Ny Mets Quotes

We've searched our database for all the quotes and captions related to Ny Mets. Here they are! All 16 of them:

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C'est quand mĂȘme Ă©patant, et pour le moins moderne, un dominant qui vient chialer que le dominĂ© n'y met pas assez du sien...
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Virginie Despentes (King Kong théorie)
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L'Ă©criture doit ĂȘtre une recherche de vĂ©ritĂ©, sinon elle n'est rien. Si Ă  travers l'Ă©criture tu ne cherches pas Ă  te connaitre, Ă  fouiller ce qui t'habite, ce qui te constitue, Ă  rouvrir tes blessures, Ă  gratter, creuser avec les mains, si tu ne mets pas en question ta personne, ton origine, ton milieu, cela n'a pas de sens. Il n'y a d'Ă©criture que l'Ă©criture de soi. Le reste ne compte pas.
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Delphine de Vigan (D'aprĂšs une histoire vraie)
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Plea to the early 1960's NY Mets. "Can't anyone here play this game?
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Fred McMane
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J'aimerais pouvoir dire qu'elle ne me manque pas. J'apprends à vivre sans elle, et je n'y mets pas de la bonne volonté. J'espÚre encore me réveiller de ce cauchemar. Je donnerais tout, absolument tout, pour entendre sa voix encore une fois ailleurs que sur les milliers de vidéos que j'ai faites.
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Virginie Grimaldi (Une belle vie)
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Aaron Copland, whom Bernstein had met when he was in his junior year at Harvard and who would become a lifelong friend and mentor, wrote him encouraging letters. “Don’t expect miracles,” Copland advised the young man, “and don’t get depressed if nothing happens for a while. That’s NY.” But on August 25, 1943, his twenty-fifth birthday, Bernstein got his first professional break when Artur Rodzinski, then the music director of the New York Philharmonic, chose him to become his conducting assistant. “I have gone through all the conductors I know of in my mind,” Rodzinski explained to his new assistant, “and I finally asked God whom I should take, and God said, ‘Take Bernstein.
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Jonathan Cott (Dinner with Lenny: The Last Long Interview with Leonard Bernstein)
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Voisine Je peux rester des aprĂšs-midi entiers Ă  regarder cette fille, cachĂ© derriĂšre mon rideau. Je me demande ce qu'elle peut Ă©crire sur son ordinateur. A quoi elle pense quand elle regarde par la fenĂȘtre. Je me demande ce qu'elle mange, ce qu'elle utilise comme dentifrice, ce qu'elle Ă©coute comme musique. Un jour, je l'ai vue danser toute seule. Je me demande si elle a des frĂšres et sƓurs, si elle met la radio quand elle se lĂšve le matin, si elle prĂ©fĂšre l'Espagne ou l'Italie, si elle garde son mouchoir en boule dans sa main quand elle pleure et si elle aime Thomas Bernhard. Je me demande comment elle dort et comment elle jouit. Je me demande comment est son corps de prĂšs. Je me demande si elle s'Ă©pile ou si au contraire elle a une grosse toison. Je me demande si elle lit des livres en anglais. Je me demande ce qui la fait rire, ce qui la met hors d'elle, ce qui la touche et si elle a du goĂ»t. Qu'est-ce qu'elle peut bien en penser, cette fille, de la hausse du baril de pĂ©trole et des Farc, et que dans trente ans il n'y aura sans doute plus de gorilles dans les montagnes du Rwanda ? Je me demande Ă  quoi elle pense quand je la vois fumer sur son canapĂ©, et ce qu'elle fume comme cigarettes. Est-ce que ça lui pĂšse d'ĂȘtre seule ? Est-ce qu'elle a un homme dans sa vie ? Et si c'est le cas, pourquoi c'est elle qui va toujours chez lui ? Pourquoi il n'y a jamais d'homme chez elle ? Je me demande comment elle se voit dans vingt ans. Je me demande quel sens elle donne Ă  sa vie. Qu'est-ce qu'elle pense de sa vie quand elle est comme ça, toute seule, chez elle ? Si ça se trouve, elle n'a aucun intĂ©rĂȘt, cette fille.
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David Thomas (La Patience des buffles sous la pluie)
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Croyez-moi : Ce n'est pas une doctrine, pas un enseignement que je vous donne. D'ou tirerais-je le droit de vous donner des leçons ? Je vous rĂ©vĂšle le chemin de cet ĂȘtre humain, son chemin mais pas votre chemin. Mon chemin n'est pas votre chemin ; je ne peux donc pas vous instruire. le chemin est en nous, mais pas dans les dieux, ni dans les doctrines ni dans les lois. C'est en nous qu'est le chemin, la vĂ©ritĂ© et la vie. Malheur Ă  ceux qui vivent selon des modĂšles ! La vie n'est pas avec eux. Si vous vivez selon un modĂšle, vous vivez la vie d'un modĂšle, mais qui vivra votre vie sinon vous-mĂȘmes ? Donc vivez-vous vous-mĂȘme. Les panneaux indicateurs sont tombĂ©s, des sentiers incertains se dĂ©roulent devant nous. Ne soyez pas avides d'avaler les fruits qui se trouvent dans le champ des autres. Ne savez-vous pas que vous ĂȘtes vous-mĂȘmes le champ fertile qui porte tout ce qui vous est utile ? Mais qui le sait aujourd'hui ? Qui connaĂźt le chemin qui mĂšne aux champs Ă©ternellement fertiles de l'Ăąme ? Vous cherchez le chemin par le biais d'Ă©lĂ©ments extĂ©rieurs ; vous lisez des livres et Ă©coutez des avis : Ă  quoi bon ? Il n'y a qu'un seul chemin et c'est votre chemin. Vous cherchez le chemin ? Je vous mets en garde contre mon chemin. Il peu ĂȘtre pour vous le mauvais chemin. Que chacun suive son propre chemin. (p. 147)
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C.G. Jung (The Red Book: Liber Novus)
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(...) Celui qui ignore que la maison brĂ»le, n'a aucune raison d'appeler au secours; de mĂȘme, l'homme qui ne sait pas qu'il est en train de se noyer ne saisira pas la corde salvatrice; mais savoir que nous pĂ©rissons, c'est soit dĂ©sespĂ©rer, soit prier. Savoir rĂ©ellement que nous ne sommes rien, parce que le monde entier n'est rien, c'est se souvenir de « Ce qui est », et se libĂ©rer par ce souvenir. Quand un homme est victime d'un cauchemar et qu'il se met alors, en plein rĂȘve, Ă  appeler Dieu au secours, il se rĂ©veille infailliblement, et cela dĂ©montre deux choses : premiĂšrement, que l'intelligence consciente de l'Absolu subsiste dans le sommeil comme une personnalitĂ© distincte, - notre esprit reste donc en dehors de nos Ă©tats d'illusion, et deuxiĂšmement, que l'homme, quand il appelle Dieu, finira par se rĂ©veiller aussi de ce grand rĂȘve qu'est la vie, le monde, l'ego. S'il est un appel qui peut briser le mur du rĂȘve, pourquoi ne briserait-il pas aussi le mur de ce rĂȘve plus vaste et plus tenace qu'est l'existence ? Il n'y a, dans cet appel, aucun Ă©goĂŻsme, du moment que l'oraison pure est la forme la plus intime et la plus prĂ©cieuse du don de soi.(2) (2) « L'Heure suprĂȘme ne viendra qu'alors qu'il n'y aura plus personne sur terre qui dise : Allah! Allah! » (hadith). - C'est en effet la saintetĂ© et la sagesse - et avec elles l'oraison universelle et quintessencielle - qui soutiennent le monde.
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Frithjof Schuon (Understanding Islam)
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Un jour vint se loger, dans une des maisons qui sont sur la place, un homme de talent qui avait roulĂ© dans des abĂźmes de misĂšre ; mariĂ©, surcroĂźt de malheur qui ne nous afflige encore ni l’un ni l’autre, Ă  une femme qu’il aimait ; pauvre ou riche, comme vous voudrez, de deux enfants ; criblĂ© de dettes, mais confiant dans sa plume. Il prĂ©sente Ă  l’OdĂ©on une comĂ©die en cinq actes, elle est reçue, elle obtient un tour de faveur, les comĂ©diens la rĂ©pĂštent, et le directeur active les rĂ©pĂ©titions. Ces cinq bonheurs constituent cinq drames encore plus difficiles Ă  rĂ©aliser que cinq actes Ă  Ă©crire. Le pauvre auteur, logĂ© dans un grenier que vous pouvez voir d’ici, Ă©puise ses derniĂšres ressources pour vivre pendant la mise en scĂšne de sa piĂšce, sa femme met ses vĂȘtements au Mont-de-PiĂ©tĂ©, la famille ne mange que du pain. Le jour de la derniĂšre rĂ©pĂ©tition, la veille de la reprĂ©sentation, le mĂ©nage devait cinquante francs dans le quartier, au boulanger, Ă  la laitiĂšre, au portier. Le poĂšte avait conservĂ© le strict nĂ©cessaire : un habit, une chemise, un pantalon, un gilet et des bottes. SĂ»r du succĂšs, il vient embrasser sa femme, il lui annonce la fin de leurs infortunes. « Enfin il n’y a plus rien contre nous ! » s’écrie-t- il. « Il y a le feu, dit la femme, regarde, l’OdĂ©on brĂ»le. » Monsieur, l’OdĂ©on brĂ»lait. Ne vous plaignez donc pas. Vous avez des vĂȘtements, vous n’avez ni femme ni enfants, vous avez pour cent vingt francs de hasard dans votre poche, et vous ne devez rien Ă  personne. La piĂšce a eu cent cinquante reprĂ©sentations au thĂ©Ăątre Louvois. Le roi a fait une pension Ă  l’auteur. Buffon l’a dit, le gĂ©nie, c’est la patience. La patience est en effet ce qui, chez l’homme, ressemble le plus au procĂ©dĂ© que la nature emploie dans ses crĂ©ations.
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Honoré de Balzac (Illusions perdues; Tome 3 (French Edition))
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À huit heures et demie du soir, deux tables Ă©taient dressĂ©es. La jolie madame des Grassins avait rĂ©ussi Ă  mettre son fils Ă  cĂŽtĂ© d’EugĂ©nie. Les acteurs de cette scĂšne pleine d’intĂ©rĂȘt, quoique vulgaire en apparence, munis de cartons bariolĂ©s, chiffrĂ©s, et de jetons en verre bleu, semblaient Ă©couter les plaisanteries du vieux notaire, qui ne tirait pas un numĂ©ro sans faire une remarque ; mais tous pensaient aux millions de monsieur Grandet. Le vieux tonnelier contemplait vaniteusement les plumes roses, la toilette fraĂźche de madame des Grassins, la tĂȘte martiale du banquier, celle d’Adolphe, le prĂ©sident, l’abbĂ©, le notaire, et se disait intĂ©rieurement : − Ils sont lĂ  pour mes Ă©cus. Ils viennent s’ennuyer ici pour ma fille. HĂ© ! ma fille ne sera ni pour les uns ni pour les autres, et tous ces gens-lĂ  me servent de harpons pour pĂȘcher ! Cette gaietĂ© de famille, dans ce vieux salon gris, mal Ă©clairĂ© par deux chandelles ; ces rires, accompagnĂ©s par le bruit du rouet de la grande Nanon, et qui n’étaient sincĂšres que sur les lĂšvres d’EugĂ©nie ou de sa mĂšre ; cette petitesse jointe Ă  de si grands intĂ©rĂȘts ; cette jeune fille qui, semblable Ă  ces oiseaux victimes du haut prix auquel on les met et qu’ils ignorent, se trouvait traquĂ©e, serrĂ©e par des preuves d’amitiĂ© dont elle Ă©tait la dupe ; tout contribuait Ă  rendre cette scĂšne tristement comique. N’est-ce pas d’ailleurs une scĂšne de tous les temps et de tous les lieux, mais ramenĂ©e Ă  sa plus simple expression ? La figure de Grandet exploitant le faux attachement des deux familles, en tirant d’énormes profits, dominait ce drame et l’éclairait. N’était-ce pas le seul dieu moderne auquel on ait foi, l’Argent dans toute sa puissance, exprimĂ© par une seule physionomie ? Les doux sentiments de la vie n’occupaient lĂ  qu’une place secondaire, ils animaient trois cƓurs purs, ceux de Nanon, d’EugĂ©nie et sa mĂšre. Encore, combien d’ignorance dans leur naĂŻvetĂ© ! EugĂ©nie et sa mĂšre ne savaient rien de la fortune de Grandet, elles n’estimaient les choses de la vie qu’à la lueur de leurs pĂąles idĂ©es, et ne prisaient ni ne mĂ©prisaient l’argent, accoutumĂ©es qu’elles Ă©taient Ă  s’en passer. Leurs sentiments, froissĂ©s Ă  leur insu mais vivaces, le secret de leur existence, en faisaient des exceptions curieuses dans cette rĂ©union de gens dont la vie Ă©tait purement matĂ©rielle. Affreuse condition de l’homme ! il n’y a pas un de ses bonheurs qui ne vienne d’une ignorance quelconque. Au moment oĂč madame Grandet gagnait un lot de seize sous, le plus considĂ©rable qui eĂ»t jamais Ă©tĂ© pontĂ© dans cette salle, et que la grande Nanon riait d’aise en voyant madame empochant cette riche somme, un coup de marteau retentit Ă  la porte de la maison, et y fit un si grand tapage que les femmes sautĂšrent sur leurs chaises.
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Honoré de Balzac (Eugénie Grandet)
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Quelle en est la cause ? La voici : dans les temps modernes et dans l'antiquitĂ©, il n'y avait plus de rois depuis longtemps; la maison des Tcheou (Zhou n.n.) s'Ă©tait affaiblie; quand les cinq hĂ©gĂ©mons eurent cessĂ© d'ĂȘtre, ses ordres n'eurent plus d'autoritĂ© dans l'empire; c'est pourquoi les seigneurs gouvernĂšrent par la violence ; les forts tyrannisĂšrent les faibles; la majoritĂ© opprima la minoritĂ©; les armes et les cuirasses ne furent point dĂ©posĂ©es; les hommes de valeur et le peuple furent Ă©puisĂ©s. Or, quand Ts'in (Qin n.n.) se tourna du cĂŽtĂ© du sud et rĂ©gna sur l'empire, il y eut dĂšs lors en haut un Fils du Ciel ; aussitĂŽt la multitude innombrable du peuple espĂ©ra obtenir la paix conforme Ă  sa nature et Ă  sa destinĂ©e ; il n’y eut per- sonne qui ne se portĂąt vers lui de tout son cƓur et qui ne regardĂąt en haut avec respect. Dans ces circonstances, c’était lĂ  que se trouvait le principe du prestige protecteur, de la gloire assurĂ©e, du pĂ©ril conjurĂ©. Le roi de Ts’in (Qin n.n.) nourrissait des sentiments avides et bas; il appliquait les connaissances qui sortaient de son propre esprit; il ne donnait pas sa confiance aux ministres Ă©prouvĂ©s et ne contractait pas des liens Ă©troits avec les gens de valeur et le peuple ; il abandonna la ligne de conduite suivie par les rois et Ă©tablit son pou- voir autocratique; il interdit les Ă©crits et les livres et rendit impitoyables les chĂątiments et les lois ; il mit au premier rang la tromperie et la violence, et au dernier rang la bontĂ© et la justice; il fit de la tyrannie le fonde- ment de l'empire. Or, si celui qui conquiert et annexe met en avant la tromperie et la violence, d’autre part, celui qui pacifie et affermit tient en estime la douceur et l’équitĂ© ; cela signifie que les mĂ©thodes ne sont pas les mĂȘmes pour prendre et pour conserver.
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Sima Qian (MĂ©moires historiques - DeuxiĂšme Section (French Edition))
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C’était l’ivresse de trancher, d’un seul coup, tous les liens : rupture brutale et volontaire avec la discipline qu’on vous impose, le pensionnat, vos maĂźtres, vos camarades de classe. DĂ©sormais, vous n’aurez plus rien Ă  faire avec ces gens-là ; rupture avec vos parents qui n’ont pas su vous aimer et dont vous vous dites qu’il n’y a aucun recours Ă  espĂ©rer d’eux ; sentiment de rĂ©volte et de solitude portĂ© Ă  son incandescence et qui vous coupe le souffle et vous met en Ă©tat d’apesanteur. Sans doute l’une des rares occasions de ma vie oĂč j’ai Ă©tĂ© vraiment moi-mĂȘme et oĂč j’ai marchĂ© Ă  mon pas. Cette extase ne peut durer longtemps. Elle n’a aucun avenir. Vous ĂȘtes trĂšs vite brisĂ© net dans votre Ă©lan. La fugue – paraĂźt-il – est un appel au secours et quelquefois une forme de suicide. Vous Ă©prouvez quand mĂȘme un bref sentiment d’éternitĂ©. Vous n’avez pas seulement tranchĂ© les liens avec le monde, mais aussi avec le temps. Et il arrive qu’à la fin d’une matinĂ©e, le ciel soit d’un bleu lĂ©ger et que rien ne pĂšse plus sur vous. Les aiguilles de l’horloge du jardin des Tuileries sont immobiles pour toujours. Une fourmi n’en finit pas de traverser la tache de soleil. 
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Patrick Modiano (Dora Bruder)
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LIFE" wHat is tHIs? I tHInk itz n0tHIng n0thIng n0thIng I mEt maNy p30pLe in mY LiFe...buT 0nE daY AccIdentLy G0D haVe sh0wn mE a beAutIfuL m0vemEnt buT I waX n0t awAre ab0uT tHIs dat itZ m0rE pAinFuLL . I Can't eXpLaIn in Few W0rdZ .In sh0rt juS waNa saY L0st mY eVerytHing buT aLL g0ex In vAin.....In 0ther xEnce My Life br0keD mE in unLimItED piceS.....buT wHen these past m0vemEnts runz In mY mInd jus FeeLing huRteD & i can't xpLain dat wat i feeL ...
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Malik Faisal
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La culture humaniste, en tant qu’elle fait fonction d’idĂ©ologie et partant de religion, consiste essentiellement Ă  ignorer trois choses : premiĂšrement, ce qu’est Dieu, car elle ne lui accorde pas la primautĂ© ; deuxiĂšmement, ce qu’est l’homme, car elle le met Ă  la place de Dieu ; troisiĂšmement, ce qu’est le sens de la vie, car cette culture se borne Ă  jouer avec les choses Ă©vanescentes et Ă  s’y enfoncer avec une criminelle inconscience. En dĂ©finitive, il n’y a rien de plus inhumain que l’humanisme du fait qu’il dĂ©capite pour ainsi dire l’homme : voulant en faire un animal parfait, il arrive Ă  en faire un parfait animal ; non dans l’immĂ©diat – car il a le mĂ©rite fragmentaire d’abolir certains traits de barbarie – mais en fin de compte, puisqu’il aboutit inĂ©vitablement Ă  « rebarbariser » la sociĂ©tĂ©, tout en la « dĂ©shumanisant » ipso facto en profondeur. MĂ©rite fragmentaire, avons-nous dit, car l’adoucissement des mƓurs n’est bon qu’à condition de ne pas corrompre l’homme, de ne pas dĂ©chaĂźner la criminalitĂ© ni d’ouvrir la porte Ă  toutes les perversions possibles. Au xixe siĂšcle on pouvait encore croire Ă  un progrĂšs moral indĂ©fini ; au xxe siĂšcle ce fut le rĂ©veil brutal, il fallut se rendre Ă  l’évidence qu’on ne peut amĂ©liorer l’homme en se contentant de la surface tout en dĂ©truisant les fondements.
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Frithjof Schuon (To Have a Center (Library of Traditional Wisdom))
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SUR LA ROUTE UN ARBRE Sur la route il est un arbre Qui reste ployĂ© Et tous les oiseaux de l'arbre Se sont Ă©gaillĂ©s. Trois vers l'ouest et trois vers l'est Et le reste au sud Laissant l'arbre Ă  la tempĂȘte À la solitude. Je dis Ă  ma mĂšre : Ă©coute Si tu n'y fais rien, Ni une ni deux, ma mĂšre Oiseaux je deviens ! Je veux m'asseoir sur cet arbre Je le bercerai, L'hiver de belles complaintes Le consolerai. MĂšre dit : nenni, mon fils ! Et ses pleurs ruissellent Tu pourrais, hĂ©las, sur l'arbre Prendre froid mortel ! Je dis : MĂšre, c'est dommage Pour tes yeux si beaux Et avant qu'on s'en avise Je suis un oiseau. Geint la mĂšre : Itsik, mon Ăąme, Au nom de Dieu, tiens, Prends au moins ce petit chĂąle Et couvre-t'en bien, Emporte avec toi tes bottes Rude, l'hiver vient, Mets ton bonnet de fourrure Quel malheur est mien ! Emporte aussi ton chandail Et mets-le, vaurien, Si tu ne veux ĂȘtre l'hĂŽte De tous les dĂ©funts ! Qu'il est dur de lever mes ailes, Trop de choses, trop Tu mis sur le corps, ma mĂšre, Du fragile oiseau. Et tristement je regarde En ses yeux si beaux, Son amour mĂȘme m'empĂȘche De devenir oiseau. (p. 418-419 de L'Anthologie de la poĂ©sie yiddish de Charles Dobzynski)
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Itzik Manger
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En 1937, Cioran part pour Paris, envoyĂ© comme boursier de l’Institut français. TrĂšs vite, ce cadeau inespĂ©rĂ© commence Ă  lui sembler empoisonné : « DĂšs qu’on se met au diapason de la ville, on est perdu. » Boulevard Saint-Germain, les blessures narcissiques ne guĂ©rissent jamais, car il « n’y a rien qui ressemble tant au nĂ©ant que la gloire Ă  Paris ». D’entrĂ©e de jeu, ce « provincial dans l’ñme » sait qu’il s’est trompĂ© de destination, mais il est trop tard pour faire marche arriĂšre. Dans l’espoir d’oublier son forfait, Cioran parcourt rĂ©guliĂšrement la France en vĂ©lo et couche dans les auberges de jeunesse. Durant l’été 1947, arrivĂ© dans un village prĂšs de Dieppe, il s’emploie sans grande conviction Ă  traduire MallarmĂ© en roumain, mais un beau matin, il dĂ©cide brusquement d’en finir avec sa langue maternelle. Écrire uniquement en français lui apparaĂźt comme un impĂ©ratif majeur. Le lendemain il regagne Paris et se met Ă  l’Ɠuvre sur-le-champ. Il termine trĂšs vite la premiĂšre version du PrĂ©cis de dĂ©composition et la montre un ami dont le jugement est loin d’ĂȘtre encourageant : « Ça fait mĂ©tĂšque. Il faut tout reprendre. » Cioran est déçu et furieux, mais il dĂ©cide de suivre rigoureusement le conseil. Ayant connu un Basque, « spĂ©cialiste de la langue ancienne et fanatique de l’imparfait du subjonctif », il se paye le luxe d’écouter Ă  longueur de journĂ©e ses tournures superbes et dĂ©modĂ©es.
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Corina CiocĂąrlie