Je Vous Aime Quotes

We've searched our database for all the quotes and captions related to Je Vous Aime. Here they are! All 83 of them:

Je suis la source de toute vie. Je suis la marée qui entre en vous et vous aime et se retire. Je suis l'amour qui entre en vous et dure pour l'éternité.
Antoine de Saint-Exupéry (Southern Mail)
Lorsque je dormais loin de vous, Dans un rêve toujours le même, Je vous voyais à mes genoux Me dire chaque nuit : « Je t’aime ! » Maintenant que tu m’appartiens, Dans les bras chaque nuit je rêve Que tu pars, qu’un méchant t’enlève Et que je meurs quand tu reviens
Alphonse Daudet
Je ne sais pas pour vous mais, au début de ma vie, il n'y avait que deux sortes de personnes dans mon univers : celle que j'adorais et celles que je détestais. Mes meilleurs amis et mes pires ennemis. Ceux pour qui je suis prête à tout donner et ceux qui peuvent aller crever. Ensuite on grandit. Entre le noir et le blanc, on découvre le gris. On rencontre ceux qui ne sont pas vraiment des amis mais que l'on aime quand même un peu et ceux que l'on prend pour des proches et qui n'arrêtent pas de vous planter des couteaux dans le dos.
Gilles Legardinier (Demain j'arrête!)
Elle se mordit la langue quand Thorn pressa sa bouche contre la sienne. Sur le moment, elle ne comprit plus rien. Elle sentit sa barbe lui piquer le menton, son odeur de désinfectant lui monter à la tête, mais la seule pensée qui la traversa, stupide et évidente, fut quenelle avait une botte plantée dans son tibia. Elle voulut se reculer; Thorn l’en empêcha. Il referma ses mains de part et d’autre de son visage, les doigts dans ses cheveux, prenant appui sur sa nuque avec une urgence qui les déséquilibra tous les deux. La bibliothèque déversa une pluie de documents sur eux. Quand Thorn s’écarte finalement, le souffle court, ce fut pour clouer un regard de fer dans ses lunettes. - je vous préviens. Les mots que vous m’avez dits, je ne vous laisserai pas revenir dessus. Sa voix était âpre, mais sous l’autorité des paroles il y avait comme une fêlure. Ophélie pouvait percevoir le pouls précipité des mains qu’il appuyait maladroitement sur ses joues. Elle devait reconnaître que son propre cœur jouait à la balançoire. Thorn était sans doute l’homme le plus déconcertant qu’elle avait jamais rencontré, mais il l’a faisait se sentir formidablement vivante. - je vous aime, répéta-y-elle d’un ton inflexible. C’est ce que j’aurais du vous répondre quand vous vouliez connaître la raison de ma présence à Babel c’est ce que j’en aurais du vous répondre chaque fois que vous vouliez savoir ce que j’en avais vraiment à vous dire. Bien sûr que je désire percer les mystères de Dieu et reprendre le contrôle de ma vie, mais... vous faites partie de ma vie, justement. Je vous ai traité d’égoïste et à aucun moment je ne me suis mise, moi, à votre place. Je vous demande pardon. 
Christelle Dabos (La Mémoire de Babel (La Passe-Miroir, #3))
- Vous parlez beaucoup de Céline. - J'aime la littérature, monsieur. Ça vous étonne? - Vous ne l'expurgez pas, lui, je suppose? - Non. C'est lui qui ne cesse de m'expurger. - L'avez-vous rencontré? - Non, j'ai fait beaucoup mieux: je l'ai lu.
Amélie Nothomb (Hygiène de l'assassin)
Plus je vieillis et plus je trouve qu’on ne peut vivre qu’avec les êtres qui vous libèrent, qui vous aiment d’une affection aussi légère à porter que forte à éprouver. La vie d’aujourd’hui est trop dure, trop amère, trop anémiante, pour qu’on subisse encore de nouvelles servitudes, venues de qui on aime [...]. C’est ainsi que je suis votre ami, j’aime votre bonheur, votre liberté, votre aventure en un mot, et je voudrais être pour vous le compagnon dont on est sûr, toujours. The older I get, the more I find that you can only live with those who free you, who love you from a lighter affection to bear as strong as you can to experience Today's life is too hard, too bitter, too anemic, for us to undergo new bondages, from whom we love [...]. This is how I am your friend, I love your happiness, your freedom, Your adventure in one word, and I would like to be for you the companion we are sure of, always. ---- Albert Camus à René Char, 17 septembre 1957 (in "Albert Camus - René Char : Correspondance 1946-1959") ---- Albert Camus to René Char, September 17, 1957 (via René Char)
Albert Camus (Correspondance (1944-1959))
- Peut-être, dit Athos; mais, en tout cas, écoutez bien ceci: assassinez ou faites assassiner le duc de Buckingham, peut m'importe! je ne le connais pas, d'ailleurs c'est un Anglais; mais ne touchez pas du bout du doigt à un seul cheveux de d'Artagnan, qui est un fidèle ami qu j'aime et que je défends, ou je vous le jure sur la tête de mon père, le crime que vous aurez commis sera le dernier.
Alexandre Dumas (Les Trois Mousquetaires)
Mes amis, j'écris ce petit mot pour vous dire que je vous aime, que je pars avec la fierté de vous avoir connus, l'orgueil d'avoir été choisi et apprécié par vous, et que notre amitié fut sans doute la plus belle œuvre de ma vie. C'est étrange, l'amitié. Alors qu'en amour, on parle d'amour, entre vrais amis on ne parle pas d'amitié. L'amitié, on la fait sans la nommer ni la commenter. C'est fort et silencieux. C'est pudique. C'est viril. C'est le romantisme des hommes. Elle doit être beaucoup plus profonde et solide que l'amour pour qu'on ne la disperse pas sottement en mots, en déclarations, en poèmes, en lettres. Elle doit être beaucoup plus satisfaisante que le sexe puisqu'elle ne se confond pas avec le plaisir et les démangeaisons de peau. En mourant, c'est à ce grand mystère silencieux que je songe et je lui rends hommage. Mes amis, je vous ai vus mal rasés, crottés, de mauvaise humeur, en train de vous gratter, de péter, de roter, et pourtant je n'ai jamais cessé de vous aimer. J'en aurais sans doute voulu à une femme de m'imposer toutes ses misères, je l'aurais quittée, insultée, répudiée. Vous pas. Au contraire. Chaque fois que je vous voyais plus vulnérables, je vous aimais davantage. C'est injuste n'est-ce pas? L'homme et la femme ne s'aimeront jamais aussi authentiquement que deux amis parce que leur relation est pourrie par la séduction. Ils jouent un rôle. Pire, ils cherchent chacun le beau rôle. Théâtre. Comédie. Mensonge. Il n'y a pas de sécurité en l'amour car chacun pense qu'il doit dissimuler, qu'il ne peut être aimé tel qu'il est. Apparence. Fausse façade. Un grand amour, c'est un mensonge réussi et constamment renouvelé. Une amitié, c'est une vérité qui s'impose. L'amitié est nue, l'amour fardé. Mes amis, je vous aime donc tels que vous êtes.
Éric-Emmanuel Schmitt (La Part de l'autre)
– C’est ce receveur, expliqua le conducteur. – Ah ! dit Amadis. – Il aime pas les voyageurs. Alors, il s’arrange pour qu’on parte sans voyageur et il ne sonne jamais. Je le sais bien. – C’est vrai, dit Amadis. – Il est fou, vous comprenez, dit le machiniste. – C’est ça… murmura Amadis. Je le trouvais bizarre. – Ils sont tous fous à la Compagnie. – Ça ne m’étonne pas ! – Moi, dit le conducteur, je les possède. Au pays des aveugles, les borgnes sont rois. Vous avez un couteau ? – J’ai un canif. – Prêtez.
Boris Vian (Autumn in Peking)
Je viendrais à ce pays mien et je lui dirais : "Embrassez-moi sans crainte... Et si je ne sais que parler, c'est pour vous que je parlerai".
Aimé Césaire
Quand vous leur dites "C'est une église et pas un arrosoir !...", je defaillis. Positif. Quel talent, mon curé, quel talent ! Et "Dieu n'aime pas le sainfoin." Quel art !
Boris Vian (L'Arrache-coeur (Fonds Pauvert) (French Edition))
C'est vainement que j'ai lutté. Rien n'y fait. Je ne puis réprimer mes sentiments. Il faut que vous me permettiez de vous dire combien je vous admire et je vous aime.
Jane Austen (Orgueil et Préjugé (1813) - Tome IV)
Elle se leva dès qu'il fut sorti, s'approcha de Gatsby, leva son visage vers lui, l'embrassa sur les lèvres. — Je vous aime et vous le savez, murmura-t-elle.
F. Scott Fitzgerald (The Great Gatsby)
Pour calculer mes maux, il faudrait savoir à quel point je vous aime, et vous ne connaissez pas mon cœur.
Pierre Choderlos de Laclos (Les Liaisons dangereuses)
Enfin le besoin de dire à quelqu'un je vous aime est devenu pour moi si pressant que je le dis tout seul.
Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais (Le Mariage de Figaro (Beaumarchais avec préface))
Une heure avant, je me dis toujours : "Tiens, je vais déjeuner avec Perceval, ça me fait plaisir". [...] Ça vous la coupe, ça, hein ? Bon, après, une fois que j'ai bouffé avec vous, je regrette, hein, on est d'accord. Arrivé au milieu du repas, j'ai toujours envie de vous éclater le crâne avec le tranchant de la coupe, là, vous voyez, pour vous faire... fermer votre gueule une bonne fois pour toutes... mais sinon... je vous aime.(Arthur à Perceval)
Alexandre Astier (Kaamelott, livre 2, première partie : Épisodes 1 à 50)
De guiche. "Portez-les-lui." Cyrano, tenté et un peu charmé. "Vraiment…" De guiche. "Il est des plus experts. Il vous corrigera seulement quelques vers…" Cyrano, dont le visage s’est immédiatement rembruni. "Impossible, Monsieur ; mon sang se coagule En pensant qu’on y peut changer une virgule." De guiche. "Mais quand un vers lui plaît, en revanche, mon cher, Il le paye très cher." Cyrano. "Il le paye moins cher Que moi, lorsque j’ai fait un vers, et que je l’aime, Je me le paye, en me le chantant à moi-même !" De guiche. "Vous êtes fier." Cyrano. "Vraiment, vous l’avez remarqué ?
Edmond Rostand (Cyrano de Bergerac)
- Continuons donc notre excursion, repris-je, mais ayons l’œil aux aguets, quoique l’ile paraisse inhabitée, elle pourrait renfermer, cependant, quelques individus qui seraient moins difficiles que nous sur la nature du gibier! - He! He! Fit Ned Land, avec un mouvement de mâchoire très significatif. - Eh bien! Ned! S’écria Conseil. - Ma foi, riposta le canadien, je commence à comprendre les charmes de l’anthropophagie! - Ned! Ned! Que dites-vous la! Réplique Conseil. Vous, anthropophage! Mais je ne serai plus en sûreté près de vous, moi qui partage votre cabine! Devrai-je donc me réveiller un jour a demi dévoré? - Ami Conseil, je vous aime beaucoup, mais pas assez pour vous manger sans nécessité.
Jules Verne (VINGT MILLE LIEUES SOUS LES MERS (2))
- Qui aimes-tu le mieux, homme énigmatique, dis? ton père, ta mère, ta soeur ou ton frère? - Je n'ai ni père, ni mère, ni soeur, ni frère. - Tes amis? - Vous vous servez là d'une parole dont le sens m'est resté jusqu'à ce jour inconnu. - Ta patrie? - J'ignore sous quelle latitude elle est située. - La beauté? - Je l'aimerais volontiers, déesse et immortelle? - L'or? - Je le hais comme vous haïssez Dieu. - Eh! qu'aimes-tu donc, extraordinaire étranger? - J'aime les nuages... les nuages qui passent... là-bas... là-bas... les merveilleux nuages!
Charles Baudelaire
-[...] comme vous me paraissez amateur; car lorsque je suis entré vous regardiez mes tableaux, je vous demande la permission de vous faire voir ma galerie : tous tableaux anciens, tous tableaux de maîtres garantis comme tels ; je n'aime pas les modernes. -Vous avez raison, monsieur, car ils ont en général un grand défaut : c'est celui de n'avoir pas encore eu le temps de devenir des anciens.
Alexandre Dumas (The Count of Monte Cristo)
— Êtes-vous polythéiste, monsieur ? — Pardon ? — Moi je suis monothéiste. Je n’aime qu’un compositeur : Chopin. Je possède la conviction de n’avoir été envoyée sur terre que pour jouer et écouter Chopin.
Éric-Emmanuel Schmitt (Madame Pylinska et le secret de Chopin)
Elle se mordit la langue quand Thorn pressa sa bouche contre la sienne. Sur le moment, elle ne comprit plus rien. Elle sentit sa barbe lui piquer le menton, son odeur de désinfectant lui monter à la tête, mais la seule pensée qui la traversa, stupide et évidente, fut quenelle avait une botte plantée dans son tibia. Elle voulut se reculer; Thorn l’en empêcha. Il referma ses mains de part et d’autre de son visage, les doigts dans ses cheveux, prenant appui sur sa nuque avec une urgence qui les déséquilibra tous les deux. La bibliothèque déversa une pluie de documents sur eux. Quand Thorn s’écarte finalement, le souffle court, ce fut pour clouer un regard de fer dans ses lunettes. - je vous préviens. Les mots que vous m’avez dits, je ne vous laisserai pas revenir dessus. Sa voix était âpre, mais sous l’autorité des paroles il y avait comme une fêlure. Ophélie pouvait percevoir le pouls précipité des mains qu’il appuyait maladroitement sur ses joues. Elle devait reconnaître que son propre cœur jouait à la balançoire. Thorn était sans doute l’homme le plus déconcertant qu’elle avait jamais rencontré, mais il l’a faisait se sentir formidablement vivante. - je vous aime, répéta-y-elle d’un ton inflexible. C’est ce que j’aurais du vous répondre quand vous vouliez connaître la raison de ma présence à Babel c’est ce que j’en aurais du vous répondre chaque fois que vous vouliez savoir ce que j’en avais vraiment à vous dire. Bien sûr que je désire percer les mystères de Dieu et reprendre le contrôle de ma vie, mais... vous faites partie de ma vie, justement. Je vous ai traité d’égoïste et à aucun moment je ne me suis mise, moi, à votre place. Je vous demande pardon. 
Dabos Christelle
La mort ? Un rendez-vous inéluctable et éternellement manqué puisque sa présence signifiait notre absence. Elle s'installe à l'instant où nous cessons d'être. C'est elle ou nous. Nous pouvons en toute conscience aller au-devant d'elle, mais pouvons-nous la connaître, ne fût-ce que le temps d'un éclair ? J'allais être à tout jamais séparée de qui j'aimais le mieux au monde. Le "jamais plus" était à notre porte. Je savais que nul lien, sauf mon amour, ne nous relierait . Si certaines cellules plus subtiles que l'on appelle âme continuent à exister, je me disais qu'elles ne pouvaient être douées de mémoire et que notre séparation serait éternelle. Je me répétais que la mort n'est rien, que seules la peur, la souffrance physique et la douleur de quitter ceux que l'on aime ou l'oeuvre entreprise rendent son approche atroce et que cela te serait épargné. Mais ne plus être présent au monde !
Anne Philipe (Le Temps d'un Soupir)
Croyez-vous qu'on ne puisse prendre le mal d'amour en touchant l'or et la pourpre? Les privilèges dont vous parlez ne sont-ils pas la substance même de Jocaste et si étroitement enchevêtrés à ses organes qu'on ne puisse les désunir. De toute éternité nous appartenions l'un à l'autre. Son ventre cache les plis et replis d'un manteau de pourpre beaucoup plus royal que celui qu'elle agrafe sur ses épaules. Je l'aime, je l'adore, Tirésias, auprès d'elle il me semble que j'occupe enfin ma vraie place;
Jean Cocteau (La Machine Infernale)
Quand on s’attend au pire, le moins pire a une saveur toute particulière, que vous dégusterez avec plaisir, même si ce n’est pas le meilleur. *** Ce n'est pas la vie qui est belle, c'est nous qui la voyons belle ou moins belle. Ne cherchez pas à atteindre un bonheur parfait, mais contentez vous des petites choses de la vie, qui, mises bout à bout, permettent de tenir la distance… Les tout petit riens du quotidien, dont on ne se rend même plus compte mais qui font que, selon la façon dont on les vit, le moment peut être plaisant et donne envie de sourire. Nous avons tous nos petits riens à nous. Il faut juste en prendre conscience. *** Le silence a cette vertu de laisser parler le regard, miroir de l’âme. On entend mieux les profondeurs quand on se tait. *** Au temps des sorcières, les larmes d’homme devaient être très recherchées. C’est rare comme la bave de crapaud. Ce qu’elles pouvaient en faire, ça, je ne sais pas. Une potion pour rendre plus gentil ? Plus humain ? Moins avare en émotion ? Ou moins poilu ? *** Quand un silence s’installe, on dit qu’un ange passe… *** Vide. Je me sens vide et éteinte. J’ai l’impression d’être un peu morte, moi aussi. D’être un champ de bataille. Tout a brûlé, le sol est irrégulier, avec des trous béants, des ruines à perte de vue. Le silence après l’horreur. Mais pas le calme après la tempête, quand on se sent apaisé. Moi, j’ai l’impression d’avoir sauté sur une mine, d’avoir explosé en mille morceaux, et de ne même pas savoir comment je vais faire pour les rassembler, tous ses morceaux, ni si je les retrouverai tous. *** Accordez-vous le droit de vivre votre chagrin. Il y a un temps pour tout. *** Ce n’est pas d’intuition dont est doté Romain, mais d’attention. *** Ҫa fait toujours plaisir un cadeau, surtout de la part des gens qu’on aime.
Agnès Ledig (Juste avant le bonheur)
L'Amour qui n'est pas un mot Mon Dieu jusqu'au dernier moment Avec ce coeur débile et blême Quand on est l'ombre de soi-même Comment se pourrait-il comment Comment se pourrait-il qu'on aime Ou comment nommer ce tourment Suffit-il donc que tu paraisses De l'air que te fait rattachant Tes cheveux ce geste touchant Que je renaisse et reconnaisse Un monde habité par le chant Elsa mon amour ma jeunesse O forte et douce comme un vin Pareille au soleil des fenêtres Tu me rends la caresse d'être Tu me rends la soif et la faim De vivre encore et de connaître Notre histoire jusqu'à la fin C'est miracle que d'être ensemble Que la lumière sur ta joue Qu'autour de toi le vent se joue Toujours si je te vois je tremble Comme à son premier rendez-vous Un jeune homme qui me ressemble M'habituer m'habituer Si je ne le puis qu'on m'en blâme Peut-on s'habituer aux flammes Elles vous ont avant tué Ah crevez-moi les yeux de l'âme S'ils s'habituaient aux nuées Pour la première fois ta bouche Pour la première fois ta voix D'une aile à la cime des bois L'arbre frémit jusqu'à la souche C'est toujours la première fois Quand ta robe en passant me touche Prends ce fruit lourd et palpitant Jettes-en la moitié véreuse Tu peux mordre la part heureuse Trente ans perdus et puis trente ans Au moins que ta morsure creuse C'est ma vie et je te la tends Ma vie en vérité commence Le jour que je t'ai rencontrée Toi dont les bras ont su barrer Sa route atroce à ma démence Et qui m'as montré la contrée Que la bonté seule ensemence Tu vins au coeur du désarroi Pour chasser les mauvaises fièvres Et j'ai flambé comme un genièvre A la Noël entre tes doigts Je suis né vraiment de ta lèvre Ma vie est à partir de toi
Louis Aragon
J’aime beaucoup les cimetières, moi, ça me repose et me mélancolise j’en ai besoin. Et puis, il y a aussi de bons amis là dedans, de ceux qu’on ne va plus voir ; et j’y vais encore, moi, de temps en temps. Justement, dans ce cimetière Montmartre, j’ai une histoire de cœur, une maîtresse qui m’avait beaucoup pincé, très ému, une charmante petite femme dont le souvenir, en même temps qu’il me peine énormément, me donne des regrets… des regrets de toute nature. Et je vais rêver sur sa tombe… C’est fini pour elle. Et puis, j’aime aussi les cimetières, parce que ce sont des villes monstrueuses, prodigieusement habitées. Songez donc à ce qu’il y a de morts dans ce petit espace, à toutes les générations de Parisiens qui sont logés là, pour toujours, troglodytes définitifs enfermés dans leurs petits caveaux, dans leurs petits trous couverts d’une pierre ou marqués d’une croix, tandis que les vivants occupent tant de place et font tant de bruit, ces imbéciles. Me voici donc entrant dans le cimetière Montmartre, et tout à coup imprégné de tristesse, d’une tristesse qui ne faisait pas trop, de mal, d’ailleurs, une de ces tristesses qui vous font penser, quand on se porte bien : « Ça n’est pas drôle, cet endroit-là, mais le moment n’en est pas encore venu pour moi… » L’impression de l’automne, de cette humidité tiède qui sent la mort des feuilles et le soleil affaibli, fatigué, anémique, aggravait en la poétisant la sensation de solitude et de fin définitive flottant sur ce lieu, qui sent la mort des hommes.
Guy de Maupassant (La Maison Tellier)
Je me suis figuré qu’une femme devait faire plus de cas de son âme que de son corps, contre l’usage général qui veut qu’elle permette qu’on l’aime avant d’avouer qu’elle aime, et qu’elle abandonne ainsi le trésor de son coeur avant de consentir à la plus légère prise sur celui de sa beauté. J’ai voulu, oui, voulu absolument tenter de renverser cette marche uniforme ; la nouveauté est ma rage. Ma fantaisie et ma paresse, les seuls dieux dont j’aie jamais encensé les autels, m’ont vainement laissé parcourir le monde, poursuivi par ce bizarre dessein ; rien ne s’offrait à moi. Peut-être je m’explique mal. J’ai eu la singulière idée d’être l’époux d’une femme avant d’être son amant. J’ai voulu voir si réellement il existait une âme assez orgueilleuse pour demeurer fermée lorsque les bras sont ouverts, et livrer la bouche à des baisers muets ; vous concevez que je ne craignais que de trouver cette force à la froideur. Dans toutes les contrées qu’aime le soleil, j’ai cherché les traits les plus capables de révéler qu’une âme ardente y était enfermée : j’ai cherché la beauté dans tout son éclat, cet amour qu’un regard fait naître ; j’ai désiré un visage assez beau pour me faire oublier qu’il était moins beau que l’être invisible qui l’anime ; insensible à tout, j’ai résisté à tout,... excepté à une femme, – à vous, Laurette, qui m’apprenez que je me suis un peu mépris dans mes idées orgueilleuses ; à vous, devant qui je ne voulais soulever le masque qui couvre ici-bas les hommes qu’après être devenu votre époux. – Vous me l’avez arraché, je vous supplie de me pardonner, si j’ai pu vous offenser. ( Le prince )
Alfred de Musset (La nuit vénitienne)
Les passantes : Je veux dédier ce poème A toutes les femmes qu'on aime Pendant quelques instants secrets A celles qu'on connait à peine Qu'un destin différent entraine Et qu'on ne retrouve jamais ...... A la compagne de voyage Dont les yeux, charmant paysage Font apparaitre court le chemin Qu'on est seul, peut-être à comprendre Et qu'on laisse pourtant descendre Sans avoir effleuré sa main. .... Chères images aperçues Espérances d'un jour deçues Vous serez dans l'oubli demain Pour peu que le bonheur survienne Il est rare qu'on se souvienne Des épisodes du chemin. Mais si lon a manqué sa vie On songe avec un peu d'envie A tous ces bonheurs entrevus Aux baisers qu'on n'osa pas prendre Aux coeurs qui doivent vous attendre Aux yeux qu'on n'a jamais revus. Alors aux soirs de lassitude Tout en peuplant sa solitude Des fantômes du souvenir On pleure les lèvres absentes De toutes ces belles passantes Que l'on n'a pas su retenir.
Antoine Polin
— Quoi ! dit Tripet, ce gautier ici se gabèle de nous. Oui es-tu? — Je suis, dit Gymnaste, pauvre diable. — Ha ! dit Tripet, puisque tu es pauvre diable, c'est raison que passes outre, car tout pauvre diable passe partout sans péage ni gabelle; mais ce n'est de coutume que pauvres diables soient si bien montés. Pourtant, monsieur le diable, descendez que j'aie le roussin, et si bien il ne me porte, vous, maître diable, me porterez, car j'aime fort qu'un diable tel m'emporte. »
François Rabelais (Gargantua and Pantagruel)
Je n’aime pas beaucoup énoncer des généralités mais, pour une fois, et je vous demande de m’excuser, je prétends qu’au Japon il est sûr et certain que si l’on n’agit pas tout à fait normalement, si l’on se comporte différemment des autres, on attire sur soi un flot de réactions négatives. Le Japon (que ce soit un bien ou un mal) est un pays qui pose l’harmonie comme valeur suprême : on ne doit pas causer de troubles. Il y a aussi une tendance forte à centraliser la culture à l’extrême.
Haruki Murakami (Profession romancier)
Il m'oubliera. Il laissera mes lettres sans réponse ; elles traineront à terre au milieu de ses fusils et de ses chiens de chasse. Je lui enverrai des poèmes, et il répondra peut-être au dos d'une carte postale. Mais c'est pour cela que je l'aime. Je lui proposerai un rendez-vous sous une horloge, ou dans un carrefour, au pied d'une croix ; et je l'attendrai, et il ne viendra pas. C'est pour cela que je l'aime. Oublieux, presque entièrement ignorant de ce qu'il a été pour moi, il passera hors de ma vie.
Virginia Woolf (The Waves)
Certains jours, travaillant aux Mystères de messieurs, j'avais envie d'alléger la planète des neuf dixièmes de ses phallophores - qui, par leur insécurité permanente, leur incertitude d'être (Pour qui tu te prends ? phrase masculine par excellence), leur passion pour les armes, leur rivalité, leur goût du pouvoir, leurs bagarres et magouilles de toutes sortes, conduisent notre espèce droit à l'extinction, d'autres jours au contraire j'avais envie de les remercier à genoux car ils ont inventé la roue et le canoë, l'alphabet et l'appareil photo, élaboré les sciences composé les musiques écrit les livres peint les tableaux bâti les palais les églises les mosquées les ponts les barrages et les routes, travaillé sans compter, durement et modestement, déployant leur force, leur patience, leur énergie et leur savoir-faire dans les champs de mine usines ateliers bibliothèques universités et laboratoires du monde entier. Oh ! hommes merveilleux, anonymes et innombrables, souffrant et vous dévouant, jour après jour, siècle après siècle pour nous faire vivre un peu mieux, avec un peu plus de confort et de beauté et de sens... que je vous aime !
Nancy Huston (Infrarouge)
Vous devez comprendre. Je n'ai rien d'extraordinaire. Je ne suis qu'une fille quelconque. Je mesure à peine un mètre soixante et je ne possède aucune qualité remarquable. Mais j'ai un secret. Érigez des murs jusqu'au ciel et je trouverai le moyen de m'envoler pour les franchir. Essayez de m'immobiliser avec cent mille bras et je trouverai le moyen de résister. Et je ne suis pas la seule. Nous sommes plus nombreux que vous le pensez. A refuser d'abandonner tout espoir. A refuser de garder les pieds sur terre. A aimer dans un monde sans murs, a aimer jusque dans la haine, a aimer lorsque les espoirs sont perdus, a aimer sans peur. Je t'aime. Souviens-toi. Ils ne peuvent pas nous enlever ça.
Lauren Oliver (Delirium (Delirium, #1))
Moi je ris de tout, même de ce que j’aime le mieux. – Il n’est pas de choses, faits, sentiments ou gens, sur lesquels je n’aie passé naïvement ma bouffonnerie, comme un rouleau de fer à lustrer les pièces d’étoffes. – C’est une bonne méthode. – On voit ensuite ce qui en reste. Il est trois fois enraciné dans vous, le sentiment que vous y laissez, en plein vent, sans tuteur, ni fil de fer, et débarrassé de toutes ces convenances si utiles pour faire tenir debout les pourritures. Est-ce que la parodie même siffle jamais ? Il est bon et il peut même être beau de rire de la vie, pourvu qu’on vive. – Il faut se placer au-dessus de tout, et placer son esprit au-dessus de soi-même, j’entends la liberté de l’idée, dont je déclare impie toute limite.
Gustave Flaubert (GUSTAVE FLAUBERT: Correspondance - Tome 2 -1851-1858 (French Edition))
J’avais envie de partager un rêve avec vous. J’aime à croire qu’un jour, nous saurons marcher les uns avec les autres. Je me suis dit que si chacun donnait la main à quelqu’un d’autre, alors ensemble, nous pourrions faire de ce monde un lieu meilleur où il fait bon vivre dans une douce harmonie. J’ai besoin de vous pour que ce rêve devienne notre réalité. Si vous croyez comme moi que le bonheur est un choix, alors il est de notre responsabilité d’aider ceux qu’on aime à se réaliser! Prenez quelqu’un par la main et enseignez-lui l’Amour, devenez son «Shanti», aidez-le à trouver son chemin et proposez-lui de tenir la main d’une autre personne en ne lâchant plus jamais la sienne. Très vite, nos mains se relieront autour de la Terre pour faire de cette planète l’œuvre que nous aurons réalisée. N’essayez pas de convaincre les autres, montrez-leur l’exemple, inspirez-les, c’est en rayonnant que votre lumière guidera leurs pas… Avec tout mon amour. Maud
Maud Ankaoua (Kilomètre zéro)
Cette finesse-là a été trouvée dès le paradis terrestre. Mes amis, l’invention est vieille, mais elle est toute neuve. Profitez-en. Soyez Daphnis et Chloé en attendant que vous soyiez Philémon et Baucis. Faites en sorte que, quand vous êtes l’un avec l’autre, rien ne vous manque, et que Cosette soit le soleil pour Marius, et que Marius soit l’univers pour Cosette. Cosette, que le beau temps, ce soit le sourire de votre mari ; Marius, que la pluie, ce soit les larmes de ta femme. Et qu’il ne pleuve jamais dans votre ménage. Vous avez chipé à la loterie le bon numéro, l’amour dans le sacrement ; vous avez le gros lot, gardez-le bien, mettez-le sous clef, ne le gaspillez pas, adorez-vous, et fichez-vous du reste. Croyez ce que je dis là. C’est du bon sens. Bon sens ne peut mentir. Soyez-vous l’un pour l’autre une religion. Chacun a sa façon d’adorer Dieu. Saperlotte ! la meilleure manière d’adorer Dieu, c’est d’aimer sa femme. Je t’aime ! voilà mon catéchisme. Quiconque aime est orthodoxe.
Victor Hugo (Les Misérables)
– Je crois que je comprends pourquoi vous aimez voler dans cette région, ajouta-t-elle. On se sent comme un oiseau. Il lui jeta un regard surpris. – C'est vrai ; vous avez raison, c'est pour cela que j'aime voler. Mais je suis encore plus proche de l'oiseau quand je fais de la chute libre. – Vous voulez dire du parachute ? – Pas tout à fait. Vous ne vous contentez pas de sauter d'un avion et de tirer sur un cordon. Les premières centaines de mètres se font sans le parachute. Pendant que vous tombez, vous vous mouvez en tous sens. On dirait un ballet dans le ciel. C'est une sensation indescriptible. On se sent libre. – Ce doit être très dangereux, remarqua-t-elle. – Oui, très... On joue avec la mort. On peut même être fasciné par ce sentiment intense de liberté au point d'oublier de tirer sur le cordon et d'ouvrir le parachute. – Cela vous est-il arrivé ? – Plusieurs fois. J'ai attendu jusqu'au dernier instant, pour voir ce qu'il se passerait si je ne faisais rien ; mais à chaque fois j'ai reculé devant la mort.
Flora Kidd (Marriage in Mexico)
Qui vous le dit, qu’elle (la vie) ne vous attend pas ? Certes, elle continue, mais elle ne vous oblige pas à suivre le rythme. Vous pouvez bien vous mettre un peu entre parenthèses pour vivre ce deuil… accordez-vous le temps. *** Parce que ҫa me fait plaisir. Parce que je sais aussi que l’entourage peut se montrer très discret dans pareille situation, et que de se changer les idées de temps en temps fait du bien. Parce que je sais que vous aimez la montagne et que vous n’iriez pas toute seule. *** Oui. Si vous perdez une jambe, ҫa se voit, les gens sont conciliants. Et encore, pas tous. Mais quand c’est un morceau de votre cœur qui est arraché, ҫa ne se voit pas de l’extérieur, et c’est au moins aussi douloureux… Ce n’est pas de la faute des gens. Ils ne se fient qu’aux apparences. Il faut gratter pour voir ce qu’il y a au fond. Si vous jetez une grosse pierre dans une mare, elle va faire des remous à la surface. Des gros remous d'abord, qui vont gifler les rives, et puis des remous plus petits, qui vont finir par disparaître. Peu à peu, la surface redevient lisse et paisible. Mais la grosse pierre est quand même au fond. La grosse pierre est quand même au fond. *** La vie s’apparente à la mer. Il y a les bruit des vagues, quand elles s’abattent sur la plage, et puis le silence d’après, quand elles se retirent. Deux mouvement qui se croissent et s’entrecoupent sans discontinuer. L’un est rapide, violent, l’autre est doux et lent. Vous aimeriez vous retirer, dans le même silence des vagues, partir discrètement, vous faire oublier de la vie. Mais d’autres vague arrivent et arriveront encore et toujours. Parce que c’est ҫa la vie… C’est le mouvement, c’est le rythme, le fracas parfois, durant la tempête, et le doux clapotis quand tout est calme. Mais le clapotis quand même Un bord de mer n'est jamais silencieux, jamais. La vie non plus, ni la vôtre, ni la mienne. Il y a les grains de sables exposés aux remous et ceux protégés en haut de la plage. Lesquels envier? Ce n'est pas avec le sable d'en haut, sec et lisse, que l'on construit les châteaux de sable, c'est avec celui qui fraye avec les vagues car ses particules sont coalescentes. Vous arriverez à reconstruire votre château, vous le construirez avec des grains qui vous ressemblent, qui ont aussi connu les déferlantes de la vie, parce qu'avec eux, le ciment est solide.. *** « Tu ne sais jamais à quel point tu es fort jusqu’au jour où être fort reste la seule option. » C’est Bob Marley qui a dit ҫa. *** Manon ne referme pas violemment la carte du restaurant. Elle n’éprouve pas le besoin qu’il lui lise le menu pour qu’elle ne voie pas le prix, et elle trouvera égal que chaque bouchée vaille cinq euros. Manon profite de la vie. Elle accepte l’invitation avec simplicité. Elle défend la place des femmes sans être une féministe acharnée et cela ne lui viendrait même pas à l’idée de payer sa part. D’abord, parce qu’elle sait que Paul s’en offusquerait, ensuite, parce qu’elle aime ces petites marques de galanterie, qu’elle regrette de voir disparaître avec l’évolution d’une société en pertes de repères.
Agnès Ledig (Juste avant le bonheur)
Je prendrai par la main les deux petits enfants; J'aime les bois où sont les chevreuils et les faons, Où les cerfs tachetés suivent les biches blanches Et se dressent dans l'ombre effrayés par les branches; Car les fauves sont pleins d'une telle vapeur Que le frais tremblement des feuilles leur fait peur. Les arbres ont cela de profond qu'ils vous montrent Que l'éden seul est vrai, que les coeurs s'y rencontrent, Et que, hors les amours et les nids, tout est vain; Théocrite souvent dans le hallier divin Crut entendre marcher doucement la ménade. C'est là que je ferai ma lente promenade Avec les deux marmots. J'entendrai tour à tour Ce que Georges conseille à Jeanne, doux amour, Et ce que Jeanne enseigne à George. En patriarche Que mènent les enfants, je réglerai ma marche Sur le temps que prendront leurs jeux et leurs repas, Et sur la petitesse aimable de leurs pas. Ils cueilleront des fleurs, ils mangeront des mûres. Ô vaste apaisement des forêts ! ô murmures ! Avril vient calmer tout, venant tout embaumer. Je n'ai point d'autre affaire ici-bas que d'aimer.
Victor Hugo (L'Art d'être grand-père)
Oui, cher Wilhelm, il n’est rien sur la terre que j’aime comme les enfants. Quand je les observe, et que je vois dans ces petits êtres les germes de toutes les vertus, de toutes les facultés, dont l’usage leur sera quelque jour si nécessaire ; quand je découvre, dans l’obstination, la constance et la fermeté future ; dans l’espièglerie, la bonne humeur et la facilité avec lesquelles ils glisseront sur les dangers de la vie…. tout cela si pur, si complet…. alors je redis toujours, toujours, les admirables paroles de l’Instituteur des hommes : 5 Si vous ne devenez comme un de ceux-ci ! » Et cependant, mon ami, ces enfants qui sont nos pareils, que nous devrions prendre pour nos modèles, nous les traitons comme des sujets. Il ne faut pas qu’ils aient aucune volonté…. Mais n’en avons-nous aucune ? Où donc est notre privilége ?…. C’est que nous sommes plus âgés et plus habiles ?… Bon Dieu, de ton ciel, tu vois de vieux enfants et de jeunes enfants, et rien de plus ! Et ceux auxquels tu prends plus de plaisir, ton fils nous l’a dès longtemps annoncé. Mais ils croient en lui et ne l’écoutent pas…. C’est là encore un vieil usage…. Et ils façonnent leurs enfants à leur ressemblance, et…. Adieu, Wilhelm ; je ne veux pas radoter là-dessus davantage.
Johann Wolfgang von Goethe (The Sorrows of Young Werther)
Avant le chariot du supermarché, le qu'est-ce qu'on va manger ce soir, les économies pour s'acheter un canapé, une chaîne hi-fi, un appart. Avant les couches, le petit seau et la pelle sur la plage, les hommes que je ne vois plus, les revues de consommateurs pour ne pas se faire entuber, le gigot qu'il aime par-dessus tout et le calcul réciproque des libertés perdues. Une période où l'on peut dîner d'un yaourt, faire sa valise en une demi-heure pour un week-end impromptu, parler toute une nuit. Lire un dimanche entier sous les couvertures. S'amollir dans un café, regarder les gens entrer et sortir, se sentir flotter entre ces existences anonymes. Faire la fête sans scrupule quand on a le cafard. Une période où les conversations des adultes installés paraissent venir d'un univers futile, presque ridicule, on se fiche des embouteillages, des morts de la Pentecôte, du prix du bifteck et de la météo. Personne ne vous colle aux semelles encore. Toutes les filles l'ont connue, cette période, plus ou moins longue, plus ou moins intense, mais défendu de s'en souvenir avec nostalgie. Quelle honte ! Oser regretter ce temps égoïste, où l'on n'était responsable que de soi, douteux, infantile. La vie de jeune fille, ça ne s'enterre pas, ni chanson ni folklore là-dessus, ça n'existe pas. Une période inutile.
Annie Ernaux (A Frozen Woman)
Si vous voulez vous refermer, il faut arrêter d’accepter de vous ouvrir à contre-cœur. *** Je veux rester là. Je veux être un château dans le sable. Je veux être le sable. Les mouettes. La mer. Les vagues. Je veux être une vague qui court sur la plage. Ou alors la plage, et attendre la délicatesse des vagues qui viennent me caresser doucement. *** - Tu es têtue ! - Pragmatique… - Fière ! - Réaliste… - Obstinée ! - Déterminée… - O.K. J’abandonne. *** Un proverbe arabe dit 'ne baisse pas les bras, tu risquerais de le faire deux secondes avant le miracle. *** On devient fou quand on regarde en face ce genre de vérité. Il vaut mieux occulter ce qui est trop dur, ne pas y penser, mettre le quotidien au premier plan, vivre les choses sans penser aux conséquences, se nourrir des souvenirs pour ne pas subir le présent, et encore moins ce qui risque d’avenir. *** Quand on vie un grand malheur dans sa vie, on a l’impression que le regard des autres ne nous autorise pas à être joyeux, alors que tout au fond de soi, on sent que c’est cela qui permet de se maintenir en vie. Un proverbe japonais dit « Le bonheur va vers ceux qui savent rire » *** On ne se trompe jamais quand on aime. *** Romain est une de ces rares personnes qui, après avoir dit bonjour, demandent comment ҫa va avec un réel intérêt pour la réponse. On sent dans son regard et dans son attente qu’il est sincèrement à l’écoute des autres.
Agnès Ledig (Juste avant le bonheur)
LE SYLLABUS Tout en mangeant d'un air effaré vos oranges, Vous semblez aujourd'hui, mes tremblants petits anges, Me redouter un peu; Pourquoi ? c'est ma bonté qu'il faut toujours attendre, Jeanne, et c'est le devoir de l'aïeul d'être tendre Et du ciel d'être bleu. N'ayez pas peur. C'est vrai, j'ai l'air fâché, je gronde, Non contre vous. Hélas, enfants, dans ce vil monde, Le prêtre hait et ment; Et, voyez-vous, j'entends jusqu'en nos verts asiles Un sombre brouhaha de choses imbéciles Qui passe en ce moment. Les prêtres font de l'ombre. Ah ! je veux m'y soustraire. La plaine resplendit; viens, Jeanne, avec ton frère, Viens, George, avec ta soeur; Un rayon sort du lac, l'aube est dans la chaumière; Ce qui monte de tout vers Dieu, c'est la lumière; Et d'eux, c'est la noirceur. J'aime une petitesse et je déteste l'autre; Je hais leur bégaiement et j'adore le vôtre; Enfants, quand vous parlez, Je me penche, écoutant ce que dit l'âme pure, Et je crois entrevoir une vague ouverture Des grands cieux étoilés. Car vous étiez hier, ô doux parleurs étranges, Les interlocuteurs des astres et des anges; En vous rien n'est mauvais; Vous m'apportez, à moi sur qui gronde la nue, On ne sait quel rayon de l'aurore inconnue; Vous en venez, j'y vais. Ce que vous dites sort du firmament austère; Quelque chose de plus que l'homme et que la terre Est dans vos jeunes yeux; Et votre voix où rien n'insulte, où rien ne blâme, Où rien ne mord, s'ajoute au vaste épithalame Des bois mystérieux. Ce doux balbutiement me plaît, je le préfère; Car j'y sens l'idéal; j'ai l'air de ne rien faire Dans les fauves forêts. Et pourtant Dieu sait bien que tout le jour j'écoute L'eau tomber d'un plafond de rochers goutte à goutte Au fond des antres frais. Ce qu'on appelle mort et ce qu'on nomme vie Parle la même langue à l'âme inassouvie; En bas nous étouffons; Mais rêver, c'est planer dans les apothéoses, C'est comprendre; et les nids disent les mêmes choses Que les tombeaux profonds. Les prêtres vont criant: Anathème ! anathème ! Mais la nature dit de toutes parts: Je t'aime ! Venez, enfants; le jour Est partout, et partout on voit la joie éclore; Et l'infini n'a pas plus d'azur et d'aurore Que l'âme n'a d'amour. J'ai fait la grosse voix contre ces noirs pygmées; Mais ne me craignez pas; les fleurs sont embaumées, Les bois sont triomphants; Le printemps est la fête immense, et nous en sommes; Venez, j'ai quelquefois fait peur aux petits hommes, Non aux petits enfants.
Victor Hugo (L'Art d'être grand-père)
moi je suis fâché contre notre cercle patriarcal parce qu’il y vient toujours un homme du type le plus insupportable. Vous tous, messieurs, le connaissez très bien. Son nom est Légion. C’est un homme qui a bon coeur, et n’a rien qu’un bon coeur. Comme si c’était une chose rare à notre époque d’avoir bon coeur ; comme si, enfin, on avait besoin d’avoir bon coeur ; cet éternel bon coeur ! L’homme doué d’une si belle qualité a l’air, dans la vie, tout à fait sûr que son bon coeur lui suffira pour être toujours content et heureux. Il est si sûr du succès qu’il néglige tout autre moyen en venant au monde. Par exemple, il ne connaît ni mesure ni retenue. Tout, chez lui, est débordant, à coeur ouvert. Cet homme est enclin à vous aimer soudain, à se lier d’amitié, et il est convaincu qu’aussitôt, réciproquement, tous l’aimeront, par ce seul fait qu’il s’est mis à aimer tout le monde. Son bon coeur n’a même jamais pensé que c’est peu d’aimer chaudement, qu’il faut posséder l’art de se faire aimer, sans quoi tout est perdu, sans quoi la vie n’est pas la vie, ni pour son coeur aimant ni pour le malheureux que, naïvement, il a choisi comme objet de son attachement profond. Si cet homme se procure un ami, aussitôt celui-ci se transforme pour lui en un meuble d’usage, quelque chose comme un crachoir. Tout ce qu’il a dans le coeur, n’importe quelle saleté, comme dit Gogol, tout s’envole de la langue et tombe dans le coeur de l’ami. L’ami est obligé de tout écouter et de compatir à tout. Si ce monsieur est trompé par sa maîtresse, ou s’il perd aux cartes, aussitôt, comme un ours, il fond, sans y être invité, sur l’âme de l’ami et y déverse tous ses soucis. Souvent il ne remarque même pas que l’ami lui-même a des chagrins par-dessus la tête : ou ses enfants sont morts, ou un malheur est arrivé à sa femme, ou il est excédé par ce monsieur au coeur aimant. Enfin on lui fait délicatement sentir que le temps est splendide et qu’il faut en profiter pour une promenade solitaire. Si cet homme aime une femme, il l’offensera mille fois par son caractère avant que son coeur aimant le remarque, avant de remarquer (si toutefois il en est capable) que cette femme s’étiole de son amour, qu’elle est dégoûtée d’être avec lui, qu’il empoisonne toute son existence. Oui, c’est seulement dans l’isolement, dans un coin, et surtout dans un groupe que se forme cette belle oeuvre de la nature, ce « spécimen de notre matière brute », comme disent les Américains, en qui il n’y a pas une goutte d’art, en qui tout est naturel. Un homme pareil oublie – il ne soupçonne même pas –, dans son inconscience totale, que la vie est un art, que vivre c’est faire oeuvre d’art par soi-même ; que ce n’est que dans le lien des intérêts, dans la sympathie pour toute la société et ses exigences directes, et non dans l’indifférence destructrice de la société, non dans l’isolement, que son capital, son trésor, son bon coeur, peut se transformer en un vrai diamant taillé.
Fyodor Dostoevsky
Il faut que je vous écrive, mon aimable Charlotte, ici, dans la chambre d’une pauvre auberge de village, où je me suis réfugié contre le mauvais temps. Dans ce triste gîte de D., où je me traîne au milieu d’une foule étrangère, tout à fait étrangère à mes sentiments, je n’ai pas eu un moment, pas un seul, où le cœur in’ait dit de vous écrire : et maintenant, dans cette cabane, dans cette solitude, dans cette prison, tandis que la neige et la grêle se déchaînent contre ma petite fenêtre, ici, vous avez été ma première pensée. Dès que je fus entré, votre image, ô Charlotte, votre pensée m’a saisi, si sainte, si vivante ! Bon Dieu, c’est le premier instant de bonheur que je retrouve. Si vous me voyiez, mon amie, dans ce torrent de dissipations ! Comme toute mon âme se dessèche ! Pas un moment où le cœur soit plein ! pas une heure fortunée ! rien, rien ! Je suis là comme devant une chambre obscure : je vois de petits hommes et de petits chevaux tourner devant moi, et je me demande souvent si ce n’est pas une illusion d’optique. Je m’en amuse, ou plutôt on s’amuse de moi comme d’une ma"rionnette ; je prends quelquefois mon voisin par sa main de bois, et je recule en frissonnant. Le soir, je fais le projet d’aller voir lever le soleil, et je reste au lit ; le jour, je me promets le plaisir du clair de lune, et je m’oublie dans ma chambre. Je ne sais trop pourquoi je me lève, pourquoi je me coucha. Le levain qui faisait fermenter ma vie, je ne l’ai plus ; le charme qui me tenait éveillé dans les nuits profondes s’est évanoui ; l’enchantement qui, le matin, m’arrachait au sommeil a fui loin de moi. Je n’ai trouvé ici qu’une femme, une seule, Mlle de B. Elle vous ressemble, ô Charlotte, si l’on peut vous ressembler. «.Eh quoi ? direz-vous, le voilà qui fait de jolis compliments ! » Cela n’est pas tout à fait imaginaire : depuis quelque temps je suis très-aimable, parce que je ne puis faire autre chose ; j’ai beaucoup d’esprit, at les dames disent que personne ne sait louer aussi finement…. «Ni mentir, ajouterez-vous, car l’un ne va pas sans l’autre, entendez-vous ?… » Je voulais parler de Mlle B. Elle a beaucoup d’âme, on le voit d’abord à la flamme de ses yeux bleus. Son rang lui est à charge ; il ne satisfait aucun des vœux de son cœur. Elle aspire à sortir de ce tumulte, et nous rêvons, des heures entières, au mijieu de scènes champêtres, un bonheur sans mélange ; hélas ! nous rêvons à vous, Charlotte ! Que de fois n’est-elle pas obligée de vous rendre hommage !… Non pas obligée : elle le fait de bon gré ; elle entend volontiers parler de vous ; elle vous aime. Oh ! si j’étais assis à vos pieds, dans la petite chambre, gracieuse et tranquille ! si nos chers petits jouaient ensemble autour de moi, et, quand leur bruit vous fatiguerait, si je pouvais les rassembler en cercle et les calmer avec une histoire effrayante ! Le soleil se couche avec magnificence sur la contrée éblouissante de neige ; l’orage est passé ; et moi…. il faut que je rentre dans ma cage…. Adieu. Albert est-il auprès de vous ? Et comment ?… Dieu veuille me pardonner cette question !
Johann Wolfgang von Goethe (The Sorrows of Young Werther)
Je sais bien qu’on ne peut se passer de dominer ou d’être servi. Chaque homme a besoin d’esclaves comme d’air pur. Commander, c’est respirer, vous êtes bien de cet avis ? Et même les plus déshérités ar-rivent à respirer. Le dernier, dans l’échelle sociale a encore son conjoint, ou son enfant. S’il est célibataire, un chien. L’essentiel, en somme, est de pouvoir se fâcher sans que l’autre ait le droit de répon-dre. « On ne répond pas à son père », vous connaissez la formule ? Dans un sens, elle est singulière. A qui répondrait-on en ce monde sinon à ce qu’on aime ? Dans un autre sens, elle est convaincante. Il faut bien que quelqu’un ait le dernier mot. Sinon, à toute raison peut s’opposer une autre : on n’en finirait plus. La puissance, au contraire, tranche tout.
Albert Camus
Je t'aime tellement. Vous êtes mon coeur et mon âme. Vous êtes tout pour moi.
Ginny Atkinson (Tangled Up In You (A Savioe Family Novel))
— Je m'appelle Rebecca et je vous aime. Je ne sus que répondre. — Voilà, m'expliqua-t-elle, ils vont vous tuer. Il faut que vous partiez dès ce soir. Je m'en occupe. Je suis officier de l'armée israélienne, et je n'ai pas de compte à rendre au commandant du camp. [...] Je vous aime, je vous aime. Je vous ferai appeler dans mon bureau ce soir à huit heures. Rompez!
Patrick Modiano (Dora Bruder)
L'occupation principale d'un malade mental consiste à fuir. Il veut, doit, constamment partir. À cet effet, il y a, dans le jardin du home Lumière d'Hiver, un arrêt de bus. Tout à fait fictif naturellement. Je veux dire: jamais un bus ne s'arrêtera ou ne démarrera dans ce jardin. Mais il s'agit d'un arrêt de bus parfaitement imité, avec un abri et un banc, des horaires clairement affichés, et diverses "informations aux voyageurs" auxquelles pas un seul patient ne s'intéresse, mais qui rendent tout particulièrement crédible: "Travaux rue Haute, veuillez tenir compte de probable retards. Nous vous remercions pour votre compréhension." On a même construit un petit morceau de route, six ou sept mètres au total, coulé dans ce bel asphalte lisse que le cycliste aime sentir sous ses roues, avec une plaque indiquant une ville qui n'existe pas et où doit se rendre le bus. Ligne 77. ("Comment ma femme m'a rendu fou", p.62)
Dimitri Verhulst (De laatkomer)
(...) je me suis mis à boire comme d'habitude. Personne ne m'a adressé la parole jusque vers minuit et demi. Alors le père Manseau, resté jusque-là impassible et étranger au débat, s'est mis sur pied, péniblement, parce qu'il souffre de l'arthrite, et s'est approché de ma table. Sa figure bronzée, inexpressive, touchait presque mon oreille. - Je suis au courant de votre histoire, dit-il. Moué, c'est pas de mes affaires. Mais vous êtes nouveau icitte. Moué, ça fait soixante-deux ans que je promène ma carcasse. Eh ben, c'est pas bon pour la santé icitte de contrer les curés. Les ficelles, c'est eux autres qui les ont, vous comprenez... Il hésita quelques secondes puis ajouta en guise d'excuse: - Je dis ça, moué, au fond, personnellement, ça me fait ni chaud ni froid. Le jour, je travaille à la manufacture; le soir, je bois ma bière. Au fond, c'est pas ça qui me dérange. Mais c'est pour vous dire, vous comprenez... Je m'étais levé moi aussi et je m'aperçus que je serrais la main au père Manseau. Je ne sais s'il se rendit compte de mon émotion. Peu probable. Il n'en laissa, en tout cas, rien voir. Sans doute, sa mise en garde ne m'apprenait-elle rien de nouveau. Je savais à quoi m'en tenir. Mais c'était l'intention qui me touchait, le sentiment de fraternité, de solidarité peut-être que le père Manseau avait voulu exprimer - la fraternité d'un simple voisin de table tenu à l'écart par ses concitoyens bien-pensants à cause de son alcoolisme... ll me tira d'embarras en portant deux doigts à la visière de sa casquette de cuir: - À la revoyure, m'sieur Jodoin, pis bonne chance, là. Et il s'éloigna, oscillant, écarquillé, de sa démarche raide de pantin, sans presque plier les genoux. Mon émotion tomba vite; heureusement, car je n'aime pas être ému. D'ailleurs, ayant bu tout mon soûl, j'étais protégé des cinglures du monde extérieur.
Gérard Bessette (Le Libraire)
Elle secoua la tête : « J’aime mieux, murmura-t-elle, être malheureuse avec toi qu’heureuse avec lui. » Voilà de ces mots d’amour qui ne veulent rien dire, et que l’on a honte de rapporter, mais qui, prononcés par la bouche aimée, vous enivrent. Je crus même comprendre la phrase de Marthe. Pourtant que signifiait-elle au juste ? Peut-on être heureux avec quelqu’un qu’on aime pas ?
Raymond Radiguet
Vous êtes une personne très bien, monsieur Baggins, et je vous aime beaucoup ; mais vous n'êtes, après tout, qu'un minuscule individu dans le vaste monde.
J.R.R. Tolkien (The Hobbit (The Lord of the Rings, #0))
Je ne connais pas la moitié d'entre vous autant que je le voudrais. Et j'aime moins de la moitié d'entre vous à moitié moins que vous ne le méritez.
J.R.R. Tolkien (The Fellowship of the Ring (The Lord of the Rings, #1))
C'est vainement que j'ai lutté. Rien n'y fait. Je ne puis réprimer mes sentiments. Il faut que vous me permettiez de vous dire combien je vous admire et je vous aime." Darcy à Elizabeth.
Jane Austen (Pride and Prejudice Volume II)
« Ce que vous prétendez m’a tout l’air de sottises, un voile pudique jeté sur votre ignorance, se gaussa Perturabo. Je n’aime pas vos dieux, ce sont les ennemis de la raison. C’est ainsi que vous, les gens de foi, faites taire et exécuter ceux qui ne sont pas d’accord avec vous. Tout cela pour préserver votre confortable ignorance. » - Perturabo, "The Horus Heresy Primarchs : Perturabo, le marteau d'Olympia
Haley, Guy
Qui sourit n'est pas toujours heureux. Il y a des larmes dans le coeur qui n'attigent pas les yeux." "Ce n'est pas parce qu'il ne peut pas t'aimer comme tu le voudrais qu'il ne t'aime pas de toute sa personne." "Je t'oublierai lorsqu'un pianiste sourd entendra un pétale de rose se poser sur un sol de cristal" "-Les gens s'habituent à la beauté. -Je ne me suis pas encore habituée à toi." "Il y a des rencontres qui changent une vie, des rencontres qui ne sont pas en mesure de vous sauver mais qui peuvent vous accompagner jusqu'au bout du chemin. Comme une lumière dans l'obscurité." "J'étais si près des autres que j'ai froid près des autres" "L'amour ne dépend absolument pas de ce qu'on regarde, mais entièrement de la personne qui regarde.
Morgane Moncomble
Je ne vous aime plus. C’est vous qui m’aimez. Vous ne le savez pas. Nous
Marguerite Duras (Emily L.)
« Si pour un instant Dieu oubliait que je suis une marionnette de chiffon et m'offrait un morceau de vie, je profiterais de ce temps du mieux que je pourrais. Sans doute je ne dirais pas tout ce que je pense, mais je penserais tout ce que je dirais. Je donnerais du prix aux choses, non pour ce qu'elles valent, mais pour ce qu'elles représentent. Je dormirais peu, je rêverais plus, sachant qu'en fermant les yeux, à chaque minute nous perdons 60 secondes de lumière. Je marcherais quand les autres s'arrêteraient, je me réveillerais quand les autres dormiraient. Si Dieu me faisait cadeau d'un morceau de vie, je m'habillerai simplement, je me coucherais à plat ventre au soleil, laissant à découvert pas seulement mon corps, mais aussi mon âme. Aux hommes, je montrerais comment ils se trompent, quand ils pensent qu'ils cessent d'être amoureux parce qu'ils vieillissent, sans savoir qu'ils vieillissent quand ils cessent d'être amoureux ! A l'enfant je donnerais des ailes mais je le laisserais apprendre à voler tout seul. Au vieillard je dirais que la mort ne vient pas avec la vieillesse mais seulement avec l'oubli. J'ai appris tant de choses de vous les hommes… J'ai appris que tout le monde veut vivre en haut de la montagne, sans savoir que le vrai bonheur se trouve dans la manière d'y arriver. J'ai appris que lorsqu'un nouveau-né serre pour la première fois, le doigt de son père, avec son petit poing, il le tient pour toujours. J'ai appris qu'un homme doit uniquement baisser le regard pour aider un de ses semblables à se relever. J'ai appris tant de choses de vous, mais à la vérité cela ne me servira pas à grand chose, si cela devait rester en moi, c'est que malheureusement je serais en train de mourir. Dis toujours ce que tu ressens et fais toujours ce que tu penses. Si je savais que c'est peut être aujourd'hui la dernière fois que je te vois dormir, je t'embrasserais très fort et je prierais pour pouvoir être le gardien de ton âme. Si je savais que ce sont les derniers moments où je te vois, je te dirais 'je t'aime' sans stupidement penser que tu le sais déjà. Il y a toujours un lendemain et la vie nous donne souvent une autre possibilité pour faire les choses bien, mais au cas où elle se tromperait et c'est, si c'est tout ce qui nous reste, je voudrais te dire combien je t'aime, que jamais je ne t'oublierais. Le lendemain n'est sûr pour personne, ni pour les jeunes ni pour les vieux. C'est peut être aujourd'hui que tu vois pour la dernière fois ceux que tu aimes. Pour cela, n'attends pas, ne perds pas de temps, fais-le aujourd'hui, car peut être demain ne viendra jamais, tu regretteras toujours de n'avoir pas pris le temps pour un sourire, une embrassade, un baiser parce que tu étais trop occupé pour accéder à un de leur dernier désir. Garde ceux que tu aimes près de toi, dis-leur à l'oreille combien tu as besoin d'eux, aime les et traite les bien, prends le temps pour leur dire 'je regrette' 'pardonne-moi' 's'il te plait' 'merci' et tous les mots d'amour que tu connais. Personne ne se souviendra de toi pour tes pensées secrètes. Demande la force et la sagesse pour les exprimer. Dis à tes amis et à ceux que tu aimes combien ils sont importants pour toi. Monsieur Márquez a terminé, disant : Envoie cette lettre à tous ceux que tu aimes, si tu ne le fais pas, demain sera comme aujourd'hui. Et si tu ne le fais pas cela n'a pas d'importance. Le moment sera passé. Je vous dis au revoir avec beaucoup de tendresse »
Gabriel García Márquez
Le mariage, Jacopo, est un contrat absurde qui humilie à la fois l'homme et la femme. Pour moi, si on rencontre un homme qui vous plaît, on l'aime jusqu'à ce que, eh bien, tant que ça dure… Et puis on se laisse, si possible, en bons amis. Oh, Jacopo, parler avec toi est une fontaine d'intuitions pour ta putain de mère ! Tu sais que m'est venue une idée sur l'amour ? - Quelle idée, maman, dis-moi ? - Si tu étais obligé de rester toujours seul en ta propre compagnie, comment t'en trouverais-tu ? - Oh là, je préfère ne pas y penser ! Je deviendrais fou, je m'ennuierais. - Voilà ! Je crois que, à part l'attraction des sens qui est une chose encore plus obscure que tout ce qu'on a pu en dire… Schopenhauer, aussi… - Ah oui, que dit-il ? - Tu verras toi-même, je n'ai pas envie d'en parler maintenant… À part… non ! pas à part, parce que les sens suivant l'intelligence et inversement, il me semble qu'on tombe amoureux parce qu'avec le temps on se lasse de soi-même et on veut entrer en un autre. Mais pas pour cette idée magnifique mais trop fatale de la pomme de Platon, tu sais, non ? - Oui, oui. - On veut entrer en un "autre" inconnu pour le connaître, le faire sien, comme un livre, un paysage. Et puis, quand on l'a absorbé, qu'on s'est nourri de lui jusqu'à ce qu'il soit devenu une part de nous-même, on recommence à s'ennuyer. Tu lirais toujours le même livre, toi ? (p. 479)
Goliarda Sapienza (L'arte della gioia)
- Quand vous aimez un homme, vous ne le lui dites pas ? - Pas forcément. - Qu'est ce qui vous en empêche ? - La peur, répondit Mia. - La peur de quoi ? - La peur de faire peur. - Qu'est ce que c'est compliqué tout ça ! Alors que faut-il faire, dire ou ne pas dire, quand on aime quelqu'un. - Il faut attendre un peu. - Attendre quoi, qu'il soit trop tard ? - Qu'il ne soit pas trop tôt. - Et comment sait-on que le moment est venu de révéler la vérité ? - Quand on se sent rassuré, je suppose.
Marc Levy (Elle & lui)
Parce que moi, je vais toujours aux rendez-vous. De toute ma vie, je n'en ai pas raté un seul. J'aime découvrir la personne qui m'attend ou que j'attends. Sa légère inquiétude qui s'évapore à la seconde où je parais. Pour rien au monde je ne manquerais l'évaporation d'une inquiétude.
Pierre Charras (Dix-neuf secondes)
La jalousie! "Othello n'est pas jaloux, il est confiant", a remarqué Pouchkine, et cette remarque à elle seule témoigne de l'intelligence hors du commun de notre grand poète. Othello a juste l'âme anéantie, tout son univers s'est retourné, parce que son idéal est mort. Mais Othello n'ira pas se cacher, espionner, ou épier: il est confiant. Au contraire, c'est lui qu'il faut mettre sur la piste, pousser, exciter au prix d'efforts extrêmes, pour qu'il commence juste à se douter de la trahison. Tel n'est pas le jaloux véritable. On ne peut même pas s'imaginer la honte et la déchéance morale que le jaloux est capable d'accepter sans le moindre remords de conscience. Et ce n'est pourtant pas que tous les jaloux soient des âmes sales ou viles. Au contraire, en ayant le coeur noble, un amour pur, plein d'esprit et de sacrifice, on peut en même temps se cacher sous les tables, acheter les pires crapules et vivre dans la saleté la plus répugnante en espionnant et en écoutant aux portes. Othello n'aurait jamais pu accepter la trahison - non pardonner, mais accepter le fait - quoique son âme fût incapable de colère et innocente comme celle d'un enfant. Un vrai jaloux, c'est autre chose: on a du mal à imaginer tout ce que à quoi un vrai jaloux peut cohabiter, ce qu'il peut accepter, ce qu'il est capable de pardonner! Ce sont d'ailleurs les jaloux qui pardonnent plus vite que les autres, et toutes les femmes le savent. Le jaloux, très rapidement (après bien sûr, une scène effrayante au début), peut et est capable de pardonner, par exemple, une trahison presque prouvée, des étreintes et des baisers qu'il aura vus lui-même, si, par exemple, au même moment, il aura pu se persuader, d'une façon ou d'une autre, que c'était "pour la dernière fois" et que le rival disparaîtra dorénavant, qu'il partira au bout du monde, ou que, lui-même, il emmènera celle qu'il aime quelque part où le rival ne pourra plus jamais revenir. Il va de soi que la réconciliation ne dure qu'une heure, parce que, quand bien même le rival aurait réellement disparu, lui-même, dès le lendemain, il s'en fabriquera un autre, un nouveau, et il sera jaloux de ce nouveau. Et on pourrait croire que si, dans votre amour, vous avez besoin d'épier, alors, que vaut-il, cet amour, s'il lui faut tant de sentinelles? Mais c'est bien cela que le vrai jaloux ne sera jamais en état de comprendre, et pourtant, je vous jure, il existe des jaloux qui sont des coeurs sublimes...
Fiodor Dostoïevski
Haut les coeurs, mes frères ! Haut, toujours plus haut ! Et ne m'oubliez pas non plus les jambes ! Haut les jambes aussi, ô vous qui dansez bien, et, mieux encore, soyez debout, même sur la tête ! Cette couronne du rieur, cette couronne de roses, moi-même je l'ai ceinte, moi-même ai sanctifié mon éclat de rire. Pour cela, parmi les autres aujourd'hui je n'ai trouvé personne d'assez robuste. Zarathoustra le danseur, Zarathoustra le léger, qui des ailes fait signe, celui qui sait l'art de voler, qui à tous les oiseaux fait signe, prêt et dispos, d'une bienheureuse espièglerie ; Zarathoustra le vrai-disant, Zarathoustra le vrai-dansant, le non-impatient, le non-inconditionnel, celui qui aime et sauts et entrechats ; moi-même me suis ceint de cette couronne. Cette couronne du rieur, cette couronne de roses, à vous, mes frères, je lance cette couronne ! J'ai sanctifié le rire : ô vous, hommes supérieurs, apprenez donc - à rire !
Nietzsche F.
Je comprends ce désir de couvrir de cadeaux un être qu'on aime pour manifester l'appartenance (Proust, La prisonnière). Tout en sachant que cela ne sert pas à vous l'attacher, puisqu'il en est seulement fier (de susciter autant d'amour), que cela renforce son narcissisme, lequel joue contre celui qui donne. Ce dernier n'a pas assez de narcissisme. Enfin, moi je l'aime de tout mon vide.
Annie Ernaux (Se perdre (French Edition))
— C’est un pinson, l’éclaira Dany, qui avait entre temps fait des recherches sur Google. Souhaitez-vous des détails ? — Non. Cela me suffit de l’entendre chanter et je crois qu’on sait tout sur lui. — C’est une façon de voir les choses, marmonna Dany, qui en avait toujours après sa mère, qui, quoiqu’il arrive, ne cessait jamais ses remontrances. — Tu n’aimes pas cet oiseau ? interrogea Rodica avec intérêt, en constatant que les yeux de sa progéniture étaient toujours rivés sur l’écran de son ordinateur portable. — Là-dedans j’ai tous les oiseaux de la forêt, et non pas un seul. (p. 36)
Violeta Lacatusu (Daria (French Edition))
– Vous faire confiance ? dit Lăpușneanu, qui pénétrait son dessein. Tu penses peut-être que je ne connais pas le vieux dicton moldave : « Le loup change de poil, mais non de caractère » ? Tu penses peut-être que je ne vous connais pas, et toi mieux que les autres ? Que je ne sais pas non plus que, chef de mes armées, tu m'as abandonné à l'heure de la défaite ? Veveriță, certes, a toujours été mon ennemi, mais ouvertement ; Spancioc est encore jeune, son cœur est plein d'amour pour son pays ; j'aime voir sa hardiesse, qu'il ne tente pas de cacher. Stroici est un enfant qui ne connaît pas encore les hommes, ni la flatterie, ni le mensonge ; il ne sait pas que tout ce qui reluit n'est pas or. Mais toi, Moțoc toi qui as vieilli dans l'adversité, habitué à flatter tous les princes, tu as trahi le Despote, tu m'as trahi moi-même, tu trahiras Tomșa. Dis-moi : ne serais-je pas le plus grand des sots de te faire encore confiance ? Je te pardonne pourtant d'avoir cru pouvoir me tromper et te promets de ne pas souiller mon épée de ton sang. Je t'épargnerai, car tu m'es nécessaire pour aider à porter le poids de la haine populaire. Il reste des bourdons : il faut nettoyer la ruche. (Dans la traduction de Valentin Lipatti, extrait de "ALEXANDRU LĂPUȘNEANUL") [— Să mă-ncred în voi? zise Lăpușneanul înțelegînd planul lui. Pesemne gîndești că eu știu zicătoarea moldovenească: „Lupul părul schimbă, iar năravul ba“? Pesemne nu vă cunosc eu și pre tine mai vîrtos? Nu știu, că fiind mai mare peste oștile mele, cum ai văzut că m-au biruit, m-ai lăsat? Veveriță îmi este vechi dușman, dar încăi niciodată nu s-au ascuns; Spancioc este încă tînăr, în inima lui este iubire de moșie; Îmi place a privi sumeția lui, pre care nu se silește a o tăinui. Stroici este un copil, care nu cunoaște încă pre oameni, nu știe ce este îmbunarea și minciuna; lui i se par că toate paserile ce zboară se mănîncă. Dar tu, Moțoace? învechit în zile rele, deprins a te ciocoi la toți domnii, ai vîndut pre Despot, m-ai vîndut și pre mine, vei vinde și pre Tomșa; spune-mi, n-aș fi nătărău de frunte, cănd m-aș încrede în tine? Eu te iert însă, c-ai îndrăznit a crede că iar mă vei putea înșela, și îți făgăduiesc că sabia mea nu se va mînji în sîngele tău; te voi cruța, căci îmi ești trebuitor, ca să mă ușurezi de blăstemurile norodului. Sînt alți trîntori de care trebuie curățit stupul. ]
Constantin Negruzzi (Amintiri din junețe. Alexandru Lăpușneanul)
Vous me croirez, je l’espère, si je vous dis : j’aime mon pays. L’ai-je aimé sagement, l’ai-je aimé follement ?… Au dehors des opinions peuvent être partagées.
Louis-Joseph Papineau (Un Testament Politique)
En Inde, la realite, c'est sauvagerie, brutalite, egoisme sans aucune retenue, mepris complet de l'homme pour l'homme et salete inexprimable. Tout est tragique ici, en Inde, l'art, la religion, les imaginations, les consciences, la vie journaliere ou les plus simples faits ou gestes, il y a un reflet de la terreur sacree dont parlent les anciens. L'idee des incarnations donne l'habitude de mourir. On se dit qu'on est mort tant de fois deja que cette formalite a remplir perd de son epouvante. Il fait froid et triste quand on demande aux etres de vous etre un soutien, de vous rechauffer, d'alleger le fardeau de misere inherente a toute existence. C'est en soi qu'il faut cultiver la flamme qui rechauffe. Ce que nous aimons, ce sont nos sensations, la satisfaction de nos desirs. Quand les hommes ont peur, ils se tournent vers les dieux, vers le surnaturel, comme les enfants qui s'accrochent aux jupes de leur mere. Une tradition et une chaine de pensees millenaires sont une force, une energie aussi reelle dans le domaine mental que l'electricite sur le plan physique. Parfois je fais ce qu'on l'on appelle en tibetain: tsam. C'est a dire que, pendant plusieurs jours, je ne vois personne ni ne parle a personne. C'est tres reposant, ces jours de solitude complete. Les peuples primitifs restent bien pres de l'animal; leur plus grande joie est de manger. Pas mal de civilises leur ressemblent. Les voyages ne fouettent pas seulement le sang, comme un sport hygienique, ils fouettent l'esprit et lui communiquent de la vigueur. Voyager, c'est de meme qu'etudier, faire un long bail avec la jeunesse. Il n'existe pas, je crois, de plus efficace fontaine de jouvence que ces deux choses combinees: voyage et activite intellectuelle. A ceux qui sentent autrement que le public vulgaire, le superflue est plus indispensable que le pretendu necessaire. Quand on voyage, le voyage lui-meme tient lieu de tout, mais lorsque l'on devient sedentaire, l'on aime bien vivre dans un decor agreable.
Alexandra David-Néel (Correspondance avec son mari Edition intégrale 1904-1941)
C'est pour ça que je me bats. Je me bats pour ceux que j'aime, un sentiment auquel vous ne comprendrez jamais rien parce qu'une machine peut apprendre a penser, mais pas à aimer.
Ben Oliver
ROSIMOND Faites-moi donc la grâce d'observer que je suis la victime des arrangements de ma mère. DORIMÈNE La victime ! Vous m'édifiez beaucoup, vous êtes un petit garçon bien obéissant. ROSIMOND Je n'aime pas à la fâcher, j'ai cette faiblesse-là, par exemple.
Pierre de Marivaux (Le Petit Maître corrigé – suivi d'annexes: Nouvelle édition 2019)
Il était passé la voir le lendemain et avait bu une bière sans même s'asseoir, pire que froid, un étranger. Jenn avait compris. Elle était de toute façon de ces femmes qui doivent toujours comprendre, les colères et les lâchetés, se trimballer les gosses et torcher les vieux, être toujours moins bien payée et dire amen. De mère en mère, c'était comme ça. - Mais toi, t'as envie de quoi ? avait tout de même demandé Greg. - Je sais pas. Ce qui signifiait à l'évidence qu'elle envisageait moyennement de se débarrasser de l'avenir qui lui poussait dans le ventre. Le père de Bilal s'était cassé depuis longtemps et elle en avait bavé pour refaire sa vie, entre ses journées à rallonge et son gosse qui n'était pas si facile. Elle avait tenu bon, farouche et souriante, sans jamais renoncer toutefois à la possibilité d'une vie à deux, la seule envisageable à ses yeux. Dans ce domaine, elle n'avait pas tellement de prétentions d'ailleurs, et sur l'amour, plus guère d'illusions. Il n'était plus question pour elle de coup de foudre ni de passion pied au plancher, le cœur à cent à l'heure et les mains moites. Là-dessus, Hollywood et la collection Harlequin pouvaient aller se faire mettre. À trente-deux ans, Jennifer ne se racontait plus d'histoire. Elle avait eu dans sa vie des gentils garçons et des intérimaires fumeurs de pet', des allumés de la console, des brutaux ou des zombies comme le père de Bilal qui pouvait passer des heures devant la télé sans dire un mot. Elle avait eu des mecs qui la baisaient vite et mal à deux heures du mat sur le parking d'un quelconque Papagayo. Elle avait été amoureuse et trompée. Elle avait trompé et s'en était voulu. Elle avait passé des heures à chialer comme une conne dans son oreiller pour des menteurs ou des jaloux. Elle avait eu quinze ans, et comme n'importe qui, sa dose de lettes et de flirts hésitants. On lui avait tenu la main, on l'avait emmenée au ciné. On lui avait dit je t'aime, je veux ton cul, par texto et à mi-voix dans l'intimité d'une chambre à coucher. À présent, Jenn était grande. Elle savait à quoi s'en tenir. L'amour n'était pas cette symphonie qu'on vous serinait partout, publicitaire et enchantée. L'amour c'étaient des listes de courses sur le frigo, une pantoufle sous un lit, un rasoir rose et l'autre bleu dans la salle de bains. Des cartables ouverts et des jouets qui trainent, une belle-mère qu'on emmène chez le pédicure pendant que l'autre va porter de vieux meubles à la déchetterie, et tard le soir, dans le noir, deux voix qui se réchauffent, on les entend à peine, qui disent des choses simples et sans relief, il n'y a plus de pain pour le petit-déjeuner, tu sais j'ai peur quand t'es pas là. Mais justement, je suis là. Jenn n'aurait pas su le dire avec des mots, mais tout cela, elle le savait de source sûre.
Nicolas Mathieu (Connemara)
elle semblait également capable de lire ses pensées. Le sourire était de retour : « Tu es excité, maintenant ? Intrigué ? Tu aimes, alors, que tes femmes manifestent une certaine faiblesse, Rhodien ? Dois-je m’en souvenir, et de l’oreiller ? » Il rougit, mais rencontra sans fléchir le regard sarcastique : « J’aime que les êtres qui participent à ma vie révèlent… un peu de leur vraie nature. Sans calcul. En dehors du jeu dont vous parliez. Cela me séduirait, oui. »
Guy Gavriel Kay (Voile vers Sarance (La Mosaïque sarantine, #1))
J’ai aussi, quoi qu’en disent certaines personnes, des entrailles, un cœur, mais c’est un cœur de souverain. Je ne m’apitoie pas sur les larmes d’une duchesse, mais je suis touché des maux des peuples. Je les veux heureux, et les Français le seront. L’aisance sera partout si je vis dix ans. Croyez-vous donc que je n’aime pas aussi à faire plaisir ? Un visage content me fait du bien à voir, mais je suis obligé de me défendre de cette disposition naturelle, car on en abuserait. Je l’ai éprouvé plus d’une fois avec Joséphine, qui me demandait toujours et me faisait même tomber dans des embuscades de larmes auxquelles j’accordais ce que j’aurais dû refuser.
Armand de Caulaincourt (En traineau avec l'Empereur)
Je contrarie maman. Une cible facile. On se sent livre d'être méchant avec sa mère, c'est la seule personne qui vous aime d'un amour inconditionnel et qui ne vous tournera pas le dos.
Nicolas Robin (La Claque)
Je me surprenais à poser souvent une question qu'en homme d'expérience j'avais toujours évitée jusque-là. Je m'entendais demander : « Tu m'aimes ? » Vous savez qu'il est d'usage de répondre en pareil cas : « Et toi ?
Albert Camus (La Chute)
Voilà ! Bienvenue dans mon palais ! Comment trouvez-vous ? Etonnant, non ? Tout de même, vous réalisez ? Je suis le propriétaire du château du marquis de Sade et de celui de Giacomo Casanova, les deux plus grands prédateurs de femmes de l'histoire. Moi qui ne suis pas particulièrement attiré par les femmes, c'est un comble, non? Ah, les femmes ! Je les aime, les femmes ! J'ai passé ma vie à honorer leur beauté, à les accompagner à travers mes créations, à leur donner une plus grande place dans notre monde, à les aider à mieux exister dans notre société...
Gérard Chambre (Pierre Cardin - tellement de choses à ne pas dire)
Laser étoiles vert pas cher à vendre 800mw . on vous recommande ce laser etoiles vert , il est bon marche a vendre , la puissance est de 800mw , la lumiere est d’etoiles , tres belle. Je l’aime, et je crois que vous peut-etre aimez aussi. Donc je vous propose de ce laser. le lien de source : laserfourni
billmckibben
Il serait temps d'en finir avec ce paternalisme dégueulasse de l'intellectuel blanc «de gauche» qui cherche à exister auprès de «pauvres malheureux sous-éduqués». Moi, qui suis éduqué, évidemment, je comprends que Charlie Hebdo fait de l'humour, puisque, d'une part, je suis très intelligent et, d'autre part, c'est ma culture. Mais, par respect pour vous, qui n'avez pas encore découvert le second degré, je fustigerai solidairement ces dessins islamophobes que je ferai semblant de ne pas comprendre. Je me mettrai à votre niveau pour vous montrer que je vous aime… Et s'il faut que je me convertisse à l'Islam pour être encore plus proche de vous, je le ferai! Ces démagogues ridicules ont juste un énorme besoin de reconnaissance et un formidable fantasme de domination à assouvir.
Charb (Lettre aux escrocs de l'islamophobie qui font le jeu des racistes)
J’aime, et je sais répondre avec indifférence ; J’aime, et rien ne le dit ; j’aime, et seul je le sais ; Et mon secret m’est cher, et chère ma souffrance ; Et j’ai fait le serment d’aimer sans espérance, Mais non pas sans bonheur ; – je vous vois, c’est assez.
Alfred de Musset (Poésies nouvelles)
Vasario 12 Rūbų ir valgio gausa visuomet išaugina vargšo marškinių ir duonos ilgesį. Sūnus palaidūnas kasnakt sapnuoja tėvų na­mus ir savo kambario durų girgždesį, kuris jam kitados buvo nelaisvės simbolis. Absoliučios laisvės vasarų ir rudeniu gam­toje, nepajėgdamas aprėpti ir suvokti viso būties džiaugsmo, aš svajodavau apie disciplinuotą gyvenimą, kartodamas savyje: Regies, je vous aime!
Alfonsas Nyka-Niliūnas (Dienoraščio fragmentai 1938-1975)
Je m'aime donc tu peux m'aimer. Je m'aime donc je peux t'aimer. L’amour propre est toujours la clé.
Human Angels (365 Mantras au quotidien: Jour après jour, ces mantras vous donneront la force et l'inspiration pour changer votre vie pour le meilleur (French Edition))
Je ne connais pas la moitié d'entre vous à moitié aussi bien que je l'aurais aimé ; et j'aime moins de la moitié d'entre vous, moitié moins que vous ne le méritez
J.R.R Tolkien (La Communaute de l'Anneau (Le Seigneur des Anneaux #1))