Mes Parents Quotes

We've searched our database for all the quotes and captions related to Mes Parents. Here they are! All 51 of them:

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No quiero una historia de un mes. Quiero un cuento para toda la vida
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Iria G. Parente (Sueños de piedra (Marabilia, #1))
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Comment font les autres enfants pour vivre sans mes parents ?
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Olivier Bourdeaut (En attendant Bojangles)
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Je détestais lui faire du mal. La plupart du temps, je parvenais à oublier cette inéluctable vérité : certes, mes parents étaient heureux de m'avoir auprÚs d'eux, mais j'étais aussi à moi seule leur souffrance.
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John Green (The Fault in Our Stars)
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Je ne répondais plus aux exigences de ce "moi qui attends désespérément la bénédiction de mes parents", mais j'agissais pour mon propre bien.
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Kabi Nagata (My Lesbian Experience with Loneliness)
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«La prunelle de mes yeux.» L’expression peine Ă  rendre ce qui lie le parent Ă  son nouveau-nĂ©. La prunelle de ses yeux, on pouvait la lui arracher sans qu’il tombe – la moelle de mes os s’approcherait davantage, pour dire que ça parcourt tout ce qu’on est, et qu’il s’agit du lien qui s’établit, avant mĂȘme qu’on soit capable de reconnaĂźtre son enfant parmi les autres.
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Virginie Despentes (Vernon Subutex 1 (Vernon Subutex, #1))
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Mais je ne puis m’empĂȘcher de dĂ©tester mes parents ; je suppose que cela vient de ce que chacun de nous ne peut supporter de voir d’autres personnes ayant les mĂȘmes dĂ©fauts que soi-mĂȘme.
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Oscar Wilde (The Picture of Dorian Gray)
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Je suis un peu trop, et il n’est pas tout Ă  fait assez. Je suis un buisson d’épines, hĂ©rissĂ©e par l’excĂšs d’attention de mes parents, et il est transpercĂ© d’un million de petits coups de poignards paternels. Mes Ă©pines logent parfaitement dans ses cicatrices.
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Gillian Flynn (Les Apparences)
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— Les bijoux, c'est beau comme les fleurs. Mon pĂšre et ma mĂšre Ă©clatĂšrent de rire. Je trouvai leur rĂ©action dĂ©placĂ©e. Un doute se glissa en moi sur la qualitĂ© de leur intelligence. [...] Comparer des bijoux Ă  des fleurs, Ă©tait-ce signe de stupiditĂ© ? Le rire de mes parents traduisait cette indulgence que les grandes personnes manifestent devant les enfants qui leur tiennent des propos niais ou puĂ©rils. Je sentais que ma comparaison exprimait une idĂ©e essentielle. Elle devait ĂȘtre accueillie par le silence. Le rire en une telle circonstance devenait une incongruitĂ©.
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Ahmed Sefrioui (La BoĂźte Ă  merveilles)
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Il fallait que j'arrĂȘte mes efforts vains pour recevoir l'assentiment de mes parents... MĂȘme si les choses ne sont pas dĂ©roulĂ©es trĂšs bien par le passĂ©, j'ai comme le sentiment qu'Ă  partir de maintenant, ça devrait aller mieux. Comment je peux vivre ma propre vie si je me soucie trop d'ĂȘtre une fille modĂšle ?
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Kabi Nagata (My Lesbian Experience with Loneliness)
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Je me suis endormie pour la derniĂšre fois de ma vie. Et Ă  mon rĂ©veil, il y avait un homme avec un pistolet. Il a tuĂ© mes parents. Il a tuĂ© ma sƓur. Il a tentĂ© de me tuer. Et les RenĂ©gats ne sont pas venus
 AprĂšs, chaque fois que je voulais m’endormir, je revivais toute la scĂšne. Alors un beau jour, j’ai arrĂȘtĂ© d’essayer.
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Marissa Meyer (Renegades (Renegades, #1))
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Et puis un jour, tu meurs. (...) Nous, on est en cocon familial Ă  la campagne. Ce que mes parents ont construit et qui ne te ressemble pas. Une famille qui se colle. (...) Ma mĂšre s'accroche aux murs. C'est Hiroshima dans son ventre. Enfin dĂ©barrassĂ©e de ton absence. Elle deviendra peut-ĂȘtre normale. Une femme, avec une mĂšre enterrĂ©e. (p. 16)
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AnaĂŻs Barbeau-Lavalette (La femme qui fuit)
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Lorsque j’ai commencĂ© Ă  voyager en Gwendalavir aux cĂŽtĂ©s d'EwĂŹlan et de Salim, je savais que, au fil de mon Ă©criture, ma route croiserait celle d'une multitude de personnages. Personnages attachants ou irritants, discrets ou hauts en couleurs, pertinents ou impertinents, sympathiques ou malĂ©fiques... Je savais cela et je m'en rĂ©jouissais. Rien, en revanche, ne m'avait prĂ©parĂ© Ă  une rencontre qui allait bouleverser ma vie. Rien ne m'avait prĂ©parĂ© Ă  Ellana. Elle est arrivĂ©e dans la QuĂȘte Ă  sa maniĂšre, tout en finesse tonitruante, en dĂ©licatesse remarquable, en discrĂ©tion Ă©tincelante. Elle est arrivĂ©e Ă  un moment clef, elle qui se moque des serrures, Ă  un moment charniĂšre, elle qui se rit des portes, au sein d’un groupe constituĂ©, elle pourtant pĂ©trie d’indĂ©pendance, son caractĂšre forgĂ© au feu de la solitude. Elle est arrivĂ©e, s'est glissĂ©e dans la confiance d'Ewilan avec l'aisance d'un songe, a captĂ© le regard d’Edwin et son respect, a sĂ©duit Salim, conquis maĂźtre Duom... Je l’ai regardĂ©e agir, admiratif ; sans me douter un instant de la toile que sa prĂ©sence, son charisme, sa beautĂ© tissaient autour de moi. Aucun calcul de sa part. Ellana vit, elle ne calcule pas. Elle s'est contentĂ©e d'ĂȘtre et, ce faisant, elle a tranquillement troquĂ© son statut de personnage secondaire pour celui de figure emblĂ©matique d'une double trilogie qui ne portait pourtant pas son nom. Convaincue du pouvoir de l'ombre, elle n'a pas cherchĂ© la lumiĂšre, a Ă©paulĂ© Ewilan dans sa quĂȘte d'identitĂ© puis dans sa recherche d'une parade au danger qui menaçait l'Empire. Sans elle, Ewilan n'aurait pas retrouvĂ© ses parents, sans elle, l'Empire aurait succombĂ© Ă  la soif de pouvoir des Valinguites, mais elle n’en a tirĂ© aucune gloire, trop Ă©quilibrĂ©e pour ignorer que la victoire s'appuyait sur les Ă©paules d'un groupe de compagnons soudĂ©s par une indĂ©fectible amitiĂ©. Lorsque j'ai posĂ© le dernier mot du dernier tome de la saga d'Ewilan, je pensais que chacun de ses compagnons avait mĂ©ritĂ© le repos. Que chacun d'eux allait suivre son chemin, chercher son bonheur, vivre sa vie de personnage libĂ©rĂ© par l'auteur aprĂšs une Ă©prouvante aventure littĂ©raire. Chacun ? Pas Ellana. Impossible de la quitter. Elle hante mes rĂȘves, se promĂšne dans mon quotidien, fluide et insaisissable, transforme ma vision des choses et ma perception des autres, crochĂšte mes pensĂ©es intimes, escalade mes dĂ©sirs secrets... Un auteur peut-il tomber amoureux de l'un de ses personnages ? Est-ce moi qui ai crĂ©Ă© Ellana ou n'ai-je vraiment commencĂ© Ă  exister que le jour oĂč elle est apparue ? Nos routes sont-elles liĂ©es Ă  jamais ? — Il y a deux rĂ©ponses Ă  ces questions, souffle le vent Ă  mon oreille. Comme Ă  toutes les questions. Celle du savant et celle du poĂšte. — Celle du savant ? Celle du poĂšte ? Qu'est-ce que... — Chut... Écris.
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Pierre Bottero (Ellana (Le Pacte des MarchOmbres, #1))
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Ma soeur a mis le feu Ă  sa chambre en lisant la nuit avec une lampe de poche sous son duvet pour que mon pĂšre ne voie pas de lumiĂšre passer sous la porte. Mais elle l'a Ă©teint toute seule, en battant l'Ă©dredon contre le mur, et en ouvrant la fenĂȘtre pour Ă©vacuer la fumĂ©e. Quand ma mĂšre entre le matin dans sa chambre, elle trouve tout cramĂ©. Mes parents n'ont plus la force de rosser ma soeur, elle rĂ©siste trop dignement Ă  leurs coups.
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Hervé Guibert (My Parents (Masks))
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Mes parents n'Ă©taient pas vraiment mariĂ©s. Je veux dire qu'ils n'avaient jamais pris la peine d'officialiser leur union en passant devant un prĂȘtre. Ils se considĂ©raient comme mari et femme et ne voyaient pas Ă  quoi cela les aurait avancĂ©s de mettre Dieu ou ceux qui les gouvernaient dans la confidence. Je respecte cette dĂ©cision. À dire vrai, ils paraissaient bien plus heureux et fidĂšles que nombre de couples officiellement mariĂ©s que j'ai rencontrĂ©s depuis.
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Patrick Rothfuss (The Name of the Wind (The Kingkiller Chronicle, #1))
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Les images ont des insinuations diaboliques. Mes parents ont inconsidérément punaisé des reproductions arrachées à des pages de magazine, sans autre souci de présentation, de deux tableaux assez célÚbres : la terrasse de café d'une nuit d'été à Arles, par Van Gogh, qui s'est muée en imae presque abstraite de la chaleur molle, de la déliquescence, de la vacance, de l'été (une préfiguration aussi du plaisir que mon corps adulte pourrait me faire connaßtre), et Le Cri de Munch, qui s'est mué, lente défiguration du personnage déjà défiguré, en image de la peur et de la mort.
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Hervé Guibert (My Parents (Masks))
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Wil Wheaton once explained—in an interview with NPR—what he thought was the key to Stand by Me’s success: Rob Reiner found four young boys who basically were the characters we played. I was awkward and nerdy and shy and uncomfortable in my own skin and really, really sensitive; River was cool and really smart and passionate and even at that age kind of like a father figure to some of us; Jerry was one of the funniest people I had ever seen in my life, either before or since; and Corey was unbelievably angry and in an incredible amount of pain and had an absolutely terrible relationship with his parents. Wil was right.
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Corey Feldman (Coreyography)
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Mon intĂ©gration d’enfant immigrante a passĂ© par la honte de qui j’étais, le rejet de ce qui me constituait et une sĂ©rie de petites trahisons envers moi-mĂȘme et mes parents. J’ai commencĂ© Ă  ne me concevoir qu’à travers les yeux des autres, en tentant d’anticiper leurs rĂ©actions. J’avais huit ans et j’avais dĂ©jĂ  interdit Ă  ma mĂšre de mettre des trucs pouvant ĂȘtre perçus comme exotiques dans mes lunchs, m’aliĂ©nant ainsi de ma culture d’origine. Mener la bataille jusque dans mon assiette tous les midis constituait un trop grand dĂ©fi dans ma vie d’écoliĂšre ; j’ai capitulĂ© en me privant de ce qui me plaisait, me dĂ©possĂ©dant ainsi de petits bouts de moi.
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Caroline Dawson (LĂ  oĂč je me terre)
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PrĂ©face J'aime l'idĂ©e d'un savoir transmis de maĂźtre Ă  Ă©lĂšve. J'aime l'idĂ©e qu'en marge des "maĂźtres institutionnels" que sont parents et enseignants, d'autres maĂźtres soient lĂ  pour dĂ©fricher les chemins de la vie et aider Ă  y avancer. Un professeur d'aĂŻkido cĂŽtoyĂ© sur un tatami, un philosophe rencontrĂ© dans un essai ou sur les bancs d'un amphi-thĂ©Ăątre, un menuisier aux mains d'or prĂȘt Ă  offrir son expĂ©rience... J'aime l'idĂ©e d'un maĂźtre considĂ©rant comme une chance et un honneur d'avoir un Ă©lĂšve Ă  faire grandir. Une chance et un honneur d'assister aux progrĂšs de cet Ă©lĂšve. Une chance et un honneur de participer Ă  son envol en lui offrant des ailes. Des ailes qui porteront l'Ă©lĂšve bien plus haut que le maĂźtre n'ira jamais. J'aime cette idĂ©e, j'y vois une des clefs d'un Ă©quilibre fondĂ© sur la transmission, le respect et l'Ă©volution. Je l'aime et j'en ai fait un des axes du "Pacte des MarchOmbres". Jilano, qui a Ă©tĂ© guidĂ© par EsĂźl, guide Ellana qui, elle-mĂȘme, guidera Salim... Transmission. Ellana, personnage ĂŽ combien essentiel pour moi (et pour beaucoup de mes lecteurs), dans sa complexitĂ©, sa richesse, sa volontĂ©, ne serait pas ce qu elle est si son chemin n avait pas croisĂ© celui de Jilano. Jilano qui a su dĂ©velopper les qualitĂ©s qu'il dĂ©celait en elle. Jilano qui l'a poussĂ©e, ciselĂ©e, enrichie, libĂ©rĂ©e, sans chercher une seule fois Ă  la modeler, la transformer, la contraindre. Respect. q Jilano, maĂźtre marchombre accompli. MaĂźtre accompli et marchombre accompli. Il sait ce qu'il doit Ă  EsĂźl qui l'a formĂ©. Il sait que sans elle, il ne serait jamais devenu l'homme qu'il est. L'homme accompli. Elle l'a poussĂ©, ciselĂ©, enrichi, libĂ©rĂ©, sans chercher une seule fois Ă  le modeler, le transformer, le contraindre. Respect. Évolution. EsĂźl, uniquement prĂ©sente dans les souvenirs de Jilano, ne fait qu'effleurer la trame du Pacte des Marchombres. Nul doute pourtant qu'elle soit parvenue Ă  faire dĂ©couvrir la voie Ă  Jilano et Ă  lui offrir un Ă©lan nĂ©cessaire pour qu'il y progresse plus loin qu'elle. Jilano agit de mĂȘme avec Ellana. Il sait, dĂšs le dĂ©part, qu'elle le distancera et attend ce moment avec joie et sĂ©rĂ©nitĂ©. Ellana est en train de libĂ©rer les ailes de Salim. Jusqu'oĂč s envolera-t-il grĂące Ă  elle ? J'aime cette idĂ©e, dans les romans et dans la vie, d’un maĂźtre transmettant son savoir Ă  un Ă©lĂšve afin qu a terme il le dĂ©passe. J'aime la gĂ©nĂ©rositĂ© qu'elle induit, la confiance qu'elle implique en la capacitĂ© des hommes Ă  s'amĂ©liorer. J'aime cette idĂ©e, mĂȘme si croiser un maĂźtre est une chance rare et mĂȘme s'il existe bien d'autres maniĂšres de prendre son envol. Lire. Écrire. S'envoler. Pierre Bottero
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Pierre Bottero (Ellana, l'Envol (Le Pacte des MarchOmbres, #2))
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J'avais reconsulté entre-temps le docteur Chandi, à qui j'avais confié ma volonté expresse de mourir "à l'abri du regard de mes parents", et devant lequel, en évoquant le coma dans lequel était tombé Fichart, l'ami de Bill, je repris les mots de l'unique testament autographe de Muzil : "la mort, pas l'invalidité". Pas de coma prolongé, pas de démence, pas de cécité, la suppression pure et simple au moment adéquat. Mais le docteur Chandi se refusait à prendre en note quoi que ce soit de définitif, se bornant à indiquer que le rapport à la maladie ne cessait de se transformer, pour chaque individu, dans le cours de sa maladie, et qu'on ne pouvait préjuger des mutations vitales de sa volonté.
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HervĂ© Guibert (À l'ami qui ne m'a pas sauvĂ© la vie)
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[sur les parents qui veulent se la jouer “cool”, y compris envers l’éducation transmise Ă  leurs enfants] "Mais ce qu’ils ont oubliĂ©, dans leur ferveur Ă©galitaire et libertaire, c’est que les formes bourgeoises ont un fondement moral. Elles ne rĂ©vĂšlent pas seulement un ĂȘtre ou une position de classe. Elles font entendre, jusque dans la comĂ©die sociale, le souci d’autrui. Quand je mets les formes, je respecte un usage, bien sĂ»r, je joue un rĂŽle, sans doute, je trahis mes origines, peut-ĂȘtre. Mais surtout, comme l’a bien montrĂ© Hume, je fais savoir Ă  l’autre ou aux autres qu’ils comptent pour moi. Je les salue, je m’incline devant eux, je prends acte de leur existence et attĂ©nuant la mienne." (p205)
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Alain Finkielkraut (L'Identité malheureuse)
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Quelques millimĂštres sĂ©parent nos visages, son nez se pose sur le mien, nos yeux ne se quittent plus. Plus aucun bruit ne s’élĂšve, il n’y a que lui et moi – plus de meilleurs amis, ni de frĂšres ou de parents ou qui que ce soit entre nous. Alors il m’embrasse, effaçant toutes mes apprĂ©hensions. Finalement, et Ă  ma grande surprise, j’ai peut-ĂȘtre trouvĂ© l’endroit oĂč je pourrais survivre.
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Nina de Pass (The Year After You)
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Et toujours ces questions si naturelles, anodines en apparence, ça marche toujours avec lui ? Est-ce que tu comptes te marier ? La dĂ©solation de mes parents devant une situation incertaine, "on aimerait bien savoir oĂč ça va te mener tout ça". ObligĂ© que l'amour mĂšne quelque part. Leur peine sourde aussi. Ce serait tellement plus agrĂ©able, plus tranquille pour eux de voir se dĂ©rouler l'histoire habituelle, les faire-part dans le journal, les questions auxquelles on rĂ©pond avec fiertĂ©, un jeune homme de Bordeaux, bientĂŽt professeur, l'Ă©glise, la mairie, le mĂ©nage qui se "monte", les petits-enfants. Je les prive des espĂ©rances traditionnelles. L'affolement de ma mĂšre quand elle apprend, tu couches avec, si tu continues tu vas gĂącher ta vie. Pour elle, je suis en train de me faire rouler, des tonnes de romans qui ressortent, filles sĂ©duites qu'on n'Ă©pouse pas, abandonnĂ©es avec un mĂŽme. Un combat tannant toutes les semaines entre nous deux. Je ne sais pas encore qu'au moment oĂč l'on me pousse Ă  liquider ma libertĂ©, ses parents Ă  lui jouent un scĂ©nario tout aussi traditionnel mais inverse, "tu as bien le temps d'avoir un fil Ă  la patte, ne te laisse pas mettre le grappin dessus !", bien chouchoutĂ©e la libertĂ© des mĂąles.
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Annie Ernaux (A Frozen Woman)
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Mon pĂšre, AndrĂ© PĂ©trovitch Grineff, aprĂšs avoir servi dans sa jeunesse sous le comte Munich, avait quittĂ© l’état militaire en 17
 avec le grade de premier major. Depuis ce temps, il avait constamment habitĂ© sa terre du gouvernement de Simbirsk, oĂč il Ă©pousa Mlle Avdotia, 1ere fille d’un pauvre gentilhomme du voisinage. Des neuf enfants issus de cette union, je survĂ©cus seul ; tous mes frĂšres et sƓurs moururent en bas Ăąge. J’avais Ă©tĂ© inscrit comme sergent dans le rĂ©giment SĂ©mĂ©nofski par la faveur du major de la garde, le prince B
, notre proche parent. Je fus censĂ© ĂȘtre en congĂ© jusqu’à la fin de mon Ă©ducation. Alors on nous Ă©levait autrement qu’aujourd’hui. DĂšs l’ñge de cinq ans je fus confiĂ© au piqueur SavĂ©liitch, que sa sobriĂ©tĂ© avait rendu digne de devenir mon menin. GrĂące Ă  ses soins, vers l’ñge de douze ans je savais lire et Ă©crire, et pouvais apprĂ©cier avec certitude les qualitĂ©s d’un lĂ©vrier de chasse. À cette Ă©poque, pour achever de m’instruire, mon pĂšre prit Ă  gages un Français, M. BeauprĂ©, qu’on fit venir de Moscou avec la provision annuelle de vin et d’huile de Provence. Son arrivĂ©e dĂ©plut fort Ă  SavĂ©liitch. « Il semble, grĂące Ă  Dieu, murmurait-il, que l’enfant Ă©tait lavĂ©, peignĂ© et nourri. OĂč avait-on besoin de dĂ©penser de l’argent et de louer un moussiĂ©, comme s’il n’y avait pas assez de domestiques dans la maison ? »
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Alexander Pushkin (The Captain's Daughter)
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ROMÉO. — Elle parle : oh, parle encore, ange brillant ! car lĂ  oĂč tu es, au-dessus de ma tĂȘte, tu me parais aussi splendide au sein de cette nuit que l’est un messager ailĂ© du ciel aux-regards Ă©tonnĂ©s des mortels ; lorsque rejetant leurs tĂȘtes en arriĂšre, on ne voit plus que le blanc de leurs yeux, tant leurs prunelles sont dirigĂ©es-en haut pour le contempler, pendant qu’il chevauche sur les nuages Ă  la marche indolente et navigue sur le sein de l’air. JULIETTE. — Ô RomĂ©o, RomĂ©o ! pourquoi es-tu RomĂ©o ? Renie ton pĂšre, ou rejette ton nom ; ou si tu ne veux pas, lie-toi seulement par serment Ă  mon amour, et je ne serai pas plus longtemps une Capulet. ROMÉO, Ă  part. — En entendrai-je davantage, ou rĂ©pondrai-je Ă  ce qu’elle rient de dire JULIETTE. — C’est ton nom seul qui est mon ennemi. AprĂšs tout tu es toi-mĂȘme, et non un Montaigu. Qu’est-ce qu’un Montaigu ? Ce n’est ni une main, ni un pied, ni un bras, ni un, visage, ni toute autre partie du corps appartenant Ă  un homme. Oh ! porte un autre nom ! Qu’y a-t-il dans un nom ? La fleur que nous nommons la rose, sentirait tout aussi bon sous un autre nom ; ainsi RomĂ©o, quand bien mĂȘme il ne serait pas appelĂ© RomĂ©o, n’en garderait pas moins la prĂ©cieuse perfection : qu’il possĂšde. Renonce Ă  ton nom RomĂ©o, et en place de ce nom qui ne fait pas partie de toi, prends-moi toute entiĂšre. ROMÉO. — Je te prends au mot : appelle-moi seulement : ton amour, et je serai rebaptisĂ©, et dĂ©sormais je ne voudrai plus ĂȘtre RomĂ©o. JULIETTE. — Qui es-tu, toi qui, protĂ©gĂ© par la nuit, viens ainsi surprendre les secrets de mon Ăąme ? ROMÉO. — Je ne sais de quel nom me servir pour te dire qui je suis : mon nom, chĂšre sainte, m’est odieux Ă  moi-mĂȘme, parce qu’il t’est ennemi ; s’il Ă©tait Ă©crit, je dĂ©chirerais le mot qu’il forme. JULIETTE. — Mes oreilles n’ont pas encore bu cent paroles de cette voix, et cependant j’en reconnais le son n’es-tu pas RomĂ©o, et un Montaigu ? ROMÉO. — Ni l’un, ni l’autre, belle vierge, si l’un ou l’autre te dĂ©plaĂźt. JULIETTE. — Comment es-tu venu ici, dis-le-moi, et pourquoi ? Les murs du jardin sont Ă©levĂ©s et difficiles Ă  escalader, et considĂ©rant qui tu es, cette place est mortelle pour toi, si quelqu’un de mes parents t’y trouve. ROMÉO. — J’ai franchi ces murailles avec les ailes lĂ©gĂšres de l’amour, car des limites de pierre ne peuvent arrĂȘter l’essor de l’amour ; et quelle chose l’amour peut-il oser qu’il ne puisse aussi exĂ©cuter ? tes parents ne me, sont donc pas un obstacle. JULIETTE. — S’ils te voient, ils t’assassineront. ROMÉO. — HĂ©las ! il y a plus de pĂ©rils, dans tes yeux que dans vingt de leurs Ă©pĂ©es : veuille seulement abaisser un doux regard sĂ»r moi, et je suis cuirassĂ© contre leur inimitiĂ©. JULIETTE. — Je ne voudrais pas, pour le monde entier, qu’ils te vissent ici. ROMÉO. — J’ai le manteau de la nuit pour me dĂ©rober Ă  leur vue et d’ailleurs, Ă  moins que tu ne m’aimes, ils peuvent me trouver, s’ils veulent : mieux vaudrait que leur haine mĂźt fin Ă  ma vie, que si ma mort Ă©tait retardĂ©e, sans que j’eusse ton amour ; JULIETTE. — Quel est celui qui t’a enseignĂ© la direction de cette place ? ROMÉO. — C’est l’Amour, qui m’a excitĂ© Ă  la dĂ©couvrir ; il m’a prĂȘtĂ© ses conseils, et je lui ai prĂȘtĂ© mes yeux. Je ne suis pas pilote ; cependant fusses-tu aussi Ă©loignĂ©e que le vaste rivage baignĂ© par la plus lointaine nier, je m’aventurerais pour une marchandise telle que toi.
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William Shakespeare (Romeo and Juliet)
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Les billes, je les aime tant et j'en ai tant gagnĂ© que je pourrais m'en emplir la bouche et tout le cordon intestinal, n'ĂȘtre plus qu'un bonhomme de billes : j'en ai plusieurs trousses que je dĂ©charge le soir dans une boĂźte Ă  chaussures. Quand ce n'est pas la saison du scoubidou et de la cocotte-surprise, et je me rejette dans la bataille. Je suis devenu le boss des billes, c'est moi qui ai lancĂ© la bille Ă  cent, une trouvaile : mes rivaux ne pratiquent que la bille Ă  dix. Chaque matin j'emporte une trousse vide, une trousse Ă  demi pleine, et dans mes poches quelques calots qui comptent pour dix. J'ai mon emplacement rĂ©servĂ©, juste Ă  droite de la porte qui mĂšne du prĂ©au Ă  la cour, tout contre le mur il y a dans le sool gris comme un minuscule coquetier qui semble taillĂ© tout exprĂšs pour que j'y mette ma bille, j'ai mon crĂ©neau, je le paye en billes, et j'ai mes employĂ©s qui surveillent les joueurs. Je calcule la distance qui doit ĂȘtre appropriĂ©e Ă  un tel lot : elle doit rendre la bille pratiquement invisible. Les billes pleuvent, je vĂ©rifie que ma petite bille ne bouge pas, je la fixe pour l'en empĂȘcher. Pendant ce temps-lĂ  mes employĂ©s ramassent les billes et en remplissent une de mes deux trousses ouvertes par terre, je les surveille Ă  peine, je les paye trop bien. Personne ne gagne. Quand mes deux trousses et toutes mes poches sont pleines Ă  craquer, et que les poches de mes employĂ©s sont aussi pas mal remplies, je retire ma bille adorĂ©e. Je fais toujours avant de disparaĂźtre une petite distribution gratuite, pour apaiser ceux qui se sont sauvagement dĂ©possĂ©dĂ©s ans cette mise insensĂ©e, je les fais courir en envoyant les grappes de billes Ă  pleines mains le plus loin possible. J'aime qu'aprĂšs cela, on me regarde avec reconnaissance.
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Hervé Guibert (My Parents (Masks))
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Quand elle Ă©tait petite, elle voulait m’épouser. J’étais son prince charmant. AnnĂ©e aprĂšs annĂ©e, j’avais bien vu dans son regard que le mythe s’était Ă©parpillĂ© dans les affres de la rĂ©alitĂ©. J’étais tombĂ© de mon piĂ©destal et, si je ne cherchais pas Ă  mentir sur qui j’étais, j’avais toujours eu envie qu’elle me voie au meilleur de ma forme. Au fond, je pouvais dire que nous n’avions jamais rĂ©ellement eu une relation saine. La preuve : cette incapacitĂ© physique d’aller voir son appartement, ce lieu oĂč elle vivait en femme. Il faudrait des siĂšcles pour admettre que nos enfants sont devenus adultes. On dit souvent qu’il est difficile de vieillir ; moi, je pourrais vieillir indĂ©finiment du moment que mes enfants, eux, ne grandiraient pas. Je ne sais pas pourquoi j’éprouvais tant de difficultĂ©s Ă  vivre cette transition que tout parent connaĂźt. Je n’avais pas l’impression qu’autour de moi les gens avaient les mĂȘmes. Pire, j’entendais des parents soulagĂ©s du dĂ©part de leurs enfants. Enfin, ils allaient retrouver la libertĂ©, disaient-ils. Il y avait ce film oĂč le garçon, Tanguy, s’éternisait chez ses parents, prolongeant sans cesse ses Ă©tudes. Le mien Ă©tait parti Ă  l’autre bout du monde dĂšs ses dix-huit ans. C’est toujours comme ça : ceux qui veulent se dĂ©barrasser de leurs enfants hĂ©ritent de boulets, tandis que ceux qui veulent couver Ă  loisir leur progĂ©niture se retrouvent avec des prĂ©coces de l’autonomie. Mon fils me manquait atrocement. Et je ne supportais plus d’échanger avec lui des messages par Skype, ou par e-mails. D’ailleurs, ces messages et ces moments virtuels Ă©taient de plus en plus courts. Nous n’avions rien Ă  nous dire. L’amour entre un parent et un enfant n’est pas dans les mots, pas dans la discussion. Ce que j’aimais, c’était simplement que mon fils soit lĂ , Ă  la maison. On pouvait ne pas se parler de la journĂ©e, ce n’était pas grave, je sentais sa prĂ©sence, ça me suffisait. Étais-je si tordu ? Je ne sais pas. Je ne peux qu’essayer de mettre des mots sur mes sentiments. Et je peux affirmer maintenant ce que je sais depuis le dĂ©but : je vis mal la sĂ©paration avec mes enfants. Elle me paraĂźt normale, justifiĂ©e, humaine, biologique, tout ce que vous voulez, pourtant elle me fait mal.
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David Foenkinos (Je vais mieux)
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Parents et Ă©ducateurs font profession d'influencer l'enfant parce qu'ils pensent savoir ce qu'il lui faut, ce qu'il doit apprendre te ce qu'il doit devenir. Je pense qu'ils se trompent. Je n'essaie jamais de faire partager mes croyances ou mes prĂ©jugĂ©s aux enfants. Je n'ai pas de religion, mais je n'ai jamais prononcĂ© un mot contre la religion, ni d'ailleurs conter notre code pĂ©nal barbare, l'antisĂ©mitisme ou l'impĂ©rialisme. Je n'influencerai jamais consciemment un enfant pour qu'il devienne pacifiste, vĂ©gĂ©tarien, rĂ©formateur ou quoi que ce soit. Je sais que prĂȘcher ne prend pas avec les enfants. Je mets ma confiance dans le pouvoir de la libertĂ© pour armer la jeunesse contre l'artifice, le fanatisme et les ismes de toutes sortes. (p. 324)
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A.S. Neill (Summerhill: A Radical Approach to Child Rearing)
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bien, je ne voyais lĂ  qu’une espĂšce vĂ©gĂ©tale qui m’était inconnue, rien de plus intĂ©ressant qu’une fleur en devenir. J’avais grandi dans une maison, mes parents avaient toujours aimĂ© jardiner et j’adorais leurs parterres, mĂȘme si mon ballon de football y avait fait bien des dĂ©gĂąts. Pour moi, il Ă©tait tout Ă  fait naturel de trouver un verre, un peu d’eau, et de me promettre de trouver un pot et du terreau dans la journĂ©e pour permettre Ă  la plante de survivre, si jamais
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Alexander Ahat (Volubile (French Edition))
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Tante AurĂ©lie s’approche de moi, me caresse le front un instant et m’embrasse tendrement. Je la serre un moment contre moi, car elle est un peu ma maman maintenant, depuis qu’elle m’a recueilli aprĂšs le terrible accident qui m’a privĂ© de mes parents.
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Marc Thil (Le MystĂšre de la bague de saphir)
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Le samedi, je retournais chez mes parents. La dissimulation de ma situation ne me coûtait pas, ressortissant à l'état normal de nos relations depuis mon adolescence. Ma mÚre appartenait à la génération d'avant-guerre, celle du péché et de la honte sexuelle. J'étais sûre que ses croyances étaient intangibles et ma capacité à les endurer n'avait d'égale que la sienne à se persuader que je les partageais.
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Annie Ernaux (L'événement)
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Je me considĂ©rais comme intelligente, ambitieuse, dotĂ©e d’un esprit analytique. J’avais Ă©tĂ© nourrie pendant toute mon enfance de dĂ©bats avec mes parents autour de la table du dĂźner. J’étais capable de dissĂ©quer un sujet jusqu’à son essence thĂ©orique et je me flattais de ne jamais m’avouer vaincue en cas de dĂ©saccord. N’était-ce pas l’étoffe dont on fait les juristes ? J’en Ă©tais convaincue.
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Michelle Obama (Becoming)
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Comme on sait, les tumeurs cancĂ©reuses ne font pas mal par elles-mĂȘmes ; ce qui fait mal, ce sont les organes sains en eux-mĂȘmes, qui sont comprimĂ©s par les tumeurs cancĂ©reuses. Je crois que la mĂȘme chose s'applique Ă  la maladie de l'Ăąme : partout oĂč ça fait mal, c'est moi. L'hĂ©ritage de mes parents en moi est comme une gigantesque tumeur cancĂ©reuse ; tout ce qui en souffre, ma misĂšre et mon tourment et mon dĂ©sespoir, c'est moi. Je ne suis pas seulement comme mes parents, je suis aussi diffĂ©rent de mes parents : mon individualitĂ© consiste en la souffrance que j'Ă©prouve. (p. 249)
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Fritz Zorn (Mars)
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L'ordonnance et le pronostic que je pourrais faire pour moi sont les suivants : dĂšs que j'aurai eu raison de mes parents - mes "parents" -, dĂšs qu'ils me seront devenus indiffĂ©rents, je serai guĂ©ri et sauvĂ©. Mais cela m'est encore trĂšs difficile, tant que la mesure des blessures qui me sont infligĂ©es n'est pas encore pleine mais, au contraire, ne fait que croĂźtre. Je pourrais oublier le dommage subi si je l'avais dĂ©jĂ  entiĂšrement derriĂšre moi. Mais il n'est pas entiĂšrement derriĂšre moi, il continue Ă  agir sur moi, maintenant, ici, sans cesse. Je ne verse pas une seule larme sur mon passĂ© malheureux et je me sens en mesure, sinon d'oublier tout ce qui est passĂ©, du moins de le surmonter. Mais que tout ce qui m'a tourmentĂ© dans le passĂ© ait encore lieu dans le prĂ©sent, cela m'accable trop pour que je puisse le prendre Ă  la lĂ©gĂšre ou mĂȘme ne pas en tenir compte. Ce n'est pas ce que j'ai vĂ©cu de pĂ©nible qui me chagrine mais que cela continue encore Ă  agir, encore et toujours, encore et toujours, encore et toujours. Ce n'est pas le poids du passĂ© qui pĂšse mais qu'aucune fin, non plus, ne se laisse entrevoir, c'est ce qu'il est impossible de surmonter. (p. 275-276)
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Fritz Zorn (Mars)
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Je crois que je suis divisé en trois parties. PremiÚrement je suis fait de mon individualité ; deuxiÚmement je suis le produit de mes parents, de mon éducation, de ma famille et de ma société ; troisiÚmement je suis un représentant du principe de vie en général, c'est-à-dire de cette force, justement, qui fait que les électrons tournent autour du noyau de l'atome, que les fourmis fourmillent et que le soleil se lÚve. Une partie de moi est aussi électron et fourmi et soleil et cela, l'éducation la plus bourgeois ne peut l'abßmer en rien. (p. 295-296)
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Fritz Zorn (Mars)
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Je n'ai pas Ă©tĂ© Ă  la hauteur, il y a eu la dĂ©faite, la guerre est perdue. Guerre contre qui, au fait ? Qui sont donc mes ennemis ? C'est difficile Ă  dire, bien que les mots ne manquent pas : mes parents, ma famille, le milieu oĂč j'ai grandi, la sociĂ©tĂ© bourgeoise, la Suisse, le systĂšme. Un peu de tout cela est contenu dans ce que j'appellerais le principe qui m'est hostile, mĂȘme si aucun de ces mots ne dit toute la vĂ©ritĂ©. (p. 246)
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Fritz Zorn (Mars)
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D'aprĂšs Sartre, dans cette situation qui est manifestement propre Ă  l'humanitĂ©, l'essentiel ne serait pas "ce qu'on a fait de l'homme, mais ce qu'il fait de ce qu'on a fait de lui". Une phrase que je peux signer. AssurĂ©ment il peut y avoir une chance de faire encore quelque chose de ce qu'on a fait de vous ; peut-ĂȘtre mĂȘme chacun a-t-il cette chance. MĂȘme moi j'aurais pu avoir cette chance. Peut-ĂȘtre, si le dommage que m'ont causĂ© mes parents (et tout ce qui fait partie de la notion de "parents") n'avait pas Ă©tĂ© tellement dĂ©mesurĂ©, m'eĂ»t-il encore Ă©tĂ© possible, Ă  temps, de devenir moi-mĂȘme avant que le cancer m'ait dĂ©vorĂ©. Peut-ĂȘtre, si le terme de ma maladie s'Ă©tait Ă©loignĂ©, un certain dĂ©lai m'eĂ»t-il encore Ă©tĂ© donnĂ©, au cours duquel j'aurais pu vaincre ma nĂ©vrose. Peut-ĂȘtre. Mais ces hypothĂšses sont oiseuses car, en rĂ©alitĂ©, il n'en est tout bonnement pas ainsi ou, pour en revenir Ă  Sartre : je n'ai pas rĂ©ussi Ă  faire autre chose que ce qu'on a fait de moi. On a fait quelque chose de moi, on m'a dĂ©moli ; mais surmonter cette "dĂ©molition", comme l'exige Sartre, je n'y suis pas arrivĂ©. (p. 247-248)
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Fritz Zorn (Mars)
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Je dĂ©finirai ma tragĂ©die en disant que je n'ai pas pu ĂȘtre et incarner dans ma vie tout ce qui m'apparaissait comme seul digne d'ĂȘtre vĂ©cu, parce que dans ma vie, manifestement, ce ne sont pas ma volontĂ© et mes sentiments et mon moi qui ont Ă©tĂ© l'essentiel, mais seulement et toujours l'hĂ©ritage des autres en moi ; ce n'est pas ce que je voulais qui est arrivĂ© mais ce que mes parents - ou, mieux, mes "parents" entre guillemets - ont dĂ©posĂ© en moi. Ainsi, par exemple, mes parents ont dĂ©posĂ© en moi ceci, que la sexualitĂ© n'existe pas chez moi, bien que, dans la partie de mon moi que je dĂ©signerais comme "moi-mĂȘme", la sexualitĂ© soit la plus haute de toutes les valeurs. Je crois que c'est seulement la partie la plus infime de mon moi qui est moi-mĂȘme ; sa plus grande partie est empoisonnĂ©e, violĂ©e et dĂ©truite par le principe hostile dĂ©crit plus haut, dont les reprĂ©sentants les plus typiques pour moi Ă©taient mes parents. C'est comme un gigantesque corps Ă©tranger en moi, qui est beaucoup plus grand que la partie de mon moi dĂ©signĂ©e comme "moi-mĂȘme", qui me ronge et dont je souffre. (p. 248)
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Fritz Zorn (Mars)
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Comme les baleines, qui recherchent des eaux calmes pour enfanter, mes parents s'Ă©taient retirĂ©s du monde pour fonder lĂ  une famille. Mais Ă  la diffĂ©rence des baleines, qui regagnent ensuite les profondeurs des ocĂ©ans, ils Ă©taient restĂ©s Ă©chouĂ©s en banlieue. Peut-ĂȘtre se protĂ©geaient-ils de leurs souvenirs de la Hongrie, de la guerre et de leur fuite. Dans cet endroit vierge, dans cet angle mort, ils avaient tentĂ© autant que possible de ne plus regarder en arriĂšre pour tout recommencer Ă  zĂ©ro. Ils y avaient presque rĂ©ussi. ~ P19
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Sacha Batthyany (Mais en quoi suis-je donc concernĂ© ? Un crime en mars 1945. L’histoire d’une grande famille hongroise (French Edition))
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— C’est pas moi qui ai commencĂ©. C’est elle, lĂ , avec sa tronche de castor. Moi ? Mais je suis l’innocence incarnĂ©e ! Je n’ai jamais tuĂ© un seul de mes personnages, et je fonds en larmes chaque fois que les chats de mes parents ramĂšnent des souris Ă  la maison. Mortes, les souris. Et gĂ©nĂ©ralement dĂ©capitĂ©es.
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Tiphaine Bleuvenn (Mes Amours Ă©ponymes 1)
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Le patois avait été l'unique langue de mes grands-parents. Il se trouve des gens pour apprécier le "pittoresque du patois" et du français populaire. Ainsi Proust relevait avec ravissement les incorrections et les mots anciens de Françoise. Seule l'esthétique lui importe parce que Françoise est sa bonne et non sa mÚre.
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Annie Ernaux (A Man's Place)
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La cave Si je n'Ă©crivais pas ce qui me plairait le plus ce serait de chanter fort mĂȘme trĂšs fort dans un endroit oĂč il n'y aurait personne pour m'entendre. Si j'y pense bien, Ă©crire c'est comme lorsque j'avais 8 ans et que je chantonnais, je chantais mes trucs Ă  moi heureuse dans la cave de mes grands-parents. Non, Herr Goethe Ă©crire n'est pas « un surplus du parler » Ă©crire est un surplus de ta musique inarticulĂ©e. (p. 65)
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Simona Popescu (Lucrări ßn verde sau Pledoaria mea pentru poezie)
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C’est vrai, je n’ai jamais repensĂ© Ă  mon enfance. À prĂ©sent cependant, elle se trouve soudain Ă  nouveau devant moi, et je suis Ă  nouveau un enfant. Mon pĂšre est lĂ  Ă  nouveau, son pas lourd rĂ©sonne, comme jadis, revenant Ă  la maison, il apporte la sĂ©curitĂ©, la tranquillitĂ© et la protection avec lui. Ma mĂšre est lĂ  Ă  nouveau ; elle s’empresse laborieusement Ă  travers les chambres, sans cesse en activitĂ©, sans cesse Ă  se soucier de ses enfants et de sa maison. Et dans la cuisine les domestiques travaillent, ils nettoient et rangent et cuisinent les merveilleux gĂąteaux de fĂȘte. L’odeur du gĂąteau remplit Ă  nouveau la maison, cette odeur, dans laquelle toute l’enfance est celĂ©e. Je roule Ă  nouveau, comme jadis, dans les rues hivernales, je me plonge profondĂ©ment dans les siĂšges mous de la voiture, autour de moi rĂšgnent le tourbillon des flocons de neige, le tintement des grelots et le bruit de l’agitation de la rue. À ma droite et Ă  ma gauche cependant se trouvent mes parents qui m’entourent de leur amour et de leur protection. Tout cela est lĂ  Ă  nouveau, mais ce ne sont pas que des souvenirs isolĂ©s ou des images, au contraire ils forment un tout, une seule sensation, une seule odeur

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Robert Flinker (Le Voyageur)
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– Papa m’a promis de m’apprendre Ă  voler, il me dit que je suis une coccinelle, une bĂȘte Ă  bon Dieu, que j’irai me poser sur les bras des enfants malheureux pour leur apporter du bonheur. On aime bien les histoires de Coccinelle, mĂȘme si on sait que ce n’est pas vrai, on fait semblant d’y croire. En tout cas, j’ai trouvĂ© que son rĂ©veil Ă©tait le plus beau. Ce doit ĂȘtre chouette d’avoir un « papapillon » et une maman « libellune ». Moi aussi j’aimerais bien voler, mais comme je suis toute menue, j’ai peur que le vent m’emporte loin de mes parents et de mon papi Chandelle.
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Yves Montmartin (Brindille)
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Je n’ai jamais pu comprendre pourquoi les gens ne s’intĂ©ressent pas Ă  ce qui s’est passĂ© avant leur naissance, pourquoi ils ne posent pas des questions Ă  leurs parents et leurs grands-parents pour savoir comment ils ont vĂ©cu leur vie, ce dont ils sont satisfaits et ce qu’ils feraient diffĂ©remment s’ils le pouvaient. Lorsque mes parents et mes frĂšre et sƓur s’en sont allĂ©s dans l’autre monde en oubliant de m’emmener avec eux, j’étais encore trop petite pour poser des questions, et le mystĂšre que cachaient le chagrin et la bizarrerie de tante Hana ne s’est rĂ©vĂ©lĂ© Ă  moi que lentement, progressivement, au cours de ces annĂ©es de vie commune, comme le fond d’une riviĂšre assĂ©chĂ©e. « Sans eux, tu ne serais pas lĂ  », avait coutume de dire ma mĂšre sur un ton de reproche tandis que j’attendais, l’air ennuyĂ©, qu’elle ait fini de nettoyer les tombes au cimetiĂšre et de raconter les derniĂšres nouvelles aux dĂ©funts. Mais si j’avais alors fait un peu plus attention et si j’avais posĂ© quelques questions sur les destinĂ©es que recouvraient les noms gravĂ©s en lettres dorĂ©es sur les pierres tombales, il me serait beaucoup plus facile, Ă  prĂ©sent, de recomposer Ă  l’aide de milliers de souvenirs fragmentaires les Ă©vĂ©nements ayant prĂ©cĂ©dĂ© ma naissance.
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Alena MornĆĄtajnovĂĄ (Hana)
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C'est pour cette raison que je suis devenue une putain, a-t-elle expliquĂ© en continuant Ă  dessiner. J'avais tellement peur d'ĂȘtre envoyĂ©e Ă  l'asile. Je couchais avec tous les hommes que je pouvais trouver. On n'essaie pas de guĂ©rir une femme qui couche avec des hommes. On la paie. Le plus drĂŽle, c'Ă©tait que mes parents, ça les dĂ©rangeait pas que j'aille avec des dizaines et des dizaines d'hommes. Ils trouvaient ça moins honteux que d'aller avec une fille. (...) Ne laisse pas un telle chose t'arriver, Betty. N'aie pas peur d'ĂȘtre toi-mĂȘme. Faut pas que tu vives aussi longtemps pour t'apercevoir Ă  la fin que tu n'as pas vĂ©cu du tout.
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Tiffany McDaniel, Betty
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J'ai priĂ© fort le soir dans ma chambre pour que mes parents m'aiment. J'ai souhaitĂ© fort trouver de la vie, le lendemain matin, sur la table du petit dĂ©jeuner. Et puis j'ai arrĂȘtĂ© de prier, j'ai grandi.
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Simon Johannin (Ici commence un amour)
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La vĂ©ritĂ© m’apprend que mes parents m’aimaient vraiment et elle me rappelle que l’amour, seul, ne suffit pas. En fait ce dont on a besoin, c’est d’une identitĂ©.
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Gardner Lisa
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Mes labiau rĆ«pinamės pamaitinti savo vaikus ir nekreipiame dėmesio ÄŻ patÄŻ valgymo ritualą, kurio paskirtis - palaikyti ĆĄeimos nariĆł tarpusavio ryĆĄÄŻ.
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Gordon Neufeld (Hold On to Your Kids: Why Parents Need to Matter More Than Peers)
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Mes pleurs ont redoublĂ©. C'Ă©tait comme un torrent irrĂ©sistible. Puisque j'Ă©tais incapable de m’arrĂȘter, j'ai pensĂ© Ă  tout un tas de choses tristes et nĂ©gatives, et j'ai nourri mon chagrin, jusqu'Ă  ce que les sanglots me fassent suffoquer. J'ai pensĂ© Ă  mes arriĂšre-grands-parents, morts de faim. À leurs corps lancĂ©s dans des incinĂ©rateurs par des inconnus qui les haĂŻssaient. Aux enfants qui avaient vĂ©cu ici, disparus avant l'heure parce qu'un pilote indiffĂ©rent avait appuyĂ© sur un bouton. À mon grand-pĂšre, privĂ© de ses parents, et Ă  papa, qui avait grandi avec le sentiment de ne pas avoir de pĂšre. À moi mĂȘme, enfin, sujet aux cauchemars et Ă  des Ă©pisodes de stress aigu, allongĂ© dans une maison en ruine, en train de pleurer Ă  chaudes larmes. Et tout ça, Ă  cause d'une blessures vieille de soixante-dix ans que j'avais reçue en hĂ©ritage, tel un cadeau empoisonnĂ©.
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Ransom Riggs (Miss Peregrine's Home for Peculiar Children (Miss Peregrine's Peculiar Children, #1))
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Il n’y avait pas Ă  se le cacher, mes Ă©lĂšves au regard angĂ©lique devenaient Ă  NoĂ«l de petits monstres acharnĂ©s Ă  saigner leurs parents aux fins de se montrer gĂ©nĂ©reux envers moi.
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Gabrielle Roy (Children of My Heart)
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Malcolm X avait formulĂ© un jour, le voeu que le sang blanc qui coulait en lui (...) soit expurgĂ©. (...) Mais en ce qui me concernait, je savais que dans mon cheminement vers le respect de moi-mĂȘme, jamais je ne pourrais rĂ©duire mon propre sang blanc au rang de pure abstraction. Car que supprimerais-je en moi par la mĂȘme occasion, si je devais laisser ma mĂšre et mes grands-parents Ă  la frontiĂšre d'un territoire inexplorĂ© ?
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Barack Obama (Dreams from My Father: A Story of Race and Inheritance)