Nos Jours Heureux Quotes

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Ô temps ! suspends ton vol, et vous, heures propices ! Suspendez votre cours : Laissez-nous savourer les rapides délices Des plus beaux de nos jours ! Assez de malheureux ici-bas vous implorent, Coulez, coulez pour eux ; Prenez avec leurs jours les soins qui les dévorent ; Oubliez les heureux. Mais je demande en vain quelques moments encore, Le temps m'échappe et fuit ; Je dis à cette nuit : Sois plus lente ; et l'aurore Va dissiper la nuit.
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Alphonse de Lamartine (Poésies choisies)
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L'AUTRE Viens, mon George. Ah ! les fils de nos fils nous enchantent, Ce sont de jeunes voix matinales qui chantent. Ils sont dans nos logis lugubres le retour Des roses, du printemps, de la vie et du jour ! Leur rire nous attire une larme aux paupières Et de notre vieux seuil fait tressaillir les pierres; De la tombe entr'ouverte et des ans lourds et froids Leur regard radieux dissipe les effrois; Ils ramènent notre âme aux premières années; Ils font rouvrir en nous toutes nos fleurs fanées; Nous nous retrouvons doux, naïfs, heureux de rien; Le coeur serein s'emplit d'un vague aérien; En les voyant on croit se voir soi-même éclore; Oui, devenir aïeul, c'est rentrer dans l'aurore. Le vieillard gai se mêle aux marmots triomphants. Nous nous rapetissons dans les petits enfants. Et, calmés, nous voyons s'envoler dans les branches Notre âme sombre avec toutes ces âmes blanches.
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Victor Hugo (L'Art d'être grand-père)
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Seigneur, voyez l’état où vous me réduisez. J’ai vu mon père mort, et nos murs embrasés; J’ai vu trancher les jours de ma famille entière, Et mon époux sanglant traîné sur la poussière, Son fils seul avec moi, réservé pour les fers. Mais que ne peut un fils! Je respire, je sers. J’ai fait plus; je me suis quelquefois consolée Qu’ici, plutôt qu’ailleurs, le sort m’eût exilée; Qu’heureux dans son malheur, le fils de tant de rois, Puisqu’il devait servir, fût tombé sous vos lois; J’ai cru que sa prison deviendrait son asile. Jadis Priam soumis fut respecté d’Achille: J’attendais de son fils encor plus de bonté. Pardonne, cher Hector, à ma crédulité! Je n’ai pu soupçonner ton ennemi d’un crime : Malgré lui-même enfin je l’ai cru magnanime. Ah! s’il l’était assez pour nous laisser du moins Au tombeau qu’à ta cendre ont élevé mes soins, Et que, finissant là sa haine et nos misères, Il ne séparât point des dépouilles si chères!
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Jean Racine (Andromaque)
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Augmentez la dose de sports pour chacun, développez l'esprit d'équipe, de compétition, et le besoin de penser est éliminé, non ? Organiser, organisez, super-organisez des super-super-sports. Multipliez les bandes dessinées, les films; l'esprit a de moins en moins d'appétits. L'impatience, les autos-trades sillonnées de foules qui sont ici, là, partout, nulle part. Les réfugiés du volant. Les villes se transforment en auberges routières; les hommes se déplacent comme des nomades suivant les phases de la lune, couchant ce soir dans la chambre où tu dormais à midi et moi la veille. (1re partie) On vit dans l'immédiat. Seul compte le boulot et après le travail l'embarras du choix en fait de distractions. Pourquoi apprendre quoi que ce soit sinon à presser les boutons, brancher des commutateurs, serrer des vis et des écrous ? Nous n'avons pas besoin qu'on nous laisse tranquilles. Nous avons besoin d'être sérieusement tracassés de temps à autre. Il y a combien de temps que tu n'as pas été tracassée sérieusement ? Pour une raison importante je veux dire, une raison valable ? - Tu dois bien comprendre que notre civilisation est si vaste que nous ne pouvons nous permettre d'inquiéter ou de déranger nos minorités. Pose-toi la question toi-même. Que recherchons-nous, par-dessus tout, dans ce pays ? Les gens veulent être heureux, d'accord ? Ne l'as-tu pas entendu répéter toute la vie ? Je veux être heureux, déclare chacun. Eh bien, sont-ils heureux ? Ne veillons-nous pas à ce qu'ils soient toujours en mouvement, toujours distraits ? Nous ne vivons que pour ça, c'est bien ton avis ? Pour le plaisir, pour l'excitation. Et tu dois admettre que notre civilisation fournit l'un et l'autre à satiété. Si le gouvernement est inefficace, tyrannique, vous écrase d'impôts, peu importe tant que les gens n'en savent rien. La paix, Montag. Instituer des concours dont les prix supposent la mémoire des paroles de chansons à la mode, des noms de capitales d'État ou du nombre de quintaux de maïs récoltés dans l'Iowa l'année précédente. Gavez les hommes de données inoffensives, incombustibles, qu'ils se sentent bourrés de "faits" à éclater, renseignés sur tout. Ensuite, ils s'imagineront qu'ils pensent, ils auront le sentiment du mouvement, tout en piétinant. Et ils seront heureux, parce que les connaissances de ce genre sont immuables. Ne les engagez pas sur des terrains glissants comme la philosophie ou la sociologie à quoi confronter leur expérience. C'est la source de tous les tourments. Tout homme capable de démonter un écran mural de télévision et de le remonter et, de nos jours ils le sont à peu près tous, est bien plus heureux que celui qui essais de mesurer, d'étalonner, de mettre en équations l'univers ce qui ne peut se faire sans que l'homme prenne conscience de son infériorité et de sa solitude. Nous sommes les joyeux drilles, les boute-en-train, toi, moi et les autres. Nous faisons front contre la marée de ceux qui veulent plonger le monde dans la désolation en suscitant le conflit entre la théorie et la pensée. Nous avons les doigts accrochés au parapet. Tenons bon. Ne laissons pas le torrent de la mélancolie et de la triste philosophie noyer notre monde. Nous comptons sur toi. Je ne crois pas que tu te rendes compte de ton importance, de notre importance pour protéger l'optimisme de notre monde actuel.
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Ray Bradbury (Fahrenheit 451)
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On ne peut pas être heureux sans y travailler durement car le bonheur exige lucidité et réflexion. La félicité ne consiste pas à se tenir à l’abri du mal – ça, c’est être épargné–, elle commence après les premiers coups. Subir un bombardement de peines, deuils, déceptions, trahisons, et néanmoins sourire, savourer… Il faut insérer la douleur dans la trame de nos jours, tirer un jus positif du malheur, relativiser, chercher, loin des conditionnements de la société, son prototype de satisfaction. Or s’appliquer à être heureux ne suffit pas pour y parvenir. Pas seulement parce que la vie continue à blesser, mais parce que le bonheur réside dans le silence de la pensée. Être heureux, c’est justement ne plus se demander si l’on est heureux, le ravissement tenant à la disparition des questions. Comme le sucre fond dans l’eau, inquiétudes, doutes, interrogations se dissolvent dans l’état heureux. La béatitude s’avère une grâce, laquelle dépend de nos préparations mais s’en échappe, telle la grâce d’une danseuse ou d’un pianiste. De même que les exercices ne donnent pas le génie, la sagesse ne procure pas le bonheur.
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Éric-Emmanuel Schmitt
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Mon bonheur est d'avoir trouvé le sens de ma présence sur terre, et auprès des autres et il a commencé le jour où j'ai ouvert les yeux et le cœur sur la grandeur et la beauté de la création. Être seulement émue devant un coucher de soleil, ranger ses angoisses et son égo dans sa poche, contempler ce que la main de l'homme ne peut ni imiter ni gâcher : les étoiles, la lune, les vents... Se laisser éblouir et envahir par la splendeur d'un paysage. Se sentir petit, modeste devant tant de grandeur mais surtout heureux de pouvoir accueillir ces sentiments dans son cœur. Heureux d'être encore capable de s'émerveiller. La terre est vaste mais pas plus vaste que nos cœurs.
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Mélanie Georgiades (Diam's: autobiographie)
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C'est que la sincérité est effrayante; j'entends non pas celle qui dit aux autres leurs vérité, mais celle qui s'applique à nos propres pensées. Auprès des êtres qui nous touchent de près, nos aveux sont irréparables; nous sommes-nous découvertes en face d'eux, il faut que nous demeurions à nu le reste de nos jours, il n'y a plus d'abri ni d'ombre
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Jean Schlumberger (Un Homme heureux)
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Faire des listes nous force a reflechir, a questionner, a explorer, a assembler et organiser tout ce que nous avons collectionne d'histoire personnelle, de savoir-faire, de savoir et de sagesse au cours de notre existence. Le but de la lecture et de l'ecriture est de mieux vivre. C'est peut-etre cela, rater sa vie: a chaque jour nouveau preferer les souvenirs, a la poussee de la vie preferer l'immobilisme et la rigidite, a la remise en question preferer les certitudes ancrees. Pour etre heureux, il faut pratiqer le bonheur, se rappeler de se sentir heureux. Plus notre faculte de contemplation se developpe, disait Aristote, plus se developpent nos facultes de bonheur. L'un des fleaux les plus nocifs pour la sante de notre systeme nerveux est la pollution sonore.
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Dominique Loreau (L'art des listes : Simplifier, organiser, enrichir sa vie)
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Un jour, au debut des annees soixante-dix, pendant l'occupation russe du pays, tous les deux chasses de nos emplois, tous les deux en mauvaise sante, ma femme et moi sommes alles voir, dans un hopital de la banlieue de Prague, un grand medicin, ami de tous les opposants, un vieux sage juif, comme nous l'appelions, le professeur Smahel. Nous y avons rencontre E., un journaliste, lui aussi chasse de partout, lui aussi en mauvaise sante, et tous les quatre nous sommes restes longtemps a bavarder, heureux de l'atmosphere de sympathie mutuelle. Pour le retour, E. nous a pris dans sa voiture et s'est mis a parler de Bohumil Hrabal, alors le plus grand ecrivain tcheque vivant; d'une fantaisie sans bornes, feru d'experiences plebeiennes (ses romans sont peuples des gens les plus ordinaires), il etait tres lu et tres aime (toute la vague de la jeune cinematographie tcheque l'a adore comme son saint patron). Il etait profondement apolitique. Ce qui, dans un regime pour lequel 'tout etait politique', n'etait pas innocent: son apolitisme se moquait du monde ou sevissaient les ideologies. C'est pour cela qu'il s'est trouve pendant longtemps dans une relative disgrace (inutilisable qu'il etait pour tous les engagements officiels), mais c'est pour ce meme apolitisme (il ne s'est jamais engage contre le regime non plus) que, pendant l'occupation russe, on l'a laisse en paix et qu'il a pu, comme ci, comme ca, publier quelques livres. E. l'injuriait avec fureur: Comment peut-il accepter qu'on edite ses livres tandis que ses collegues sont interdits de publication? Comment peut-il cautionner ainsi le regime? Sans un seul mot de protestation? Son comportement est detestable et Hrabal est un collabo. J'ai reagi avec le meme fureur: Quelle absurdite de parler de collaboration si l'esprit des livres de Hrabal, leur humour, leur imagination sont le contraire meme de la mentalite qui nous gouverne et veut nous etouffer dans sa camisole de force? Le monde ou l'on peut lire Hrabal est tout a fait different de celui ou sa voix ne serait pas audible. Un seul livre de Hrabal rend un plus grand service aux gens, a leur liberte d'esprit, que nous tous avec nos gestes et nos proclamations protestataires! La discussion dans la voiture s'est vite transformee en querrelle haineuse. En y repensant plus tard, etonne par cette haine (authentique et parfaitement reciproque), je me suis dit: notre entente chez le medicin etait passagere, due aux circonstances historiques particulieres qui faisaient de nous des persecutes; notre desaccord, en revanche, etait fondamental et independant des circonstances; c'etait le desaccord entre ceux pour qui la lutte politique est superieure a la vie concrete, a l'art, a la pensee, et ceux pour qui le sens de la politique est d'etre au service de la vie concrete, de l'art, de la pensee. Ces deux attitudes sont, peut-etre, l'une et l'autre legitimes, mais l'une avec l'autre irreconciliables.
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Milan Kundera (Encounter)