Lever Du Soleil Quotes

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Les levers de soleil sont un accompagnement des longs voyages en chemin de fer, comme les œufs durs, les journaux illustrés, les jeux de cartes, les rivières où des barques s’évertuent sans avancer.
Marcel Proust (A la recherche du temps perdu)
Mais j'étais crevée. J'étais tellement crevée. Passer la journée avec les filles à partir du lever du soleil était exténuant. Rien de comparable avec la crèche, et je ne l'avais pas pleinement anticipé ou compris jusqu'à cet instant. J'ai pensé à toutes les mères qui déposaient leurs enfants en se plaignant de leur épuisement, et au léger mépris que j'éprouvais pour elles en pensant qu'elles n'avaient à s'occuper que d'un, ou au maximum deux enfants. Désormais, je comprenais de quoi elles parlaient. Ce n'était pas aussi physique que le travail à la crèche, pas aussi intense, mais c'était la façon dont ça traînait en longueur, le besoin qui ne s'arrêtait jamais, et l'impossibilité de les refiler à ses collègues pour une brève pause cigarette, le temps de se retrouver.
Ruth Ware (The Turn of the Key)
L'Ingénu, selon sa coutume, s'éveilla avec le soleil, au chant du coq, qu'on appelle en Angleterre et en Huronie la trompette du jour. Il n'était pas comme la bonne compagnie, qui languit dans un lit oiseux jusqu'à ce que le soleil ait fait la moitié de son tour, qui ne peut ni dormir ni se lever, qui perd tant d'heures précieuses dans cet état mitoyen entre la vie et la mort, et qui se plaint encore que la vie est trop courte. Il
Voltaire (L'Ingénu)
Il faut que je vous écrive, mon aimable Charlotte, ici, dans la chambre d’une pauvre auberge de village, où je me suis réfugié contre le mauvais temps. Dans ce triste gîte de D., où je me traîne au milieu d’une foule étrangère, tout à fait étrangère à mes sentiments, je n’ai pas eu un moment, pas un seul, où le cœur in’ait dit de vous écrire : et maintenant, dans cette cabane, dans cette solitude, dans cette prison, tandis que la neige et la grêle se déchaînent contre ma petite fenêtre, ici, vous avez été ma première pensée. Dès que je fus entré, votre image, ô Charlotte, votre pensée m’a saisi, si sainte, si vivante ! Bon Dieu, c’est le premier instant de bonheur que je retrouve. Si vous me voyiez, mon amie, dans ce torrent de dissipations ! Comme toute mon âme se dessèche ! Pas un moment où le cœur soit plein ! pas une heure fortunée ! rien, rien ! Je suis là comme devant une chambre obscure : je vois de petits hommes et de petits chevaux tourner devant moi, et je me demande souvent si ce n’est pas une illusion d’optique. Je m’en amuse, ou plutôt on s’amuse de moi comme d’une ma"rionnette ; je prends quelquefois mon voisin par sa main de bois, et je recule en frissonnant. Le soir, je fais le projet d’aller voir lever le soleil, et je reste au lit ; le jour, je me promets le plaisir du clair de lune, et je m’oublie dans ma chambre. Je ne sais trop pourquoi je me lève, pourquoi je me coucha. Le levain qui faisait fermenter ma vie, je ne l’ai plus ; le charme qui me tenait éveillé dans les nuits profondes s’est évanoui ; l’enchantement qui, le matin, m’arrachait au sommeil a fui loin de moi. Je n’ai trouvé ici qu’une femme, une seule, Mlle de B. Elle vous ressemble, ô Charlotte, si l’on peut vous ressembler. «.Eh quoi ? direz-vous, le voilà qui fait de jolis compliments ! » Cela n’est pas tout à fait imaginaire : depuis quelque temps je suis très-aimable, parce que je ne puis faire autre chose ; j’ai beaucoup d’esprit, at les dames disent que personne ne sait louer aussi finement…. «Ni mentir, ajouterez-vous, car l’un ne va pas sans l’autre, entendez-vous ?… » Je voulais parler de Mlle B. Elle a beaucoup d’âme, on le voit d’abord à la flamme de ses yeux bleus. Son rang lui est à charge ; il ne satisfait aucun des vœux de son cœur. Elle aspire à sortir de ce tumulte, et nous rêvons, des heures entières, au mijieu de scènes champêtres, un bonheur sans mélange ; hélas ! nous rêvons à vous, Charlotte ! Que de fois n’est-elle pas obligée de vous rendre hommage !… Non pas obligée : elle le fait de bon gré ; elle entend volontiers parler de vous ; elle vous aime. Oh ! si j’étais assis à vos pieds, dans la petite chambre, gracieuse et tranquille ! si nos chers petits jouaient ensemble autour de moi, et, quand leur bruit vous fatiguerait, si je pouvais les rassembler en cercle et les calmer avec une histoire effrayante ! Le soleil se couche avec magnificence sur la contrée éblouissante de neige ; l’orage est passé ; et moi…. il faut que je rentre dans ma cage…. Adieu. Albert est-il auprès de vous ? Et comment ?… Dieu veuille me pardonner cette question !
Johann Wolfgang von Goethe (The Sorrows of Young Werther)
Quelle différence cela faisait-il qu’ils soient heureux ou malheureux, qu’ils agissent bien ou mal, quand le soleil et la lune continuaient à se lever au même rythme, avec ou sans eux ?
Elif Shafak (L'Architecte du sultan)
Au fond, ce qui est beau fait mal : les femmes, les enfants, le lever ou le coucher du soleil, le parfum du chèvrefeuille et l'amour, l'amour quand il est harmonieux et heureux. Tout fait mal tant chaque chose est unique et inéchangeable, fatale, alors que dans l'approche de la mort et sa certitude imminente, notre vision dépouillée du désir insensé de la possession, savoure la beauté comme une chance inespérée, un présent des Dieux, dont le seul inconvénient est de susciter en nous une doucereuse et invincible mélancolie.
Michel Déon (Un taxi mauve)
Je soulève donc de mes épaules le fardeau du temps et, par la même occasion, celui des performances que l'on exige de moi. Ma vie n'est pas quelque chose que l'on doive mesurer. Ni le saut du cabri ni le lever du soleil ne sont des performances. Une vie humaine n'est pas non plus une performance, mais quelque chose qui grandit et cherche à atteindre la perfection. Et ce qui est parfait n'accomplit pas de performance : ce qui est parfait œuvre en état de repos. Il est absurde de prétendre que la mer soit faite pour porter des armadas et des dauphins. Certes, elle le fait- mais en conservant sa liberté. Il est également absurde de prétendre que l'homme soit fait pour autre chose que pour vivre. Certes, il approvisionne des machines et il écrit des livres, mais il pourrait tout aussi bien faire autre chose. L'important est qu'il fasse ce qu'il fait en toute liberté et en pleine conscience de ce que, comme tout autre détail de la création, il est une fin en soi. Il repose en lui-même comme une pierre sur le sable.
Stig Dagerman (Il nostro bisogno di consolazione)
La vie et encore assez douce pour nous… même si nous savons que cela ne tardera pas. Et cela aussi sera un bien. Même la mort sera un bien, je pense, non parce qu’elle mettra fin aux anciennes amertumes, mais parce qu’à mon avis elle sera la dernière des aigres saveurs qui m’ont signalé que j’étais en vie. Par-dessous toutes choses je continue d’entendre le cri de la terre, mais il n’affecte plus ce que je vois et ce que je fais. Au contraire, il rehausse mes plaisirs, car le lever du soleil est plus éclatant à couse des sombres gouffres au fond de moi, et la sourire de Saranna est plus chaleureux à cause de la cruauté que j’ai connue, et les soins que je prodigue aux gens et aux animaux ont plus de valeur à cause des tueries que j’ai commises.
Orson Scott Card (A Planet Called Treason)
Yeux mi-clos, il humait à présent dans les souffles du large l’âcreté du sel, il écoutait les vents siffler à son oreille, messagers rafraîchissants annonciateurs d’orage. Célian sentait à travers le tissu du hamac la peau réchauffée de Nyssa toujours endormie, sa longue chevelure princière apanagée de la lumière du jour. L’agile équipage de l’Astéropée, muscles tendus, œuvrait d’un bel ensemble autour des écoutes, habitué à manœuvrer les cordages et les voiles sur les mâts protégés de plusieurs couches d’huile de lin ; mais à cet instant les marins qui prenaient leur quart étaient allongés sur le pont pour admirer le lever de soleil.
Cyrille Mendes (Les Épieurs d'Ombre)
Le début de mars est souvent pesant et triste. Les maisons se resserrent dans les rues; les hommes hâtent le pas; derrière des rideaux sales apparaissent parfois des têtes effarées de femmes comme prises de peur, et de vieillards résignés dans l'attente du dernier lever de soleil; partout le silence accable comme une douleur lancinante. (p. 157, début de la nouvelle Poucha de Ion Peltz)
Mario Roques (Âmes en peine)
Jadis, aucune femme ne pouvait faire l'ascension de la montagne sacrée [le mont Fuji], et c'est Lady Parkes – épouse d'un diplomate anglais – qui osa la première braver l'interdit. C'était en 1867. Depuis lors, il y eut bien d'autres sacrilèges, celui d'installer un observatoire au sommet ou d'encombrer ses pentes de toutes les ordures laissées par les foules innombrables qui le gravissent chaque été. Tout japonais se doit en effet d'aller assister au lever du soleil : le Goraïko purificateur. D'après un proverbe nippon il existe deux sortes d'imbéciles : ceux qui n'ont jamais fait l'escalade et… ceux qui l'entreprenne une seconde fois ! Je n'ai pas l'intention de répéter l'exercice. Il vaudrait mieux demander à mes chevilles, à mes genoux et aux courbatures des jours suivants, la première impression laissée par huit heures de montée nocturne dans la pierre ponce et la scorie ou le pied recule à chaque pas. Un chapelet d'immondices et d'espadrilles usées jalonne la piste. De temps en temps, une station de repos vous redonne du courage ou permet d'étancher une soif rendue inextinguible par l'épouvantable poussière soulevée par une ribambelle d'autres grimpeurs et, surtout, ceux qui dévalent la pente à toute vitesse dans cette lave granulaire. (p. 230)
Michael Stone (Incroyable Japon)
Ils vont m'expulser de la ville avant la tombée de la nuit Je n'ai pas payé la facture de l'air, disent-ils, ni celle de l'électricité / Ils vont m'expulser de la ville car j'ai failli de même avec le soleil et les nuages Ils vont m'expulser de la ville avant le lever du soleil
Najwan Darwish
semnele de pe trandafirul japonez la fiecare răsărit sorb din cafea și mă restartez citesc pe frunzele trandafirului japonez buletinul meteorologic îmi strig amintirile de pe străduțele înguste o lume pestriță forfotește împrejur fiecare vorbește cu glasul meu zîmbește folosind codul meu pentru bună dispoziție dar sună sirena la spitalul din colț o alarmă falsă sau poate o naștere de mult nu s-a mai întâmplat ceva deosebit pe strada mea cercetez ceasul s-a făcut târziu și o să întârzii la slujbă prin geamul pătat de muște doi sticleți se holbează cocoțați pe gardul din sârmă ghimpată este locul în care timpul îmi lasă mereu o gustare * les signes sur l’hibiscus à chaque lever de soleil je sirote mon café et je me réinitialise je lis sur les feuilles de l’hibiscus le bulletin météo je hèle mes souvenirs égarés dans les étroites ruelles un monde bigarré fourmille tout autour chacun parle avec ma propre voix chacun sourit en utilisant mon propre code de bonne humeur mais la sirène sonne à l’hôpital du coin une fausse alerte ou bien une naissance depuis longtemps rien de spécial n’est advenu dans ma rue j’interroge ma montre il est déjà tard et je vais me mettre en retard à mon travail à travers la vitre tâchée par les mouches deux chardonnerets observent fixement juchés sur la clôture en barbelé c’est l’endroit où le temps me dépose toujours un goûter (traduit en français par Gabrielle Danoux)
Ioan Barb
Dans les commentaires délirants auxquels l'article de l'avocat donna lieu, devait revenir sous les formes les plus insolites la comparaison avec le sourire de la Joconde. Maître Homaire avait, entre autres, écrit : « Dans le voile bleuté du petit matin, confondu avec les voiles des noces, il émanait de la mort d'Hadriana Siloé une espèce d'envoûtement sublunaire considérablement renforcé par l'allégresse énigmatique des lèvres. Comme chez Mona Lisa, le charme du visage semblait pivoter sur lui-même, complètement purifié des contingences consternantes du décès et porté à merveille à l'incandescence intérieure qui sied à l'éternelle beauté féminine. » A la fin de 1946, à mon arrivée à Paris, je me précipitai, haletant, au musée du Louvre, vers la célèbre toile de Leonardo, comme au premier rendez-vous pris loin de Jacmel avec Nana Siloé. J'en fus profondément déçu. La Joconde était bien le chef-d'œuvre d'un peintre génial, mais, comparée à la jeune fille de mon souvenir, elle semblait plutôt ricaner, sans aucun feu intérieur. Dans la trame de ma nostalgie inguérissable, Hadriana avait son maquillage de mariée intact ; la peau de son cou et de ses mains était aussi lisse et fraîche qu'une mangue cueillie juste avant le lever du soleil. La mort avait donné à sa beauté un air de joyeuse profondeur comme si elle était intérieurement absorbée par un rêve plus prodigieux que la vie et la mort à la fois. Sa bouche n'évoquait pas un sourire légendaire, mais un fruit éclatant de fraîcheur auquel toute bouche assoiffée aurait voulu mordre jusqu'à l'extase.
René Depestre (Hadriana dans tous mes rêves (French Edition))
C'est une vraie philosophie de savoir regarder le soleil se lever le matin et disparaître le soir comme si nous étions au premier matin du monde, (...)
Eric de Kermel (La Libraire de la place aux herbes)
Parole après parole, le visage de Reine Sans Nom s'amenuisait et je ne savais comment lui dire de se taire, et elle chuchotait à mon oreille, me désignant d'un doigt la bruine qui tombait doucement du ciel... ce ne sont pas des pleurs, mais une légère buée, car une âme humaine doit regretter la vie... et une douceur extrême passa dans sa voix tandis qu'elle murmurait encore... écoute, les gens t'épient, ils comptent toujours sur quelqu'un pour savoir comment vivre... si tu es heureuse, tout le monde peut être heureux et si tu sais souffrir, les autres sauront aussi... chaque jour tu dois te lever et dire à ton cœur : j'ai assez souffert et il faut maintenant que je vive, car la lumière du soleil ne doit pas se gaspiller, se perdre sans aucun œil pour l'apprécier... et si tu n'agis pas ainsi tu n'auras pas le droit de dire : c'est pas ma faute, lorsque quelqu'un cherchera une falaise pour se jeter à la mer...
Schwarz-Bart Simone
Réfléchissons. N'avais-je pas eu autrefois, sur une autre planète, une enfance et une jeunesse? Qu'est-elle devenue cette planète si ressemblante et en même tempe si dissemblable à la terre que je foule aujourd'hui ? En faisant un grand effort d'imagination, je pourrais peut-être me le rappeler. Ne l'ai-je pas déjà fait plus d'une fois au cours de mes nuits sans sommeil ? Une lampe à pétrole, un feu au maigre panache de fumée s'éparpillant paresseusement dans le pré, le vent pourchassant de redoutables nuages sur un ciel encore inconnu. La peur de la vie qui nous attend quelque part au-delà des montagnes et des forêts ; un bourg indolent censé exister éternellement jusqu'à la prochaine guerre ; la prière des grands-parents ; le beau chapelet enchanteur de pressentiments de tout ce qu'on ne comprenait pas encore ; un train sifflant toujours aux mêmes heures de la journée ; l'amour pour une fille d'une planète mystérieuse et lointaine, car à cette époque toutes les jolies filles venaient d'ailleurs ; une bestiale, effrayante nostalgie du corps féminin où Satan et l'ange blanc vivaient en ménage, et cette autre, d'une vie future et hors pair ; l'atmosphère poignante des forêts où on allait flâner, l'inoubliable senteur de la giroflée sauvage et ces orages d'été qui annonçaient chaque année la fin du monde prochaine ; ces tristesses et ces espoirs soudains et la face effrayante et magique de la lune à la physionomie de démon bon enfant. Où est-elle ma gentille petite planète emmitouflée dans le châle de mes joies, de mes peines fragiles d'antan. Elle vole peut-être comme une colombe au milieu des lointaines et hostiles galaxies ? À quoi bon m'être tant fatigué durant toutes ces années ? Car tout m'était fatigue, les peines et les joies de la vie. Les plus beaux levers de soleil me mettaient au supplice tout comme la possession d'une femme désirée. Je recevais des mains du sort mes succès passagers en en remerciant Dieu, mais ma tourmente était là. Elle était là même dans mes rêves quand, me détachant de cette terre, je voguais vers les îles lointaines du paradis promis. Et je la devinais présente chez tous les autres hommes, en dehors de ceux qui ne se tourmentent jamais. Mais ce qui me fatiguait le plus, c'était la conscience de la banalité de tout ça. Tout a été déjà découvert et vécu par les générations précédentes, reproduit à l'infini par la matrice génétique. Le monde était rempli de gémissements en tout point semblables qui se mêlaient en une seule lamentation pareille au piaillement du parlement des moineaux et rejoignaient le bruissement de l'espace interstellaire, cette musique geignarde du vieux cosmos. p308-310
Tadeusz Konwicki (Mała apokalipsa)
l'enfance de franz kafka si un beau jour le petit franz kafka avait voulu s'allonger au soleil sur une planche rongée par les pluies et y rester la poitrine et les boyaux étalés au soleil et plus tard se lever sans hâte et s'en aller le long des rails du chemin de fer qui coupe prague en deux – peut-être l'avenir peut-être ses parents (dont nous ne savons pas vraiment tout : car ignore si max brod a pieusement conserver vraiment tous les manuscrits) lui auraient-ils en fin de compte donné la permission (mais après longue et mûre réflexion) de s'allonger au soleil sur cette planche rongée par les pluies et d'y rester la poitrine et les boyaux étalés au soleil (traduit du roumain par Alain Paruit)
Virgil Mazilescu
{Rugăciunea lingurii Dă forţă mâinii să nu mă reverse, să fiu un lac tăcut pe-a cărui faţă cresc sori şi lune fumegând. Nu mă toci, îngăduie-mi să fiu mereu adâncă şi’nţeleaptă precum văzduhul unui suflet drept, iar malurile mele să rămână de-a pururi blânde gurii care tremură şi celei înfricate şi flămânde şi să fiu plină totdeauna pentru acei care, oglindindu-se în mine, şi-ascultă inimile obosite şi‘ncet mă sorb gândindu-se la viaţă. Să-mi fulgere în timpul zilei o rândunică de senin întinsul, iar noaptea, în adâncul meu să-şi clatine sporindu-şi grâul de lumină, stelele. Dă forţă mâinii celui care tremură şi care, încercând să mă ridice, mă’mprăştie şi fără să-şi dea seama, mă umple-ochi cu lacrimile lui şi-apoi le soarbe dus pe gânduri.} * La prière de la cuillère Donne de la force à la main pour qu'elle ne me verse pas, que je sois un lac silencieux sur la face duquel poussent des soleils et des lunes fumants. Ne m’use pas, permets-moi d'être toujours profonde et sage comme le ciel d'une âme juste, et que mes bords restent à jamais tendres à la bouche qui tremble et à celle effrayée et affamée et que je sois toujours pleine pour ceux qui, se mirant en moi, écoutent leurs cœurs fatigués et lentement me hument en pensant à la vie. Que le jour, une hirondelle de clarté m’éclaire l'étendue, et que la nuit, dans ma profondeur s'ébranlent, multipliant leur blé de lumière, les étoiles. Donne de la force à la main de celui qui tremble et qui, tâchant de me lever, m’éparpille et sans se rendre compte, me remplit jusqu'au bord de ses larmes, et ensuite les avale plongé dans ses pensées. (traduit du roumain par Ileana Vulpescu)
Eugen Jebeleanu