“
El secreto de una buena vejez no es mas que un pacto honrado con la soledad.
”
”
Gabriel GarcĂa Márquez (Cien Anos De Soledad/ One hundred Years of Solitude: Gabriel Garcia Marquez, Compendios Vosgos)
“
La solitude Ă deux est l'enfer consenti.
”
”
Michel Houellebecq (The Possibility of an Island)
“
El mundo habrá acabado de joderse -dijo entonces- el dĂa en que los hombres viajen en primera clase y la literatura en el vagĂłn de carga.
”
”
Gabriel GarcĂa Márquez (One Hundred Years of Solitude)
“
If only I had something to take the edge off the loneliness. If only lonely were a more accurate word. It should sound much less pretty.
”
”
Nina LaCour (We Are Okay)
“
La solitude est une belle chose; mais il faut quelqu'un pour vous dire que la solitude est une belle chose.
”
”
Honoré de Balzac
“
HabĂa estado en la muerte, en efecto, pero habĂa regresado porque no pudo soportar la soledad.
”
”
Gabriel GarcĂa Márquez (One Hundred Years of Solitude)
“
ĂŠtre seul est devenu une maladie honteuse. Pourquoi tout le monde fuit-il la solitude? Parce qu'elle oblige Ă penser.
De nos jours, Descartes n'écrirait plus: “Je pense donc je suis.” Il dirait: “Je suis seul donc je pense.” Personne ne veut la solitude, car elle laisse trop de temps pour réfléchir. Or plus on pense, plus on est intelligent, donc plus on est triste.
”
”
Frédéric Beigbeder (L'amour dure trois ans (Marc Marronnier, #3))
“
y que en cualquier lugar en que estuvieran recordaran siempre que el pasado era mentira, que la memoria no tenĂa caminos de regreso, que toda primavera antigua era irrecuperable, y que el amor más desatinado y tenaz era de todos modos una verdad efĂmera.
”
”
Gabriel GarcĂa Márquez (One Hundred Years of Solitude)
“
Y estaba sola, me sentĂa sola, incapaz de hablar, que es quizás la peor forma de la soledad.
”
”
Almudena Grandes
“
Bien sûr on a des chagrins d’amour, mais on a surtout des chagrins de soi-même. Finalement la vie n’est qu’une affaire de solitude.
”
”
Françoise Sagan
“
¡Carajo! -gritó.
Amaranta, que empezaba a meter la ropa en el baĂşl, creyĂł que la habĂa picado un alacrán.
-¡Dónde está! -preguntó alarmada.
-¿Qué?
-¡El animal! -aclaró Amaranta.
Ăšrsula se puso un dedo en el corazĂłn.
-AquĂ -dijo.
”
”
Gabriel GarcĂa Márquez (One Hundred Years of Solitude)
“
La necesidad de sentirse triste se le iba convirtiendo en un vicio a medida que le devastaban los años.
”
”
Gabriel GarcĂa Márquez (One Hundred Years of Solitude)
“
Tu as tout à apprendre, tout ce qui ne s'apprend pas: la solitude, l'indifférence, la patience, le silence. Tu dois te déshabituer de tout: d'aller à la rencontre de ceux que si longtemps tu as côtoyés, de prendre tes repas, tes cafés à la place que chaque jour d'autres ont retenue pour toi, ont parfois défendue pour toi, de traîner dans la complicité fade des amitiés qui n'en finissent pas de se survivre, dans la rancoeur opportuniste et lâche des liaisons qui s'effilochent.
”
”
Georges Perec (Un Homme qui dort)
“
Il me rend à la solitude. La plus profonde, celle qu'on ressent au cœur d'une foule.
”
”
Philippe Besson (" ArrĂŞte avec tes mensonges ")
“
Apártense, vacas, que la vida es corta.
”
”
Gabriel GarcĂa Márquez (One Hundred Years of Solitude)
“
Sentirse solo no es sentirse inferior, sino distinto. El sentimiento de soledad no es una ilusión —como a veces lo es el de inferioridad— sino la expresión de un hecho real: somos, de verdad, distintos. Y, de verdad, estamos solos.
”
”
Octavio Paz (The Labyrinth of Solitude and Other Writings)
“
Quant à moi, maintenant, j'ai fermé mon âme. Je ne dis plus à personne ce que je crois, ce que je pense et ce que j'aime. Me sachant condamné à l'horrible solitude, je regarde les choses, sans jamais émettre mon avis. Que m'importent les opinions, les querelles, les plaisirs, les croyances ! Ne pouvant rien partager avec personne, je me suis désintéressé de tout. Ma pensée, invisible, demeure inexplorée. J'ai des phrases banales pour répondre aux interrogations de chaque jour, et un sourire qui dit "oui", quand je ne veux même pas prendre la peine de parler.
”
”
Guy de Maupassant (Le Horla et autres nouvelles fantastiques)
“
La solitude rend impatient, c'est l'impatience qui tue l'enfance.
”
”
Marc Levy (OĂą es-tu ?)
“
Sin embargo, antes de llegar al verso final ya habĂa comprendido que no saldrĂa jamás de ese cuarto, pues estaba previsto que la ciudad de los espejos ( o los espejismos) serĂa arrasada por el viento y desterrada de la memoria de los hombres en el instante en que Aureliano Babilonio acabara de descifrar los pergaminos, y que todo lo escrito en ellos era irrepetible desde siempre y para siempre, porque las estirpes condenadas a cien años de soledad no tenian una segunda oportunidad sobre la tierra.
”
”
Gabriel GarcĂa Márquez (One Hundred Years of Solitude)
“
On la connaît tous...
Cette solitude qui nous mine parfois.
Qui sabote notre sommeil ou pourrit nos petits matins.
C'est la tristesse du premier jour d'Ă©cole.
C'est lorsqu'il embrasse une fille plus belle dans la cour du lycée.
C'est Orly ou la gare de l'Est Ă la fin d'un amour.
C'est l'enfant qu'on ne fera jamais ensemble.
C'est quelquefois moi.
C'est quelquefois vous.
Mais il suffit parfois d'une rencontre...
”
”
Guillaume Musso (Que serais-je sans toi?)
“
La resignación es una de nuestras virtudes populares. Más que el brillo de la victoria nos conmueve la entereza ante la adversidad.
”
”
Octavio Paz (The Labyrinth of Solitude and Other Writings)
“
La solitude offre à l'homme intellectuellement haut placé un double avantage : le premier, d'être avec soi-même, et le second de n'être pas avec les autres.
”
”
Arthur Schopenhauer (The Wisdom of Life)
“
Cities can be lonely places, and in admitting this we see that loneliness doesn't necessarily require physical solitude, but rather an absence or paucity of connection, closeness, kinship: an inability, for one reason or another, to find as much intimacy as is desired.
”
”
Olivia Laing (The Lonely City: Adventures in the Art of Being Alone)
“
Tu n'as rien appris, sinon que la solitude n'apprend rien, que l'indifférence n'apprend rien: c'était un leurre, une illusion fascinante et piégée. Tu étais seul et voilà tout et tu voulais te protéger: qu'entre le monde et toi les ponts soient à jamais coupés. Mais tu es si peu de chose et le monde est un si grand mot: tu n'as jamais fait qu'errer dans une grande ville, que longer sur quelques kilomètres des façades, des devantures, des parcs et des quais.
L'indifférence est inutile. Tu peux vouloir ou ne pas vouloir, qu'importe! Faire ou ne pas faire une partie de billard électrique, quelqu'un, de toute façon, glissera une pièce de vingt centimes dans la fente de l'appareil. Tu peux croire qu'à manger chaque jour le même repas tu accomplis un geste décisif. Mais ton refus est inutile. Ta neutralité ne veut rien dire. Ton inertie est aussi vaine que ta colère.
”
”
Georges Perec (Un Homme qui dort)
“
Las decisiones se toman en unos segundos y se pagan el resto de la vida.
”
”
Paolo Giordano (The Solitude of Prime Numbers)
“
La présence des autres affadit le monde. La solitude est cette conquête qui vous rend jouissance des choses.
”
”
Sylvain Tesson (Dans les forêts de Sibérie)
“
La Solitude est un condition necessaire de la liberte.
”
”
Jean-Paul Sartre
“
La solitude est dangereuse pour les intelligences qui travaillent. Il nous faut autour de nous, des hommes qui pensent et qui parlent. Quand nous sommes seuls longtemps, nous peuplons le vide de fantĂ´mes.
”
”
Guy de Maupassant (Le Horla)
“
Nuestra muerte ilumina nuestra vida. Si nuestra muerte carece de sentido, tampoco lo tuvo nuestra vida. Por eso cuando alguien muere de muerte violenta, solemos decir: "se la buscĂł". Y es cierto, cada quien tiene la muerte que se busca, la muerte que se ] Si la muerte nos traiciona y morimos de mala manera, todos se lamentan: hay que morir como se vive. La muerte es intransferible, como la vida. Si no morimos como vivimos es porque realmente no fue nuestra vida que vivimos: no nos pertenecĂa como no nos pertenece la mala suerte que nos mata. Dime cĂłmo mueres y te dirĂ© quiĂ©n eres.
”
”
Octavio Paz (The Labyrinth of Solitude and Other Writings)
“
What does it feel like to be lonely? It feels like being hungry: like being hungry when everyone around you is readying for a feast.
”
”
Olivia Laing (The Lonely City: Adventures in the Art of Being Alone)
“
Si tu veux trouver la paix, immerge-toi dans la bienveillance, éteins tous les désirs dans ton coeur, retire-toi dans la solitude
”
”
Zhuangzi
“
La ausencia paulatina de tu interĂ©s por mĂ,
la falta progresiva de tus "buenos dĂas",
la elecciĂłn egoĂsta de tu lejanĂa,
fueron los que determinaron que no hiciera falta viajar a Macondo;
bastaba besar tus labios para sentir...
cien años de soledad.
”
”
Gabriel GarcĂa Márquez (One Hundred Years of Solitude)
“
Quartering the topmost branches of one of the tall trees, an invisible bird was striving to make the day seem shorter, exploring with a long-drawn note the solitude that pressed it on every side, but it received at once so unanimous an answer, so powerful a repercussion of silence and of immobility, that one felt it had arrested for all eternity the moment which it had been trying to make pass more quickly.
”
”
Marcel Proust (Du côté de chez Swann (À la recherche du temps perdu, #1))
“
Cuando los pájaros bonitos hayan volado, y te sientas herido y solo, sé fuerte y sigue adelante, y recuerda que la vida continúa.
”
”
Mouloud Benzadi
“
Por primera vez sintiĂł que la inmensa distancia que los separaba era insignificante. Estaba convencida de que Ă©l seguĂa en el mismo sitio, donde ya le habĂa escrito algunas veces, muchos años antes. Porque estaban unidos por un hilo invisible, oculto entre mil cosas de poca importancia, que sĂłlo podĂa existir entre dos personas como ellos: dos soledades que se reconocĂan.
”
”
Paolo Giordano (The Solitude of Prime Numbers)
“
Le monde appartient
Ă€ la femme africaine combattante,
Ambitieuse, éduquée et indépendante.
Ă€ celle qui ne craint ni la douleur ni la solitude.
Ă€ celle qui, vĂŞtue d'un esprit de tonnerre,
Équipée de sang de guerrière,
Éffraie l'échec.
”
”
Naide P Obiang
“
Se habĂa atado a Ă©l con la obstinaciĂłn con que uno se ata a las cosas que lo perjudican.
”
”
Paolo Giordano (The Solitude of Prime Numbers)
“
...tenĂa la rara virtud de no existir por completo sino en el momento oportuno.
”
”
Gabriel GarcĂa Márquez (One Hundred Years of Solitude)
“
• On peut être avec quelqu’un pour fuir sa solitude, on peut partager son quotidien pour digérer une rupture en continuant d’entretenir le souvenir d’un autre. On peut parler à quelqu’un en écoutant la voix d’un autre, regarder quelqu’un dans les yeux en voyant ceux d’un autre.
”
”
Marc Levy (Un sentiment plus fort que la peur)
“
Ambos descubrieron al mismo tiempo que allĂ siempre era marzo y siempre era lunes, y entonces comprendieron que JosĂ© Arcadio BuendĂa no estaba tan loco como contaba la familia, sino que era el Ăşnico que habĂa dispuesto de bastante lucidez para vislumbrar la verdad de que tambiĂ©n el tiempo sufrĂa tropiezos y accidentes, y podĂa por tanto astillarse y dejar en un cuarto una fracciĂłn eternizada.
”
”
Gabriel GarcĂa Márquez (One Hundred Years of Solitude)
“
La solitude qui enveloppe les oeuvres d'art est infinie, etil n'estrien qui permette de moins les atteindre que la critique. Seul l'amour peut les appréhender, les saisir et faire preuve de justesse à leur endroit:
”
”
Rainer Maria Rilke (Lettres à un jeune poète de Rainer Maria Rilke (Essai et dossier))
“
... perché sapeva che Mattia parlava poco ma, quando lo faceva, valeva la pena di stare zitti e ascoltare.
”
”
Paolo Giordano (The Solitude of Prime Numbers)
“
There are kinds of solitude that provide a respite from loneliness, a holiday if not a cure.
”
”
Olivia Laing (The Lonely City: Adventures in the Art of Being Alone)
“
..La solitude est dangereuse pour les intelligences qui travaillent, Il nous faut autour de nous, des hommes qui pensent et qui parlent.Quand nous sommes seuls longtemps,nous peuplons le vide de fantomes.."
Le Horla
”
”
Guy de Maupassant
“
Monfleury est en vente, je perds cinquante mille francs, s'il le faut, mais je suis tout joyeux, je quitte cet enfer d'hypocrisie et de tracasseries. Je vais chercher la solitude et la paix champêtre au seul lieu où elles existent en France, dans un quatrième étage donnant sur les Champs-Élysées.
”
”
Stendhal (The Red and the Black)
“
La solitude est l'indépendance, je l'avais souhaitée et acquise au cours de longues années. Elle était froide, oh! oui, mais elle était calme, merveilleusement calme et immense comme l'espace silencieux et glacé où tournent les astres.
”
”
Hermann Hesse (Steppenwolf)
“
Mécontent de tous et mécontent de moi, je voudrais bien me racheter et m’enorguiellir un peu dans le silence et la solitude de la nuit. Âmes de ceux que j’ai aimés, âmes de ceux que j’ai chantés, fortifiez-moi, éloignez de moi le mensonge et les vapeurs corruptices du monde; et vous, Seigneur mon Dieu! accordez-moi la grâce de produire quelques beaux vers qui me prouvent à moi même que je ne suis pas le dernier des hommes, que je ne suis pas inférieur à ceux que je méprise.
”
”
Rainer Maria Rilke (The Notebooks of Malte Laurids Brigge)
“
L'humour ne sauve pas; l'humour ne sert en définitive à peu près à rien. On peut envisager les évènements de la vie avec humour pendant des années, parfois de très longues années, dans certains cas on peut adopter une attitude humoristique jusqu'à la fin; mais en définitive la vie vous brise le coeur. Quelles que soient les qualités de courage, de sang froid et d'humour qu'on a pu développer tout au long de sa vie, on finit toujours par avoir le coeur brisé. Alors on s'arrête de rire. Au bout du compte il n'y a plus que la solitude, le froid et le silence. Au bout du compte il n'y a plus que la mort.
”
”
Michel Houellebecq (The Elementary Particles)
“
D'une complexion farouche et bavarde, ayant le désir de ne voir personne et le besoin de parler à quelqu'un, il se tirait d'affaire en se parlant à lui-même. Quiconque a vécu solitaire sait à quel point le monologue est dans la nature. La parole intérieure démange. Haranguer l'espace est un exutoire. Parler tout haut et tout seul, cela fait l'effet d'un dialogue avec le dieu qu'on a en soit.
”
”
Victor Hugo (The Man Who Laughs)
“
Siempre, a pesar de todo, habĂa deseado encontrar a un semejante: hombre, mujer, niño, no importaba. Sin la incesante influencia de las masas, el sexo perdĂa rápidamente importancia. En cambio, la soledad seguĂa en primera lĂnea.
”
”
Richard Matheson (I Am Legend)
“
We are the puzzle pieces who seldom fit with other puzzle pieces. We inhabit singledom as our natural resting state...Secretly, we are romantics, romantics of the highest order. We want a miracle. Out of millions we have to find the one who will understand. For the quirkyalone, there is no patience for dating just for the sake of not being alone. On a fine but by no means transcendent date, we dream of going home to watch television. We would prfer to be alone with our own thoughts than with a less than perfect fit...but when the quirkyalone collides with another, ooh la la. The earth quakes.
”
”
Sasha Cagen
“
J'ai consulté mon téléphone: je n'avais aucun message. C'est à cela que servent les téléphones portables, à se rendre compte que personne ne pense à vous. Avant, on pouvait toujours rêver que quelqu'un cherchait à vous joindre, à vous parler, à vous aimer. Nous vivons maintenant avec cet objet qui matérialise notre solitude.
”
”
David Foenkinos (La tĂŞte de l'emploi)
“
A TODOS, en algĂşn momento, se nos ha revelado nuestra existencia como algo particular,
intransferible y precioso. Casi siempre esta revelaciĂłn se sitĂşa en la adolescencia. El
descubrimiento de nosotros mismos se manifiesta como un sabernos solos; entre el mundo y
nosotros se abre una impalpable, transparente muralla: la de nuestra conciencia.
”
”
Octavio Paz (The Labyrinth of Solitude and Other Writings)
“
Tout ce que je sais, c'est qu'il n'existe pas de héros dans ce monde. Pas vraiment. Rien que des hommes et des femmes devenus vieux et fatigués qui n'ont plus la force de lutter pour ce qu'ils aiment.
”
”
Joseph Boyden (Les Saisons de la solitude)
“
Sentirse completamente solo en el mundo, abandonado de repente por todos, abatido por el peso de una vergüenza desconocida o de alguna condena silenciosa es algo más pavoroso y misterioso que la muerte.
”
”
Giovanni Papini (El piloto ciego)
“
La soledad le habĂa seleccionado los recuerdos, y habĂa incinerado los entorpecedores montones de basura nostálgica que la vida habĂa acumulado en su corazĂłn, y habĂa purificado, magnificado y eternizado los otros, los más amargos.
”
”
Gabriel GarcĂa Márquez (One Hundred Years of Solitude)
“
C'est un immense privilège que d'avoir un objectif précis. Nombreux sont ceux qui traversent la vie sans ne serait-ce qu'en apercevoir brièvement le sens. Ils avancent tant bien que mal, transportés d'un hasard jusqu'au suivant, un baiser ici, une larme là , quelques caresses, la solitude, les déceptions. Ils n'ont jamais la moindre idée d'un pourquoi, d'un but, d'une destination. Celui qui vit ainsi son existence peut certes connaitre quelques heures de bonheur, mais elles sont le fruit du hasard, elles adviennent d'aventure, relèvent de la chance et non de la récolte. (p. 308-309)
”
”
Jón Kalman Stefánsson (Harmur englanna)
“
Aturdido por dos nostalgias enfrentadas como dos espejos, perdiĂł su maravilloso sentido de la irrealidad, hasta que terminĂł por recomendarles a todos que se fueran de Macondo, que olvidaran cuanto Ă©l les habĂa enseñado del mundo y del corazĂłn humano, que se cagaran en Horacio y que en cualquier lugar en que estuvieran recordaran siempre que el pasado era mentira, que la memoria no tenĂa caminos de regreso, que toda primavera antigua era irrecuperable, y que el amor más desatinado y tenaz era de todos modos una verdad efĂmera.
”
”
Gabriel GarcĂa Márquez (One Hundred Years of Solitude)
“
-Pero no quiero verlo más.
-Te acostumbrarás, al final ni repararás en él.
-¿Y cómo, si lo tendré siempre a la vista?
-Por eso, por eso mismo dejarás de verlo.
”
”
Paolo Giordano (The Solitude of Prime Numbers)
“
It was the history of the family, written by MelquĂades, down to the most trivial details, one hundred years ahead of time. He had written it in Sanskrit, which was his mother tongue, and he had encoded the even lines in the private cipher of the Emperor Augustus and the odd ones in a La cedemonian military code.
”
”
Gabriel GarcĂa Márquez (One Hundred Years of Solitude)
“
Recordando estas cosas mientras alistaban el baĂşl de JosĂ© Arcadio, Ăšrsula se preguntaba si no era preferible acostarse de una vez en la sepultura y que le echaran la tierra encima, y le preguntaba a Dios, sin miedo, si de verdad creĂa que la gente estaba hecha de fierro para soportar tantas penas y mortificaciones; y preguntando y preguntando iba atizando su propia ofuscaciĂłn, y sentĂa unos irreprimibles deseos de soltarse a despotricar como un forastero, y de permitirse por fin un instante de rebeldĂa, el instante tantas veces anhelado y tantas veces aplazado de meterse la resignaciĂłn por el fundamento y cagarse de una vez en todo, y sacarse del corazĂłn los infinitos montones de malas palabras que habĂa tenido que atragantarse en todo un siglo de conformidad.
”
”
Gabriel GarcĂa Márquez (One Hundred Years of Solitude)
“
Como dice uno de los personajes de Becket, «el hábito es el mayor insensibilizador». Y si la mente no es capaz de responder a la evidencia material, ¿cómo reaccionará ante la evidencia emocional?
”
”
Paul Auster (The Invention of Solitude)
“
The air was so damp that fish could have come in through doors and swum out the windows, floating through the atmosphere in the rooms. One morning Ursula woke up feeling that she was reaching her end in a placid swoon and she had already asked them to take her to Father Antonio Isabel, when Santa Sofia de la Piedad discovered that her back was paved with leeches. She took them off one by one, crushing them with a firebrand before they bled her to death.
”
”
Gabriel GarcĂa Márquez (One Hundred Years of Solitude)
“
Tant que mes jambes me permettent de fuir, tant que mes bras me permettent de combattre, tant que l'expérience que j'ai du monde me permet de savoir ce que je peux craindre ou désirer, nulle crainte : je puis agir. Mais lorsque le monde des hommes me contraint à observer ses lois, lorsque mon désir brise son front contre le monde des interdits, lorsque mes mains et mes jambes se trouvent emprisonnées dans les fers implacables des préjugés et des cultures, alors je frissonne, je gémis et je pleure. Espace, je t'ai perdu et je rentre en moi-même. Je m'enferme au faite de mon clocher où, la tête dans les nuages, je fabrique l'art, la science et la folie.
”
”
Henri Laborit (Éloge de la fuite)
“
Nuestra historia está llena de frases y episodios que revelan la indiferencia de nuestros héroes ante el dolor o el peligro. Desde niños nos enseñan a sufrir con dignidad las derrotas, concepción que no carece de grandeza. Y si no todos somos estóicos e impasibles –como Juárez y Cuauhtémoc– al menos procuramos ser resignados, pacientes y sufridos. La resignación es una de nuestras virtudes populares. Más que el brillo de la victoria, nos conmueve la entereza ante la adversidad.
”
”
Octavio Paz (The Labyrinth of Solitude and Other Writings)
“
La pire des solitudes est la solitude intérieure. On peut être entouré, avoir des amis, des relations. Ne pas être seul dans la réalité de sa vie. Avoir un métier, un métier intéressant même. Et pourtant... Pourtant, le sentiment de désolation intérieure, d'immense solitude ne lâche jamais sa morsure. Ce sentiment de solitude naît de cette distance toujours ressentie entre soi et le monde, entre soi et les autres. (p202)
”
”
Jeanne Siaud-Facchin (Trop intelligent pour être heureux? L'adulte surdoué)
“
No habĂa ningĂşn misterio en el corazĂłn de un BuendĂa que fuera impenetrable para ella, porque un siglo de naipes y de experiencia le habĂa enseñado que la historia de la familia era un engranaje de repeticiones irreparables, una rueda giratoria que hubiera seguido dando vueltas hasta la eternidad, de no haber sido por el desgaste progresivo e irremediable del eje.
”
”
Gabriel GarcĂa Márquez (One Hundred Years of Solitude)
“
Desde entonces manifestaba el párroco los primeros sĂntomas del delirio senil que lo llevĂł a decir, años más tarde, que probablemente el diablo habĂa ganado la rebeliĂłn contra Dios, y que era aquĂ©l quien estaba sentado en el trono celeste, sin revelar su verdadera identidad para atrapar a los incautos.
”
”
Gabriel GarcĂa Márquez (One Hundred Years of Solitude)
“
Dans l'épreuve quotidienne qui est la nôtre, la révolte joue le même rôle que le cogito dans l'ordre de la pensée: elle est la première évidence. Mais cette évidence tire l'individu de sa solitude. Elle est un lien commun qui fonde sur tous les hommes la première valeur. Je me révolte, donc nous sommes.
”
”
Albert Camus (The Rebel)
“
La palabra chingar, con todas estas mĂşltiples significaciones, define gran parte de nuestra vida y califica nuestras relaciones con el resto de nuestros amigos y compatriotas. Para el mexicano la vida es una posibilidad de chingar o ser chingado. Es decir, de humillar, castigar y ofender. O a la inversa. Esta concepciĂłn de la vida social como combate engendra fatalmente la divisiĂłn de la sociedad en fuertes y dĂ©biles. Los fuertes – los chingones sin escrĂşpulos, duros e inexorables– se rodean de fidelidades ardientes e interesadas. EL servilismo ante los poderosos – especialmente entre la casta de los "polĂticos" esto es, de los profesionales de los negocios pĂşblicos– es una de las deplorables consecuencias de esta situaciĂłn . Otra, no menos degradante es la adhesiĂłn a las personas y no a los principios. Con frecuencia nuestros polĂticos confunden los negocios pĂşblicos con los privados. No importa. Su riqueza o su influencia en la administraciĂłn les permite sostener una mesnada que el pueblo llama, muy atinadamente, de "lambiscones" (de lamer).
”
”
Octavio Paz (The Labyrinth of Solitude and Other Writings)
“
At that instant the smoking mouths of the rifles were aimed at him and letter by letter he heard the encyclicals that Mequiades had chanted and he heart the lost steps of Santa Sofia de la Piedad, a virgin, in the classroom, and in his nose he felt the same icy hardness that had drawn his attention in the nostrils of the corpse of Remedios.
”
”
Gabriel GarcĂa Márquez (One Hundred Years of Solitude)
“
J'ai écouté le sermon du prêtre qui officiait devant la tombe de ma mère. On ne perd jamais ses parents, même après leur mort ils vivent encore en vous. Ceux qui vous ont conçu, qui vous ont donné tout cet amour afin que vous surviviez ne peuvent pas disparaître.
Le prêtre avait raison, mais l'idée de savoir qu'il n'est plus d'endroit dans le monde où ils respirent, que vous n'entendrez plus leur voix, que les volets de votre maison d'enfance seront clos à jamais, vous plonge dans une solitude que même Dieu n'avait pu concevoir.
”
”
Marc Levy (Le Voleur d'ombres)
“
HabĂa de transcurrir algĂşn tiempo antes de que Aureliano se diera cuenta de que tanta arbitrariedad tenĂa origen en el ejemplo del sabio catalán, para quien la sabidurĂa no valĂa la pena si no era posible servirse de ella para inventar una manera nueva de preparar los garbanzos.
”
”
Gabriel GarcĂa Márquez (One Hundred Years of Solitude)
“
Le poison de Venise, c’est la féerie d’une architecture de songe dans la douceur d’une atmosphère de soie ; ce sont les trésors des siècles, amassés là par une race de marchands et de pirates, la magnificence de l’Orient et de l’ancienne Byzance miraculeusement alliée à la grâce de l’art italien, les mosaïques de Saint-Marc et le revêtement rosé du palais ducal ; le poison de Venise, c’est la solitude de tant de palais déserts, le rêve des lagunes, le rythme nostalgique des gondoles, le grandiose de tant de ruines ; dans des colorations de perles —perles roses à l’aurore et noires au crépuscule —, le charme de tristesse et de splendeur de tant de gloires irrémédiablement disparues ; et dans le plus lyrique décor dont se soit jamais enivré le monde, la morbide langueur d’une pourriture sublime.
”
”
Jean Lorrain (Pelléastres (French Edition))
“
Je sais pourtant que si on s'était embrassés, je serais reparti le cœur content, me foutant de la pluie ou du beau temps, puisque je comptais un peu pour toi. Je sais que ce baiser m'aurait accompagné partout et pendant longtemps, comme un souvenir radieux auquel me raccrocher dans les moments de solitude. Mais après tout, certains disent que les plus belles histoires d'amour sont celles qu'on n'a pas eu le temps de vivre. Peut-être alors que les baisers qu'on ne reçoit pas sont aussi les plus intenses.
”
”
Guillaume Musso (Que serais-je sans toi?)
“
It wasn’t the first time someone had disappeared from my life due to my own fault: due to my tendency to solitude and silence, dut to my sometimes unjustifiable reserve, due to my inability to keep relationships alive (even those I have with people I love or who genuinely interest me). This has always been one of my great defects, and it has caused me more than one disappointment and has dissapointed other more than once. There’s nothing I can do aboutn it, however, because nobody changes their nature by the mere force of will.
”
”
Juan Gabriel Vásquez (La forma de las ruinas)
“
Lorsque j’ai commencé à voyager en Gwendalavir aux côtés d'Ewìlan et de Salim, je savais que, au fil de mon écriture, ma route croiserait celle d'une multitude de personnages. Personnages attachants ou irritants, discrets ou hauts en couleurs, pertinents ou impertinents, sympathiques ou maléfiques... Je savais cela et je m'en réjouissais.
Rien, en revanche, ne m'avait préparé à une rencontre qui allait bouleverser ma vie.
Rien ne m'avait préparé à Ellana.
Elle est arrivée dans la Quête à sa manière, tout en finesse tonitruante, en délicatesse remarquable, en discrétion étincelante. Elle est arrivée à un moment clef, elle qui se moque des serrures, à un moment charnière, elle qui se rit des portes, au sein d’un groupe constitué, elle pourtant pétrie d’indépendance, son caractère forgé au feu de la solitude.
Elle est arrivée, s'est glissée dans la confiance d'Ewilan avec l'aisance d'un songe, a capté le regard d’Edwin et son respect, a séduit Salim, conquis maître Duom... Je l’ai regardée agir, admiratif ; sans me douter un instant de la toile que sa présence, son charisme, sa beauté tissaient autour de moi.
Aucun calcul de sa part. Ellana vit, elle ne calcule pas. Elle s'est contentée d'être et, ce faisant, elle a tranquillement troqué son statut de personnage secondaire pour celui de figure emblématique d'une double trilogie qui ne portait pourtant pas son nom. Convaincue du pouvoir de l'ombre, elle n'a pas cherché la lumière, a épaulé Ewilan dans sa quête d'identité puis dans sa recherche d'une parade au danger qui menaçait l'Empire.
Sans elle, Ewilan n'aurait pas retrouvé ses parents, sans elle, l'Empire aurait succombé à la soif de pouvoir des Valinguites, mais elle n’en a tiré aucune gloire, trop équilibrée pour ignorer que la victoire s'appuyait sur les épaules d'un groupe de compagnons soudés par une indéfectible amitié.
Lorsque j'ai posé le dernier mot du dernier tome de la saga d'Ewilan, je pensais que chacun de ses compagnons avait mérité le repos. Que chacun d'eux allait suivre son chemin, chercher son bonheur, vivre sa vie de personnage libéré par l'auteur après une éprouvante aventure littéraire.
Chacun ?
Pas Ellana.
Impossible de la quitter. Elle hante mes rêves, se promène dans mon quotidien, fluide et insaisissable, transforme ma vision des choses et ma perception des autres, crochète mes pensées intimes, escalade mes désirs secrets...
Un auteur peut-il tomber amoureux de l'un de ses personnages ?
Est-ce moi qui ai créé Ellana ou n'ai-je vraiment commencé à exister que le jour où elle est apparue ? Nos routes sont-elles liées à jamais ?
— Il y a deux réponses à ces questions, souffle le vent à mon oreille. Comme à toutes les questions. Celle du savant et celle du poète.
— Celle du savant ? Celle du poète ? Qu'est-ce que...
— Chut... Écris.
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”
Pierre Bottero (Ellana (Le Pacte des MarchOmbres, #1))
“
Los españoles tambiĂ©n abusan de las expresiones fuertes. Frente a ellos el mexicano es singularmente pulcro. Pero mientras los españoles se complacen en la blasfemia y la escatologĂa, nosotros nos especializamos en la crueldad y el sadismo. El español es simple: insulta a Dios porque cree en Ă©l. La blasfemia, dice Manchado, es una oraciĂłn al revĂ©s. El placer que experimentan muchos españoles, incluso algunos de sus más altos poetas, al aludir a los detrimentos y mezclar la mierda con lo sagrado se parece un poco al de los niños que juegan con lodo. […] El "hijo de la chingada" es el engendro de la violaciĂłn, del rapto o la burla. SI se compara esta expresiĂłn con la española, "hijo de puta", se advierte inmediatamente la diferencia. Para el español la deshonra consiste en ser hijo de una mujer que voluntariamente se entrega, una prostituta; para el mexicano, es ser fruto de una violaciĂłn.
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”
Octavio Paz (The Labyrinth of Solitude and Other Writings)
“
I'd been lonely before, but never like this. Loneliness had waxed in childhood, and waned in the more social years that followed. I'd lived by myself since my mid-twenties, often in relationships but sometimes not. Mostly I liked the solitude, or, when I didn't, felt fairly certain I'd sooner or later drift into another liaison, another love. The revelation of loneliness, the omnipresent, unanswerable feeling that I was in a state of lack, that I didn't have what people were supposed to, and that this was down to some grave and no doubt externally unmistakable failing in my person: all this had quickened lately, the unwelcome consequence of being so summarily dismissed.
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Olivia Laing (The Lonely City: Adventures in the Art of Being Alone)
“
asĂ como se atribuĂa al gĂ©nero humano un instinto de reproducciĂłn, debĂa atribuĂrsele otro más definido y apremiante, que era el instinto de matar cucarachas, y que si Ă©stas habĂan logrado escapar a la ferocidad humana era porque se habĂan refugiado en las tinieblas, donde se hicieron invulnerables por el miedo congĂ©nito del hombre a la oscuridad, pero en cambio se volvieron susceptibles al esplendor del mediodĂa, de modo que ya en la Edad Media, en la actualidad y por los siglos de los siglos, el Ăşnico mĂ©todo eficaz para matar cucarachas era el deslumbramiento solar.
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”
Gabriel GarcĂa Márquez (One Hundred Years of Solitude)
“
La casa se llenĂł de amor. Aureliano lo expresĂł en versos que no tenĂan principio ni fin. Los escribĂa en los ásperos pergaminos que le regalaba MelquĂades, en las paredes del baño, en la piel de sus brazos, y en todos aparecĂa Remedios transfigurada: Remedios en el aire soporĂfero de las dos de la tarde, Remedios en la callada respiraciĂłn de las rosas, Remedios en la clepsidra secreta de las polillas, Remedios en el vapor del pan al amanecer, Remedios en todas partes y Remedios para siempre
”
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Gabriel GarcĂa Márquez (One Hundred Years of Solitude)
“
People have always associated the country with love, and they have done well; nothing affords so fine a frame for the woman whom one loves as the blue sky, the odours, the flowers, the breeze, the shining solitude of fields, or woods. However much one loves a woman, whatever confidence one may have in her, whatever certainty her past may offer us as to her future, one is always more or less jealous. If you have been in love, you must have felt the need of isolating from this world the being in whom you would live wholly.
”
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Alexandre Dumas fils (La Dame aux Camélias)
“
La vie est un voyage solitaire et, être mariée n'y change rien. D'ailleurs je pense que le fait de ressentir cette solitude avec la même intensité alors qu'en théorie on est deux est une souffrance encore plus cruelle. Il y a un facteur chance à l'origine de chaque rencontre, après on gère comme on peut ce que la vie nous donne. Or, c'est bien connu, la vie est injuste et, en plus elle a un goût douteux.
”
”
Agathe Colombier Hochberg (Ce crétin de prince charmant)
“
La citeva luni dupa intoarcerea sa, incepuse sa imbatrineasca atit de repede si intr-un chip atit de nelinistitor, incit in curind fu privit ca unul dintre acei strabunici inutili care se foiesc ca niste umbre prin odai, tirindu-si picioarele, amintindu-si cu glas tare de timpurile frumoase din trecut, si de care nimanui nu-i mai pasa si nici nu-si mai aminteste de ei pina in ziua cind ii gaseste morti, in zori, in patul lor.
”
”
Gabriel GarcĂa Márquez (One Hundred Years of Solitude)
“
Je suis trop intelligente, trop exigeante et trop riche pour que personne puisse se charger de moi entièrement. Personne ne me connaît ni ne m'aime tout entière. Je n'ai que moi.
Il ne faut pas que j'essaie de tromper cette solitude en renonçant à ce que je peux seule porter. Il faut que je vive, sachant que personne ne m'aidera à vivre. Ma force, c'est que je m'estime aussi haut que n'importe quel autrui ; je peux bien envier à l'un ou l'autre telle qualité ; de personne la valeur ne me semble dépasser la mienne : je possède autant. Seule je vivrai, forte de ce que je sais être.
”
”
Simone de Beauvoir (Cahiers de jeunesse: 1926-1930)
“
Ma Solitude
Pour avoir si souvent dormi
Avec ma solitude
Je m'en suis fait presqu'une amie
Une douce habitude
Ell' ne me quitte pas d'un pas
Fidèle comme une ombre
Elle m'a suivi çà et lĂ
Aux quatre coins du monde
Non, je ne suis jamais seul
Avec ma solitude
Quand elle est au creux de mon lit
Elle prend toute la place
Et nous passons de longues nuits
Tous les deux face Ă face
Je ne sais pas vraiment jusqu'oĂą
Ira cette complice
Faudra-t-il que j'y prenne goût
Ou que je réagisse?
Non, je ne suis jamais seul
Avec ma solitude
Par elle, j'ai autant appris
Que j'ai versé de larmes
Si parfois je la répudie
Jamais elle ne désarme
Et si je préfère l'amour
D'une autre courtisane
Elle sera Ă mon dernier jour
Ma dernière compagne
Non, je ne suis jamais seul
Avec ma solitude
”
”
Georges Moustaki
“
Ma liberté
Longtemps je t'ai gardée
Comme une perle rare
Ma liberté
c'est toi qui m'as aidé
A larguer les amarres
Pour aller n'importe oĂą
Pour aller jusqu'au bout
Des chemins de fortune
Pour cueillir en rĂŞvant
Une rose des vents
Sur un rayon de lune
Ma liberté
Devant tes volontés
Mon âme était soumise
Ma liberté
je t'avais tout donné
Ma dernière chemise
Et combien j'ai souffert
Pour pouvoir satisfaire
Tes moindres exigences
J'ai changé de pays
J'ai perdu mes amis
Pour gagner ta confiance
Ma liberté
Tu as su désarmer
Toutes mes habitudes
Ma liberté
toi qui m'as fait aimer
MĂŞme la solitude
Toi qui m'as fait sourire
Quand je voyais finir
Une belle aventure
Toi qui m'as protégé
Quand j'allais me cacher
Pour soigner mes blessures
Ma liberté
Pourtant je t'ai quittée
Une nuit de décembre
J'ai déserté les chemins écartés
Que nous suivions ensemble
Lorsque sans me méfier
Les pieds et poings liés
Je me suis laissé faire
Et je t'ai trahie pour
Une prison d'amour
Et sa belle geôlière
Et je t'ai trahie pour
Une prison d'amour
Et sa belle geôlière
”
”
Georges Moustaki
“
- Offre ton identité au Conseil, jeune apprentie.
La voix était douce, l’ordre sans appel.
- Je m’appelle Ellana Caldin.
- Ton âge.
Ellana hésita une fraction de seconde. Elle ignorait son âge exact, se demandait si elle n’avait pas intérêt à se vieillir. Les apprentis qu’elle avait discernés dans l’assemblée étaient tous plus âgés qu’elle, le Conseil ne risquait-il pas de la considérer comme une enfant ? Les yeux noirs d’Ehrlime fixés sur elle la dissuadèrent de chercher à la tromper.
- J’ai quinze ans.
Des murmures étonnés s’élevèrent dans son dos.
Imperturbable, Ehrlime poursuivit son interrogatoire.
- Offre-nous le nom de ton maître.
- Jilano AlhuĂŻn.
Les murmures, qui s’étaient tus, reprirent. Plus marqués, Ehrlime leva une main pour exiger un silence qu’elle obtint immédiatement.
- Jeune Ellana, je vais te poser une série de questions. A ces questions, tu devras répondre dans l’instant, sans réfléchir, en laissant les mots jaillir de toi comme une cascade vive. Les mots sont un cours d’eau, la source est ton âme. C’est en remontant tes mots jusqu’à ton âme que je saurai discerner si tu peux avancer sur la voie des marchombres. Es-tu prête ?
- Oui.
Une esquisse de sourire traversa le visage ridé d’Ehrlime.
- Qu’y a-t-il au sommet de la montagne ?
- Le ciel.
- Que dit le loup quand il hurle ?
- Joie, force et solitude.
- À qui s’adresse-t-il ?
- À la lune.
- Où va la rivière ?
L’anxiété d’Ellana s’était dissipée. Les questions d’Ehrlime étaient trop imprévues, se succédaient trop rapidement pour qu’elle ait d’autre solution qu’y répondre ainsi qu’on le lui avait demandé. Impossible de tricher. Cette évidence se transforma en une onde paisible dans laquelle elle s’immergea, laissant Ehrlime remonter le cours de ses mots jusqu’à son âme, puisque c’était ce qu’elle désirait.
- Remplir la mer.
- À qui la nuit fait-elle peur ?
- À ceux qui attendent le jour pour voir.
- Combien d’hommes as-tu déjà tués ?
- Deux.
- Es-tu vent ou nuage ?
- Je suis moi.
- Es-tu vent ou nuage ?
- Vent.
- MĂ©ritaient-ils la mort ?
- Je l’ignore.
- Es-tu ombre ou lumière ?
- Je suis moi.
- Es-tu ombre ou lumière ?
- Les deux.
- OĂą se trouve la voie du marchombre ?
- En moi.
Ellana s’exprimait avec aisance, chaque réponse jaillissant d’elle naturellement, comme une expiration après une inspiration. Fluidité. Le sourire sur le visage d’Ehrlime était revenu, plus marqué, et une pointe de jubilation perçait dans sa voix ferme.
- Que devient une larme qui se brise ?
- Une poussière d’étoiles.
- Que fais-tu devant une rivière que tu ne peux pas traverser ?
- Je la traverse.
- Que devient une Ă©toile qui meurt ?
- Un rĂŞve qui vit.
- Offre-moi un mot.
- Silence.
- Un autre.
- Harmonie.
- Un dernier.
- Fluidité.
- L’ours et l’homme se disputent un territoire. Qui a raison ?
- Le chat qui les observe.
- Marie tes trois mots.
- Marchombre.
”
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Pierre Bottero (Ellana (Le Pacte des MarchOmbres, #1))
“
La desconfianza, el disimulo, la reserva cortĂ©s que cierra el paso al extraño, la ironĂa, todas, en fin, las oscilaciones psĂquicas con que al eludir la mirada ajena nos eludimos a nosotros mismos, son rasgos de gente dominada, que teme y que finge frente al señor. Es revelador que nuestra intimidad jamás aflore de manera natural sin el acicate de la fiesta, el alcohol o la muerte. […] Para salir de sĂ mismo el siervo necesita saltar barreras, embriagarse, olvidar su condiciĂłn. Vivir a solas, sin testigos. Solamente en la soledad se atreve a ser.
”
”
Octavio Paz (The Labyrinth of Solitude and Other Writings)
“
La solitude est une chose bien Ă©trange.
Elle vous envahit, tout doucement et sans faire de bruit, s’assoit à vos côtés dans le noir, vous caresse les cheveux pendant votre sommeil. Elle s’enroule autour de vous, vous serre si fort que vous pouvez à peine respirer, que vous n’entendez presque plus la pulsation du sang dans vos veines, tandis qu’elle file sur votre peau et effleure de ses lèvres le fin duvet de votre nuque. Elle s’installe dans votre cœur, s’allonge près de vous la nuit, dévore comme une sangsue la lumière dans le moindre recoin. C’est une compagne de chaque instant, qui vous serre la main pour mieux vous tirer vers le bas quand vous luttez pour vous redresser.
Vous vous réveillez le matin et vous vous demandez qui vous êtes. Vous n’arrivez pas à vous endormir le soir et tremblez comme une feuille. Vous doutez vous doutez vous doutez.
je dois
je ne dois pas
je devrais
pourquoi je ne vais pas
Et même quand vous êtes prêt à lâcher prise. Quand vous êtes prêt à vous libérer. Quand vous êtes prêt à devenir quelqu’un de nouveau. La solitude est une vieille amie debout à votre côté dans le miroir ; elle vous regarde droit dans les yeux, vous met au défi de mener votre vie sans elle. Vous ne pouvez pas trouver les mots pour lutter contre vous-même, lutter contre les mots qui hurlent que vous n’êtes pas à la hauteur, que vous ne le serez jamais vraiment, jamais vraiment.
La solitude est une compagne cruelle, maudite.
Parfois, elle ne veut simplement pas vous abandonner
”
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Tahereh Mafi (Unravel Me (Shatter Me, #2))
“
I numeri primi sono divisibili soltanto per 1 e per se stessi.Se ne stanno al loro posto nell'infinita serie dei numeri naturali,schiacciati come tutti fra due, ma un passo in là rispetto agli altri.Sono numeri sospettosi e solitari e per questo Mattia li trovava meravigliosi.Certe volte pensava che in quella sequenza ci fossero finiti per sbaglio,che vi fossero rimasti intrappolati come perline infilate in una collana.Altre volte,invece,sospettava che anche a loro sarebbe piaciuto essere come tutti,solo dei numeri qualunque,ma che per qualche motivo non ne fossero capaci.Il secondo pensiero lo sfiorava soprattutto di sera, nell'intrecciarsi caotico di immagini che precede il sonno,quando la mente è troppo debole per raccontarsi delle bugie.
”
”
Paolo Giordano (The Solitude of Prime Numbers)
“
It is really a very risky, nay, a fatal thing, to be sociable; because it means contact with natures, the great majority of which are bad morally, and dull or perverse, intellectually. To be unsociable is not to care about such people; and to have enough in oneself to dispense with the necessity of their company is a great piece of good fortune; because almost all our sufferings spring from having to do with other people; and that destroys the peace of mind, which, as I have said, comes next after health in the elements of happiness. Peace of mind is impossible without a considerable amount of solitude. The Cynics renounced all private property in order to attain the bliss of having nothing to trouble them; and to renounce society with the same object is the wisest thing a man can do. Bernardin de Saint Pierre has the very excellent and pertinent remark that to be sparing in regard to food is a means of health; in regard to society, a means of tranquillity—la diète des ailmens nous rend la santé du corps, et celle des hommes la tranquillité de l'âme. To be soon on friendly, or even affectionate, terms with solitude is like winning a gold mine; but this is not something which everybody can do.
”
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Arthur Schopenhauer (The Essays of Arthur Schopenhauer; Counsels and Maxims)
“
Se si ha la pazienza di andare avanti a contare, si scopre che queste coppie via via si diradano.Ci si imbatte in numeri primi sempre più isolati,smarriti in quello spazio silenzioso e cadenzato fatto solo di cifre e si avverte il presentimento angosciante che le coppie incontrate fino a lì fossero un fatto accidentale,che il vero destino sia quello di rimanere soli.Poi,proprio quando ci si sta per arrendere,quando non si ha più voglia di contare, ecco che ci si imbatte in altri due gemelli, avvinghiati stretti l'uno all'altro.
[...]
Mattia pensava che lui e Alice erano così,due primi gemelli,soli e perduti,vicini ma non abbastanza per sfiorarsi davvero.
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Paolo Giordano (The Solitude of Prime Numbers)
“
You can be lonely anywhere, but there is a particular flavour to the loneliness that comes from living in a city, surrounded by millions of people. One might think this state was antithetical to urban living, to the massed presence of other human beings, and yet mere physical proximity is not enough to dispel a sense of internal isolation. It’s possible – easy, even – to feel desolate and unfrequented in oneself while living cheek by jowl with others. Cities can be lonely places, and in admitting this we see that loneliness doesn’t necessarily require physical solitude but rather an absence or paucity of connection, closeness, kinship: an inability, for one reason or another, to find as much intimacy as is desired. Unhappy, as the dictionary has it, as a result of being without the companionship of others. Hardly any wonder, then, that it can reach its apotheosis in a crowd.
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Olivia Laing (The Lonely City: Adventures in the Art of Being Alone)
“
la admiraciĂłn por el Padre, sĂmbolo de lo cerrado y agresivo, capaz de chingar y abrir, se transparenta en una expresiĂłn que empleamos cuando queremos imponer a otro nuestra superioridad: "Yo soy tu padre" […] No es el fundador de un pueblo; no es el patriarca que ejerce la patria protestad; no es rey, juez, jefe de clan. Es el poder, aislado en su misma potencia, sin relaciĂłn ni compromiso con el mundo exterior. Es la incomunicaciĂłn pura, la soledad que se devora a sĂ misma y devora lo que toca. No pertenece a nuestro mundo; no es de nuestra ciudad; no vive en nuestro barrio. Viene de lejos, está lejos siempre. Es el extraño. Es imposible no advertir la semejanza que guarda la figura del "macho" con la del conquistador español. Ése es el modelo –más mĂtico que real– que rige las representaciones que el pueblo mexicano se ha hecho de los poderosos: caciques, señores feudales, hacendados, polĂticos, generales, capitanes de industria. Todos ellos son "machos, "chingones".
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Octavio Paz (The Labyrinth of Solitude and Other Writings)
“
En las dos Ăşltimas horas de su vida no logrĂł entender por quĂ© habĂa desaparecido el miedo que lo atormentĂł desde la infancia. Impasible, sin preocuparse siquiera por demostrar su reciente valor, escuchĂł los interminables cargos de la acusaciĂłn. Pensaba en Ăšrsula, que a esa hora debĂa estar bajo el castaño tomando el cafĂ© con JosĂ© Arcadio BuendĂa. Pensaba en su hija de ocho meses, que aĂşn no tenĂa nombre, y en el que iba a nacer en agosto, Pensaba en Santa SofĂa de la Piedad, a quien la noche anterior dejĂł salando un venado para el almuerzo del sábado, y añorĂł su cabello chorreado sobre los hombros y sus pestañas que parecĂan artificiales. Pensaba en su gente sin sentimentalismos, en un severo ajuste de cuentas con la vida, empezando a comprender cuánto querĂa en realidad a las personas que más habĂa odiado.
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Gabriel GarcĂa Márquez (One Hundred Years of Solitude)
“
La decadencia del catolicismo europeo coincide con su apogeo hispanoamericano: se extiende en tierras nuevas en el momento en que ha dejado de ser creador. Ofrece una filosofĂa hecha y una fe petrificada, de modo que la originalidad de los nuevos creyentes no encuentra ocasiĂłn de manifestarse. Su adhesiĂłn es pasiva. El fervor y la profundidad de la religiosidad mexicana contrastan con la relativa pobreza de sus creaciones. No poseemos una gran poesĂa religiosa, como no tenemos una filosofĂa original, ni un solo mĂstico o reformador de importancia. […] el catolicismo ofrece un refugio a los descendientes de aquellos que habĂan visto la destrucciĂłn de sus templos y manuscritos y la supresiĂłn de las formas superiores de su cultura pero, por razĂłn misma de su decadencia europea, les niega toda posibilidad de expresar su singularidad.
”
”
Octavio Paz (The Labyrinth of Solitude and Other Writings)
“
I numeri primi sono divisibili soltanto per 1 e per sè stessi. Se ne stanno al loro posto nell’infinita serie dei numeri naturali, schiacciati come tutti fra due, ma un passo in là rispetto agli altri. Sono numeri sospettosi e solitari e per questo Mattia li trovava meravigliosi. Certe volte pensava che in quella sequenza ci fossero finiti per sbaglio, che vi fossero rimasti intrappolati come perline infilate in una collana. Altre volte, invece, sospettava che anche a loro sarebbe piaciuto essere come tutti, solo dei numeri qualunque, ma che per qualche motivo non ne fossero capaci.In un corso del primo anno Mattia aveva studiato che tra i numeri primi ce ne sono alcuni ancora più speciali. I matematici li chiamano primi gemelli: sono coppie di numeri primi che se ne stanno vicini,anzi,quasi vicini, perchè fra di loro vi è sempre un numero pari che gli impedisce di toccarsi per davvero. Numeri come l’11 e il 13, come il 17 e il 19, il 41 e il 43. Se si ha la pazienza di andare avanti a contare, si scopre che queste coppie via via si diradano. ci si imbatte in numeri primi sempre più isolati, smarriti in quello spazio silenzioso e cadenzato fatto solo di cifre e si avverte il presentimento angosciante che le coppie incontrate fino a lì fossero un fatto accidentale, che il vero destino sia quello di rimanere soli.Poi, proprio quando ci si sta per arrendere, quando non si ha più voglia di contare, ecco che ci si imbatte in altri due gemelli, avvinghiati stretti l’uno all’altro. Tra i matematici è convinzione comune che per quanto si possa andare avanti, ve ne saranno sempre altri due, anche se nessuno può dire dove, finchè non li si scopre.
Mattia pensava che lui e Alice erano così, due primi gemelli, soli e perduti, vicini ma non abbastanza per sfiorarsi davvero.
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Paolo Giordano (The Solitude of Prime Numbers)
“
J’aime beaucoup les cimetières, moi, ça me repose et me mélancolise j’en ai besoin. Et puis, il y a aussi de bons amis là dedans, de ceux qu’on ne va plus voir ; et j’y vais encore, moi, de temps en temps.
Justement, dans ce cimetière Montmartre, j’ai une histoire de cœur, une maîtresse qui m’avait beaucoup pincé, très ému, une charmante petite femme dont le souvenir, en même temps qu’il me peine énormément, me donne des regrets… des regrets de toute nature. Et je vais rêver sur sa tombe… C’est fini pour elle.
Et puis, j’aime aussi les cimetières, parce que ce sont des villes monstrueuses, prodigieusement habitées. Songez donc à ce qu’il y a de morts dans ce petit espace, à toutes les générations de Parisiens qui sont logés là , pour toujours, troglodytes définitifs enfermés dans leurs petits caveaux, dans leurs petits trous couverts d’une pierre ou marqués d’une croix, tandis que les vivants occupent tant de place et font tant de bruit, ces imbéciles.
Me voici donc entrant dans le cimetière Montmartre, et tout à coup imprégné de tristesse, d’une tristesse qui ne faisait pas trop, de mal, d’ailleurs, une de ces tristesses qui vous font penser, quand on se porte bien : « Ça n’est pas drôle, cet endroit-là , mais le moment n’en est pas encore venu pour moi… »
L’impression de l’automne, de cette humidité tiède qui sent la mort des feuilles et le soleil affaibli, fatigué, anémique, aggravait en la poétisant la sensation de solitude et de fin définitive flottant sur ce lieu, qui sent la mort des hommes.
”
”
Guy de Maupassant (La Maison Tellier)
“
Augmentez la dose de sports pour chacun, développez l'esprit d'équipe, de compétition, et le besoin de penser est éliminé, non ? Organiser, organisez, super-organisez des super-super-sports. Multipliez les bandes dessinées, les films; l'esprit a de moins en moins d'appétits. L'impatience, les autos-trades sillonnées de foules qui sont ici, là , partout, nulle part. Les réfugiés du volant. Les villes se transforment en auberges routières; les hommes se déplacent comme des nomades suivant les phases de la lune, couchant ce soir dans la chambre où tu dormais à midi et moi la veille. (1re partie)
On vit dans l'immédiat. Seul compte le boulot et après le travail l'embarras du choix en fait de distractions. Pourquoi apprendre quoi que ce soit sinon à presser les boutons, brancher des commutateurs, serrer des vis et des écrous ?
Nous n'avons pas besoin qu'on nous laisse tranquilles. Nous avons besoin d'être sérieusement tracassés de temps à autre. Il y a combien de temps que tu n'as pas été tracassée sérieusement ? Pour une raison importante je veux dire, une raison valable ?
- Tu dois bien comprendre que notre civilisation est si vaste que nous ne pouvons nous permettre d'inquiéter ou de déranger nos minorités. Pose-toi la question toi-même. Que recherchons-nous, par-dessus tout, dans ce pays ? Les gens veulent être heureux, d'accord ? Ne l'as-tu pas entendu répéter toute la vie ? Je veux être heureux, déclare chacun. Eh bien, sont-ils heureux ? Ne veillons-nous pas à ce qu'ils soient toujours en mouvement, toujours distraits ? Nous ne vivons que pour ça, c'est bien ton avis ? Pour le plaisir, pour l'excitation. Et tu dois admettre que notre civilisation fournit l'un et l'autre à satiété.
Si le gouvernement est inefficace, tyrannique, vous écrase d'impôts, peu importe tant que les gens n'en savent rien. La paix, Montag. Instituer des concours dont les prix supposent la mémoire des paroles de chansons à la mode, des noms de capitales d'État ou du nombre de quintaux de maïs récoltés dans l'Iowa l'année précédente. Gavez les hommes de données inoffensives, incombustibles, qu'ils se sentent bourrés de "faits" à éclater, renseignés sur tout. Ensuite, ils s'imagineront qu'ils pensent, ils auront le sentiment du mouvement, tout en piétinant. Et ils seront heureux, parce que les connaissances de ce genre sont immuables. Ne les engagez pas sur des terrains glissants comme la philosophie ou la sociologie à quoi confronter leur expérience. C'est la source de tous les tourments. Tout homme capable de démonter un écran mural de télévision et de le remonter et, de nos jours ils le sont à peu près tous, est bien plus heureux que celui qui essais de mesurer, d'étalonner, de mettre en équations l'univers ce qui ne peut se faire sans que l'homme prenne conscience de son infériorité et de sa solitude.
Nous sommes les joyeux drilles, les boute-en-train, toi, moi et les autres. Nous faisons front contre la marée de ceux qui veulent plonger le monde dans la désolation en suscitant le conflit entre la théorie et la pensée. Nous avons les doigts accrochés au parapet. Tenons bon. Ne laissons pas le torrent de la mélancolie et de la triste philosophie noyer notre monde. Nous comptons sur toi. Je ne crois pas que tu te rendes compte de ton importance, de notre importance pour protéger l'optimisme de notre monde actuel.
”
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Ray Bradbury (Fahrenheit 451)