Ets Plaque Quotes

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«En vérité, c'est si difficile d'entrer dans le monde adulte quand toutes les routes conduisent aux mêmes frontières, quand le ciel est si lointain, que les arbres n'ont plus d'yeux et que les majestueuses rivières sont recouvertes de plaques de ciment gris, que les animaux ne parlent plus et que les hommes eux-mêmes ont perdu leurs signes.»
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J.M.G. Le Clézio (Noveller)
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Il serra ses mains en poings et se força à marcher à pas lents et mesurés vers la tombe et commença à haleter. Bon sang, il ne pouvait pas s’écrouler. Il voulait le faire, il avait besoin de le faire, besoin de voir ce qu’il pourrait retirer de ce rappel physique de sa propre mortalité éphémère. Peut-être que cela lui donnerait envie de vivre à nouveau. Il lut les dates de décès marquées sur les pierres tombales, en faisant attention à ne pas marcher sur les tombes des autres pauvres enfants morts, d’année en année, jusqu’à ce qu’il voit son nom. JULIETTE ANNE MARTIN 14 août 1991-9 octobre 2008 Fille bien-aimée. Il n’y avait pas d’ours, de plaques ou même d’anges comme il en avait vu sur les autres pierres tombales, alors qu’il cherchait la sienne. Elle était gris foncé, en marbre et très élégante. Ses jambes se dérobèrent sous lui quand il réalisa que son amie, sa Juliette, gisait à ses pieds, et il atterrit sur la terre molle à côté d’elle. Les fleurs oubliées tombèrent au sol et des sanglots secs ravagèrent son corps. Il ne pleurerait pas, il le savait. Il était incapable de pleurer depuis cette nuit-là. Tout comme il ne supportait plus d’être touché, il ne pouvait éprouver le plus petit soulagement que les pleurs lui auraient accordé.
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JP Barnaby (Aaron: Histoire d'un survivant #1 (French Edition))
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On a inventé tant de choses, se dit-elle en composant lentement le numéro d'Aziz. Il ne devrait pas être possible de prendre un bout de carton plastifié, orné de lettres et de chiffres en bas-relief, de tapoter, sur des touches métalliques, un numéro de quinze chiffres rangé dans notre mémoire parmi des dizaines d'autres - des identifiants tous azimuts, téléphone, compte en banque, sécurité sociale, plaque d'immatriculation, codes postaux, codes bancaires, codes porte -, d'appuyer contre son oreille une sorte de berceuse noire en bakélite, et d'entendre, encodée puis décodée par deux mille kilomètres de fils de cuivre, la voix de la personne qu'on aime.
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Nancy Huston (Infrarouge)
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Une seule chose me paraît intelligente à ce moment-là. Je me glisse sous le lit et j’attends, le cœur battant. Je me retiens de lâcher un juron lorsque la porte s’ouvre. Je ne distingue que des baskets et le bas d’un jogging, mais il s’agit sûrement de Jason, ça ne peut être que lui. Je me mords la lèvre inférieure, en essayant de m’empêcher de trembler. Je blêmis lorsque son tee-shirt tombe au sol. Il retire ses chaussures, ses chaussettes, et son pantalon suit le même chemin. Oh, bon sang… Je plaque une main sur ma bouche pour éviter de faire trop de bruit en respirant. Il suffirait qu’il déploie son pouvoir pour réaliser qu’il y a quelqu’un d’autre dans sa chambre. Je l’entends s’affaler sur son lit et je tressaille. J’ai une vue sur ses chevilles et ses mollets. Il ne va quand même pas rester, si ? Pourquoi il bouge pas, là… Le soulagement m’envahit quand il se relève. Mes joues deviennent rouges et une bouffée de chaleur me prend d’assaut lorsqu’il retire son caleçon. Mon corps se met à picoter sous l’angoisse d’être découverte. Calme-toi, calme-toi, m’ordonné-je.
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Cylinia Carrière (Première partie : Jouer (Sans limites, #1))
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Dès que le brouhaha s’apaise, les premières mesures du morceau suivant s’élèvent, profondes et lentes. Les tintements du triangle et des grelots résonnent, clairs échos du rythme grave des percussions. Alors, Anja se met à chanter. Tes yeux secs cherchent de l’eau dans cette ville morte Tes pieds en sang abreuvent la terre assoiffée Tu tombes et ne peux plus te lever… Elle vibre, exaltée comme chaque fois par la foule et le chant, flot d’émotions brutes, partagées, échangées avec ses compagnons, avec le public. Tressaillement soudain. Sensation moite et glacée. Un goût âcre envahit sa bouche, un goût de bile et de peur mêlées. Quelqu’un, au milieu de la foule, l’observe. Un regard glisse lentement sur elle, insistant, insidieux, pareil à la langue d’une bête répugnante sur sa peau. Celui qui la traque, l’épie depuis plusieurs semaines se trouve dans la foule ce soir, ombre sournoise et anonyme. La sirène tente d’apercevoir un visage, de surprendre la fixité d’une expression, en vain. Dans la salle, les yeux des spectateurs sont pareilles à des billes de ténèbres opaques, angoissantes. « Qui est-ce ? » « Que veut-il ? » « Est-ce que je le connais ? » « Est-ce lui, le responsable des disparitions ? » « A-t-il un lien avec cette momie ? » « Suis-je sa prochaine cible ? » Ces questions angoissantes, obsédantes, tournent en boucle dans sa tête, brisant la magie du concert. Anja parvient à faire bonne figure, interprète même une mélodie réclamée par le public. Mais se sent terriblement soulagée quand le concert s’achève. Stein repousse ses percussions dans un coin, salue ses deux amies d’un rapide signe de main et quitte la scène. Fast l’attend à l’autre bout de la salle bondée, accoudé au bar. Celui-ci, une antiquité rescapée du Cataclysme, consolidée par des planches de bois peintes, des plaques de tôles et d’épais morceaux de plastique, est la fierté de Senta, la propriétaire des lieux. Il a résisté aux tempêtes, aux pillards, aux siècles et porte comme autant de cicatrices gravées dans sa surface, les traces de milliers de vies.
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Charlotte Bousquet (Les Chimères de l'aube (La Peau des rêves, #3))
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L'occupation principale d'un malade mental consiste à fuir. Il veut, doit, constamment partir. À cet effet, il y a, dans le jardin du home Lumière d'Hiver, un arrêt de bus. Tout à fait fictif naturellement. Je veux dire: jamais un bus ne s'arrêtera ou ne démarrera dans ce jardin. Mais il s'agit d'un arrêt de bus parfaitement imité, avec un abri et un banc, des horaires clairement affichés, et diverses "informations aux voyageurs" auxquelles pas un seul patient ne s'intéresse, mais qui rendent tout particulièrement crédible: "Travaux rue Haute, veuillez tenir compte de probable retards. Nous vous remercions pour votre compréhension." On a même construit un petit morceau de route, six ou sept mètres au total, coulé dans ce bel asphalte lisse que le cycliste aime sentir sous ses roues, avec une plaque indiquant une ville qui n'existe pas et où doit se rendre le bus. Ligne 77. ("Comment ma femme m'a rendu fou", p.62)
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Dimitri Verhulst (De laatkomer)
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Le 31 mai, je m'engageai entre la Costila et le Morar. Ce fut un enchantement! Je me promenais à travers des jardins, je foulais des parterres de fleurs. C'était la première toison que revêtaient les Bucégi, des fleurs aux nuances délicates, tendres: les céraistes blanches, les mignonnes pyroles d'une blancheur de cire, la tribu des humbles saxifrages, les dryades aux huit pétales d'argent, la corthuse aux corolles en cloche d'un rose carminé, le myosotis de montagne aux mille yeux d'azur… Sur la mousse des quartiers de roches s'étalait, en plaques roses, le silène. Les quelques arnicas, aux boutons non encore éclos, présageaient déjà la seconde toison, celle de l'été brûlant aux fleurs de couleurs riches, jaunes, rouges. À mesure que je montais, les vapeurs se dégageaient des bas-fonds. Lorsque j'arrivais à l'Omul le tableau était impressionnant: comme d'une gigantesque et infernale chaudière, les vapeurs montaient, d'abord transparentes, ensuite de plus en plus compactes, d'un gris sale ; quelques faisceaux de rayons solaires traversaient ces nuages, leur donnant d'étranges reflets d'or. Je n'augurai rien de bon de ce phénomène et je me dépêchai de rentrer. Je trouvai à la maison le garçon de l'aubergiste; il m'apportait votre lettre, que le facteur de Prédéal avait laissée en passant. Ainsi donc: vous allez vous mettre en route pour un petit tour en Suisse et vous me promettez d'arriver à Busteni dans la seconde moitié de juin? Vous vous proposez de préparer votre licence au milieu de nos montagnes. (p. 254–255)
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Nestor Urechia (Dans les Carpathes roumaines, les Bucégi)
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Toute la vie trépidante du vingtième siècle se trouve là à mes pieds : un cycliste passe en portant, pareil à un trophée, un carton remplis d’œufs ; deux vieilles dames se sont arrêtées au coin de la rue et lisent avec intérêt les articles d'un journal placardé -notre député peut être satisfait, la "propagande visuelle" éveille pleinement l'intérêt de nos concitoyens ; des gens qui faisaient la queue devant un magasin se dispersent- le boucher vient certainement de leur dire qu'aucune livraison n'aura lieu aujourd'hui ; un homme remplace une plaque rouillée sur laquelle était écrit "Vos enfants ont besoin de sucre !" par une autre plaque fraîchement peinte avec l'inscription "Citoyens ! Gardez votre ville propre !" ; des gamins font une partie de foot entre deux cages improvisées avec des pierres -comment diable arrivent-ils à courir sous une chaleur pareille ?!
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George Arion
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Il faut découvrir le visage de cette bourgeoisie française dont Le Jour et Gringoire ont été, pendant la crise, les porte-paroles. Il ne s'agit plus, avec elle, de soumission inconsciente. Très lucidement, bien qu'ils se couvrent encore de formes bienséantes, ils admirent. Bourgeois, ils admirent la puissance et le succès. Décadents, ils frémissent sous les manières brutales. Petits-bourgeois par le coeur, ils s'extasient sur les alignements, la pompe, la parade, sur ce comédien mystique qui devant cent mille hommes, quand les dieux le saisissent, pousse un bouton pour faire converger sur lui une batterie de propriétaires en alarmes, ils voient dans ces masses compactes, dans cette police insinuée jusqu'aux ramures de la vie privée, dans cet ordre de fer, la garde prétorienne qu'ils n'osent demander aux démocraties contre les menaces "du communisme". Toute leur pensée internationale s'est épuisée à creuser une ligne Maginot en marge des dynamismes européens. Toute leur pensée politique se réduit à préparer, avec un béton humain, une ligne Maginot inviolable contre les dynamismes révolutionnaires. Ils se trompent sans doute radicalement sur le sens des fascismes, qui n'utilisent la force bourgeoise que comme une plaque tournante. Mais ils pensent avec celui d'entre eux qui disait il y a 50 ans se sentir plus près d'un hobereau prussien que d'un ouvrier français. On ne comprendra rien au comportement de cette fraction de la bourgeoisie française si on ne l'entend murmurer à mi-voix : « Plutôt Hitler que Blum ». Une bourgeoisie aux abois ; une politique sans foi ni loi ; un peuple usé de déceptions et de divertissements, voilà les responsables de la démission de la France. Puisque ce n'est pas la première fois que nous prenons position sur le problème qui lui a offert l'occasion, il nous faut maintenant montrer où elle a pu s'inscrire.
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Emmanuel Mounier
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A Schönbrunn, les fêtes se suivent et se ressemblent, indifférentes au temps qui passe, au monde qui change, aux moeurs qui évoluent. Elégantes, poudrées, chamarrées, brillant des mille éclats des diamants, des cristaux, de l’argenterie ; évoluant aux pays glissés des valses, menuets et quadrilles ; bruissant de robes de soie, cliquetant de médailles, bourdonnant d’intrigues de cour ; si charmantes, si convenables, si ennuyeuses … Pendant que l’on se pavane, selon un protocole immuable, dans les salons rococo et les jardins au cordeau, les premières locomotives à vapeur ahanent sur les premiers kilomètres de rails, d’énormes machines de fonte et d’acier remplacent des contingents d’ouvriers dans les usines, l’éclairage au gaz arrive dans les théâtres et bientôt dans les rues, on parvient à produire et stocker de l’électricité, Niepce et Daguerre impressionnent les premières plaques photographiques … Des idées nouvelles issues de la Révolution, sur la liberté, l’égalité, les droits de l’homme, s’échafaudent en systèmes et s’enracinent dans les coeurs, un esprit de révolte fermente au centre des villes, au fond des campagnes, au sein des armées, partout le poids écrasant de cette monarchie obsolète devient insupportable… Franz sait tout cela qui, du haut de ses onze printemps, regarde pavoiser ce beau monde. Boulimique de savoir et d’informations, François lui raconte raconte toutes ses visions dès qu’ils ont l’occasion d’être seuls ; les sociétés qu’il lui décrit sont bien loin de l’atmosphère empesée de Schönbrunn, les gens dont il lui parle sont bien plus vivants que ces momies figées dans leurs convenances. Aussi le petit duc pose-t’il sur cette fête - sa fête, pourtant - le regard blasé, impatient et las de celui qui sait qu’il assiste à la lente agonie d’un système sclérosé, mais sans pouvoir y changer quoi que ce soit, ni avancer ni retarder l’échéance.
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Jean-Marc Ligny (La Dame Blanche)
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A trente ans, l'on se doit d'être arrivé, ou bien l'on n'est rien. Et nul n'est arrivé s'il n'a trouvé sa place, s'il n'a creusé son trou, s'il n'a ses clés, son bureau, sa petite plaque.
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Georges Perec (Les Choses)
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A l'école, il se portait toujours volontaire pour effacer le tableau. Verbes conjugués, divisions, multiplications, date et morale du jour disparaissaient alors au passage de l'éponge et bientôt ne subsistait sur la surface noire qu'un entrelacs de grands 8 dégoulinants d'une eau laiteuse qui séchait par plaques. Hier devenait demain, un même jour, toujours recommencé, l'éternité au quotidien.
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Pascal Garnier (Les Hauts du bas)
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Neat script reading perpetua vita aeterna et sapientia ran along a plaque under the crest. “Life everlasting and wisdom eternal.
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Debbie Cassidy (Champion of Midnight (Chronicles of Midnight, #2))
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Ambrosius arrêta son interlocuteur d’un geste agacé.« As-tu déjà contemplé Rome de tes propres yeux ? L’un d’entre vous a-t-il même jamais approché la Ville ? D’ici, à vous entendre, vous l’imaginez comme une cité céleste toute de marbre, mais en réalité il n’y a plus que des ruines là-bas, tenant tout juste debout. Si par habitude l’on y entretient encore quelques palais, tant bien que mal, et qu’on les empêche de s’effondrer une fois pour toutes, les grands édifices du temps de sa splendeur blanchissent peu à peu tels des os laissés au soleil. Les maisons où l’on vit encore sont comme les vôtres, bâties de chaux et de torchis, ou de brique pour les plus luxueuses. Tout au plus plaque-t-on parfois un stuc sur leurs façades et leurs murs en espérant vainement faire illusion. Il ne subsiste de Rome qu’un fantôme s’accrochant aux marais des miasmes desquels elle avait jailli plus d’un millénaire auparavant.
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Alex Nikolavitch (Trois coracles cinglaient vers le couchant)
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De Lefortovo, on l’a transféré au camp d’Engels, sur la Volga. C’est un établissement modèle, flambant neuf, fruit des réflexions d’architectes ambitieux et qu’on montre volontiers aux visiteurs étrangers pour qu’ils en tirent des conclusions flatteuses sur les progrès de la condition pénitentiaire en Russie. En fait, les détenus d’Engels appellent leur camp « Eurogoulag », et Limonov assure que les raffinements de son architecture ne le rendent pas plus agréable à vivre que les baraquements classiques entourés de barbelés – plutôt moins. Toujours est-il que dans ce camp les lavabos, faits d’une plaque d’acier brossé surmontant un tuyau de fonte, d’une ligne sobre et pure, sont exactement les mêmes que dans un hôtel, conçu par le designer Philippe Starck, où son éditeur américain a logé Limonov lors de son dernier séjour à New York, à la fin des années quatre-vingt. Ça l’a laissé songeur. Aucun de ses camarades de détention n’était en mesure de faire le même rapprochement. Aucun, non plus, des élégants clients de l’élégant hôtel new-yorkais. Il s’est demandé s’il existait au monde beaucoup d’autres hommes que lui, Édouard Limonov, dont l’expérience incluait des univers aussi variés que celui du prisonnier de droit commun dans un camp de travaux forcés sur la Volga et celui de l’écrivain branché évoluant dans un décor de Philippe Starck. Non, a-t-il conclu, sans doute pas, et il en a retiré une fierté que je comprends.
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Emmanuel Carrère
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Nous cherchons à ouvrir des brèches. À faire des trous dans la plaque en argent soudée aux os de nos crânes, et à les élargir, ces trous, pour qu'y passe un peu d'air, d'échange pur, de gratuité.
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Alain Damasio (Aucun souvenir assez solide)