Gen Y Quotes

We've searched our database for all the quotes and captions related to Gen Y. Here they are! All 100 of them:

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Il n'y a rien comme l'amour pour donner du courage aux jeunes gens.
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Émile Zola
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PensĂ©e d’un philosophe polonais Il y a des gens formidables Qu’on rencontre au mauvais moment. Et il y a des gens qui sont formidables Parce qu’on les rencontre au bon moment.
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David Foenkinos (Delicacy)
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La plupart des gens ne meurent qu'au dernier moment ; d'autres commencent et s'y prennent vingt ans d'avance et parfois davantage.
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Louis-Ferdinand Céline (Journey to the End of the Night)
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Les cas extrĂȘmes nous attachaient, au mĂȘme titre que les nĂ©vroses et les psychoses : on y retrouvait exagĂ©rĂ©es, Ă©purĂ©es, dotĂ©es d'un saisissant relief les attitudes et les passions des gens qu'on appelle normaux.
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Simone de Beauvoir (La Force De l'Age)
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Il y a tant de gens qui poussent la sophistication jusqu'à lire sans lire. Comme des hommes grenouilles, ils traversent les livres sans prendre une goutte d'eau.... - Ce sont les lecteurs-grenouilles. Ils forment l'immense majorité des lecteurs humains, et pourtant je n'ai découvert leur existence que trÚs tard. Je suis d'une telle naïveté. Je pensais que tout le monde lisait comme moi; moi, je lis comme je mange.
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Amélie Nothomb (HygiÚne de l'assassin)
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Il y a des gens qui paieraient pour se vendre
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Victor Hugo
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Elle se répÚte: "change de tactique, ma fille, cesse de souffrir, t'es pas obligée de ramasser autant." Mais rien n'y fait. Il y a des gens qui se torturent mieux que d'autres. Dans cette catégorie, au moins, elle se sent championne absolue.
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Virginie Despentes (Bye Bye Blondie)
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Gen-Ys are delusional; Most people are not special—otherwise “special” wouldn’t mean anything. Even right now, most of Gen-Ys reading this are thinking, “Good point. But I actually am one of the few special ones”—and this is the problem.
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Tim Urban
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The thought of Pascal’s was brought home to him: “A mesure qu‘on a plus d’esprit, on trouve qu’il y a plus d’hommes originaux. Les gens du commun ne trouvent pas de diffĂ©rence entre les hommes.
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Thomas Hardy (Tess of the D'Urbervilles)
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Les gens ne regardent plus le ciel. Ils gardent les yeux baissĂ©s sur leurs petits soucis, ils oublient que le monde peut ĂȘtre plus vaste, qu'il y a des couleurs, des arcs-en-ciel, des nuages et des oiseaux fantastiques qui pourraient changer leurs vies.
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Carina Rozenfeld (Le Brasier des souvenirs (PhĂŠnix, #2))
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Quand vous avancerez en Ăąge, vous vous apercevez que la vie est faites de rencontres, de connaissances et de sĂ©parations. Parfois, nous aimons les gens que nous rencontrons, parfois, nous ne les aimons pas, mais les connaitre est ce qu'il y a de plus important dans la vie, c'est cela qui fait de nous des ĂȘtre humains.
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Colleen McCullough (Tim (Grands romans))
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Un homme s’engage dans sa vie, dessine sa figure, et en dehors de cette figure, il n’y a rien. Évidemment, cette pensĂ©e peut paraĂźtre dure Ă  quelqu’un qui n’a pas rĂ©ussi sa vie. Mais d’autre part, elle dispose les gens Ă  comprendre que seule compte la rĂ©alitĂ©, que les rĂȘves, les attentes, les espoirs permettent seulement de dĂ©finir un homme comme rĂȘvĂ© déçu , comme espoir avortĂ©, comme attente inutile.
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Jean-Paul Sartre
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A qui Ă©cris-tu? -A toi. En fait, je ne t'Ă©cris pas vraiment, j'Ă©cris ce que j'ai envie de faire avec toi... Il y avait des feuilles partout. Autour d'elle, Ă  ses pieds, sur le lit. J'en ai pris une au hasard: "...Pique-niquer, faire la sieste au bord d'une riviĂšre, manger des pĂȘches, des crevettes, des croissants, du riz gluant, nager, danser, m'acheter des chaussures, de la lingerie, du parfum, lire le journal, lĂ©cher les vitrines, prendre le mĂ©tro, surveiller l'heure, te pousser quand tu prends toute la place, Ă©tendre le linge, aller Ă  l'OpĂ©ra, faire des barbecues, rĂąler parce que tu as oubliĂ© le charbon, me laver les dents en mĂȘme temps que toi, t'acheter des caleçons, tondre la pelouse, lire le journal par-dessus ton Ă©paule, t'empĂȘcher de manger trop de cacahuĂštes, visiter les caves de la Loire, et celles de la Hunter Valley, faire l'idiote, jacasser, cueillir des mĂ»res, cuisiner, jardiner, te rĂ©veiller encore parce que tu ronfles, aller au zoo, aux puces, Ă  Paris, Ă  Londres, te chanter des chansons, arrĂȘter de fumer, te demander de me couper les ongles, acheter de la vaisselle, des bĂȘtises, des choses qui ne servent Ă  rien, manger des glaces, regarder les gens, te battre aux Ă©checs, Ă©couter du jazz, du reggae, danser le mambo et le cha-cha-cha, m'ennuyer, faire des caprices, bouder, rire, t'entortiller autour de mon petit doigt, chercher une maison avec vue sur les vaches, remplir d'indĂ©cents Caddie, repeindre un plafond, coudre des rideaux, rester des heures Ă  table Ă  discuter avec des gens intĂ©ressants, te tenir par la barbichette, te couper les cheveux, enlever les mauvaises herbes, laver la voiture, voir la mer, t'appeler encore, te dire des mots crus, apprendre Ă  tricoter, te tricoter une Ă©charpe, dĂ©faire cette horreur, recueillir des chats, des chiens, des perroquets, des Ă©lĂ©phants, louer des bicyclettes, ne pas s'en servir, rester dans un hamac, boire des margaritas Ă  l'ombre, tricher, apprendre Ă  me servir d'un fer Ă  repasser, jeter le fer Ă  repasser par la fenĂȘtre, chanter sous la pluie, fuire les touristes, m'enivrer, te dire toute la vĂ©ritĂ©, me souvenir que toute vĂ©ritĂ© n'est pas bonne Ă  dire, t'Ă©couter, te donner la main, rĂ©cupĂ©rer mon fer Ă  repasser, Ă©couter les paroles des chansons, mettre le rĂ©veil, oublier nos valises, m'arrĂȘter de courir, descendre les poubelles, te demander si tu m'aimes toujours, discuter avec la voisine, te raconter mon enfance, faire des mouillettes, des Ă©tiquettes pour les pots de confiture..." Et ça continuais comme ça pendant des pages et des pages...
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Anna Gavalda (Someone I Loved (Je l'aimais))
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Peu de gens comprennent l'immense avantage qu'il y a à ne jamais hésiter et à tout oser.
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Erasmus (Éloge de la Folie - avec les dessins de Hans Holbein)
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Il n'y a point d'accidents si malheureux dont les habiles gens ne tirent quelque avantage, ni de si heureux que les imprudents ne puissent tourner à leur préjudice.
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François de La Rochefoucauld (Réflexions ou sentences et maximes morales (French Edition))
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Il n’y a rien de tel pour Ă©pier les actions des gens que ceux qu’elles ne regardent pas.
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Victor Hugo (Les Misérables)
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Les gens n'attendent en général qu'une seule chose de vous: que vous leur renvoyiez l'image de ce qu'ils veulent que vous soyez. Et cette image que je leur proposais, ils n'en voulaient surtout pas. C'était une vue du monde d'en haut, une vue qui n'avait rien à faire ici. Alors s'il y a une leçon que j'ai bien apprise en prÚs de vingt-huit ans de présence sur cette Terre, c'est que l'habit doit faire le moine et peu importe ce que cache la soutane.
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Jean-Paul Didierlaurent (Le Liseur du 6h27)
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So, you know what? I'm not ready to write Gen Y off just yet and neither should you, because I think we're going to grow up just fine. Yeah, it pains me to admit it, but the kids are all right.
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Sarra Manning (Adorkable)
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Comment, avec votre bon sens, pouvez-vous ĂȘtre aussi loyalement aveuglĂ©e sur la sottise d’autrui ? Il n’y a que vous qui ayez assez de candeur pour ne voir jamais chez les gens que leur bon cĂŽtĂ©...
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Jane Austen (Pride and Prejudice)
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Il y avait autour de la table cette hilarité bruyante et cette liberté individuelle qui accompagnent, chez les gens de condition inférieure, la fin des repas. Ceux qui étaient mécontents de leur place s'étaient levés de table et avaient été chercher d'autres voisins. Tout le monde commençait à parler à la fois, et personne ne s'occupait de répondre à ce que son interlocuteur lui disait, mais seulement à ses propres pensées.
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Alexandre Dumas (Le comte de Monte-Cristo, Tome I (The Count of Monte Cristo, part 1 of 4))
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Et il y a des gens qui trouvent que tout cela ne grouille pas assez, qui font des vers, de la poésie, de la surréalité, qui en rajoutent. [...] Les réincarnations, les paradis, les enfers, enfin quoi : aprÚs la vie, la mort encore à vivre !
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Francis Ponge (Le Parti pris des choses suivi de ProĂȘmes)
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Il y a eu dans le monde autant de pestes que de guerres. Et pourtant pestes et guerres trouvent les gens toujours aussi dépourvus. (There have been as many plagues as wars in history; yet always plagues and wars take people equally by surprise.)
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Albert Camus
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Il y a des livres que l’on rate, comme certaines rencontres, on passe Ă  cĂŽtĂ© d’histoires et de gens qui auraient pu tout changer. À cause d’un malentendu, d’une couverture, ou d’un rĂ©sumĂ© passable, d’un a priori. Heureusement que parfois, la vie insiste.
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Valérie Perrin (Trois)
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...ellas pertenecĂ­an a una generaciĂłn que sostenĂ­a una peculiar ilusiĂłn libertaria que pregonaba su odio a las mordazas institucionales mientras que, por debajo de la mesa, querĂ­a aplicar las suyas propias, unas que creĂ­an justas, necesarias y progresistas.
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MĂłnica Ojeda (Nefando)
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Coluche disait « On ne peut pas dire la vĂ©ritĂ© Ă  la tĂ©lĂ©, il y a trop de gens qui regardent ». La question Ă  poser Ă  la population belge est : pensez-vous ĂȘtre bien informĂ©s ? Croyez-vous que dans une rĂ©gion comme le Moyen-Orient avec toute la richesse du pĂ©trole, on va vous dire la vĂ©ritĂ© ?
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Michel Collon
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Mais quoi! dit Zadig, il est donc nécessaire qu'il y ait des crimes et des malheurs? et les malheurs tombent sur les gens de bien! Les méchants, répondit Jesrad, sont toujours malheureux: ils servent à éprouver un petit nombre de justes répandus sur la terre, et il n'y a point de mal dont il ne naisse un bien.
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Voltaire (Zadig ou La Destinée: Voltaire (French Edition))
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En la universidad, cuando las personas nos pregunten cómo nos conocimos, ¿Cómo les responderemos? La historia es: Crecimos juntos. Pero esa era mås la historia con Josh. ¿Novios de preparatoria? Esa era la historia de Gen y Peter. Así que la nuestra ¿Cuål era? Supongo que diré que todo comenzó con una carta de amor.
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Jenny Han (Always and Forever, Lara Jean (To All the Boys I've Loved Before, #3))
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Los viajes incontrolados en el tiempo se anuncian, por regla general, unos minutos, o a veces tambiĂ©n horas o incluso dĂ­as antes, por una sensaciĂłn de vĂ©rtigo en la cabeza, en el estĂłmago y/o en las piernas. Muchos portadores del gen han informado tambiĂ©n de la apariciĂłn de dolores de cabeza de tipo migrañoso. El primer salto en el tiempo—llamado Salto de IniciaciĂłn— se produce entre los diecisĂ©is y los diecisiete años del portador del gen. De las CrĂłnicas de los Vigilantes, volumen 2, «Leyes generales»
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Kerstin Gier (Ruby Red (Precious Stone Trilogy, #1))
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On peut s’expliquer facilement par lĂ  un fait que nous avons eu frĂ©quemment l’occasion de constater en ce qui concerne les gens dits « cultivĂ©s » ; on sait ce qui est entendu communĂ©ment par ce mot : il ne s’agit mĂȘme pas lĂ  d’une instruction tant soit peu solide, si limitĂ©e et si infĂ©rieure qu’en soit la portĂ©e, mais d’une « teinture » superficielle de toute sorte de choses, d’une Ă©ducation surtout « littĂ©raire », en tout cas purement livresque et verbale, permettant de parler avec assurance de tout, y compris ce qu’on ignore le plus complĂštement, et susceptible de faire illusion Ă  ceux qui, sĂ©duits par ces brillantes apparences, ne s’aperçoivent pas qu’elles ne recouvrent que le nĂ©ant.
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René Guénon (Perspectives on Initiation)
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Tu t'imagines qu'un mensonge en vaut un autre, mais tu as tort. Je peux inventer n'importe quoi, me payer la tĂȘte des gens, monter toutes sortes de mystifications, faire toutes sortes de blagues, je n'ai pas l'impression d'ĂȘtre un menteur ; ces mensonges-lĂ , si tu veux appeler cela des mensonges, c'est moi, tel que je suis ; avec ces mensonges-lĂ , je ne dissimule rien, avec ces mensonges-lĂ  je dis en fait la vĂ©ritĂ©. Mais il y a des choses Ă  propos desquelles je ne peux pas mentir. IL y a des choses que je connais Ă  fond, dont j'ai compris le sens, et que j'aime. Je ne plaisante pas avec ces choses-lĂ . Mentir lĂ -dessus, ce serait m'abaisser moi-mĂȘme, et je ne le peux pas, n'exige pas ça de moi, je ne le ferai.
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Milan Kundera (Laughable Loves)
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La vie semble jolie mais la tristesse qu'elle nous cache, tout le temps on a peur de futur mais il y a des gens qui ont peur de passé.
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Hanane Andalucia
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Il y a dans notre amour plus de magie que la plupart des gens n'en connaĂźtront jamais.
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Nora Roberts (Heaven and Earth (Three Sisters Island, #2))
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Il y a des gens qui n'auraient jamais été amoureux s'ils n'avaint jamais entendu parler de l'amour.
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François de La Rochefoucauld
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Bien des gens reçurent de cette funeste poussiùre dans l'Ɠil. Une fois là, elle y restait, et les gens voyaient tout en mal, tout en laid, et tout à l’envers.
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Hans Christian Andersen (The Snow Queen/La Reine des Neiges: Bilingual (French-English Translated) Dual-Language Edition)
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Il n'y a guĂšre de gens qui ne soient honteux de s'ĂȘtre aimĂ©s quand ils ne s'aiment plus.
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François de La Rochefoucauld (Réflexions ou sentences et maximes morales (French Edition))
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Si que­da­ba al­gu­na es­pe­ran­za, debĂ­a estar en los pro­les, por­que solo en esas masas des­pre­cia­das, que cons­ti­tuĂ­an el ochen­ta y cinco por cien­to de la po­bla­ciĂłn de Ocea­nĂ­a, podĂ­a ge­ne­rar­se la fuer­za ne­ce­sa­ria para des­truir al Par­ti­do. Este no podĂ­a de­rro­car­se desde den­tro. Sus enemi­gos, si es que los habĂ­a, no te­nĂ­an forma de unir­se o si­quie­ra de re­co­no­cer­se mu­tua­men­te. In­clu­so en caso de que exis­tie­ra la le­gen­da­ria Her­man­dad —lo cual no era del todo im­po­si­ble— re­sul­ta­ba in­con­ce­bi­ble que sus miem­bros pu­die­ran re­unir­se en gru­pos de mĂĄs de dos o tres. La re­be­liĂłn se li­mi­ta­ba a un cruce de mi­ra­das, una in­fle­xiĂłn de la voz o, como mucho, una pa­la­bra su­su­rra­da oca­sio­nal­men­te. En cam­bio los pro­les, si pu­die­ran ser cons­cien­tes de su fuer­za, no ten­drĂ­an ne­ce­si­dad de cons­pi­rar. Bas­ta­rĂ­a con que se en­ca­bri­ta­ran como un ca­ba­llo que se sa­cu­de las mos­cas. Si qui­sie­ran, po­drĂ­an volar el Par­ti­do en pe­da­zos a la ma­ña­na si­guien­te. Tarde o tem­prano tenĂ­a que ocu­rrĂ­r­se­les. Y sin em­bar­go

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George Orwell (1984)
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Gen Y's work best in groups, collaboratively, transparently, interactively and entrepreneurially - and have already created positive change in many local communities and around the world.
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Charlie Caruso (Understanding Y)
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La tournĂ©e terminĂ©e, Tom et Roger pensĂšrent qu'aprĂšs le succĂšs de I Shot The Sheriff, ce serait bien de descendre dans les CaraĂŻbes pour continuer sur le thĂšme du reggae. Ils organisĂšrent un voyage en JamaĂŻque, oĂč ils jugeaient qu'on pourrait fouiner un peu et puiser dans l'influence roots avant d'enregistrer. Tom croyait fermement au bienfait d'exploiter cette source, et je n'avais rien contre puisque ça voulait dire que Pattie et moi aurions une sorte de lune de miel. Kingston Ă©tait une ville oĂč il Ă©tait fantastique de travailler. On entendant de la musique partout oĂč on allait. Tout le monde chantait tout le temps, mĂȘme les femmes de mĂ©nage Ă  l'hotel. Ce rythme me rentrait vraiment dans le sang, mais enregistrer avec les JamaĂŻcains Ă©tait une autre paire de manches. Je ne pouvais vraiment pas tenir le rythme de leur consommation de ganja, qui Ă©tait Ă©norme. Si j'avais essayĂ© de fumer autant ou aussi souvent, je serais tombĂ© dans les pommes ou j'aurais eu des hallucinations. On travaillait aux Dynamic Sound Studios Ă  Kingston. Des gens y entraient et sortaient sans arrĂȘt, tirant sur d'Ă©normes joints en forme de trompette, au point qu'il y avait tant de fumĂ©e dans la salle que je ne voyais pas qui Ă©tait lĂ  ou pas. On composait deux chansons avec Peter Tosh qui, affalĂ© sur une chaise, avait l'air inconscient la plupart du temps. Puis, soudain, il se levait et interprĂ©tait brillamment son rythme reggae Ă  la pĂ©dale wah-wah, le temps d'une piste, puis retombait dans sa transe Ă  la seconde oĂč on s'arrĂȘtait.
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Eric Clapton (The Autobiography)
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Combien de gens exercent-ils le travail de leur choix ? Certains scientifiques, artistes, quelques travailleurs trĂšs qualifiĂ©s ou certaines professions libĂ©rales ont peut-ĂȘtre cette satisfaction, mais la plupart des gens ne sont pas libres de choisir leur activitĂ©. C'est la nĂ©cessitĂ© Ă©conomique qui les y oblige. C'est pourquoi on peut parler de "travail aliĂ©nĂ©". En outre, la plupart des travailleurs produisent des biens et des services destinĂ©s Ă  devenir des marchandises qu'ils n'ont pas eux-mĂȘmes choisi de produire et qui appartiennent Ă  un autre : le capitaliste qui les emploie. Les travailleurs sont donc, en outre, parfaitement Ă©trangers au produit de leur labeur. Le travail s'effectue dans des conditions industrielles modernes qui privilĂ©gient la concurrence plutĂŽt que la collaboration et l'isolement plutĂŽt que l'association. Les travailleurs sont donc Ă©galement Ă©trangers les uns aux autres. ConcentrĂ©s dans les villes et les usines, ils sont pour finir Ă©trangers Ă  la nature.
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Howard Zinn (Disobedience and Democracy: Nine Fallacies on Law and Order (Radical 60s))
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La Iglesia católica ha sobrevivido durante siglos, no por transmitir un «gen del celibato» de un Papa al siguiente, sino por transmitir los relatos del Nuevo Testamento y de la Ley canónica católica.
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Yuval Noah Harari (Sapiens. De animales a dioses: Una breve historia de la humanidad)
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On doit empĂȘcher les gens qu'on aime de se perde, tu ne crois pas? Garder une lumiĂšre allumĂ©e pour eux, pour qu'ils retrouvent toujours leur chemin. Et s'il n'y a pas de lumiĂšre, alors il faut en devenir une.
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Mato (Jizo)
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II y a deux sortes de gens. Il y a ceux qui vivent, jouent et meurent. Et il y a ceux qui ne font jamais rien d'autre que se tenir en Ă©quilibre sur l'arĂȘte de la vie. Il y a les acteurs. Et il y a les funambules.
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Maxence Fermine (Snow)
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Tesson évoquant les livres qu'il compte lire durant son ermitage: "Quelques guides naturalistes de la collection Delachaux et Niestlé sur les oiseaux, les plantes et les insectes. La moindre des choses quand on s'invite dans les bois est de connaßtre le nom de ses hÎtes. L'affront serait l'indifférence. Si des gens débarquaient dans mon appartement pour s'y installer de force, j'aimerais au moins qu'ils m'appelassent par mon prénom.
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Sylvain Tesson (Dans les forĂȘts de SibĂ©rie)
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How often have you heard people brag about what great multi-taskers they are? Perhaps you’ve made the same boast yourself. You might even have heard that members of “Gen Y” are natural multi-taskers, having lived their whole lives constantly switching their attention from texting to IMing to Facebooking to watching TV— all supposedly without missing a beat. We even see training classes designed to teach managers how best to multi-task their Gen Y staff, the implication being that asking someone to focus on a single task through to completion has now become ridiculously old-fashioned for, if not downright heretical to, the new world order. Don’t believe it.
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Michael Hannan
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La santé n'est qu'un mot, qu'il n'y aurait aucun inconvénient à rayer de notre vocabulaire. Pour ma part, je ne connais que des gens plu s ou moins atteints de maladies plus ou moins nombreuses à évolution plus ou moins rapide.
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Jules Romains (Knock ou le triomphe de la médecine)
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Due to their tendency to micromanage, they left little for their millennial and Gen Z children to work on themselves, resulting in the current problem of “adulting”—more so felt by the millennials, often being their eldest children.
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Cate East (Generational Astrology: How Astrology Can Crack the Millennial Code)
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Il y a dans la vie des gens que l'on rencontre et avec lesquels on ne formera jamais un couple, avec lesquels on ne sera jamais amis non plus - mais avec lesquels on peut former un excellent tandem, dans certains cas, sous certaines conditions. Des partenaires.
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Jean-Philippe Blondel
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Les gens ne se font mal, vraiment mal je veux dire, que lorsqu'ils essaient d'ĂȘtre prudents. Tu peux ĂȘtre sure que les blessures arrivent comme ca, quand on se retient a la derniĂšre seconde, par peur. Il n'y a pas de meilleur moyen de se blesser. Et de blesser les autres.
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Morgan Matson (Second Chance Summer)
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Paul Harvey, a University of New Hampshire professor and GYPSY expert, has researched this, finding that Gen Y has "unrealistic expectations and a strong resistance toward accepting negative feedback," and "an inflated view of oneself." He says that "a great source of frustration for people with a strong sense of entitlement is unmet expectations. They often feel entitled to a level of respect and rewards that aren't in line with their actual ability and effort levels, and so they might not get the level of respect and rewards they are expecting.
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Waitbutwhy Blog
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On est tous seuls, ici, Ă  Paris, ou ailleurs. On peut essayer de fuir la solitude, dĂ©mĂ©nagĂ©, faire tout pour rencontrer des gens, cela ne change rien. A la fin de la journĂ©e, chacun rentre chez soi. Ceux qui vivent en couple ne se rendent pas compte de leur chance. Ils ont oubliĂ© les soirĂ©es devant un plateau-repas, l’angoisse du week-end qui arrive, le dimanche Ă  espĂ©rer que le tĂ©lĂ©phone sonne. Nous sommes des millions comme ça dans toutes les capitales du monde. La seule bonne nouvelle c’est qu’il n’y a pas de quoi se sentir si diffĂ©rents des autres.
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Marc Levy (Mes amis, mes amours)
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A chaque moment du temps, Ă  cĂŽtĂ© de ce que les gens considĂšrent comme naturel de faire et de dire, Ă  cĂŽtĂ© de ce qu'il est prescrit de penser, autant par les livres, les affiches de mĂ©tro que par les histoires drĂŽles, il y a toutes les choses sur lesquelles la sociĂ©tĂ© fait silence et ne sait pas qu'elle le fait, vouant au mal ĂȘtre solitaire ceux et celles qui ressentent ces choses sans pouvoir les nommer. Silence qui est brisĂ© un jour brusquement, ou petit Ă  petit, et des mots jaillissent sur les choses, enfin reconnues, tandis que se reforment, au-dessous, d'autres silences.
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Annie Ernaux (Les Années)
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Now if I'd seen him, really there, really alive, it'd be in me like a fever. If I thought there was some god who really did care two hoots about people, who watched 'em like a father and cared for 'em like a mother . . . well, you wouldn't catch me saying things like 'there are two sides to every question' and 'we must respect other people's beliefs.' You wouldn't find me being gen'rally nice in the hope that it'd all turn out right in the end, not if that flame was burning in me like an unforgivin' sword. And I did say burnin', Mister Oats, 'cos that's what it'd be. You say that you people don't burn folk and sacrifice people anymore, but that's what true faith would mean, y'see. Sacrificin' your own life, one day at a time, to the flame, declarin' the truth of it, workin' for it, breathin' the soul of it . . . That's religion. Anything else is . . . is just bein' nice. And just a way of keepin' in touch with the neighbors. "Anyway, that's what I'd be, if I really believed. And I don't think that's fashionable right now, 'cos it seems that if you sees evil you have to wring you rhands and say 'oh deary me, we must debate this.' That my two penn'orth, Mister Oats.
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Terry Pratchett (Carpe Jugulum (Discworld, #23; Witches, #6))
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C'est ridiule et bizarre a dire mais je suis persuade qu'il y a encore nombre de gens d'une certaine societe, en particulier des femmes, qui auraient vu disparaitre instantanement leur amour pour leurs amis, pour leur mari, pour leurs enfants, si seulement on leur avait interdi d'en parler en francais
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Leo Tolstoy (Jeunesse)
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Le chien est un animal si difforme, d’un caractĂšre si dĂ©sordonnĂ©, que de tout temps il a Ă©tĂ© considĂ©rĂ© comme un monstre, nĂ© et formĂ© en dĂ©pit de toutes les lois. En effet, lorsque le repos est l’état naturel, comment expliquer qu’un animal soit toujours remuant, affairĂ©, et cela sans but ni besoin, lors mĂȘme qu’il est repu et n’a point peur ? Lorsque la beautĂ© consiste universellement dans la souplesse, la grĂące et la prudence, comment admettre qu’un animal soit toujours brutal, hurlant, fou, se jetant au nez des gens, courant aprĂšs les coups de pied et les rebuffades ? Lorsque le favori et le chef-d’oeuvre de la crĂ©ation est le chat, comment comprendre qu’un animal le haĂŻsse, coure sur lui sans en avoir reçu une seule Ă©gratignure, et lui casse les reins sans avoir envie de manger sa chair ? Ces contrariĂ©tĂ©s prouvent que les chien sont des damnĂ©s ; trĂšs certainement les Ăąmes coupables et punies passent dans leurs corps. Elles y souffrent : c’est pourquoi ils se tracassent et s’agitent sans cesse. Elles ont perdu la raison : c’est pourquoi ils gĂątent tout, se font battre, et sont enchaĂźnĂ©s les trois quarts du jour. Elles haĂŻssent le beau et le bien : c’est pourquoi ils tĂąchent de nous Ă©trangler.
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Hippolyte Taine
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Quand on s’attend au pire, le moins pire a une saveur toute particuliĂšre, que vous dĂ©gusterez avec plaisir, mĂȘme si ce n’est pas le meilleur. *** Ce n'est pas la vie qui est belle, c'est nous qui la voyons belle ou moins belle. Ne cherchez pas Ă  atteindre un bonheur parfait, mais contentez vous des petites choses de la vie, qui, mises bout Ă  bout, permettent de tenir la distance
 Les tout petit riens du quotidien, dont on ne se rend mĂȘme plus compte mais qui font que, selon la façon dont on les vit, le moment peut ĂȘtre plaisant et donne envie de sourire. Nous avons tous nos petits riens Ă  nous. Il faut juste en prendre conscience. *** Le silence a cette vertu de laisser parler le regard, miroir de l’ñme. On entend mieux les profondeurs quand on se tait. *** Au temps des sorciĂšres, les larmes d’homme devaient ĂȘtre trĂšs recherchĂ©es. C’est rare comme la bave de crapaud. Ce qu’elles pouvaient en faire, ça, je ne sais pas. Une potion pour rendre plus gentil ? Plus humain ? Moins avare en Ă©motion ? Ou moins poilu ? *** Quand un silence s’installe, on dit qu’un ange passe
 *** Vide. Je me sens vide et Ă©teinte. J’ai l’impression d’ĂȘtre un peu morte, moi aussi. D’ĂȘtre un champ de bataille. Tout a brĂ»lĂ©, le sol est irrĂ©gulier, avec des trous bĂ©ants, des ruines Ă  perte de vue. Le silence aprĂšs l’horreur. Mais pas le calme aprĂšs la tempĂȘte, quand on se sent apaisĂ©. Moi, j’ai l’impression d’avoir sautĂ© sur une mine, d’avoir explosĂ© en mille morceaux, et de ne mĂȘme pas savoir comment je vais faire pour les rassembler, tous ses morceaux, ni si je les retrouverai tous. *** Accordez-vous le droit de vivre votre chagrin. Il y a un temps pour tout. *** Ce n’est pas d’intuition dont est dotĂ© Romain, mais d’attention. *** ÒȘa fait toujours plaisir un cadeau, surtout de la part des gens qu’on aime.
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AgnĂšs Ledig (Juste avant le bonheur)
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Elle venait de se rendre compte qu'il existe deux choses qui empĂȘchent une personne de rĂ©aliser ses rĂȘves : croire qu'ils sont irrĂ©alisables, ou bien, quand la roue du destin tourne Ă  l'improviste, les voir se changer en possible au moment oĂč l'on s'y attend le moins. En effet, en ce cas surgit la peur de s'engager sur un chemin dont on ne connaĂźt pas l'issue, dans une vie tissĂ©e de dĂ©fis inconnus, dans l'Ă©ventualitĂ© que les chose auxquelles nous sommes habituĂ©es disparaissent Ă  jamais. Les gens veulent tout changer, et , en mĂȘme temps, souhaitent que tout continue uniformĂ©ment." (Le DĂ©mon et mademoiselle Prym)
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Paulo Coelho
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Mais Ă  cette heure, oĂč suis-je ? Et comment sĂ©parer ce cafĂ© dĂ©sert de cette chambre du passĂ©. Je ne sais plus si je vis ou si je me souviens. Les lumiĂšres des phares sont lĂ . Et l’Arabe qui se dresse devant moi me dit qu’il va fermer. Il faut sortir. Je ne veux plus descendre cette pente si dangereuse. Il est vrai que je regarde une derniĂšre fois la baie et ses lumiĂšres, que ce qui monte alors vers moi n’est pas l’espoir de jours meilleurs, mais une indiffĂ©rence sereine et primitive Ă  tout et Ă  moi-mĂȘme. Mais il faut briser cette courbe trop molle et trop facile. Et j’ai besoin de ma luciditĂ©. Oui, tout est simple. Ce sont les hommes qui compliquent les choses. Qu’on ne nous raconte pas d’histoires. Qu’on ne nous dise pas du condamnĂ© Ă  mort : « Il va payer sa dette Ă  la sociĂ©tĂ© », mais : « On va lui couper le cou. » Ça n’a l’air de rien. Mais ça fait une petite diffĂ©rence. Et puis, il y a des gens qui prĂ©fĂšrent regarder leur destin dans les yeux.
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Albert Camus (L'envers et l'endroit)
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Instead of trying to find a path to follow, today's most successful professionals seek to acquire the right skills to set themselves up for advancement.
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Terri Tierney Clark (Learn, Work, Lead- Things Your Mentor Won't Tell You)
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Tu peux ĂȘtre grave et fou, qui empĂȘche ? Tu peux ĂȘtre tout ce que tu veux et fou en surplus, mais il faut ĂȘtre fou, mon enfant. Regarde autour de toi le monde sans cesse grandissant de gens qui se prennent au sĂ©rieux. Outre qu'ils se donnent un ridicule irrĂ©mĂ©diable devant les esprits semblables au mien, ils se font une vie dangereusement constipĂ©e. Ils sont exactement comme si, Ă  la fois, ils se bourraient de tripes qui relĂąchent et de nĂšfles du Japon qui resserrent. Ils gonflent, gonflent, puis ils Ă©clatent et ça sent mauvais pour tout le monde. Je n'ai pas trouvĂ© d'image meilleure que celle-lĂ . D'ailleurs, elle me plaĂźt beaucoup. Il faudrait mĂȘme y employer trois ou quatre mots de dialecte de façon Ă  la rendre plus orduriĂšre que ce qu'elle est en piĂ©montais. Toi qui connais mon Ă©loignement naturel pour tout ce qui est grossier, cette recherche te montre bien tout le danger que courent les gens qui se prennent au sĂ©rieux devant le jugement des esprits originaux. Ne sois jamais une mauvaise odeur pour tout un royaume, mon enfant. PromĂšne-toi comme un jasmin au milieu de tous.
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Jean Giono (The Horseman on the Roof)
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A ce moment-lĂ , Maxim me regarda enfin. Il me regarda pour la premiĂšre fois de la soirĂ©e et, dans ses yeux, je lus un message d'adieu. C'Ă©tait comme s'il se penchait au bastingage d'un navire, et que je me tenais en contrebas sur le quai. Il y avait d'autres gens qui touchaient son Ă©paule et qui touchaient la mienne, mais nous ne les remarquions pas. Nous ne nous parlions pas et ne nous hĂ©lions pas, car le vent et la distance emportaient le son de nos voix. Mais je vis ses yeux, tout comme lui vit les miens, avant que le navire se dĂ©tache du quai. Favell, Mme Danvers, le colonel Julyan, Frank avec son bout de papier Ă  la main, tous furent oubliĂ©s Ă  cet instant-lĂ . Cet instant-lĂ  Ă©tait le nĂŽtre, inviolĂ©, communion Ă©phĂ©mĂšre entre nos deux ĂȘtres.
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Daphne du Maurier (Rebecca)
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Depuis que Ling Wen avait Ă©tĂ© amenĂ©e au ciel par nomination, les contes populaires racontaient tous qu’elle y Ă©tait parvenue en sĂ©duisant un autre officier cĂ©leste, ce qui explique pourquoi, au dĂ©but, le Palais de Ling Wen Ă©tait froid et silencieux avec trĂšs peu de fidĂšles. Apparemment, pendant une pĂ©riode d’intense objection, elle Ă©tait insultĂ©e et maudite au possible, et il y avait mĂȘme des gens qui jetaient des linges menstruels et des brassiĂšres dans ses boĂźtes de dons. Cependant, si des officiers masculins avaient des rumeurs similaires, ils obtiendraient le titre de « charmant » Ă  la place, et pouvaient en profiter pleinement. Clairement, bien que les situations soient similaires, il existe une diffĂ©rence entre les hommes et les femmes, et les consĂ©quences Ă©taient diffĂ©rentes.
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ćąšéŠ™é“œè‡­ (Heaven Official's Blessing: Tian Guan Ci Fu (Novel) Vol. 3)
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Moi je vole, je plane, tandis qu'il y a pleins de gens qui sont morts de l'interieur. [
] L'argent qu'ils gagnent, ils le dépensent dans une télévision neuve, alors que l'ancienne marche encore, dans une nouvelle voiture, parce que la précédente est trop vielle, ou dans des vacances pour se distraire et oublier cet affreux boulot qu'ils sont obligés de faire parce qu'ils ont besoin de cet argent

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Melvin Burgess
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L’un des maux de cette Ă©poque est que l’on ne peut plus demander aux gens ce qu’ils font. Cette question jadis innocente entraĂźne aujourd’hui un malaise trop profond. Le chĂŽmage y est pour beaucoup. Je trouve cela dommage. Si quelqu’un me disait trĂšs simplement qu’il ne faisait rien dans la vie, j’aurais pour lui de l’admiration. Il est magnifique de ne rien faire. Si peu de gens en sont capables.
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Amélie Nothomb (Sans nom)
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RĂ©gine traversa le palier et descendit l'escalier silencieux oĂč luisaient des bassinoires de cuivre ; elle avait horreur de s'endormir ; pendant qu'on dormait, il y avait toujours d'autres gens qui veillaient, et on n'avait plus aucune prise sur eux. Elle poussa la porte du jardin : une pelouse verte entourĂ©e d'allĂ©es de gravier et enserrĂ©e par quatre murs oĂč grimpait une maigre vigne vierge. Elle s'Ă©tendit sur une chaise longue. L'homme n'avait pas cillĂ©. Il ne semblait rien voir ni rien entendre. Je l'envie. Il ne sait pas que la terre est si vaste et la vie si courte ; il ne sait pas que d'autres gens existent. Il se satisfait de ce carrĂ© de ciel au-dessus de sa tĂȘte. Moi je voudrais que chaque chose m'appartienne comme si je n'aimais qu'elle au monde ; mais je les veux toutes ; et mes mains sont vides. Je l'envie. Il ignore sĂ»rement ce qu'est l'ennui.
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Simone de Beauvoir (All Men Are Mortal)
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Il n’y a aucune rĂšgle qui stipule qu’il faut ĂȘtre un Prodige pour ĂȘtre un hĂ©ros. Si les gens voulaient se prendre en main, dĂ©fendre leurs proches ou se battre pour ce qu’ils croient juste, ils n’auraient qu’à le faire. S’ils voulaient ĂȘtre hĂ©roĂŻques, ils trouveraient un moyen de l’ĂȘtre, avec ou sans super-pouvoirs. C’est facile de dire qu’on voudrait ĂȘtre un hĂ©ros, mais la vĂ©ritĂ©, c’est que la plupart des gens sont trop paresseux pour ça.
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Marissa Meyer (Renegades (Renegades, #1))
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si los sujetos mostraban una determinada mutaciĂłn en un gen del cerebro chistosamente llamado «neuregulin 1». Se calcula que el cincuenta por ciento de los europeos sanos lleva una copia de este gen alterado, un quince por ciento suma dos copias y el treinta y cinco por ciento restante no posee ninguna. Y resulta que este gen de nombre inverosĂ­mil parece guardar una relaciĂłn directa con la creatividad: los mĂĄs creativos tenĂ­an dos copias, y los menos, ninguna. Pero ahora viene lo mejor: poseer esta mutaciĂłn tambiĂ©n conlleva un aumento del riesgo a desarrollar trastornos psĂ­quicos, asĂ­ como una peor memoria y
 ÂĄuna disparatada hipersensibilidad a las crĂ­ticas! ÂżNo te parece el perfecto retrato robot del artista? ÂżChiflado y patĂ©ticamente inseguro? Ahora bien, por otro lado, esa gente un poco rara, bastante neurĂłtica y tal vez algo frĂĄgil, parece ser la mĂĄs imaginativa, lo cual no estĂĄ nada mal.
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Rosa Montero (La ridĂ­cula idea de no volver a verte)
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autrefois, il y avait des galeries aux maisons. Et quelque-fois, les gens restaient assis, tard dans la nuit, bavardant s'ils en avaient envie, se balançant dans leurs fauteuils, silencieux s'ils n'éprouvaient pas le besoin de parler. parfois, ils restaient là, tranquillement, à réfléchir à ruminer. Mon oncle dit que les architectes ont supprimé les galeries pour des raisons d'esthétique. Mais mon oncle dit que c'est un prétexte, rien de plus; la véritable raison, cachée en dessous, c'est qu'on ne voulait pas voir des gens passer des heures assis à ne rien faire, à se balancer, à discuter; c'était une forme détestable de vie en commun. Les gens parlaient trop. Et ils avaient le temps de penser. Alors on a détruit les galeries. Et les jardins, aussi. Il ne reste presque plus de jardins...Et voyez les mobiliers. Plus de rocking-chairs. Ils sont trop confortables. Il faut obliger les gens à courir, à prendre de l'exercise.
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Ray Bradbury (Fahrenheit 451)
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Nous allons te parler de gens qui vivaient en notre temps, soit il y a plus de cent ans, et ne sont guĂšre plus pour toi que des noms inscrits sur des croix inclinĂ©es ou des pierres tombales fissurĂ©es. D'une vie et de souvenirs qui ont disparu en vertu de l'implacable loi du temps. En cela, nous allons le changer. Nos paroles sont telles des brigades de sauveteurs qui jamais ne renoncent Ă  leur quĂȘte, leur but est d'arracher des Ă©vĂ©nements passĂ©s et des vies Ă©teintes au trou noir de l'oubli et cela n'a rien d'une petite entreprise, mais il se peut aussi qu'elles glanent en chemin quelques rĂ©ponses et qu'elles nous dĂ©livrent de l'endroit oĂč nous nous tenons avant qu'il ne soit trop tard. Contentons-nous de cela pour l'instant, nous t'envoyons ces mots, ces brigades de sauveteurs dĂ©semparĂ©es et Ă©parses. Elles sont incertaines de leur rĂŽle, toutes les boussoles sont hors d'usage, les cartes de gĂ©ographie dĂ©chirĂ©es ou obsolĂštes, mais rĂ©serve-leur tout de mĂȘme bon accueil. Ensuite, nous verrons bien. (p. 4)
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JĂłn Kalman StefĂĄnsson (HimnarĂ­ki og helvĂ­ti)
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Quand j’ai sorti la sĂ©rie « Khal Ras » qui relĂšve plus du documentaire de crĂ©ation, des gens se sont mis en colĂšre, car il ne fallait pas dire de gros mots. Avec « Bissara Overdose », c’est diffĂ©rent, car il y a un public fĂ©minin important et c’est un projet post-fĂ©ministe qui se partage plus facilement, car il n’ y a pas d’insultes. Pour mon prochain projet, je prends en compte toutes ces observations, maintenant que je sais que les web-sĂ©ries se partagent moins quand il y a des gros mots. [yabiladi.com]
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Hicham Lasri
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Un jour il voyait des gens du pays trĂšs occupĂ©s Ă  arracher des orties ; il regarda ce tas de plantes dĂ©racinĂ©es Ăšt dĂ©jĂ  dessĂ©chĂ©es, et dit : — C’est mort. Cela serait pourtant bon si l’on savait s’en servir. Quant l’ortie est jeune, la feuille est un lĂ©gume excellent ; quand elle vieillit, elle a des filaments et des fibres comme le chanvre et le lin. La toile d’ortie vaut la toile de chanvre. HachĂ©e, l’ortie est bonne pour la volaille ; broyĂ©e, elle est bonne pour lĂšs bĂȘtes Ă  cornes, La graine de l’ortie mĂȘlĂ©e au fourrage donne du luisant au poil des animaux ; la racine mĂȘlĂ©e au sel produit une belle couleur jaune. C’est du reste un excellent foin qu’on peut faucher deux fois. Et que faut-il Ă  l’ortie ? Peu de terre, nul soin, nulle culture. Seulement la graine tombe Ă  mesure qu’elle mĂ»rit, et est difficile Ă  rĂ©colter. Avec quelque peine qu’on prendrait, l’ortie serait utile ; on la nĂ©glige, elle devient nuisible. Alors on la tue. Que d’hommes ressemblent Ă  l’ortie ! — Il ajouta aprĂšs un silence : Mes amis, retenez ceci, il n’y a ni mauvaises herbes ni mauvais hommes. Il n’y a que de mauvais cultivateurs.
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Victor Hugo (Les Misérables, tome I/3)
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Los intervalos entre los saltos en el tiempo varĂ­an —siempre que no sean controlados por el cronĂłgrafo— de un portador del gen a otro. Si bien el conde de Saint Germain, en sus observaciones, llegĂł a la conclusiĂłn de que los portadores del gen femeninos saltan con una frecuencia y una duraciĂłn significativamente inferiores a los masculinos, en la actualidad no podemos dar por vĂĄlida esta afirmaciĂłn. La duraciĂłn de los saltos en el tiempo incontrolados varĂ­a, desde el inicio de los registros, entre ocho minutos, doce segundos (salto de iniciaciĂłn de Timothy de Villiers, 5 de mayo de 1892) y dos horas y cuatro minutos (Margret Tilney, 2Âș salto, 22 de marzo de 1894). La ventana temporal que el cronĂłgrafo facilita para los saltos en el tiempo es de, como mĂ­nimo, treinta minutos, y como mĂĄximo, cuatro horas. Se desconoce si en alguna ocasiĂłn se han producido saltos en el propio tiempo vital. En sus escritos, el conde de Saint Germain parte de la base de que, a causa del continuum (v. Leyes del continuum, volumen 3), esto no es posible. Los ajustes del cronĂłgrafo hacen igualmente imposible un enviĂł de vuelta al propio tiempo vital. De las CrĂłnicas de los Vigilantes, Volumen 2, «Leyes generales»
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Kerstin Gier (Ruby Red (Precious Stone Trilogy, #1))
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Ces gens-lĂ , les profs, il faut les Ă©viter. Ils sont si habituĂ©s Ă  s'Ă©couter parler et Ă  se mettre en scĂšne qu'il n'y a rien Ă  faire avec eux. Aucun Ă©change n'est possible. En plus, ils sont champions toutes catĂ©gories de l'art subtil du humble-brag: « La semaine prochaine, je ne serai pas disponible. Je serai Ă  San Francisco Ă  me dorer la fraise au soleil aprĂšs avoir lu ma communication de vingt minutes devant quatre personnes qui ne m'auront pas Ă©coutĂ©. J'ai prĂ©sentĂ© le mĂȘme texte le mois dernier Ă  DubaĂŻ, Ă  SĂ©oul et Ă  Istanbul. Dans quelques annĂ©es, je pourrai le publier dans un livre qui va moisir sur les rayons.
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Julie Boulanger (Albertine ou La férocité des orchidées)
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« Et Garp dĂ©couvrit que, quand on est occupĂ© Ă  Ă©crire , tout semble ĂȘtre en rapport avec tout. Vienne se mourrait, le zoo endommagĂ© par la guerre n’avait pas Ă©tĂ© aussi bien reconstruit que les maisons oĂč habitaient les gens ; l’histoire d’une ville Ă©tait pareille Ă  l’histoire d’une famille – on y trouve de l’intimitĂ©, voire mĂȘme de l’affection, mais la mort finit toujours par sĂ©parer le monde. C’est la vigueur de la mĂ©moire qui, seule, prĂȘte aux morts une vie Ă©ternelle ; la tĂąche de l’écrivain est d’imaginer toutes choses de façon si personnelle que la fiction soit empreinte d’autant de vigueur que nos souvenirs personnels. »
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John Irving (Le Monde selon Garp)
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Les discours et les Ă©crits politiques sont aujourd'hui pour l'essentiel une dĂ©fense de l'indĂ©fendable. Des faits tels que le maintien de la domination britannique en Inde, les purges et les dĂ©portations en Russie, le largage de bombes atomiques sur le Japon peuvent sans doute ĂȘtre dĂ©fendus, mais seulement Ă  l'aide d'arguments d'une brutalitĂ© insupportable Ă  la plupart des gens, et qui ne cadrent pas avec les buts affichĂ©s des partis politiques. Le langage politique doit donc principalement consister en euphĂ©mismes, pĂ©titions de principe et imprĂ©cisions nĂ©buleuses. Des villages sans dĂ©fense subissent des bombardements aĂ©riens, leurs habitants sont chassĂ©s dans les campagnes, leur bĂ©tail est mitraillĂ©, leurs huttes sont dĂ©truites par des bombes incendiaires : cela s'appelle la "pacification". Des millions de paysans sont expulsĂ©s de leur ferme et jetĂ©s sur les routes sans autre viatique que ce qu'ils peuvent emporter : cela s'appelle un "transfert de population" ou une "rectification de frontiĂšre". Des gens sont emprisonnĂ©s sans jugement pendant des annĂ©es, ou abattus d'une balle dans la nuque, ou envoyĂ©s dans les camps de bucherons de l'Arctique pour y mourir du scorbut : cela s'appelle l'"Ă©limination des Ă©lĂ©ments suspects". Cette phrasĂ©ologie est nĂ©cessaire si l'on veut nommer les choses sans Ă©voquer les images mentales correspondantes.
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George Orwell (Such, Such Were the Joys)
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Ce galvaudage, cette prodigalitĂ© gĂ©nĂ©reuse dans l'emploi du temps est de style asiatique, et sans doute est-ce la raison pour laquelle les enfants de l'Orient se plaisent ici. N'avez-vous jamais remarquĂ© que lorsqu'un Russe dit "quatre heures", ce n'est pas plus que lorsque quelqu'un de nous dit "une heure" ? Il tombe sous le sens que la nonchalance de ces gens Ă  l'Ă©gard du temps est en rapport avec la sauvage immensitĂ© de leur pays. OĂč il y a beaucoup d'espace, il y a beaucoup de temps [...]. [...] Dans la mesure oĂč le terrain monte en prix, oĂč le gaspillage de l'espace y devient une impossibilitĂ©, le temps - remarquez-le ! - y devient Ă©galement de plus en plus prĂ©cieux. Carpe diem ! C'est un citadin qui a chantĂ© ainsi.
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Thomas Mann (The Magic Mountain)
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Memeli hayvanlarda 2 adet cinsiyet kromozomu bulunur: X ve Y. Cinsiyet açısından bakıldığında, dißilerde iki adet X kromozomu, erkeklerde ise bir adet X, bir adet Y kromozomu bulunur. Bu kromozomlar, "otozom" adı verilen, cinsiyetlere ait olmayan kromozomlardan evrimleßmißlerdir. Bu evrim, yaklaßık 300 milyon yıl önce gerçekleßmißtir. Bu sĂŒreçte Y kromozomu ßaßırtıcı bir ßekilde özelliklerini kaybederek nihayetinde ĂŒzerindeki tĂŒm genlerin %97'sini yitirmiß, geriye sadece 100 genden biraz az sayıda gen kalmıßtır. X kromozomu ise bu sĂŒreçte atasal genlerinin sadece %2'sini kaybetmißtir ve gĂŒnĂŒmĂŒzde cinsiyet kromozomlarının atasından kalan genlerin %98'ini korumaktadır. ƞu anda X kromozomu ĂŒzerinde 2000 civarında gen vardır.
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Anonymous
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Tous les jours arrivaient des avions et sur chacun, il y avait un message. « Gardez votre eau bien propre. » « N’empestez pas l’air, vous allez Ă©touffer. » « Comment allez-vous ? » « Plantez des fleurs. » « Ne coupez pas trop d’arbres, ils vous protĂšgent. » Et encore des messages, tous les jours un ou deux et mĂȘme des fois plus, sur des avions de toutes les couleurs. « Ne mettez pas trop d’engrais. » « Ne vous lavez pas dans les ruisseaux avec vos gros savons rouges. » « Ne vous en faites pas pour moi, je vais bien. » Les gens s’habituaient lentement Ă  cette nouvelle vie et suivaient tous les conseils des avions de papier. Ils trouvaient aussi des trucs eux-mĂȘmes et les trouvaient bien meilleurs que ceux du grand. C’était bien normal.
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Christiane Duchesne (Le Grand qui Passe ou l'Histoire des Avions de Papier)
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Moi je ris de tout, mĂȘme de ce que j’aime le mieux. – Il n’est pas de choses, faits, sentiments ou gens, sur lesquels je n’aie passĂ© naĂŻvement ma bouffonnerie, comme un rouleau de fer Ă  lustrer les piĂšces d’étoffes. – C’est une bonne mĂ©thode. – On voit ensuite ce qui en reste. Il est trois fois enracinĂ© dans vous, le sentiment que vous y laissez, en plein vent, sans tuteur, ni fil de fer, et dĂ©barrassĂ© de toutes ces convenances si utiles pour faire tenir debout les pourritures. Est-ce que la parodie mĂȘme siffle jamais ? Il est bon et il peut mĂȘme ĂȘtre beau de rire de la vie, pourvu qu’on vive. – Il faut se placer au-dessus de tout, et placer son esprit au-dessus de soi-mĂȘme, j’entends la libertĂ© de l’idĂ©e, dont je dĂ©clare impie toute limite.
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Gustave Flaubert (GUSTAVE FLAUBERT: Correspondance - Tome 2 -1851-1858 (French Edition))
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Alina era tan poco aficionada a todas esas fruslerías sobrenaturales como yo. A ambas nos encantaba leer y ver una película de vez en cuando, pero siempre nos decantåbamos por los misterios corrientes, las historias de suspense o las comedias romånticas, nunca por las extravagancias de lo paranormal. ¿Vampiros? ¥Puaj! Muertos, y con eso ya estå dicho todo. ¿Viajar en el tiempo? Ja, yo prefiero las comodidades domésticas a tener que andar por ahí con un highlander que parece un armario ropero y tiene los modales de un cavernícola. ¿Hombres lobo? Oh, por favor, ¥que memez! ¿Qué mujer va a querer enrollarse con un hombre que estå regido por su perro interior? Como si todos los hombres no lo estuvieran de todas formas, incluso sin el gen licantrópico.
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Karen Marie Moning (Darkfever (Fever, #1))
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Ce n’est pas des gens comme Aoki que j’ai peur. Des types de son espĂšce, il y en a partout. Je suis rĂ©signĂ© au fait qu’il en existe. Quand j’en aperçois un, je m’arrange simplement pour ne pas croiser son chemin. Avec eux, le salut est dans la fuite. Ça ne m’est pas bien difficile de les Ă©viter, je les repĂšre au premier coup d’Ɠil. D’un autre cĂŽtĂ©, il m’arrive aussi de trouver que les gens comme Aoki sont trĂšs forts. Cette capacitĂ© Ă  attendre tapi dans l’ombre qu’une occasion se prĂ©sente, leur habiletĂ© Ă  manipuler l’esprit des autres, tout le monde n’a pas ce don. Je dĂ©teste ce genre de types, ils me font vomir, mais je leur reconnais un certain talent. Non, en fait, ce qui me fait vraiment peur, ce sont les autres, ceux qui gobent sans le moindre esprit critique tout ce qu’un Aoki peut leur raconter. Incapables de se forger leur propre opinion, ou de comprendre quoi que ce soit par eux-mĂȘmes, ils avalent l’avis de beaux parleurs convaincants comme Aoki et mettent leurs propos en action en groupe. Il ne leur vient jamais Ă  l’idĂ©e, mĂȘme briĂšvement, qu’ils pourraient se tromper, faire une erreur, non. Ou qu’ils pourraient causer un mal dĂ©finitif Ă  quelqu’un, pour rien. Ils sont totalement irresponsables, ne se questionnent jamais sur les consĂ©quences de leurs actes. Ce sont eux qui me font vraiment peur. Ces gens que je vois en rĂȘve n’ont pas de visage. Leur silence envahit tout comme une eau glaciale. Dans ce silence, tout se met Ă  fondre et Ă  disparaĂźtre. Moi aussi je fonds au milieu d’eux, et j’ai beau hurler, personne ne m’entend.
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Haruki Murakami (The Silence)
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Und so ass ich meine erste koschere Zimtschnecke mit Dina, es war Anfang Sommer, die Sommerferienekstase der Kinder diffundierte in unsere trĂ€gen Glieder rĂŒber, wir sassen vor der BĂ€ckerei, und es war irgendwie alles sehr juicy: die Zimtschnecke, das Wetter und wir (ich trug einen neuen Hosenrock, so Kimono-style, und Dina meine alte Breitschulterlederjacke). Die CrĂšme de la CrĂšme der Gen-Y-Hipsterei stĂŒrzte sich auf die vom immer nach neuen Plantagen suchenden Kapitalismus noch nicht ganz vereinnahmte BĂ€ckerei, und ich und die aufgepumpten Schwuchteln ignorierten uns auf common ground, weil ich ihrer MĂ€hdrescherart des Daseins ja entsagt habe. Ich sagte Dina, dass ich die koschere Zimtschnecke viel juicyer fĂ€nde als die nichtkoscheren Zimtschnecken, die ich bisher vernascht hĂ€tte. Und fĂŒgte noch hinzu, dass ich mir unsicher sei, ob die juicyness nur grösser sei, weil Ausflug in jĂŒdische BĂ€ckerei und quasi Exotisierung. Und ob wir jetzt den Juden ihre BĂ€ckerei weggentrifihipsterten. Und ob das sehr schlimm sei. 'Keine Ahnung', sagte Dina. 'Ist wahrscheinlich so schlimm wie die appropriation deiner pseudo-samuraiigen fashion.' Ich nannte sie eine bitch, und sie nannte mich eine cultural appropri-geisha, und wir fanden uns so masslos geistreich und nervig hyperreflektiert wie Leif-Randt-life-Clowns, und dann waren wir uns auch schon wieder langweilig in unserem Selbsthass ĂŒber unser wohlstandsverwahrlostes Weisssein, in dem es nur um Distinktion geht, in dem es nur darum geht, uns durch Konsum von den Ärmeren, Reicheren, Cooleren, Schwuleren, Wokeren, Differenz-Feministinnen, Weisseren, weniger Gebildeten, zu Rationalistischen, Artsyeren, Gen-Z-ieren, Weniger-um-Abgrenzung-BemĂŒhteren abzugrenzen.
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Kim de l'Horizon (Blutbuch)
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« Écoute, Egor PĂ©trovitch, lui dit-il. Qu’est ce que tu fais de toi ? Tu te perds seulement avec ton dĂ©sespoir. Tu n’as ni patience ni courage. Maintenant, dans un accĂšs de tristesse, tu dis que tu n’as pas de talent. Ce n’est pas vrai. Tu as du talent ; je t’assure que tu en as. Je le vois rien qu’à la façon dont tu sens et comprends l’art. Je te le prouverai par toute ta vie. Tu m’as racontĂ© ta vie d’autrefois. À cette Ă©poque aussi le dĂ©sespoirte visitait sans que tu t’en rendisses compte. À cette Ă©poque aussi, ton premier maĂźtre, cet homme Ă©trange, dont tu m’as tant parlĂ©, a Ă©veillĂ© en toi, pour la premiĂšre fois, l’amour de l’art et a devinĂ© ton talent. Tu l’as senti alors aussi fortement que maintenant. Mais tu ne savais pas ce qui se passait en toi. Tu ne pouvais pas vivre dans la maison du propriĂ©taire, et tu ne savais toi-mĂȘme ce que tu dĂ©sirais. Ton maĂźtre est mort trop tĂŽt. Il t’a laissĂ© seulement avec des aspirations vagues et, surtout, il ne t’a pas expliquĂ© toimĂȘme. Tu sentais le besoin d’une autre route plus large, tu pressentais que d’autres buts t’étaient destinĂ©s, mais tu ne comprenais pas comment tout cela se ferait et, dans ton angoisse, tu as haĂŻ tout ce qui t’entourait alors. Tes six annĂ©es de misĂšre ne sont pas perdues. Tu as travaillĂ©, pensĂ©, tu as reconnu et toi-mĂȘme et tes forces ; tu comprends maintenant l’art et ta destination. Mon ami, il faut avoir de la patience et du courage. Un sort plus enviĂ© que le mien t’est rĂ©servĂ©. Tu es cent fois plus artiste que moi, mais que Dieu te donne mĂȘme la dixiĂšme partie de ma patience. Travaille, ne bois pas, comme te le disait ton bonpropriĂ©taire, et, principalement, commence par l’a, b, c. « Qu’est-ce qui te tourmente ? La pauvretĂ©, la misĂšre ? Mais la pauvretĂ© et la misĂšre forment l’artiste. Elles sont insĂ©parables des dĂ©buts. Maintenant personne n’a encore besoin de toi ; personne ne veut te connaĂźtre. Ainsi va le monde. Attends, ce sera autre chose quand on saura que tu as du talent. L’envie, la malignitĂ©, et surtout la bĂȘtise t’opprimeront plus fortement que la misĂšre. Le talent a besoin de sympathie ; il faut qu’on le comprenne. Et toi, tu verras quelles gens t’entoureront quand tu approcheras du but. Ils tĂącheront de regarder avec mĂ©pris ce qui s’est Ă©laborĂ© en toi au prix d’un pĂ©nible travail, des privations, des nuits sans sommeil. Tes futurs camarades ne t’encourageront pas, ne te consoleront pas. Ils ne t’indiqueront pas ce qui en toi est bon et vrai. Avec une joie maligne ils relĂšveront chacune de tes fautes. Ils te montreront prĂ©cisĂ©ment ce qu’il y a de mauvais en toi, ce en quoi tu te trompes, et d’un air calme et mĂ©prisant ils fĂȘteront joyeusement chacune de tes erreurs. Toi, tu esorgueilleux et souvent Ă  tort. Il t’arrivera d’offenser une nullitĂ© qui a de l’amour-propre, et alors malheur Ă  toi : tu seras seul et ils seront plusieurs. Ils te tueront Ă  coups d’épingles. Moi mĂȘme, je commence Ă  Ă©prouver tout cela. Prends donc des forces dĂšs maintenant. Tu n’es pas encore si pauvre. Tu peux encore vivre ; ne nĂ©glige pas les besognes grossiĂšres, fends du bois, comme je l’ai fait un soir chez de pauvres gens. Mais tu es impatient ; l’impatience est ta maladie. Tu n’as pas assez de simplicitĂ© ; tu ruses trop, tu rĂ©flĂ©chis trop, tu fais trop travailler ta tĂȘte. Tu es audacieux en paroles et lĂąche quand il faut prendra l’archet en main. Tu as beaucoup d’amour-propre et peu de hardiesse. Sois plus hardi, attends, apprends, et si tu ne comptes pas sur tes forces, alors va au hasard ; tu as de la chaleur, du sentiment, peut-ĂȘtre arriveras-tu au but. Sinon, va quand mĂȘme au hasard. En tout cas tu ne perdras rien, si le gain est trop grand. Vois-tu, aussi, le hasard pour nous est une grande chose. »
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Fyodor Dostoevsky (Netochka Nezvanova)
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Sans doute, rien n'est plus naturel, aujourd'hui, que de voir des gens travailler du matin au soir et choisir ensuite de perdre aux cartes, au cafĂ©, et en bavardages, le temps qui leur reste pour vivre. Mais il est des villes ou des pays oĂč les gens ont, de temps en temps, le soupçon d'autre chose. En gĂ©nĂ©ral, cela ne change pas leur vie. Seulement, il y a eu le soupçon et c'est toujours cela de gagnĂ©. Oran, au contraire, est apparemment une ville sans soupçon, c'est-Ă -dire une ville tout Ă  fauit moderne. Il n'est pas nĂ©cessaire, en consĂ©quence, de prĂ©ciser la façon dont on s'aime chez nous. Les hommes et les femmes, ou bien se dĂ©vorent rapidement dans ce qu'on appelle l'acte d'amour, ou bien s'engagent dans une longue habitude Ă  eux. Entre ces deux extrĂȘmes, il n'y a pas souvent de milieu. Cela non plus n'est pas original. A Oran comme ailleurs, faute de temps et de rĂ©flexion, on est bien obligĂ© de s'aimer sans le savoir.
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Albert Camus (The Plague)
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La Solitude offre Ă  l'homme intellectuellement haut placĂ© un double avantage : le premier, d'ĂȘtre avec soi-mĂȘme, et le second, de ne pas ĂȘtre avec les autres. On apprĂ©ciera hautement ce dernier si l'on rĂ©flĂ©chit Ă  tout ce que le commerce du monde apporte avec soi de contraintes, de peines et mĂȘme de dangers. "Tout notre malheur vient de ne pouvoir ĂȘtre seuls", a dit La BruyĂšre. La sociabilitĂ© appartient aux penchants dangereux et pernicieux, car elle nous met en contact avec des ĂȘtres qui en grande majoritĂ© sont moralement mauvais et intellectuellement bornĂ©s ou dĂ©traquĂ©s. L'homme insociable est celui qui n'a pas besoin de tous ces gens-lĂ . Avoir suffisamment en soi pour pouvoir se passer de sociĂ©tĂ© est dĂ©jĂ  un grand bonheur, par la mĂȘme que presque tous nos mauvais dĂ©rivent de la sociĂ©tĂ©, et que la tranquilitĂ© d'esprit qui, aprĂšs la santĂ©, forme l'essentiel de notre bonheur, y est mise en pĂ©ril et ne peut exister sans de longs moments de solitude.
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Arthur Schopenhauer
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Le juge d'instance est l'Ă©quivalent pour la justice du mĂ©decin de quartier. Loyers impayĂ©s, expulsions, saisies sur salaire, tutelle des personnes handicapĂ©es ou vieillissantes, litiges portant sur des sommes infĂ©rieures Ă  10 000 euros - au-dessus, cela relĂšve du tribunal de grande instance, qui occupe la partie noble du Palais de justice. Pour qui a frĂ©quentĂ© les assises ou mĂȘme la correctionnelle, le moins qu'on puisse dire est que l'instance offre un spectacle ingrat. Tout y est petit, les torts, les rĂ©parations, les enjeux. La misĂšre est bien lĂ , mais elle n'a pas tournĂ© Ă  la dĂ©linquance. On patauge dans la glu du quotidien, on a affaire Ă  des gens qui se dĂ©battent dans des difficultĂ©s Ă  la fois mĂ©diocres et insurmontables, et le plus souvent on n'a mĂȘme pas affaire Ă  eux car ils ne viennent pas Ă  l'audience, ni leur avocat parce qu'ils n'ont pas d'avocat, alors on se contente de leur envoyer la dĂ©cision de justice par lettre recommandĂ©e, qu'une fois sur deux ils n'oseront pas aller chercher. (p.175)
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Emmanuel CarrĂšre (D'autres vies que la mienne)
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Qui vous le dit, qu’elle (la vie) ne vous attend pas ? Certes, elle continue, mais elle ne vous oblige pas Ă  suivre le rythme. Vous pouvez bien vous mettre un peu entre parenthĂšses pour vivre ce deuil
 accordez-vous le temps. *** Parce que Ò«a me fait plaisir. Parce que je sais aussi que l’entourage peut se montrer trĂšs discret dans pareille situation, et que de se changer les idĂ©es de temps en temps fait du bien. Parce que je sais que vous aimez la montagne et que vous n’iriez pas toute seule. *** Oui. Si vous perdez une jambe, Ò«a se voit, les gens sont conciliants. Et encore, pas tous. Mais quand c’est un morceau de votre cƓur qui est arrachĂ©, Ò«a ne se voit pas de l’extĂ©rieur, et c’est au moins aussi douloureux
 Ce n’est pas de la faute des gens. Ils ne se fient qu’aux apparences. Il faut gratter pour voir ce qu’il y a au fond. Si vous jetez une grosse pierre dans une mare, elle va faire des remous Ă  la surface. Des gros remous d'abord, qui vont gifler les rives, et puis des remous plus petits, qui vont finir par disparaĂźtre. Peu Ă  peu, la surface redevient lisse et paisible. Mais la grosse pierre est quand mĂȘme au fond. La grosse pierre est quand mĂȘme au fond. *** La vie s’apparente Ă  la mer. Il y a les bruit des vagues, quand elles s’abattent sur la plage, et puis le silence d’aprĂšs, quand elles se retirent. Deux mouvement qui se croissent et s’entrecoupent sans discontinuer. L’un est rapide, violent, l’autre est doux et lent. Vous aimeriez vous retirer, dans le mĂȘme silence des vagues, partir discrĂštement, vous faire oublier de la vie. Mais d’autres vague arrivent et arriveront encore et toujours. Parce que c’est Ò«a la vie
 C’est le mouvement, c’est le rythme, le fracas parfois, durant la tempĂȘte, et le doux clapotis quand tout est calme. Mais le clapotis quand mĂȘme Un bord de mer n'est jamais silencieux, jamais. La vie non plus, ni la vĂŽtre, ni la mienne. Il y a les grains de sables exposĂ©s aux remous et ceux protĂ©gĂ©s en haut de la plage. Lesquels envier? Ce n'est pas avec le sable d'en haut, sec et lisse, que l'on construit les chĂąteaux de sable, c'est avec celui qui fraye avec les vagues car ses particules sont coalescentes. Vous arriverez Ă  reconstruire votre chĂąteau, vous le construirez avec des grains qui vous ressemblent, qui ont aussi connu les dĂ©ferlantes de la vie, parce qu'avec eux, le ciment est solide.. *** « Tu ne sais jamais Ă  quel point tu es fort jusqu’au jour oĂč ĂȘtre fort reste la seule option. » C’est Bob Marley qui a dit Ò«a. *** Manon ne referme pas violemment la carte du restaurant. Elle n’éprouve pas le besoin qu’il lui lise le menu pour qu’elle ne voie pas le prix, et elle trouvera Ă©gal que chaque bouchĂ©e vaille cinq euros. Manon profite de la vie. Elle accepte l’invitation avec simplicitĂ©. Elle dĂ©fend la place des femmes sans ĂȘtre une fĂ©ministe acharnĂ©e et cela ne lui viendrait mĂȘme pas Ă  l’idĂ©e de payer sa part. D’abord, parce qu’elle sait que Paul s’en offusquerait, ensuite, parce qu’elle aime ces petites marques de galanterie, qu’elle regrette de voir disparaĂźtre avec l’évolution d’une sociĂ©tĂ© en pertes de repĂšres.
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AgnĂšs Ledig (Juste avant le bonheur)
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Augmentez la dose de sports pour chacun, dĂ©veloppez l'esprit d'Ă©quipe, de compĂ©tition, et le besoin de penser est Ă©liminĂ©, non ? Organiser, organisez, super-organisez des super-super-sports. Multipliez les bandes dessinĂ©es, les films; l'esprit a de moins en moins d'appĂ©tits. L'impatience, les autos-trades sillonnĂ©es de foules qui sont ici, lĂ , partout, nulle part. Les rĂ©fugiĂ©s du volant. Les villes se transforment en auberges routiĂšres; les hommes se dĂ©placent comme des nomades suivant les phases de la lune, couchant ce soir dans la chambre oĂč tu dormais Ă  midi et moi la veille. (1re partie) On vit dans l'immĂ©diat. Seul compte le boulot et aprĂšs le travail l'embarras du choix en fait de distractions. Pourquoi apprendre quoi que ce soit sinon Ă  presser les boutons, brancher des commutateurs, serrer des vis et des Ă©crous ? Nous n'avons pas besoin qu'on nous laisse tranquilles. Nous avons besoin d'ĂȘtre sĂ©rieusement tracassĂ©s de temps Ă  autre. Il y a combien de temps que tu n'as pas Ă©tĂ© tracassĂ©e sĂ©rieusement ? Pour une raison importante je veux dire, une raison valable ? - Tu dois bien comprendre que notre civilisation est si vaste que nous ne pouvons nous permettre d'inquiĂ©ter ou de dĂ©ranger nos minoritĂ©s. Pose-toi la question toi-mĂȘme. Que recherchons-nous, par-dessus tout, dans ce pays ? Les gens veulent ĂȘtre heureux, d'accord ? Ne l'as-tu pas entendu rĂ©pĂ©ter toute la vie ? Je veux ĂȘtre heureux, dĂ©clare chacun. Eh bien, sont-ils heureux ? Ne veillons-nous pas Ă  ce qu'ils soient toujours en mouvement, toujours distraits ? Nous ne vivons que pour ça, c'est bien ton avis ? Pour le plaisir, pour l'excitation. Et tu dois admettre que notre civilisation fournit l'un et l'autre Ă  satiĂ©tĂ©. Si le gouvernement est inefficace, tyrannique, vous Ă©crase d'impĂŽts, peu importe tant que les gens n'en savent rien. La paix, Montag. Instituer des concours dont les prix supposent la mĂ©moire des paroles de chansons Ă  la mode, des noms de capitales d'État ou du nombre de quintaux de maĂŻs rĂ©coltĂ©s dans l'Iowa l'annĂ©e prĂ©cĂ©dente. Gavez les hommes de donnĂ©es inoffensives, incombustibles, qu'ils se sentent bourrĂ©s de "faits" Ă  Ă©clater, renseignĂ©s sur tout. Ensuite, ils s'imagineront qu'ils pensent, ils auront le sentiment du mouvement, tout en piĂ©tinant. Et ils seront heureux, parce que les connaissances de ce genre sont immuables. Ne les engagez pas sur des terrains glissants comme la philosophie ou la sociologie Ă  quoi confronter leur expĂ©rience. C'est la source de tous les tourments. Tout homme capable de dĂ©monter un Ă©cran mural de tĂ©lĂ©vision et de le remonter et, de nos jours ils le sont Ă  peu prĂšs tous, est bien plus heureux que celui qui essais de mesurer, d'Ă©talonner, de mettre en Ă©quations l'univers ce qui ne peut se faire sans que l'homme prenne conscience de son infĂ©rioritĂ© et de sa solitude. Nous sommes les joyeux drilles, les boute-en-train, toi, moi et les autres. Nous faisons front contre la marĂ©e de ceux qui veulent plonger le monde dans la dĂ©solation en suscitant le conflit entre la thĂ©orie et la pensĂ©e. Nous avons les doigts accrochĂ©s au parapet. Tenons bon. Ne laissons pas le torrent de la mĂ©lancolie et de la triste philosophie noyer notre monde. Nous comptons sur toi. Je ne crois pas que tu te rendes compte de ton importance, de notre importance pour protĂ©ger l'optimisme de notre monde actuel.
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Ray Bradbury (Fahrenheit 451)
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Depuis la naissance de l'amour courtois, c'est un lieu commun que le mariage tue l'amour. Trop mĂ©prisĂ©e ou trop respectĂ©e, trop quotidienne, l'Ă©pouse n'est plus un objet Ă©rotique. Les rites du mariage sont primitivement destinĂ©s Ă  dĂ©fendre l'homme contre la femme ; elle devient sa propriĂ©tĂ© : mais tout ce que nous possĂ©dons en retour nous possĂšde ; le mariage est pour l'homme aussi une servitude ; c'est alors qu'il est pris au piĂšge tendu par la nature : pour avoir dĂ©sirĂ© une fraĂźche jeune fille, le mĂąle doit pendant toute sa vie nourrir une Ă©paisse matrone, une vieillarde dessĂ©chĂ©e ; le dĂ©licat joyau destinĂ© Ă  embellir son existence devient un odieux fardeau : Xanthippe est un des types fĂ©minins dont les hommes ont toujours parlĂ© avec le plus d'horreur. Mais lors mĂȘme que la femme est jeune il y a dans le mariage une mystification puisque prĂ©tendant socialiser l'Ă©rotisme, il n'a rĂ©ussi qu'Ă  le tuer. C'est que l'Ă©rotisme implique une revendication de l'instant contre le temps, de l'individu contre la collectivitĂ© ; il affirme la sĂ©paration contre la communication ; il est rebelle Ă  toute rĂ©glementation ; il contient un principe hostile Ă  la sociĂ©tĂ©. Jamais les mƓurs ne sont pliĂ©es Ă  la rigueur des institutions et des lois : c'est contre elles que l'amour s'est de tout temps affirmĂ©. Sous sa figure sensuelle, il s'adresse en GrĂšce et Ă  Rome Ă  des jeunes gens ou Ă  des courtisanes ; charnel et platonique Ă  la fois, l'amour courtois est toujours destinĂ© Ă  l'Ă©pouse d'un autre.
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Simone de Beauvoir
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On ne peut pas dire que le petit bourgeois n'a rien lu. Il a tout lu, tout dévoré au contraire. Seulement son cerveau fonctionne à la maniÚre de certains appareils digestifs de type élémentaire. Il filtre. Et le filtre ne laisse passer que ce qui peut alimenter la couenne de la bonne conscience bourgeoise. Les Vietnamiens, avant l'arrivée des Français dans leur pays, étaient gens de culture vieille, exquise et raffinée. Ce rappel indispose la Banque d'Indochine. Faites fonctionner l'oublioir ! Ces Malgaches, que l'on torture aujourd'hui, étaient, il y a moins d'un siÚcle, des poÚtes, des artistes, des administrateurs ? Chut ! Bouche cousue ! Et le silence se fait profond comme un coffre-fort ! Heureusement qu'il reste les nÚgres. Ah ! les nÚgres ! parlons-en des nÚgres ! Eh bien, oui, parlons-en. Des empires soudanais ? Des bronzes du Bénin ? De la sculpture Shongo ? Je veux bien ; ça nous changera de tant de sensationnels navets qui adornent tant de capitales européennes. De la musique africaine. Pourquoi pas? Et de ce qu'ont dit, de ce qu'ont vu les premiers explorateurs... Pas de ceux qui mangent aux rùteliers des Compagnies ! Mais des d'Elbée, des Marchais, des Pigafetta ! Et puis de Frobénius ! Hein, vous savez qui c'est, Frobénius ? Et nous lisons ensemble : « Civilisés jusqu'à la moelle des os ! L'idée du nÚgre barbare est une invention européenne. » Le petit bourgeois ne veut plus rien entendre. D'un battement d'oreilles, il chasse l'idée. L'idée, la mouche importune.
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Aimé Césaire (Discourse on Colonialism)
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On atteint [l'Ă©quanimitĂ©] lorsqu'on est capable d'accueillir le bon comme le moins bon avec la mĂȘme acceptation, la mĂȘme Ă©coute. En fait, ce n'est mĂȘme pas le bon et le moins bon, puisqu'il y a accueil de ce qui est sans jugement. Outre que cela nous permet d'explorer de nouvelle associations en cuisine, de libĂ©rer notre crĂ©ativitĂ© et de dĂ©couvrir de nouveaux plats, l'Ă©quanimitĂ© est un stade de sagesse qui permet de vivre vraiment mieux ! Vous connaissez peut-ĂȘtre dĂ©jĂ  cette histoire de l'homme et de son cheval, [
]. L'homme, donc, possĂšde un cheval
 lequel un jour se sauve. Les voisins viennent et plaignent notre homme qui rĂ©pond avec bonhomie : "De la malchance ? Je ne sais pas." Quelques jours plus tard, le cheval revient accompagnĂ© d'une horde d'Ă©quidĂ©s sauvages. Les voisins se prĂ©cipitent : "Quelle chance !" À quoi le vieil homme rĂ©torque : "De la chance ? Je ne sais pas." Le fils de l'homme tente de dompter et de monter ces chevaux. Il se casse la jambe. Les voisins arrivent et y vont de leurs commentaires sur la malchance qui survient, Ă  quoi l'homme rĂ©pond : "De la malchance ? Je ne sais pas." Le lendemain, des affiches placardĂ©es sur les murs annoncent la guerre et l'appel de tous les jeunes gens sous les drapeaux. Le fils ayant la jambe cassĂ©e est bien sĂ»r exempté  Bref, gardons-nous de juger les Ă©vĂ©nements comme bons ou mauvais. Les choses ne sont ni bien ni mal, elles ont des consĂ©quences. Ce n'est pas "mal" de mettre des meringues Ă  230°C dans le four, elles seront brĂ»lĂ©es. C'est tout. (p.33-34)
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Isabelle Filliozat (Un zeste de conscience dans la cuisine)
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Je me rappelle mon entrĂ©e sur la scĂšne, Ă  mon premier concert. [
] Je n'aimais pas ce public pour qui l'art n'est qu'une vanitĂ© nĂ©cessaire, ces visage composĂ©s dissimulant les Ăąmes, l'absence des Ăąmes. Je concevais mal qu'on pĂ»t jouer devant des inconnus, Ă  heure fixe, pour un salaire versĂ© d'avance. Je devinais les apprĂ©ciations toutes faites, qu'ils se croyaient obligĂ©s de formuler en sortant ; je haĂŻssais leur goĂ»t pour l'emphase inutile, l'intĂ©rĂȘt mĂȘme qu'ils me portaient, parce que j'Ă©tais de leur monde, et l'Ă©clat factice dont se paraient les femmes. Je prĂ©fĂ©rais encore les auditeurs de concerts populaires, donnĂ©s le soir dans quelque salle misĂ©rable, oĂč j'acceptais parfois de jouer gratuitement. Des gens venaient lĂ  dans l'espoir de s'instruire. Ils n'Ă©taient pas plus intelligents que les autres, ils Ă©taient seulement de meilleur volontĂ©. Ils avaient dĂ», aprĂšs leur repas, s'habiller le mieux possible ; ils avaient dĂ» consentir Ă  avoir froid, pendant deux longues heures, dans une salle presque noire. Les gens qui vont au théùtre cherchent Ă  s'oublier eux-mĂȘmes ; ceux qui vont au concert cherchent plutĂŽt Ă  se retrouver. Entre la dispersion du jour et la dissolution du sommeil, ils se retrempent dans ce qu'ils sont. Visage fatiguĂ©s des auditeurs du soir, visages qui se dĂ©tendent dans leurs rĂȘves et semblent s'y baigner. Mon visage
 En ne suis-je pas aussi trĂšs pauvre, moi qui n'ai ni amour, ni foi, ni dĂ©sir avouable, moi qui n'ai que moi-mĂȘme sur qui compter, et qui me suis presque toujours infidĂšle ? (p. 82-83)
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Marguerite Yourcenar (Alexis ou le Traité du vain combat / Le Coup de grùce)
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Je n'en sais rien, Tarrou, je vous jure que je n'en sais rien. Quand je suis entrĂ© dans ce mĂ©tier, je l'ai fait abstraitement, en quelque sorte, parce que j'en avais besoin, parce que c'Ă©tait une situation comme les autres, une de celles que les jeunes gens se proposent. Peut-ĂȘtre aussi parce que c'Ă©tait particuliĂšrement difficile pour un fils d'ouvrier comme moi. Et puis il a fallu voir mourir. Savez-vous qu'il y a des gens qui refusent de mourir ? Avez-vous jamais entendu une femme crier : « jamais ! » au moment de mourir ? Moi, oui. Et je me suis aperçu alors que je ne pouvais pas m'y habituer. J'Ă©tais jeune alors et mon dĂ©goĂ»t croyait s'adresser Ă  l'ordre mĂȘme du monde. Depuis, je suis devenu plus modeste. Simplement, je ne suis toujours pas habituĂ© Ă  voir mourir. je ne sais rien de plus. Mais aprĂšs tout... Rieux se tut et se rassit. Il se sentait la bouche sĂšche. - AprĂšs tout ? dit doucement Tarrou. - AprĂšs tout, reprit le docteur, et il hĂ©sita encore, regardant Tarrou avec attention, c'est une chose qu'un homme comme vous peut comprendre, n'est-ce pas, mais puisque l'ordre du monde est rĂ©glĂ© par la mort, peut-ĂȘtre vaut-il mieux pour Dieu qu'on ne croie pas en lui et qu'on lutte de toutes ses forces contre la mort, sans lever les yeux vers ce ciel oĂč il se tait. - Oui, approuva Tarrou, je peux comprendre. Mais vos victoires seront toujours provisoires, voilĂ  tout. Rieux parut s'assombrir. - Toujours, je le sais. Ce n'est pas une raison pour cesser de lutter. - Non, ce n'est pas une raison. Mais j'imagine alors ce que doit ĂȘtre cette peste pour vous. - Oui, dit Rieux. Une interminable dĂ©faite.
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Albert Camus (The Plague)
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Les gens ont peur d’ĂȘtre bannis socialement ou obligĂ©s de quitter le pays. Il y a des lignes rouges que personne n’ose dĂ©passer, sur lesquelles veillent l’Etat et les oulĂ©mas. Je me souviens de la virulence avec laquelle un alem de l’Establishment avait excommuniĂ© le philosophe Mohamed Aziz Lahbabi. Celui-ci m’avait appelĂ© pour me demander de raisonner le alem en question. « Dis-lui que je fais mes priĂšres, que je ne suis pas un mĂ©crĂ©ant ». J’ai eu Ă  faire moi-mĂȘme Ă  un alem, le jour oĂč il m’a conviĂ©, sur le ton de la dĂ©fiance, Ă  un dĂ©bat sur la culture musulmane. Il Ă©tait question, au dĂ©part, qu’Abdellah Laroui et Mehdi Mandjera soient Ă  mes cĂŽtĂ©s pour confronter nos idĂ©es avec cinq oulĂ©mas de la vieille Ă©cole. J’ai essayĂ© finalement de m’en sortir tout seul, sans m’éloigner de la logique coranique. A vrai dire, je me sens obligĂ©, en tant que dĂ©fenseur d’une laĂŻcitĂ© tolĂ©rante, d’acquĂ©rir continuellement des connaissances religieuses prĂ©cises. En fait, entre 1968 et 1972, je me suis sĂ©rieusement penchĂ© sur l’exĂ©gĂšse du Coran, dont l’une des versions les plus exhaustives en 10 volumes que j’ai lue quatre fois. Peu importe Ă  quel degrĂ© de croyance je me situais, je voulais m’instruire. Dans la foulĂ©e, j’ai dĂ©cidĂ© de prendre une posture d’avocat sans prĂ©jugĂ©, se proposant de dĂ©fendre un client sans savoir s’il avait raison ou tort. Et en l’occurrence, je me suis fait l’avocat de l’Islam. Or, un avocat ne peut que donner raison Ă  son client. J’ai alors Ă©crit mon livre, Ce que dit le muezzin. Me suis-je convaincu moi-mĂȘme, Ă  l’arrivĂ©e ? En tout cas, j’ai au moins rendu hommage Ă  la religion dans laquelle j’avais Ă©tĂ© Ă©levĂ©. [Interview Economia, Octobre 2010]
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Mohammed Chafik
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Il etait plutot fin, donc, le sable, delie, ne s'agglomerait pas, c'etait de la pierre, en fait, de la pierre pilee, rien a voir ou presque avec la poussiere, c'est ce que je veux dire. Mais plus maintenant. C'est que ca vole, quand meme, le sable. Et il volait, la, sous les pieds des enfants, et partout ca retombait, et pour la premiere fois j'ai vu la plage comme une grande plage de poussiere. Je dis grande parce que j n'avais jamais vu autant de poussiere, meme chez moi, apres le depart de Constance. Et j'ai forcement pense a Laura, mais ce n'est pas ca, je n'ai pas eu a y penser, bien sur, j'y pensais, je ne faisais que ca, mais j'y pensais avec recul, enfin j'essayais, parce que le moins qu'on puisse dire c'est que j'avais besoin de distance, sauf que je n'arrivais pas a' en prendre, de la distance, je souffrais, c'est egalement le moins qu'on puisse dire, et le seul resultat de mes efforts c'etait ca: penser que je m'etais trompe, que Laura en fin de compte n'avait jamais convenu, depuis le debut, ni pour le menage, ni comme femme, donc, comme femme susceptible d'apporter un peu d'order, dans ma vie, et alors j'en trouvais la verfication maintenant, sur le sable, ce sable que je n'avais jamais aime, au fond, pas plus que la poussiere, ou Laura me laissait, jusqu'a la mordre. Et j'ai vu que le gens s'y couchaient, dans ce sable, que n'etait plus que poussiere, maintenant, et je me suis dit je suis comme eux, a cette difference pres qu'ils sont beaucoup plus forts, eux. Parce qu'ils s'entrainen, en fait. A y retourner, donc. A la poussiere, oui. Je pensais ca aussi parce que je me sentais mort, bien sur, mais tout de meme. Et je le pensais encore parce que j n'etais pas pret, moi. Je me sentais mort depuis deux minutes, seulement. Mort, mais supris.
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Christian Oster (Une femme de ménage)
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En ce qui concerne l’arabe et le berbĂšre, je ne dirai qu’une chose : j’estime qu’un berbĂšre qui ne connaĂźt pas l’arabe, ne connaĂźt pas le Maroc et l’arabe qui ne sait pas le berbĂšre, non plus. Quant Ă  l’origine des uns et des autres, et puisqu’on parle beaucoup ces derniers temps d’ADN, je voudrais dĂ©plorer le fait que chez nous, on a l’esprit insuffisamment scientifique pour remettre en cause des donnĂ©es historiques hĂ©ritĂ©es, qu’on s’en tient Ă  ce qui a Ă©tĂ© dit il y a mille ans. Or, je peux vous dire que les civilisations berbĂšre et Ă©gyptienne ont une mĂȘme origine, le centre du Grand Sahara. Quand je travaillais sur le dictionnaire berbĂšre (j’y ai consacrĂ© 27 ans de ma vie), il y a eu une racine berbĂšre qui m’a intriguĂ©e. Il s’agit d’un verbe, Sko, qui veut dire dans tous les dialectes berbĂšres, « bĂątir », sauf chez les touaregs oĂč il veut dire « enterrer ». Or, c’est de notoriĂ©tĂ© publique, le touareg est un isolant linguistique, conservateur, qui peut porter les traces d’une signification originelle. Petit Ă  petit, j’ai rĂ©uni suffisamment d’élĂ©ments pour affirmer qu’à l’époque des hordes dans le Grand Sahara, on a commencĂ© Ă  enterrer les morts. Puis, les gens n’étant pas sĂ©dentarisĂ©s, on a Ă©tĂ© obligĂ©s de construire un Ă©difice reconnaissable sur chaque tombe. Par ce dĂ©tail linguistique, je suis arrivĂ© Ă  l’hypothĂšse de l’origine historique commune, saharienne, des BerbĂšres et des Egyptiens. Quand j’ai exposĂ© ma thĂšse Ă  l’AcadĂ©mie Royale du Maroc, elle a Ă©tĂ© accueillie trĂšs froidement. Mais une anthroplogue amĂ©ricaine qui menait une recherche sur les deux civilisations puis un livre paru en 2000 2 ont corroborĂ© mon propos et montrĂ© qu’au moment de la dĂ©sertification, les populations ont Ă©migrĂ© vers l’Ouest (le Maghreb) et l’Est (l’Egypte) au plus proche des points d’eau 3, avec une particularitĂ© bovine du cĂŽtĂ© du Nil et une orientation pastoraliste ovine du cĂŽtĂ© du Maghreb. [Interview Economia, Octobre 2010]
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Mohammed Chafik
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_ Pourquoi sont-ils si mĂ©prisants ? demanda ChloĂ©. Ce n'est pas tellement bien de travailler... _ On leur a dit que c’était bien, dit Colin. En gĂ©nĂ©ral, on trouve ça bien. En fait, personne ne le pense. On le fait par habitude et pour ne pas y penser, justement. _ En tout cas, c'est idiot de faire un travail que des machines pourraient faire. _ Il faut construire des machines, dit Colin. Qui le fera? _ Oh! Evidemment, dit ChloĂ©. Pour faire un Ɠuf, il faut une poule, mais, une fois qu'on a la poule, on peut avoir des tas d’Ɠufs. Il vaut donc mieux commencer par la poule. _ Il faudrait savoir, dit Colin, qui empĂȘche de faire des machines. C'est le temps qui doit manquer. Les gens perdent leur temps Ă  vivre, alors, il ne leur en reste plus pour travailler. _ Ce n'est pas plutĂŽt le contraire? dit ChloĂ©. _ Non, dit Colin. S'ils avaient le temps de construire les machines, aprĂšs ils n'auraient plus besoin de rien faire. Ce que je veux dire c'est qu'ils travaillent pour vivre au lieu de travailler Ă  construire des machines qui les feraient vivre sans travailler. _ C'est compliquĂ©, estima ChloĂ©. _ Non, dit Colin. C'est trĂšs simple. Ça devrait, bien entendu, venir progressivement. Mais, on perd tellement de temps Ă  faire des choses qui s'usent... - Mais, tu crois qu'ils n'aimeraient pas mieux rester chez eux et embrasser leur femme et aller Ă  la piscine et aux divertissements? - Non, dit Colin. Parce qu'ils n'y pensent pas. - Mais est-ce que c'est leur faute si ils croient que c'est bien de travailler? - Non, dit Colin, ce n'est pas leur faute. C'est parce qu'on leur a dit : « Le travail, c'est sacrĂ©, c'est bien, c'est beau, c'est ce qui compte avant tout, et seuls les travailleurs ont droit Ă  tout. » Seulement, on s'arrange pour les faire travailler tout le temps et alors ils ne peuvent pas en profiter. _ Mais, alors, ils sont bĂȘtes? dit ChloĂ©. _ Oui, ils sont bĂȘtes, dit Colin. C'est pour ça qu'ils sont d'accord avec ceux qui leur font croire que le travail c'est ce qu'il y a de mieux. Ça leur Ă©vite de rĂ©flĂ©chir et de chercher Ă  progresser et Ă  ne plus travailler.
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Boris Vian (L'Écume des jours)
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Quand elle Ă©tait petite, elle voulait m’épouser. J’étais son prince charmant. AnnĂ©e aprĂšs annĂ©e, j’avais bien vu dans son regard que le mythe s’était Ă©parpillĂ© dans les affres de la rĂ©alitĂ©. J’étais tombĂ© de mon piĂ©destal et, si je ne cherchais pas Ă  mentir sur qui j’étais, j’avais toujours eu envie qu’elle me voie au meilleur de ma forme. Au fond, je pouvais dire que nous n’avions jamais rĂ©ellement eu une relation saine. La preuve : cette incapacitĂ© physique d’aller voir son appartement, ce lieu oĂč elle vivait en femme. Il faudrait des siĂšcles pour admettre que nos enfants sont devenus adultes. On dit souvent qu’il est difficile de vieillir ; moi, je pourrais vieillir indĂ©finiment du moment que mes enfants, eux, ne grandiraient pas. Je ne sais pas pourquoi j’éprouvais tant de difficultĂ©s Ă  vivre cette transition que tout parent connaĂźt. Je n’avais pas l’impression qu’autour de moi les gens avaient les mĂȘmes. Pire, j’entendais des parents soulagĂ©s du dĂ©part de leurs enfants. Enfin, ils allaient retrouver la libertĂ©, disaient-ils. Il y avait ce film oĂč le garçon, Tanguy, s’éternisait chez ses parents, prolongeant sans cesse ses Ă©tudes. Le mien Ă©tait parti Ă  l’autre bout du monde dĂšs ses dix-huit ans. C’est toujours comme ça : ceux qui veulent se dĂ©barrasser de leurs enfants hĂ©ritent de boulets, tandis que ceux qui veulent couver Ă  loisir leur progĂ©niture se retrouvent avec des prĂ©coces de l’autonomie. Mon fils me manquait atrocement. Et je ne supportais plus d’échanger avec lui des messages par Skype, ou par e-mails. D’ailleurs, ces messages et ces moments virtuels Ă©taient de plus en plus courts. Nous n’avions rien Ă  nous dire. L’amour entre un parent et un enfant n’est pas dans les mots, pas dans la discussion. Ce que j’aimais, c’était simplement que mon fils soit lĂ , Ă  la maison. On pouvait ne pas se parler de la journĂ©e, ce n’était pas grave, je sentais sa prĂ©sence, ça me suffisait. Étais-je si tordu ? Je ne sais pas. Je ne peux qu’essayer de mettre des mots sur mes sentiments. Et je peux affirmer maintenant ce que je sais depuis le dĂ©but : je vis mal la sĂ©paration avec mes enfants. Elle me paraĂźt normale, justifiĂ©e, humaine, biologique, tout ce que vous voulez, pourtant elle me fait mal.
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David Foenkinos (Je vais mieux)
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She clicks on the last slide, and that’s when it happens. “Me So Horny” blasts out of the speakers and my video, mine and Peter’s, flashes on the projector screen. Someone has taken the video from Anonybitch’s Instagram and put their own soundtrack to it. They’ve edited it too, so I bop up and down on Peter’s lap at triple speed to the beat. Oh no no no no. Please, no. Everything happens at once. People are shrieking and laughing and pointing and going “Oooh!” Mr. Vasquez is jumping up to unplug the projector, and then Peter’s running onstage, grabbing the microphone out of a stunned Reena’s hand. “Whoever did that is a piece of garbage. And not that it’s anybody’s fucking business, but Lara Jean and I did not have sex in the hot tub.” My ears are ringing, and people are twisting around in their seats to look at me and then shifting back around to look at Peter. “All we did was kiss, so fuck off!” Mr. Vasquez, the junior class advisor, is trying to grab the mic back from Peter, but Peter manages to maintain control of it. He holds the mic up high and yells out, “I’m gonna find whoever did this and kick their ass!” In the scuffle, he drops the mic. People are cheering and laughing. Peter’s being frog-marched off the stage, and he frantically looks out into the audience. He’s looking for me. The assembly breaks up then, and everyone starts filing out the doors, but I stay low in my seat. Chris comes and finds me, face alight. She grabs me by the shoulders. “Ummm, that was crazy! He freaking dropped the F bomb twice!” I am still in a state of shock, maybe. A video of me and Peter hot and heavy was just on the projector screen, and everyone saw Mr. Vasquez, seventy-year-old Mr. Glebe who doesn’t even know what Instagram is. The only passionate kiss of my life and everybody saw. Chris shakes my shoulders. “Lara Jean! Are you okay?” I nod mutely, and she releases me. “He’s kicking whoever did it’s ass? I’d love to see that!” She snorts and throws her head back like a wild pony. “I mean, the boy’s an idiot if he thinks for one second it wasn’t Gen who posted that video. Like, wow, those are some serious blinders, y’know?” Chris stops short and examines my face. “Are you sure you’re okay?” “Everybody saw us.” “Yeah
that sucked. I’m sure that was Gen’s handiwork. She must’ve gotten one of her little minions to sneak it onto Reena’s PowerPoint.” Chris shakes her head in disgust. “She’s such a bitch. I’m glad Peter set the record straight, though. Like, I hate to give him credit, but that was an act of chivalry. No guy has ever set the record straight for me.
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Jenny Han (P.S. I Still Love You (To All the Boys I've Loved Before, #2))
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À huit heures et demie du soir, deux tables Ă©taient dressĂ©es. La jolie madame des Grassins avait rĂ©ussi Ă  mettre son fils Ă  cĂŽtĂ© d’EugĂ©nie. Les acteurs de cette scĂšne pleine d’intĂ©rĂȘt, quoique vulgaire en apparence, munis de cartons bariolĂ©s, chiffrĂ©s, et de jetons en verre bleu, semblaient Ă©couter les plaisanteries du vieux notaire, qui ne tirait pas un numĂ©ro sans faire une remarque ; mais tous pensaient aux millions de monsieur Grandet. Le vieux tonnelier contemplait vaniteusement les plumes roses, la toilette fraĂźche de madame des Grassins, la tĂȘte martiale du banquier, celle d’Adolphe, le prĂ©sident, l’abbĂ©, le notaire, et se disait intĂ©rieurement : − Ils sont lĂ  pour mes Ă©cus. Ils viennent s’ennuyer ici pour ma fille. HĂ© ! ma fille ne sera ni pour les uns ni pour les autres, et tous ces gens-lĂ  me servent de harpons pour pĂȘcher ! Cette gaietĂ© de famille, dans ce vieux salon gris, mal Ă©clairĂ© par deux chandelles ; ces rires, accompagnĂ©s par le bruit du rouet de la grande Nanon, et qui n’étaient sincĂšres que sur les lĂšvres d’EugĂ©nie ou de sa mĂšre ; cette petitesse jointe Ă  de si grands intĂ©rĂȘts ; cette jeune fille qui, semblable Ă  ces oiseaux victimes du haut prix auquel on les met et qu’ils ignorent, se trouvait traquĂ©e, serrĂ©e par des preuves d’amitiĂ© dont elle Ă©tait la dupe ; tout contribuait Ă  rendre cette scĂšne tristement comique. N’est-ce pas d’ailleurs une scĂšne de tous les temps et de tous les lieux, mais ramenĂ©e Ă  sa plus simple expression ? La figure de Grandet exploitant le faux attachement des deux familles, en tirant d’énormes profits, dominait ce drame et l’éclairait. N’était-ce pas le seul dieu moderne auquel on ait foi, l’Argent dans toute sa puissance, exprimĂ© par une seule physionomie ? Les doux sentiments de la vie n’occupaient lĂ  qu’une place secondaire, ils animaient trois cƓurs purs, ceux de Nanon, d’EugĂ©nie et sa mĂšre. Encore, combien d’ignorance dans leur naĂŻvetĂ© ! EugĂ©nie et sa mĂšre ne savaient rien de la fortune de Grandet, elles n’estimaient les choses de la vie qu’à la lueur de leurs pĂąles idĂ©es, et ne prisaient ni ne mĂ©prisaient l’argent, accoutumĂ©es qu’elles Ă©taient Ă  s’en passer. Leurs sentiments, froissĂ©s Ă  leur insu mais vivaces, le secret de leur existence, en faisaient des exceptions curieuses dans cette rĂ©union de gens dont la vie Ă©tait purement matĂ©rielle. Affreuse condition de l’homme ! il n’y a pas un de ses bonheurs qui ne vienne d’une ignorance quelconque. Au moment oĂč madame Grandet gagnait un lot de seize sous, le plus considĂ©rable qui eĂ»t jamais Ă©tĂ© pontĂ© dans cette salle, et que la grande Nanon riait d’aise en voyant madame empochant cette riche somme, un coup de marteau retentit Ă  la porte de la maison, et y fit un si grand tapage que les femmes sautĂšrent sur leurs chaises.
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Honoré de Balzac (Eugénie Grandet)
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Les deux femmes, vĂȘtues de noir, remirent le corps dans le lit de ma sƓur, elles jetĂšrent dessus des fleurs et de l’eau bĂ©nite, puis, lorsque le soleil eut fini de jeter dans l’appartement sa lueur rougeĂątre et terne comme le regard d’un cadavre, quand le jour eut disparu de dessus les vitres, elles allumĂšrent deux petites bougies qui Ă©taient sur la table de nuit, s’agenouillĂšrent et me dirent de prier comme elles. Je priai, oh ! bien fort, le plus qu’il m’était possible ! mais rien
 LĂ©lia ne remuait pas ! Je fus longtemps ainsi agenouillĂ©, la tĂȘte sur les draps du lit froids et humides, je pleurais, mais bas et sans angoisses ; il me semblait qu’en pensant, en pleurant, en me dĂ©chirant l’ñme avec des priĂšres et des vƓux, j’obtiendrais un souffle, un regard, un geste de ce corps aux formes indĂ©cises et dont on ne distinguait rien si ce n’est, Ă  une place, une forme ronde qui devait ĂȘtre La tĂȘte, et plus bas une autre qui semblait ĂȘtre les pieds. Je croyais, moi, pauvre naĂŻf enfant, je croyais que la priĂšre pouvait rendre la vie Ă  un cadavre, tant j’avais de foi et de candeur ! Oh ! on ne sait ce qu’a d’amer et de sombre une nuit ainsi passĂ©e Ă  prier sur un cadavre, Ă  pleurer, Ă  vouloir faire renaĂźtre le nĂ©ant ! On ne sait tout ce qu’il y a de hideux et d’horrible dans une nuit de larmes et de sanglots, Ă  la lueur de deux cierges mortuaires, entourĂ© de deux femmes aux chants monotones, aux larmes vĂ©nales, aux grotesques psalmodies ! On ne sait enfin tout ce que cette scĂšne de dĂ©sespoir et de deuil vous remplit le cƓur : enfant, de tristesse et d’amertume ; jeune homme, de scepticisme ; vieillard, de dĂ©sespoir ! Le jour arriva. Mais quand le jour commença Ă  paraĂźtre, lorsque les deux cierges mortuaires commençaient Ă  mourir aussi, alors ces deux femmes partirent et me laissĂšrent seul. Je courus aprĂšs elles, et me traĂźnant Ă  leurs pieds, m’attachant Ă  leurs vĂȘtements : — Ma sƓur ! leur dis-je, eh bien, ma sƓur ! oui, LĂ©lia ! oĂč est-elle ? Elles me regardĂšrent Ă©tonnĂ©es. — Ma sƓur ! vous m’avez dit de prier, j’ai priĂ© pour qu’elle revienne, vous m’avez trompĂ© ! — Mais c’était pour son Ăąme ! Son Ăąme ? Qu’est-ce que cela signifiait ? On m’avait souvent parlĂ© de Dieu, jamais de l’ñme. Dieu, je comprenais cela au moins, car si l’on m’eĂ»t demandĂ© ce qu’il Ă©tait, eh bien, j’aurais pris La linotte de LĂ©lia, et, lui brisant la tĂȘte entre mes mains, j’aurais dit : « Et moi aussi, je suis Dieu ! » Mais l’ñme ? l’ñme ? qu’est-ce cela ? J’eus la hardiesse de le leur demander, mais elles s’en allĂšrent sans me rĂ©pondre. Son Ăąme ! eh bien, elles m’ont trompĂ©, ces femmes. Pour moi, ce que je voulais, c’était LĂ©lia, LĂ©lia qui jouait avec moi sur le gazon, dans les bois, qui se couchait sur la mousse, qui cueillait des fleurs et puis qui les jetait au vent ; c’était Lelia, ma belle petite sƓur aux grands yeux bleus, LĂ©lia qui m’embrassait le soir aprĂšs sa poupĂ©e, aprĂšs son mouton chĂ©ri, aprĂšs sa linotte. Pauvre sƓur ! c’était toi que je demandais Ă  grands cris, en pleurant, et ces gens barbares et inhumains me rĂ©pondaient : « Non, tu ne la reverras pas, tu as priĂ© non pour elle, mais tu as priĂ© pour son Ăąme ! quelque chose d’inconnu, de vague comme un mot d’une langue Ă©trangĂšre ; tu as priĂ© pour un souffle, pour un mot, pour le nĂ©ant, pour son Ăąme enfin ! » Son Ăąme, son Ăąme, je la mĂ©prise, son Ăąme, je la regrette, je n’y pense plus. Qu’est-ce que ça me fait Ă  moi, son Ăąme ? savez-vous ce que c’est que son Ăąme ? Mais c’est son corps que je veux ! c’est son regard, sa vie, c’est elle enfin ! et vous ne m’avez rien rendu de tout cela. Ces femmes m’ont trompĂ©, eh bien, je les ai maudites. Cette malĂ©diction est retombĂ©e sur moi, philosophe imbĂ©cile qui ne sais pas comprendre un mot sans L’épeler, croire Ă  une Ăąme sans la sentir, et craindre un Dieu dont, semblable au PromĂ©thĂ©e d’Eschyle, je brave les coups et que je mĂ©prise trop pour blasphĂ©mer.
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Gustave Flaubert (La derniÚre heure : Conte philosophique inachevé)