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LE TAILLEUR NOTE MANGUER CHANTE.
Tourterelles dans l'or du soir,
Années de l'enfance envolées,
Je voudrais seller mon cheval louvet,
Au galop vers vous m'en aller.
Je voudrais vers vous revenir,
Attelant mon cheval louvet
Et dans la roulotte de mon grand-père
Chez moi je vous ramènerais.
Sentier tortueux, petits saules,
Et floraisons dans tous les coins,
VoilĂ qui s'enlacent et s'aiment
Le plus proche et le plus lointain.
Ce qui fut voici bien longtemps
Aujourd'hui c'est renouvelé
En sandales d'argent s'en va
Le prodige à travers le blé.
Un tour suffit Ă l'anneau d'or
Pour que s'ouvre tout l'univers,
Que tout brille, bourdonne et vole
En rimes, en strophes, en vers.
Trilili, trille de l'oiseau,
Refleurissent tous les vergers,
Combien de joie, combien de peine.
Faut-il pour survoler l'été?
L'herbe et le grillon, tsi tsi tsi
Au soir dans la fraîche buée,
Que de joie faut-il que de peine
Pour qu'enfin l'été soit joué!
Tourterelles au feu du soir,
Années de l'enfance envolées,
Je voudrais seller mon cheval louvet
Au galop vers vous m'en aller,
Je voudrais vers vous revenir,
Attelant mon cheval louvet
Et dans la roulotte de mon grand-père
Vous ramènerais.
(p. 427-428 de L'Anthologie de la poésie yiddish de Charles Dobzynski)
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