Les Yeux Parlent Quotes

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Car lorsque les yeux parlent, ils tutoient, lors même que les lèvres n'ont pas encore prononcé un "vous".
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Thomas Mann (The Magic Mountain)
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«En vérité, c'est si difficile d'entrer dans le monde adulte quand toutes les routes conduisent aux mêmes frontières, quand le ciel est si lointain, que les arbres n'ont plus d'yeux et que les majestueuses rivières sont recouvertes de plaques de ciment gris, que les animaux ne parlent plus et que les hommes eux-mêmes ont perdu leurs signes.»
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J.M.G. Le Clézio (Noveller)
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L'Art d’avoir toujours raison La dialectique 1 éristique est l’art de disputer, et ce de telle sorte que l’on ait toujours raison, donc per fas et nefas (c’est-à-dire par tous les moyens possibles)2. On peut en effet avoir objectivement raison quant au débat lui-même tout en ayant tort aux yeux des personnes présentes, et parfois même à ses propres yeux. En effet, quand mon adversaire réfute ma preuve et que cela équivaut à réfuter mon affirmation elle-même, qui peut cependant être étayée par d’autres preuves – auquel cas, bien entendu, le rapport est inversé en ce qui concerne mon adversaire : il a raison bien qu’il ait objectivement tort. Donc, la vérité objective d’une proposition et la validité de celle-ci au plan de l’approbation des opposants et des auditeurs sont deux choses bien distinctes. (C'est à cette dernière que se rapporte la dialectique.) D’où cela vient-il ? De la médiocrité naturelle de l’espèce humaine. Si ce n’était pas le cas, si nous étions foncièrement honnêtes, nous ne chercherions, dans tout débat, qu’à faire surgir la vérité, sans nous soucier de savoir si elle est conforme à l’opinion que nous avions d’abord défendue ou à celle de l’adversaire : ce qui n’aurait pas d’importance ou serait du moins tout à fait secondaire. Mais c’est désormais l’essentiel. La vanité innée, particulièrement irritable en ce qui concerne les facultés intellectuelles, ne veut pas accepter que notre affirmation se révèle fausse, ni que celle de l’adversaire soit juste. Par conséquent, chacun devrait simplement s’efforcer de n’exprimer que des jugements justes, ce qui devrait inciter à penser d’abord et à parler ensuite. Mais chez la plupart des hommes, la vanité innée s’accompagne d’un besoin de bavardage et d’une malhonnêteté innée. Ils parlent avant d’avoir réfléchi, et même s’ils se rendent compte après coup que leur affirmation est fausse et qu’ils ont tort, il faut que les apparences prouvent le contraire. Leur intérêt pour la vérité, qui doit sans doute être généralement l’unique motif les guidant lors de l’affirmation d’une thèse supposée vraie, s’efface complètement devant les intérêts de leur vanité : le vrai doit paraître faux et le faux vrai.
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Arthur Schopenhauer (L'art d'avoir toujours raison (La Petite Collection))
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Scènes coupées Scène 5 Edwin et le Ts'lich : cinquième (et dernière !) Le Ts'lich s'inclina imperceptiblement et les mots jaillirent de sa gueule aux mandibules acérées. - Rien ne saurait me forcer à te combattre, Edwin Til' Illan. Les légendes parlent de toi, l'unique humain qui, par quatre fois, a réussi l'exploit de défaire un guerrier ts'lich. Pourtant, même le champion des Alaviriens ne pourrait survivre à un affrontement contre deux d'entre nous. L'air se troubla une fraction de seconde et un second Ts'lich apparut à côté du premier. - Alors, Edwin Til' Illan, m'accordes-tu ce que je suis venu chercher ou tentes-tu de bouleverser les légendes ? Edwin resta silencieux, sa lame dirigée vers le premier Ts'lich, ses yeux fixés sur lui.
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Pierre Bottero (L'île du destin (La Quête d'Ewilan, #3))
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Cigarettes café promenades comme chez les fous un véritable esclandre ici nous sommes tous amis. ici nous sommes tous sains d’esprit. personne ne reconnaît. les regards perdus parlent de nous. les détournements de la réalité immédiate auraient été notre seule réalité. disaient ceux qui pensaient contrôler la réalité. l’infirmier a dit je suis nouveau. une fleur un jour de mai. je suis tout juste bon. pour les pilules probablement une dépression j’ignore si je suis guéri ou si j’ai jamais été déprimé. je fus interrogé par un collègue si je me suis acclimaté. trois mois qu’il pêchait délicatement les plantes dans la rigole. regarde comme elles sont belles. j’avais envie de rire. sans raison. tel un fou. il a été conduit à l’hôpital par un temps hivernal. on ne nous a jamais donné de fourchettes pour manger. Ils disaient qu’on allait se crever les yeux fixant le vide. le premier jour nous avons mangé le plat de résistance avec les mains. aucun de nous n’avait assez de cigarettes. le nec plus ultra était de fumer et d’observer la lune. aucun espoir que les amoureuses ou les épouses nous cherchent. si toutefois ça leur arrivait de passer en coup de vent as tu apporté des cigarettes pour observer la lune. on demandait. j’ai quitté cet endroit. je n’ai pas découvert ce dont je souffrais. d’un hôpital à l’autre. que dira le monde. le pauvre habite en mezzanine. bien sûr ils m’ont demandé comment je me sentais. l’éternelle bienveillance. cela peut arriver à tout un chacun. disait-on. (traduit du roumain par Gabrielle Danoux)
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Emil Iulian Sude (Paznic de noapte)
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(Vingt ans après la mort de son fils, perdu en montagne.) C'est une expérience inhumaine. Ce sont vos enfants qui doivent vous fermer les yeux. De toutes les épreuves de ma vie, qui en a été fertile, c'est celle dont j'ai émergé avec le plus de peine, mâchant et remâchant ma culpabilité. On devient comme un grand brûlé qui ne supporte plus aucun contact avec autrui. Ceux qui vous marquent de la compassion? Odieux: ils ne savent pas de quoi ils parlent. Ceux qui feignent la bonne humeur pour vous remonter la moral? Indécent. (...) La vie est la plus forte. La douleur qui demeure devient comme une bête apprivoisée aux griffes rognées mais, aujourd'hui encore, j'ai du mal à dire "mon fils" sans que ma gorge se noue.
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Laure Adler cite Françoise Giroud, dans Françoise, Grasset, 2011.
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Il n’est pas facile de changer son cœur, mais il est encore plus difficile de détourner le cours rapide et puissant des choses humaines ; c’est donc principalement sur nous que nous devons travailler, et la véritable grandeur se trouve dans ce travail. La pompe et les prospérités d’une fortune éclatante n’ont jamais élevé personne aux yeux de la vertu et de la vérité ; l’âme est grande par ses pensées et par ses propres sentiments, le reste lui est étranger ; cela seul est en son pouvoir. Mais lorsqu’il lui est refusé d’étendre au dehors son action, elle l’exerce en elle-même, d’une manière inconnue aux esprits faibles et légers, que l’action du corps seul occupe. Semblables à des somnambules qui parlent et qui marchent en dormant, ces derniers ne connaissent point cette suite impétueuse et féconde de pensées, qui forment un si vif sentiment dans le cœur des hommes profonds.
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Luc de Clapiers de Vauvenargues (Œuvres posthumes et œuvres inédites de Vauvenargues)
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c'est le temps de te préparer pour l'hiver de t'installer enfin dans ta vie comme dans un fauteuil confortable toi qui ne sais que t'asseoir au bord de la chaise comme un invité indésirable à une fête pour laquelle tu n'as pas les vêtements qu'il faut c'est le temps de te préparer pour l'hiver d'accrocher au mur les photos chères avec des visages qui ne sont plus ici mais qui te parlent si clairement que tu te demandes sans cesse ce que tu fiches de ce côté-ci marchant difficilement dans les guerres qui ne t'ont jamais appartenu en quel combat as-tu perdu le rire et la petite lueur des yeux c'est le temps de te préparer pour l'hiver d'ouvrir largement les yeux et de te dire « rien » à haute voix « personne » d'accueillir la tempête de neige comme un oiseau qui ne trouve plus le chemin vers les pays chauds tout à coup il fait froid en souvenir aussi (traduit du roumain par Laetiția Ilea)
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Letiția Ilea