Je Vous Aime Quotes

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Je suis la source de toute vie. Je suis la marée qui entre en vous et vous aime et se retire. Je suis l'amour qui entre en vous et dure pour l'éternité.
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Antoine de Saint-Exupéry (Southern Mail)
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Lorsque je dormais loin de vous, Dans un rĂȘve toujours le mĂȘme, Je vous voyais Ă  mes genoux Me dire chaque nuit : « Je t’aime ! » Maintenant que tu m’appartiens, Dans les bras chaque nuit je rĂȘve Que tu pars, qu’un mĂ©chant t’enlĂšve Et que je meurs quand tu reviens
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Alphonse Daudet
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Je ne sais pas pour vous mais, au dĂ©but de ma vie, il n'y avait que deux sortes de personnes dans mon univers : celle que j'adorais et celles que je dĂ©testais. Mes meilleurs amis et mes pires ennemis. Ceux pour qui je suis prĂȘte Ă  tout donner et ceux qui peuvent aller crever. Ensuite on grandit. Entre le noir et le blanc, on dĂ©couvre le gris. On rencontre ceux qui ne sont pas vraiment des amis mais que l'on aime quand mĂȘme un peu et ceux que l'on prend pour des proches et qui n'arrĂȘtent pas de vous planter des couteaux dans le dos.
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Gilles Legardinier (Demain j'arrĂȘte!)
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Elle se mordit la langue quand Thorn pressa sa bouche contre la sienne. Sur le moment, elle ne comprit plus rien. Elle sentit sa barbe lui piquer le menton, son odeur de dĂ©sinfectant lui monter Ă  la tĂȘte, mais la seule pensĂ©e qui la traversa, stupide et Ă©vidente, fut quenelle avait une botte plantĂ©e dans son tibia. Elle voulut se reculer; Thorn l’en empĂȘcha. Il referma ses mains de part et d’autre de son visage, les doigts dans ses cheveux, prenant appui sur sa nuque avec une urgence qui les dĂ©sĂ©quilibra tous les deux. La bibliothĂšque dĂ©versa une pluie de documents sur eux. Quand Thorn s’écarte finalement, le souffle court, ce fut pour clouer un regard de fer dans ses lunettes. - je vous prĂ©viens. Les mots que vous m’avez dits, je ne vous laisserai pas revenir dessus. Sa voix Ă©tait Ăąpre, mais sous l’autoritĂ© des paroles il y avait comme une fĂȘlure. OphĂ©lie pouvait percevoir le pouls prĂ©cipitĂ© des mains qu’il appuyait maladroitement sur ses joues. Elle devait reconnaĂźtre que son propre cƓur jouait Ă  la balançoire. Thorn Ă©tait sans doute l’homme le plus dĂ©concertant qu’elle avait jamais rencontrĂ©, mais il l’a faisait se sentir formidablement vivante. - je vous aime, rĂ©pĂ©ta-y-elle d’un ton inflexible. C’est ce que j’aurais du vous rĂ©pondre quand vous vouliez connaĂźtre la raison de ma prĂ©sence Ă  Babel c’est ce que j’en aurais du vous rĂ©pondre chaque fois que vous vouliez savoir ce que j’en avais vraiment Ă  vous dire. Bien sĂ»r que je dĂ©sire percer les mystĂšres de Dieu et reprendre le contrĂŽle de ma vie, mais... vous faites partie de ma vie, justement. Je vous ai traitĂ© d’égoĂŻste et Ă  aucun moment je ne me suis mise, moi, Ă  votre place. Je vous demande pardon. 
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Christelle Dabos (La MĂ©moire de Babel (La Passe-Miroir, #3))
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Plus je vieillis et plus je trouve qu’on ne peut vivre qu’avec les ĂȘtres qui vous libĂšrent, qui vous aiment d’une affection aussi lĂ©gĂšre Ă  porter que forte Ă  Ă©prouver. La vie d’aujourd’hui est trop dure, trop amĂšre, trop anĂ©miante, pour qu’on subisse encore de nouvelles servitudes, venues de qui on aime [...]. C’est ainsi que je suis votre ami, j’aime votre bonheur, votre libertĂ©, votre aventure en un mot, et je voudrais ĂȘtre pour vous le compagnon dont on est sĂ»r, toujours. The older I get, the more I find that you can only live with those who free you, who love you from a lighter affection to bear as strong as you can to experience Today's life is too hard, too bitter, too anemic, for us to undergo new bondages, from whom we love [...]. This is how I am your friend, I love your happiness, your freedom, Your adventure in one word, and I would like to be for you the companion we are sure of, always. ---- Albert Camus Ă  RenĂ© Char, 17 septembre 1957 (in "Albert Camus - RenĂ© Char : Correspondance 1946-1959") ---- Albert Camus to RenĂ© Char, September 17, 1957 (via RenĂ© Char)
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Albert Camus (Correspondance (1944-1959))
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- Vous parlez beaucoup de CĂ©line. - J'aime la littĂ©rature, monsieur. Ça vous Ă©tonne? - Vous ne l'expurgez pas, lui, je suppose? - Non. C'est lui qui ne cesse de m'expurger. - L'avez-vous rencontrĂ©? - Non, j'ai fait beaucoup mieux: je l'ai lu.
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Amélie Nothomb (HygiÚne de l'assassin)
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- Peut-ĂȘtre, dit Athos; mais, en tout cas, Ă©coutez bien ceci: assassinez ou faites assassiner le duc de Buckingham, peut m'importe! je ne le connais pas, d'ailleurs c'est un Anglais; mais ne touchez pas du bout du doigt Ă  un seul cheveux de d'Artagnan, qui est un fidĂšle ami qu j'aime et que je dĂ©fends, ou je vous le jure sur la tĂȘte de mon pĂšre, le crime que vous aurez commis sera le dernier.
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Alexandre Dumas (Les Trois Mousquetaires)
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Mes amis, j'Ă©cris ce petit mot pour vous dire que je vous aime, que je pars avec la fiertĂ© de vous avoir connus, l'orgueil d'avoir Ă©tĂ© choisi et apprĂ©ciĂ© par vous, et que notre amitiĂ© fut sans doute la plus belle Ɠuvre de ma vie. C'est Ă©trange, l'amitiĂ©. Alors qu'en amour, on parle d'amour, entre vrais amis on ne parle pas d'amitiĂ©. L'amitiĂ©, on la fait sans la nommer ni la commenter. C'est fort et silencieux. C'est pudique. C'est viril. C'est le romantisme des hommes. Elle doit ĂȘtre beaucoup plus profonde et solide que l'amour pour qu'on ne la disperse pas sottement en mots, en dĂ©clarations, en poĂšmes, en lettres. Elle doit ĂȘtre beaucoup plus satisfaisante que le sexe puisqu'elle ne se confond pas avec le plaisir et les dĂ©mangeaisons de peau. En mourant, c'est Ă  ce grand mystĂšre silencieux que je songe et je lui rends hommage. Mes amis, je vous ai vus mal rasĂ©s, crottĂ©s, de mauvaise humeur, en train de vous gratter, de pĂ©ter, de roter, et pourtant je n'ai jamais cessĂ© de vous aimer. J'en aurais sans doute voulu Ă  une femme de m'imposer toutes ses misĂšres, je l'aurais quittĂ©e, insultĂ©e, rĂ©pudiĂ©e. Vous pas. Au contraire. Chaque fois que je vous voyais plus vulnĂ©rables, je vous aimais davantage. C'est injuste n'est-ce pas? L'homme et la femme ne s'aimeront jamais aussi authentiquement que deux amis parce que leur relation est pourrie par la sĂ©duction. Ils jouent un rĂŽle. Pire, ils cherchent chacun le beau rĂŽle. ThĂ©Ăątre. ComĂ©die. Mensonge. Il n'y a pas de sĂ©curitĂ© en l'amour car chacun pense qu'il doit dissimuler, qu'il ne peut ĂȘtre aimĂ© tel qu'il est. Apparence. Fausse façade. Un grand amour, c'est un mensonge rĂ©ussi et constamment renouvelĂ©. Une amitiĂ©, c'est une vĂ©ritĂ© qui s'impose. L'amitiĂ© est nue, l'amour fardĂ©. Mes amis, je vous aime donc tels que vous ĂȘtes.
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Éric-Emmanuel Schmitt (La Part de l'autre)
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– C’est ce receveur, expliqua le conducteur. – Ah ! dit Amadis. – Il aime pas les voyageurs. Alors, il s’arrange pour qu’on parte sans voyageur et il ne sonne jamais. Je le sais bien. – C’est vrai, dit Amadis. – Il est fou, vous comprenez, dit le machiniste. – C’est ça
 murmura Amadis. Je le trouvais bizarre. – Ils sont tous fous Ă  la Compagnie. – Ça ne m’étonne pas ! – Moi, dit le conducteur, je les possĂšde. Au pays des aveugles, les borgnes sont rois. Vous avez un couteau ? – J’ai un canif. – PrĂȘtez.
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Boris Vian (Autumn in Peking)
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Quand vous leur dites "C'est une église et pas un arrosoir !...", je defaillis. Positif. Quel talent, mon curé, quel talent ! Et "Dieu n'aime pas le sainfoin." Quel art !
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Boris Vian (L'Arrache-coeur (Fonds Pauvert) (French Edition))
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Je viendrais Ă  ce pays mien et je lui dirais : "Embrassez-moi sans crainte... Et si je ne sais que parler, c'est pour vous que je parlerai".
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Aimé Césaire
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Enfin le besoin de dire Ă  quelqu'un je vous aime est devenu pour moi si pressant que je le dis tout seul.
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Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais (Le Mariage de Figaro (Beaumarchais avec préface))
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Elle se leva dùs qu'il fut sorti, s'approcha de Gatsby, leva son visage vers lui, l'embrassa sur les lùvres. — Je vous aime et vous le savez, murmura-t-elle.
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F. Scott Fitzgerald (The Great Gatsby)
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Pour calculer mes maux, il faudrait savoir à quel point je vous aime, et vous ne connaissez pas mon cƓur.
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Pierre Choderlos de Laclos (Les Liaisons dangereuses)
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C'est vainement que j'ai lutté. Rien n'y fait. Je ne puis réprimer mes sentiments. Il faut que vous me permettiez de vous dire combien je vous admire et je vous aime.
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Jane Austen (Orgueil et Préjugé (1813) - Tome IV)
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Une heure avant, je me dis toujours : "Tiens, je vais dĂ©jeuner avec Perceval, ça me fait plaisir". [...] Ça vous la coupe, ça, hein ? Bon, aprĂšs, une fois que j'ai bouffĂ© avec vous, je regrette, hein, on est d'accord. ArrivĂ© au milieu du repas, j'ai toujours envie de vous Ă©clater le crĂąne avec le tranchant de la coupe, lĂ , vous voyez, pour vous faire... fermer votre gueule une bonne fois pour toutes... mais sinon... je vous aime.(Arthur Ă  Perceval)
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Alexandre Astier (Kaamelott, livre 2, premiùre partie : Épisodes 1 à 50)
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De guiche. "Portez-les-lui." Cyrano, tentĂ© et un peu charmĂ©. "Vraiment
" De guiche. "Il est des plus experts. Il vous corrigera seulement quelques vers
" Cyrano, dont le visage s’est immĂ©diatement rembruni. "Impossible, Monsieur ; mon sang se coagule En pensant qu’on y peut changer une virgule." De guiche. "Mais quand un vers lui plaĂźt, en revanche, mon cher, Il le paye trĂšs cher." Cyrano. "Il le paye moins cher Que moi, lorsque j’ai fait un vers, et que je l’aime, Je me le paye, en me le chantant Ă  moi-mĂȘme !" De guiche. "Vous ĂȘtes fier." Cyrano. "Vraiment, vous l’avez remarquĂ© ?
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Edmond Rostand (Cyrano de Bergerac)
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Tous ceux, tous ceux, tous ceux Qui me viendront, je vais vous les jeter, en touffe Sans les mettre en bouquet : je vous aime, j'Ă©touffe Je t'aime, je suis fou, je n'en peux plus, c'est trop ; Ton nom est dans mon cƓur comme dans un grelot, Et comme tout le temps, Roxane, je frissonne, Tout le temps, le grelot s'agite, et le nom sonne ! De toi, je me souviens de tout, j'ai tout aimĂ© : Je sais que l'an dernier, un jour, le douze mai, Pour sortir le matin tu changeas de coiffure ! J'ai tellement pris pour clartĂ© ta chevelure Que, comme lorsqu'on a trop fixĂ© le soleil, On voit sur toute chose ensuite un rond vermeil, Surtout, quand j'ai quittĂ© les feux dont tu m'inondes, Mon regard Ă©bloui pose des taches blondes !
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Edmond Rostand (Cyrano de Bergerac)
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- Continuons donc notre excursion, repris-je, mais ayons l’Ɠil aux aguets, quoique l’ile paraisse inhabitĂ©e, elle pourrait renfermer, cependant, quelques individus qui seraient moins difficiles que nous sur la nature du gibier! - He! He! Fit Ned Land, avec un mouvement de mĂąchoire trĂšs significatif. - Eh bien! Ned! S’écria Conseil. - Ma foi, riposta le canadien, je commence Ă  comprendre les charmes de l’anthropophagie! - Ned! Ned! Que dites-vous la! RĂ©plique Conseil. Vous, anthropophage! Mais je ne serai plus en sĂ»retĂ© prĂšs de vous, moi qui partage votre cabine! Devrai-je donc me rĂ©veiller un jour a demi dĂ©vorĂ©? - Ami Conseil, je vous aime beaucoup, mais pas assez pour vous manger sans nĂ©cessitĂ©.
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Jules Verne (VINGT MILLE LIEUES SOUS LES MERS (2))
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- Qui aimes-tu le mieux, homme énigmatique, dis? ton pÚre, ta mÚre, ta soeur ou ton frÚre? - Je n'ai ni pÚre, ni mÚre, ni soeur, ni frÚre. - Tes amis? - Vous vous servez là d'une parole dont le sens m'est resté jusqu'à ce jour inconnu. - Ta patrie? - J'ignore sous quelle latitude elle est située. - La beauté? - Je l'aimerais volontiers, déesse et immortelle? - L'or? - Je le hais comme vous haïssez Dieu. - Eh! qu'aimes-tu donc, extraordinaire étranger? - J'aime les nuages... les nuages qui passent... là-bas... là-bas... les merveilleux nuages!
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Charles Baudelaire
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-[...] comme vous me paraissez amateur; car lorsque je suis entré vous regardiez mes tableaux, je vous demande la permission de vous faire voir ma galerie : tous tableaux anciens, tous tableaux de maßtres garantis comme tels ; je n'aime pas les modernes. -Vous avez raison, monsieur, car ils ont en général un grand défaut : c'est celui de n'avoir pas encore eu le temps de devenir des anciens.
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Alexandre Dumas (The Count of Monte Cristo)
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— Êtes-vous polythĂ©iste, monsieur ? — Pardon ? — Moi je suis monothĂ©iste. Je n’aime qu’un compositeur : Chopin. Je possĂšde la conviction de n’avoir Ă©tĂ© envoyĂ©e sur terre que pour jouer et Ă©couter Chopin.
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Éric-Emmanuel Schmitt (Madame Pylinska et le secret de Chopin)
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Elle se mordit la langue quand Thorn pressa sa bouche contre la sienne. Sur le moment, elle ne comprit plus rien. Elle sentit sa barbe lui piquer le menton, son odeur de dĂ©sinfectant lui monter Ă  la tĂȘte, mais la seule pensĂ©e qui la traversa, stupide et Ă©vidente, fut quenelle avait une botte plantĂ©e dans son tibia. Elle voulut se reculer; Thorn l’en empĂȘcha. Il referma ses mains de part et d’autre de son visage, les doigts dans ses cheveux, prenant appui sur sa nuque avec une urgence qui les dĂ©sĂ©quilibra tous les deux. La bibliothĂšque dĂ©versa une pluie de documents sur eux. Quand Thorn s’écarte finalement, le souffle court, ce fut pour clouer un regard de fer dans ses lunettes. - je vous prĂ©viens. Les mots que vous m’avez dits, je ne vous laisserai pas revenir dessus. Sa voix Ă©tait Ăąpre, mais sous l’autoritĂ© des paroles il y avait comme une fĂȘlure. OphĂ©lie pouvait percevoir le pouls prĂ©cipitĂ© des mains qu’il appuyait maladroitement sur ses joues. Elle devait reconnaĂźtre que son propre cƓur jouait Ă  la balançoire. Thorn Ă©tait sans doute l’homme le plus dĂ©concertant qu’elle avait jamais rencontrĂ©, mais il l’a faisait se sentir formidablement vivante. - je vous aime, rĂ©pĂ©ta-y-elle d’un ton inflexible. C’est ce que j’aurais du vous rĂ©pondre quand vous vouliez connaĂźtre la raison de ma prĂ©sence Ă  Babel c’est ce que j’en aurais du vous rĂ©pondre chaque fois que vous vouliez savoir ce que j’en avais vraiment Ă  vous dire. Bien sĂ»r que je dĂ©sire percer les mystĂšres de Dieu et reprendre le contrĂŽle de ma vie, mais... vous faites partie de ma vie, justement. Je vous ai traitĂ© d’égoĂŻste et Ă  aucun moment je ne me suis mise, moi, Ă  votre place. Je vous demande pardon. 
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Dabos Christelle
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La mort ? Un rendez-vous inĂ©luctable et Ă©ternellement manquĂ© puisque sa prĂ©sence signifiait notre absence. Elle s'installe Ă  l'instant oĂč nous cessons d'ĂȘtre. C'est elle ou nous. Nous pouvons en toute conscience aller au-devant d'elle, mais pouvons-nous la connaĂźtre, ne fĂ»t-ce que le temps d'un Ă©clair ? J'allais ĂȘtre Ă  tout jamais sĂ©parĂ©e de qui j'aimais le mieux au monde. Le "jamais plus" Ă©tait Ă  notre porte. Je savais que nul lien, sauf mon amour, ne nous relierait . Si certaines cellules plus subtiles que l'on appelle Ăąme continuent Ă  exister, je me disais qu'elles ne pouvaient ĂȘtre douĂ©es de mĂ©moire et que notre sĂ©paration serait Ă©ternelle. Je me rĂ©pĂ©tais que la mort n'est rien, que seules la peur, la souffrance physique et la douleur de quitter ceux que l'on aime ou l'oeuvre entreprise rendent son approche atroce et que cela te serait Ă©pargnĂ©. Mais ne plus ĂȘtre prĂ©sent au monde !
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Anne Philipe (Le Temps d'un Soupir)
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Croyez-vous qu'on ne puisse prendre le mal d'amour en touchant l'or et la pourpre? Les privilĂšges dont vous parlez ne sont-ils pas la substance mĂȘme de Jocaste et si Ă©troitement enchevĂȘtrĂ©s Ă  ses organes qu'on ne puisse les dĂ©sunir. De toute Ă©ternitĂ© nous appartenions l'un Ă  l'autre. Son ventre cache les plis et replis d'un manteau de pourpre beaucoup plus royal que celui qu'elle agrafe sur ses Ă©paules. Je l'aime, je l'adore, TirĂ©sias, auprĂšs d'elle il me semble que j'occupe enfin ma vraie place;
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Jean Cocteau (La Machine Infernale)
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Quand on s’attend au pire, le moins pire a une saveur toute particuliĂšre, que vous dĂ©gusterez avec plaisir, mĂȘme si ce n’est pas le meilleur. *** Ce n'est pas la vie qui est belle, c'est nous qui la voyons belle ou moins belle. Ne cherchez pas Ă  atteindre un bonheur parfait, mais contentez vous des petites choses de la vie, qui, mises bout Ă  bout, permettent de tenir la distance
 Les tout petit riens du quotidien, dont on ne se rend mĂȘme plus compte mais qui font que, selon la façon dont on les vit, le moment peut ĂȘtre plaisant et donne envie de sourire. Nous avons tous nos petits riens Ă  nous. Il faut juste en prendre conscience. *** Le silence a cette vertu de laisser parler le regard, miroir de l’ñme. On entend mieux les profondeurs quand on se tait. *** Au temps des sorciĂšres, les larmes d’homme devaient ĂȘtre trĂšs recherchĂ©es. C’est rare comme la bave de crapaud. Ce qu’elles pouvaient en faire, ça, je ne sais pas. Une potion pour rendre plus gentil ? Plus humain ? Moins avare en Ă©motion ? Ou moins poilu ? *** Quand un silence s’installe, on dit qu’un ange passe
 *** Vide. Je me sens vide et Ă©teinte. J’ai l’impression d’ĂȘtre un peu morte, moi aussi. D’ĂȘtre un champ de bataille. Tout a brĂ»lĂ©, le sol est irrĂ©gulier, avec des trous bĂ©ants, des ruines Ă  perte de vue. Le silence aprĂšs l’horreur. Mais pas le calme aprĂšs la tempĂȘte, quand on se sent apaisĂ©. Moi, j’ai l’impression d’avoir sautĂ© sur une mine, d’avoir explosĂ© en mille morceaux, et de ne mĂȘme pas savoir comment je vais faire pour les rassembler, tous ses morceaux, ni si je les retrouverai tous. *** Accordez-vous le droit de vivre votre chagrin. Il y a un temps pour tout. *** Ce n’est pas d’intuition dont est dotĂ© Romain, mais d’attention. *** ÒȘa fait toujours plaisir un cadeau, surtout de la part des gens qu’on aime.
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AgnĂšs Ledig (Juste avant le bonheur)
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L'Amour qui n'est pas un mot Mon Dieu jusqu'au dernier moment Avec ce coeur dĂ©bile et blĂȘme Quand on est l'ombre de soi-mĂȘme Comment se pourrait-il comment Comment se pourrait-il qu'on aime Ou comment nommer ce tourment Suffit-il donc que tu paraisses De l'air que te fait rattachant Tes cheveux ce geste touchant Que je renaisse et reconnaisse Un monde habitĂ© par le chant Elsa mon amour ma jeunesse O forte et douce comme un vin Pareille au soleil des fenĂȘtres Tu me rends la caresse d'ĂȘtre Tu me rends la soif et la faim De vivre encore et de connaĂźtre Notre histoire jusqu'Ă  la fin C'est miracle que d'ĂȘtre ensemble Que la lumiĂšre sur ta joue Qu'autour de toi le vent se joue Toujours si je te vois je tremble Comme Ă  son premier rendez-vous Un jeune homme qui me ressemble M'habituer m'habituer Si je ne le puis qu'on m'en blĂąme Peut-on s'habituer aux flammes Elles vous ont avant tuĂ© Ah crevez-moi les yeux de l'Ăąme S'ils s'habituaient aux nuĂ©es Pour la premiĂšre fois ta bouche Pour la premiĂšre fois ta voix D'une aile Ă  la cime des bois L'arbre frĂ©mit jusqu'Ă  la souche C'est toujours la premiĂšre fois Quand ta robe en passant me touche Prends ce fruit lourd et palpitant Jettes-en la moitiĂ© vĂ©reuse Tu peux mordre la part heureuse Trente ans perdus et puis trente ans Au moins que ta morsure creuse C'est ma vie et je te la tends Ma vie en vĂ©ritĂ© commence Le jour que je t'ai rencontrĂ©e Toi dont les bras ont su barrer Sa route atroce Ă  ma dĂ©mence Et qui m'as montrĂ© la contrĂ©e Que la bontĂ© seule ensemence Tu vins au coeur du dĂ©sarroi Pour chasser les mauvaises fiĂšvres Et j'ai flambĂ© comme un geniĂšvre A la NoĂ«l entre tes doigts Je suis nĂ© vraiment de ta lĂšvre Ma vie est Ă  partir de toi
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Louis Aragon
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J’aime beaucoup les cimetiĂšres, moi, ça me repose et me mĂ©lancolise j’en ai besoin. Et puis, il y a aussi de bons amis lĂ  dedans, de ceux qu’on ne va plus voir ; et j’y vais encore, moi, de temps en temps. Justement, dans ce cimetiĂšre Montmartre, j’ai une histoire de cƓur, une maĂźtresse qui m’avait beaucoup pincĂ©, trĂšs Ă©mu, une charmante petite femme dont le souvenir, en mĂȘme temps qu’il me peine Ă©normĂ©ment, me donne des regrets
 des regrets de toute nature. Et je vais rĂȘver sur sa tombe
 C’est fini pour elle. Et puis, j’aime aussi les cimetiĂšres, parce que ce sont des villes monstrueuses, prodigieusement habitĂ©es. Songez donc Ă  ce qu’il y a de morts dans ce petit espace, Ă  toutes les gĂ©nĂ©rations de Parisiens qui sont logĂ©s lĂ , pour toujours, troglodytes dĂ©finitifs enfermĂ©s dans leurs petits caveaux, dans leurs petits trous couverts d’une pierre ou marquĂ©s d’une croix, tandis que les vivants occupent tant de place et font tant de bruit, ces imbĂ©ciles. Me voici donc entrant dans le cimetiĂšre Montmartre, et tout Ă  coup imprĂ©gnĂ© de tristesse, d’une tristesse qui ne faisait pas trop, de mal, d’ailleurs, une de ces tristesses qui vous font penser, quand on se porte bien : « Ça n’est pas drĂŽle, cet endroit-lĂ , mais le moment n’en est pas encore venu pour moi
 » L’impression de l’automne, de cette humiditĂ© tiĂšde qui sent la mort des feuilles et le soleil affaibli, fatiguĂ©, anĂ©mique, aggravait en la poĂ©tisant la sensation de solitude et de fin dĂ©finitive flottant sur ce lieu, qui sent la mort des hommes.
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Guy de Maupassant (La Maison Tellier)
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Je me suis figurĂ© qu’une femme devait faire plus de cas de son Ăąme que de son corps, contre l’usage gĂ©nĂ©ral qui veut qu’elle permette qu’on l’aime avant d’avouer qu’elle aime, et qu’elle abandonne ainsi le trĂ©sor de son coeur avant de consentir Ă  la plus lĂ©gĂšre prise sur celui de sa beautĂ©. J’ai voulu, oui, voulu absolument tenter de renverser cette marche uniforme ; la nouveautĂ© est ma rage. Ma fantaisie et ma paresse, les seuls dieux dont j’aie jamais encensĂ© les autels, m’ont vainement laissĂ© parcourir le monde, poursuivi par ce bizarre dessein ; rien ne s’offrait Ă  moi. Peut-ĂȘtre je m’explique mal. J’ai eu la singuliĂšre idĂ©e d’ĂȘtre l’époux d’une femme avant d’ĂȘtre son amant. J’ai voulu voir si rĂ©ellement il existait une Ăąme assez orgueilleuse pour demeurer fermĂ©e lorsque les bras sont ouverts, et livrer la bouche Ă  des baisers muets ; vous concevez que je ne craignais que de trouver cette force Ă  la froideur. Dans toutes les contrĂ©es qu’aime le soleil, j’ai cherchĂ© les traits les plus capables de rĂ©vĂ©ler qu’une Ăąme ardente y Ă©tait enfermĂ©e : j’ai cherchĂ© la beautĂ© dans tout son Ă©clat, cet amour qu’un regard fait naĂźtre ; j’ai dĂ©sirĂ© un visage assez beau pour me faire oublier qu’il Ă©tait moins beau que l’ĂȘtre invisible qui l’anime ; insensible Ă  tout, j’ai rĂ©sistĂ© Ă  tout,... exceptĂ© Ă  une femme, – Ă  vous, Laurette, qui m’apprenez que je me suis un peu mĂ©pris dans mes idĂ©es orgueilleuses ; Ă  vous, devant qui je ne voulais soulever le masque qui couvre ici-bas les hommes qu’aprĂšs ĂȘtre devenu votre Ă©poux. – Vous me l’avez arrachĂ©, je vous supplie de me pardonner, si j’ai pu vous offenser. ( Le prince )
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Alfred de Musset (La nuit vénitienne)
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Les passantes : Je veux dĂ©dier ce poĂšme A toutes les femmes qu'on aime Pendant quelques instants secrets A celles qu'on connait Ă  peine Qu'un destin diffĂ©rent entraine Et qu'on ne retrouve jamais ...... A la compagne de voyage Dont les yeux, charmant paysage Font apparaitre court le chemin Qu'on est seul, peut-ĂȘtre Ă  comprendre Et qu'on laisse pourtant descendre Sans avoir effleurĂ© sa main. .... ChĂšres images aperçues EspĂ©rances d'un jour deçues Vous serez dans l'oubli demain Pour peu que le bonheur survienne Il est rare qu'on se souvienne Des Ă©pisodes du chemin. Mais si lon a manquĂ© sa vie On songe avec un peu d'envie A tous ces bonheurs entrevus Aux baisers qu'on n'osa pas prendre Aux coeurs qui doivent vous attendre Aux yeux qu'on n'a jamais revus. Alors aux soirs de lassitude Tout en peuplant sa solitude Des fantĂŽmes du souvenir On pleure les lĂšvres absentes De toutes ces belles passantes Que l'on n'a pas su retenir.
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Antoine Polin
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— Quoi ! dit Tripet, ce gautier ici se gabĂšle de nous. Oui es-tu? — Je suis, dit Gymnaste, pauvre diable. — Ha ! dit Tripet, puisque tu es pauvre diable, c'est raison que passes outre, car tout pauvre diable passe partout sans pĂ©age ni gabelle; mais ce n'est de coutume que pauvres diables soient si bien montĂ©s. Pourtant, monsieur le diable, descendez que j'aie le roussin, et si bien il ne me porte, vous, maĂźtre diable, me porterez, car j'aime fort qu'un diable tel m'emporte. »
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François Rabelais (Gargantua and Pantagruel)
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Je n’aime pas beaucoup Ă©noncer des gĂ©nĂ©ralitĂ©s mais, pour une fois, et je vous demande de m’excuser, je prĂ©tends qu’au Japon il est sĂ»r et certain que si l’on n’agit pas tout Ă  fait normalement, si l’on se comporte diffĂ©remment des autres, on attire sur soi un flot de rĂ©actions nĂ©gatives. Le Japon (que ce soit un bien ou un mal) est un pays qui pose l’harmonie comme valeur suprĂȘme : on ne doit pas causer de troubles. Il y a aussi une tendance forte Ă  centraliser la culture Ă  l’extrĂȘme.
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Haruki Murakami (Profession romancier)
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Il m'oubliera. Il laissera mes lettres sans rĂ©ponse ; elles traineront Ă  terre au milieu de ses fusils et de ses chiens de chasse. Je lui enverrai des poĂšmes, et il rĂ©pondra peut-ĂȘtre au dos d'une carte postale. Mais c'est pour cela que je l'aime. Je lui proposerai un rendez-vous sous une horloge, ou dans un carrefour, au pied d'une croix ; et je l'attendrai, et il ne viendra pas. C'est pour cela que je l'aime. Oublieux, presque entiĂšrement ignorant de ce qu'il a Ă©tĂ© pour moi, il passera hors de ma vie.
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Virginia Woolf (The Waves)
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Certains jours, travaillant aux MystĂšres de messieurs, j'avais envie d'allĂ©ger la planĂšte des neuf dixiĂšmes de ses phallophores - qui, par leur insĂ©curitĂ© permanente, leur incertitude d'ĂȘtre (Pour qui tu te prends ? phrase masculine par excellence), leur passion pour les armes, leur rivalitĂ©, leur goĂ»t du pouvoir, leurs bagarres et magouilles de toutes sortes, conduisent notre espĂšce droit Ă  l'extinction, d'autres jours au contraire j'avais envie de les remercier Ă  genoux car ils ont inventĂ© la roue et le canoĂ«, l'alphabet et l'appareil photo, Ă©laborĂ© les sciences composĂ© les musiques Ă©crit les livres peint les tableaux bĂąti les palais les Ă©glises les mosquĂ©es les ponts les barrages et les routes, travaillĂ© sans compter, durement et modestement, dĂ©ployant leur force, leur patience, leur Ă©nergie et leur savoir-faire dans les champs de mine usines ateliers bibliothĂšques universitĂ©s et laboratoires du monde entier. Oh ! hommes merveilleux, anonymes et innombrables, souffrant et vous dĂ©vouant, jour aprĂšs jour, siĂšcle aprĂšs siĂšcle pour nous faire vivre un peu mieux, avec un peu plus de confort et de beautĂ© et de sens... que je vous aime !
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Nancy Huston (Infrarouge)
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Vous devez comprendre. Je n'ai rien d'extraordinaire. Je ne suis qu'une fille quelconque. Je mesure Ă  peine un mĂštre soixante et je ne possĂšde aucune qualitĂ© remarquable. Mais j'ai un secret. Érigez des murs jusqu'au ciel et je trouverai le moyen de m'envoler pour les franchir. Essayez de m'immobiliser avec cent mille bras et je trouverai le moyen de rĂ©sister. Et je ne suis pas la seule. Nous sommes plus nombreux que vous le pensez. A refuser d'abandonner tout espoir. A refuser de garder les pieds sur terre. A aimer dans un monde sans murs, a aimer jusque dans la haine, a aimer lorsque les espoirs sont perdus, a aimer sans peur. Je t'aime. Souviens-toi. Ils ne peuvent pas nous enlever ça.
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Lauren Oliver (Delirium (Delirium, #1))
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Moi je ris de tout, mĂȘme de ce que j’aime le mieux. – Il n’est pas de choses, faits, sentiments ou gens, sur lesquels je n’aie passĂ© naĂŻvement ma bouffonnerie, comme un rouleau de fer Ă  lustrer les piĂšces d’étoffes. – C’est une bonne mĂ©thode. – On voit ensuite ce qui en reste. Il est trois fois enracinĂ© dans vous, le sentiment que vous y laissez, en plein vent, sans tuteur, ni fil de fer, et dĂ©barrassĂ© de toutes ces convenances si utiles pour faire tenir debout les pourritures. Est-ce que la parodie mĂȘme siffle jamais ? Il est bon et il peut mĂȘme ĂȘtre beau de rire de la vie, pourvu qu’on vive. – Il faut se placer au-dessus de tout, et placer son esprit au-dessus de soi-mĂȘme, j’entends la libertĂ© de l’idĂ©e, dont je dĂ©clare impie toute limite.
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Gustave Flaubert (GUSTAVE FLAUBERT: Correspondance - Tome 2 -1851-1858 (French Edition))
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J’avais envie de partager un rĂȘve avec vous. J’aime Ă  croire qu’un jour, nous saurons marcher les uns avec les autres. Je me suis dit que si chacun donnait la main Ă  quelqu’un d’autre, alors ensemble, nous pourrions faire de ce monde un lieu meilleur oĂč il fait bon vivre dans une douce harmonie. J’ai besoin de vous pour que ce rĂȘve devienne notre rĂ©alitĂ©. Si vous croyez comme moi que le bonheur est un choix, alors il est de notre responsabilitĂ© d’aider ceux qu’on aime Ă  se rĂ©aliser! Prenez quelqu’un par la main et enseignez-lui l’Amour, devenez son «Shanti», aidez-le Ă  trouver son chemin et proposez-lui de tenir la main d’une autre personne en ne lĂąchant plus jamais la sienne. TrĂšs vite, nos mains se relieront autour de la Terre pour faire de cette planĂšte l’Ɠuvre que nous aurons rĂ©alisĂ©e. N’essayez pas de convaincre les autres, montrez-leur l’exemple, inspirez-les, c’est en rayonnant que votre lumiĂšre guidera leurs pas
 Avec tout mon amour. Maud
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Maud Ankaoua (KilomÚtre zéro)
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Cette finesse-lĂ  a Ă©tĂ© trouvĂ©e dĂšs le paradis terrestre. Mes amis, l’invention est vieille, mais elle est toute neuve. Profitez-en. Soyez Daphnis et ChloĂ© en attendant que vous soyiez PhilĂ©mon et Baucis. Faites en sorte que, quand vous ĂȘtes l’un avec l’autre, rien ne vous manque, et que Cosette soit le soleil pour Marius, et que Marius soit l’univers pour Cosette. Cosette, que le beau temps, ce soit le sourire de votre mari ; Marius, que la pluie, ce soit les larmes de ta femme. Et qu’il ne pleuve jamais dans votre mĂ©nage. Vous avez chipĂ© Ă  la loterie le bon numĂ©ro, l’amour dans le sacrement ; vous avez le gros lot, gardez-le bien, mettez-le sous clef, ne le gaspillez pas, adorez-vous, et fichez-vous du reste. Croyez ce que je dis lĂ . C’est du bon sens. Bon sens ne peut mentir. Soyez-vous l’un pour l’autre une religion. Chacun a sa façon d’adorer Dieu. Saperlotte ! la meilleure maniĂšre d’adorer Dieu, c’est d’aimer sa femme. Je t’aime ! voilĂ  mon catĂ©chisme. Quiconque aime est orthodoxe.
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Victor Hugo (Les Misérables)
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– Je crois que je comprends pourquoi vous aimez voler dans cette rĂ©gion, ajouta-t-elle. On se sent comme un oiseau. Il lui jeta un regard surpris. – C'est vrai ; vous avez raison, c'est pour cela que j'aime voler. Mais je suis encore plus proche de l'oiseau quand je fais de la chute libre. – Vous voulez dire du parachute ? – Pas tout Ă  fait. Vous ne vous contentez pas de sauter d'un avion et de tirer sur un cordon. Les premiĂšres centaines de mĂštres se font sans le parachute. Pendant que vous tombez, vous vous mouvez en tous sens. On dirait un ballet dans le ciel. C'est une sensation indescriptible. On se sent libre. – Ce doit ĂȘtre trĂšs dangereux, remarqua-t-elle. – Oui, trĂšs... On joue avec la mort. On peut mĂȘme ĂȘtre fascinĂ© par ce sentiment intense de libertĂ© au point d'oublier de tirer sur le cordon et d'ouvrir le parachute. – Cela vous est-il arrivé ? – Plusieurs fois. J'ai attendu jusqu'au dernier instant, pour voir ce qu'il se passerait si je ne faisais rien ; mais Ă  chaque fois j'ai reculĂ© devant la mort.
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Flora Kidd (Marriage in Mexico)
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Qui vous le dit, qu’elle (la vie) ne vous attend pas ? Certes, elle continue, mais elle ne vous oblige pas Ă  suivre le rythme. Vous pouvez bien vous mettre un peu entre parenthĂšses pour vivre ce deuil
 accordez-vous le temps. *** Parce que Ò«a me fait plaisir. Parce que je sais aussi que l’entourage peut se montrer trĂšs discret dans pareille situation, et que de se changer les idĂ©es de temps en temps fait du bien. Parce que je sais que vous aimez la montagne et que vous n’iriez pas toute seule. *** Oui. Si vous perdez une jambe, Ò«a se voit, les gens sont conciliants. Et encore, pas tous. Mais quand c’est un morceau de votre cƓur qui est arrachĂ©, Ò«a ne se voit pas de l’extĂ©rieur, et c’est au moins aussi douloureux
 Ce n’est pas de la faute des gens. Ils ne se fient qu’aux apparences. Il faut gratter pour voir ce qu’il y a au fond. Si vous jetez une grosse pierre dans une mare, elle va faire des remous Ă  la surface. Des gros remous d'abord, qui vont gifler les rives, et puis des remous plus petits, qui vont finir par disparaĂźtre. Peu Ă  peu, la surface redevient lisse et paisible. Mais la grosse pierre est quand mĂȘme au fond. La grosse pierre est quand mĂȘme au fond. *** La vie s’apparente Ă  la mer. Il y a les bruit des vagues, quand elles s’abattent sur la plage, et puis le silence d’aprĂšs, quand elles se retirent. Deux mouvement qui se croissent et s’entrecoupent sans discontinuer. L’un est rapide, violent, l’autre est doux et lent. Vous aimeriez vous retirer, dans le mĂȘme silence des vagues, partir discrĂštement, vous faire oublier de la vie. Mais d’autres vague arrivent et arriveront encore et toujours. Parce que c’est Ò«a la vie
 C’est le mouvement, c’est le rythme, le fracas parfois, durant la tempĂȘte, et le doux clapotis quand tout est calme. Mais le clapotis quand mĂȘme Un bord de mer n'est jamais silencieux, jamais. La vie non plus, ni la vĂŽtre, ni la mienne. Il y a les grains de sables exposĂ©s aux remous et ceux protĂ©gĂ©s en haut de la plage. Lesquels envier? Ce n'est pas avec le sable d'en haut, sec et lisse, que l'on construit les chĂąteaux de sable, c'est avec celui qui fraye avec les vagues car ses particules sont coalescentes. Vous arriverez Ă  reconstruire votre chĂąteau, vous le construirez avec des grains qui vous ressemblent, qui ont aussi connu les dĂ©ferlantes de la vie, parce qu'avec eux, le ciment est solide.. *** « Tu ne sais jamais Ă  quel point tu es fort jusqu’au jour oĂč ĂȘtre fort reste la seule option. » C’est Bob Marley qui a dit Ò«a. *** Manon ne referme pas violemment la carte du restaurant. Elle n’éprouve pas le besoin qu’il lui lise le menu pour qu’elle ne voie pas le prix, et elle trouvera Ă©gal que chaque bouchĂ©e vaille cinq euros. Manon profite de la vie. Elle accepte l’invitation avec simplicitĂ©. Elle dĂ©fend la place des femmes sans ĂȘtre une fĂ©ministe acharnĂ©e et cela ne lui viendrait mĂȘme pas Ă  l’idĂ©e de payer sa part. D’abord, parce qu’elle sait que Paul s’en offusquerait, ensuite, parce qu’elle aime ces petites marques de galanterie, qu’elle regrette de voir disparaĂźtre avec l’évolution d’une sociĂ©tĂ© en pertes de repĂšres.
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AgnĂšs Ledig (Juste avant le bonheur)
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Je prendrai par la main les deux petits enfants; J'aime les bois oĂč sont les chevreuils et les faons, OĂč les cerfs tachetĂ©s suivent les biches blanches Et se dressent dans l'ombre effrayĂ©s par les branches; Car les fauves sont pleins d'une telle vapeur Que le frais tremblement des feuilles leur fait peur. Les arbres ont cela de profond qu'ils vous montrent Que l'Ă©den seul est vrai, que les coeurs s'y rencontrent, Et que, hors les amours et les nids, tout est vain; ThĂ©ocrite souvent dans le hallier divin Crut entendre marcher doucement la mĂ©nade. C'est lĂ  que je ferai ma lente promenade Avec les deux marmots. J'entendrai tour Ă  tour Ce que Georges conseille Ă  Jeanne, doux amour, Et ce que Jeanne enseigne Ă  George. En patriarche Que mĂšnent les enfants, je rĂ©glerai ma marche Sur le temps que prendront leurs jeux et leurs repas, Et sur la petitesse aimable de leurs pas. Ils cueilleront des fleurs, ils mangeront des mĂ»res. Ô vaste apaisement des forĂȘts ! ĂŽ murmures ! Avril vient calmer tout, venant tout embaumer. Je n'ai point d'autre affaire ici-bas que d'aimer.
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Victor Hugo (L'Art d'ĂȘtre grand-pĂšre)
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Oui, cher Wilhelm, il n’est rien sur la terre que j’aime comme les enfants. Quand je les observe, et que je vois dans ces petits ĂȘtres les germes de toutes les vertus, de toutes les facultĂ©s, dont l’usage leur sera quelque jour si nĂ©cessaire ; quand je dĂ©couvre, dans l’obstination, la constance et la fermetĂ© future ; dans l’espiĂšglerie, la bonne humeur et la facilitĂ© avec lesquelles ils glisseront sur les dangers de la vie
. tout cela si pur, si complet
. alors je redis toujours, toujours, les admirables paroles de l’Instituteur des hommes : 5 Si vous ne devenez comme un de ceux-ci ! » Et cependant, mon ami, ces enfants qui sont nos pareils, que nous devrions prendre pour nos modĂšles, nous les traitons comme des sujets. Il ne faut pas qu’ils aient aucune volonté . Mais n’en avons-nous aucune ? OĂč donc est notre privilĂ©ge ?
. C’est que nous sommes plus ĂągĂ©s et plus habiles ?
 Bon Dieu, de ton ciel, tu vois de vieux enfants et de jeunes enfants, et rien de plus ! Et ceux auxquels tu prends plus de plaisir, ton fils nous l’a dĂšs longtemps annoncĂ©. Mais ils croient en lui et ne l’écoutent pas
. C’est lĂ  encore un vieil usage
. Et ils façonnent leurs enfants Ă  leur ressemblance, et
. Adieu, Wilhelm ; je ne veux pas radoter lĂ -dessus davantage.
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Johann Wolfgang von Goethe (The Sorrows of Young Werther)
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Avant le chariot du supermarchĂ©, le qu'est-ce qu'on va manger ce soir, les Ă©conomies pour s'acheter un canapĂ©, une chaĂźne hi-fi, un appart. Avant les couches, le petit seau et la pelle sur la plage, les hommes que je ne vois plus, les revues de consommateurs pour ne pas se faire entuber, le gigot qu'il aime par-dessus tout et le calcul rĂ©ciproque des libertĂ©s perdues. Une pĂ©riode oĂč l'on peut dĂźner d'un yaourt, faire sa valise en une demi-heure pour un week-end impromptu, parler toute une nuit. Lire un dimanche entier sous les couvertures. S'amollir dans un cafĂ©, regarder les gens entrer et sortir, se sentir flotter entre ces existences anonymes. Faire la fĂȘte sans scrupule quand on a le cafard. Une pĂ©riode oĂč les conversations des adultes installĂ©s paraissent venir d'un univers futile, presque ridicule, on se fiche des embouteillages, des morts de la PentecĂŽte, du prix du bifteck et de la mĂ©tĂ©o. Personne ne vous colle aux semelles encore. Toutes les filles l'ont connue, cette pĂ©riode, plus ou moins longue, plus ou moins intense, mais dĂ©fendu de s'en souvenir avec nostalgie. Quelle honte ! Oser regretter ce temps Ă©goĂŻste, oĂč l'on n'Ă©tait responsable que de soi, douteux, infantile. La vie de jeune fille, ça ne s'enterre pas, ni chanson ni folklore lĂ -dessus, ça n'existe pas. Une pĂ©riode inutile.
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Annie Ernaux (A Frozen Woman)
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Si vous voulez vous refermer, il faut arrĂȘter d’accepter de vous ouvrir Ă  contre-cƓur. *** Je veux rester lĂ . Je veux ĂȘtre un chĂąteau dans le sable. Je veux ĂȘtre le sable. Les mouettes. La mer. Les vagues. Je veux ĂȘtre une vague qui court sur la plage. Ou alors la plage, et attendre la dĂ©licatesse des vagues qui viennent me caresser doucement. *** - Tu es tĂȘtue ! - Pragmatique
 - FiĂšre ! - RĂ©aliste
 - ObstinĂ©e ! - DĂ©terminĂ©e
 - O.K. J’abandonne. *** Un proverbe arabe dit 'ne baisse pas les bras, tu risquerais de le faire deux secondes avant le miracle. *** On devient fou quand on regarde en face ce genre de vĂ©ritĂ©. Il vaut mieux occulter ce qui est trop dur, ne pas y penser, mettre le quotidien au premier plan, vivre les choses sans penser aux consĂ©quences, se nourrir des souvenirs pour ne pas subir le prĂ©sent, et encore moins ce qui risque d’avenir. *** Quand on vie un grand malheur dans sa vie, on a l’impression que le regard des autres ne nous autorise pas Ă  ĂȘtre joyeux, alors que tout au fond de soi, on sent que c’est cela qui permet de se maintenir en vie. Un proverbe japonais dit « Le bonheur va vers ceux qui savent rire » *** On ne se trompe jamais quand on aime. *** Romain est une de ces rares personnes qui, aprĂšs avoir dit bonjour, demandent comment Ò«a va avec un rĂ©el intĂ©rĂȘt pour la rĂ©ponse. On sent dans son regard et dans son attente qu’il est sincĂšrement Ă  l’écoute des autres.
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AgnĂšs Ledig (Juste avant le bonheur)
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LE SYLLABUS Tout en mangeant d'un air effarĂ© vos oranges, Vous semblez aujourd'hui, mes tremblants petits anges, Me redouter un peu; Pourquoi ? c'est ma bontĂ© qu'il faut toujours attendre, Jeanne, et c'est le devoir de l'aĂŻeul d'ĂȘtre tendre Et du ciel d'ĂȘtre bleu. N'ayez pas peur. C'est vrai, j'ai l'air fĂąchĂ©, je gronde, Non contre vous. HĂ©las, enfants, dans ce vil monde, Le prĂȘtre hait et ment; Et, voyez-vous, j'entends jusqu'en nos verts asiles Un sombre brouhaha de choses imbĂ©ciles Qui passe en ce moment. Les prĂȘtres font de l'ombre. Ah ! je veux m'y soustraire. La plaine resplendit; viens, Jeanne, avec ton frĂšre, Viens, George, avec ta soeur; Un rayon sort du lac, l'aube est dans la chaumiĂšre; Ce qui monte de tout vers Dieu, c'est la lumiĂšre; Et d'eux, c'est la noirceur. J'aime une petitesse et je dĂ©teste l'autre; Je hais leur bĂ©gaiement et j'adore le vĂŽtre; Enfants, quand vous parlez, Je me penche, Ă©coutant ce que dit l'Ăąme pure, Et je crois entrevoir une vague ouverture Des grands cieux Ă©toilĂ©s. Car vous Ă©tiez hier, ĂŽ doux parleurs Ă©tranges, Les interlocuteurs des astres et des anges; En vous rien n'est mauvais; Vous m'apportez, Ă  moi sur qui gronde la nue, On ne sait quel rayon de l'aurore inconnue; Vous en venez, j'y vais. Ce que vous dites sort du firmament austĂšre; Quelque chose de plus que l'homme et que la terre Est dans vos jeunes yeux; Et votre voix oĂč rien n'insulte, oĂč rien ne blĂąme, OĂč rien ne mord, s'ajoute au vaste Ă©pithalame Des bois mystĂ©rieux. Ce doux balbutiement me plaĂźt, je le prĂ©fĂšre; Car j'y sens l'idĂ©al; j'ai l'air de ne rien faire Dans les fauves forĂȘts. Et pourtant Dieu sait bien que tout le jour j'Ă©coute L'eau tomber d'un plafond de rochers goutte Ă  goutte Au fond des antres frais. Ce qu'on appelle mort et ce qu'on nomme vie Parle la mĂȘme langue Ă  l'Ăąme inassouvie; En bas nous Ă©touffons; Mais rĂȘver, c'est planer dans les apothĂ©oses, C'est comprendre; et les nids disent les mĂȘmes choses Que les tombeaux profonds. Les prĂȘtres vont criant: AnathĂšme ! anathĂšme ! Mais la nature dit de toutes parts: Je t'aime ! Venez, enfants; le jour Est partout, et partout on voit la joie Ă©clore; Et l'infini n'a pas plus d'azur et d'aurore Que l'Ăąme n'a d'amour. J'ai fait la grosse voix contre ces noirs pygmĂ©es; Mais ne me craignez pas; les fleurs sont embaumĂ©es, Les bois sont triomphants; Le printemps est la fĂȘte immense, et nous en sommes; Venez, j'ai quelquefois fait peur aux petits hommes, Non aux petits enfants.
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Victor Hugo (L'Art d'ĂȘtre grand-pĂšre)
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moi je suis fĂąchĂ© contre notre cercle patriarcal parce qu’il y vient toujours un homme du type le plus insupportable. Vous tous, messieurs, le connaissez trĂšs bien. Son nom est LĂ©gion. C’est un homme qui a bon coeur, et n’a rien qu’un bon coeur. Comme si c’était une chose rare Ă  notre Ă©poque d’avoir bon coeur ; comme si, enfin, on avait besoin d’avoir bon coeur ; cet Ă©ternel bon coeur ! L’homme douĂ© d’une si belle qualitĂ© a l’air, dans la vie, tout Ă  fait sĂ»r que son bon coeur lui suffira pour ĂȘtre toujours content et heureux. Il est si sĂ»r du succĂšs qu’il nĂ©glige tout autre moyen en venant au monde. Par exemple, il ne connaĂźt ni mesure ni retenue. Tout, chez lui, est dĂ©bordant, Ă  coeur ouvert. Cet homme est enclin Ă  vous aimer soudain, Ă  se lier d’amitiĂ©, et il est convaincu qu’aussitĂŽt, rĂ©ciproquement, tous l’aimeront, par ce seul fait qu’il s’est mis Ă  aimer tout le monde. Son bon coeur n’a mĂȘme jamais pensĂ© que c’est peu d’aimer chaudement, qu’il faut possĂ©der l’art de se faire aimer, sans quoi tout est perdu, sans quoi la vie n’est pas la vie, ni pour son coeur aimant ni pour le malheureux que, naĂŻvement, il a choisi comme objet de son attachement profond. Si cet homme se procure un ami, aussitĂŽt celui-ci se transforme pour lui en un meuble d’usage, quelque chose comme un crachoir. Tout ce qu’il a dans le coeur, n’importe quelle saletĂ©, comme dit Gogol, tout s’envole de la langue et tombe dans le coeur de l’ami. L’ami est obligĂ© de tout Ă©couter et de compatir Ă  tout. Si ce monsieur est trompĂ© par sa maĂźtresse, ou s’il perd aux cartes, aussitĂŽt, comme un ours, il fond, sans y ĂȘtre invitĂ©, sur l’ñme de l’ami et y dĂ©verse tous ses soucis. Souvent il ne remarque mĂȘme pas que l’ami lui-mĂȘme a des chagrins par-dessus la tĂȘte : ou ses enfants sont morts, ou un malheur est arrivĂ© Ă  sa femme, ou il est excĂ©dĂ© par ce monsieur au coeur aimant. Enfin on lui fait dĂ©licatement sentir que le temps est splendide et qu’il faut en profiter pour une promenade solitaire. Si cet homme aime une femme, il l’offensera mille fois par son caractĂšre avant que son coeur aimant le remarque, avant de remarquer (si toutefois il en est capable) que cette femme s’étiole de son amour, qu’elle est dĂ©goĂ»tĂ©e d’ĂȘtre avec lui, qu’il empoisonne toute son existence. Oui, c’est seulement dans l’isolement, dans un coin, et surtout dans un groupe que se forme cette belle oeuvre de la nature, ce « spĂ©cimen de notre matiĂšre brute », comme disent les AmĂ©ricains, en qui il n’y a pas une goutte d’art, en qui tout est naturel. Un homme pareil oublie – il ne soupçonne mĂȘme pas –, dans son inconscience totale, que la vie est un art, que vivre c’est faire oeuvre d’art par soi-mĂȘme ; que ce n’est que dans le lien des intĂ©rĂȘts, dans la sympathie pour toute la sociĂ©tĂ© et ses exigences directes, et non dans l’indiffĂ©rence destructrice de la sociĂ©tĂ©, non dans l’isolement, que son capital, son trĂ©sor, son bon coeur, peut se transformer en un vrai diamant taillĂ©.
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Fyodor Dostoevsky
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Il faut que je vous Ă©crive, mon aimable Charlotte, ici, dans la chambre d’une pauvre auberge de village, oĂč je me suis rĂ©fugiĂ© contre le mauvais temps. Dans ce triste gĂźte de D., oĂč je me traĂźne au milieu d’une foule Ă©trangĂšre, tout Ă  fait Ă©trangĂšre Ă  mes sentiments, je n’ai pas eu un moment, pas un seul, oĂč le cƓur in’ait dit de vous Ă©crire : et maintenant, dans cette cabane, dans cette solitude, dans cette prison, tandis que la neige et la grĂȘle se dĂ©chaĂźnent contre ma petite fenĂȘtre, ici, vous avez Ă©tĂ© ma premiĂšre pensĂ©e. DĂšs que je fus entrĂ©, votre image, ĂŽ Charlotte, votre pensĂ©e m’a saisi, si sainte, si vivante ! Bon Dieu, c’est le premier instant de bonheur que je retrouve. Si vous me voyiez, mon amie, dans ce torrent de dissipations ! Comme toute mon Ăąme se dessĂšche ! Pas un moment oĂč le cƓur soit plein ! pas une heure fortunĂ©e ! rien, rien ! Je suis lĂ  comme devant une chambre obscure : je vois de petits hommes et de petits chevaux tourner devant moi, et je me demande souvent si ce n’est pas une illusion d’optique. Je m’en amuse, ou plutĂŽt on s’amuse de moi comme d’une ma"rionnette ; je prends quelquefois mon voisin par sa main de bois, et je recule en frissonnant. Le soir, je fais le projet d’aller voir lever le soleil, et je reste au lit ; le jour, je me promets le plaisir du clair de lune, et je m’oublie dans ma chambre. Je ne sais trop pourquoi je me lĂšve, pourquoi je me coucha. Le levain qui faisait fermenter ma vie, je ne l’ai plus ; le charme qui me tenait Ă©veillĂ© dans les nuits profondes s’est Ă©vanoui ; l’enchantement qui, le matin, m’arrachait au sommeil a fui loin de moi. Je n’ai trouvĂ© ici qu’une femme, une seule, Mlle de B. Elle vous ressemble, ĂŽ Charlotte, si l’on peut vous ressembler. «.Eh quoi ? direz-vous, le voilĂ  qui fait de jolis compliments ! » Cela n’est pas tout Ă  fait imaginaire : depuis quelque temps je suis trĂšs-aimable, parce que je ne puis faire autre chose ; j’ai beaucoup d’esprit, at les dames disent que personne ne sait louer aussi finement
. «Ni mentir, ajouterez-vous, car l’un ne va pas sans l’autre, entendez-vous ?
 » Je voulais parler de Mlle B. Elle a beaucoup d’ñme, on le voit d’abord Ă  la flamme de ses yeux bleus. Son rang lui est Ă  charge ; il ne satisfait aucun des vƓux de son cƓur. Elle aspire Ă  sortir de ce tumulte, et nous rĂȘvons, des heures entiĂšres, au mijieu de scĂšnes champĂȘtres, un bonheur sans mĂ©lange ; hĂ©las ! nous rĂȘvons Ă  vous, Charlotte ! Que de fois n’est-elle pas obligĂ©e de vous rendre hommage !
 Non pas obligĂ©e : elle le fait de bon grĂ© ; elle entend volontiers parler de vous ; elle vous aime. Oh ! si j’étais assis Ă  vos pieds, dans la petite chambre, gracieuse et tranquille ! si nos chers petits jouaient ensemble autour de moi, et, quand leur bruit vous fatiguerait, si je pouvais les rassembler en cercle et les calmer avec une histoire effrayante ! Le soleil se couche avec magnificence sur la contrĂ©e Ă©blouissante de neige ; l’orage est passĂ© ; et moi
. il faut que je rentre dans ma cage
. Adieu. Albert est-il auprĂšs de vous ? Et comment ?
 Dieu veuille me pardonner cette question !
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Johann Wolfgang von Goethe (The Sorrows of Young Werther)
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Je t'aime tellement. Vous ĂȘtes mon coeur et mon Ăąme. Vous ĂȘtes tout pour moi.
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Ginny Atkinson (Tangled Up In You (A Savioe Family Novel))
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Parce que moi, je vais toujours aux rendez-vous. De toute ma vie, je n'en ai pas ratĂ© un seul. J'aime dĂ©couvrir la personne qui m'attend ou que j'attends. Sa lĂ©gĂšre inquiĂ©tude qui s'Ă©vapore Ă  la seconde oĂč je parais. Pour rien au monde je ne manquerais l'Ă©vaporation d'une inquiĂ©tude.
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Pierre Charras (Dix-neuf secondes)
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Je m'aime donc tu peux m'aimer. Je m'aime donc je peux t'aimer. L’amour propre est toujours la clĂ©.
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Human Angels (365 Mantras au quotidien: Jour aprĂšs jour, ces mantras vous donneront la force et l'inspiration pour changer votre vie pour le meilleur (French Edition))
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J’aime, et je sais rĂ©pondre avec indiffĂ©rence ; J’aime, et rien ne le dit ; j’aime, et seul je le sais ; Et mon secret m’est cher, et chĂšre ma souffrance ; Et j’ai fait le serment d’aimer sans espĂ©rance, Mais non pas sans bonheur ; – je vous vois, c’est assez.
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Alfred de Musset (Poésies nouvelles)
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Il Ă©tait passĂ© la voir le lendemain et avait bu une biĂšre sans mĂȘme s'asseoir, pire que froid, un Ă©tranger. Jenn avait compris. Elle Ă©tait de toute façon de ces femmes qui doivent toujours comprendre, les colĂšres et les lĂąchetĂ©s, se trimballer les gosses et torcher les vieux, ĂȘtre toujours moins bien payĂ©e et dire amen. De mĂšre en mĂšre, c'Ă©tait comme ça. - Mais toi, t'as envie de quoi ? avait tout de mĂȘme demandĂ© Greg. - Je sais pas. Ce qui signifiait Ă  l'Ă©vidence qu'elle envisageait moyennement de se dĂ©barrasser de l'avenir qui lui poussait dans le ventre. Le pĂšre de Bilal s'Ă©tait cassĂ© depuis longtemps et elle en avait bavĂ© pour refaire sa vie, entre ses journĂ©es Ă  rallonge et son gosse qui n'Ă©tait pas si facile. Elle avait tenu bon, farouche et souriante, sans jamais renoncer toutefois Ă  la possibilitĂ© d'une vie Ă  deux, la seule envisageable Ă  ses yeux. Dans ce domaine, elle n'avait pas tellement de prĂ©tentions d'ailleurs, et sur l'amour, plus guĂšre d'illusions. Il n'Ă©tait plus question pour elle de coup de foudre ni de passion pied au plancher, le cƓur Ă  cent Ă  l'heure et les mains moites. LĂ -dessus, Hollywood et la collection Harlequin pouvaient aller se faire mettre. À trente-deux ans, Jennifer ne se racontait plus d'histoire. Elle avait eu dans sa vie des gentils garçons et des intĂ©rimaires fumeurs de pet', des allumĂ©s de la console, des brutaux ou des zombies comme le pĂšre de Bilal qui pouvait passer des heures devant la tĂ©lĂ© sans dire un mot. Elle avait eu des mecs qui la baisaient vite et mal Ă  deux heures du mat sur le parking d'un quelconque Papagayo. Elle avait Ă©tĂ© amoureuse et trompĂ©e. Elle avait trompĂ© et s'en Ă©tait voulu. Elle avait passĂ© des heures Ă  chialer comme une conne dans son oreiller pour des menteurs ou des jaloux. Elle avait eu quinze ans, et comme n'importe qui, sa dose de lettes et de flirts hĂ©sitants. On lui avait tenu la main, on l'avait emmenĂ©e au cinĂ©. On lui avait dit je t'aime, je veux ton cul, par texto et Ă  mi-voix dans l'intimitĂ© d'une chambre Ă  coucher. À prĂ©sent, Jenn Ă©tait grande. Elle savait Ă  quoi s'en tenir. L'amour n'Ă©tait pas cette symphonie qu'on vous serinait partout, publicitaire et enchantĂ©e. L'amour c'Ă©taient des listes de courses sur le frigo, une pantoufle sous un lit, un rasoir rose et l'autre bleu dans la salle de bains. Des cartables ouverts et des jouets qui trainent, une belle-mĂšre qu'on emmĂšne chez le pĂ©dicure pendant que l'autre va porter de vieux meubles Ă  la dĂ©chetterie, et tard le soir, dans le noir, deux voix qui se rĂ©chauffent, on les entend Ă  peine, qui disent des choses simples et sans relief, il n'y a plus de pain pour le petit-dĂ©jeuner, tu sais j'ai peur quand t'es pas lĂ . Mais justement, je suis lĂ . Jenn n'aurait pas su le dire avec des mots, mais tout cela, elle le savait de source sĂ»re.
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Nicolas Mathieu (Connemara)
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C'est pour ça que je me bats. Je me bats pour ceux que j'aime, un sentiment auquel vous ne comprendrez jamais rien parce qu'une machine peut apprendre a penser, mais pas à aimer.
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Ben Oliver
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J’ai aussi, quoi qu’en disent certaines personnes, des entrailles, un cƓur, mais c’est un cƓur de souverain. Je ne m’apitoie pas sur les larmes d’une duchesse, mais je suis touchĂ© des maux des peuples. Je les veux heureux, et les Français le seront. L’aisance sera partout si je vis dix ans. Croyez-vous donc que je n’aime pas aussi Ă  faire plaisir ? Un visage content me fait du bien Ă  voir, mais je suis obligĂ© de me dĂ©fendre de cette disposition naturelle, car on en abuserait. Je l’ai Ă©prouvĂ© plus d’une fois avec JosĂ©phine, qui me demandait toujours et me faisait mĂȘme tomber dans des embuscades de larmes auxquelles j’accordais ce que j’aurais dĂ» refuser.
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Armand de Caulaincourt (En traineau avec l'Empereur)
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Je comprends ce dĂ©sir de couvrir de cadeaux un ĂȘtre qu'on aime pour manifester l'appartenance (Proust, La prisonniĂšre). Tout en sachant que cela ne sert pas Ă  vous l'attacher, puisqu'il en est seulement fier (de susciter autant d'amour), que cela renforce son narcissisme, lequel joue contre celui qui donne. Ce dernier n'a pas assez de narcissisme. Enfin, moi je l'aime de tout mon vide.
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Annie Ernaux (Se perdre (French Edition))
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— C’est un pinson, l’éclaira Dany, qui avait entre temps fait des recherches sur Google. Souhaitez-vous des dĂ©tails ? — Non. Cela me suffit de l’entendre chanter et je crois qu’on sait tout sur lui. — C’est une façon de voir les choses, marmonna Dany, qui en avait toujours aprĂšs sa mĂšre, qui, quoiqu’il arrive, ne cessait jamais ses remontrances. — Tu n’aimes pas cet oiseau ? interrogea Rodica avec intĂ©rĂȘt, en constatant que les yeux de sa progĂ©niture Ă©taient toujours rivĂ©s sur l’écran de son ordinateur portable. — LĂ -dedans j’ai tous les oiseaux de la forĂȘt, et non pas un seul. (p. 36)
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Violeta Lacatusu (Daria (French Edition))
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Je contrarie maman. Une cible facile. On se sent livre d'ĂȘtre mĂ©chant avec sa mĂšre, c'est la seule personne qui vous aime d'un amour inconditionnel et qui ne vous tournera pas le dos.
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Nicolas Robin (La Claque)
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Il serait temps d'en finir avec ce paternalisme dĂ©gueulasse de l'intellectuel blanc «de gauche» qui cherche Ă  exister auprĂšs de «pauvres malheureux sous-Ă©duquĂ©s». Moi, qui suis Ă©duquĂ©, Ă©videmment, je comprends que Charlie Hebdo fait de l'humour, puisque, d'une part, je suis trĂšs intelligent et, d'autre part, c'est ma culture. Mais, par respect pour vous, qui n'avez pas encore dĂ©couvert le second degrĂ©, je fustigerai solidairement ces dessins islamophobes que je ferai semblant de ne pas comprendre. Je me mettrai Ă  votre niveau pour vous montrer que je vous aime
 Et s'il faut que je me convertisse Ă  l'Islam pour ĂȘtre encore plus proche de vous, je le ferai! Ces dĂ©magogues ridicules ont juste un Ă©norme besoin de reconnaissance et un formidable fantasme de domination Ă  assouvir.
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Charb (Lettre aux escrocs de l'islamophobie qui font le jeu des racistes)
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Vous ĂȘtes une personne trĂšs bien, monsieur Baggins, et je vous aime beaucoup ; mais vous n'ĂȘtes, aprĂšs tout, qu'un minuscule individu dans le vaste monde.
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J.R.R. Tolkien (The Hobbit, or There and Back Again (The Lord of the Rings, #0))
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Laser Ă©toiles vert pas cher Ă  vendre 800mw . on vous recommande ce laser etoiles vert , il est bon marche a vendre , la puissance est de 800mw , la lumiere est d’etoiles , tres belle. Je l’aime, et je crois que vous peut-etre aimez aussi. Donc je vous propose de ce laser. le lien de source : laserfourni
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billmckibben
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Je ne connais pas la moitié d'entre vous autant que je le voudrais. Et j'aime moins de la moitié d'entre vous à moitié moins que vous ne le méritez.
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J.R.R. Tolkien (The Fellowship of the Ring (The Lord of the Rings, #1))
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Je sais bien qu’on ne peut se passer de dominer ou d’ĂȘtre servi. Chaque homme a besoin d’esclaves comme d’air pur. Commander, c’est respirer, vous ĂȘtes bien de cet avis ? Et mĂȘme les plus dĂ©shĂ©ritĂ©s ar-rivent Ă  respirer. Le dernier, dans l’échelle sociale a encore son conjoint, ou son enfant. S’il est cĂ©libataire, un chien. L’essentiel, en somme, est de pouvoir se fĂącher sans que l’autre ait le droit de rĂ©pon-dre. « On ne rĂ©pond pas Ă  son pĂšre », vous connaissez la formule ? Dans un sens, elle est singuliĂšre. A qui rĂ©pondrait-on en ce monde sinon Ă  ce qu’on aime ? Dans un autre sens, elle est convaincante. Il faut bien que quelqu’un ait le dernier mot. Sinon, Ă  toute raison peut s’opposer une autre : on n’en finirait plus. La puissance, au contraire, tranche tout.
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Albert Camus
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Elle secoua la tĂȘte : « J’aime mieux, murmura-t-elle, ĂȘtre malheureuse avec toi qu’heureuse avec lui. » VoilĂ  de ces mots d’amour qui ne veulent rien dire, et que l’on a honte de rapporter, mais qui, prononcĂ©s par la bouche aimĂ©e, vous enivrent. Je crus mĂȘme comprendre la phrase de Marthe. Pourtant que signifiait-elle au juste ? Peut-on ĂȘtre heureux avec quelqu’un qu’on aime pas ?
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Raymond Radiguet
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- Quand vous aimez un homme, vous ne le lui dites pas ? - Pas forcĂ©ment. - Qu'est ce qui vous en empĂȘche ? - La peur, rĂ©pondit Mia. - La peur de quoi ? - La peur de faire peur. - Qu'est ce que c'est compliquĂ© tout ça ! Alors que faut-il faire, dire ou ne pas dire, quand on aime quelqu'un. - Il faut attendre un peu. - Attendre quoi, qu'il soit trop tard ? - Qu'il ne soit pas trop tĂŽt. - Et comment sait-on que le moment est venu de rĂ©vĂ©ler la vĂ©ritĂ© ? - Quand on se sent rassurĂ©, je suppose.
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Marc Levy (Elle & lui)
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Le mariage, Jacopo, est un contrat absurde qui humilie Ă  la fois l'homme et la femme. Pour moi, si on rencontre un homme qui vous plaĂźt, on l'aime jusqu'Ă  ce que, eh bien, tant que ça dure
 Et puis on se laisse, si possible, en bons amis. Oh, Jacopo, parler avec toi est une fontaine d'intuitions pour ta putain de mĂšre ! Tu sais que m'est venue une idĂ©e sur l'amour ? - Quelle idĂ©e, maman, dis-moi ? - Si tu Ă©tais obligĂ© de rester toujours seul en ta propre compagnie, comment t'en trouverais-tu ? - Oh lĂ , je prĂ©fĂšre ne pas y penser ! Je deviendrais fou, je m'ennuierais. - VoilĂ  ! Je crois que, Ă  part l'attraction des sens qui est une chose encore plus obscure que tout ce qu'on a pu en dire
 Schopenhauer, aussi
 - Ah oui, que dit-il ? - Tu verras toi-mĂȘme, je n'ai pas envie d'en parler maintenant
 À part
 non ! pas Ă  part, parce que les sens suivant l'intelligence et inversement, il me semble qu'on tombe amoureux parce qu'avec le temps on se lasse de soi-mĂȘme et on veut entrer en un autre. Mais pas pour cette idĂ©e magnifique mais trop fatale de la pomme de Platon, tu sais, non ? - Oui, oui. - On veut entrer en un "autre" inconnu pour le connaĂźtre, le faire sien, comme un livre, un paysage. Et puis, quand on l'a absorbĂ©, qu'on s'est nourri de lui jusqu'Ă  ce qu'il soit devenu une part de nous-mĂȘme, on recommence Ă  s'ennuyer. Tu lirais toujours le mĂȘme livre, toi ? (p. 479)
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Goliarda Sapienza (L'arte della gioia)
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« Si pour un instant Dieu oubliait que je suis une marionnette de chiffon et m'offrait un morceau de vie, je profiterais de ce temps du mieux que je pourrais. Sans doute je ne dirais pas tout ce que je pense, mais je penserais tout ce que je dirais. Je donnerais du prix aux choses, non pour ce qu'elles valent, mais pour ce qu'elles reprĂ©sentent. Je dormirais peu, je rĂȘverais plus, sachant qu'en fermant les yeux, Ă  chaque minute nous perdons 60 secondes de lumiĂšre. Je marcherais quand les autres s'arrĂȘteraient, je me rĂ©veillerais quand les autres dormiraient. Si Dieu me faisait cadeau d'un morceau de vie, je m'habillerai simplement, je me coucherais Ă  plat ventre au soleil, laissant Ă  dĂ©couvert pas seulement mon corps, mais aussi mon Ăąme. Aux hommes, je montrerais comment ils se trompent, quand ils pensent qu'ils cessent d'ĂȘtre amoureux parce qu'ils vieillissent, sans savoir qu'ils vieillissent quand ils cessent d'ĂȘtre amoureux ! A l'enfant je donnerais des ailes mais je le laisserais apprendre Ă  voler tout seul. Au vieillard je dirais que la mort ne vient pas avec la vieillesse mais seulement avec l'oubli. J'ai appris tant de choses de vous les hommes
 J'ai appris que tout le monde veut vivre en haut de la montagne, sans savoir que le vrai bonheur se trouve dans la maniĂšre d'y arriver. J'ai appris que lorsqu'un nouveau-nĂ© serre pour la premiĂšre fois, le doigt de son pĂšre, avec son petit poing, il le tient pour toujours. J'ai appris qu'un homme doit uniquement baisser le regard pour aider un de ses semblables Ă  se relever. J'ai appris tant de choses de vous, mais Ă  la vĂ©ritĂ© cela ne me servira pas Ă  grand chose, si cela devait rester en moi, c'est que malheureusement je serais en train de mourir. Dis toujours ce que tu ressens et fais toujours ce que tu penses. Si je savais que c'est peut ĂȘtre aujourd'hui la derniĂšre fois que je te vois dormir, je t'embrasserais trĂšs fort et je prierais pour pouvoir ĂȘtre le gardien de ton Ăąme. Si je savais que ce sont les derniers moments oĂč je te vois, je te dirais 'je t'aime' sans stupidement penser que tu le sais dĂ©jĂ . Il y a toujours un lendemain et la vie nous donne souvent une autre possibilitĂ© pour faire les choses bien, mais au cas oĂč elle se tromperait et c'est, si c'est tout ce qui nous reste, je voudrais te dire combien je t'aime, que jamais je ne t'oublierais. Le lendemain n'est sĂ»r pour personne, ni pour les jeunes ni pour les vieux. C'est peut ĂȘtre aujourd'hui que tu vois pour la derniĂšre fois ceux que tu aimes. Pour cela, n'attends pas, ne perds pas de temps, fais-le aujourd'hui, car peut ĂȘtre demain ne viendra jamais, tu regretteras toujours de n'avoir pas pris le temps pour un sourire, une embrassade, un baiser parce que tu Ă©tais trop occupĂ© pour accĂ©der Ă  un de leur dernier dĂ©sir. Garde ceux que tu aimes prĂšs de toi, dis-leur Ă  l'oreille combien tu as besoin d'eux, aime les et traite les bien, prends le temps pour leur dire 'je regrette' 'pardonne-moi' 's'il te plait' 'merci' et tous les mots d'amour que tu connais. Personne ne se souviendra de toi pour tes pensĂ©es secrĂštes. Demande la force et la sagesse pour les exprimer. Dis Ă  tes amis et Ă  ceux que tu aimes combien ils sont importants pour toi. Monsieur MĂĄrquez a terminĂ©, disant : Envoie cette lettre Ă  tous ceux que tu aimes, si tu ne le fais pas, demain sera comme aujourd'hui. Et si tu ne le fais pas cela n'a pas d'importance. Le moment sera passĂ©. Je vous dis au revoir avec beaucoup de tendresse »
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Gabriel GarcĂ­a MĂĄrquez
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(...) je me suis mis Ă  boire comme d'habitude. Personne ne m'a adressĂ© la parole jusque vers minuit et demi. Alors le pĂšre Manseau, restĂ© jusque-lĂ  impassible et Ă©tranger au dĂ©bat, s'est mis sur pied, pĂ©niblement, parce qu'il souffre de l'arthrite, et s'est approchĂ© de ma table. Sa figure bronzĂ©e, inexpressive, touchait presque mon oreille. - Je suis au courant de votre histoire, dit-il. MouĂ©, c'est pas de mes affaires. Mais vous ĂȘtes nouveau icitte. MouĂ©, ça fait soixante-deux ans que je promĂšne ma carcasse. Eh ben, c'est pas bon pour la santĂ© icitte de contrer les curĂ©s. Les ficelles, c'est eux autres qui les ont, vous comprenez... Il hĂ©sita quelques secondes puis ajouta en guise d'excuse: - Je dis ça, mouĂ©, au fond, personnellement, ça me fait ni chaud ni froid. Le jour, je travaille Ă  la manufacture; le soir, je bois ma biĂšre. Au fond, c'est pas ça qui me dĂ©range. Mais c'est pour vous dire, vous comprenez... Je m'Ă©tais levĂ© moi aussi et je m'aperçus que je serrais la main au pĂšre Manseau. Je ne sais s'il se rendit compte de mon Ă©motion. Peu probable. Il n'en laissa, en tout cas, rien voir. Sans doute, sa mise en garde ne m'apprenait-elle rien de nouveau. Je savais Ă  quoi m'en tenir. Mais c'Ă©tait l'intention qui me touchait, le sentiment de fraternitĂ©, de solidaritĂ© peut-ĂȘtre que le pĂšre Manseau avait voulu exprimer - la fraternitĂ© d'un simple voisin de table tenu Ă  l'Ă©cart par ses concitoyens bien-pensants Ă  cause de son alcoolisme... ll me tira d'embarras en portant deux doigts Ă  la visiĂšre de sa casquette de cuir: - À la revoyure, m'sieur Jodoin, pis bonne chance, lĂ . Et il s'Ă©loigna, oscillant, Ă©carquillĂ©, de sa dĂ©marche raide de pantin, sans presque plier les genoux. Mon Ă©motion tomba vite; heureusement, car je n'aime pas ĂȘtre Ă©mu. D'ailleurs, ayant bu tout mon soĂ»l, j'Ă©tais protĂ©gĂ© des cinglures du monde extĂ©rieur.
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GĂ©rard Bessette (Le Libraire)
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L'occupation principale d'un malade mental consiste Ă  fuir. Il veut, doit, constamment partir. À cet effet, il y a, dans le jardin du home LumiĂšre d'Hiver, un arrĂȘt de bus. Tout Ă  fait fictif naturellement. Je veux dire: jamais un bus ne s'arrĂȘtera ou ne dĂ©marrera dans ce jardin. Mais il s'agit d'un arrĂȘt de bus parfaitement imitĂ©, avec un abri et un banc, des horaires clairement affichĂ©s, et diverses "informations aux voyageurs" auxquelles pas un seul patient ne s'intĂ©resse, mais qui rendent tout particuliĂšrement crĂ©dible: "Travaux rue Haute, veuillez tenir compte de probable retards. Nous vous remercions pour votre comprĂ©hension." On a mĂȘme construit un petit morceau de route, six ou sept mĂštres au total, coulĂ© dans ce bel asphalte lisse que le cycliste aime sentir sous ses roues, avec une plaque indiquant une ville qui n'existe pas et oĂč doit se rendre le bus. Ligne 77. ("Comment ma femme m'a rendu fou", p.62)
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Dimitri Verhulst (De laatkomer)
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— Je m'appelle Rebecca et je vous aime. Je ne sus que rĂ©pondre. — VoilĂ , m'expliqua-t-elle, ils vont vous tuer. Il faut que vous partiez dĂšs ce soir. Je m'en occupe. Je suis officier de l'armĂ©e israĂ©lienne, et je n'ai pas de compte Ă  rendre au commandant du camp. [...] Je vous aime, je vous aime. Je vous ferai appeler dans mon bureau ce soir Ă  huit heures. Rompez!
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Patrick Modiano (Dora Bruder)
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Je ne vous aime plus. C’est vous qui m’aimez. Vous ne le savez pas. Nous
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Marguerite Duras (Emily L.)
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Je ne connais pas la moitié d'entre vous à moitié aussi bien que je l'aurais aimé ; et j'aime moins de la moitié d'entre vous, moitié moins que vous ne le méritez
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J.R.R Tolkien (La Communaute de l'Anneau (Le Seigneur des Anneaux #1))
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Les livres sont comme un voyage dans le temps. Tous les vrais lecteurs savent cela. Mais ils ne vous ramĂšnent pas seulement Ă  l’époque oĂč ils ont Ă©tĂ© Ă©crits, ils peuvent aussi vous ramener Ă  d’autres versions de vous-mĂȘme. La derniĂšre fois que j’avais ouvert le livre que je tenais entre les mains, je devais avoir onze ou douze ans. J’aime Ă  penser que c’était l’étĂ© et que je veillais Ă  une heure tardive, dans ma chambre exiguĂ«, sous un simple drap, un moustique bourdonnant sĂ»rement dans un coin de la piĂšce. Mon pĂšre Ă©coutait ses disques dans le salon, trop fort, en fonction de son degrĂ© d’ébriĂ©tĂ©. La plupart des nuits se terminaient de la mĂȘme façon, ma mĂšre lui baissant sa musique - gĂ©nĂ©ralement du jazz, mĂȘme s’il lui arrivait d’écouter des groupes de fusion, comme Frank Zappa ou Weather Report - et mon pĂšre rĂąlant qu’elle ne le comprenait pas. Mais tout cela n’était qu’un bruit de fond, car je n’étais plus vraiment lĂ , dans ma chambre. J’étais en Floride, en 1963, traĂźnant parmi les promoteurs immobiliers vĂ©reux, les divorcĂ©es sexy, Ă  boire de grands verres de bourbon. Et voilĂ  qu’aujourd’hui, Ă  bientĂŽt quarante ans, mes yeux lisaient les mĂȘmes mots, mes mains tournaient les mĂȘmes pages que prĂšs de trente ans plus tĂŽt, ces pages qu’un homme d’affaires ou une mĂ©nagĂšre avaient tournĂ©es il y avait cinquante ans. Un voyage dans le temps.
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Peter Swanson
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Moi j’aime la pluie au cimetiĂšre Saint-Jean. Papa, Maman, vous aimez bien la pluie aussi, quand on est mort on aime la pluie parce que ça ressemble aux larmes. Quand je suis petit je ne sais pas dire « il pleut », je dis : « il pleure ».
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J.M.G. Le Clézio (Alma)
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Rassemblez tout votre courage à deux main . écoutez-moi : quelque chose est fini. Maintenant, le plus dur étant fait, écoutez la sure: J'en aime un autre - on ne peut pas dire plus simple, plus brutal et plus juste. Ai-je cessé de vous aimer? Non, vous n'avez pas changé et je n'ai pas changé - non plus. Une seule chose a changé: ma concentration névralgique sur vous. Vous n'avez pas cessé d'exister pour moi, j'ai cessé d'exister en vous. Mon heure avec vous s'est achevée, reste mon éternité avec vous. Oh, attardez: vous un peu là-dessus! En dehors des passions, il y a encore l'immensité. C'est dans l'immensité qu'a lieu time désormais notre rencontre.
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Marina Tsvetaeva (Vivre dans le feu)
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Rassemblez tout votre courage à deux mains et écoutez-moi: quelque chose est fini. Maintenant, le plus dur étant fait, écoutez la sure: J'en aime un autre - on ne peut pas dire plus simple, plus brutal et plus juste. Ai-je cessé de vous aimer? Non, vous n'avez pas changé et je n'ai pas changé - non plus. Une seule chose a changé: ma concentration névralgique sur vous. Vous n'avez pas cessé d'exister pour moi, j'ai cessé d'exister en vous. Mon heure avec vous s'est achevée, reste mon éternité avec vous. Oh, attardez: the vous un peu là-dessus! En dehors des passions, il y a encore l'immensité. C'est dans l'immensité qu'a lieu time désormais notre rencontre.
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Marina Tsvetaeva (Vivre dans le feu)
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Rassemblez tout votre courage à deux mains et écoutez-moi: quelque chose est fini. Maintenant, le plus dur étant fait, écoutez la suite. J'en aime un autre - on ne peut pas dire plus simple, plus brutal et plus juste. Ai-je cessé de vous aimer? Non, vous n'avez pas changé et je n'ai pas changé - non plus. Une seule chose a changé: ma concentration névralgique sur vous. Vous n'avez pas cessé d'exister pour moi, j'ai cessé d'exister en vous. Mon heure avec vous s'est achevée, reste mon éternité avec vous. Oh, attardez-vous un peu là-dessus! En dehors des passions, il y a encore l'immensité. C'est dans l'immensité qu'a lieu désormais notre rencontre.
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Marina Tsvetaeva (Vivre dans le feu)
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Il arrive à tout le monde d'avoir quelqu'un à la maison que l'on a envie de voir partir, quelqu'un que l'on aime bien, mais comme on est trÚs pressé ou trÚs fatigué, on voudrait bien que ce quelqu'un plie les gaules, si je puis dire, et c'est le moment qu'il choisit pour se caler contre le dossier en soupirant : "Qu'est-ce qu'on est bien, chez vous !".
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Fabien Maréchal (Nouvelles à ne pas y croire)
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VoilĂ  ! Bienvenue dans mon palais ! Comment trouvez-vous ? Etonnant, non ? Tout de mĂȘme, vous rĂ©alisez ? Je suis le propriĂ©taire du chĂąteau du marquis de Sade et de celui de Giacomo Casanova, les deux plus grands prĂ©dateurs de femmes de l'histoire. Moi qui ne suis pas particuliĂšrement attirĂ© par les femmes, c'est un comble, non? Ah, les femmes ! Je les aime, les femmes ! J'ai passĂ© ma vie Ă  honorer leur beautĂ©, Ă  les accompagner Ă  travers mes crĂ©ations, Ă  leur donner une plus grande place dans notre monde, Ă  les aider Ă  mieux exister dans notre sociĂ©tĂ©...
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GĂ©rard Chambre (Pierre Cardin - tellement de choses Ă  ne pas dire)
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Je me surprenais à poser souvent une question qu'en homme d'expérience j'avais toujours évitée jusque-là. Je m'entendais demander : « Tu m'aimes ? » Vous savez qu'il est d'usage de répondre en pareil cas : « Et toi ?
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Albert Camus (La Chute)
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– Vous faire confiance ? dit Lăpușneanu, qui pĂ©nĂ©trait son dessein. Tu penses peut-ĂȘtre que je ne connais pas le vieux dicton moldave : « Le loup change de poil, mais non de caractĂšre » ? Tu penses peut-ĂȘtre que je ne vous connais pas, et toi mieux que les autres ? Que je ne sais pas non plus que, chef de mes armĂ©es, tu m'as abandonnĂ© Ă  l'heure de la dĂ©faite ? Veveriță, certes, a toujours Ă©tĂ© mon ennemi, mais ouvertement ; Spancioc est encore jeune, son cƓur est plein d'amour pour son pays ; j'aime voir sa hardiesse, qu'il ne tente pas de cacher. Stroici est un enfant qui ne connaĂźt pas encore les hommes, ni la flatterie, ni le mensonge ; il ne sait pas que tout ce qui reluit n'est pas or. Mais toi, Moțoc toi qui as vieilli dans l'adversitĂ©, habituĂ© Ă  flatter tous les princes, tu as trahi le Despote, tu m'as trahi moi-mĂȘme, tu trahiras Tomșa. Dis-moi : ne serais-je pas le plus grand des sots de te faire encore confiance ? Je te pardonne pourtant d'avoir cru pouvoir me tromper et te promets de ne pas souiller mon Ă©pĂ©e de ton sang. Je t'Ă©pargnerai, car tu m'es nĂ©cessaire pour aider Ă  porter le poids de la haine populaire. Il reste des bourdons : il faut nettoyer la ruche. (Dans la traduction de Valentin Lipatti, extrait de "ALEXANDRU LĂPUȘNEANUL") [— Să mă-ncred Ăźn voi? zise Lăpușneanul ĂźnțelegĂźnd planul lui. Pesemne gĂźndești că eu știu zicătoarea moldovenească: „Lupul părul schimbă, iar năravul ba“? Pesemne nu vă cunosc eu și pre tine mai vĂźrtos? Nu știu, că fiind mai mare peste oștile mele, cum ai văzut că m-au biruit, m-ai lăsat? Veveriță Ăźmi este vechi dușman, dar Ăźncăi niciodată nu s-au ascuns; Spancioc este Ăźncă tĂźnăr, Ăźn inima lui este iubire de moșie; Îmi place a privi sumeția lui, pre care nu se silește a o tăinui. Stroici este un copil, care nu cunoaște Ăźncă pre oameni, nu știe ce este Ăźmbunarea și minciuna; lui i se par că toate paserile ce zboară se mănĂźncă. Dar tu, Moțoace? Ăźnvechit Ăźn zile rele, deprins a te ciocoi la toți domnii, ai vĂźndut pre Despot, m-ai vĂźndut și pre mine, vei vinde și pre Tomșa; spune-mi, n-aș fi nătărău de frunte, cănd m-aș Ăźncrede Ăźn tine? Eu te iert Ăźnsă, c-ai Ăźndrăznit a crede că iar mă vei putea Ăźnșela, și ĂźÈ›i făgăduiesc că sabia mea nu se va mĂźnji Ăźn sĂźngele tău; te voi cruța, căci Ăźmi ești trebuitor, ca să mă ușurezi de blăstemurile norodului. SĂźnt alți trĂźntori de care trebuie curățit stupul. ]
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Constantin Negruzzi (Amintiri din junețe. Alexandru Lăpușneanul)
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La jalousie! "Othello n'est pas jaloux, il est confiant", a remarquĂ© Pouchkine, et cette remarque Ă  elle seule tĂ©moigne de l'intelligence hors du commun de notre grand poĂšte. Othello a juste l'Ăąme anĂ©antie, tout son univers s'est retournĂ©, parce que son idĂ©al est mort. Mais Othello n'ira pas se cacher, espionner, ou Ă©pier: il est confiant. Au contraire, c'est lui qu'il faut mettre sur la piste, pousser, exciter au prix d'efforts extrĂȘmes, pour qu'il commence juste Ă  se douter de la trahison. Tel n'est pas le jaloux vĂ©ritable. On ne peut mĂȘme pas s'imaginer la honte et la dĂ©chĂ©ance morale que le jaloux est capable d'accepter sans le moindre remords de conscience. Et ce n'est pourtant pas que tous les jaloux soient des Ăąmes sales ou viles. Au contraire, en ayant le coeur noble, un amour pur, plein d'esprit et de sacrifice, on peut en mĂȘme temps se cacher sous les tables, acheter les pires crapules et vivre dans la saletĂ© la plus rĂ©pugnante en espionnant et en Ă©coutant aux portes. Othello n'aurait jamais pu accepter la trahison - non pardonner, mais accepter le fait - quoique son Ăąme fĂ»t incapable de colĂšre et innocente comme celle d'un enfant. Un vrai jaloux, c'est autre chose: on a du mal Ă  imaginer tout ce que Ă  quoi un vrai jaloux peut cohabiter, ce qu'il peut accepter, ce qu'il est capable de pardonner! Ce sont d'ailleurs les jaloux qui pardonnent plus vite que les autres, et toutes les femmes le savent. Le jaloux, trĂšs rapidement (aprĂšs bien sĂ»r, une scĂšne effrayante au dĂ©but), peut et est capable de pardonner, par exemple, une trahison presque prouvĂ©e, des Ă©treintes et des baisers qu'il aura vus lui-mĂȘme, si, par exemple, au mĂȘme moment, il aura pu se persuader, d'une façon ou d'une autre, que c'Ă©tait "pour la derniĂšre fois" et que le rival disparaĂźtra dorĂ©navant, qu'il partira au bout du monde, ou que, lui-mĂȘme, il emmĂšnera celle qu'il aime quelque part oĂč le rival ne pourra plus jamais revenir. Il va de soi que la rĂ©conciliation ne dure qu'une heure, parce que, quand bien mĂȘme le rival aurait rĂ©ellement disparu, lui-mĂȘme, dĂšs le lendemain, il s'en fabriquera un autre, un nouveau, et il sera jaloux de ce nouveau. Et on pourrait croire que si, dans votre amour, vous avez besoin d'Ă©pier, alors, que vaut-il, cet amour, s'il lui faut tant de sentinelles? Mais c'est bien cela que le vrai jaloux ne sera jamais en Ă©tat de comprendre, et pourtant, je vous jure, il existe des jaloux qui sont des coeurs sublimes...
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Fiodor DostoĂŻevski
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Haut les coeurs, mes frĂšres ! Haut, toujours plus haut ! Et ne m'oubliez pas non plus les jambes ! Haut les jambes aussi, ĂŽ vous qui dansez bien, et, mieux encore, soyez debout, mĂȘme sur la tĂȘte ! Cette couronne du rieur, cette couronne de roses, moi-mĂȘme je l'ai ceinte, moi-mĂȘme ai sanctifiĂ© mon Ă©clat de rire. Pour cela, parmi les autres aujourd'hui je n'ai trouvĂ© personne d'assez robuste. Zarathoustra le danseur, Zarathoustra le lĂ©ger, qui des ailes fait signe, celui qui sait l'art de voler, qui Ă  tous les oiseaux fait signe, prĂȘt et dispos, d'une bienheureuse espiĂšglerie ; Zarathoustra le vrai-disant, Zarathoustra le vrai-dansant, le non-impatient, le non-inconditionnel, celui qui aime et sauts et entrechats ; moi-mĂȘme me suis ceint de cette couronne. Cette couronne du rieur, cette couronne de roses, Ă  vous, mes frĂšres, je lance cette couronne ! J'ai sanctifiĂ© le rire : ĂŽ vous, hommes supĂ©rieurs, apprenez donc - Ă  rire !
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Nietzsche F.
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Vous me croirez, je l’espĂšre, si je vous dis : j’aime mon pays. L’ai-je aimĂ© sagement, l’ai-je aimĂ© follement ?
 Au dehors des opinions peuvent ĂȘtre partagĂ©es.
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Louis-Joseph Papineau (Un Testament Politique)
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ROSIMOND Faites-moi donc la grĂące d'observer que je suis la victime des arrangements de ma mĂšre. DORIMÈNE La victime ! Vous m'Ă©difiez beaucoup, vous ĂȘtes un petit garçon bien obĂ©issant. ROSIMOND Je n'aime pas Ă  la fĂącher, j'ai cette faiblesse-lĂ , par exemple.
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Pierre de Marivaux (Le Petit MaĂźtre corrigĂ© – suivi d'annexes: Nouvelle Ă©dition 2019)
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En Inde, la realite, c'est sauvagerie, brutalite, egoisme sans aucune retenue, mepris complet de l'homme pour l'homme et salete inexprimable. Tout est tragique ici, en Inde, l'art, la religion, les imaginations, les consciences, la vie journaliere ou les plus simples faits ou gestes, il y a un reflet de la terreur sacree dont parlent les anciens. L'idee des incarnations donne l'habitude de mourir. On se dit qu'on est mort tant de fois deja que cette formalite a remplir perd de son epouvante. Il fait froid et triste quand on demande aux etres de vous etre un soutien, de vous rechauffer, d'alleger le fardeau de misere inherente a toute existence. C'est en soi qu'il faut cultiver la flamme qui rechauffe. Ce que nous aimons, ce sont nos sensations, la satisfaction de nos desirs. Quand les hommes ont peur, ils se tournent vers les dieux, vers le surnaturel, comme les enfants qui s'accrochent aux jupes de leur mere. Une tradition et une chaine de pensees millenaires sont une force, une energie aussi reelle dans le domaine mental que l'electricite sur le plan physique. Parfois je fais ce qu'on l'on appelle en tibetain: tsam. C'est a dire que, pendant plusieurs jours, je ne vois personne ni ne parle a personne. C'est tres reposant, ces jours de solitude complete. Les peuples primitifs restent bien pres de l'animal; leur plus grande joie est de manger. Pas mal de civilises leur ressemblent. Les voyages ne fouettent pas seulement le sang, comme un sport hygienique, ils fouettent l'esprit et lui communiquent de la vigueur. Voyager, c'est de meme qu'etudier, faire un long bail avec la jeunesse. Il n'existe pas, je crois, de plus efficace fontaine de jouvence que ces deux choses combinees: voyage et activite intellectuelle. A ceux qui sentent autrement que le public vulgaire, le superflue est plus indispensable que le pretendu necessaire. Quand on voyage, le voyage lui-meme tient lieu de tout, mais lorsque l'on devient sedentaire, l'on aime bien vivre dans un decor agreable.
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Alexandra David-Néel (Correspondance avec son mari Edition intégrale 1904-1941)
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« Ce que vous prĂ©tendez m’a tout l’air de sottises, un voile pudique jetĂ© sur votre ignorance, se gaussa Perturabo. Je n’aime pas vos dieux, ce sont les ennemis de la raison. C’est ainsi que vous, les gens de foi, faites taire et exĂ©cuter ceux qui ne sont pas d’accord avec vous. Tout cela pour prĂ©server votre confortable ignorance. » - Perturabo, "The Horus Heresy Primarchs : Perturabo, le marteau d'Olympia
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Haley, Guy
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Qui sourit n'est pas toujours heureux. Il y a des larmes dans le coeur qui n'attigent pas les yeux." "Ce n'est pas parce qu'il ne peut pas t'aimer comme tu le voudrais qu'il ne t'aime pas de toute sa personne." "Je t'oublierai lorsqu'un pianiste sourd entendra un pétale de rose se poser sur un sol de cristal" "-Les gens s'habituent à la beauté. -Je ne me suis pas encore habituée à toi." "Il y a des rencontres qui changent une vie, des rencontres qui ne sont pas en mesure de vous sauver mais qui peuvent vous accompagner jusqu'au bout du chemin. Comme une lumiÚre dans l'obscurité." "J'étais si prÚs des autres que j'ai froid prÚs des autres" "L'amour ne dépend absolument pas de ce qu'on regarde, mais entiÚrement de la personne qui regarde.
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Morgane Moncomble
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Vasario 12 RūbuÌš ir valgio gausa visuomet iĆĄaugina vargĆĄo marĆĄkiniuÌš ir duonos ilgesiÌš. Sūnus palaidūnas kasnakt sapnuoja tėvuÌš na­mus ir savo kambario duruÌš girgĆŸdesiÌš, kuris jam kitados buvo nelaisvės simbolis. Absoliučios laisvės vasaruÌš ir rudeniu gam­toje, nepajėgdamas aprėpti ir suvokti viso būties dĆŸiaugsmo, aĆĄ svajodavau apie disciplinuotaÌš gyvenimaÌš, kartodamas savyje: Regies, je vous aime!
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Alfonsas Nyka-NiliĆ«nas (Dienoraơčio fragmentai 1938-1975)
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C'est vainement que j'ai lutté. Rien n'y fait. Je ne puis réprimer mes sentiments. Il faut que vous me permettiez de vous dire combien je vous admire et je vous aime." Darcy à Elizabeth.
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Jane Austen (Pride and Prejudice Volume II)
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elle semblait Ă©galement capable de lire ses pensĂ©es. Le sourire Ă©tait de retour : « Tu es excitĂ©, maintenant ? Intrigué ? Tu aimes, alors, que tes femmes manifestent une certaine faiblesse, Rhodien ? Dois-je m’en souvenir, et de l’oreiller ? » Il rougit, mais rencontra sans flĂ©chir le regard sarcastique : « J’aime que les ĂȘtres qui participent Ă  ma vie rĂ©vĂšlent
 un peu de leur vraie nature. Sans calcul. En dehors du jeu dont vous parliez. Cela me sĂ©duirait, oui. »
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Guy Gavriel Kay (Voile vers Sarance (La MosaĂŻque sarantine, #1))
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On y projetait un film polonais doublĂ© en roumain : « la Terre de la grande promesse », elle tenait absolument Ă  le voir. [...] « Il faut considĂ©rer cette projection comme un Ă©vĂ©nement, ajouta-t-elle, les films de Wajda passent rarement les frontiĂšres roumaines. Je crois qu'on ne l'aime pas trop ici. On ne tolĂšre ses Ɠuvres que lorsqu'elles s'en prennent ouvertement au capitalisme. » Elle marqua un petit temps. « Allez-vous parfois au cinĂ©ma ? J'ai vu plusieurs films roumains. Je les trouve vraiment trĂšs
 conformistes, plutĂŽt ennuyeux : « la ForĂȘt des pendus », « la colonne Trajan », « les Daces », que des films historiques, on ne fait rien d'autre. J'ai vu « les Flots du Danube » aussi, de Liviu Ciulei. Celui-lĂ  n'est pas trop mal fait. Mais tout de mĂȘme, les histoires d'espions clandestins avec des odieux fascistes et les militants communistes sans peur et sans reproche, on en a vite assez. Croyez-moi, Wajda, c'est quand mĂȘme autre chose ! Venez, vous ne le regretterez pas. »
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Alain Absire (Vasile Evănescu, l'homme Ă  tĂȘte d'oiseau)
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–Vous avez tort, rĂ©pliquai-je, les Roumains sont un peuple noble et gĂ©nĂ©reux. J'aime beaucoup les Roumains. Dans cette guerre, de tous les peuples latins, les Roumains sont les seuls qui aient fait preuve d'un noble sentiment du devoir et d'une grande gĂ©nĂ©rositĂ© en versant leur sang pour leur Christ et pour leur roi. C'est un peuple simple, un peuple de paysans frustes et fin. Ce n'est pas leur faute si les classes, les familles et les hommes qui devaient leur servir d'exemple ont l'Ăąme pourrie, l'esprit pourri, les os pourris. Le peuple roumain n'est pas responsable des massacres de Juifs. Les pogroms, en Roumanie comme ailleurs, sont organisĂ©s et dĂ©clenchĂ©s par ordre, ou avec la connivence des autoritĂ©s de l'État. Ce n'est pas la faute du peuple si des cadavres de Juifs Ă©ventrĂ©s et suspendus Ă  des crochets comme des veaux sont restĂ©s des jours et des jours exposĂ©s dans de nombreuses boucheries de Bucarest, au milieu des rires des Gardes de Fer. (p. 205 de l'Ă©dition folio)
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Curzio Malaparte (Kaputt)
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Pour que notre parole soit impeccable, il ne faut donc pas l’utiliser contre soi. Si je vous aperçois dans la rue et que je vous traite d’imbĂ©cile, il semble que je me serve de la parole contre vous. Mais en rĂ©alitĂ© je l’utilise contre moi, car vous allez me dĂ©tester et votre haine ne me fera aucun bien. Donc, si je me mets en colĂšre et que je vous envoie mon poison Ă©motionnel par la parole, je l’utilise contre moi-mĂȘme. [...] Si je m’aime, j’exprimerai cet amour dans mes interactions avec vous et ma parole sera impeccable, car cette maniĂšre d’agir produira une rĂ©action similaire. Si je vous aime, vous m’aimerez. Si je vous insulte, vous m’insulterez. Si j’ai de la gratitude envers vous, vous en aurez envers moi. Si je suis Ă©goĂŻste avec vous, vous le serez avec moi.
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RUIZ DON MIGUEL