Encore Inspirational Quotes

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Le sentiment que l'homme supporte le plus difficilement est la pitié, surtout quand il la mérite. La haine est un tonique, elle fait vivre, elle inspire la vengeance; mais la pitié tue, elle affaiblit encore notre faiblesse.
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Honoré de Balzac (La Peau De Chagrin (French Edition))
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Nous ne savons pas encore que nous sommes une force, une seule force: tous les habitants, tous les nÚgres des plaines et des mornes réunis. Un jour, quand nous aurons compris cette vérité, nous nous lÚverons d'un point à l'autre du pays et nous ferons l'assemblée générale des gouverneurs de la rosée, le grand coumbite des travailleurs de la terre pour défricher la misÚre et planter la vie nouvelle.
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Jacques Roumain
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Il semble, encore ajourd'hui, qu'elle n'aurait pu s'épanouir ailleurs que dans ce paysage étrange et fabuleux, hanté par les fantÎmes, mais protégé par les fées
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Dominique Demers (La oĂč la mer commence)
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Demain, le soleil se lĂšvera et on essaiera encore...
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Gaël Faye (Petit pays)
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S'il avait Ă©tĂ© encore en vie, TolstoĂŻ dĂ©fendrait les riviĂšres, les forĂȘts, les prairies, comme autant de personnes, esclaves du capital, extĂ©nuĂ©es, mourantes sous le joug des humains.
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Claudie Hunzinger (Un chien Ă  ma table)
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Ainsi, outre l'avantage que vous aurez de faire savoir promptement toutes vos volontĂ©s Ă  votre armĂ©e entiĂšre dans le mĂȘme moment, vous aurez encore celui de lasser votre ennemi, en le rendant attentif Ă  tout ce qu'il croit que vous voulez entreprendre, de lui faire naĂźtre des doutes continuels sur la conduite que vous devez tenir, et de lui inspirer d'Ă©ternelles frayeurs.
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Sun Tzu (The Art of War)
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Et par contre, si je communique Ă  mes hommes l’amour de la marche sur la mer, et que chacun d’eux soit ainsi en pente Ă  cause d’un poids dans le cƓur, alors tu les verras bientĂŽt se diversifier selon leurs mille qualitĂ©s particuliĂšres. Celui-lĂ  tissera des toiles, l’autre dans la forĂȘt par l’éclair de sa hache couchera l’arbre. L’autre, encore, forgera des clous, et il en sera quelque part qui observeront les Ă©toiles afin d’apprendre Ă  gouverner. Et tous cependant ne seront qu’un. CrĂ©er le navire ce n’est point tisser les toiles, forger les clous, lire les astres, mais bien donner le goĂ»t de la mer qui est un, et Ă  la lumiĂšre duquel il n’est plus rien qui soit contradictoire mais communautĂ© dans l’amour.
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Antoine de Saint-Exupéry (Citadelle)
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Finalement, aujourd'hui que les enfants ne labourent plus nos champs et ne nous prennent plus chez eux lorsque nous devenons incontinents, il n'existe plus de raison valable d'en avoir, et il est stupéfiant qu'avec l'avÚnement d'une contraception efficace on trouve encore des gens qui choisissent de se reproduire. En regard, l'amour, l'histoire, la satisfaction, la foi en l' "humanité" -bref, toutes les motivations modernes sont comme des dirigeables, immenses, suspendus et rares : optimistes, généreuses, voire profondes, mais dangereusement infondées.
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Lionel Shriver (We Need to Talk About Kevin)
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C'est le crime de notre société. Sa "politique de la vieillesse" est scandaleuse. Mais le traitement le plus scandaleux encore est le traitement qu'elle inflige à la majorité des hommes au temps de leur jeunesse et de leur maturité. Elle préfabrique la condition mutilée et misérable qui est leur lot dans leur dernier ùge. C'est par sa faute que la déchéance sénile commence prématurément, qu'elle est rapide, physiquement douloureuse, moralement affreuse parce qu'ils l'abordent les mains vides. Des individus exploités, aliénés, quand leurs forces les quittent, deviennent fatalement des "rebuts", des "déchets".
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Simone de Beauvoir (La vieillesse I Simone de Beauvoir)
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La logothĂ©rapie, sans nier le caractĂšre transitoire essentiel de l’existence humaine, n’est pas pessimiste mais plutĂŽt «activiste». En termes figurĂ©s, disons que le pessimiste ressemble Ă  la personne qui voit avec tristesse son calendrier s’amincir de jour en jour Ă  mesure qu’il en enlĂšve les feuilles. Par contre, la personne qui aborde avec enthousiasme les problĂšmes de la vie ressemble Ă  la personne qui range soigneusement les feuilles de son calendrier aprĂšs avoir griffonnĂ© quelques notes Ă  l’endos. Elle peut se pencher avec joie et fiertĂ© sur toute la richesse contenue dans ces notes, sur tous les moments d’une vie dont elle a pleinement joui. Que lui importe de vieillir? Pourquoi regretter sa jeunesse et envier les jeunes? Pour les possibilitĂ©s que leur rĂ©serve l’avenir? Non point. Elle est pleinement consciente de la richesse de son passĂ©, qui contient non seulement la rĂ©alitĂ© du travail accompli et de ses amours vĂ©cues, mais aussi de ses souffrances bravement affrontĂ©es. C’est encore de ces souffrances qu’elle est le plus fiĂšre, mĂȘme si elles ne peuvent pas inspirer d’envie.
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Viktor E. Frankl (Man’s Search for Meaning)
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En admettant que l’on ait compris ce qu’il y a de sacrilĂšge dans un pareil soulĂšvement contre la vie, tel qu’il est devenu presque sacro-saint dans la morale chrĂ©tienne, on aura, par cela mĂȘme et heureusement, compris autre chose encore : ce qu’il y a d’inutile, de factice, d’absurde, de mensonger dans un pareil soulĂšvement. Une condamnation de la vie de la part du vivant n’est finalement que le symptĂŽme d’une espĂšce de vie dĂ©terminĂ©e : sans qu’on se demande en aucune façon si c’est Ă  tort ou Ă  raison. Il faudrait prendre position en dehors de la vie et la connaĂźtre d’autre part tout aussi bien que quelqu’un qui l’a traversĂ©e, que plusieurs et mĂȘme tous ceux qui y ont passĂ©, pour ne pouvoir que toucher au problĂšme de la valeur de la vie : ce sont lĂ  des raisons suffisantes pour comprendre que ce problĂšme est en dehors de notre portĂ©e. Si nous parlons de la valeur, nous parlons sous l’inspiration, sous l’optique de la vie : la vie elle-mĂȘme nous force Ă  dĂ©terminer des valeurs, la vie elle-mĂȘme Ă©volue par notre entremise lorsque nous dĂ©terminons des valeurs
 Il s’ensuit que toute morale contre nature qui considĂšre Dieu comme l’idĂ©e contraire, comme la condamnation de la vie, n’est en rĂ©alitĂ© qu’une Ă©valuation de vie, — de quelle vie ? de quelle espĂšce de vie ? Mais j’ai dĂ©jĂ  donnĂ© ma rĂ©ponse : de la vie descendante, affaiblie, fatiguĂ©e, condamnĂ©e. La morale, telle qu’on l’a entendue jusqu’à maintenant — telle qu’elle a Ă©tĂ© formulĂ©e en dernier lieu par Schopenhauer, comme « nĂ©gation de la volontĂ© de vivre » — cette morale est l’instinct de dĂ©cadence mĂȘme, qui se transforme en impĂ©ratif : elle dit : « va Ă  ta perte ! » — elle est le jugement de ceux qui sont dĂ©jĂ  jugĂ©s

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Friedrich Nietzsche (Twilight of the Idols)
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Nous vivons dans des tombes et les appelons le foyer, et nous devons encore soutenir la structure nĂ©vrotique de ces tombes avec des Ă©lĂ©ments d’une signification soi-disant sociologique, culturelle, traditionnelle, religieuse, politique et intellectuelle.
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Abhijit Naskar (Morality Absolute)
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Aujourd'hui je rĂ©alise que j'ai '''#1000 Raisons ''' : -#1000 Raisons de ne dire que du bien et de m'abstenir de dire du mal. -#1000 Raisons d'ĂȘtre discret quant a ma personne... et encore plus quant au autres. -#1000 Raisons d'ĂȘtre sage....mĂȘme si tout le monde ne l'est pas. -#1000 Raisons de descendre des nuages...sans pour autant m'arrĂȘter de voler. -#1000 Raisons d'ĂȘtre franc...mĂȘme si le mensonge est a la mode. -#1000 Raisons de songer au bonheur de ma tite personne ...sans oublier les malheurs de l'humanitĂ©!!! -#1000 Raisons d'ĂȘtre quelqu'un de bien , de libre et de plus authentique...dans le monde corrompue d'aujourd'hui ! * -#1000 Raisons de chercher la perfection sans ignorer l'imperfection humaine ! -#1000 Raisons d'aimer mon prochain et d'aider autant que je peut ! -#1000 Raisons d'hĂąter mes pas dans le droit chemin peut importe les obstacles -#1000 Raisons de me rĂ©concilier avec l'amour du savoir et la passion du partage -#1000 Raisons de conquĂ©rir les mers du savoir en admettant mon ignorance * -#1000 Raisons de d'AGIR* plutĂŽt que de parler ...et de PARLER* quand il le faut!!! -#1000 Raisons de m'inspirer et inspirer les gens pour un monde meilleur ! ''..par se qu'il y'a plein de raisons pour que nous continuons de mĂ»rir et que se monde puisse nous cueillir tels des fruits avant de pĂ©rir.'' #be_inspired
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#Mohammed_El_Amin_OGGADI
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Le spectacle au travail a pour conséquence une déresponsabilisation sans pareille des personnes. Il produit une mise à distance entre l'individu et sa fonction qui induit une forme de "déréalisation" des effets de son travail. Le fonctionnement bureaucratique et la division du travail contribuent à diluer les responsabilités au sein des organisations et le spectacle vient encore renforcer ce phénomÚne : ce que les individus prennent au sérieux c'est essentiellement leur rÎle dans le spectacle -au point d'en souffrir- et non pas la finalité de leur travail. Comment, dans ces conditions, pourrait-on sérieusement se préoccuper des conséquences de son travail et avoir quelque considération éthique ?
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Olivier Lefebvre
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Tournant le dos Ă  la versification savante, il y a une poĂ©sie de la simplicitĂ©. On la trouve Ă  chaque coin de bosquet ou de rue, sur tous les chemins creux et parfois mĂȘme au milieu du brouhaha des rĂ©unions publiques. Cette poĂ©sie, c'est celle qui parle sans chichi, sans filtre culturel, celle qui provient du cƓur, celle que l'on Ă©met sous forme de comptine, mais aussi, et pourquoi pas, sous forme d'adage et de leçons populaires, ou bien encore de limericks lorsque le goĂ»t de la satire, du non-sens ou de la provocation dĂ©vale la pente des phrases.
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Eric Dussert (CachĂ©es par la forĂȘt. 138 femmes de lettres oubliĂ©es)
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« Mince alors
 » gloussa-t-il bruyamment en buvant une autre gorgĂ©e de vin, « J’aurais voulu t’affronter encore une fois. Que c’était excitant ! Toi et moi, quel dangereux duel ! » Il la regarda de la tĂȘte aux pieds puis ajouta: « Le duel rĂȘvĂ©. » Et voilĂ  : il Ă©tait encore une fois narquois et provocateur. Lee essayait d’oublier le passĂ©, pourquoi devait-il encore la narguer ? Comment Ă©tait-elle censĂ©e passer Ă  autre chose ? « ArrĂȘte ça
 » Elle se mordit la langue, prit une profonde inspiration et Ă©vita de lui rĂ©pondre comme elle l’aurait fait auparavant, « Je suis venue m’excuser pour mon comportement puĂ©ril et te remercier pour ton geste. Je veux qu’on soit bien d’accord
 Je ne suis pas venue pour devenir ton amie, Ren. » rĂ©pondit-elle d’un ton ferme. « Je ne t’ai pas demandĂ© d’ĂȘtre mon amie. »
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Myosotis (Vices et Maléfices (Sexe, Secrets & SortilÚges #1))
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Je voulais me justifier, prouver que je méritais une part de toutes les choses gentilles qui se disaient à mon sujet. Mais il existait des raisons encore plus fortes que celles-ci. Prouver que les femmes peuvent accomplir les choses que les hommes réussissent.
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ArnĂŒ West (Amelia, PremiĂšre dame du ciel)
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I realize that, from an orthodox point of view, this attitude poses a problem from the orthodox point of view vis-Ă -vis the word sacrifice. But the word is common to all the churches. The texts seem to indicate that at the beginning of the Protestant Reformation, there was in certain traditions an interpretation both anti-sacrificial and religious at the same time. But immediately, Luther in particular fell into ultra-sacrificial [supersacrificielles] definitions. The basic point, I believe, is that the non-sacrificial reading not only illuminates, but reinforces, all the great orthodox and patristic dogmas, and far from eliminating the idea that Jesus “sacrifices” himself for the salvation of man [JĂ©sus se “sacrifie” pour le salut des hommes], it strengthens that also. The only thing to look at is the misunderstanding, from here on, in the vocabulary, and so I repeat my question. Can one use the same word for what the bad prostitute did in the Judgment of Solomon and for what the good one did?95 Is it not essential today to achieve reconciliation, not only between Christians, but more essentially between Jews and Christians, to demonstrate to Jews as to Christians how the thing that is most essential [que ce qu’il y a de + essential] in Judaic inspiration demands the recognition of Christ as fulfillment, just as it was presented throughout the Middle Ages? [la reconnaissance du Christ comme accomplissement ainsi que l’a pressenti tout le Moyen Age?]. Is it not essential to dispel what seems to me to be the inevitable sacrificial misunderstanding? I think that all this, in spite of the still [encore] abrupt and hazardous character of certain formulations, is moving in the direction of the current evolution of the church and its own self-examination [sa propre mise en question], of which the blandness of the progressives is only a caricature.
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Scott Cowdell (René Girard and Raymund Schwager: Correspondence 1974-1991 (Violence, Desire, and the Sacred))
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C'est beau de pouvoir aimer. C'est une grĂące. Si jamais un ĂȘtre pouvait, une fois encore, m'inspirer un grand amour, j'espĂšre que je serais capable d'Ă©prouver, moi, de la reconnaissance Ă  son Ă©gard, qu'il rĂ©ponde ou non Ă  cet amour.
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Irmgard Keun (Ferdinand, der Mann mit dem freundlichen Herzen)
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You may have seen some good days in the past, but God doesn't want to give you an encore; He wants to exceed your wildest expectations!
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Jamie Larbi
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Je voyais un petit lac de JudĂ©e, pareil Ă  celui-ci, des bords duquel, un jour, des Juifs Ă©taient partis. J'avais la vision de ces Juifs Ă  travers les Ăąges, errant par le monde, parquĂ©s dans la campagne sur des terres de rebut ou tolĂ©rĂ©s dans les villes entre certaines limites et sous un habit infamant. OpprimĂ©s partout, n'Ă©chappant au supplice qu'en essuyant l'outrage, ils se consolaient du terrible traitement infligĂ© par les hommes en adorant un dieu plus terrible encore. Et au bout de ces gĂ©nĂ©rations chargĂ©es de maux, je voyais, rĂ©fugiĂ© auprĂšs de moi, Silbermann. ChĂ©tif, l'Ɠil inquiet, souvent agitĂ© par des mouvements bizarres comme s'il ressentait la peine des exodes et de toutes les misĂšres endurĂ©es par ses ancĂȘtres, il souhaitait se reposer enfin parmi nous. Les dĂ©fauts que les persĂ©cutions et la vie grĂ©gaire avaient imprimĂ© Ă  sa race, il dĂ©sirait les perdre Ă  notre contact. Il nous offrait son amour et sa force. Mais on repoussait cette alliance. Il se heurtait Ă  l'exĂ©cration universelle.
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Jacques de Lacretelle (Silbermann)
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En haut, au cƓur de la montagne, la Couleuvre rampa et se blottit. LovĂ©e au sein d’une crevasse humide, elle regardait la mer. Le soleil brillait haut dans le ciel. Dans le ciel les sommets exhalaient leur chaleur. A leurs pieds les vagues venaient se briser... Au fond d’une gorge noyĂ©e d’obscuritĂ© et d’embruns, dans un tonnerre de pierres, un torrent se prĂ©cipitait vers la mer
 Tout en Ă©cume blanche, puissant et grisonnant, il fendait la roche et, hurlant de colĂšre, se jetait dans les flots. Soudain du ciel, dans la crevasse oĂč la Couleuvre se blottissait, tomba le Faucon, la poitrine dĂ©chirĂ©e, les plumes ensanglantĂ©es... Dans un cri bref, il s’était Ă©crasĂ©, et, plein de colĂšre impuissante, frappait de sa poitrine l’ñpretĂ© de la pierre... D'abord, la Couleuvre effrayĂ©e recula, mais bientĂŽt elle comprit que l’oiseau blessĂ© n’avait plus longtemps Ă  vivre
 Elle rampa et, fixant le Faucon droit dans les yeux, lui siffla : - Quoi, voilĂ  donc que tu meurs ? - Oui, je meurs ! lui rĂ©pondit l’oiseau dans un profond soupir. Je meurs mais j’ai vĂ©cu dans la gloire !... J'ai connu la fĂ©licitĂ© !
 J’ai combattu vaillamment !
 J'ai vu le ciel comme jamais tu ne sauras t’en approcher !... Pauvre crĂ©ature ! - Le ciel !?
 Qu'est-ce le ciel pour moi ? Un espace vide oĂč je ne puis ramper. Ici je me sens bien : il y fait si douillettement chaud et humide ! Ainsi rĂ©pondit la Couleuvre Ă  l'oiseau Ă©pris de libertĂ©, gloussant au fond d’elle-mĂȘme de devoir Ă©couter de pareilles sornettes. Ainsi pensait l’ophidien : "Qu’on vole ou bien qu’on rampe, chacun connaĂźt ici la fin : tous nous reposerons sous terre et tout finira en poussiĂšre..." Mais le Faucon tenta de se soulever, dressa la tĂȘte et porta son regard alentour. Au fond de cette gorge, dans cette obscuritĂ©, l'eau suintait entre les pierres grises, l’air Ă©tait suffocant et puait la charogne. Alors le Faucon rassemblant toutes ses forces laissa Ă©chapper un cri de douleur et de chagrin : - Oh, que ne puis-je une derniĂšre fois m’envoler et rejoindre le ciel ! LĂ , j’étreindrais mon ennemi
 contre ma poitrine et... il s’étoufferait de mon sang ! Ô, Ivresse de la bataille !... L’entendant ainsi gĂ©mir la Couleuvre se dit : "Comme il doit ĂȘtre bon de vivre dans le ciel !" Elle proposa Ă  l’oiseau Ă©pris de libertĂ© : "Va, approche-toi du gouffre et prĂ©cipite-toi dans le vide. Et qui sait ? tes ailes te porteront. Ainsi te sera-t-il donnĂ© de vivre encore un instant dans ce monde qui est le tien." Le Faucon frĂ©mit et fiĂšrement dans un cri s'approcha de l’abĂźme, s’agrippant de ses griffes, rampant sur la pierre glissante. ArrivĂ© au bord du prĂ©cipice, il dĂ©ploya ses ailes, prit une profonde inspiration ; ses yeux clignĂšrent plusieurs fois et il se jeta dans le vide. Il tomba plus vite qu’une pierre et se brisa les ailes, dĂ©valant et roulant sur les roches, y laissant ses plumes
 Le flot du ruisseau le saisit, le lava de son sang et l’inondant d’écume l’emporta vers la mer. Dans un rugissement de douleur, les vagues amĂšres battaient contre les pierres... Le corps de l’oiseau Ă  tout jamais disparut dans le vaste ocĂ©an
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Maxime Gorki (Le bourg d'Okourov)
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En haut, au cƓur de la montagne, la Couleuvre rampa et se blottit. LovĂ©e au sein d’une crevasse humide, elle regardait la mer. Le soleil brillait haut dans le ciel. Dans le ciel les sommets exhalaient leur chaleur. A leurs pieds les vagues venaient se briser... Au fond d’une gorge noyĂ©e d’obscuritĂ© et d’embruns, dans un tonnerre de pierres, un torrent se prĂ©cipitait vers la mer
 Tout en Ă©cume blanche, puissant et grisonnant, il fendait la roche et, hurlant de colĂšre, se jetait dans les flots. Soudain du ciel, dans la crevasse oĂč la Couleuvre se blottissait, tomba le Faucon, la poitrine dĂ©chirĂ©e, les plumes ensanglantĂ©es... Dans un cri bref, il s’était Ă©crasĂ©, et, plein de colĂšre impuissante, frappait de sa poitrine l’ñpretĂ© de la pierre... D'abord, la Couleuvre effrayĂ©e recula, mais bientĂŽt elle comprit que l’oiseau blessĂ© n’avait plus longtemps Ă  vivre
 Elle rampa et, fixant le Faucon droit dans les yeux, lui siffla : - Quoi, voilĂ  donc que tu meurs ? - Oui, je meurs ! lui rĂ©pondit l’oiseau dans un profond soupir. Je meurs mais j’ai vĂ©cu dans la gloire !... J'ai connu la fĂ©licitĂ© !
 J’ai combattu vaillamment !
 J'ai vu le ciel comme jamais tu ne sauras t’en approcher !... Pauvre crĂ©ature ! - Le ciel !?
 Qu'est-ce le ciel pour moi ? Un espace vide oĂč je ne puis ramper. Ici je me sens bien : il y fait si douillettement chaud et humide ! Ainsi rĂ©pondit la Couleuvre Ă  l'oiseau Ă©pris de libertĂ©, gloussant au fond d’elle-mĂȘme de devoir Ă©couter de pareilles sornettes. Ainsi pensait l’ophidien : "Qu’on vole ou bien qu’on rampe, chacun connaĂźt ici la fin : tous nous reposerons sous terre et tout finira en poussiĂšre..." Mais le Faucon tenta de se soulever, dressa la tĂȘte et porta son regard alentour. Au fond de cette gorge, dans cette obscuritĂ©, l'eau suintait entre les pierres grises, l’air Ă©tait suffocant et puait la charogne. Alors le Faucon rassemblant toutes ses forces laissa Ă©chapper un cri de douleur et de chagrin : - Oh, que ne puis-je une derniĂšre fois m’envoler et rejoindre le ciel ! LĂ , j’étreindrais mon ennemi
 contre ma poitrine et... il s’étoufferait de mon sang ! Ô, Ivresse de la bataille !... L’entendant ainsi gĂ©mir la Couleuvre se dit : "Comme il doit ĂȘtre bon de vivre dans le ciel !" Elle proposa Ă  l’oiseau Ă©pris de libertĂ© : "Va, approche-toi du gouffre et prĂ©cipite-toi dans le vide. Et qui sait ? tes ailes te porteront. Ainsi te sera-t-il donnĂ© de vivre encore un instant dans ce monde qui est le tien." Le Faucon frĂ©mit et fiĂšrement dans un cri s'approcha de l’abĂźme, s’agrippant de ses griffes, rampant sur la pierre glissante. ArrivĂ© au bord du prĂ©cipice, il dĂ©ploya ses ailes, prit une profonde inspiration ; ses yeux clignĂšrent plusieurs fois et il se jeta dans le vide. Il tomba plus vite qu’une pierre et se brisa les ailes, dĂ©valant et roulant sur les roches, y laissant ses plumes
 Le flot du ruisseau le saisit, le lava de son sang et l’inondant d’écume l’emporta vers la mer. Dans un rugissement de douleur, les vagues amĂšres battaient contre les pierres... Le corps de l’oiseau Ă  tout jamais disparut dans le vaste ocĂ©an

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Maxime Gorki
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— ARRÊTE-TOI, ESPÈCE DE CHOU FARCI À LA CANNELLE ! AprĂšs trois-allers retours et au moins autant de points de cĂŽtĂ©, je suis la premiĂšre Ă  abandonner la course, Ă  bout de souffle. Ma condition physique ne me permet pas de courir plus de cinq minutes sans m’effondrer. Encore sept secondes, et c’était le malaise assurĂ© !
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Tiphaine Bleuvenn (Mes Amours Ă©ponymes 1)
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En examinant mes propres processus de pensee addictifs, j'ai vu que je m'inventais des habitudes qui ne servaient qu'a m'inspirer plus de desirs encore.
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Judson Brewer (The Craving Mind: From Cigarettes to Smartphones to Love – Why We Get Hooked and How We Can Break Bad Habits)
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Ce que les amĂ©ricains ont fait pour le mont Washington, les Suisses se sont hĂątĂ©s de l'imiter pour le Rigi, au centre de ce panorama si grandiose de leurs lacs et de leurs montagnes. Ils l'ont fait aussi pour l'Utli ; ils le feront pour d'autres monts encore, ils en ramĂšneront pour ainsi dire les cimes au niveau de la plaine. La locomotive passera de vallĂ©e en vallĂ©e par-dessus les sommets, comme passe un navire en montant et en descendant comme sur les vagues de la mer. Quant aux monts tels que les hautes cimes des Andes et de l'Himalaya, trop Ă©levĂ©es dans la rĂ©gion du froid pour que l'homme puisse y monter directement, le jour viendra oĂč il saura pourtant les atteindre.
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ÉlisĂ©e Reclus (Histoire d'une montagne)
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Finalement, aujourd'hui que les enfants ne labourent plus nos champs et ne nous prennent plus chez eux lorsque nous devenons incontinents, il n'existe plus de raison valable d'en avoir, et il est stupéfiant qu'avec l'avÚnement d'une contraception efficace on trouve encore des gens qui choisissent de se reproduire. En regard, l'amour, l'histoire, la satisfaction, la foi en l' "humanité" -bref, toutes les motivations modernes sont comme des dirigeables, immenses, suspendus et rares : optimistes, généreuses, voire profondes, mais dangereusement infondées.
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Lionel Schriver
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Pour rĂ©sumer : chaque jour, je ressemblais davantage Ă  la vieille paysanne russe attendant le train. Peu aprĂšs la rĂ©volution, ou aprĂšs une guerre ou une autre, la confusion rĂšgne au point que personne n'a idĂ©e de quand va pointer la nouvelle aube, et encore moins de quand va arriver le prochain train, mais la campagnarde chenue a entendu dire que celui-ci est prĂ©vu pour tantĂŽt. Vu la taille du pays, et le dĂ©sordre de ces temps, c'est une information aussi prĂ©cise que toute personne douĂ©e de raison est en droit d'exiger, et puisque la vieille n'est pas moins raisonnable que quiconque, elle rassemble ses baluchons de nourriture, ainsi que tout l’attirail nĂ©cessaire au voyage, avant de se oser Ă  cĂŽtĂ© de la voie ferrĂ©e. Quel autre moyen d'ĂȘtre sĂ»re d'attraper le train que de se trouver dĂ©jĂ  sur place lorsqu'il se prĂ©sentera ? Et le seul moyen d'ĂȘtre lĂ  Ă  l'instant voulu, c'est de rester lĂ  sans arrĂȘt. Évidemment, il se peut que ce convoi n'arrive jamais, ni un autre. Cependant, sa stratĂ©gie a pris en compte jusqu'Ă  cette Ă©ventualitĂ© : le seul moyen de savoir s'il y aura un train ou pas, c'est d'attendre suffisamment longtemps ! Combien de temps ? Qui peut le dire ? AprĂšs tout, il se peut que le train surgisse immĂ©diatement aprĂšs qu'elle a renoncĂ© et s'en est allĂ©e, et dans ce cas, toute cette attente, si longue eĂ»t-elle Ă©tĂ©, aurait Ă©tĂ© en vain. Mouais, pas trĂšs fiable, ce plan, ricaneront certains. Mais le fait est qu'en ce monde personne ne peut ĂȘtre complĂštement sĂ»r de rien, n'est-ce pas ? La seule certitude, c'est que pour attendre plus longtemps qu'une vieille paysanne russe, il faut savoir patienter sans fin. Au dĂ©but, elle se blottit au milieu de ses baluchons, le regard en alerte afin de ne pas manquer la premiĂšre volute de fumĂ©e Ă  l'horizon. Les jours forment des semaines, les semaines des mois, les mois des annĂ©es. Maintenant, la vieille femme se sent chez elle : elle sĂšme et rĂ©colte ses modestes moissons, accomplit les tĂąches de chaque saison et empĂȘche les broussailles d'envahir la voie ferrĂ©e pour que le cheminot voie bien oĂč il devra passer. Elle n'est pas plus heureuse qu'avant, ni plus malheureuse. Chaque journĂ©e apporte son lot de petites joies et de menus chagrins. Elle conjure les souvenirs du village qu'elle a laissĂ© derriĂšre elle, rĂ©cite les noms de ses parents proches ou Ă©loignĂ©s. Quand vous lui demandez si le train va enfin arriver, elle se contente de sourire, de hausser les Ă©paules et de se remettre Ă  arracher les mauvaises herbes entre les rails. Et aux derniĂšres nouvelles, elle est toujours lĂ -bas, Ă  attendre. Comme moi, elle n'est allĂ©e nulle part, finalement ; comme elle, j'ai cessĂ© de m'Ă©nerver pour ça. Pour sĂ»r, tout aurait Ă©tĂ© diffĂ©rent si elle avait pu compter sur un horaire de chemins de fer fiable, et moi sur un procĂšs en bonne et due forme. Le plus important, c'est que, l'un comme l'autre, nous avons arrĂȘtĂ© de nous torturer la cervelle avec des questions qui nous dĂ©passaient, et nous nous sommes contentĂ©s de veiller sur ces mauvaises herbes. Au lieu de rĂȘver de justice, j'espĂ©rais simplement quelques bons moments entre amis ; au lieu de rĂ©unir des preuves et de concocter des arguments, je me contentais de me rĂ©galer des bribes de juteuses nouvelles venues du monde extĂ©rieur ; au lieu de soupirer aprĂšs de vastes paysages depuis longtemps hors de portĂ©e, je m'Ă©merveillais des moindres dĂ©tails, des plus intimes changements survenus dans ma cellule. Bref, j'ai conclus que je n'avais aucun pouvoir sur ce qui se passait en dehors de ma tĂȘte. Tout le reste rĂ©sidait dans le giron Ă©nigmatique des dieux prĂ©sentement en charge. Et lorsque j'ai enfin appris Ă  cesser de m'en inquiĂ©ter, l'absolution ainsi confĂ©rĂ©e est arrivĂ©e avec une Ă©tonnante abondance de rĂ©confort et de soulagement.
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Andrew Szepessy (Epitaphs for Underdogs)
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À Ion Ghica, Jassy 2 janvier 1861, Mon cher vieux, Les chasse-neige et les dĂ©gels m’ont retenu jusqu’à ce jour dans cette maudite ville de Jassy qui depuis deux ans prend un caractĂšre de ville de province Ă  faire crisper les sĂ©paratistes. Voici dĂ©jĂ  deux mois que ma valise est faite et que j’attends un caprice favorable du baromĂštre pour me mettre en route, mais pendant que cet instrument fallacieux indique le beau fixe, il pleut, il neige, il vente, il gĂšle, il dĂ©gĂšle, bref il fait un temps ultra. Force m’a Ă©tĂ© donc de m’armer de patience et de fourrure pour attendre un moment plus opportun, car la Galicie m’inspire des terreurs de 1793. J’ai profitĂ© de ce contretemps pour revoir le Prince, avec lequel j’ai longuement parlĂ© de toi. Je ne rapporterai pas tout ce que le Prince m’a dit de flatteur sur ton compte, je crois devoir te faire part de son Ă©tonnement Ă  la vue d’un certain rapprochement qui se serait produit derniĂšrement entre toi et les Bratiano et consorts. Un pareil accouplement est-il possible ? Je dĂ©clare que non, car si l’on a vu s'accoupler des carpes avec des lapins (la chose est encore en doute dans le monde la science) on n'a pas encore vu se produire ce phĂ©nomĂšne monstrueux entre des hommes sensĂ©s comme toi et des sauteurs burlesques comme les Berlikoko et Jean Bratiano. La politique serait-elle donc une entremetteuse aussi adroite ? J’ai appris aussi que notre ami Balaciano serait montĂ© actuellement au plus haut degrĂ© de l’échelle de la colĂšre au sujet de la question hongroise. Voudrait-il par hasard que le Prince se rendĂźt solidaire des mouvements magyars au dĂ©triment probable des intĂ©rĂȘts roumains de la Transylvaine ? Le Prince n’est pas le geĂŽlier de l’Autriche et certainement son gouvernement ne commettra jamais l’infamie de rendre les Ă©migrĂ©s hongrois aux autoritĂ©s autrichiennes. Mais est-ce Ă  dire pour cela qu’il jette son va-tout en l’air, au risque de compromettre la situation politique du pays ? Quoiqu’il en soit Balaciano peut compter que rien ne sera entrepris contre l'honneur et les vĂ©ritables intĂ©rĂȘts des PrincipautĂ©s. Il rĂ©pondra Ă  cela des choses spirituelles, tant mieux pour lui, plus il Ă©vacuera de l’esprit, et plus il sera soulagĂ© ! J’ai envoyĂ©, comme tu sais, plusieurs piĂšces de thĂ©Ăątre Ă  Millo. Qu’en a-t-il fait ? A-t-il l'intention de les monter ? Fais-moi le plaisir de lui demander de me rĂ©pondre de suite pour que ta lettre me trouve encore Ă  Jassy. Envoie-moi aussi par la premiĂšre occasion un numĂ©ro de « Păcală » oĂč se trouve insĂ©rĂ©e « La Complainte du conservateur ». Adieu mon cher vieux je t’embrasse et te prie de prĂ©senter mes amitiĂ©s Ă  Madame Ghica ainsi qu’à tous nos amis et connaissances. Tout Ă  toi, V. Alecsandri.
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Vasile Alecsandri (Opere, IX)
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C'Ă©tait tout prĂšs de la Gamsgasse, Ă  deux pas du palais Kinsky. Je regardais les grands arbres s'agiter dans le vent. Je me souviens encore t'avoir fait Ă©viter un amas de crottin dans la rue. — Fais attention, petite ! Tu m'as tirĂ© la langue... C'Ă©tait un joli monticule, d'une couleur franche et fraĂźche. Je t'ai dit : — Trouvons-en plutĂŽt un autre, celui-lĂ  ne m'inspire pas... Nous en avons trouvĂ© un autre : les boulettes en Ă©taient sĂšches, on devinait l'herbe sĂšche en ossature secrĂšte Ă  l'intĂ©rieur. Une sorte d'anatomie cachĂ©e. Avec autour, la texture d'une sorte de sable. Tels la Pythie, nous restions penchĂ©s dessus : face au livre ouvert de la digestion Ă©quine. Spectacle Ă©trange dans la rue pavĂ©e, encore ombreuse Ă  cette heure... Julie s'est moquĂ©e de moi : — Tu aimes aussi ce parfum-lĂ  ? — Encore plus que tu ne crois... Au-dessus de nous, les arbres se penchaient sur nos Ăąmes. [ Heiraten, chapitre XIII : "CHEVAUX DE ZÜRAU ", page 67 - Ă©d. Stellamaris, 2015]
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Dourvac'h
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Le fait misogynique, comme toute relation rĂ©pressive , n'a que faire des bonnes volontĂ©s de Piotr, Jim ou Jacques. Il dĂ©borde cruellement les individus. Il fait partie des institutions, il sous-tend les structures mentales. On ne peut comprendre le malheur fĂ©minin si l'on ne tient pas compte d'abord de ce qu'il est : un phĂ©nomĂšne communautaire, historique, gĂ©nĂ©ral, mondial, une relation fondamentale entre la femme et le non-femme (la meilleure dĂ©finition du mĂąle). Il affecte toute culture, et se traduit fortement encore dans l'inculture. Il oriente tous les rapports entre les sexes, et ceux des individus du mĂȘme groupe sexuel entre eux. Il est Ă  la fois le plus intime de notre particulier, et le plus commun de notre collectif. Il est l'air que nous respirons. Françoise d'Eaubonne.
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Élise ThiĂ©baut (L'Amazone verte)
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Vous aurez compris que pour ma part, je renonce. J'ai été jusqu'au bout de mon expérience et j'ai constaté que nous étions déjà condamnés. Nous profitons encore un peu, ivres morts, du sursis que nous donnent les derniÚres gouttes de pétrole. Des matiÚres organiques décomposées durant trois cents millions d'années dans les bassins sédimentaires, et bues en deux siÚcles, à pleines rasades.
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Gaspard KƓnig (Humus)
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La question émerge aujourd'hui de savoir si l'on peut encore coucher avec l'oppresseur lorsque l'on est hétérosexuelle et féministe.
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Marie Kock (Vieille fille : une proposition)
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Nous savons aujourd'hui que les peuples qualifiĂ©s de "primitifs", ignorant l'agriculture et l'Ă©levage, ou ne pratiquant qu'une agriculture rudimentaire, parfois sans connaissance de la poterie et du tissage, vivant principalement de chasse et de pĂȘche, de cueillette et de ramassage des produits sauvages, ne sont pas tenaillĂ©s par la crainte de mourir de faim et l'angoisse de ne pouvoir survivre dans un milieu hostile. Leur petit effectif dĂ©mographique, leur connaissance prodigieuse des ressources naturelles leur permettent de vivre dans ce que nous hĂ©siterions sans doute Ă  nommer l'abondance. Et pourtant -des Ă©tudes minutieuses l'ont montrĂ© en Australie, en AmĂ©rique du Sud, en MĂ©lanĂ©sie et en Afrique-, de deux Ă  quatre heures de travail quotidien suffisent amplement Ă  leurs membres actifs pour assurer la subsistance de toutes les familles, y compris les enfants et les vieillards qui ne participent pas encore ou ne participent plus Ă  la production alimentaire. Quelle diffĂ©rence avec le temps que nos contemporains passent Ă  l'usine ou au bureau ! Il serait donc faux de croire ces peuples esclaves des impĂ©ratifs du milieu. Bien au contraire, ils jouissent vis-Ă -vis du milieu d'une plus grande indĂ©pendance que les cultivateurs et les Ă©leveurs. Ils disposent de plus de loisirs qui leur permettent de faire une large place Ă  l'imaginaire, d'interposer entre eux et le monde extĂ©rieur, comme des coussins amortisseurs, des croyances, des rĂȘveries, des rites, en un mot toutes ces formes d'activitĂ© que nous appellerions religieuse et artistique.
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Claude LĂ©vi-Strauss (DISCOURS PRONONCES DANS LA SEANCE PUBLIQUE Signed 1st ed)
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J'ai de plus en plus, l'obsĂ©dante impression d'Ă©crire pour les rescapĂ©s du futur : l'immense iceberg se profile Ă  l'horizon, qui va croiser notre navire entourĂ© de brume. Il y a quelques annĂ©es encore, on pouvait croire Ă  une organisation de combat ouverte et officielle, Ă  la vertu immĂ©diate de l'information, de la polĂ©mique, voire au vote pour tenter d'Ă©difier un barrage contre le pire. C'est fini, aujourd'hui. D'ici une trentaine d'annĂ©es, la plupart des matĂ©riaux indispensables Ă  la continuitĂ© de notre civilisation industrielle vont manquer irrĂ©ductiblement ; les riches sols d'Europe commencent Ă  s'appauvrir sous l'effet de l'agriculture industrielle, et la pollution marine s'accumule, catastrophe aprĂšs catastrophe, de marĂ©e noire en marĂ©e noire ; le Tiers Monde se dĂ©sertifie et la famine y galope comme jadis les pestes ; le choix nuclĂ©aire va couvrir le monde de nos enfants d'un semis de pyramides obligatoirement Ă©paissies tous les 25 ans Ă  cause de leur danger radioactif, grĂące Ă  un matĂ©riau Ă©nergĂ©tique qui disparaĂźtra complĂštement Ă  la veille de l'an 2000. Ce n'est pas un tableau poussĂ© au noir ; c'est Ă  peine un survol. Et vous croyez encore Ă©chapper Ă  la catastrophe ? Si l'homme ne disparaĂźt pas, victime de sa propre connerie, de sa pathologie du Pouvoir et de son sexisme, s'il reste, comme je veux le croire, des rescapĂ©(e)s du Futur aux couleurs d'Apocalypse, peut-ĂȘtre quelques Ă©crits comme celui-ci n'auront pas Ă©tĂ© tout Ă  fait futiles. Si seulement, dĂšs aujourd'hui, les femmes s'unissaient pour de bon ! Oui, si les femmes, les jeunes femmes d'aujourd'hui prenaient subitement conscience que le fĂ©minisme, c'est beaucoup plus que le fĂ©minisme, et que le cri le plus radicalement vrai est le fĂ©minisme ou la mort !
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Françoise d'Eaubonne (Contre violence: ou La rĂ©sistance Ă  l'État)
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Je veux vous dire qu'il y a dans ce monde des Ăąmes fabuleuses dont on ne soupçonne pas l'existence. Leur destinĂ©e a permis de changer le cours de votre histoire. Certains ĂȘtres sur votre terre ne sont pas encore conscients de leur force ni de leur pouvoir, car ils ont oubliĂ© leur origine, leur source, leurs racines... Avant de vous raconter l'Ă©veil de ces jeunes Ă  leur prĂ©cieux don, je souhaite que vous rĂ©alisiez qu'ils ne sont pas diffĂ©rents de vous. Vous ĂȘtes aussi des Ă©lus accomplissant chaque jour des merveilles dont les Ă©chos se rĂ©percutent partout dans le cosmos. La venue de ce livre dans votre vie n'est pas le fruit du hasard. Il est temps de vous reconnaĂźtre, et d'accepter que vous ĂȘtes l'un d'eux. C'est le moment de diffuser votre lumiĂšre et de la joindre Ă  celle des autres, afin que votre monde puisse se dĂ©ployer, telle une Ă©toile Ă©clairant l'univers! - L'archange Michel
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Lyne Drouin (Mikaelle Angel - Le cercle des initiés (French Edition))
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À trente ans, ce colosse au crĂąne rasĂ© en a dĂ©jĂ  passĂ© dix en prison et, comme il le dit joliment, « vit entourĂ© de crimes comme les habitants d’une forĂȘt vivent entourĂ©s d’arbres ». Cela ne l’empĂȘche pas d’ĂȘtre un homme paisible, d’humeur toujours joyeuse, en qui se mĂȘlent les traits du fol en Christ russe et de l’ascĂšte oriental. ÉtĂ© comme hiver, mĂȘme quand le thermomĂštre dans la cellule descend au-dessous de zĂ©ro, il est en short et tongs, il ne mange pas de viande, il ne boit pas de thĂ© mais de l’eau chaude et pratique d’impressionnants exercices de yoga. On l’ignore souvent, mais Ă©normĂ©ment de gens, en Russie, font du yoga : encore plus qu’en Californie, et cela dans tous les milieux. Pacha, trĂšs vite, repĂšre en « Édouard Veniaminovitch » un homme sage. « Des gens comme vous, lui assure-t-il, on n’en fait plus, en tout cas je n’en ai pas rencontrĂ©. » Et il lui apprend Ă  mĂ©diter. On s’en fait une montagne quand on n’a jamais essayĂ© mais c’est extrĂȘmement simple, en fait, et peut s’enseigner en cinq minutes. On s’assied en tailleur, on se tient le plus droit possible, on Ă©tire la colonne vertĂ©brale du coccyx jusqu’à l’occiput, on ferme les yeux et on se concentre sur sa respiration. Inspiration, expiration. C’est tout. La difficultĂ© est justement que ce soit tout. La difficultĂ© est de s’en tenir Ă  cela. Quand on dĂ©bute, on fait du zĂšle, on essaie de chasser les pensĂ©es. On s’aperçoit vite qu’on ne les chasse pas comme ça mais on regarde leur manĂšge tourner et, petit Ă  petit, on est un peu moins emportĂ© par le manĂšge. Le souffle, petit Ă  petit, ralentit. L’idĂ©e est de l’observer sans le modifier et c’est, lĂ  aussi, extrĂȘmement difficile, presque impossible, mais en pratiquant on progresse un peu, et un peu, c’est Ă©norme. On entrevoit une zone de calme. Si, pour une raison ou pour une autre, on n’est pas calme, si on a l’esprit agitĂ©, ce n’est pas grave : on observe son agitation, ou son ennui, ou son envie de bouger, et en les observant on les met Ă  distance, on en est un peu moins prisonnier. Pour ma part, je pratique cet exercice depuis des annĂ©es. J’évite d’en parler parce que je suis mal Ă  l’aise avec le cĂŽtĂ© new age, soyez zen, toute cette soupe, mais c’est si efficace, si bienfaisant, que j’ai du mal Ă  comprendre que tout le monde ne le fasse pas. Un ami plaisantait rĂ©cemment, devant moi, au sujet de David Lynch, le cinĂ©aste, en disant qu’il Ă©tait devenu complĂštement zinzin parce qu’il ne parlait plus que de la mĂ©ditation et voulait persuader les gouvernements de la mettre au programme dĂšs l’école primaire. Je n’ai rien dit mais il me semblait Ă©vident que le zinzin, lĂ -dedans, c’était mon ami, et que Lynch avait totalement raison.
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Emmanuel CarrĂšre (Limonov)
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Schopenhauer voit dans l'amour une ruse de l'instinct de procréation: je ne puis dire l'horreur que m'inspire cette théorie. Dans l'amour, je vois une ruse de mon instinct pour ne pas assassiner autrui: quand j'eprouve le besoin de tuer une personne bien définie, il arrive qu'un mécanisme mystérieux - réflexe immunitaire? fantasme d'innocence? peur d'aller en prison? - me fasse cristalliser autour de cette personne. Et c'est ainsi qu'à ma connaissance, je n'ai pas encore de meurtre à mon actif.
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Amélie Nothomb (Ni d'Ève ni d'Adam)
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Alors vous me dĂ©clariez enfin renoncer Ă  vous occuper des chrĂ©tiens dans ces termes: "Bon, j'y renonce, je n'en ferai plus rien ,vous pouvez le dire Ă  Sh.A.W.". Je vous en ai remerciĂ©. Ce qui Ă©tait agrĂ©able c'Ă©tait de voir qu'il n'y avait plus Ă  se soucier des "inspirations" que rappelait nĂ©anmoins S.Abu Bakr, prĂ©sent Ă  cet entretien. Pourtant ensuite, j'ai connu encore votre mĂ©contentement et celui de vos disciples zĂ©lĂ©s. Je vous rappelle pourtant que, selon votre dĂ©claration antĂ©rieure, dans cette affaire, il n'y avait pas d'opinion officielle dans la tarĂźqah, que nous pouvions nous tromper tous, et tout d'abord vous-mĂȘme. Mais les dĂ©bats et les activitĂ©s de ce genre ne pouvaient que porter le trouble parmi les fuqarĂą, et, dans le milieu immĂ©diat de la tarĂźqah, troubler encore les relations avec Sh.A.W. et crĂ©er des dangers extĂ©rieurs. S'il s'agit de juger l'arbre Ă  ses fruits, que doit-on penser de la "barakah" et des "inspirations" qui sont intervenues dans cette affaire ?... (Lettre de M.VĂąlsan Ă  F.Schuon, novembre 1950)
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Michel VĂąlsan
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Scientism has done its best to undermine reason and logic. Those of us that belong to the Army of Reason have never left the battlefield. We soldier on, resisting the fierce current trying to push us back onto the shore. We do not deviate from our course. Our destination is clear. The stars shine on us. All is well with the world. The Empyrean lies before us. The fire of truth burns within us. Nothing shall ever quench it. Change is coming. The future is ours. De l’audace, encore de l’audace, et toujours de l’audace. Audacity, more audacity, and ever more audacity.
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Thomas Stark (Extra Scientiam Nulla Salus: How Science Undermines Reason (The Truth Series Book 8))
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...le fĂ©minisme s'est toujours battu contre certaines femmes : celles qui voulaient rester Ă  la maison, s'occuper de leur marmaille et servir leur mari quand il rentrait, et perpĂ©tuaient ainsi une vision rĂ©ductrice et enfermante de la femme ; celles qui s'opposaient au droit Ă  la contraception ou Ă  l'avortement ; celles qui, aujourd'hui encore, excisent les gamines... Pourquoi, soudain, devrait-on ĂȘtre l'alliĂ©e de femmes qui, clairement, dĂ©fendent un projet politique ou une vision du monde qui va vers moins d'Ă©galitĂ© entre hommes et femmes ?
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Nadia Geerts (Et toujours ce fichu voile !)
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Ils avaient mis au point les deux mĂ©thodes les plus importantes pour ravir ses secrets Ă  la nature : "la premiĂšre fouillait les entrailles de la terre, l'autre façonnait la nature comme sur l'enclume." "Pourquoi ne pas diviser la philosophie naturaliste en deux parties, la mine et le fourneau ?" Car "la vĂ©ritĂ© de la nature se trouve cachĂ©e dans quelques mines et grottes profondes", au sein de la terre. Bacon, tout comme d'autres alchimistes Ă  l'esprit pratique, donnait "pour conseil aux studieux de vendre leurs livres et de construire des fournaises" et, "dĂ©laissant Minerve et les Muses, telles des vierges stĂ©riles, de se fier Ă  Vulcain". [...] "Par l'art et la main de l'homme", la nature pouvait donc ĂȘtre "forcĂ©e hors de son Ă©tat naturel, pressĂ©e et façonnĂ©e". Ainsi, "la connaissance humaine et le pouvoir humain ne formaient qu'un". [...] Ici, au moyen d'un imaginaire sexuel audacieux, se trouve la caractĂ©ristique clef de la mĂ©thode expĂ©rimentale moderne : la contrainte de la nature en laboratoire, la dissection par la main et l'esprit ainsi que la pĂ©nĂ©tration des secrets cachĂ©s ; un langage qui est encore aujourd'hui utilisĂ© afin de vanter la "dure rĂ©alitĂ©", "l'esprit pĂ©nĂ©trant" et la "poussĂ©e de l'argument scientifique". Les interdits qui s'opposaient Ă  la pĂ©nĂ©tration dans la plainte de Natura concernant sa robe de modestie dĂ©chirĂ©e ont ainsi Ă©tĂ© transformĂ©s en autorisations linguistiques lĂ©gitimant l'exploitation et le "viol" de la nature pour le bĂ©nĂ©fice humain.
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Carolyn Merchant (The Death of Nature: Women, Ecology, and the Scientific Revolution)