Mes Quotes

We've searched our database for all the quotes and captions related to Mes. Here they are! All 100 of them:

All I know is what I wonder: Which of my feelings are real? Which of the mes is me? There is only one me I’ve ever really liked, and he was good and awake as long as he could be.
Jennifer Niven (All the Bright Places)
Since love and hate can be fierce partners in crime, it is highly recommended to trace any early indicia of the fault lines in a shaky relationship in order to avert irreparable damage. ("Mes cliques et mes claques" )
Erik Pevernagie
- ¿Contando el mes de pausa cuando terminó el verano?- pregunto. -Pretendamos que eso no pasó. -Entonces ocho meses. -Ocho meses- murmura, asintiendo con la cabeza- He tenido una relación más duradera contigo que con mi psicólogo. -Qué romántico eres siempre. Me dejas completamente desarmada.
Joana Marcús (La última nota (Canciones para ella, #1))
Tous mes anciens amours vont me revenir.' - All my old loves will be returned to me
Carolyn Turgeon (Godmother: The Secret Cinderella Story)
When relationships lose their pitch through lack of interest and become stale or unbearable through enduring stealthy backbiting, the emotional house of cards is under attack. A painstaking reshuffle, however, may brand a new choice of life and create energy for positive thinking, whereas remaining bogged down in dispiriting situations and staying clogged up with immaterial hassle may only spawn forlorn deadlocks.. ("Mes cliques et mes claques")
Erik Pevernagie
Le véritable lieu de naissance est celui où l'on a porté pour la première fois un coup d'oeil intelligent sur soi-même: mes premières patries ont été des livres.
Marguerite Yourcenar
Te libero de mí, de mis males, de mi mal genio, de los domingos por la tarde en donde nunca puedo más, del odio a mi cumpleaños, de no saber cómo hacer para regalarte algo que no pierdas. Te libero de mi desengaño, de tu karma, de mis novedades, de la contradicción que represento. Te libero de mis llamadas que te saben a autocompasión, de mis enredos, de mi cabello suelto, largo, sin peinar,. Te libero de mi consciencia , del desconcierto a fin de mes, de la caída, de la llegada, de mi huída inevitable. Te dejo libre para que me dejes, para que me veas de lejos y me quieras menos.
Mario Benedetti
Mes esame nelaimingi vieni, ir mes nelaimingi bendruomenėje; vedę ir nevedę; mes lyg ežiai, besiburią šilimai, mums nepatogu, kai mes sugrūsti, ir mes dar nelaimingesni išsiskyrę; optimizmas yra karti pajuoka iš žmogaus sielvarto; gyvenimas - blogis, nes gyvenimas - karas; kuo tobulesnis organizmas, tuo tobulesnis kentėjimas; istorijos motto: eadem sed aliter*. * Tas pats, bet kitaip (lot.)
Antanas Škėma (Balta drobulė)
Je n'ai guère de souci de beauté ni de perfection... Je n'ai souci que de vie, de lutte, de fièvre.
Émile Zola
No quiero una historia de un mes. Quiero un cuento para toda la vida
Iria G. Parente (Sueños de piedra (Marabilia, #1))
Paris at Night Trois allumettes une à une allumées dans la nuit La première pour voir ton visage tout entier La seconde pour voir tes yeux La dernière pour voir ta bouche Et l'obscurité tout entière pour me rappeler tout cela En te serrant dans mes bras
Jacques Prévert (Paroles)
Didžiausia mano nelaimė — kad anaiptol ne iškart tapau savimi. Mūsų niekas nemokė būti savimi. Mus mokė būti tuo ir anuo, lipdyti save pagal kokį nusususį ar nežemiškai idealų modelį, kurį sugalvojome ne mes patys. Mokė keisti, lamdyti save, mokė prisitaikyti. Tačiau niekad nemokė būti savimi. Būti savimi anaiptol nėra paprasta, tam reikalingas didis talentas. Dabar dažnai pamanau, kad genialumas tėra viso labo tobulas gebėjimas begal tvirtai, užsispyrus, ligi pat gali išlikti pačiu savimi.
Ričardas Gavelis (Jauno žmogaus memuarai: Keturiolikos laiškų romanas)
I’d like to have the chance to decide what my life will be like, I think that’s the best present anyone can get. The chance to decide what your life will be like.
Grégoire Delacourt (La liste de mes envies)
Dabartis savaime kuria ateitį. Jeigu mes visi norėtume numatyti, įspėti ateitį ir pagal ją formuoti dabartį, mes rizikuotume žiauriai apsirikti: prasilenkti su ateitim ir nieko gero neduoti dabarčiai.
Vincas Mykolaitis-Putinas (Altorių šešėly)
...tout compte fait, je crois que mon tort était de ne pas avoir eu le courage de mes convictions. Je pouvais me trouver toutes les excuses du monde, aucune d'elles ne me donnerait raison. En réalité maintenant que j'avais perdu la face , je me cherchais un masque. Pareil à un défiguré, je me cachais derrière mes pansements qui me servaient aussi de moucharabiehs. Je regardais en cachette la vérité des autres, en abusais pour distancer la mienne
Yasmina Khadra (Ce que le jour doit à la nuit)
السعادة هي استمرار المرء بالرغبة بما لديه.
غريغوار دولاكور (La liste de mes envies)
Avancer. M'appuyer sur ce que j'ai vécu. Sur ce que j'ai fait. Bien et mal. Sur mes forces et mes faiblesses. Mes joies et mes regrets. Mes remords. Avancer.
Pierre Bottero (Les Âmes croisées)
Juk kiekvienoje vietoje, kur mums tenka ilgiau pagyventi, mes paliekam savo širdies, savo sielos dalelę.
Vincas Mykolaitis-Putinas (Altorių šešėly)
„Čia ir dabar mes taip pat esame nuolat informuojami apie pabaigą. Apie ją mums primena kiekviena surūkyta cigaretė, išgerta vyno taurė ar obuolio nuograuža. Keista, bet šiais laikais suvokti savo laikinumą ir baigtinumą yra didesnis maištas nei troškimas suardyti amžiną pasaulio tvarką ir būti nemirtingam.
Jurga Ivanauskaitė (Viršvalandžiai)
A moi, L'historie d'une de mes folies.
Donna Tartt (The Secret History)
Adieu, mes amis. Je vais à la gloire. Farewell my friends. I go to glory. Isadora Duncan's last words before her scarf caught in a car wheel, breaking her neck.
Isadora Duncan
¡Ah, no jures por la luna, esa inconstante que cada mes cambia en su esfera, no sea que tu amor resulte tan variable.
William Shakespeare (Romeo and Juliet)
Des larmes me venaient dans la gorge. Elles n'arrivaient pas à monter jusqu'à mes yeux. Nous portons en nous des larmes trop lourdes. Celles-là, nous ne pourrons jamais les pleurer.
Érik Orsenna (La grammaire est une chanson douce (Plaisirs secrets de la grammaire #1))
J'ai perdu ma force et ma vie, Et mes amis et ma gaieté; J'ai perdu jusqu'à la fierté Qui faisait croire à mon génie. Quand j'ai connu la Vérité, J'ai cru que c'était une amie ; Quand je l'ai comprise et sentie, J'en étais déjà dégoûté. Et pourtant elle est éternelle, Et ceux qui se sont passés d'elle Ici-bas ont tout ignoré. Dieu parle, il faut qu'on lui réponde. Le seul bien qui me reste au monde Est d'avoir quelquefois pleuré.
Alfred de Musset
Men know the damage a few words can do to girls’ hearts, and, idiots that we are, we swoon away and fall into the trap, excited because at last a man has set one for us
Grégoire Delacourt (La liste de mes envies)
- Kartais svarstau, ko mes vis laukiame. Tyla. - Kad būtų per vėlu, madam.
Alessandro Baricco (Ocean Sea)
laisser entrer quelqu'un dans sa vie, c'est abattre les murs qu'on a construits pour se protéger, pas attendre que l'autre les enfonce !
Marc Levy (Mes amis, mes amours)
À moi. L'histoire d'une de mes folies. - Une saison en enfer
Arthur Rimbaud
Mes niekada nežinome, kuris mūsų gimtadienis yra paskutinis. Švęsti gimtadienį reiškia švęsti gyvenimą.
Beata Tiškevič (Vyvenimas)
Je n'ai jamais osé être ce que je suis vraiment. Toujours enfermée dans ma bulle et dans ma tête, emprisonnée par mes émotions. Je n'ai peut-être jamais su qui j'étais au fond. Je n'ai jamais pris ma place, car je n'ai jamais trop su où elle était. Mais ce que je sais, c'est que je n'arrêterai jamais de la chercher. Et aujourd'hui, j'entrevois mon avenir de façon tout à fait excitante, en pensant que, quoi qu'il arrive, ma place est celle que je déciderai de prendre.
India Desjardins (Les pieds sur terre (Le journal d'Aurélie Laflamme, #8))
Le Chat Viens, mon beau chat, sur mon coeur amoureux; Retiens les griffes de ta patte, Et laisse-moi plonger dans tes beaux yeux, Mêlés de métal et d'agate. Lorsque mes doigts caressent à loisir Ta tête et ton dos élastique, Et que ma main s'enivre du plaisir De palper ton corps électrique, Je vois ma femme en esprit. Son regard, Comme le tien, aimable bête, Profond et froid, coupe et fend comme un dard, Et, des pieds jusques à la tête, Un air subtil, un dangereux parfum, Nagent autour de son corps brun.
Charles Baudelaire (Les Fleurs du Mal)
J'aimerais qu'il pleuve ailleurs que dans mes yeux.
Malek Haddad (L'élève Et La Leçon)
Dans le fond des forêts votre image me suit. La lumière du jour, les ombres de la nuit, Tout retrace à mes yeux les charmes que j'évite. Tout vous livre à l'envi le rebelle Hippolyte.
Jean Racine (Phèdre)
I particularly scorn my fondness for paradox. I despise pessimism, narcissism, solipsism, truculence, word-play, and pusillanimity, my chiefer inclinations; loathe self-loathers ergo me; have no pity for self-pity and so am free of that sweet baseness. I doubt I am. Being me’s no joke.
John Barth (Lost in the Funhouse)
يعرف آن الآلم يعيد رسم الوجوه ويغيّر لون العيون
غريغوار دولاكور (La liste de mes envies)
Je passe mes jours et mes nuits à tenter d'oublier Claire. C'est un travail à plein temps. Le matin, en me réveillant, je sais que telle sera ma seule occupation jusqu'au soir. J'ai un nouveau métier: oublieur de Claire. L'autre jour, à déjeuner, Jean Marie Périer m'a asséné : -Quand tu sais pourquoi tu aimes quelqu'un , c'est que tu ne l'aimes pas.
Frédéric Beigbeder (L'Égoïste romantique)
كنت أعرف أن هذه النقود يمكن أن تفيدني, لكن يمكن أن تؤذيني أيضا..
غريغوار دولاكور (La liste de mes envies)
Well, if he comes when I'm out, tell him to wait. And now, Jeeves, mes gants, mon chapeau, et le whangee de monsieur. I must be popping.
P.G. Wodehouse (Carry On, Jeeves (Jeeves, #3))
Sunku bendrauti su žmonėmis jau vien dėl to, kad mes be paliovos ir nenuilstamai siekiame,nė patys to nejausdami, kito laikinumą paaukoti savo amžinybei.
Alfonsas Nyka-Niliūnas (Dienoraščio fragmentai 2001-2009 ir papildymai 1940-2000)
Il y a autant de mondes différents qu'il y a de vies dans l'univers ; mon monde à moi a commencé le jour où tu es né, au moment où je t'ai tenu dans mes bras.
Marc Levy (La Première Nuit)
The primal sin of those like myself, mes amis, is that because we were once people who acted like beasts, we are forever cursed to be beasts who know they were once men. (“In The Poor Girl Taken By Surprise”)
Gemma Files (The Worm In Every Heart)
L'amour, tu vois, c'est comme l'oxygène, si on en manque trop longtemps on finit par en mourir. Tu m'as tellement aimée en quelques mois que j'ai eu des réserves d'amour pendant des années. Grâce à elles, j'ai pu affronter beaucoup de choses, mais j'arrive au bout de mes réserves, Martin.
Guillaume Musso (Que serais-je sans toi?)
Why have I survived? Because I am a creature more devious than all the other mes put together. Because I saw myself bleeding out and instead of checking for a pulse, I began collecting her things. I survive the desert like a coyote survives, like all tricksters do.
Micaiah Johnson (The Space Between Worlds (The Space Between Worlds, #1))
In dreaming we travel to a place where all is forgiven.
Helene Cardona (Dreaming My Animal Selves: Le Songe de mes Ames Animales (Bilingual Collection in French and English))
J'ai tant rêvé de toi que tu perds ta réalité. Est-il encore temps d'atteindre ce corps vivant et de baiser sur cette bouche la naissance de la voix qui m'est chère? J'ai tant rêvé de toi que mes bras habitués en étreignant ton ombre à se croiser sur ma poitrine ne se plieraient pas au contour de ton corps, peut-être. Et que, devant l'apparence réelle de ce qui me hante et me gouverne depuis des jours et des années, je deviendrais une ombre sans doute. O balances sentimentales.
Robert Desnos (The Voice of Robert Desnos: Selected Poems)
Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne, Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends. J'irai par la forêt, j'irai par la montagne. Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps. Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées, Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit, Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées, Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit. Je ne regarderai ni l'or du soir qui tombe, Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur, Et quand j'arriverai, je mettrai sur ta tombe Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.
Victor Hugo (Les Contemplations)
Il faut exiger de chacun ce que chacun peut donner, reprit le roi. L’autorité repose d’abord sur la raison. Si tu ordonnes à ton peuple d’aller se jeter à la mer, il fera la révolution. J’ai le droit d’exiger l’obéissance parce que mes ordres sont raisonnables.
Antoine de Saint-Exupéry (Le Petit Prince)
الطمع يشعل كل شيء في طريقه.
غريغوار دولاكور (La liste de mes envies)
Which of my feelings are real? Which of the mes is me?
Jennifer Niven (All the Bright Places)
Te he visto una vez al mes durante dos años, y no era el único que contaba historias; lo único que pasa es que era el que usaba más palabras
Megan Hart (Broken)
Lorsque je dormais loin de vous, Dans un rêve toujours le même, Je vous voyais à mes genoux Me dire chaque nuit : « Je t’aime ! » Maintenant que tu m’appartiens, Dans les bras chaque nuit je rêve Que tu pars, qu’un méchant t’enlève Et que je meurs quand tu reviens
Alphonse Daudet
Moi, je veux montrer mes qualités; mais, je ne suis pas assez hypocrite pour cacher mes vices! Le rire, le mal, l'orgueil, la folie, paraitront, tour à tour, entre la sensibilité et l'amour de la justice, et serviront d'exemple à la stupéfaction humaine; chacun s'y reconnaitra, non pas tel qu'il devrait être, mais tel qu'il est.
Comte de Lautréamont (Les Chants de Maldoror)
Au-dessus de mes mots maladroits, au-dessus des raisonnements qui me peuvent tromper, tu considères en moi simplement l'Homme. Tu honores en moi l'ambassadeur de croyances, de coutumes, d'amours particulières. Si je diffère de toi, loin de te léser, je t'augmente. Tu m'interroges comme l'on interroge le voyageur.
Antoine de Saint-Exupéry (Lettre à un otage)
It's only in books that you can change your life. Wipe out everything in a stroke. Do away with the weight of things. Delete the nasty parts, and then at the end of a sentence suddenly find yourself on the far side of the world.
Grégoire Delacourt (La liste de mes envies)
Le problème c'est que ma tête n'est jamais reposée. Mon cerveau est une maison de campagne pour démons. Ils y viennent souvent et de plus en plus nombreux. Ils se font des apéros à la liqueur de mes angoisses. Ils se servent de mon stress car ils savent que j'en ai besoin pour avancer. Tout est question de dosage. Trop de stress et mon corps explose. Pas assez, je me paralyse. Mais le démon le plus violent, c'est bien moi. Surtout depuis que j'ai perdu la guerre mondiale de l'amour
Mathias Malzieu (Le plus petit baiser jamais recensé)
We are consciousness wanting to expand.
Helene Cardona (Dreaming My Animal Selves: Le Songe de mes Ames Animales (Bilingual Collection in French and English))
لأن احتياجاتنا هي أحلامنا الصغيرة اليومية، هي اشياؤنا الصغيرة الواجب فعلها
غريغوار دولاكور (La liste de mes envies)
Desire is always followed by boredom. And only love can defeat boredom. Love with a capital L; we all dream of it.
Grégoire Delacourt (La liste de mes envies)
¿Quieres entender que es un año de vida? Pregúntaselo a un estudiante que acaba de suspender el examen de fin de curso. ¿Un mes de vida? Díselo a una mujer que acaba de traer al mundo a un niño prematuro y espera que salga de la incubadora para estrecharlo entre sus brazos, sano y salvo. ¿Una semana? Que te lo cuente un hombre que trabaja en una fábrica o en una mina para mantener a la familia. ¿Un día? Háblales del asunto a dos que están locamente enamorados uno de otro y esperan el momento de volver a estar juntos. ¿Una hora? Pregúntale a una persona claustrofóbica encerrada en un ascensor averiado. ¿Un segundo? Mira la expresión de un hombre que acaba de salvarse de un accidente de coche. ¿Y una milésima de segundo? Pregúntale al atleta que acaba de ganar la medalla de plata en los Juegos Olímpicos, en vez de la medalla de oro para la que lleva toda su vida entrenándose.
Marc Levy (If Only It Were True)
Les roses de Saadi J'ai voulu ce matin te rapporter des roses ; Mais j'en avais tant pris dans mes ceintures closes Que les noeuds trop serrés n'ont pu les contenir. Les noeuds ont éclaté. Les roses envolées Dans le vent, à la mer s'en sont toutes allées. Elles ont suivi l'eau pour ne plus revenir ; La vague en a paru rouge et comme enflammée. Ce soir, ma robe encore en est tout embaumée... Respires-en sur moi l'odorant souvenir.
Marceline Desbordes-Valmore
Bendito sea el día, y el mes, y el año, y la estación, y el tiempo, y la hora, y el punto, y el encantador pueblo, y el sitio en el cual tus hermosos ojos me encadenaron. Y bendita la dulce agonía de entregarme a ese amor, y el arco y las saetas que me alcanzaron, y las llagas que llegaron a lo más profundo de mi corazón. Benditas sean las palabras que esparcí cantando el nombre de mi amada, y los suspiros, y las lágrimas y el deseo.
Florencia Bonelli (La vuelta del ranquel (Indias Blancas #2))
N’acceptez pas que l’on fixe, ni qui vous êtes, ni où rester. Ma couche est à l’air libre. Je choisis mon vin, mes lèvres sont ma vigne. Soyez complice du crime de vivre et fuyez! Sans rien fuir, avec vos armes de jet et la main large, prête à s’unir, sobre à punir. Mêlez-vous à qui ne vous regarde, car lointaine est parfois la couleur qui fera votre blason.
Alain Damasio (La Horde du Contrevent)
The ultimate aim is reverence for the universe. The ultimate aim is love for life. The ultimate aim is harmony within oneself.
Helene Cardona (Dreaming My Animal Selves: Le Songe de mes Ames Animales (Bilingual Collection in French and English))
يمكن لكتاب أن يغيّر شذرات من حياة وأجزاء من عبارات؛ وأن يفضي إلى إرتياد دروب غير مطروقة
غريغوار دولاكور (La liste de mes envies)
أغنّي لنفسي، بصمت، ووجهي ملتفت نحو البحر المظلم. إنني محبوبة. لكنني لم أعد أحب.
غريغوار دولاكور (La liste de mes envies)
Po t'a kisha pase ne dore do ta grisesha carcafin dhe nuk do ta lejsha femnen pa shkolle, pse grueja asht themeli i shoqnis njerezore, pse ajo asht burimi i moralit, pse ajo eshte nyja e shenjte e qenejes, pse ajo e mbjell faren e dashunis vellazenore ne mes njerezve. E kur ajo lihet mbas dore vuen e tane shoqnia njerezore.
Haki Stërmilli (Sikur t'isha djalë)
- Pourquoi n'as-tu plus d'amis ? - Ils ont moisi. Je n'avais pas remarqué qu'ils avaient une date de péremption. Il faut faire attention à ça. Mes amis ont commencé à avoir des traces de pourriture, des taches vertes assez dégoûtantes. Ce qu'ils disaient commençait vraiment à sentir mauvais... ("Comment je suis devenu stupide", p210)
Martin Page (Comment je suis devenu stupide (French Edition))
Je ne sais pas pour vous mais, au début de ma vie, il n'y avait que deux sortes de personnes dans mon univers : celle que j'adorais et celles que je détestais. Mes meilleurs amis et mes pires ennemis. Ceux pour qui je suis prête à tout donner et ceux qui peuvent aller crever. Ensuite on grandit. Entre le noir et le blanc, on découvre le gris. On rencontre ceux qui ne sont pas vraiment des amis mais que l'on aime quand même un peu et ceux que l'on prend pour des proches et qui n'arrêtent pas de vous planter des couteaux dans le dos.
Gilles Legardinier (Demain j'arrête!)
It’s just what you’re stuck with, the lousy furniture you can’t change. The educated me knows hell’s nothing, a fiction I happened to inherit. The other me knows I’m going there. There must be a dozen mes these days, taking turns looking the other way.” “It’s the postmodern solution,” I said. “Controlled multiple personality disorder. Pick a fiction and allocate it an aspect of yourself.
Glen Duncan (The Last Werewolf (The Last Werewolf, #1))
Et ça jaillit comme dans un cauchemar, je dégueule des litres de vodka, des litres de champagne, mes illusions perdues, les fantômes qui me hantent, et ça gicle sur le bitume noir avec un bruit d'explosion liquide et sale qui se répercute dans ma tête comme la sentence fatale de mon indignité.
Lolita Pille
There is not one self. There are not ten selves. There is no self. ME is only a position in equilibrium. (One among a thousand others, continually possible and always at the ready.) An average of “me’s,” a movement in the crowd. In the name of many, I sign this book.
Henri Michaux
... Je n'en pouvais plus de me languir d'elle, je n'en pouvais plus de tendre la main vers elle et de ne rencontrer que son absence au bout de mes doigts. Je me disais: Elle va te repousser, elle va te dire des mots très durs, elle va te faire tomber le ciel sur la tête; cela ne me dissuadait pas. Je ne craignais plus de résilier les serments, de broyer mon âme dans l'étreinte de mon poing; je ne craignais plus d'offenser les dieux, d'incarner l'opprobre jusqu’à la fin des âges.
Yasmina Khadra
Ne raste te tilla, ajo behej mjaft e bukur. Syte, qe gjer atehere kishin ndjekur tymin e cigares, i dritesoheshin mallengjyeshem. Mollezat, gjithashtu. I binte ne ato caste nje hir qe te trembte,te rrezonte. Te rrezonte? C'do te thoshte kjo? Nuk di ta shpjegoj. Desha te them, nje bukuri qe te kepuste ne mes, sic i thone fjales. Ai, gjithashtu dukej sikur permendej. Porosiste nje whiskey tjeter. Pastaj vazhdonin te flisnin prape ne gjuhen e tyre, gjer pas mesnates, atehere kur ngriheshin per t'u ngjitur me lart, ne kat.
Ismail Kadare (The Accident)
Je voulais vous faire sourire, et mes larmes ont coulé. Je voulais vous faire oublier, et la mort m'a rattrapé. Je voulais vous offrir ce que vous m'avez donné. On ne sait jamais n'est-ce pas ? Il se peut qu'un bien soit notre mal, et qu'un mal soit notre bien. Sait-on jamais ? Je vous offre donc ce sourire, louange à l'Unique de toutes les façons, et que la Paix vous accompagne, et Sa lumière, et Sa chaleur.
Tariq Ramadan
Sonnez, grelots; sonnez, clochettes; sonnez, cloches! Car mon rêve impossible a pris corps et je l’ai Entre mes bras pressé : le Bonheur, cet ailé Voyageur qui de l’Homme évite les approches, - Sonnez grelots; sonnez, clochettes, sonnez, cloches! Le Bonheur a marché côte à côte avec moi; Mais la FATALITÉ ne connaît point de trêve : Le ver est dans le fruit, le réveil dans le rêve, Et le remords est dans l’amour : telle est la loi. - Le Bonheur a marché côte à côte avec moi.
Paul Verlaine (Poèmes saturniens)
I've been living alone for so long, everything about me’s private. I’m surprised anyone’s able to understand a word I say.
Kurt Vonnegut Jr.
English: Ô, take this eager dance you fool, don’t brandish your stick at me. I have several reasons to travel on, on to the endless sea: I have lost my love. I’ve drunk my purse. My girl has gone, and left me rags to sleep upon. These old man’s gloves conceal the hands with which I’ve killed but one! Francais: Idiot, prends cette danse ardente, au lieu de tendre ton bâton. J'en ai des raisons de voyager encore sur la mer infinie: J'ai perdu l'amour et j'ai bu ma bourse. Ma belle m'a quitté, j'ai ses haillons pour m'abriter. Mes gants de vieillard cachent les mains d'un fameux assassin!
Roman Payne (The Basement Trains: A 21st Century Poem (English and French Edition))
Tant que mes jambes me permettent de fuir, tant que mes bras me permettent de combattre, tant que l'expérience que j'ai du monde me permet de savoir ce que je peux craindre ou désirer, nulle crainte : je puis agir. Mais lorsque le monde des hommes me contraint à observer ses lois, lorsque mon désir brise son front contre le monde des interdits, lorsque mes mains et mes jambes se trouvent emprisonnées dans les fers implacables des préjugés et des cultures, alors je frissonne, je gémis et je pleure. Espace, je t'ai perdu et je rentre en moi-même. Je m'enferme au faite de mon clocher où, la tête dans les nuages, je fabrique l'art, la science et la folie.
Henri Laborit (Éloge de la fuite)
Reg: Speaking of blunt, dinner is on my bill tonight, mes amis. Alex: What's the occasion? Augustus: Lady Caroline's agreed to venture out on a picnic with out intrepid hero. Kit: I don't know why you keep insisting she's smitten with me. I've barely spoken five sentences to her. Augustus: It's very simple. Reg has thrown his entire being into pleasing Caroline. She knows every nuance of his thought and character. You, however, are a mystery to be explored, solved, and resolved.
Suzanne Enoch (Lady Rogue)
penitenziagite! watch out for the draco who cometh in futurum to gnaw your anima! death is super nos! pray the santo pater come to liberar nos a malo and all our sin! ha ha, you like this negromanzia de domini nostri jesu christi! et anco jois m'es dols e plazer m'es dolors...cave el diabolo! semper lying in wait for me in some angulum to snap at my heels. but salvatore is not stupidus! bonum monsasterium, and aqui refectorium and pray to dominum nostrum. and the resto is not worth merda. amen. no?
Umberto Eco (The Name of the Rose)
Sikur s'jetoj ne vendin tim Me ndodh sikur s'jetoj ne vendin tim Po ne nje vend te huaj dhe te larget Ne nje qyetet me buba dhe me minj Mes mureve te rrjepur dhe te laget. Çuditem pse keshtu me duket shpesh Kur s'ka njeri shtepia, kur jam vetem Kur shiu ne dimer flluska ngre ne shesh Dhe mua flluska flluska ma ben jeten. Me ngjan sikur dhe strehet derdhin helm Helmohemi çdo çast me njeri tjetrin s'e di nga vjen ky helm se s'kam ç'te them Vec shoh se rrobat tona helm na rrjedhin. Ky vend me duket do helmohet krejt Nga helmi rrjedhur vrimash ne themelet Pastaj do tundet toka ne termet Dhe djalli i madh do qesh e do zgerdheshet. I huaj jam ne vendin tim mjerisht Dhe kur rreth meje ka me dhjetra njerez Kjo me lendon dhe shpirtin ma gervish me ben te qaj si nxenes prapa deres.
Dritëro Agolli
- LE VICOMTE, suffoqué : Ces grands airs arrogants ! Un hobereau qui... qui... n'a même pas de gants ! Et qui sort sans rubans, sans bouffettes, sans ganses ! - CYRANO : Moi, c'est moralement que j'ai mes élégances. Je ne m'attife pas ainsi qu'un freluquet, Mais je suis plus soigné si je suis moins coquet ; Je ne sortirais pas avec, par négligence, Un affront pas très bien lavé, la conscience Jaune encore de sommeil dans le coin de son oeil, Un honneur chiffonné, des scrupules en deuil. Mais je marche sans rien sur moi qui ne reluise, Empanaché d'indépendance, et de franchise ; Ce n'est pas une taille avantageuse, c'est Mon âme que je cambre ainsi qu'en un corset, Et tout couvert d'exploits qu'en rubans je m'attache, Retroussant mon esprit ainsi qu'une moustache, Je fais, en traversant les groupes et les ronds, Sonner les vérités comme des éperons." (Acte I, scène IV)
Edmond Rostand (Cyrano de Bergerac)
Moses’ epic achievement is establishing a divinely inspired system for provoking both Abrahamic critical thinking (Hanif ) and channeling it toward restorative growth (Muslim). This system, embodied in a scripture called the Torah (“instruction” or “guidance”), had to be accessible and practical for ordinary people, with structures designed to assist free-thinkers to unleash their individual potential. Not surprisingly, Moses finds the generation of emancipated slaves quite set in their ways despite the dramatic exodus from Egypt. He ultimately concentrates his energies on training a new generation of disciples—“Only the youth among Moses’ people were open to his mes- sage” (10:83).
Mohamad Jebara (The Life of the Qur'an: From Eternal Roots to Enduring Legacy)
Je ne juge pas? Si, je juge, je passe mon temps à juger. Ils m'irritent profondément ceux qui vous demandent, les yeux faussement horrifiés : "Ne seriez-vous pas en train de me juger?" Si, bien sûr, je vous juge, je n'arrête pas de vous juger. Tout être doté d'une conscience à l'obligation de juger. Mais les sentences que je prononce n'affectent pas l'existence des "prévenus". J'accorde mon estime ou je la retire, je dose mon affabilité, je suspends mon amitié en attendant un complément de preuves, je m'éloigne, je me rapproche, je me détourne, j'accorde un sursis, je passe l'éponge -ou je fais semblant. La plupart des intéressés ne s'en rendent même pas compte. Je ne communique pas mes jugements, je ne suis pas un donneur de leçons, l'observation du monde ne suscite chez moi qu-un dialogue intérieur, un interminable dialogue avec moi-même.
Amin Maalouf (Les désorientés)
Escrito pobremente. Apestoso Escrito horroroso Terriblemente Espantosamente No importa Apaga el editor interno Déjate escribir Déjate fluir Déjate fallar Haz algo loco Escribe cincuenta mil palabras en el mes de noviembre. Yo lo hice Fue divertido, fue una locura, fueron mil sesenta y siete palabras por día. Fue imposible. Pero, tienes que apagar tu crítico interno. Apagar completamente. Sólo escribe. Rápidamente. En ráfagas.  Con alegría Si no puede escribir, huya por un rato. Regrese. Escriba de nuevo La escritura es como cualquier otra cosa. Tú no serás bueno en eso inmediatamente. Es un arte que tienes que seguir mejorando. No consigues ir a Julliard, a menos que practiques. Si quieres llegar a Carnegie Hall, practica, practica, practica. ... O dales un montón de dinero. Como cualquier otra cosa, toma diez mil horas conseguir la maestría. Tal y como Malcolm Gladwell dice. Así que escribe. Falla. Consigue volcar tus pensamientos. Déjate reposar. Déjate marinar. Y luego, edita. Pero no modifiques mientras escribas, que eso sólo desacelera al cerebro. Encuentra una práctica diaria, para mí está blogueando todos los días. Y es divertido. Cuanto más escribas, más fácil será. Cuánto más se trata de fluir, menos de la preocupación. No es para la escuela, no es para un grado, es sólo para conseguir sacar tus pensamientos.  Tú sabes que quieren salir. Así que déjalos. Que sea una práctica. Y escribe pobremente, escribe terriblemente, escribe con abandono y puede llegar a ser Realmente Realmente Bueno.
Colleen Hoover (Point of Retreat (Slammed, #2))
- LE VICOMTE, suffoqué : Ces grands airs arrogants ! Un hobereau qui... qui... n'a même pas de gants ! Et qui sort sans rubans, sans bouffettes, sans ganses ! - CYRANO : Moi, c'est moralement que j'ai mes élégances. Je ne m'attife pas ainsi qu'un freluquet, Mais je suis plus soigné si je suis moins coquet ; Je ne sortirais pas avec, par négligence, Un affront pas très bien lavé, la conscience Jaune encore de sommeil dans le coin de son oeil, Un honneur chiffonné, des scrupules en deuil. Mais je marche sans rien sur moi qui ne reluise, Empanaché d'indépendance et de franchise ; Ce n'est pas une taille avantageuse, c'est Mon âme que je cambre ainsi qu'en un corset, Et tout couvert d'exploits qu'en rubans je m'attache, Retroussant mon esprit ainsi qu'une moustache, Je fais, en traversant les groupes et les ronds, Sonner les vérités comme des éperons.
Edmond Rostand (Cyrano de Bergerac)
D’où viennent ces influences mystérieuses qui changent en découragement notre bonheur et notre confiance en détresse ? On dirait que l’air, l’air invisible est plein d’inconnaissables Puissances, dont nous subissons les voisinages mystérieux. Je m’éveille plein de gaieté, avec des envies de chanter dans la gorge. – Pourquoi ? – Je descends le long de l’eau ; et soudain, après une courte promenade, je rentre désolé, comme si quelque malheur m’attendait chez moi. – Pourquoi ? – Est-ce un frisson de froid qui, frôlant ma peau, a ébranlé mes nerfs et assombri mon âme ? Est-ce la forme des nuages, ou la couleur du jour, la couleur des choses, si variable, qui, passant par mes yeux, a troublé ma pensée ? Sait-on ? Tout ce qui nous entoure, tout ce que nous voyons sans le regarder, tout ce que nous frôlons sans le connaître, tout ce que nous touchons sans le palper, tout ce que nous rencontrons sans le distinguer, a sur nous, sur nos organes et, par eux, sur nos idées, sur notre cœur lui-même, des effets rapides, surprenants et inexplicables ?
Guy de Maupassant (Le Horla et autres contes fantastiques (Classiques hachette))
Visur mes ieškome savęs. Mums patinka tik tos knygos, kuriose randame užfiksuotą savo pačių pasaulio viziją arba išgyvenimą, pasaulį, kurį mes patys būtumėm norėję sukurti ir jame gyventi, tai, ką mes būtumėm norėję pasakyti, dalintis su kitais. Mums patinka tik tokie paveikslai, kuriuos mes norėtumėm būti nutapę, tik tokia muzika, kurią mes norėtumėm būti sukomponavę. Dėl to dabar aš „norėčiau“ būti parašęs Stendhalio La Chartreuse de Varme, Tolstojaus Anna Karenina, Prousto A la recherche du temps perdu, Th. Manno Der Tod in Venedig ir Der Zauberberg; sukomponavęs Vivaldi I quattro staggioni, Mozarto Koncertą klarnetui A-Dur (K. 622), Kvintetus G-Moll ir D-Dur (K. 516, 593), nebaigtas Mišias C-Moll (K. 427), Ravelio Le Tombeau de Couperin; nutapęs Watteau L’Enseigne de Geisaint, G. de la Tour (de la Tur) La nativité, kai kuriuos Chardino natiurmortus, Renoiro Le Sentier a travers les champs, Soutine’o Jour de vent à Auxerre. Bet nenorėčiau būti niekieno poezijos autorius.
Alfonsas Nyka-Niliūnas (Dienoraščio fragmentai 1938-1975)
En Méditerranée Dans ce bassin où jouent Des enfants aux yeux noirs, Il y a trois continents Et des siècles d'histoire, Des prophètes des dieux, Le Messie en personne. Il y a un bel été Qui ne craint pas l'automne, En Méditerranée. Il y a l'odeur du sang Qui flotte sur ses rives Et des pays meurtris Comme autant de plaies vives, Des îles barbelées, Des murs qui emprisonnent. Il y a un bel été Qui ne craint pas l'automne, En Méditerranée. Il y a des oliviers Qui meurent sous les bombes Là où est apparue La première colombe, Des peuples oubliés Que la guerre moissonne. Il y a un bel été Qui ne craint pas l'automne, En Méditerranée. Dans ce bassin, je jouais Lorsque j'étais enfant. J'avais les pieds dans l'eau. Je respirais le vent. Mes compagnons de jeux Sont devenus des hommes, Les frères de ceux-là Que le monde abandonne, En Méditerranée. Le ciel est endeuillé, Par-dessus l'Acropole Et liberté ne se dit plus En espagnol. On peut toujours rêver, D'Athènes et Barcelone. Il reste un bel été Qui ne craint pas l'automne, En Méditerranée.
Georges Moustaki
Mes amis, j'écris ce petit mot pour vous dire que je vous aime, que je pars avec la fierté de vous avoir connus, l'orgueil d'avoir été choisi et apprécié par vous, et que notre amitié fut sans doute la plus belle œuvre de ma vie. C'est étrange, l'amitié. Alors qu'en amour, on parle d'amour, entre vrais amis on ne parle pas d'amitié. L'amitié, on la fait sans la nommer ni la commenter. C'est fort et silencieux. C'est pudique. C'est viril. C'est le romantisme des hommes. Elle doit être beaucoup plus profonde et solide que l'amour pour qu'on ne la disperse pas sottement en mots, en déclarations, en poèmes, en lettres. Elle doit être beaucoup plus satisfaisante que le sexe puisqu'elle ne se confond pas avec le plaisir et les démangeaisons de peau. En mourant, c'est à ce grand mystère silencieux que je songe et je lui rends hommage. Mes amis, je vous ai vus mal rasés, crottés, de mauvaise humeur, en train de vous gratter, de péter, de roter, et pourtant je n'ai jamais cessé de vous aimer. J'en aurais sans doute voulu à une femme de m'imposer toutes ses misères, je l'aurais quittée, insultée, répudiée. Vous pas. Au contraire. Chaque fois que je vous voyais plus vulnérables, je vous aimais davantage. C'est injuste n'est-ce pas? L'homme et la femme ne s'aimeront jamais aussi authentiquement que deux amis parce que leur relation est pourrie par la séduction. Ils jouent un rôle. Pire, ils cherchent chacun le beau rôle. Théâtre. Comédie. Mensonge. Il n'y a pas de sécurité en l'amour car chacun pense qu'il doit dissimuler, qu'il ne peut être aimé tel qu'il est. Apparence. Fausse façade. Un grand amour, c'est un mensonge réussi et constamment renouvelé. Une amitié, c'est une vérité qui s'impose. L'amitié est nue, l'amour fardé. Mes amis, je vous aime donc tels que vous êtes.
Éric-Emmanuel Schmitt (La Part de l'autre)
Le jour où je me suis aimé pour de vrai, J’ai compris qu'en toutes circonstances, J’étais à la bonne place, au bon moment. Et alors, j'ai pu me relaxer. Aujourd'hui je sais que cela s'appelle... l'Estime de soi. Le jour où je me suis aimé pour de vrai, J’ai pu percevoir que mon anxiété et ma souffrance émotionnelle N’étaient rien d'autre qu'un signal Lorsque je vais à l'encontre de mes convictions. Aujourd'hui je sais que cela s'appelle... l'Authenticité. Le jour où je me suis aimé pour de vrai, J'ai cessé de vouloir une vie différente Et j'ai commencé à voir que tout ce qui m'arrive Contribue à ma croissance personnelle. Aujourd'hui, je sais que cela s'appelle... la Maturité. Le jour où je me suis aimé pour de vrai, J’ai commencé à percevoir l'abus Dans le fait de forcer une situation ou une personne, Dans le seul but d'obtenir ce que je veux, Sachant très bien que ni la personne ni moi-même Ne sommes prêts et que ce n'est pas le moment... Aujourd'hui, je sais que cela s'appelle... le Respect. Le jour où je me suis aimé pour de vrai, J’ai commencé à me libérer de tout ce qui n'était pas salutaire, personnes, situations, tout ce qui baissait mon énergie. Au début, ma raison appelait cela de l'égoïsme. Aujourd'hui, je sais que cela s'appelle... l'Amour propre. Le jour où je me suis aimé pour de vrai, J’ai cessé d'avoir peur du temps libre Et j'ai arrêté de faire de grands plans, J’ai abandonné les méga-projets du futur. Aujourd'hui, je fais ce qui est correct, ce que j'aime Quand cela me plait et à mon rythme. Aujourd'hui, je sais que cela s'appelle... la Simplicité. Le jour où je me suis aimé pour de vrai, J’ai cessé de chercher à avoir toujours raison, Et je me suis rendu compte de toutes les fois où je me suis trompé. Aujourd'hui, j'ai découvert ... l'Humilité. Le jour où je me suis aimé pour de vrai, J’ai cessé de revivre le passé Et de me préoccuper de l'avenir. Aujourd'hui, je vis au présent, Là où toute la vie se passe. Aujourd'hui, je vis une seule journée à la fois. Et cela s'appelle... la Plénitude. Le jour où je me suis aimé pour de vrai, J’ai compris que ma tête pouvait me tromper et me décevoir. Mais si je la mets au service de mon coeur, Elle devient une alliée très précieuse ! Tout ceci, c'est... le Savoir vivre. Nous ne devons pas avoir peur de nous confronter. Du chaos naissent les étoiles.
Charlie Chaplin
Je cherchais une âme qui et me ressemblât, et je ne pouvais pas la trouver. Je fouillais tous les recoins de la terre; ma persévérance était inutile. Cependant, je ne pouvais pas rester seul. Il fallait quelqu’un qui approuvât mon caractère; il fallait quelqu’un qui eût les mêmes idées que moi. C’était le matin; le soleil se leva à l’horizon, dans toute sa magnificence, et voilà qu’à mes yeux se lève aussi un jeune homme, dont la présence engendrait les fleurs sur son passage. Il s’approcha de moi, et, me tendant la main: "Je suis venu vers toi, toi, qui me cherches. Bénissons ce jour heureux." Mais, moi: "Va-t’en; je ne t’ai pas appelé: je n’ai pas besoin de ton amitié." C’était le soir; la nuit commençait à étendre la noirceur de son voile sur la nature. Une belle femme, que je ne faisais que distinguer, étendait aussi sur moi son influence enchanteresse, et me regardait avec compassion; cependant, elle n’osait me parler. Je dis: "Approche-toi de moi, afin que je distingue nettement les traits de ton visage; car, la lumière des étoiles n’est pas assez forte, pour les éclairer à cette distance." Alors, avec une démarche modeste, et les yeux baissés, elle foula l’herbe du gazon, en se dirigeant de mon côté. Dès que je la vis: "Je vois que la bonté et la justice ont fait résidence dans ton coeur: nous ne pourrions pas vivre ensemble. Maintenant, tu admires ma beauté, qui a bouleversé plus d’une; mais, tôt ou tard, tu te repentirais de m’avoir consacré ton amour; car, tu ne connais pas mon âme. Non que je te sois jamais infidèle: celle qui se livre à moi avec tant d’abandon et de confiance, avec autant de confiance et d’abandon, je me livre à elle; mais, mets-le dans ta tête, pour ne jamais l’oublier: les loups et les agneaux ne se regardent pas avec des yeux doux." Que me fallait-il donc, à moi, qui rejetais, avec tant de dégoût, ce qu’il y avait de plus beau dans l’humanité!
Comte de Lautréamont (Les Chants de Maldoror)
Lorsque j’ai commencé à voyager en Gwendalavir aux côtés d'Ewìlan et de Salim, je savais que, au fil de mon écriture, ma route croiserait celle d'une multitude de personnages. Personnages attachants ou irritants, discrets ou hauts en couleurs, pertinents ou impertinents, sympathiques ou maléfiques... Je savais cela et je m'en réjouissais. Rien, en revanche, ne m'avait préparé à une rencontre qui allait bouleverser ma vie. Rien ne m'avait préparé à Ellana. Elle est arrivée dans la Quête à sa manière, tout en finesse tonitruante, en délicatesse remarquable, en discrétion étincelante. Elle est arrivée à un moment clef, elle qui se moque des serrures, à un moment charnière, elle qui se rit des portes, au sein d’un groupe constitué, elle pourtant pétrie d’indépendance, son caractère forgé au feu de la solitude. Elle est arrivée, s'est glissée dans la confiance d'Ewilan avec l'aisance d'un songe, a capté le regard d’Edwin et son respect, a séduit Salim, conquis maître Duom... Je l’ai regardée agir, admiratif ; sans me douter un instant de la toile que sa présence, son charisme, sa beauté tissaient autour de moi. Aucun calcul de sa part. Ellana vit, elle ne calcule pas. Elle s'est contentée d'être et, ce faisant, elle a tranquillement troqué son statut de personnage secondaire pour celui de figure emblématique d'une double trilogie qui ne portait pourtant pas son nom. Convaincue du pouvoir de l'ombre, elle n'a pas cherché la lumière, a épaulé Ewilan dans sa quête d'identité puis dans sa recherche d'une parade au danger qui menaçait l'Empire. Sans elle, Ewilan n'aurait pas retrouvé ses parents, sans elle, l'Empire aurait succombé à la soif de pouvoir des Valinguites, mais elle n’en a tiré aucune gloire, trop équilibrée pour ignorer que la victoire s'appuyait sur les épaules d'un groupe de compagnons soudés par une indéfectible amitié. Lorsque j'ai posé le dernier mot du dernier tome de la saga d'Ewilan, je pensais que chacun de ses compagnons avait mérité le repos. Que chacun d'eux allait suivre son chemin, chercher son bonheur, vivre sa vie de personnage libéré par l'auteur après une éprouvante aventure littéraire. Chacun ? Pas Ellana. Impossible de la quitter. Elle hante mes rêves, se promène dans mon quotidien, fluide et insaisissable, transforme ma vision des choses et ma perception des autres, crochète mes pensées intimes, escalade mes désirs secrets... Un auteur peut-il tomber amoureux de l'un de ses personnages ? Est-ce moi qui ai créé Ellana ou n'ai-je vraiment commencé à exister que le jour où elle est apparue ? Nos routes sont-elles liées à jamais ? — Il y a deux réponses à ces questions, souffle le vent à mon oreille. Comme à toutes les questions. Celle du savant et celle du poète. — Celle du savant ? Celle du poète ? Qu'est-ce que... — Chut... Écris.
Pierre Bottero (Ellana (Le Pacte des MarchOmbres, #1))
Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue ; Un trouble s’éleva dans mon âme éperdue ; Mes yeux ne voyaient plus, je ne pouvais parler; Je sentis tout mon corps et transir et brûler : Je reconnus Vénus et ses feux redoutables, D’un sang qu’elle poursuit tourments inévitables ! Par des vœux assidus je crus les détourner : Je lui bâtis un temple, et pris soin de l’orner ; De victimes moi-même à toute heure entourée, Je cherchais dans leurs flancs ma raison égarée : D’un incurable amour remèdes impuissants ! En vain sur les autels ma main brûlait l’encens ! Quand ma bouche implorait le nom de la déesse, J’adorais Hippolyte ; et, le voyant sans cesse, Même au pied des autels que je faisais fumer, J’offrais tout à ce dieu que je n’osais nommer. Je l’évitais partout. Ô comble de misère ! Mes yeux le retrouvaient dans les traits de son père. Contre moi-même enfin j’osai me révolter : J’excitai mon courage à le persécuter. Pour bannir l’ennemi dont j’étais idolâtre, J’affectai les chagrins d’une injuste marâtre ; Je pressai son exil ; et mes cris éternels L’arrachèrent du sein et des bras paternels. Je respirais, ŒNONE ; et, depuis son absence, Mes jours moins agités coulaient dans l’innocence : Soumise à mon époux, et cachant mes ennuis, De son fatal hymen je cultivais les fruits. Vaines précautions ! Cruelle destinée ! Par mon époux lui-même à Trézène amenée, J’ai revu l’ennemi que j’avais éloigné : Ma blessure trop vive aussitôt a saigné. Ce n’est plus une ardeur dans mes veines cachée : C’est Vénus tout entière à sa proie attachée. J’ai conçu pour mon crime une juste terreur ; J’ai pris la vie en haine, et ma flamme en horreur ; Je voulais en mourant prendre soin de ma gloire, Et dérober au jour une flamme si noire : Je n’ai pu soutenir tes larmes, tes combats : Je t’ai tout avoué ; je ne m’en repens pas. Pourvu que, de ma mort respectant les approches, Tu ne m’affliges plus par d’injustes reproches, Et que tes vains secours cessent de rappeler Un reste de chaleur tout prêt à s’exhaler.
Jean Racine (Phèdre)
Porque posee usted la más maravillosa juventud, y la juventud es lo más precioso que se puede poseer. –No lo siento yo así, lord Henry. –No; no lo siente ahora. Pero algún día, cuando sea viejo y feo y esté lleno de arrugas, cuando los pensamientos le hayan marcado la frente con sus pliegues y la pasión le haya quemado los labios con sus odiosas brasas, lo sentirá, y lo sentirá terriblemente. Ahora, dondequiera que vaya, seduce a todo el mundo. ¿Será siempre así?… Posee usted un rostro extraordinariamente agraciado, señor Gray. No frunza el ceño. Es cierto. Y la belleza es una manifestación de genio; está incluso por encima del genio, puesto que no necesita explicación. Es uno de los grandes dones de la naturaleza, como la luz del sol, o la primavera, o el reflejo en aguas oscuras de esa concha de plata a la que llamamos luna. No admite discusión. Tiene un derecho divino de soberanía. Convierte en príncipes a quienes la poseen. ¿Se sonríe? ¡Ah! Cuando la haya perdido no sonreirá… La gente dice a veces que la belleza es sólo superficial. Tal vez. Pero, al menos, no es tan superficial como el pensamiento. Para mí la belleza es la maravilla de las maravillas. Tan sólo las personas superficiales no juzgan por las apariencias. El verdadero misterio del mundo es lo visible, no lo que no se ve… Sí, señor Gray, los dioses han sido buenos con usted. Pero lo que los dioses dan, también lo quitan, y muy pronto. Sólo dispone de unos pocos años en los que vivir de verdad, perfectamente y con plenitud. Cuando se le acabe la juventud desaparecerá la belleza, y entonces descubrirá de repente que ya no le quedan más triunfos, o habrá de contentarse con unos triunfos insignificantes que el recuerdo de su pasado esplendor hará más amargos que las derrotas. Cada mes que expira lo acerca un poco más a algo terrible. El tiempo tiene celos de usted, y lucha contra sus lirios y sus rosas. Se volverá cetrino, se le hundirán las mejillas y sus ojos perderán el brillo. Sufrirá horriblemente… ¡Ah! Disfrute plenamente de la juventud mientras la posee. No despilfarre el oro de sus días escuchando a gente aburrida, tratando de redimir a los fracasados sin esperanza, ni entregando su vida a los ignorantes, los anodinos y los vulgares. Ésos son los objetivos enfermizos, las falsas ideas de nuestra época. ¡Viva! ¡Viva la vida maravillosa que le pertenece! No deje que nada se pierda. Esté siempre a la busca de nuevas sensaciones. No tenga miedo de nada… Un nuevo hedonismo: eso es lo que nuestro siglo necesita. Usted puede ser su símbolo visible. Dada su personalidad, no hay nada que no pueda hacer. El mundo le pertenece durante una temporada… En el momento en que lo he visto he comprendido que no se daba usted cuenta en absoluto de lo que realmente es, de lo que realmente puede ser. Había en usted tantas cosas que me encantaban que he sentido la necesidad de hablarle un poco de usted. He pensado en la tragedia que sería malgastar lo que posee. Porque su juventud no durará mucho, demasiado poco, a decir verdad. Las flores sencillas del campo se marchitan, pero florecen de nuevo. Las flores del codeso serán tan amarillas el próximo junio como ahora. Dentro de un mes habrá estrellas moradas en las clemátides y, año tras año, la verde noche de sus hojas sostendrá sus flores moradas. Pero nosotros nunca recuperamos nuestra juventud. El pulso alegre que late en nosotros cuando tenemos veinte años se vuelve perezoso con el paso del tiempo. Nos fallan las extremidades, nuestros sentidos se deterioran. Nos convertimos en espantosas marionetas, obsesionados por el recuerdo de las pasiones que nos asustaron en demasía, y el de las exquisitas tentaciones a las que no tuvimos el valor de sucumbir. ¡Juventud! ¡Juventud! ¡No hay absolutamente nada en el mundo excepto la juventud!
Oscar Wilde (The Picture of Dorian Gray)
Préface J'aime l'idée d'un savoir transmis de maître à élève. J'aime l'idée qu'en marge des "maîtres institutionnels" que sont parents et enseignants, d'autres maîtres soient là pour défricher les chemins de la vie et aider à y avancer. Un professeur d'aïkido côtoyé sur un tatami, un philosophe rencontré dans un essai ou sur les bancs d'un amphi-théâtre, un menuisier aux mains d'or prêt à offrir son expérience... J'aime l'idée d'un maître considérant comme une chance et un honneur d'avoir un élève à faire grandir. Une chance et un honneur d'assister aux progrès de cet élève. Une chance et un honneur de participer à son envol en lui offrant des ailes. Des ailes qui porteront l'élève bien plus haut que le maître n'ira jamais. J'aime cette idée, j'y vois une des clefs d'un équilibre fondé sur la transmission, le respect et l'évolution. Je l'aime et j'en ai fait un des axes du "Pacte des MarchOmbres". Jilano, qui a été guidé par Esîl, guide Ellana qui, elle-même, guidera Salim... Transmission. Ellana, personnage ô combien essentiel pour moi (et pour beaucoup de mes lecteurs), dans sa complexité, sa richesse, sa volonté, ne serait pas ce qu elle est si son chemin n avait pas croisé celui de Jilano. Jilano qui a su développer les qualités qu'il décelait en elle. Jilano qui l'a poussée, ciselée, enrichie, libérée, sans chercher une seule fois à la modeler, la transformer, la contraindre. Respect. q Jilano, maître marchombre accompli. Maître accompli et marchombre accompli. Il sait ce qu'il doit à Esîl qui l'a formé. Il sait que sans elle, il ne serait jamais devenu l'homme qu'il est. L'homme accompli. Elle l'a poussé, ciselé, enrichi, libéré, sans chercher une seule fois à le modeler, le transformer, le contraindre. Respect. Évolution. Esîl, uniquement présente dans les souvenirs de Jilano, ne fait qu'effleurer la trame du Pacte des Marchombres. Nul doute pourtant qu'elle soit parvenue à faire découvrir la voie à Jilano et à lui offrir un élan nécessaire pour qu'il y progresse plus loin qu'elle. Jilano agit de même avec Ellana. Il sait, dès le départ, qu'elle le distancera et attend ce moment avec joie et sérénité. Ellana est en train de libérer les ailes de Salim. Jusqu'où s envolera-t-il grâce à elle ? J'aime cette idée, dans les romans et dans la vie, d’un maître transmettant son savoir à un élève afin qu a terme il le dépasse. J'aime la générosité qu'elle induit, la confiance qu'elle implique en la capacité des hommes à s'améliorer. J'aime cette idée, même si croiser un maître est une chance rare et même s'il existe bien d'autres manières de prendre son envol. Lire. Écrire. S'envoler. Pierre Bottero
Pierre Bottero (Ellana, l'Envol (Le Pacte des MarchOmbres, #2))
Quand je considère ma vie, je suis épouvanté de la trouver informe. L'existence des héros, celle qu'on nous raconte, est simple ; elle va droit au but comme une flèche. Et la plupart des hommes aiment à résumer leur vie dans une formule, parfois dans une vanterie ou dans une plainte, presque toujours dans une récrimination ; leur mémoire leur fabrique complaisamment une existence explicable et claire. Ma vie a des contours moins fermes... Le paysage de mes jours semble se composer, comme les régions de montagne, de matériaux divers entassés pêle-mêle. J'y rencontre ma nature, déjà composite, formée en parties égales d'instinct et de culture. Ça et là, affleurent les granits de l'inévitable ; partout, les éboulements du hasard. Je m'efforce de reparcourir ma vie pour y trouver un plan, y suivre une veine de plomb ou d'or, ou l'écoulement d'une rivière souterraine, mais ce plan tout factice n'est qu'un trompe-l'oeil du souvenir. De temps en temps, dans une rencontre, un présage, une suite définie d'événements, je crois reconnaître une fatalité, mais trop de routes ne mènent nulle part, trop de sommes ne s'additionnent pas. Je perçois bien dans cette diversité, dans ce désordre, la présence d'une personne, mais sa forme semble presque toujours tracée par la pression des circonstances ; ses traits se brouillent comme une image reflétée sur l'eau. Je ne suis pas de ceux qui disent que leurs actions ne leur ressemblent pas. Il faut bien qu'elles le fassent, puisqu'elles sont ma seule mesure, et le seul moyen de me dessiner dans la mémoire des hommes, ou même dans la mienne propre ; puisque c'est peut-être l'impossibilité de continuer à s'exprimer et à se modifier par l'action que constitue la différence entre l'état de mort et celui de vivant. Mais il y a entre moi et ces actes dont je suis fait un hiatus indéfinissable. Et la preuve, c'est que j'éprouve sans cesse le besoin de les peser, de les expliquer, d'en rendre compte à moi-même. Certains travaux qui durèrent peu sont assurément négligeables, mais des occupations qui s'étendirent sur toute la vie ne signifient pas davantage. Par exemple, il me semble à peine essentiel, au moment où j'écris ceci, d'avoir été empereur..." (p.214)
Marguerite Yourcenar (Les Yeux ouverts : Entretiens avec Matthieu Galey)
Ah, but, dear North Wind, you don't know how nice it is to feel your arms about me. It is a thousand times better to have them and the wind together, than to have only your hair and the back of your neck and no wind at all." "But it is surely more comfortable there?" "Well, perhaps; but I begin to think there are better things than being comfortable." "Yes, indeed there are. Well, I will keep you in front of me. You will feel the wind, but not too much. I shall only want one arm to take care of you; the other will be quite enough to sink the ship." "Oh, dear North Wind! how can you talk so?" "My dear boy, I never talk; I always mean what I say." "Then you do mean to sink the ship with the other hand?" "Yes." "It's not like you." "How do you know that?" "Quite easily. Here you are taking care of a poor little boy with one arm, and there you are sinking a ship with the other. It can't be like you." "Ah! but which is me? I can't be two mes, you know." "No. Nobody can be two mes." "Well, which me is me?" "Now I must think. There looks to be two." "Yes. That's the very point.—You can't be knowing the thing you don't know, can you?" "No." "Which me do you know?" "The kindest, goodest, best me in the world," answered Diamond, clinging to North Wind. "Why am I good to you?" "I don't know." "Have you ever done anything for me?" "No." "Then I must be good to you because I choose to be good to you." "Yes." "Why should I choose?" "Because—because—because you like." "Why should I like to be good to you?" "I don't know, except it be because it's good to be good to me." "That's just it; I am good to you because I like to be good." "Then why shouldn't you be good to other people as well as to me?" "That's just what I don't know. Why shouldn't I?" "I don't know either. Then why shouldn't you?" "Because I am." "There it is again," said Diamond. "I don't see that you are. It looks quite the other thing." "Well, but listen to me, Diamond. You know the one me, you say, and that is good." "Yes." "Do you know the other me as well?" "No. I can't. I shouldn't like to." "There it is. You don't know the other me. You are sure of one of them?" "Yes." "And you are sure there can't be two mes?" "Yes." "Then the me you don't know must be the same as the me you do know,—else there would be two mes?" "Yes." "Then the other me you don't know must be as kind as the me you do know?" "Yes." "Besides, I tell you that it is so, only it doesn't look like it. That I confess freely. Have you anything more to object?" "No, no, dear North Wind; I am quite satisfied.
George MacDonald (At the Back of the North Wind)
Je me mis dès lors à lire avec avidité et bientôt la lecture fut ma passion. Tous mes nouveaux besoins, toutes mes aspirations récentes, tous les élans encore vagues de mon adolescence qui s’élevaient dans mon âme d’une façon si troublante et qui étaient provoqués par mon développement si précoce, tout cela, soudainement, se précipita dans une direction, parut se satisfaire complètement de ce nouvel aliment et trouver là son cours régulier. Bientôt mon cœur et ma tête se trouvèrent si charmés, bientôt ma fantaisie se développa si largement, que j’avais l’air d’oublier tout ce qui m’avait entourée jusqu’alors. Il semblait que le sort lui même m’arrêtât sur le seuil de la nouvelle vie dans laquelle je me jetais, à laquelle je pensais jour et nuit, et, avant de m’abandonner sur la route immense, me faisait gravir une hauteur d’où je pouvais contempler l’avenir dans un merveilleux panorama, sous une perspective brillante, ensorcelante. Je me voyais destinée à vivre tout cet avenir en l’apprenant d’abord par les livres ; de vivre dans les rêves, les espoirs, la douce émotion de mon esprit juvénile. Je commençai mes lectures sans aucun choix, par le premier livre qui me tomba sous la main. Mais, le destin veillait sur moi. Ce que j’avais appris et vécu jusqu’à ce jour était si noble, si austère, qu’une page impure ou mauvaise n’eût pu désormais me séduire. Mon instinct d’enfant, ma précocité, tout mon passé veillaient sur moi ; et maintenant ma conscience m’éclairait toute ma vie passée. En effet, presque chacune des pages que je lisais m’était déjà connue, semblait déjà vécue, comme si toutes ces passions, toute cette vie qui se dressaient devant moi sous des formes inattendues, en des tableaux merveilleux, je les avais déjà éprouvées. Et comment pouvais-je ne pas être entraînée jusqu’à l’oubli du présent, jusqu’à l’oubli de la réalité, quand, devant moi dans chaque livre que je lisais, se dressaient les lois d’une même destinée, le même esprit d’aventure qui règnent sur la vie de l’homme, mais qui découlent de la loi fondamentale de la vie humaine et sont la condition de son salut et de son bonheur ! C’est cette loi que je soupçonnais, que je tâchais de deviner par toutes mes forces, par tous mes instincts, puis presque par un sentiment de sauvegarde. On avait l’air de me prévenir, comme s’il y avait en mon âme quelque chose de prophétique, et chaque jour l’espoir grandissait, tandis qu’en même temps croissait de plus en plus mon désir de me jeter dans cet avenir, dans cette vie. Mais, comme je l’ai déjà dit, ma fantaisie l’emportait sur mon impatience, et, en vérité, je n’étais très hardie qu’en rêve ; dans la réalité, je demeurais instinctivement timide devant l’avenir.
Fyodor Dostoevsky (Netochka Nezvanova)
Mr. Wonderful was probably taking his sweet time, right?” “No, it was actually my fault this morning. I was busy with…paperwork.” “Oh. Well, that’s alright. Don’t worry about it. What kind of paperwork?” He smiled. “Nothing important.” Mr. Kadam held the door for me, and we walked out into an empty hallway. I was just starting to relax at the elevator doors when I heard a hotel room door close. Ren walked down the hall toward us. He’d purchased new clothes. Of course, he looked wonderful. I took a step back from the elevator and tried to avoid eye contact. Ren wore a brand new pair of dark-indigo, purposely faded, urban-destruction designer jeans. His shirt was long-sleeved, buttoned-down, crisp, oxford-style and was obviously of high quality. It was blue with thin white stripes that matched is eyes perfectly. He’d rolled up the sleeves and left his shirt untucked and open at the collar. It was also an athletic cut, so it fit tightly to his muscular torso, which made me suck in an involuntary breath in appreciation of his male splendor. He looks like a runway model. How in the world am I going to be able to reject that? The world is so unfair. Seriously, it’s like turning Brad Pitt down for a date. The girl who could actually do it should win an award for idiot of the century. I again quickly ran through my list of reasons for not being with Ren and said a few “He’s not for me’s.” The good thing about seeing his mouthwatering self and watching him walk around like a regular person was that it tightened my resolve. Yes. It would be hard because he was so unbelievably gorgeous, but it was now even more obvious to me that we didn’t belong together. As he joined us at the elevator, I shook my head and muttered under my breath, “Figures. The guy is a tiger for three hundred and fifty years and emerges from his curse with expensive taste and keen fashion sense too. Incredible!” Mr. Kadam asked, “What was that, Miss Kelsey?” “Nothing.” Ren raised an eyebrow and smirked. He probably heard me. Stupid tiger hearing. The elevator doors opened. I stepped in and moved to the corner hoping to keep Mr. Kadam between the two of us, but unfortunately, Mr. Kadam wasn’t receiving the silent thoughts I was projecting furiously toward him and remained by the elevator buttons. Ren moved next to me and stood too close. He looked me up and down slowly and gave me a knowing smile. We rode down the elevator in silence. When the doors opened, he stopped me, took the backpack off my shoulder, and threw it over his, leaving me with nothing to carry. He walked ahead next to Mr. Kadam while I trialed along slowly behind, keeping distance between us and a wary eye on his tall frame.
Colleen Houck (Tiger's Curse (The Tiger Saga, #1))