Lieu De Naissance Quotes

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Le véritable lieu de naissance est celui où l'on a porté pour la première fois un coup d'oeil intelligent sur soi-même: mes premières patries ont été des livres.
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Marguerite Yourcenar
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Dès l’instant de la naissance, la vie se précipite vers la mort en ignorant tout à fait quand la rencontre aura lieu.
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Dilgo Khyentse (Les Cent Conseils de Padampa Sangyé)
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Ce n'est pas par l'importation de l'or et de l'argent que la découverte de l'Amérique a enrichi l'Europe. [...] En ouvrant à toutes les marchandises de l'Europe un nouveau marché presque inépuisable, elle a donné naissance à de nouvelles divisions de travail, à de nouveaux perfectionnements de l'industrie, qui n'auraient jamais pu avoir lieu dans le cercle étroit où le commerce était anciennement resserré, cercle qui ne leur offrait pas de marché suffisant pour la plus grande partie de leur produit. Le travail se perfectionna, sa puissance productive augmenta, son produit s'accrut dans tous les divers pays de l'Europe, et en même temps s'accrurent avec lui la richesse et le revenu réel des habitants.
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Adam Smith (An Inquiry into the Nature and Causes of the Wealth of Nations)
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Depuis la naissance de l'amour courtois, c'est un lieu commun que le mariage tue l'amour. Trop méprisée ou trop respectée, trop quotidienne, l'épouse n'est plus un objet érotique. Les rites du mariage sont primitivement destinés à défendre l'homme contre la femme ; elle devient sa propriété : mais tout ce que nous possédons en retour nous possède ; le mariage est pour l'homme aussi une servitude ; c'est alors qu'il est pris au piège tendu par la nature : pour avoir désiré une fraîche jeune fille, le mâle doit pendant toute sa vie nourrir une épaisse matrone, une vieillarde desséchée ; le délicat joyau destiné à embellir son existence devient un odieux fardeau : Xanthippe est un des types féminins dont les hommes ont toujours parlé avec le plus d'horreur. Mais lors même que la femme est jeune il y a dans le mariage une mystification puisque prétendant socialiser l'érotisme, il n'a réussi qu'à le tuer. C'est que l'érotisme implique une revendication de l'instant contre le temps, de l'individu contre la collectivité ; il affirme la séparation contre la communication ; il est rebelle à toute réglementation ; il contient un principe hostile à la société. Jamais les mœurs ne sont pliées à la rigueur des institutions et des lois : c'est contre elles que l'amour s'est de tout temps affirmé. Sous sa figure sensuelle, il s'adresse en Grèce et à Rome à des jeunes gens ou à des courtisanes ; charnel et platonique à la fois, l'amour courtois est toujours destiné à l'épouse d'un autre.
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Simone de Beauvoir
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La monnaie est souvent mythifiée, conçue comme magique et obscure. Son ambivalence fondamentale favorise l'émergence dans les esprits du sentiment d'un mystère : le dieu monnaie est, par ses modes de création et de gestion, à la fois public et privé. Banques commerciales et banques centrales contribuent à son apparition, à son mouvement, à sa destruction. Face à cette ambivalence qui ne peut être éliminée, parce qu'elle exprime dans ce domaine technique la nécessaire dualité individu-collectivité, la théorie politique classique, libérale ou autoritaire, ne peut proposer que des représentations partielles. Le libéralisme anglo-saxon n'arrivera jamais à masquer complètement l'action de l'État, définisseur et garant des règles, acteur majeur de la gestion monétaire au jour le jour. Il ne peut que tenter d'oublier l'expérience innommable d'un dollar échappant entre 1980 et 1985 à toute pesanteur économique par la grâce de l'État. Il est frappé de cécité devant une évidence majeure : les marchés financiers, lieu d'agitation des libres individus, n'en finissent pas de spéculer sur les obligations d'État, dont la rentabilité est assurée par l'existence de l'impôt, c'est-à-dire la capacité d'un État à extraire de sa société la richesse par un mécanisme non marchand de contrainte. La théorie allemande de la monnaie ne pourra quant à elle jamais imposer la réalité d'une monnaie fixant a priori un ordre social et échappant complètement aux acteurs décentralisés de la vie économique. Les banques créent de la monnaie par le crédit. Reste qu'au-delà de cette ambivalence, indépassable, chacune des deux traditions idéologiques, libérale ou autoritaire, adore l'un des deux visages du Janus monétaire. Au moment même où les États-Unis définissaient une conception pragmatique monétaire, selon laquelle un équilibre des pouvoirs doit assurer l'émergence d'une monnaie accompagnant les évolutions et rythmes naturels de la société, l'Europe occidentale accouchait, par étapes, d'une conception radicalement opposée, dominatrice, castratrice, de plus en plus souvent désignée dans le monde anglo-saxon, par l'expression sado-monétarisme. L'euro doit réformer la société, mieux, créer un nouveau monde européen. Chacune des sociétés réellement existantes, chaque nation, doit s'adapter, transfomer ses structures et ses rythmes naturels en fonction d'impératifs monétaires décidées d'en-haut, a priori. Tel est le sens idéologique des critères rigides de Maastricht et des punitions de Dublin qui fixent des règles monétaires et budgétaires auxquelles les individus devront se soumettre dans l'éternité. Cette monnaie autoritaire est le reflet d'un autre système de culture, fondé par d'autres structures anthropologiques. La conception anglo-saxonne de la monnaie reflète les valeurs libérales de la famille nucléaire absolue ; la conception autoritaire du continent européen les valeurs autoritaires de la famille souche. Face à la monnaie, l'individu est comme face à toute institution, libre ou soumis. L'émergence de conceptions opposées de la monnaie n'est que le dernier avatar d'une opposition pluriséculaire entre libéralisme anglo-saxon et autoritarisme continental. Mais comment la France, lieu de naissance de l'une des deux grandes traditions libérales, décontractée dans sa gestion monétaire jusqu'au début des années 80, a-t-elle bien pu changer de camp, abandonner l'individualisme du monde atlantique pour suivre les disciplines de l'Europe centrale ?
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Emmanuel Todd (L'illusion économique. Essai sur la stagnation des sociétés développées)
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p.310 Mais Paris était un univers à part entière qui se suffisait à lui-même. Taillée et façonnée par l'histoire, c'est ainsi qu'elle apparaissait à cette époque, sous la règne de Napoléon III, avec ses bâtiments imposants, ses cathédrales immenses, ses grands boulevards et ses sinueuses rues médiévales, aussi vastes et indestructibles que la nature. Elle englobait tout avec sa population versatile et exaltée, qui affluait dans les musées, les théâtres, les cafés, donnant sans cesse naissance au génie et à la santé, à la philosophie et à la guerre, à la frivolité et aux arts les plus raffinés. De sorte qu'on aurait dit que, si le monde extérieur sombrait dans les ténèbres, alors tout ce qu'il y avait de distingué, de beau et d'essentiel s'y serait parfaitement épanoui malgré tout. Même les arbres majestueux qui habillaient et arbitraient ces rues s'y développaient en harmonie avec elles, ainsi que les eaux de la Seine qui, magnifiques et soumises, serpentaient jusqu'aux dents de son cœur, tant et si bien qu'en ce lieu la terre, ainsi modelée par le sang et la conscience, avait cessé d'être de la terre pour devenir Paris.
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Anne Rice (Interview with the Vampire (The Vampire Chronicles, #1))