Itzik Manger Quotes

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Tous tremblent devant cette pichenette sur le nez, s'effraient bien plus à son idée qu'à celle d'être mis au monde sur la Terre. Cet ange alcoolique a rendu malheureux plus d'un enfant avec sa pichenette sur le nez… Si vous voyez sur la Terre un enfant au nez épaté, vous devez savoir que l'ange Simon Bär y a été trop fort avec sa pichenette sur le nez. [Vor diesem Nasenstüber zittern alle, sie haben vor ihm einen weit grösseren Schrecken als vor dem Geborenwerden auf der Erde. Mehr als ein Kind hat dieser trunksüchtige Engel mit seinem Nasenstüber unglücklich gemacht… Wenn ihr auf Erden ein Kind mit einer Stubsnase seht, dann sollt ihr wissen, dass ihm Simon Bär, der Engel, einen zu starken Nasenstüber versetzt hat.]
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Itzik Manger (The Book of Paradise: The Wonderful Adventures of Shmuel-Aba Abervo)
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SOLITAIRE Nul ne sait ce que je dis Ce que je veux nul ne le sait. Sept souriceaux, une souris Sont endormis sur le parquet. Une souris, sept souriceaux, Pourtant il me semble en voir huit ? Alors je mets mon chapeau Je souhaite bonne nuit. Alors je mets mon chapeau Et me laisse aller, Où irai-je si tard la nuit Tout seul, esseulé ? À la foire une gargote Me fait signe : eh toi, gogo Viens, j'ai tonneau plein de vin Et d'or plein tonneau. Vite alors j'ouvre la porte Et tombe au-dedans : Qui que vous soyez, bonne fête À tous, braves gens ! Nul ne sait ce que je dis Ce que je veux nul ne le sait. Deux ivrognes, une bouteille Sont endormis sur le parquet. Deux ivrognes, une bouteille Il me semble en voir trois pourtant, Vaut-il la peine à ce jeu d'être Le quatrième ? Non, vraiment ! Alors je mets mon chapeau Et me laisse aller, Où irai-je si tard la nuit Tout seul, esseulé ? (p. 416-417 de L'Anthologie de la poésie yiddish de Charles Dobzynski)
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Itzik Manger
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MOI, TROUBADOUR Moi troubadour et la fille d'amour Nous errons la nuit autour des lanternes ; Signes de mouchoir, adieu sans retour À toi notre étoile, astre de déveine. Nous allons ailleurs vers un sort meilleur Avant que le blé ne sorte des graines Avant que les fleurs ne perdent couleur. Moi troubadour et la fille d'amour Qui de son caveau tirons la beauté Marcherons à présent rompus, hébétés Par la vie, par l'astre et par la rengaine. Aux portes de l'ombre allons-nous buter Avant que le blé ne sorte des graines Avant que le temps des moissons ne vienne ? Et dans le cœur blanc des nuits de septembre Nous nous blottirons, icônes sans voix, Dans les coins perdus, dans l'oubli des chambres Nous rappellerons, frappant de nos doigts, Que de notre vie sont mortes les branches Avant que le blé ne sorte des graines Avant que le temps des moissons ne vienne. Vous entendrez des mots silencieux Assis pensifs dans l'ombre et dans l'absence Mille soleils brûleront dans vos cieux Hommes à genoux dans un rêve immense, Et ce jour viendra pour tous ceux, tous ceux Dont la vie fleurit, dont la vie commence Avant que le blé ne sorte des graines Avant que le temps des moissons ne vienne. (p. 406-407 de L'Anthologie de la poésie yiddish de Charles Dobzynski)
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Itzik Manger
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Pourquoi j’écris ? Peut-être parce que je suis venue au monde à Czernowitz, parce que le monde est venu à moi à Czernowitz. Ce paysage si particulier. Ces personnes si particulières. L’air était gorgé de contes et de légendes, on les absorbait en respirant. Czernowitz, la quadrilingue, était une ville des muses abritant de nombreux artistes, poètes, amateurs d’art, de littérature et de philosophie. La ville d’adoption du magnifique fabuliste yiddish Elieser Steinberg. Elle a vu naître Itzik Manger, le plus éminent poète yiddish, ainsi que deux générations de poètes germanophones. Le cadet parmi eux et le plus important était Paul Celan, l’aîné était Alfred Margul–Sperber, mort à Bucarest en 1968 à l’âge de soixante-neuf ans, un poète et traducteur vénéré tant en Roumanie qu’en RDA. C’est lui qui me découvrit et qui compila premier livre de poésie publié en 1939 à Czernowitz sous le titre « L’Arc-en-ciel ». (p. 93)
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Rose Ausländer (Sans visa : Tout peut servir de motif et autres proses)
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LE TAILLEUR NOTE MANGUER CHANTE. Tourterelles dans l'or du soir, Années de l'enfance envolées, Je voudrais seller mon cheval louvet, Au galop vers vous m'en aller. Je voudrais vers vous revenir, Attelant mon cheval louvet Et dans la roulotte de mon grand-père Chez moi je vous ramènerais. Sentier tortueux, petits saules, Et floraisons dans tous les coins, Voilà qui s'enlacent et s'aiment Le plus proche et le plus lointain. Ce qui fut voici bien longtemps Aujourd'hui c'est renouvelé En sandales d'argent s'en va Le prodige à travers le blé. Un tour suffit à l'anneau d'or Pour que s'ouvre tout l'univers, Que tout brille, bourdonne et vole En rimes, en strophes, en vers. Trilili, trille de l'oiseau, Refleurissent tous les vergers, Combien de joie, combien de peine. Faut-il pour survoler l'été? L'herbe et le grillon, tsi tsi tsi Au soir dans la fraîche buée, Que de joie faut-il que de peine Pour qu'enfin l'été soit joué! Tourterelles au feu du soir, Années de l'enfance envolées, Je voudrais seller mon cheval louvet Au galop vers vous m'en aller, Je voudrais vers vous revenir, Attelant mon cheval louvet Et dans la roulotte de mon grand-père Vous ramènerais. (p. 427-428 de L'Anthologie de la poésie yiddish de Charles Dobzynski)
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Itzik Manger
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SUR LA ROUTE UN ARBRE Sur la route il est un arbre Qui reste ployé Et tous les oiseaux de l'arbre Se sont égaillés. Trois vers l'ouest et trois vers l'est Et le reste au sud Laissant l'arbre à la tempête À la solitude. Je dis à ma mère : écoute Si tu n'y fais rien, Ni une ni deux, ma mère Oiseaux je deviens ! Je veux m'asseoir sur cet arbre Je le bercerai, L'hiver de belles complaintes Le consolerai. Mère dit : nenni, mon fils ! Et ses pleurs ruissellent Tu pourrais, hélas, sur l'arbre Prendre froid mortel ! Je dis : Mère, c'est dommage Pour tes yeux si beaux Et avant qu'on s'en avise Je suis un oiseau. Geint la mère : Itsik, mon âme, Au nom de Dieu, tiens, Prends au moins ce petit châle Et couvre-t'en bien, Emporte avec toi tes bottes Rude, l'hiver vient, Mets ton bonnet de fourrure Quel malheur est mien ! Emporte aussi ton chandail Et mets-le, vaurien, Si tu ne veux être l'hôte De tous les défunts ! Qu'il est dur de lever mes ailes, Trop de choses, trop Tu mis sur le corps, ma mère, Du fragile oiseau. Et tristement je regarde En ses yeux si beaux, Son amour même m'empêche De devenir oiseau. (p. 418-419 de L'Anthologie de la poésie yiddish de Charles Dobzynski)
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Itzik Manger