coup d’oeil, the essential skill of the age. Centuries
Joshua Cooper Ramo (The Seventh Sense: Power, Fortune, and Survival in the Age of Networks)
- LE VICOMTE, suffoqué : Ces grands airs arrogants ! Un hobereau qui... qui... n'a même pas de gants ! Et qui sort sans rubans, sans bouffettes, sans ganses ! - CYRANO : Moi, c'est moralement que j'ai mes élégances. Je ne m'attife pas ainsi qu'un freluquet, Mais je suis plus soigné si je suis moins coquet ; Je ne sortirais pas avec, par négligence, Un affront pas très bien lavé, la conscience Jaune encore de sommeil dans le coin de son oeil, Un honneur chiffonné, des scrupules en deuil. Mais je marche sans rien sur moi qui ne reluise, Empanaché d'indépendance et de franchise ; Ce n'est pas une taille avantageuse, c'est Mon âme que je cambre ainsi qu'en un corset, Et tout couvert d'exploits qu'en rubans je m'attache, Retroussant mon esprit ainsi qu'une moustache, Je fais, en traversant les groupes et les ronds, Sonner les vérités comme des éperons.
Edmond Rostand (Cyrano de Bergerac)
His arrogance marked something new in the world, for this was the first war where the losers would write history instead of the victors, courtesy of the most efficient propaganda machine ever created (with all due respect to Joseph Goebbels and the Nazis, who never achieved global domination). Hollywood’s high priests understood innately the observation of Milton’s Satan, that it was better to rule in Hell than serve in Heaven, better to be a villain, loser, or antihero than virtuous extra, so long as one commanded the bright lights of center stage. In this forthcoming Hollywood trompe l’oeil, all the Vietnamese of any side would come out poorly, herded into the roles of the poor, the innocent, the evil, or the corrupt. Our fate was not to be merely mute; we were to be struck dumb.
Viet Thanh Nguyen (The Sympathizer)
A peach, slightly unbalanced, so that it listed to one side, its hue the color of an early sunrise. Had George remembered their conversation at the party and left the peach for her to eat? Strange. For a moment she thought it might be a trompe l'oeil work of art, some fantastic piece of glass. She leaned over and sniffed. The blooming perfume was unmistakable. She touched it with the tip of her finger. The peach was not quite ripe, but it was real. The next day, she checked the kitchen as soon as she arrived. The peach lay there still, blushing deeper in the window light. She bent to smell, and the perfume was headier then before, a scent of meadows and summers home from school. Still unripe. Was George waiting to eat this beauty?
Allegra Goodman (The Cookbook Collector)
Les hiboux Sous les ifs noirs qui les abritent, Les hiboux se tiennent rangés, Ainsi que des dieux étrangers, Dardant leur oeil rouge. Ils méditent. Sans remuer ils se tiendront Jusqu'à l'heure mélancolique Où, poussant le soleil oblique, Les ténèbres s'établiront. Leur attitude au sage enseigne Qu'il faut en ce monde qu'il craigne Le tumulte et le mouvement, L'homme ivre d'une ombre qui passe Porte toujours le châtiment D'avoir voulu changer de place.
Charles Baudelaire (Les Fleurs du Mal)
On arrive toujours à tenir. Surtout pour les personnes qu'on aime. Ils sont notre ancre, notre planche de salut. Sans cette petite lueur, tout serait perdu.
Alric Twice (L'oeil de vérité (La passeuse de mots, #2))
Celui qui a le courage de s'élever embrasse d'un seul coup d'oeil toute sa vie. Et aussi toute sa mort.
Larry Tremblay
have a habit of me mettre le doigt dans l’oeil —um, putting my foot in my mouth sometimes.
Kristin Harmel
trompe l’oeil row of lockers marked the hallway down to the Social Room, a lounge designated for the seniors, where there was a microwave for making popcorn during free periods, and a Coke machine that cost only fifty cents instead of seventy-five like the ones in the cafeteria, and a chunky black cube of a jukebox left over from the seventies and now loaded with Sir Mix-a-Lot and Smashing Pumpkins and the Spice Girls.
Celeste Ng (Little Fires Everywhere)
Mes amis! qui de vous, qui de nous n'a souvent, Quand le deuil à l'oeil sec, au visage rêvant, Cet ami sérieux qui blesse et qu'on révère, Avait sur notre front posé sa main sévère, Qui de nous n'a cherché le calme dans un chant!
Victor Hugo (Victor Hugo: Oeuvres complètes - Les 111 titres et annexes (annotés et illustrés) (French Edition))
C'est indéniable, il y a eu des horreursà l'époque florissante de l'art médiéval, mais elles étaient dues à la destruction de marchandises, et non, comme aujourd'hui, à leur fabrication : c'était la guerre et la dévastation qui affligeaient l'oeil de l'artiste à cette époque, le villes mises à sac, les villages brûlés et les champs saccagés. Les ruines portent sur elles les stigmates de leur laideur ; aujourd'hui, c'est la prospérité qui affiche sa hideur.
William Morris
Le Mahatma Gandhi, que j'admire beaucoup, a dit : "Si tu rends oeil pour oeil, le monde deviendra aveugle." Je voudrais, quant à moi, dessiller les yeux des hommes plutôt qu'augmenter leur cécité ou leur indifférence devant les injustices.
Sam Braun (Personne ne m'aurait cru, alors je me suis tu)
Dantès n'avait point changé de place. Une main de fer semblait l'avoir cloué à l'endroit où la veille il s'était arrêté: seulement son oeil profond se cachait sous une enflure causée par la vapeur humide de ses larmes. Il était immobile et regardait la terre.
Alexandre Dumas (The Count of Monte Cristo)
We remember the old world as it had been for a thousand years, so beautiful and diverse, and which, in only thirty years, has crumbled away. When we were young every country still had its own architecture and customs and food. Can you ever forget the first sight of Italy? Those ochre houses, all different, each with such character, with their trompe l'oeil paintings on the stucco? Queer and fascinating and strange, even to a Provencal like me? Now the dreariness! The suburbs of every town uniform all over the world, while perhaps in the very centre a few old monuments sadly survive as though in a glass case.
Nancy Mitford (Don't Tell Alfred (Radlett & Montdore, #3))
Pour la majorité des gens, le physique compte en amitié et même pour les relations les plus élémentaires....je parle de cette chose si vague et si importante que l'on nomme physionomie. AU premier coup d'oeil, il y a des êtres qu'on aime et des malheureux qu'on ne peut pas encadrer. Le nier serait une injustice supplémentaire.
Amélie Nothomb
Homme, libre penseur ! te crois-tu seul pensant / Dans ce monde où la vie éclate en toute chose ? / Des forces que tu tiens ta liberté dispose, / Mais de tous tes conseils l'univers est absent. Respecte dans la bête un esprit agissant : / Chaque fleur est une âme à la Nature close ; / Un mystère d'amour dans le métal repose ; / 'Tout est sensible !' Et tout sur ton être est puissant. Crains, dans le mur aveugle, un regard qui t'épie : / À la matière même un verbe est attaché... / Ne le fais pas servir à quelque usage impie ! Souvent dans l'être obscur habite un Dieu caché ; / Et comme un oeil naissant couvert par ses paupières, / Un pur esprit s'accroît sous l'écorce des pierres!
Gérard de Nerval
En anglais, to make up, ce n'est pas seulement se maquiller, c'est aussi inventer, imaginer. (p.46)
Nancy Huston (Reflet dans un oeil d'homme)
Cela, et tout ce qui s'ensuivra de rencontres et de métamorphoses, je le dois à l'art qui sauve la vie et vit dans les villes.
Monique LaRue (L'Oeil de Marquise)
La quête d'un homme est indigne de l'amour, on ne cherche pas l'amour véritable, on le trouve.
Monique LaRue (L'Oeil de Marquise)
J'ai compris que mon père avait vécu dans un monde où le mystère est divin, et moi dans un monde où le mystère est humain.
Monique LaRue (L'Oeil de Marquise)
Nous n'avons pas fait mieux que la plupart des humains qui aiment l'art mais qui côtoient des artistes sans admettre ce qu'ils sont.
Monique LaRue (L'Oeil de Marquise)
L'effet de l'adrénaline que produit l'écriture quand elle constitue un acte.
Monique LaRue (L'Oeil de Marquise)
On n'a personne à remercier, mais on remercie tout de même la vie pour la chance qu'elle nous a accordée, puis retirée.
Monique LaRue (L'Oeil de Marquise)
Le voyage, c'était la preuve que la vie n'est pas une prison.
Monique LaRue (L'Oeil de Marquise)
Les sentiments sont arbitraires.
Monique LaRue (L'Oeil de Marquise)
Hasard ou destin? On veut bien croire que nos vies obéissent aux lois de la probabilité, mais il reste difficile pour nos esprits de ne ps attribuer un sens aux rencontres.
Monique LaRue (L'Oeil de Marquise)
Il savait qu'aimer est la seule chose qu'on peut faire pour les autres et il le faisait. Il aimait de manière intransitive. Il aimait la vie.
Monique LaRue (L'Oeil de Marquise)
The eyes have undressed things that hands have dressed. (Les yeux déshabillent - Ce que mains habillent)
Charles de Leusse
Quand je considère ma vie, je suis épouvanté de la trouver informe. L'existence des héros, celle qu'on nous raconte, est simple ; elle va droit au but comme une flèche. Et la plupart des hommes aiment à résumer leur vie dans une formule, parfois dans une vanterie ou dans une plainte, presque toujours dans une récrimination ; leur mémoire leur fabrique complaisamment une existence explicable et claire. Ma vie a des contours moins fermes... Le paysage de mes jours semble se composer, comme les régions de montagne, de matériaux divers entassés pêle-mêle. J'y rencontre ma nature, déjà composite, formée en parties égales d'instinct et de culture. Ça et là, affleurent les granits de l'inévitable ; partout, les éboulements du hasard. Je m'efforce de reparcourir ma vie pour y trouver un plan, y suivre une veine de plomb ou d'or, ou l'écoulement d'une rivière souterraine, mais ce plan tout factice n'est qu'un trompe-l'oeil du souvenir. De temps en temps, dans une rencontre, un présage, une suite définie d'événements, je crois reconnaître une fatalité, mais trop de routes ne mènent nulle part, trop de sommes ne s'additionnent pas. Je perçois bien dans cette diversité, dans ce désordre, la présence d'une personne, mais sa forme semble presque toujours tracée par la pression des circonstances ; ses traits se brouillent comme une image reflétée sur l'eau. Je ne suis pas de ceux qui disent que leurs actions ne leur ressemblent pas. Il faut bien qu'elles le fassent, puisqu'elles sont ma seule mesure, et le seul moyen de me dessiner dans la mémoire des hommes, ou même dans la mienne propre ; puisque c'est peut-être l'impossibilité de continuer à s'exprimer et à se modifier par l'action que constitue la différence entre l'état de mort et celui de vivant. Mais il y a entre moi et ces actes dont je suis fait un hiatus indéfinissable. Et la preuve, c'est que j'éprouve sans cesse le besoin de les peser, de les expliquer, d'en rendre compte à moi-même. Certains travaux qui durèrent peu sont assurément négligeables, mais des occupations qui s'étendirent sur toute la vie ne signifient pas davantage. Par exemple, il me semble à peine essentiel, au moment où j'écris ceci, d'avoir été empereur..." (p.214)
Marguerite Yourcenar (Les Yeux ouverts : Entretiens avec Matthieu Galey)
Iar, dacă m-aș hotărî să mă las în voia pornirilor mele, nimic nu mi-ar fi mai ușor decât să mă uit cu dispreț la tot ce-am făcut și să-mi calc tablourile în picioare, așa cum face père Cézanne.
Vincent van Gogh (Mauvais Oeil (Albatros #2))
Le train de nuit, c'est toujours une aventure. On s'imagine dans l'Orient Express, le mystère plane ; on entend passer les voyageurs. On imagine des histoires, des frôlements sensuels. On ne dort que d'un oeil, blottis l'un contre l'autre. On se chuchote des choses que l'on ne dirait pas en plein jour. Puis on s'endort avec le balancement du train, tadam tadam, tadam tadam, tadam tadam.
Mirelle Hdb
I believe this. When we meet those we fall in love with, there is an aspect of our spirit that is historian, a bit of a pedant, who imagines or remembers a meeting when the other had passed by innocently, just as Clifton might have opened a car door for you a year earlier and ignored the fate of his life. But all parts of the body must be ready for the other, all atoms must jump in one direction for desire to occur. I have lived in the desert for years and I have come to believe in such things. It is a place of pockets. The trompe l’oeil of time and water. The jackal with one eye that looks back and one that regards the path you consider taking. In his jaws are pieces of the past he delivers to you, and when all of that time is fully discovered it will prove to have been already known.
Michael Ondaatje
maintenant qu'il connaissait cette douleur Muzil la craignait par-dessus tout, ça se lisait désormais dans son oeil la panique d'une souffrance qui n'est plus maîtrisée à l'intérieur du corps mais provoquée artificiellement par une intervention extérieure au foyer du mal sous prétexte de la juguler, il était lair que pour Muzil cette souffrance était plus abominable que sa souffrance intime, devenue familière
Hervé Guibert (À l'ami qui ne m'a pas sauvé la vie)
Comme les anges à l'oeil fauve, Je reviendrai dans ton alcôve Et vers toi glisserai sans bruit Avec les ombres de la nuit; Et je te donnerai, ma brune, Des baisers froids comme la lune Et des caresses de serpent Autour d'une fosse rampant. Quand viendra le matin livide, Tu trouveras ma place vide, Où jusqu'au soir il fera froid. Comme d'autres par la tendresse, Sur ta vie et sur ta jeunesse, Moi, je veux régner par l'effroi.
Charles Baudelaire (Les Fleurs du Mal)
Lecteur paisible et bucolique, Sobre et naïf homme de bien, Jette ce livre saturnien, Orgiaque et mélancolique. Si tu n'as fait ta rhétorique Chez Satan, le rusé doyen, Jette ! tu n'y comprendrais rien, Ou tu me croirais hystérique. Mais si, sans se laisser charmer, Ton oeil sait plonger dans les gouffres, Lis-moi, pour apprendre à m'aimer ; Ame curieuse qui souffres Et vas cherchant ton paradis, Plains-moi !... sinon, je te maudis !
Charles Baudelaire (Les Fleurs Du Mal, Suivi D'Un Coeur MIS a NU: Avec Un Cahier D'Histoire Des Arts,)
Voici le temps aussi de l'accoutumer peu à peu à donner une attention suivie au même objet : mais ce n'est jamais la contrainte, c'est toujours le plaisir ou le désir qui doit produire cette attention ; il faut avoir grand soin qu'elle ne l'accable point et n'aille pas jusqu'à l'ennui. Tenez donc toujours l'oeil au guet ; et, quoi qu'il arrive, quittez tout avant qu'il s'ennuie ; car il n'importe jamais autant qu'il apprenne, qu'il importe qu'il ne fasse rien malgré lui.
Jean-Jacques Rousseau (Emile, or On Education)
La langue anglais fait la distinction entre deux types de nudité: alors que "nude" implique le recul, le regard qui cadre et met à distance, "naked" fait sentir toute la vulnérabilité d'un corps dévêtu, exposé, intime ou intimidé. (p.170)
Nancy Huston (Reflet dans un oeil d'homme)
les gens aux pupilles raffinées, exercées par la littérature et par l'art, il lui semblait certain que l'oeil de celui d'entre eux qui rêve d'idéal, qui réclame des illusions, sollicite des voiles dans le coucher, est généralement caressé par le bleu et ses dérivés, tels que le mauve, le lilas, le gris de perle, pourvu toutefois qu'ils demeurent attendris et ne dépassent pas la lisière où il aliènent leur personnalité et se transforment en de purs violets, en de francs gris.
Joris-Karl Huysmans (À Rebours)
C'était la vision instantanée d'un avenir misérable, une possibilité apparue en un quart de seconde. Rien ne l'obligeait cependant à l'actualiser. Ces possibilités sont en nous, elles s'emparent parfois de l'expression de notre visage, le temps d'un coup d'oeil involontaire dans la vitrine d,un magasin, par exemple. Je m'étais déjà vue vieille et taciturne dans le miroir d'un restaurant. Je m'étais vue en plus sombre que moi-même, sans échappatoire possible, prise au piège de la haine.
Élise Turcotte (Guyana)
To wake from slumber with a consciousness of well-being is to welcome joy that is knocking at your door. To be possessed of hope is to summon joy that never knocked, and is perhaps the deeper joy for not being dependent on any feeling or circumstance.
Bethany Kohler (Trompe l'Oeil: Beauty and the Beast Retold)
Il s'avéra que c'était une livre entière de thé, dans une jolie petite boîte en bois. "Je me suis rappelé cette horrible chose que j'avais entendu sur l'Italie." Ivy, submergée par un excès d'émotion, se tamponna le coin de l'oeil avec son mouchoir. "Ce que j'ai entendu... Oh, je peux à peine en parler... J'ai entendu dire qu'en Italie ils boivent... (elle s'interrompit) du café." Elle frémit délicatement. "C'est si abominablement mauvais pour l'estomac." Elle serra la main d'Alexia avec ferveur dans les siennes, avec le mouchoir humide. "Bonne chance.
Gail Carriger (Blameless (Parasol Protectorate, #3))
Il avait réussi à atteindre la part de moi qui restait attachée à lui. Je n,ai pas deviné, imaginé qu'il allait insister, revenir, jusqu'à ce que je lui donne la preuve hors de tout doute, que cette part était morte. Jusqu'à ce que, forcément, j'aies réussi à la tuer en moi-même.
Monique LaRue (L'Oeil de Marquise)
Julius explained that the palace rooms where they stood were called Wunderkammers, or wonder rooms. Souvenirs of nature, of travels across continents and seas; jewels and skulls. A show of wealth, intellect, power. The first room had rose-colored glass walls, with rubies and garnets and bloodred drapes of damask. Bowls of blush quartz; semiprecious stone roses running the spectrum of red down to pink, a hard, glittering garden. The vaulted ceiling, a feature of all the ten rooms Julius and Cymbeline visited, was a trompe l'oeil of a rosy sky at down, golden light edging the morning clouds. The next room was of sapphire and sea and sky; lapis lazuli, turquoise and gold and silver. A silver mermaid lounged on the edge of a lapis lazuli bowl fashioned in the shape of an ocean. Venus stood aloft on the waves draped in pearls. There were gold fish and diamond fish and faceted sterling silver starfish. Silvered mirrors edged in silvered mirror. There were opals and aquamarines and tanzanite and amethyst. Seaweed bloomed in shades of blue-green marble. The ceiling was a dome of endless, pale blue. A jungle room of mica and marble followed, with its rain forest of cats made from tiger's-eye, yellow topaz birds, tortoiseshell giraffes with stubby horns of spun gold. Carved clouds of smoky quartz hovered over a herd of obsidian and ivory zebras. Javelinas of spotted pony hide charged tiny, life-sized dik-diks with velvet hides, and dazzling diamond antlers mingled with miniature stuffed sable minks. Agate columns painted a medley of dark greens were strung with faceted ropes of green gold. A room of ivory: bone, teeth, skulls, and velvet. A room crowded with columns all sheathed in mirrors, reflecting world maps and globes and atlases inlaid with silver, platinum, and white gold; the rubies and diamonds that were sometimes set to mark the location of a city or a town of conquest resembled blood and tears. A room dominated by a fireplace large enough to hold several people, upholstered in velvets and silks the colors of flame. Snakes of gold with orange sapphire and yellow topaz eyes coiled around the room's columns. Statues of smiling black men in turbans offering trays of every gem imaginable-emerald, sapphire, ruby, topaz, diamond-stood at the entrance to a room upholstered in pistachio velvet, accented with malachite, called the Green Vault. Peridot wood nymphs attended to a Diana carved from a single pure crystal of quartz studded with tiny tourmalines. Jade tables, and jade lanterns. The royal jewels, blinding in their sparkling excess: crowns, tiaras, coronets, diadems, heavy ceremonial necklaces, rings, and bracelets that could span a forearm, surrounding the world's largest and most perfect green diamond. Above it all was a night sky of painted stars, with inlaid cut crystal set in a serious of constellations.
Whitney Otto (Eight Girls Taking Pictures (Thorndike Press Large Print Basic Series))
Le profane a chassé le peu de sacré dont nous étions encore capables, nous, les humains les plus riches de l'histoire de l'humanité, avec notre urne simili japonaise. Plus démunis que les humains les plus reculés de notre village planétaire. Sans symboles, sans langage pour nos morts, sans rites.
Monique LaRue (L'Oeil de Marquise)
Vor veni șiruri-șiruri, fiecare cu teancurile lui de cărți în brațe... Iar Domnul le va spune: „Da, le-am citit, firește, pe toate, chiar înainte ca voi să le fi scris. Ați adus oamenilor ceasuri de desfătare, i-ați îndemnat la meditație și reverie. Ați desenat în trompe l’oeil cele mai uimitoare, cele mai baroce, cele mai ornamentate, cele mai masive porți pe zidul interior al frunții, pe osul ei neted și gălbui. Dar care dintre aceste porți s-a deschis cu adevărat? Pe care dintre ele s-a ridicat pleoapa frunții de pe ochiul creierului? Prin care dintre ele creierul a început cu adevărat să vadă?
Mircea Cărtărescu (Solenoid)
Les Poets de Sept ans Et la Mère, fermant le livre du devoir, S'en allait satisfaite et très fière sans voir, Dans les yeux bleus et sous le front plein d'éminences, L'âme de son enfant livrée aux répugnances. Tout le jour, il suait d'obéissance ; très Intelligent ; pourtant des tics noirs, quelques traits Semblaient prouver en lui d'âcres hypocrisies. Dans l'ombre des couloirs aux tentures moisies, En passant il tirait la langue, les deux poings A l'aine, et dans ses yeux fermés voyait des points. Une porte s'ouvrait sur le soir : à la lampe On le voyait, là-haut, qui râlait sur la rampe, Sous un golfe de jour pendant du toit. L'été Surtout, vaincu, stupide, il était entêté A se renfermer dans la fraîcheur des latrines: Il pensait là, tranquille et livrant ses narines. Quand, lavé des odeurs du jour, le jardinet Derrière la maison, en hiver, s'illunait , Gisant au pied d'un mur, enterré dans la marne Et pour des visions écrasant son oeil darne, Il écoutait grouiller les galeux espaliers. Pitié ! Ces enfants seuls étaient ses familiers Qui, chétifs, fronts nus, oeil déteignant sur la joue, Cachant de maigres doigts jaunes et noirs de boue Sous des habits puant la foire et tout vieillots, Conversaient avec la douceur des idiots ! Et si, l'ayant surpris à des pitiés immondes, Sa mère s'effrayait, les tendresses profondes, De l'enfant se jetaient sur cet étonnement. C'était bon. Elle avait le bleu regard, - qui ment! A sept ans, il faisait des romans, sur la vie Du grand désert où luit la Liberté ravie, Forêts, soleils, rives, savanes ! - Il s'aidait De journaux illustrés où, rouge, il regardait Des Espagnoles rire et des Italiennes. Quand venait, l'Oeil brun, folle, en robes d'indiennes, -Huit ans -la fille des ouvriers d'à côté, La petite brutale, et qu'elle avait sauté, Dans un coin, sur son dos, en secouant ses tresses, Et qu'il était sous elle, il lui mordait les fesses, Car elle ne portait jamais de pantalons; - Et, par elle meurtri des poings et des talons, Remportait les saveurs de sa peau dans sa chambre. Il craignait les blafards dimanches de décembre, Où, pommadé, sur un guéridon d'acajou, Il lisait une Bible à la tranche vert-chou; Des rêves l'oppressaient, chaque nuit, dans l'alcôve. Il n'aimait pas Dieu; mais les hommes qu'au soir fauve, Noirs, en blouse, il voyait rentrer dans le faubourg Où les crieurs, en trois roulements de tambour, Font autour des édits rire et gronder les foules. - Il rêvait la prairie amoureuse, où des houles Lumineuses, parfums sains, pubescences d'or, Font leur remuement calme et prennent leur essor ! Et comme il savourait surtout les sombres choses, Quand, dans la chambre nue aux persiennes closes, Haute et bleue, âcrement prise d'humidité, Il lisait son roman sans cesse médité, Plein de lourds ciels ocreux et de forêts noyées, De fleurs de chair aux bois sidérals déployées, Vertige, écroulement, déroutes et pitié ! - Tandis que se faisait la rumeur du quartier, En bas, - seul et couché sur des pièces de toile Écrue et pressentant violemment la voile!
Arthur Rimbaud
[On] a accoutumé les peuples à croire que leur intérêt consistait à ruiner tous leurs voisins ; chaque nation en est venue à jeter un oeil d'envie sur la prospérité de toutes les nations avec lesquelles elle commerce, et à regarder tout ce qu'elles gagnent comme une perte pour elle. Le commerce, qui naturellement devait être, pour les nations comme pour les individus, une lien de concorde et d'amitié, est devenu la source la plus féconde des haines et des querelles. Pendant ce siècle et le précédent, l'ambition capricieuse des rois et des ministres n'a pas été plus fatale au repos de l'Europe, que la sotte jalousie des marchands et des manufacturiers. L'humeur injuste et violente de ceux qui gouvernent les hommes est un mal d'ancienne date, pour lequel j'ai bien peur que la nature des choses humaines ne comporte pas de remède ; mais quant à cet esprit de monopole, à cette rapacité basse et envieuse des marchands et des manufacturiers, qui ne sont, ni les uns ni les autres, chargés de gouverner les hommes, et qui ne sont nullement faits pour en être chargés, s'il n'y a peut-être pas moyen de corriger ce vice, au moins est-il bien facile d'empêcher qu'il ne puisse troubler la tranquillité de personne, si ce n'est de ceux qui en sont possédés.
Adam Smith (An Inquiry into the Nature and Causes of the Wealth of Nations)
Il n’y avait plus ni écoliers, ni ambassadeurs, ni bourgeois, ni hommes, ni femmes ; plus de Clopin Trouillefou, de Gilles Lecornu, de Marie Quatrelivres, de Robin Poussepain. Tout s’effaçait dans la licence commune. La grand-salle n’était plus qu’une vaste fournaise d’effronterie et de jovialité où chaque bouche était un cri, chaque oeil un éclair, chaque face une grimace, chaque individu une posture. Le tout criait et hurlait. Les visages étranges qui venaient tour à tour grincer des dents à la rosace étaient comme autant de brandons jetés dans le brasier. Et de toute cette foule effervescente s’échappait, comme la vapeur de la fournaise, une rumeur aigre, aiguë, acérée, sifflante comme les ailes d’un moucheron.
Victor Hugo (Victor Hugo: Oeuvres complètes - 122 titres (Annotés et illustrés) - Arvensa Editions (French Edition))
Je veux que tu en aies toi-même la preuve par expérience, sans la chercher ailleurs. Quand on n'aime pas pour son propre compte, on voit d'un oeil chagrin l'humeur des amants. Il y a encore en moi quelque ardeur amoureuse, mon corps a toujours de la sève; et mes sens ne sont pas éteints pour les agréments et les plaisirs de la vie. Je suis un rieur de bon goût, un convive agréable; dans un dîner, je ne coupe jamais la parole à personne; j'ai le bon esprit de ne pas me rendre importun aux convives; je sais prendre part à la conversation avec mesure, et me taire à propos, quand c'est à d'autres à parler; je ne suis point cracheur ni pituiteux, et point roupieux le moins du monde; enfin, je suis d'Éphèse, et non pas d'Apulie (53), je ne suis pas un « petit coeur ».
Plautus (Miles Gloriosus)
L'isolement Souvent sur la montagne, à l'ombre du vieux chêne, Au coucher du soleil, tristement je m'assieds ; Je promène au hasard mes regards sur la plaine, Dont le tableau changeant se déroule à mes pieds. Ici gronde le fleuve aux vagues écumantes ; Il serpente, et s'enfonce en un lointain obscur ; Là le lac immobile étend ses eaux dormantes Où l'étoile du soir se lève dans l'azur. Au sommet de ces monts couronnés de bois sombres, Le crépuscule encor jette un dernier rayon ; Et le char vaporeux de la reine des ombres Monte, et blanchit déjà les bords de l'horizon. Cependant, s'élançant de la flèche gothique, Un son religieux se répand dans les airs : Le voyageur s'arrête, et la cloche rustique Aux derniers bruits du jour mêle de saints concerts. Mais à ces doux tableaux mon âme indifférente N'éprouve devant eux ni charme ni transports ; Je contemple la terre ainsi qu'une ombre errante Le soleil des vivants n'échauffe plus les morts. De colline en colline en vain portant ma vue, Du sud à l'aquilon, de l'aurore au couchant, Je parcours tous les points de l'immense étendue, Et je dis : " Nulle part le bonheur ne m'attend. " Que me font ces vallons, ces palais, ces chaumières, Vains objets dont pour moi le charme est envolé ? Fleuves, rochers, forêts, solitudes si chères, Un seul être vous manque, et tout est dépeuplé ! Que le tour du soleil ou commence ou s'achève, D'un oeil indifférent je le suis dans son cours ; En un ciel sombre ou pur qu'il se couche ou se lève, Qu'importe le soleil ? je n'attends rien des jours. Quand je pourrais le suivre en sa vaste carrière, Mes yeux verraient partout le vide et les déserts : Je ne désire rien de tout ce qu'il éclaire; Je ne demande rien à l'immense univers. Mais peut-être au-delà des bornes de sa sphère, Lieux où le vrai soleil éclaire d'autres cieux, Si je pouvais laisser ma dépouille à la terre, Ce que j'ai tant rêvé paraîtrait à mes yeux ! Là, je m'enivrerais à la source où j'aspire ; Là, je retrouverais et l'espoir et l'amour, Et ce bien idéal que toute âme désire, Et qui n'a pas de nom au terrestre séjour ! Que ne puîs-je, porté sur le char de l'Aurore, Vague objet de mes voeux, m'élancer jusqu'à toi ! Sur la terre d'exil pourquoi resté-je encore ? Il n'est rien de commun entre la terre et moi. Quand là feuille des bois tombe dans la prairie, Le vent du soir s'élève et l'arrache aux vallons ; Et moi, je suis semblable à la feuille flétrie : Emportez-moi comme elle, orageux aquilons !
Alphonse de Lamartine (Antologija francuskog pjesništva)
My eye keeps escaping towards the big blue lacquered door that I've had painted in a trompe-l'oeil on the back wall. I would like to call Mrs. Cohen back and tell her there's no problem for her son's bar mitzvah, everything's ready: I would like to go through that door and disappear into the garden my mind's eye has painted behind it. The grass there is soft and sweet, there are bulrushes bowing along the banks of a river. I put lime trees in it, hornbeams, weeping elms, blossoming cherries and liquidambars. I plant it with ancient roses, daffodils, dahlias with their melancholy heavy heads, and flowerbeds of forget-me-nots. Pimpernels, armed with all the courage peculiar to such tiny entities, follow the twists and turns between the stones of a rockery. Triumphant artichokes raise their astonished arrows towards the sky. Apple trees and lilacs blossom at the same time as hellebores and winter magnolias. My garden knows no seasons. It is both hot and cool. Frost goes hand in hand with a shimmering heat haze. The leaves fall and grow again. row and fall again. Wisteria climbs voraciously over tumbledown walls and ancient porches leading to a boxwood alley with a poignant fragrance. The heady smell of fruit hangs in the air. Huge peaches, chubby-cheeked apricots, jewel-like cherries, redcurrants, raspberries, spanking red tomatoes and bristly cardoons feast on sunlight and water, because between the sunbeams it rains in rainbow-colored droplets. At the very end, beyond a painted wooden fence, is a woodland path strewn with brown leaves, protected from the heat of the skies by a wide parasol of foliage fluttering in the breeze. You can't see the end of it, just keep walking, and breathe.
Agnès Desarthe (Chez Moi: A Novel)
C’est un plaisir que de supputer, subodorer, côtoyer le mystère qui se tramait dans les quartiers, villages et ruelles de Montréal, et de se demander comment tout ça allait finir. J’avais confiance. J’avais confiance en l’humanité entière qui arrivait à Montréal, en l’humanité qui unissait Montréal aux autres villes du monde, celles qui fascinent par leur site, comme Istanbul, celles qui fascinent par leur prestige, comme Paris, par leur taille, comme New York, par leur élan, comme Shanghai, par leur lourdeur, comme Moscou. Montréal fascine par son mystère, rien de plus, mais rien de moins, me disais-je.
Monique LaRue (L'Oeil de Marquise)
She finds herself, by some miraculous feat, no longer standing in the old nursery but returned to the clearing in the woods. It is the 'green cathedral', the place she first kissed Jack all those weeks ago. The place where they laid out the stunned sparrowhawk, then watched it spring miraculously back to life. All around, the smooth, grey trunks of ancient beech trees rise up from the walls of the room to tower over her, spreading their branches across the ceiling in a fan of tangled branches and leaves, paint and gold leaf cleverly combined to create the shimmering effect of a leafy canopy at its most dense and opulent. And yet it is not the clearing, not in any real or grounded sense, because instead of leaves, the trees taper up to a canopy of extraordinary feathers shimmering and spreading out like a peacock's tail across the ceiling, a hundred green, gold and sapphire eyes gazing down upon her. Jack's startling embellishments twist an otherwise literal interpretation of their woodland glade into a fantastical, dreamlike version of itself. Their green cathedral, more spectacular and beautiful than she could have ever imagined. She moves closer to one of the trees and stretches out a hand, feeling instead of rough bark the smooth, cool surface of a wall. She can't help but smile. The trompe-l'oeil effect is dazzling and disorienting in equal measure. Even the window shutters and cornicing have been painted to maintain the illusion of the trees, while high above her head the glass dome set into the roof spills light as if it were the sun itself, pouring through the canopy of eyes. The only other light falls from the glass windowpanes above the window seat, still flanked by the old green velvet curtains, which somehow appear to blend seamlessly with the painted scene. The whole effect is eerie and unsettling. Lillian feels unbalanced, no longer sure what is real and what is not. It is like that book she read to Albie once- the one where the boy walks through the wardrobe into another world. That's what it feels like, she realizes: as if she has stepped into another realm, a place both fantastical and otherworldly. It's not just the peacock-feather eyes that are staring at her. Her gaze finds other details: a shy muntjac deer peering out from the undergrowth, a squirrel, sitting high up in a tree holding a green nut between its paws, small birds flitting here and there. The tiniest details have been captured by Jack's brush: a silver spider's web, a creeping ladybird, a puffy white toadstool. The only thing missing is the sound of the leaf canopy rustling and the soft scuttle of insects moving across the forest floor.
Hannah Richell (The Peacock Summer)
- Ma mère dit que le cinéma substituait à notre regard un monde qui s'accordait à nos désirs... souffla-t-il. Mais Nuit et Brouillard ne cadrait pas avec cette définition. - Le cinéma est plutôt comme une bataille, déclara Fuji. - Une bataille contre quoi ? - Contre mille ennemis différents et contradictoires. Contre l'ennui. Contre la frénésie. Contre le quotidien désenchanté. Contre les lendemains qui chantent. Contre les bourrasques qui avalent nos cauchemars. Contre les usines qui broient nos rêves. Contre les laisses invisibles qui nous étranglent. Contre les habitudes qui nous ferment les yeux. Fuji soupira et reprit : - Et dans cette bataille, Nuit et Brouillard, avec son texte et ses images implacables, lutte aux avant-postes. Contre l'oubli. Contre les monstres du passé. Contre l'effacement des crimes effroyables de l'Histoire. Nuit et Brouillard lutte contre tout cela. Et prouve que le cinéma peut abriter le temps.
Guillaume Guéraud (La Brigade De L'oeil)
je lui tendis les trois pommes vertes que je venais de voler dans le verger. Elle les accepta et m'annonça, comme en passant : — Janek a mangé pour moi toute sa collection de timbres-poste. C'est ainsi que mon martyre commença. Au cours des jours qui suivirent, je mangeai pour Valentine plusieurs poignées de vers de terre, un grand nombre de papillons, un kilo de cerises avec les noyaux, une souris, et, pour finir, je peux dire qu'à neuf ans, c'est-à-dire bien plus jeune que Casanova, je pris place parmi les plus grands amants de tous les temps, en accomplissant une prouesse amoureuse que personne, à ma connaissance, n'est jamais venu égaler. Je mangeai pour ma bien-aimée un soulier en caoutchouc. Ici, je dois ouvrir une parenthèse. Je sais bien que, lorsqu'il s'agit de leurs exploits amoureux, les hommes ne sont que trop portés à la vantardise. A les entendre, leurs prouesses viriles ne connaissent pas de limite, et ils ne vous font grâce d'aucun détail. Je ne demande donc à personne de me croire lorsque j'affirme que, pour ma bien-aimée, je consommai encore un éventail japonais, dix mètres de fil de coton, un kilo de noyaux de cerises — Valentine me mâchait, pour ainsi dire, la besogne, en mangeant la chair et en me tendant les noyaux — et trois poissons rouges, que nous étions allés pêcher dans l'aquarium de son professeur de musique. Dieu sait ce que les femmes m'ont fait avaler dans ma vie, mais je n'ai jamais connu une nature aussi insatiable. C'était une Messaline doublée d'une Théodora de Byzance. Après cette expérience, on peut dire que je connaissais tout de l'amour. Mon éducation était faite. Je n'ai fait, depuis, que continuer sur ma lancée. Mon adorable Messaline n'avait que huit ans, mais son exigence physique dépassait tout ce qu'il me fut donné de connaître au cours de mon existence. Elle courait devant moi, dans la cour, me désignait du doigt tantôt un tas de feuilles, tantôt du sable, ou un vieux bouchon, et je m'exécutais sans murmurer. Encore bougrement heureux d'avoir pu être utile. A un moment, elle s'était mise à cueillir un bouquet de marguerites, que je voyais grandir dans sa main avec appréhension — mais je mangeai les marguerites aussi, sous son oeil attentif — elle savait déjà que les hommes essayent toujours de tricher, dans ces jeux-là — où je cherchais en vain une lueur d'admiration. Sans une marque d'estime ou de gratitude, elle repartit en sautillant, pour revenir, au bout d'un moment, avec quelques escargots qu'elle me tendit dans le creux de la main. Je mangeai humblement les escargots, coquille et tout. A cette époque, on n'apprenait encore rien aux enfants sur le mystère des sexes et j'étais convaincu que c'était ainsi qu'on faisait l'amour. J'avais probablement raison. Le plus triste était que je n'arrivais pas à l'impressionner. J'avais à peine fini les escargots qu'elle m'annonçait négligemment : — Josek a mangé dix araignées pour moi et il s'est arrêté seulement parce que maman nous a appelés pour le thé. Je frémis. Pendant que j'avais le dos tourné, elle me trompait avec mon meilleur ami. Mais j'avalai cela aussi. Je commençais à avoir l'habitude. (La promesse de l'aube, ch.XI)
Romain Gary (Promise at Dawn)
He explains in four steps how coup d’oeil happens: examples from history, presence of mind, the flash of insight itself, and resolution.
William Duggan (Strategic Intuition: The Creative Spark in Human Achievement (Columbia Business School Publishing))
Les états posthumes — pour la simple raison qu’ils sont tout ce qui n’est pas terrestre ou spatial — sont d’une complexité dont le langage humain ne saurait rendre compte; les révélations n’en donnent que des schémas qui se contredisent dans la mesure où les perspectives divergent. Du reste, les conditions posthumes peuvent elles- mêmes différer grandement suivant les religions qui, elles, peuvent par leurs structures respectives en déterminer les modalités : nous voulons dire que les cieux et les enfers passagers de l’Hindouisme ne correspondent pas au ciel et à l’enfer perpétuel du Monothéisme, ce qui est sans doute en rapport avec le fait que les Monothéistes enterrent les morts, tandis que les Hindous les brûlent 13. D’un autre côté, les diverses révélations ne comportent rien qui empêche que les définitions ou descriptions symboliques soient prises à la lettre : les religions sémitiques ne précisent même pas que le ciel et l’enfer ne se trouvent point dans l’espace; des remarques analogues peuvent être faites en ce qui concerne le Mânava-Dharma- Shâstra. Les Monothéistes étendent les conditions posthumes qui les concernent à tous les hommes, et alors leur doctrine devient purement symbolique, comme nous l’avons expliqué dans notre livre l’OEil du Coeur.
Frithjof Schuon (Spiritual Perspectives and Human Facts)
Nervously I tried to check my reflection in the opaque window of the front door. I had an idea that equerries to Her Royal Highness the Princess of Wales were several inches taller than me in their Gucci loafers and carried a reassuring air of Labradors and sports cars. They certainly did not lose their cuff links. Summoning up all my stiffening thoughts, I pressed the bell. I could not hear if it had rung, so after several minutes I pressed it again, just as the door opened to reveal the Prince of Wales’s butler. He was about my height and wore a dark blue jacket with the Prince of Wales’s monogram on the lapels. He looked politely unimpressed. “Oh yes,” he said. “Come in.” Later, I came to know Harold Brown well and grew to admire his professionalism. At home and abroad, he quietly bore the hundreds of little stresses that came with dealing with his royal employers at their less attractive moments. His gift as a mimic had me crying tears of laughter into my whiskey on many foreign tours. That afternoon, however, he was every inch the guardian of his master’s privacy and impassively allowed me to follow him to the Equerries’ Room where I was to await the royal summons. Like so much of the apartment, although undeniably comfortable and well appointed, the Equerries’ Room was dark. Clever effects had been achieved with concealed lighting, pastel colorings, and flowers, but the overriding impression was one of pervasive gloom. Two people were already there—the Princess’s lady-in-waiting, Anne Beckwith-Smith, and her current equerry, Richard Aylard. They were there to examine me as a possible recruit to their exclusive way of life. During the last few days they had been examining five others as well, of course, so they were understandably distant, if polite. I was polite too—this was surely part of the selection process—and determined, like the butler, to look unimpressed. But I did need to go to the loo. Badly. Groping in the semigloom of the cloakroom, I became the latest visitor to fumble for the trick light switch on a fiendish trompe l’oeil before finding the real switch on the wall behind me.
Patrick D. Jephson (Shadows Of A Princess: An Intimate Account by Her Private Secretary)
Et au loin, comme Frodon passait l'Anneau à son doigt et le revendiquait pour sien, même dans les Sammath Naur, coeur même du royaume, la Puissance de Barad-dûr fut ébranlée et la Tour trembla de ses fondations à son fier et ultime couronnement. Le Seigneur Ténébreux fut soudain averti de sa présence, et son oeil, perçant toutes les ombres, regarda par-dessus la plaine la porte qu'il avait faite, l'ampleur de sa propre folie lui fut révélée en un éclair aveuglant et tous les stratagèmes de ses ennemis lui apparurent enfin à nu. Sa colère s'embrasa en un feu dévorant, mais sa peur s'éleva comme une vaste fumée noire pour l'étouffer. Car il connaissait le péril mortel où il était et le fil auquel son destin était maintenant suspendu. Son esprit se libéra de toute sa politique et de ses trames de peur et de perfidie, de tous ses stratagèmes et de ses guerres, un frémissement parcourut tout son royaume, ses esclaves fléchirent, ses armées s'arrêtèrent, et ses capitaines, soudain sans direction, hésitèrent et désespérèrent. Car ils étaient oubliés. Toute la pensée et toutes les fins de la Puissance qui les conduisait étaient à présent tournées avec une force irrésistible vers la Montagne. A son appel, vibrant avec un cri déchirant, volèrent en une dernière course désespérée les Nazgûl, les Chevaliers Servants de l'Anneau, qui, en un ouragan d'ailes, s'élançaient en direction du Sud, vers la Montagne du Destin.
J.R.R. Tolkien
La foi ne sort pas du cerveau. Elle sort du ventre et des tripes. Elle cherche le contact, pour exister, maintenant. Elle regarde d'un mauvais oeil les abstractions parce qu'elle sait d'instinct que l'abstraction véhicule la mort. Croire est sensuel. Croire, c'est voir des cheveux, dans bandelettes, une paillasse, une cruche, un suaire. C'est regarder fleurir un amandier et se dessécher un figuier, sentir l'huile, respirer le parfum, enfoncer du levain dans la pâte, saler un champ, cuire du pain, verser du vin. Croire, c'est mettre tous les sens en déroute.
Gabriel Ringlet (La Résistance intérieure)
Je veux que tu en aies toi-même la preuve par expérience, sans la chercher ailleurs. Quand on n'aime pas pour son propre compte, on voit d'un oeil chagrin l'humeur des amants. Il y a encore en moi quelque ardeur amoureuse, mon corps a toujours de la sève; et mes sens ne sont pas éteints pour les agréments et les plaisirs de la vie. Je suis un rieur de bon goût, un convive agréable; dans un dîner, je ne coupe jamais la parole à personne; j'ai le bon esprit de ne pas me rendre importun aux convives; je sais prendre part à la conversation avec mesure, et me taire à propos, quand c'est à d'autres à parler; je ne suis point cracheur ni pituiteux, et point roupieux le moins du monde; enfin, je suis d'Éphèse, et non pas d'Apulie, je ne suis pas un « petit coeur ».
Plautus (Miles Gloriosus)
La variété des manifestations de la vie suffit à l'éblouissement. Il n’y a qu'à jeter l’oeil, comme on lance un filet, pour pêcher des images.
Sylvain Tesson (Petit traité sur l'immensité du monde)
... sommeil du juste. ... Je crois que c'est les injustes qui dorment le mieux, parce qu'ils s'en foutent, alors que les justes ne peuvent pas fermer l'oeil et se font du mauvais sang pour tout.
Émile Ajar (La vie devant soi)
Adam's marvelous eyes, which learned to see, saw how the atoms--new, brand new--began to trace their orbits, still hesitantly, not knowing how to function. Colors shone one by one, in the gentle fluoride tones that they would never recover when they matured. Space stretched out, dimensions scampered along hallways of burnished ozone, like small children looking for toys. Time had not stopped tightening the spring that it would later release a little at a time. Adam could almost touch the edge of the universe, which was expanding like the corolla of a flower preparing to be the All. Forms were born, wrapped in the shimmering dampness, they grew sharper as they felt their way along, successively adopting the line, the plane, volume, aligning themselves in the perspective of an infinite trompe l'oeil. Gravity intervened and each thing making its debut found its place--mountains and suns, galaxies and roses. Adam heard the first birdsong.
César Aira (Artforum)
Elle marcha vers moi, avec Hiroshima dans l'oeil droit et Nagasaki dans l'oeil gauche.
Amélie Nothomb (Stupeur et tremblements)
In the morning Beauty awoke knowing she had dreamt again of her prince, but unable to remember any particulars of the dream. There were only the words echoing in her mind, the tone a mixture of urgent warning and ardent plea: "Do not trust appearances.
Bethany Kohler (Trompe l'Oeil: Beauty and the Beast Retold)
Take heed, my sweet, For you shall rue The day you found In me a foe; And what, you ask, Is my revenge? You will not understand, But I will tell: To think you know When you know not; To think you see When you are blind; No might can break, No wit cast off, This curse with which I bind thee; Your cunning plans, Your strength of will, Alike shall fail To free thee. It can be broken, yes; The way of that is hid; You never shall break free, As none before you did. A lowly thing, A gentle thing, May break the spell at last; But hope is vain That wastes itself On such a hopeless task.
Bethany Kohler (Trompe l'Oeil: Beauty and the Beast Retold)
Thus, Society passed its final judgment: the youngest Duveau girl was "withdrawn" and "unsociable." Wasn't it a pity.
Bethany Kohler (Trompe l'Oeil: Beauty and the Beast Retold)
Soudain, ce n’est plus une absolue matière qu’elle perçoit en lieu et place du corps étendu, un matériau dont on peut faire usage et que l’on décortique pour en réserver les bonne pièces, mais une substance d’une potentialité inouïe: un corps humain, sa puissance et sa fin, sa fin humaine - et c’est cette émotion-là, plus que toute fontaine de sang déversée dans un bac en plastique, qui pourrait la faire tourner de l’oeil
Maylis de Kerangal
I rolled around and hit my face to wake myself up, but the pain proved that everything was real - because pain is another word for reality. The surfaces were hard, indeed. My eyes were wide open and lucid, but fear had deformed everything, it had driven me into the hallucination and delirium. I stood up, shook the industrial refuse from my clothes, and went back, my heart beating more strongly than it should have, to the door gaping open in the great building's wall. I knew full well that on the outside, the building was perfectly rectangular, that there was no way for the door to open into a room, and yet it led into a virtual depth, as inexplicable as the depth of a photograph, or the depths of perspective that create a third, and false, dimension in paintings on a wall. If you could go inside a trompe l'oeil mural, you wouldn't descend into its fraudulent depths, you would only get smaller as you moved along unseen lines of perspective. You wouldn't move through constantly changing spaces, with porphyry arches and columns and unintelligible Biblical images opening and closing behind you; rather, they would change their shapes constantly, rectangles would become parallelograms and trapezoids, the arcs of circles would change into hyperbolas, and circle into ellipses, becoming thinner and thinner as they tried to look deeper and farther away. I often thought that the world, along its three dimensions, is an equally deceiving trompe l'oeil for the infinitely more complex eye of our mind, with its two cerebral hemispheres taking in the world at slightly different angles, such that, by combining rational analysis and mystical sensibility, speech and song, happiness and depression, the abject and the sublime, it will make the amazing rosebud of the fourth dimension open before us, with its pearly petals, with its full depth, with its cubic surface, with its hypercubic volume. As though an embryo didn't grow in its mother's womb but arrived, from far away, and only the illusion of perspective made it seem to grow, like a wayfarer approaching along an empty road. A wayfarer who, after he passes through the iliac portal, continues his illusory rise, first an infant, then a child, then an adolescent, and in the end, when he is face-to-face with you and looks you in the eyes, he smiles at you like a friend from the other side of the mirror, having found you again, at last.
Mircea Cărtărescu (Solenoid)
While this allowed us to see much farther than in the fog of the previous Day, the effect was oppressive, as if all our Movements were taking place in some strange Ballroom set in a deserted Arctic Mansion with a shattered White Marble Floor underfoot and a Low Grey Ceiling with trompe l’oeil clouds just above us.
Dan Simmons (The Terror)
tree in bloom, a white farmhouse—potted basil in the kitchen
Nancy Reisman (Trompe l'Oeil)
Si ton frère, fils de ta mère, ou ton fils, ou ta fille, ou la femme de ton coeur, ou ton ami, qui t'est comme ton âme, t'incite en secret, disant: Allons, et servons d'autres dieux, des dieux que tu n'as point connus, toi, ni tes pères, d'entre les dieux des peuples qui sont autour de vous, près de toi ou loin de toi, d'un bout de la terre à l'autre bout de la terre, tu ne t'accorderas pas avec lui et tu ne l'écouteras pas; et ton oeil ne l'épargnera pas, et tu n'auras pas pitié de lui, et tu ne le cacheras pas; mais tu le tueras certainement: ta main sera la première contre lui pour le mettre à mort, et la main de tout le peuple ensuite; et tu l'assommeras de pierres, et il mourra, car il a cherché à t'entraîner loin de l'Éternel, ton Dieu, qui t'a fait sortir du pays d'Égypte,
Anonymous
He raised the leather curtain and showed us into the next room. “Little study” is not how I would have described it; it was spacious, with walls of exquisite antique shelving crammed with handsomely bound books all of venerable age. What impressed me more than the books were some small glass cases filled with objects hard to identify—they looked like stones. And there were little animals, whether stuffed, mummified, or delicately reproduced I couldn’t say. Everything was bathed in a diffuse crepuscular light that came from a large double-mullioned window at the end, with leaded diamond panes of transparent amber. The light from the window blended with that of a great lamp on a dark mahogany table covered with papers. It was one of those lamps sometimes found on reading tables in old libraries, with a dome of green glass that could cast a white oval on the page while leaving the surroundings in an opalescent penumbra. This play of two sources of light, both unnatural, somehow enlivened the polychrome of the ceiling. The ceiling was vaulted, supported on all four sides by a decorative fiction: little brick-red columns with tiny gilded capitals. The many trompe l’oeil images, divided into seven areas, enhanced the effect of depth, and the whole room had the feeling of a mortuary chapel, impalpably sinful, melancholy, sensual.
Umberto Eco (Foucault's Pendulum)
Coup d’Oeil Concept A French expression which loosely translated means the “strike of the eye” or the “vision behind the eye.” The closest English concept would be that of intuition. Intuition is defined as “perceptive insight” or “the power to discern the true nature of a situation.
Charles "Sid" Heal (Field Command)
Even French pilferage has not relegated Italian culinary genius to the darker corners of gastronomy. Marie de’ Medici brought Italian cookery to France, where Gallic duplicity quickly undermined the integrity of good ingredients with unctuous sauces. The French will always confuse egregious decorative effects with creative integrity. They have a genius for appearances. Trompe l’oeil will do for a Frenchman, but not for an Italian.
Roland Delicio (Merda!: The Real Italian You Were Never Taught in School)