La Nuit Quotes

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Life is a train that stops at no stations; you either jump abroad or stand on the platform and watch as it passes.
Yasmina Khadra (Ce que le jour doit à la nuit)
Celui qui passe à coté de la plus belle histoire de sa vie n'aura que l'âge de ses regrets et tous les soupirs du monde ne sauraient bercer son âme.
Yasmina Khadra (Ce que le jour doit à la nuit)
Il était tard; ainsi qu'une médaille neuve La pleine lune s'étalait, Et la solennité de la nuit, comme un fleuve Sur Paris dormant ruisselait.
Charles Baudelaire (Les Fleurs du Mal)
- A qui la nuit fait-elle peur ? - A ceux qui attendent le jour pour voir.
Pierre Bottero (Ellana (Le Pacte des MarchOmbres, #1))
Si tu aimes une fleur qui se trouve dans une étoile, c'est doux, la nuit, de regarder le ciel.
Antoine de Saint-Exupéry (The Little Prince)
For a man to think he can fulfil his destiny without a woman is a misunderstanding, a miscalculation; it is reckless and folly. Certainly a woman is not everthing, but everything depends on her.
Yasmina Khadra (Ce que le jour doit à la nuit)
Quand tu regarderas le ciel, la nuit, puisque j'habiterai dans l'une d'elles, puisque je rirais dans l'une d'elles, alors ce sera pour toi comme si riaient tous les etoiles. Tu auras toi, les etoiles qui savent rire.
Antoine de Saint-Exupéry
Though there are things beyond our understanding, for the most part we are the architects of our own unhappiness.
Yasmina Khadra (Ce que le jour doit à la nuit)
Il dort. Quoique le sort fût pour lui bien étrange, Il vivait. Il mourut quand il n'eut plus son ange. La chose simplement d'elle-même arriva, Comme la nuit se fait lorsque le four s'en va.
Victor Hugo (Les Misérables)
Nous, les Arabes, ne sommes pas paresseux. Nous prenons seulement le temps de vivre. Ce qui n'est pas le cas des Occidentaux. Pour eux, le temps, c'est de l'argent. Pour nous, le temps ça n'a pas de prix. Un verre de thé suffit à notre bonheur, alors qu'aucun bonheur ne leur suffit. Toute la différence est là.
Yasmina Khadra (Ce que le jour doit à la nuit)
When the owl sings, the night is silent. (Quand le hibou chante, La nuit est silence)
Charles de Leusse
- Que fait le marchombre, jeune apprenti ? - Il chevauche le vent, parle à la nuit et courtise les étoiles.
Pierre Bottero (Ellana (Le Pacte des MarchOmbres, #1))
C'est peut-être ça qu'on cherche à travers les vie, rien que cela, le plus grand chagrin possible pour devenir soi-même avant de mourir.
Louis-Ferdinand Céline (Voyage Au Bout De La Nuit)
Paris at Night Trois allumettes une à une allumées dans la nuit La première pour voir ton visage tout entier La seconde pour voir tes yeux La dernière pour voir ta bouche Et l'obscurité tout entière pour me rappeler tout cela En te serrant dans mes bras
Jacques Prévert (Paroles)
Il dort. Quoique le sort fut pour lui bien étrange, Il vivait. Il mourut quand il n’eut plus son ange. La choise simplement d’elle-même arriva. Comme la nuit se fait lorsque le jour s’en va. He is asleep. Though his mettle was sorely tried, He lived, and when he lost his angel, died. It happened calmly, on its own. The way night comes when day is done.
Victor Hugo (Les Misérables)
Sous le pont Mirabeau coule la Seine Et nos amours Faut-il qu'il m'en souvienne La joie venait toujours après la peine Vienne la nuit sonne l'heure Les jours s'en vont je demeure
Guillaume Apollinaire
C’est comme pour la fleur. Si tu aimes une fleur qui se trouve dans une étoile, c’est doux, la nuit, de regarder le ciel. Toutes les étoiles sont fleuries.
Antoine de Saint-Exupéry (Le Petit Prince)
Quand on ne trouve pas la solution à son malheur, on lui cherche un coupable.
Yasmina Khadra (Ce que le jour doit à la nuit)
La vie est un apprentissage permanent ; plus on croit savoir, moins on sait, tant les choses changent et avec elles les mentalités.
Yasmina Khadra (Ce que le jour doit à la nuit)
(Cyrano, à Roxane, se faisant passer pour Christian sous le couvert de la nuit) : Moi je ne suis qu'une ombre et vous qu'une clarté!
Edmond Rostand (Cyrano de Bergerac)
Si tu veux pleurer, pleure; si tu veux espérer, prie, mais, de grâce, ne cherche pas de coupable là où tu ne trouves pas de sens à ta douleur.
Yasmina Khadra (Ce que le jour doit à la nuit)
La jeunesse vraie, la seule, c'est d'aimer tout le monde sans distinction, cela seulement est vrai, cela seulement est jeune et nouveau.
Louis-Ferdinand Céline (Voyage Au Bout De La Nuit)
Dans le fond des forêts votre image me suit. La lumière du jour, les ombres de la nuit, Tout retrace à mes yeux les charmes que j'évite. Tout vous livre à l'envi le rebelle Hippolyte.
Jean Racine (Phèdre)
Une perle naquit au coin de son œil, s’accrocha à ses cils, captant la lumière des étoiles jusqu’à ce que, trop lourde de douleur refoulée, elle roule sur sa joue et se perde dans la nuit.
Pierre Bottero (La Forêt des captifs (Les Mondes d'Ewilan, #1))
في مكانٍ ما، ينتظرني وجهي الحقيقي
إريك إيمانويل شميت (La Nuit de feu)
Vienne la nuit sonne l'heure / Les jours s'en vont je demeure.
Guillaume Apollinaire
Devant cette nuit chargée de signes et d’étoiles, je m’ouvrais pour la première fois à la tendre indifférence du monde. De l’éprouver si pareil à moi, si fraternel enfin, j’ai senti que j’avais été heureux, et que je l’étais encore. Pour que tout soit consommé, pour que je me sente moins seul, il me restait à souhaiter qu’il y ait beaucoup de spectateurs le jour de mon exécution et qu’ils m’accueillent avec des cris de haine
Albert Camus (The Stranger)
Á l’endroit où les fleuves se jettent dans la mer, il se forme une barre difficile á franchir, et de grands remous écumeux où dansent les épaves. Entre la nuit du dehors et la lumière de la lampe, les souvenirs refluaient de l’obscurité, se heurtaient a la clarté et, tantôt immergés, tantôt apparents, montraient leurs ventres blancs et leurs dos argentés.
Boris Vian (L'écume des jours)
Toi, tu auras des étoiles comme personne n'en a ... Quand tu regarderas le ciel, la nuit, puisque j'habiterai dans l'une d'elles, puisque je rirai dans l'une d'elles, alors ce sera pour toi comme si riaient toutes les étoiles qui savent rire!
Antoine de Saint-Exupéry (Le Petit Prince)
...tout compte fait, je crois que mon tort était de ne pas avoir eu le courage de mes convictions. Je pouvais me trouver toutes les excuses du monde, aucune d'elles ne me donnerait raison. En réalité maintenant que j'avais perdu la face , je me cherchais un masque. Pareil à un défiguré, je me cachais derrière mes pansements qui me servaient aussi de moucharabiehs. Je regardais en cachette la vérité des autres, en abusais pour distancer la mienne
Yasmina Khadra (Ce que le jour doit à la nuit)
Los días pasan, la noche permanece. Te echo de menos.
Mathias Malzieu (Maintenant qu'il fait tout le temps nuit sur toi)
Le coucher de soleil, le printemps, le bleu de la mer, les étoiles de la nuit, toutes ces choses que nous disons captivantes n’ont de magie que lorsqu’elles gravitent autour d’une femme, mon garçon… Car la Beauté, la vraie, l’ unique, la beauté phare, la beauté absolue, c ’est la femme. Le reste, tout le reste n ’est qu ’accessoires de charme.
Yasmina Khadra
Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne, Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends. J'irai par la forêt, j'irai par la montagne. Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps. Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées, Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit, Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées, Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit. Je ne regarderai ni l'or du soir qui tombe, Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur, Et quand j'arriverai, je mettrai sur ta tombe Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.
Victor Hugo (Les Contemplations)
La pensée n'est qu'un écliar au milieu d'une longue nuit. Mais c'est cet éclair qui est tout. Thought is only a flash in the middle of a long night. But this flash means everything.
Henri Poincaré (The Value of Science: Essential Writings of Henri Poincare (Modern Library Science))
La plupart des gens ne meurent qu'au dernier moment ; d'autres commencent et s'y prennent vingt ans d'avance et parfois davantage.
Louis-Ferdinand Céline (Journey to the End of the Night)
La nuit, tout sent bon", disait Mondo. "C'est parce qu'on ne voit pas", disait Thi Chin. "on sent mieux, et on entend mieux quand on ne voit pas".
J.M.G. Le Clézio (Mondo et autres histoires)
Don Juan: Oh! To think that nothing living will come of my having lived! Do you know it, this suffering? Devil: It's my own suffering. That's what Hell is. No one who has created anything is down there.
Edmond Rostand (La Dernière Nuit De Don Juan)
...we are the whole life that we have lived, its highs and lows, its fortunes and its hardships; we are the sum of the ghosts that haunt us...
Yasmina Khadra (Ce que le jour doit à la nuit)
Sur terre, ce ne sont pas les occasions de s'émerveiller qui manquent, mais les émerveillés.
Éric-Emmanuel Schmitt (La Nuit de feu)
Je préfère, encore une fois, marcher dans la nuit à me croire celui qui marche dans le jour.
André Breton (Nadja)
Je crois encore au merveilleux en amour, je crois à la réalité des rêves, je crois aux héroïnes de la nuit, aux belles de nuit pénétrant dans les coeurs et dans les lits.
Robert Desnos (Liberty or Love! and Mourning for Mourning (Atlas Anti-classic))
Quand tu regarderas le ciel, la nuit, puisque j’habiterai dans l’une d’elles, puisque je rirai dans l’une d’elles, alors ce sera pour toi comme si riaient toutes les étoiles. Tu auras, toi, des étoiles qui savent rire.
Antoine de Saint-Exupéry (Le Petit Prince)
Les enfants qui s'aiment s'embrassent debout Contre les portes de la nuit Et les passants qui passent les désignent du doigt Mais les enfants qui s'aiment Ne sont là pour personne Et c'est seulement leur ombre Qui tremble dans la nuit Excitant la rage des passants Leur rage, leur mépris, leurs rires et leur envie Les enfants qui s'aiment ne sont là pour personne Ils sont ailleurs bien plus loin que la nuit Bien plus haut que le jour Dans l'éblouissante clarté de leur premier amour
Jacques Prévert (Paroles)
Non. Tu n'es plus le maître anonyme du monde, celui sur qui l'histoire n'avait pas de prise, celui qui ne sentait pas la pluie tomber, qui ne voyait pas la nuit venir.Tu n'es plus l'inaccessible, le limpide, le transparent. Tu as peur, tu attends. Tu attends, place Clichy, que la pluie cesse de tomber.
Georges Perec (Un homme qui dort)
Vivre les malheurs à l'avance, c'est les subir deux fois.
René Barjavel (La Nuit des temps)
Je me demande encore si, tout compte fait, le monde n'étaient qu’apparences.
Yasmina Khadra (Ce que le jour doit à la nuit)
Ce n'était pas une vie; on existait, et c'est tout.
Yasmina Khadra (Ce que le jour doit à la nuit)
Sous le pont Mirabeau coule la Seine Et nos amours Faut-il qu'il m'en souvienne La joie venait toujours après la peine Vienne la nuit sonne l'heure Les jours s'en vont je demeure Les mains dans les mains restons face à face Tandis que sous Le pont de nos bras passe des éternels regards l'onde si lasse Vienne la nuit sonne l'heure Les jours s'en vont je demeure l'amour s'en va comme cette eau courante L'amour s'en va Comme la vie est lente Et comme l'Espérance est violente Vienne la nuit sonne l'heure Les jours s'en vont je demeure Passent les jours et passent les semaines Ni temps passé Ni les amours reviennent Sous le pont Mirabeau coule la Seine Vienne la nuit sonne l'heure Les jours s'en vont je demeure
Guillaume Apollinaire (Alcools)
They're us!They've repopulated the world, and now they've achieved the same state of idiocy they were in before, ready to blow themselves up all over again. Great, isn't it? That's the human race!
René Barjavel (La Nuit des temps)
Sunset, springtime, the blue of the sea, the stars in the sky, all the things that entrance us exert their magic only in the orbit if woman.
Yasmina Khadra (Ce que le jour doit à la nuit)
Sonuçta savaş dediğiniz şey, anlamadığınız ne varsa odur
Louis-Ferdinand Céline (Gecenin Sonuna Yolculuk (Ferdinand Bardamu, #1))
J'exige un vrai bonheur, un vrai amour, une vraie contrée où le soleil alterne avec la lune, où les saisons se déroulent en ordre, où de vrais arbres portent de vrais fruits, où de vrais poissons habitent les rivières, et de vrais oiseaux le ciel, où la vrai neige découvre de vraies fleurs, où tout sort est vrai, vrai, véritable. J’en ai assez de cette lumière morne, de ces campagnes stériles, sans jour, sans nuit, où ne survivent que les bêtes féroces et rapaces, où les lois de la nature ne fonctionnent pas.
Jean Cocteau
Si la ville était une illusion, la campagne serait une émotion sans cesse grandissante ; chaque jour qui s'y lève rappelle l'aube de l'humanité, chaque soir s'y amène comme une paix définitive.
Yasmina Khadra (Ce que le jour doit à la nuit)
A quatre heures du matin, on ne fait rien en général et l’on dort, même si la nuit a été une nuit de trahison. Oui, on dort à cette heure-là, et cela est rassurant puisque le grand désir d’un coeur inquiet est de posséder interminablement l’être qu’il aime ou de pouvoir plonger cet être, quand le temps de l’absence est venu, dans un sommeil sans rêves qui ne puisse prendre fin qu’au jour de la réunion.
Albert Camus (The Plague)
Ta voix, tes yeux, tes mains, tes lèvres, Nos silences, nos paroles, La lumière qui s’en va, la lumière qui revient, Un seul sourire pour nous deux, Par besoin de savoir, j’ai vu la nuit créer le jour sans que nous changions d’apparence, Ô bien-aimé de tous et bien-aimé d’un seul, En silence ta bouche a promis d’être heureuse, De loin en loin, ni la haine, De proche en proche, ni l’amour, Par la caresse nous sortons de notre enfance, Je vois de mieux en mieux la forme humaine, Comme un dialogue amoureux, le cœur ne fait qu’une seule bouche Toutes les choses au hasard, tous les mots dits sans y penser, Les sentiments à la dérive, les hommes tournent dans la ville, Le regard, la parole et le fait que je t’aime, Tout est en mouvement, il suffit d’avancer pour vivre, D’aller droit devant soi vers tout ce que l’on aime, J’allais vers toi, j’allais sans fin vers la lumière, Si tu souris, c’est pour mieux m’envahir, Les rayons de tes bras entrouvraient le brouillard.
Paul Éluard
Let those who want to dance, dance. Let those who can awaken, awake.
René Barjavel (La Nuit des temps)
İnsan bir yerde takılıp kaldıkça, nesneler ve insanlar iyice yozlaşıyorlar, çürüyorlar ve sırf sizin hatırınıza leş gibi kokmaya başlıyorlar.
Louis-Ferdinand Céline
Il y a autant de mondes différents qu'il y a de vies dans l'univers ; mon monde à moi a commencé le jour où tu es né, au moment où je t'ai tenu dans mes bras.
Marc Levy (La Première Nuit)
inside this prison he lived in freedom
René Barjavel (La Nuit des temps)
À une passante La rue assourdissante autour de moi hurlait.
 Longue, mince, en grand deuil, douleur majestueuse,
 Une femme passa, d'une main fastueuse
 Soulevant, balançant le feston et l'ourlet; Agile et noble, avec sa jambe de statue.
 Moi, je buvais, crispé comme un extravagant,
 Dans son oeil, ciel livide où germe l'ouragan,
 La douceur qui fascine et le plaisir qui tue. Un éclair . . . puis la nuit! — Fugitive beauté 
 Dont le regard m'a fait soudainement renaître,
 Ne te verrai-je plus que dans l'éternité? Ailleurs, bien loin d'ici! trop tard! jamais peut-être!
 Car j'ignore où tu fuis, tu ne sais où je vais,
 Ô toi que j'eusse aimée, ô toi qui le savais!
Charles Baudelaire (Les Fleurs du Mal)
I had always suspected myself of being almost purposeless, of not really having any single serious reason for existing. Now I was convinced, in the face of the facts themselves, of my personal emptiness.
Louis-Ferdinand Céline (Voyage au bout de la nuit)
—Je porte dans mon coeur des villes innombrables et des déserts illimités. Et le mal, le mal et la mort, étendus sur cette immensité, la couvrent comme la nuit couvre la terre. Je suis à moi seul un univers de pensées mauvaises. Il parlait ainsi parce que le désir de la femme était en lui.
Anatole France (Thaïs)
Tantôt je me dis: «Sûrement non! Le petit prince enferme sa fleur toutes les nuits sous son globe de verre, et il surveille bien son mouton...» Alors je suis heureux. Et toutes les étoiles rient doucement. Tantôt je me dis: «On est distrait une fois ou l'autre, et ça suffit! Il a oublié, un soir, le verre, ou bien le mouton est sorti sans bruit pendant la nuit...» Alors les grelots se changent tous en larmes!...
Antoine de Saint-Exupéry (The Little Prince)
Le but du jeu pour moi, c'est de rester vivant malgré la mort.
Mathias Malzieu (Maintenant qu'il fait tout le temps nuit sur toi)
Quand la femme n’est pas l’ambition suprême de l’homme, quand elle n’est pas la fin de toute initiative en ce monde, la vie ne mériterait ni ses joies ni ses peines
Yasmina Khadra (Ce que le jour doit à la nuit)
ليس لديّ سوى يقين واحد، هو أنني سأفقد كلّ شيء.
إريك إيمانويل شميت (La Nuit de feu)
This land does not belong to you. It belongs to that ancient shepherd whose ghost is standing next to you, though you refuse to see it. Since you do not know how to share, take your vineyards and your bridges, your paved roads and your railway tracks, your cities and your gardens and give back what remains to its rightful owners".
Yasmina Khadra (Ce que le jour doit à la nuit)
Ô temps ! suspends ton vol, et vous, heures propices ! Suspendez votre cours : Laissez-nous savourer les rapides délices Des plus beaux de nos jours ! Assez de malheureux ici-bas vous implorent, Coulez, coulez pour eux ; Prenez avec leurs jours les soins qui les dévorent ; Oubliez les heureux. Mais je demande en vain quelques moments encore, Le temps m'échappe et fuit ; Je dis à cette nuit : Sois plus lente ; et l'aurore Va dissiper la nuit.
Alphonse de Lamartine (Poésies choisies)
Je laisse Sisyphe au bas de la montagne ! On retrouve toujours son fardeau. Mais Sisyphe enseigne la fidélité supérieure qui nie les dieux et soulève les rochers. Lui aussi juge que tout est bien. Cet univers désormais sans maître ne lui paraît ni stérile ni fertile. Chacun des grains de cette pierre, chaque éclat minéral de cette montagne pleine de nuit, à lui seul, forme un monde. La lutte elle-même vers les sommets suffit à remplir un cœur d'homme. Il faut imaginer Sisyphe heureux.
Albert Camus (The Myth of Sisyphus and Other Essays)
El gigante me dijo que los libros eran instrumentos para luchar contra la noche" "Un sueño roto bien pegado puede volverse aún más bello y sólido" "Porque aunque la muerte te quite el tacto y el aparato digestivo entre otras cosas, la memoria permanece intacta. Los muertos se acuerdan muy bien de lo que podían sentir cuando vivían
Mathias Malzieu (Maintenant qu'il fait tout le temps nuit sur toi)
Ange plein de gaieté, connaissez-vous l'angoisse, La honte, les remords, les sanglots, les ennuis, Et les vagues terreurs de ces affreuses nuits Qui compriment le coeur comme un papier qu'on froisse? Ange plein de gaieté, connaissez-vous l'angoisse?
Charles Baudelaire (Les Fleurs du Mal)
Lee, sueña, descansa, diviértete. No cedas a la desesperación. Usa tus sueños. Y si están rotos, ¡pégalos! Un sueño roto bien pegado puede volverse aún más bello de lo que era. Ama las cosas. ¡Estás vivo! Y lucha solo: de ahí saldrá tu fuerza interior
Mathias Malzieu (Maintenant qu'il fait tout le temps nuit sur toi)
Chaque homme est son propre dieu. C'est en choisissant un autre qu'il se renie et devient aveugle et injuste.
Yasmina Khadra (Ce que le jour doit à la nuit)
إن ما يشكل روعة الصراع لا نصره ولا هزيمته؛ بل سببه وغايته.
Éric-Emmanuel Schmitt (La Nuit de feu)
La quantité ne fait pas la vérité.
Éric-Emmanuel Schmitt (La Nuit de feu)
...the one, true unique beauty is woman. The rest, all the rest, exists simply to adorn her.
Yasmina Khadra (Ce que le jour doit à la nuit)
On ne retombe pas en enfance, on n'en sort jamais. Vieux, moi? Qu'est-ce qu'un vieillard sinon un enfant qui a pris de l'âge ou du vendre ?...
Yasmina Khadra (Ce que le jour doit à la nuit)
Et moi aussi, je me suis senti prêt à tout revivre. Comme si cette grande colère m'avait purgé du mal, vidé d'espoir, devant cette nuit chargée de signes et d'étoiles, je m'ouvrais pour la première fois à la tendre indifférence du monde. De l'éprouver si pareil à moi, si fraternel enfin, j'ai senti que j'avais été heureux, et que je l'étais encore. Pour que tout soit consommé, pour que je me sente moins seul, il me restait à souhaiter qu'il y ait beaucoup de spectateurs le jour de mon exécution et qu'ils m'accueillent avec des cris de haine.
Albert Camus (The Stranger)
Vous êtes tout les deux les personnes que j'ai le plus aimées au monde et j'ai fait de mon mieux possible, croyez-le. Serrez bien contre vous vos beaux enfants. Lucile PS : [...] Je sais bien que ça va vous faire de la peine mais c'est inéluctable à plus ou moins de temps et je préfère mourir vivante.
Delphine de Vigan (Rien ne s'oppose à la nuit)
Dans la plaine rase, sous la nuit sans étoiles, d'une obscurité et d'une épaisseur d'encre, un homme suivait seul la grande route de Marchiennes à Montsou, dix kilomètres de pavé coupant tout droit, à travers les champs de betteraves. Devant lui, il ne voyait même pas le sol noir, et il n'avait la sensation de l'immense horizon plat que par les souffles du vent de mars, des rafales larges comme sur une mer, glacées d'avoir balayé des lieues de marais et de terres nues. Aucune ombre d'arbre ne tachait le ciel, le pavé se déroulait avec la rectitude d'une jetée, au milieu de l'embrun aveuglant des ténèbres.
Émile Zola (Germinal)
Minne, pâle comme une nuit de lune, se réchauffe, un peu blessée, à ce feu de couleurs, et parfois, toute nue au soleil, un miroir à la main, cherche en vain, à travers son corps mince, l'ombre plus noire de son squelette élégant.
Colette Gauthier-Villars (L'ingénue libertine)
Rien n'est jamais acquis à l'homme Ni sa force Ni sa faiblesse ni son coeur Et quand il croit Ouvrir ses bras son ombre est celle d'une croix Et quand il croit serrer son bonheur il le broie Sa vie est un étrange et douloureux divorce Il n'y a pas d'amour heureux Sa vie Elle ressemble à ces soldats sans armes Qu'on avait habillés pour un autre destin A quoi peut leur servir de se lever matin Eux qu'on retrouve au soir désoeuvrés incertains Dites ces mots Ma vie Et retenez vos larmes Il n'y a pas d'amour heureux Mon bel amour mon cher amour ma déchirure Je te porte dans moi comme un oiseau blessé Et ceux-là sans savoir nous regardent passer Répétant après moi les mots que j'ai tressés Et qui pour tes grands yeux tout aussitôt moururent Il n'y a pas d'amour heureux Le temps d'apprendre à vivre il est déjà trop tard Que pleurent dans la nuit nos coeurs à l'unisson Ce qu'il faut de malheur pour la moindre chanson Ce qu'il faut de regrets pour payer un frisson Ce qu'il faut de sanglots pour un air de guitare Il n'y a pas d'amour heureux Il n'y a pas d'amour qui ne soit à douleur Il n'y a pas d'amour dont on ne soit meurtri Il n'y a pas d'amour dont on ne soit flétri Et pas plus que de toi l'amour de la patrie Il n'y a pas d'amour qui ne vive de pleurs Il n'y a pas d'amour heureux Mais c'est notre amour à tous les deux
Louis Aragon (La Diane française: En Étrange Pays dans mon pays lui-même)
Mécontent de tous et mécontent de moi, je voudrais bien me racheter et m’enorguiellir un peu dans le silence et la solitude de la nuit. Âmes de ceux que j’ai aimés, âmes de ceux que j’ai chantés, fortifiez-moi, éloignez de moi le mensonge et les vapeurs corruptices du monde; et vous, Seigneur mon Dieu! accordez-moi la grâce de produire quelques beaux vers qui me prouvent à moi même que je ne suis pas le dernier des hommes, que je ne suis pas inférieur à ceux que je méprise.
Rainer Maria Rilke (The Notebooks of Malte Laurids Brigge)
Lots of people perish on the highways. All those faces should be preserved, engagements kept, promises upheld. Impossible. I walked out instantly. Fleeing the scene of a crime. That kind of game can destroy you. Anyway, I've never known who I was. I authorize my biographer to simply call me "a man," and I wish him luck. I've been unable to lengthen my stride, my breath, or my sentences. He won't understand the first thing about this story. Neither do I. We're even.
Patrick Modiano (La Ronde de nuit)
Tant qu’il existera, par le fait des lois et des mœurs, une damnation sociale créant artificiellement, en pleine civilisation, des enfers, et compliquant d’une fatalité humaine la destinée qui est divine; tant que les trois problèmes du siècle, la dégradation de l’homme par le prolétariat, la déchéance de la femme par la faim, l’atrophie de l’enfant par la nuit, ne seront pas résolus; tant que, dans de certaines régions, l’asphyxie sociale sera possible; en d’autres termes, et à un point de vue plus étendu encore, tant qu’il y aura sur la terre ignorance et misère, des livres de la nature de celui-ci pourront ne pas être inutiles.
Victor Hugo (Les Misérables)
Oh! je voudrais tant que tu te souviennes Des jours heureux où nous étions amis En ce temps-là la vie était plus belle Et le soleil plus brûlant qu'aujourd'hui. Les feuilles mortes se ramassent à la pelle Tu vois, je n'ai pas oublié Les feuilles mortes se ramassent à la pelle Les souvenirs et les regrets aussi. Et le vent du Nord les emporte, Dans la nuit froide de l'oubli. Tu vois je n'ai pas oublié, La chanson que tu me chantais... Les feuilles mortes se ramassent à la pelle Les souvenirs et les regrets aussi, Mais mon amour silencieux et fidèle Sourit toujours et remercie la vie. Je t'aimais tant, tu étais si jolie, Comment veux-tu que je t'oublie? En ce temps-là la vie était plus belle Et le soleil plus brûlant qu'aujourd'hui. Tu étais ma plus douce amie Mais je n'ai que faire des regrets. Et la chanson que tu chantais, Toujours, toujours je l'entendrai. C'est une chanson qui nous ressemble, Toi tu m'aimais, moi je t'aimais Et nous vivions, tous deux ensemble, Toi qui m'aimais, moi qui t'aimais. Mais la vie sépare ceux qui s'aiment, Tout doucement, sans faire de bruit Et la mer efface sur le sable Les pas des amants désunis. C'est une chanson qui nous ressemble, Toi tu m'aimais et je t'aimais Et nous vivions tous deux ensemble, Toi qui m'aimais, moi qui t'aimais. Mais la vie sépare ceux qui s'aiment, Tout doucement, sans faire de bruit Et la mer efface sur le sable Les pas des amants désunis.
Jacques Prévert
Je vais vous dire quelque chose au sujet des histoires. Elles ne sont pas qu'un amusement, ne vous y trompez pas. Elles sont tout ce que nous savons, voyez-vous, tout ce que nous savons pour combattre la maladie et la mort. Vous n'avez rien si vous n'avez pas les histoires. ( Leslie M. Silko)
Mathias Malzieu (Maintenant qu'il fait tout le temps nuit sur toi)
Après le décès de cette vieille dame, tous les dimanches, j'allais au bord d'un étang à lotus en banlieu de Hanoi, où il y avait toujours deux ou trois femmes au dos arqué, aux mains tremblantes, qui, assises dans le fond d'une barque ronde, se déplaçaient sur l'eau à l'aide d'une perche pour placer des feuilles de thé à l'intérieur des fleurs de lotus ouvertes. Elles y retournaient le jour suivant pour les recueillir, unes à unes, avant que les pétales se fanent, après que les feuilles emprisonnées avaient absorbé le parfum des pistils pendant la nuit. Elles me disaient que chaque feuille de thé conservait ainsi l'âme de ces fleurs éphémères.
Kim Thúy (RU)
Voyager, c'est bien utile, ça fait travailler l'imagination. Tout le reste n'est que déceptions et fatigues. Notre voyage à nous est entièrement imaginaire. Voilà sa force. Il va de la vie à la mort. Hommes, bêtes, villes et choses, tout est imaginé. C'est un roman, rien qu'une histoire fictive. Littré le dit, qui ne se trompe jamais. Et puis d'abord tout le monde peut en faire autant. Il suffit de fermer les yeux. C'est de l'autre côté de la vie.
Louis-Ferdinand Céline (Voyage au bout de la nuit)
Mais c'est faire un pacte avec le diable, car il perd son âme, celui qui veut être religieusement aimé. Elles m'ont obligé à feindre la méchanceté, je ne leur pardonnerai jamais ! Mais que faire ? J'avais besoin d'elles, si belles quand elles dorment, besoin de leurs adorables gestes de pédéraste, besoin de leurs pudeurs, si vite suivies d'étonnantes docilités dans la pénombre des nuits, car rien ne les surprend ni ne les effraie qui soit service d'amour.
Albert Cohen (Belle du Seigneur)
Je te rencontre. Je me souviens de toi. Cette ville était faite à la taille de l'amour. Tu étais fait à la taille de mon corps même. Qui es-tu ? Tu me tues. J'avais faim. Faim d'infidélités, d'adultères, de mensonges et de mourir. Depuis toujours. Je me doutais bien qu'un jour tu me tomberais dessus. Je t'attendais dans une impatience sans borne, calme. Dévore-moi. Déforme-moi à ton image afin qu'aucun autre, après toi, ne comprenne plus du tout le pourquoi de tant de désir. Nous allons rester seuls, mon amour. La nuit ne va pas finir. Le jour ne se lèvera plus sur personne. Jamais. Jamais plus. Enfin. Tu me tues. Tu me fais du bien. Nous pleurerons le jour défunt avec conscience et bonne volonté. Nous n'aurons plus rien d'autre à faire, plus rien que pleurer le jour défunt. Du temps passera. Du temps seulement. Et du temps va venir. Du temps viendra. Où nous ne saurons plus du tout nommer ce qui nous unira. Le nom s'en effacera peu à peu de notre mémoire. Puis, il disparaîtra, tout à fait.
Marguerite Duras (Hiroshima mon amour)
Et comme j’essayais de lui expliquer ce que c’était que ces mariages, je sentis quelque chose de frais et de fin peser légèrement sur mon épaule. C’était sa tête alourdie de sommeil qui s’appuyait contre moi avec un joli froissement de rubans, de dentelles et de cheveux ondés. Elle resta ainsi sans bouger jusqu’au moment où les astres du ciel pâlirent, effacés par le jour qui montait. Moi, je la regardais dormir, un peu troublé au fond de mon être, mais saintement protégé par cette claire nuit qui ne m’a jamais donné que de belles pensées. Autour de nous, les étoiles continuaient leur marche silencieuse, dociles comme un grand troupeau ; et par moments je me figurais qu’une de ces étoiles, la plus fine, la plus brillante ayant perdu sa route, était venue se poser sur mon épaule pour dormir..
Alphonse Daudet (Lettres de mon moulin)
- Offre ton identité au Conseil, jeune apprentie. La voix était douce, l’ordre sans appel. - Je m’appelle Ellana Caldin. - Ton âge. Ellana hésita une fraction de seconde. Elle ignorait son âge exact, se demandait si elle n’avait pas intérêt à se vieillir. Les apprentis qu’elle avait discernés dans l’assemblée étaient tous plus âgés qu’elle, le Conseil ne risquait-il pas de la considérer comme une enfant ? Les yeux noirs d’Ehrlime fixés sur elle la dissuadèrent de chercher à la tromper. - J’ai quinze ans. Des murmures étonnés s’élevèrent dans son dos. Imperturbable, Ehrlime poursuivit son interrogatoire. - Offre-nous le nom de ton maître. - Jilano Alhuïn. Les murmures, qui s’étaient tus, reprirent. Plus marqués, Ehrlime leva une main pour exiger un silence qu’elle obtint immédiatement. - Jeune Ellana, je vais te poser une série de questions. A ces questions, tu devras répondre dans l’instant, sans réfléchir, en laissant les mots jaillir de toi comme une cascade vive. Les mots sont un cours d’eau, la source est ton âme. C’est en remontant tes mots jusqu’à ton âme que je saurai discerner si tu peux avancer sur la voie des marchombres. Es-tu prête ? - Oui. Une esquisse de sourire traversa le visage ridé d’Ehrlime. - Qu’y a-t-il au sommet de la montagne ? - Le ciel. - Que dit le loup quand il hurle ? - Joie, force et solitude. - À qui s’adresse-t-il ? - À la lune. - Où va la rivière ? L’anxiété d’Ellana s’était dissipée. Les questions d’Ehrlime étaient trop imprévues, se succédaient trop rapidement pour qu’elle ait d’autre solution qu’y répondre ainsi qu’on le lui avait demandé. Impossible de tricher. Cette évidence se transforma en une onde paisible dans laquelle elle s’immergea, laissant Ehrlime remonter le cours de ses mots jusqu’à son âme, puisque c’était ce qu’elle désirait. - Remplir la mer. - À qui la nuit fait-elle peur ? - À ceux qui attendent le jour pour voir. - Combien d’hommes as-tu déjà tués ? - Deux. - Es-tu vent ou nuage ? - Je suis moi. - Es-tu vent ou nuage ? - Vent. - Méritaient-ils la mort ? - Je l’ignore. - Es-tu ombre ou lumière ? - Je suis moi. - Es-tu ombre ou lumière ? - Les deux. - Où se trouve la voie du marchombre ? - En moi. Ellana s’exprimait avec aisance, chaque réponse jaillissant d’elle naturellement, comme une expiration après une inspiration. Fluidité. Le sourire sur le visage d’Ehrlime était revenu, plus marqué, et une pointe de jubilation perçait dans sa voix ferme. - Que devient une larme qui se brise ? - Une poussière d’étoiles. - Que fais-tu devant une rivière que tu ne peux pas traverser ? - Je la traverse. - Que devient une étoile qui meurt ? - Un rêve qui vit. - Offre-moi un mot. - Silence. - Un autre. - Harmonie. - Un dernier. - Fluidité. - L’ours et l’homme se disputent un territoire. Qui a raison ? - Le chat qui les observe. - Marie tes trois mots. - Marchombre.
Pierre Bottero (Ellana (Le Pacte des MarchOmbres, #1))
Je cherchais une âme qui et me ressemblât, et je ne pouvais pas la trouver. Je fouillais tous les recoins de la terre; ma persévérance était inutile. Cependant, je ne pouvais pas rester seul. Il fallait quelqu’un qui approuvât mon caractère; il fallait quelqu’un qui eût les mêmes idées que moi. C’était le matin; le soleil se leva à l’horizon, dans toute sa magnificence, et voilà qu’à mes yeux se lève aussi un jeune homme, dont la présence engendrait les fleurs sur son passage. Il s’approcha de moi, et, me tendant la main: "Je suis venu vers toi, toi, qui me cherches. Bénissons ce jour heureux." Mais, moi: "Va-t’en; je ne t’ai pas appelé: je n’ai pas besoin de ton amitié." C’était le soir; la nuit commençait à étendre la noirceur de son voile sur la nature. Une belle femme, que je ne faisais que distinguer, étendait aussi sur moi son influence enchanteresse, et me regardait avec compassion; cependant, elle n’osait me parler. Je dis: "Approche-toi de moi, afin que je distingue nettement les traits de ton visage; car, la lumière des étoiles n’est pas assez forte, pour les éclairer à cette distance." Alors, avec une démarche modeste, et les yeux baissés, elle foula l’herbe du gazon, en se dirigeant de mon côté. Dès que je la vis: "Je vois que la bonté et la justice ont fait résidence dans ton coeur: nous ne pourrions pas vivre ensemble. Maintenant, tu admires ma beauté, qui a bouleversé plus d’une; mais, tôt ou tard, tu te repentirais de m’avoir consacré ton amour; car, tu ne connais pas mon âme. Non que je te sois jamais infidèle: celle qui se livre à moi avec tant d’abandon et de confiance, avec autant de confiance et d’abandon, je me livre à elle; mais, mets-le dans ta tête, pour ne jamais l’oublier: les loups et les agneaux ne se regardent pas avec des yeux doux." Que me fallait-il donc, à moi, qui rejetais, avec tant de dégoût, ce qu’il y avait de plus beau dans l’humanité!
Comte de Lautréamont (Les Chants de Maldoror)
Only after something is done do we truly realise it cannot be undone. Never had a night seemed to me so ill-omened; never had a celebration seemed to me so unjust, so cruel. The music drifting on the breeze sounded like an incantation that conjured me like a demon. I felt excluded from the joy of these people as they laughed and danced. I thought about the terrible waste my life had become … How? How could I have come so close to happiness and not had the courage to seize it with both hands? What terrible sin had I committed that I was forced to watch love seep though my fingers like blood from a wound? What is love when all it can do is survey the damage? What are its myths and legends, its victories and its miracles if a lover is not prepared to rise above, to brave the thunderbolt, to renounce eternal happiness for one kiss, one embrace, one moment with his beloved? Regret coursed through my veins like a poisonous sap, swelled my heart with loathsome fury. I hated myself, this useless burden abandoned by the roadside.
Yasmina Khadra (Ce que le jour doit à la nuit)
Ma Solitude Pour avoir si souvent dormi Avec ma solitude Je m'en suis fait presqu'une amie Une douce habitude Ell' ne me quitte pas d'un pas Fidèle comme une ombre Elle m'a suivi çà et là Aux quatre coins du monde Non, je ne suis jamais seul Avec ma solitude Quand elle est au creux de mon lit Elle prend toute la place Et nous passons de longues nuits Tous les deux face à face Je ne sais pas vraiment jusqu'où Ira cette complice Faudra-t-il que j'y prenne goût Ou que je réagisse? Non, je ne suis jamais seul Avec ma solitude Par elle, j'ai autant appris Que j'ai versé de larmes Si parfois je la répudie Jamais elle ne désarme Et si je préfère l'amour D'une autre courtisane Elle sera à mon dernier jour Ma dernière compagne Non, je ne suis jamais seul Avec ma solitude
Georges Moustaki
Je me mis dès lors à lire avec avidité et bientôt la lecture fut ma passion. Tous mes nouveaux besoins, toutes mes aspirations récentes, tous les élans encore vagues de mon adolescence qui s’élevaient dans mon âme d’une façon si troublante et qui étaient provoqués par mon développement si précoce, tout cela, soudainement, se précipita dans une direction, parut se satisfaire complètement de ce nouvel aliment et trouver là son cours régulier. Bientôt mon cœur et ma tête se trouvèrent si charmés, bientôt ma fantaisie se développa si largement, que j’avais l’air d’oublier tout ce qui m’avait entourée jusqu’alors. Il semblait que le sort lui même m’arrêtât sur le seuil de la nouvelle vie dans laquelle je me jetais, à laquelle je pensais jour et nuit, et, avant de m’abandonner sur la route immense, me faisait gravir une hauteur d’où je pouvais contempler l’avenir dans un merveilleux panorama, sous une perspective brillante, ensorcelante. Je me voyais destinée à vivre tout cet avenir en l’apprenant d’abord par les livres ; de vivre dans les rêves, les espoirs, la douce émotion de mon esprit juvénile. Je commençai mes lectures sans aucun choix, par le premier livre qui me tomba sous la main. Mais, le destin veillait sur moi. Ce que j’avais appris et vécu jusqu’à ce jour était si noble, si austère, qu’une page impure ou mauvaise n’eût pu désormais me séduire. Mon instinct d’enfant, ma précocité, tout mon passé veillaient sur moi ; et maintenant ma conscience m’éclairait toute ma vie passée. En effet, presque chacune des pages que je lisais m’était déjà connue, semblait déjà vécue, comme si toutes ces passions, toute cette vie qui se dressaient devant moi sous des formes inattendues, en des tableaux merveilleux, je les avais déjà éprouvées. Et comment pouvais-je ne pas être entraînée jusqu’à l’oubli du présent, jusqu’à l’oubli de la réalité, quand, devant moi dans chaque livre que je lisais, se dressaient les lois d’une même destinée, le même esprit d’aventure qui règnent sur la vie de l’homme, mais qui découlent de la loi fondamentale de la vie humaine et sont la condition de son salut et de son bonheur ! C’est cette loi que je soupçonnais, que je tâchais de deviner par toutes mes forces, par tous mes instincts, puis presque par un sentiment de sauvegarde. On avait l’air de me prévenir, comme s’il y avait en mon âme quelque chose de prophétique, et chaque jour l’espoir grandissait, tandis qu’en même temps croissait de plus en plus mon désir de me jeter dans cet avenir, dans cette vie. Mais, comme je l’ai déjà dit, ma fantaisie l’emportait sur mon impatience, et, en vérité, je n’étais très hardie qu’en rêve ; dans la réalité, je demeurais instinctivement timide devant l’avenir.
Fyodor Dostoevsky (Netochka Nezvanova)
Tu viens d'incendier la Bibliothèque ? - Oui. J'ai mis le feu là. - Mais c'est un crime inouï ! Crime commis par toi contre toi-même, infâme ! Mais tu viens de tuer le rayon de ton âme ! C'est ton propre flambeau que tu viens de souffler ! Ce que ta rage impie et folle ose brûler, C'est ton bien, ton trésor, ta dot, ton héritage Le livre, hostile au maître, est à ton avantage. Le livre a toujours pris fait et cause pour toi. Une bibliothèque est un acte de foi Des générations ténébreuses encore Qui rendent dans la nuit témoignage à l'aurore. Quoi! dans ce vénérable amas des vérités, Dans ces chefs-d'oeuvre pleins de foudre et de clartés, Dans ce tombeau des temps devenu répertoire, Dans les siècles, dans l'homme antique, dans l'histoire, Dans le passé, leçon qu'épelle l'avenir, Dans ce qui commença pour ne jamais finir, Dans les poètes! quoi, dans ce gouffre des bibles, Dans le divin monceau des Eschyles terribles, Des Homères, des jobs, debout sur l'horizon, Dans Molière, Voltaire et Kant, dans la raison, Tu jettes, misérable, une torche enflammée ! De tout l'esprit humain tu fais de la fumée ! As-tu donc oublié que ton libérateur, C'est le livre ? Le livre est là sur la hauteur; Il luit; parce qu'il brille et qu'il les illumine, Il détruit l'échafaud, la guerre, la famine Il parle, plus d'esclave et plus de paria. Ouvre un livre. Platon, Milton, Beccaria. Lis ces prophètes, Dante, ou Shakespeare, ou Corneille L'âme immense qu'ils ont en eux, en toi s'éveille ; Ébloui, tu te sens le même homme qu'eux tous ; Tu deviens en lisant grave, pensif et doux ; Tu sens dans ton esprit tous ces grands hommes croître, Ils t'enseignent ainsi que l'aube éclaire un cloître À mesure qu'il plonge en ton coeur plus avant, Leur chaud rayon t'apaise et te fait plus vivant ; Ton âme interrogée est prête à leur répondre ; Tu te reconnais bon, puis meilleur; tu sens fondre, Comme la neige au feu, ton orgueil, tes fureurs, Le mal, les préjugés, les rois, les empereurs ! Car la science en l'homme arrive la première. Puis vient la liberté. Toute cette lumière, C'est à toi comprends donc, et c'est toi qui l'éteins ! Les buts rêvés par toi sont par le livre atteints. Le livre en ta pensée entre, il défait en elle Les liens que l'erreur à la vérité mêle, Car toute conscience est un noeud gordien. Il est ton médecin, ton guide, ton gardien. Ta haine, il la guérit ; ta démence, il te l'ôte. Voilà ce que tu perds, hélas, et par ta faute ! Le livre est ta richesse à toi ! c'est le savoir, Le droit, la vérité, la vertu, le devoir, Le progrès, la raison dissipant tout délire. Et tu détruis cela, toi ! - Je ne sais pas lire.
Victor Hugo
"If you prefer it, Your Excellency, a private room will be free directly: Prince Golitsin with a lady. Fresh oysters have come in." "Ah, oysters!" Stepan Arkadyevich became thoughtful. "How if we were to change our program, Levin?" he said, keeping his finger on the bill of fare. And his face expressed serious hesitation. "Are the oysters good? Mind, now!" "They're Flensburg, Your Excellency. We've no Ostend." "Flensburg will do -- but are they fresh?" "Only arrived yesterday." "Well, then, how if we were to begin with oysters, and so change the whole program? Eh?" "It's all the same to me. I should like cabbage soup and porridge better than anything; but of course there's nothing like that here." "Porridge a la Russe, Your Honor would like?" said the Tatar, bending down to Levin, like a nurse speaking to a child. "No, joking apart, whatever you choose is sure to be good. I've been skating, and I'm hungry. And don't imagine," he added, detecting a look of dissatisfaction on Oblonsky's face, "that I shan't appreciate your choice. I don't object to a good dinner." "I should hope so! After all, it's one of the pleasures of life," said Stepan Arkadyevich. "Well, then, my friend, you give us two -- or better say three-dozen oysters, clear soup with vegetables..." "Printaniere," prompted the Tatar. But Stepan Arkadyevich apparently did not care to allow him the satisfaction of giving the French names of the dishes. "With vegetables in it, you know. Then turbot with thick sauce, then... roast beef; and mind it's good. Yes, and capons, perhaps, and then stewed fruit." The Tatar, recollecting that it was Stepan Arkadyevich's way not to call the dishes by the names in the French bill of fare, did not repeat them after him, but could not resist rehearsing the whole menu to himself according to the bill: "Soupe printaniere, turbot sauce Beaumarchais, poulard a l'estragon, Macedoine de fruits..." and then instantly, as though worked by springs, laying down one bound bill of fare, he took up another, the list of wines, and submitted it to Stepan Arkadyevich. "What shall we drink?" "What you like, only not too much. Champagne," said Levin. "What! to start with? You're right though, I dare say. Do you like the white seal?" "Cachet blanc," prompted the Tatar. "Very well, then, give us that brand with the oysters, and then we'll see." "Yes, sir. And what table wine?" "You can give us Nuits. Oh, no -- better the classic Chablis." "Yes, sir. And your cheese, Your Excellency?" "Oh, yes, Parmesan. Or would you like another?" "No, it's all the same to me," said Levin, unable to suppress a smile.
Leo Tolstoy (Anna Karenina)
Les Poets de Sept ans Et la Mère, fermant le livre du devoir, S'en allait satisfaite et très fière sans voir, Dans les yeux bleus et sous le front plein d'éminences, L'âme de son enfant livrée aux répugnances. Tout le jour, il suait d'obéissance ; très Intelligent ; pourtant des tics noirs, quelques traits Semblaient prouver en lui d'âcres hypocrisies. Dans l'ombre des couloirs aux tentures moisies, En passant il tirait la langue, les deux poings A l'aine, et dans ses yeux fermés voyait des points. Une porte s'ouvrait sur le soir : à la lampe On le voyait, là-haut, qui râlait sur la rampe, Sous un golfe de jour pendant du toit. L'été Surtout, vaincu, stupide, il était entêté A se renfermer dans la fraîcheur des latrines: Il pensait là, tranquille et livrant ses narines. Quand, lavé des odeurs du jour, le jardinet Derrière la maison, en hiver, s'illunait , Gisant au pied d'un mur, enterré dans la marne Et pour des visions écrasant son oeil darne, Il écoutait grouiller les galeux espaliers. Pitié ! Ces enfants seuls étaient ses familiers Qui, chétifs, fronts nus, oeil déteignant sur la joue, Cachant de maigres doigts jaunes et noirs de boue Sous des habits puant la foire et tout vieillots, Conversaient avec la douceur des idiots ! Et si, l'ayant surpris à des pitiés immondes, Sa mère s'effrayait, les tendresses profondes, De l'enfant se jetaient sur cet étonnement. C'était bon. Elle avait le bleu regard, - qui ment! A sept ans, il faisait des romans, sur la vie Du grand désert où luit la Liberté ravie, Forêts, soleils, rives, savanes ! - Il s'aidait De journaux illustrés où, rouge, il regardait Des Espagnoles rire et des Italiennes. Quand venait, l'Oeil brun, folle, en robes d'indiennes, -Huit ans -la fille des ouvriers d'à côté, La petite brutale, et qu'elle avait sauté, Dans un coin, sur son dos, en secouant ses tresses, Et qu'il était sous elle, il lui mordait les fesses, Car elle ne portait jamais de pantalons; - Et, par elle meurtri des poings et des talons, Remportait les saveurs de sa peau dans sa chambre. Il craignait les blafards dimanches de décembre, Où, pommadé, sur un guéridon d'acajou, Il lisait une Bible à la tranche vert-chou; Des rêves l'oppressaient, chaque nuit, dans l'alcôve. Il n'aimait pas Dieu; mais les hommes qu'au soir fauve, Noirs, en blouse, il voyait rentrer dans le faubourg Où les crieurs, en trois roulements de tambour, Font autour des édits rire et gronder les foules. - Il rêvait la prairie amoureuse, où des houles Lumineuses, parfums sains, pubescences d'or, Font leur remuement calme et prennent leur essor ! Et comme il savourait surtout les sombres choses, Quand, dans la chambre nue aux persiennes closes, Haute et bleue, âcrement prise d'humidité, Il lisait son roman sans cesse médité, Plein de lourds ciels ocreux et de forêts noyées, De fleurs de chair aux bois sidérals déployées, Vertige, écroulement, déroutes et pitié ! - Tandis que se faisait la rumeur du quartier, En bas, - seul et couché sur des pièces de toile Écrue et pressentant violemment la voile!
Arthur Rimbaud