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Le nostre ragioni di leggere sono strane quanto le nostre ragioni di vivere. E nessuno Ăš autorizzato a chiederci conto di questa intimitĂ .
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Daniel Pennac (Comme un roman)
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Quel che abbiamo letto di piĂč bello lo dobbiamo quasi sempre a una persona cara. Ed Ăš a una persona cara che subito ne parleremo. Forse proprio perchĂ© la peculiaritĂ del sentimento, come del desiderio di leggere, Ăš il fatto di preferire. Amare vuol dire, in ultima analisi, far dono delle nostre preferenze a coloro che preferiamo. E queste preferenze condivise popolano l'invisibile cittadella della nostra libertĂ . Noi siamo abitati da libri e da amici.
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Daniel Pennac (Comme un roman)
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On est puceau de l'horreur comme on l'est de la volupté.
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Louis-Ferdinand CĂ©line (Voyage au bout de la nuit)
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Quand on se compare Ă ce qui vous entoure, on s'admire ; mais quand on lĂšve les yeux plus haut, vers les maĂźtres, vers l'absolu, vers le rĂȘve, comme on se mĂ©prise  !
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Gustave Flaubert (Correspondance 3e série. 1852-1854 (French Edition))
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entre plusieurs opinions Ă©galement reçues, je ne choisissais que les plus modĂ©rĂ©es, tant Ă cause que ce sont toujours les plus commodes pour la pratique, et vraisemblablement les meilleures, tous excĂšs ayant coutume d'ĂȘtre mauvais, comme aussi afin de me dĂ©tourner moins du vrai chemin, en cas que je faillisse, que si, ayant choisi l'un des extrĂȘmes, c'eĂ»t Ă©tĂ© l'autre qu'il fallu suivre. (3e partie, para 2)
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René Descartes (Discours de la méthode: suivi des Méditations métaphysiques)
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En 1878, reçu mĂ©decin Ă lâUniversitĂ© de Londres, je me rendis Ă Netley pour suivre les cours prescrits aux chirurgiens de lâarmĂ©e ; et lĂ , je complĂ©tai mes Ă©tudes. On me dĂ©signa ensuite, comme aide-major, pour le 5e rĂ©giment de fusiliers de Northumberland en garnison aux Indes.
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Arthur Conan Doyle (A Study in Scarlet (Sherlock Holmes, #1))
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Ma a l'ommo, c'have 'ngiegno, non s'Ú curata de darele sta commodetate, perché sape da se medesemo procacciarese chello che l'abbesogna; chesta Ú la causa che se vedeno ordenariamente pezziente li sapute e ricche li bestiale, comme da lo cunto che vi dirraggio poterrite racogliere.
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Giambattista Basile (Lo cunto de li cunti (Italian Edition))
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Vivez chaque moment de votre vie comme si vous viviez pour la deuxiĂšme fois.
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Viktor E. Frankl (Découvrir un sens à sa vie: Grùce à la logothérapie (French Edition))
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Le journalisme est un enfer, un abĂźme d'iniquitĂ©s, de mensonges, de trahisons, que l'on ne peut traverser et d'oĂč l'on ne peut sortir pur, que protĂ©gĂ© comme Dante par le divin laurier de Virgile.
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Honoré de Balzac (Etudes de moeurs. 2e livre. ScÚnes de la vie de province. T. 4. Illusions perdues. 2. Un grand homme de province à Paris (French Edition))
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[...] la civilisation moderne ne doit pas ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme une civilisation « active », mais comme une civilisation dâagitĂ©s et de nĂ©vropathes. Comme compensation du «travail» et de lâusure dâune vie qui sâabrutit dans une agitation et une production vaines, lâhomme moderne, en effet, ne connaĂźt pas lâotium classique, le recueillement, le silence, lâĂ©tat de calme et de pause qui permettent de revenir Ă soi-mĂȘme et de se retrouver. Non: il ne connaĂźt que la «distraction» (au sens littĂ©ral, distraction signifie «dispersion») ; il cherche des sensations, de nouvelles tensions, de nouveaux excitants, comme autant de stupĂ©fiants psychiques. Tout, pourvu quâil Ă©chappe Ă lui-mĂȘme, tout, pourvu quâil ne se retrouve pas seul avec lui-mĂȘme, isolĂ© du vacarme du monde extĂ©rieur et de la promiscuitĂ© avec son «prochain».
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Julius Evola (L'arco e la clava)
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L'amour et la perte sont comme un bateau et la mer. [...] ils s'Ă©lĂšvent ensemble. Plus nous aimons, plus nous avons Ă perdre. Le seul moyen d'Ă©viter la perte est d'Ă©viter l'amour. Mais le monde serait alors bien triste.
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Victoria E. Schwab (A Conjuring of Light (Shades of Magic, #3))
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Cassie pour CassiopĂ©e, la constellation, la reine enchaĂźnĂ©e Ă son trĂŽne dans le ciel de lâhĂ©misphĂšre nord, une reine Ă la beautĂ© magnifique, mais vaniteuse, condamnĂ©e par PosĂ©idon Ă tourner Ă©ternellement autour du pĂŽle Nord, comme punition Ă son orgueil. En
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Rick Yancey (La 5e vague (La 5e vague, #1))
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  Lucien traversa le Pont-Neuf en proie à mille réflexions. Ce qu'il avait compris de cet argot commercial lui fit deviner que, pour ces libraires, les livres étaient comme des bonnets de coton pour des bonnetiers, une marchandise à vendre cher, à acheter bon marché.
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Honoré de Balzac (Etudes de moeurs. 2e livre. ScÚnes de la vie de province. T. 4. Illusions perdues. 2. Un grand homme de province à Paris (French Edition))
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Grenade, Eliana,â Dagon warned, his voice coming over the comm seconds before an e-grenade sailed past her shoulder.
It detonated as it hit the door.
Flames and sparks and hot air rushed toward her, but didnât slow her at all as the grenade heâd lobbed blasted a substantial hole in the door.
âThanks, babe,â she called as she dove through it.
A throat cleared. âDid she just call our commander babe?â
âShut up,â Dagon retorted.
She laughed. âWould you prefer I call him sugarboo instead?â
âSrul, yes,â Maarev responded as snickers carried over the comm.
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Dianne Duvall (The Segonian (Aldebarian Alliance, #2))
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Le bourgeois (c'est-Ă -dire l'humanitĂ© entiĂšre maintenant, y compris le peuple) se conduit envers les classiques comme envers la religion : il sait qu'ils sont, serait fĂąchĂ© qu'ils ne fussent pas, comprend qu'ils ont une certaine utilitĂ© trĂšs Ă©loignĂ©e, mais il n'en use nullement et ça l'embĂȘte beaucoup, voilĂ .
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Gustave Flaubert (Correspondance 3e série. 1852-1854 (French Edition))
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e dois donc toujours me rappeler que Warner et moi sommes 2 noms différents.
Nous sommes synonymes, mais différents.
Les synonymes se connaissent comme de vieux collĂšgues, comme des amis qui ont voyagĂ© ensemble. Ils Ă©changent des anecdotes, Ă©voquent leurs origines et oublient que, bien quâĂ©tant semblables, ils sont totalement diffĂ©rents ; et que mĂȘme sâils partagent certains attributs, lâun ne pourra jamais ĂȘtre lâautre. Parce quâune nuit paisible nâest pas la mĂȘme quâune nuit silencieuse, un homme solide nâest pas le mĂȘme quâun homme stable, et une lumiĂšre vive nâest pas la mĂȘme quâune lumiĂšre Ă©clatante, parce que la maniĂšre dont ces mots sâinsĂšrent dans une phrase change tout.
Ils ne sont pas identiques.
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Tahereh Mafi (Unravel Me (Shatter Me, #2))
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VoilĂ comment ça se passait au cĆur du cĆur du Dieu : notre groupe de six, sept ou dix arrivait Ă pied ou en chaise roulante, piochait dans un malheureux assortiment de biscuits et se servait un verre de limonade, avant de prendre place dans le cercle de la vĂ©ritĂ© et d'Ă©couter Patrick dĂ©biter pour la milliĂšme fois le rĂ©cit dĂ©primant de sa vie â comment il avait eu un cancer des testicules et aurait dĂ» en mourir, sauf qu'il n'Ă©tait pas mort et que maintenant il Ă©tait mĂȘme un adulte bien vivant qui se tenait devant nous dans la crypte d'une Ă©glise de la 137e ville d'AmĂ©rique la plus agrĂ©able Ă vivre, divorcĂ©, accro aux jeux vidĂ©o, seul, vivotant du maigre revenu que lui rapportait l'exploitation de son passĂ© de super-cancĂ©reux, futur dĂ©tenteur d'un master ne risquant pas d'amĂ©liorer ses perspectives de carriĂšre, et qui attendait, comme nous tous, que l'Ă©pĂ©e de DamoclĂšs lui procure le soulagement auquel il avait Ă©chappĂ© des annĂ©es plus tĂŽt quand le cancer lui avait pris ses couilles, mais avait Ă©pargnĂ© ce que seule une Ăąme charitable aurait pu appeler « sa vie ».
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John Green (The Fault in Our Stars)
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COMM RECEIVED FROM NEW BEIJING DISTRICT 29, LETUMOSIS QUARANTINE. LINH PEONY ENTERED FOURTH STAGE OF LETUMOSIS AT 17:24 ON 18 AUG 126 T.E.
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Marissa Meyer (Cinder (The Lunar Chronicles, #1))
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La lecture, comme elle l'a découvert, permet de vivre un millier de vies - ou de trouver la force d'en vivre une seule...
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Victoria E. Schwab
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Comme d'usage, le Dictateur se trompe.
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Fernando Pessoa (Sobre o Fascismo a Ditadura Militar e Salazar)
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Et si la vie a un sens, il faut qu'il y ait un sens Ă la souffrance. La souffrance, comme le destin et la mort, fait partie de la vie. Sans la souffrance et la mort, la vie humaine demeure incomplĂšte.
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Viktor E. Frankl (Découvrir un sens à sa vie: Grùce à la logothérapie (French Edition))
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Il piacere di leggere? Che roba Ăš questa, il piacere di leggere?
Domande che infatti presuppongono un gran bell'esame di coscienza!
E per cominciare l'ammissione di una veritĂ che si oppone radicalmente al dogma: la maggior parte delle letture che ci hanno modellati non le abbiamo fatte per, ma contro. Abbiamo letto (e leggiamo) per proteggerci, per rifiutare o per opporci. Se questo ci dĂ un'aria da fuggiaschi, se la realtĂ dispera di raggiungerci oltre l'incantesimo - della nostra lettura, siamo perĂČ dei fuggiaschi impegnati a costruirci, degli evasi intenti a nascere.
Ogni lettura Ăš un atto di resistenza. Di resistenza a cosa?
A tutte le contingenze. Tutte:
- Sociali. -
- Professionali . -
- Psicologiche.-
- Affettive. -
- Climatiche.-
- Familiari. -
- Domestiche.-
- Gregarie. -
- Patologiche.-
- Pecuniarie. -
- Ideologiche.-
- Culturali. -
- O narcisistiche.-
Una lettura ben fatta salva da tutto, compreso da se stessi.
E, soprattutto, leggiamo contro la morte.
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Daniel Pennac (Comme un roman)
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Per lui siamo diventati narratori. Dal primo sbocciare in lui del linguaggio abbiamo incominciato a raccontargli delle storie. Era un talento che ignoravamo di avere. Ma il suo piacere ci ispirava, la sua felicitĂ ci dava le ali. Per lui abbiamo moltiplicato i personaggi, concatenato gli episodi, raffinato gli accorgimenti. Come il vecchio Tolkien con i suoi nipotini, gli abbiamo inventato un mondo. Al confine fra il giorno e la notte, siamo diventati il suo romanziere.
Se invece non abbiamo avuto questo talento, se gli abbiamo raccontato le storie degli altri, e anche piuttosto male, cercando le parole, storpiando i nomi propri, confondendo gli episodi, unendo l'inizio di un racconto con la fine di un altro, poco importa...
E anche se non abbiamo raccontato affatto, se ci siamo limitati a leggere a voce alta, eravamo il suo romanziere, il narratore unico grazie al quale ogni sera lui si infilava nel pigiama del sogno prima di scomparire sotto le lenzuola della notte. O meglio eravamo il Libro.
Ricordatevi di quell'intimitĂ cosĂŹ ineguagliabile.
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Daniel Pennac (Comme un roman)
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Ces journalistes obscurs, payés seulement aprÚs l'insertion, restaient souvent pendant la nuit aux imprimeries pour voir mettre sous presse, soit les grands articles obtenus, Dieu sait comme  ! soit ces quelques lignes qui prirent depuis le nom de réclames. Aujourd'hui,
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Honoré de Balzac (Etudes de moeurs. 2e livre. ScÚnes de la vie de province. T. 4. Illusions perdues. 2. Un grand homme de province à Paris (French Edition))
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Che dei libri possano sconvolgere a tal punto la nostra coscienza e lasciare che il mondo vada a rotoli ha di che toglierci la parola.
Silenzio, dunque...
Salvo, naturalmente, per i parolai del potere culturale.
Ah! Le chiacchiere da salotto, dove poiché nessuno ha niente da dire, la lettura passa al rango di possibile argomento di conversazione. Il romanzo ridotto a strategia di comunicazione! Tante urla silenziose, tanta ostinata gratuità perché il primo cretino possa rimorchiare la smorfiosa di turno - Come, non ha letto il Viaggio di Céline? -
Si uccide per molto meno.
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Daniel Pennac (Comme un roman)
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L'exode relĂšve de la condition humaine.
Pourtant, ceux qui ,e fuient pas refusent cette rĂ©alitĂ©. Provisoirement Ă l'abri, campĂ©s sur leur terrain ainsi qu'un chĂȘne dans le sol, prenant leurs pieds pour des racines, ils estiment que l'espace leur appartient et considĂšrent le migrant comme un ĂȘtre infĂ©rieur doublĂ© d'une nuisance. Quelle bĂȘtise aveugle ! J'aimerais tant que l'esprit de leurs aĂŻeux circule en eux pour leur rappeler les kilomĂštres parcourus, les transhumances sans fin, la peur au ventre, l'incertitude, la faim. Pourquoi, au fond de leur chair, ne subsistent pas les souvenirs de leurs anciens qui survĂ©curent au danger, Ă l'hostilitĂ©, Ă la misĂšre, aux guerres ? La mĂ©moire de ces courages ou des ces sacrifices auxquels ils doivent leur vie les rendraient moins sots. S'ils connaissaient et reconnaissaient leur histoire, leur fragilitĂ© constitutive, la volatilitĂ© de leur identitĂ©, ils perdraient l'illusion de leur supĂ©rioritĂ©. Il n'existe pas d'humain plus lĂ©gitime Ă habiter ici que lĂ . Le migrant, ce n'est pas l'autre ; le migrant, c'est moi hier ou moi demain. Par ses ancĂȘtres ou par ses descendants, chacun de nous porte mille migrants en lui.
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Ăric-Emmanuel Schmitt (Paradis perdus (La traversĂ©e des temps, #1))
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Jâai de sĂ©rieuses raisons de croire que la planĂšte dâoĂč venait le petit prince est lâastĂ©roĂŻde B 612. Cet astĂ©roĂŻde nâa Ă©tĂ© aperçu quâune fois au tĂ©lescope, en 1909, par un astronome turc. Il avait fait alors une grande dĂ©monstration de sa dĂ©couverte Ă un congrĂšs International dâastronomie. Mais personne ne lâavait cru Ă cause de son costume. Les grandes personnes sont comme ça. Heureusement pour la rĂ©putation de lâastĂ©roĂŻde B 612, un dictateur turc imposa Ă son peuple, sous peine de mort, de sâhabiller Ă lâeuropĂ©enne. Lâastronome refit sa dĂ©monstration en 1920, dans un habit trĂšs Ă©lĂ©gant.
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Antoine de Saint-ExupĂ©ry (Le Petit Prince (70e Ădition Anniversaire: entiĂšrement illustrĂ©e avec grandes illustrations) (French Edition))
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L'uomo costruisce case perché Ú vivo ma scrive libri perché si sa mortale. Vive in gruppo perché Ú gregario, ma legge perché si sa solo. La lettura Ú per lui una compagnia che non prende il posto di nessun'altra, ma che nessun'altra potrebbe sostituire. Non gli offre alcuna spiegazione definitiva sul suo destino ma intreccia una fitta rete di connivenze tra la vita e lui. Piccolissime, segrete connivenze che dicono la paradossale felicità di vivere, nel momento stesso in cui illuminano la tragica assurdità della vita. Cosicché le nostre ragioni di leggere sono strane quanto le nostre ragioni di vivere. E nessuno Ú autorizzato a chiederci conto di questa intimità .
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Daniel Pennac (Comme un roman)
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Mais comment? Comment fais-tu pour surmonter ça, mon chéri? lui avait-elle demandé. Tu as enduré tellement d'épreuves, mais tu es toujours content. Comment fais-tu?
-J'ai choisi de l'ĂȘtre, avait-il rĂ©pondu. Je peux laisser ruiner mon passĂ©, consacrer mon temps Ă haĂŻr les gens pourc e qu'ils m'ont fait, comme mon pĂšre l'a fait, ou je peux pardonner et oublier.
-Mais ce n'est pas si facile."
Il avait sourit, de son sourire de Franck.
"Oui, mais, Trésor, c'est tellement moins fatigant; Il suffit de pardonner une fois. Tandis que la rancune, il faut l'entretenir à longueur de journée, et recommencer tous les jours. Il faudrait que je fasse une liste pour m'assurer que je hais bien tous ceux qui m'ont causé du tort. Non, avait-il ajouté, on a tous la possibilité de pardonner.
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M.L. Stedman (The Light Between Oceans)
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Vous etes comme tout le monde, vous prenez ces braves gens pour une tribu de syndics et de marchands, comptant leurs ecus avec leur cances de vie eternelle, et dont le seul lyrisme consiste a prendre parfois, couverts de larges chapeaux, des lecons d'anatomie? Vous vous trompez. Ils marchent pres de nous, il est vrai, et pourtant, voyez ou se trouvent leurs tetes: dans cette brume de neon, de genievre et de mente qui descend des enseignes rouges et vertes. La Hollande est un songe, monsieur, un songe d'or e te fumee, plus fumeux le jour, plus dore la nuit, et nuit et jour ce songe es peuple de Lohengrin comme ceux-ci, filant reveusement sur leurs noires bicyclettes a hauts guidons, cygnes funebres qui tournent sans treve, dans tout le pays, autour des mers, le long des canaux. Ils revent, la tete dans leur nuees cuivrees, ils roulent en rond, ils prient, somnambules, dans l'encens dore de la brume, ils ne sont plus la.
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Albert Camus (The Fall)
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Nous arrivons Ă un temps oĂč, les fortunes diminuant par leur Ă©galisation, tout s'appauvrira : nous voudrons du linge et des livres Ă bon marchĂ©, comme on commence Ă vouloir de petits tableaux, faute d'espace pour en placer de grands. Les chemises et les livres ne dureront pas, voilĂ tout. La soliditĂ© des produits s'en va de toutes parts. Aussi le problĂšme Ă rĂ©soudre est-il de la plus haute importance pour la littĂ©rature, pour les sciences et pour la politique. Il
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Honoré de Balzac (Etudes de moeurs . 2e livre. ScÚnes de la vie de province. T. 4. Illusions perdues. 3. Eve et David (French Edition))
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Resta da - capire - che i libri non sono stati scritti perché mio figlio, mia figlia, i giovani, li commentino, ma perché, se ne hanno voglia, li leggano.
Il nostro sapere, i nostri studi scolastici, la nostra carriera, la nostra vita sociale sono una cosa. La nostra intimitĂ di lettore, la nostra cultura un'altra. E buono e giusto fabbricare diplomati, laureati, docenti e tecnocrati, la societĂ ne ha bisogno, su questo non si discute... ma quanto piĂč essenziale aprire a tutti le pagine di tutti i libri.
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Daniel Pennac (Comme un roman)
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« Maintenant, ils tuent notre RĂ©publique, comme ils ont tuĂ© lâautre, la romaine ! et la pauvre Venise, la pauvre Pologne, la pauvre Hongrie ! Quelles abominations ! Dâabord, on a abattu les arbres dâe la libertĂ©, puis restreint le droit de suffrage, fermĂ© les clubs, rĂ©tabli la censure et livrĂ© lâenseignement aux prĂȘtres, en attendant lâInquisition. Pourquoi pas ? Des conservateurs nous souhaitent bien les Cosaques ! On condamne les journaux quand ils parlent contre la peine de mort, Paris regorge de baĂŻonnettes, seize dĂ©partements sont en Ă©tat de siĂšge et lâamnistie qui est encore une fois repoussĂ©e »
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Gustave Flaubert (Sentimental Education)
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Vous considérez les textes sacrés comme des contes, des épopées grandioses. Plus vous étudiez, moins vous y croyez.
Un autre clin d'Ćil et vous avez vingt-quatre ans. Vous parcourez l'Europe en pensant - en espĂ©rant - que cette expĂ©rience vous stimulera, qu'avoir un aperçu du vaste monde rendra le vĂŽtre plus net. Ce sera le cas, au dĂ©but. Mais vous n'avez ni emploi ni avenir. Une fois terminĂ© l'intermĂšde, votre compte bancaire est vide et vous n'avez toujours rien trouvĂ©.
Nouveau clin dâĆil. Ă vingt-six ans, vous ĂȘtes convoquĂ© dans le bureau du doyen de la facultĂ©. Voyant que vous n'avez plus le cĆur Ă l'ouvrage, il vous conseille de changer de voie et vous assure que vous finirez par trouver votre vocation. Tout le problĂšme est lĂ : vous n'avez jamais ressenti d'appel pour quoi que ce soit. Pas de poussĂ©e violente dans une direction prĂ©cise, mais une succession de lĂ©gers mouvements dans une multitude de directions qui, Ă prĂ©sent, vous semblent toutes hors de portĂ©e.
Au clin dâĆil suivant, vous avez vingt-huit ans. Alors que tous les autres ont dĂ©jĂ bien avancĂ© sur la route, vous en ĂȘtes encore Ă chercher votre chemin. L'ironie de la situation ne vous aura pas Ă©chappĂ© : en voulant vivre, apprendre et vous trouver, vous vous ĂȘtes perdu.
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Victoria E. Schwab (The Invisible Life of Addie LaRue)
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En finir avec le systĂšme capitaliste ne saurait en aucun cas se rĂ©duire Ă un changement dans le rĂ©gime de propriĂ©tĂ© des moyens de production, Ă la planification de l'Ă©conomie ou Ă une rĂ©partition plus juste des bĂ©nĂ©fices de celle-ci. Cela ne peut signifier autre chose que l'abolition de la valeur et de son Ă©crasante prĂ©dominance tant dans l'ordre Ă©conomique que dans l'ensemble de la vie sociale et subjective. Prendre pleinement la mesure de ce qu'implique l'abolition de la valeur (c'est-Ă -dire aussi de la prĂ©Ă©minence du travail abstrait) n'a rien d'aisĂ©. Mais du moins est-il clair que cela - et cela seul - Ă©quivaut Ă la destruction du moteur mĂȘme de la folle mĂ©canique du productivisme capitaliste, Ă savoir la force incontrĂŽlable qui oblige Ă produire sans cesse davantage sous l'effete de la seule nĂ©cessitĂ© de l'expansion de la valeur. Une fois Ă©liminĂ©e cette compulsion mortifĂšre de la production-pour-la-production-et-pour-le-profit, les producteurs (qu'il conviendrait de ne plus qualifier par ce terme) retrouveront la pleine maĂźtrise de la crĂ©ation de valeurs d'usage, rĂ©alisĂ©e sur la base e choix arrĂȘtĂ©s et assumĂ©s collectivement (tandis que l'autoproduction inscrite dans le temps disponible relĂšvera de l'entiĂšre libertĂ© de chacun). Plus profondĂ©ment, cela signifie que la production de biens et de services (qu'il serait souhaitable de nommer autrement), tout en demeurant la base nĂ©cessaire Ă la vie, cessera d'ĂȘtre la sphĂšre centrale et dĂ©terminante de l'organisation collective, comme elle l'est, de maniĂšre trĂšs spĂ©cifique, dans la justement nommĂ©e sociĂ©tĂ© de la marchandise. (p. 115)
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JĂ©rĂŽme Baschet (AdiĂłs al Capitalismo: AutonomĂa, sociedad del buen vivir y multiplicidad de mundos)
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Mais la question ne se rĂ©duit pas seulement Ă l'ennui que procure cette gent Ă©crivassiĂšre ; il faut aussi souligner sa nocivitĂ©, car la « stupiditĂ© intelligente », surtout dans l'Italie actuelle, est remarquablement organisĂ©e. C'est une sorte de franc-maçonnerie implantĂ©e dans diffĂ©rents milieux et qui dĂ©tient pratiquement toutes les positions-clĂ©s de l'Ă©dition, lorsque celles-ci ne sont pas dĂ©jĂ tenues et contrĂŽlĂ©es par des Ă©lĂ©ments de gauche. Ses reprĂ©sentants possĂšdent un flair trĂšs dĂ©veloppĂ© pour reconnaĂźtre immĂ©diatement ceux qui ont une nature diffĂ©rente et pour les frapper d'ostracisme. Nous donnerons Ă ce sujet un exemple banal mais significatif II existe en Italie un groupe d'intellectuels rassemblĂ©s autour d'une revue assez largement diffusĂ©e et bien faite, qui se voudrait anticonformiste et qui critique volontiers le rĂ©gime politique et les moeurs d'aujourd'hui. Mais cette revue s'est bien gardĂ©e de contacter les rares auteurs qui pourraient lui donner, si elle voulait faire un travail sĂ©rieux, une base positive en matiĂšre de principes et de vision traditionnelle du monde. Ces auteurs ne sont pas seulement ignorĂ©s, ils sont aussi rejetĂ©s, exactement comme fait la presse de gauche, prĂ©cisĂ©ment parce qu'on sent que ce sont des hommes d'une autre trempe. Cela montre clairement que ce brillant anticonformisme n'est qu'un moyen pour se faire remarquer et pour parader, tout restant sur le plan du dilettantisme. Au demeurant, le fondateur de la revue en question, mort il y a quelques annĂ©es, n'hĂ©sita pas Ă dire un jour que si un rĂ©gime diffĂ©rent existait aujourd'hui, il changerait probablement de camp, de façon Ă ĂȘtre toujours dans l'« opposition» - le but, Ă©videmment, Ă©tant de « briller » et d'Ă©taler son « intelligence ».
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Julius Evola (L'arco e la clava)
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Une nouvelle gĂ©nĂ©ration, donc, subit simplement l'Ă©tat de choses ; elle ne se pose aucun vrai problĂšme, et de la « libĂ©ration » dont elle jouit, elle fait un usage Ă tous points de vue stupide. Quand cette jeunesse prĂ©tend qu'elle n'est pas comprise, la seule rĂ©ponse Ă lui donner c'est qu'il n'y a justement rien Ă comprendre en elle, et que, s'il existait un ordre normal, il s'agirait uniquement de la remettre Ă sa place sans tarder, comme on fait avec les enfants, lorsque sa stupiditĂ© devient fatigante, envahissante et impertinente. Le soi-disant anticonformisme de certaines attitudes, abstraction faite de leur banalitĂ©, suit du reste une espĂšce de mode, de nouvelle convention, de sorte qu'il s'agit prĂ©cisĂ©ment du contraire d'une manifestation de libertĂ©. Pour diffĂ©rents phĂ©nomĂšnes envisagĂ©s par nous dans les pages prĂ©cĂ©dentes, tels que par exemple le goĂ»t de la vulgaritĂ© et certaines formes nouvelles des mĆurs, on peut se rĂ©fĂ©rer, dans l'ensemble, Ă cette jeunesse-lĂ ; en font partie les fanatiques des deux sexes pour les braillards, les « chanteurs » Ă©pileptiques, au moment oĂč nous Ă©crivons pour les sĂ©ances collectives de marionnettes reprĂ©sentĂ©es par les ye-ye sessions, pour tel ou tel « disque Ă succĂšs » et ainsi de suite, avec les comportements correspondants. L'absence, chez ceux-lĂ , du sens du ridicule rend impossible d'exercer sur eux une influence quelconque, si bien qu'il faut les laisser Ă eux-mĂȘmes et Ă leur stupiditĂ© et estimer que si par hasard apparaissent, chez ce type de jeunes, quelques aspects polĂ©miques en ce qui concerne, par exemple, l'Ă©mancipation sexuelle des mineurs et le sens de la famille, cela n'a aucun relief. Les annĂ©es passant, la nĂ©cessitĂ©, pour la plupart d'entre eux, de faire face aux problĂšmes matĂ©riels et Ă©conomiques de la vie fera sans doute que cette jeunesse-lĂ , devenue adulte, s'adaptera aux routines professionnelles, productives et sociales d'un monde comme le monde actuel ; ce qui, d'ailleurs, la fera passer simplement d'une forme de nullitĂ© Ă une autre forme de nullitĂ©. Aucun problĂšme digne de ce nom ne vient se poser.
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Julius Evola (L'arco e la clava)
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Quand elle Ă©tait petite, elle voulait mâĂ©pouser. JâĂ©tais son prince charmant. AnnĂ©e aprĂšs annĂ©e, jâavais bien vu dans son regard que le mythe sâĂ©tait Ă©parpillĂ© dans les affres de la rĂ©alitĂ©. JâĂ©tais tombĂ© de mon piĂ©destal et, si je ne cherchais pas Ă mentir sur qui jâĂ©tais, jâavais toujours eu envie quâelle me voie au meilleur de ma forme. Au fond, je pouvais dire que nous nâavions jamais rĂ©ellement eu une relation saine. La preuve : cette incapacitĂ© physique dâaller voir son appartement, ce lieu oĂč elle vivait en femme. Il faudrait des siĂšcles pour admettre que nos enfants sont devenus adultes. On dit souvent quâil est difficile de vieillir ; moi, je pourrais vieillir indĂ©finiment du moment que mes enfants, eux, ne grandiraient pas. Je ne sais pas pourquoi jâĂ©prouvais tant de difficultĂ©s Ă vivre cette transition que tout parent connaĂźt. Je nâavais pas lâimpression quâautour de moi les gens avaient les mĂȘmes. Pire, jâentendais des parents soulagĂ©s du dĂ©part de leurs enfants. Enfin, ils allaient retrouver la libertĂ©, disaient-ils. Il y avait ce film oĂč le garçon, Tanguy, sâĂ©ternisait chez ses parents, prolongeant sans cesse ses Ă©tudes. Le mien Ă©tait parti Ă lâautre bout du monde dĂšs ses dix-huit ans. Câest toujours comme ça : ceux qui veulent se dĂ©barrasser de leurs enfants hĂ©ritent de boulets, tandis que ceux qui veulent couver Ă loisir leur progĂ©niture se retrouvent avec des prĂ©coces de lâautonomie. Mon fils me manquait atrocement. Et je ne supportais plus dâĂ©changer avec lui des messages par Skype, ou par e-mails. Dâailleurs, ces messages et ces moments virtuels Ă©taient de plus en plus courts. Nous nâavions rien Ă nous dire. Lâamour entre un parent et un enfant nâest pas dans les mots, pas dans la discussion. Ce que jâaimais, câĂ©tait simplement que mon fils soit lĂ , Ă la maison. On pouvait ne pas se parler de la journĂ©e, ce nâĂ©tait pas grave, je sentais sa prĂ©sence, ça me suffisait. Ătais-je si tordu ? Je ne sais pas. Je ne peux quâessayer de mettre des mots sur mes sentiments. Et je peux affirmer maintenant ce que je sais depuis le dĂ©but : je vis mal la sĂ©paration avec mes enfants. Elle me paraĂźt normale, justifiĂ©e, humaine, biologique, tout ce que vous voulez, pourtant elle me fait mal.
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David Foenkinos (Je vais mieux)
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Beaucoup continuent dâinvoquer la âforce physique supĂ©rieure des mĂąlesâ comme facteur de la sujĂ©tion des femmes. Comme les auteur(e)s qui invoquent le âpouvoir de gestationâ des femmes, ils considĂšrent que certains traits physiques âconstituent des pouvoirs en soiâ, et donc des pouvoirs rĂ©els Ă moins que la sociĂ©tĂ© nâintervienne pour contrarier cette hiĂ©rarchie naturelle. Mais il est remarquable que cette vision du rĂŽle de la force individuelle soit utilisĂ©e en ce qui concerne les rapports entre les sexes, et ne soit utilisĂ©e que lĂ , et pas dans lâexplication des rapports entre colonisateurs et colonisĂ©s, Blancs et Noirs, patrons et employĂ©s, etc. Cette âexplicationâ naturaliste et individualiste revient Ă nier que les rapports entre les sexes sont des rapports entre les groupes. Or la force physique nâintervient pas â mĂȘme pas comme âpouvoir en soiâ â dans les rapports entre les groupes. Les AmĂ©ricains ont Ă©tĂ© battus au Vietnam par un peuple fait dâindividus dont aucun nâaurait rĂ©sistĂ© dans un combat singulier (et ceci nâest quâun exemple parmi des milliers). Encore eut-il fallu que la sociĂ©tĂ© permette ce combat singulier, quâelle lâorganise.
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Christine Delphy (Penser le genre)
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Parce que classer, c'est hiérarchiser. Parce qu'aucun nom n'est neutre : « homosexuelle », ce n'est pas une description, c'est le nom d'une catégorie sociale inférieure. C'est ce qu'on fait à l'Autre. C'est comme ça qu'on signale que l'Autre est Autre.
Quand l'Autre rend réciproque ce processus qui est par définition non-réciproque, il/elle bouleverse la rÚgle du jeu, il/elle met en cause au moins symboliquement l'ensemble de l'organisation sociale. Car les dominé-e-s sont dominé-e-s soi-disant en raison de leurs caractéristiques spécifiques ; mais nommer les dominants c'est les spécifier à leur tour. Et les spécifier d'une façon qui annule, toujours sur le plan symbolique, leur supériorité : car il existe une égalité formelle entre les appellations, du moins du point de vue de la prétention à l'universalité ; « blanc-he » est aussi particulier que « noir-e » ou « homosexuel-le ». Remplacer l'opposition « général » versus « spécifique » par l'opposition entre deux particularités, c'est s'attaquer au tabou des tabous, au sacré : à la mainmise des Uns sur l'universel. (p. 40)
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Christine Delphy (Classer, dominer: Qui sont les "autres" ? (French Edition))
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Elle avait treize ans et sa vie Ă©tait dĂ©jĂ finie, avant mĂȘme d'avoir commencĂ©. Tout n'Ă©tait que mensonge. Parfois, elle aspirait Ă la vĂ©ritĂ©. Mais elle savait qu'elle ne pourrait jamais la formuler de ses lĂšvres.La vĂ©ritĂ© Ă©tait trop Ă©norme, bouleversante. Elle aurait tout Ă©crasĂ©.
Mais Marie lui manquait. Chaque minute. Chaque seconde. Elle lui manquait comme une jambe ou un bras. Comme une partie d'elle-mĂȘme. Elles avaient Ă©tĂ© toutes les deux contre e monde entier.
A présent elle était seule.
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Camilla LĂ€ckberg
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A la vĂ©ritĂ©, si Dante est imprĂ©gnĂ© de la pensĂ©e arabe (il serait plus exact de dire islamique), ce nâest pas seulement par lâaverroĂŻsme mais aussi et surtout par lâĂ©sotĂ©risme çufi, et en particulier par lâenseignement de Ibn MasĂąrra et de MohyiddĂźn Ibn ArabĂź. Les travaux de Miguel Asin Palacios ont montrĂ© lâinfluence indiscutable dâoeuvres comme les FutĂ»hĂąt el-Mekkyiah et le KitĂąb el-IsrĂą sur la Divine ComĂ©die, la Vita Nuova et le Convito (121). Le mot « imprĂ©gnĂ© » est juste en ce quâil sous-entend un partage intellectuel se situant aux sources mĂȘmes de la pensĂ©e, et dont lâĂ©sotĂ©risme incontestĂ© des oeuvres respectives suffit Ă exclure tout caractĂšre extĂ©rieur ou « profane ». RenĂ© GuĂ©non a fait observer combien est significatif Ă cet Ă©gard le silence gardĂ© par Dante sur celui auquel il a empruntĂ© le principal du symbolisme de la Divine ComĂ©die, alors quâil ne se fait pas faute de nommer dans ses oeuvres nombres dâauteurs exotĂ©riques comme Avicenne, AverroĂšs, Alfarabi, Albumazar, Al Fergani, Al-GhazzĂąli (ce dernier, bien que MaĂźtre çufi, Ă©tait surtout connu en Occident comme docteur), etc.
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Pierre Ponsoye (L'Islam e il Graal)
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[âŠ] il y aurait beaucoup de choses Ă dire sur le symbolisme de la langue arabe qui connait les trois formes de flexion pour les noms et pour les verbes. Par ses propriĂ©tĂ©s symboliques dâune façon gĂ©nĂ©rale la langue arabe est particuliĂšrement susceptible dâĂȘtre un instrument initiatique. La rĂ©vĂ©lation du Coran dans cette langue sâexplique dâailleurs par ces vertus symboliques [âŠ] Comme suite Ă ce que nous avons dit dans une note prĂ©cĂ©dente au sujet de lâarabe comme instrument initiatique, nous prĂ©ciserons ici que certaines formules incantatoires du dhikr sont plus particuliĂšrement basĂ©es sur lâemploi de sons correspondants aux trois voyelles. Le ârepos vocaliquesâ (sukĂ»n) qui marque un âarrĂȘtâ et une sortie hors du temporel a dans le mĂȘme ordre dâapplications une signification absolument transcendante et inconditionnĂ©e » .
« Le Livre du Nom de MajestĂ© : ALLĂH », E.T. n° 268 Juin 1948,
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Michel VĂąlsan
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Le grand moyen de défense de la révolution reste toujours d'enlever aux bourgeois les moyens économiques de la domination, d'armer tout le monde (jusqu'à ce qu'on puisse amener tout le monde à jeter les armes comme des objets inutiles et dangereux) et d'intéresser à la victoire toute la grande masse de la population.
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Errico Malatesta (Pensiero e volontĂ . Ultimi scritti 1924-1932)
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LEI: Io mi alzo dopo di lui, lui va a letto prima di me.
LUI: Lei va a letto dopo di me, io mi alzo prima di lei.
LEI: Facciamo di tutto tranne l'amore.
LUI: Ă sorprendentemente facile.
LEI: Basta scordarti.
LUI: Che hai quelle cosine lĂŹ.
LEI: Per giocare a mamma e papĂ .
LUI: Come Ken.
LEI: Come Barbie.
LUI: Anche se i nostri corpi non sono d'accordo.
LEI: Anche se ci svegliano di notte.
LUI: Anche se si cercano senza trovarsi, ciascuno girato dalla sua parte.
LEI: Anche se ululano alla morte.
LUI: O all'amore.
LEI: O alla morte dell'amore.
LUI: Qui giacciamo noi.
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RĂ©gis de SĂĄ Moreira (Comme dans un film)
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Pour juger exactement la qualitĂ© de bonheur dâun monde passĂ©, il faudrait pouvoir se mettre Ă la place des hommes qui y ont vĂ©cu et adopter leur maniĂšre dâĂ©valuer les choses.[...] Bien des choses dont nous avons pris lâhabitude leur apparaĂźtraient comme des contraintes intolĂ©rables auxquelles ils prĂ©fĂ©reraient tous les risques de leur milieu ; rien que la laideur et lâatmosphĂšre de trivialitĂ© du monde actuel leur sembleraient le plus sombre des cauchemars. Lâhistoire comme telle ne saurait rendre compte pleinement de lâĂąme dâune Ă©poque lointaine : elle enregistre surtout les calamitĂ©s et laisse de cĂŽtĂ© tous les facteurs statiques de bonheur ; on dit que le bonheur nâa pas dâhistoire, et cela est profondĂ©ment vrai. Les guerres et les Ă©pidĂ©mies, â pas plus que certaines mĆurs ne reflĂštent Ă©videmment pas les aspects heureux de la vie de nos ancĂȘtres, comme le font, en revanche, les Ćuvres artistiques et littĂ©raires.
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Frithjof Schuon (Caste e Razze)
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Une chaleur enivrante m'a enveloppĂ©e, comme si je me tenais au cĆur d'un brasier. Je ne connaissais pas cette Ă©motion, j'aurais Ă©tĂ© incapable de la nommer - sans doute parce que personne n'avait jamais cru en moi jusqu'Ă ce jour. Ou alors en une version de moi tout autre, moins capable. Locke, mon pĂšre et Jane avaient tous cru en la January timide qui hantait les couloirs de la Maison Locke, qui avait dĂ©sespĂ©rĂ©ment besoin de leur protection. Mais Samuel me regardait Ă prĂ©sent comme s'il s'attendait Ă me voir manger du feu ou danser sur des nuages d'orages. Comme s'il s'attendait Ă me voir accomplir un acte miraculeux, courageux et impossible.
Sa confiance Ă©tait une armure que je revĂȘtais, une paire d'ailes que je dĂ©ployais, un ocĂ©an au-delĂ de mes limites ; sa confiance se rapprochait dangereusement de l'amour.
J'ai encore contemplé son visage l'espace d'une seconde avide, le temps de laisser sa foi pénétrer tous les pores de ma peau, puis je me suis tournée vers la porte. J'ai empli mes poumons d'air chargé d'iode et de fumée, consciente de la confiance de Samuel derriÚre moi tel un vent chaud gonflant la voile d'un navire, et j'ai posé la plume sur la page.
La porte s'ouvre, ais-je écrit, et je croyais à chacune des lettres que j'avais couchées sur le papier.
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Alix E. Harrow (The Ten Thousand Doors of January)
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10. CosĂŹ procedono i nostri discorsi, eterna vittoria del linguaggio sull'opacitĂ delle cose, silenzi luminosi che dicono piĂč di quel che tacciono. Siamo persone attente e informate, non ci facciamo certo infinocchiare dalla nostra epoca. Il mondo intero Ăš in quel che diciamo -e tutto illuminato da quel che omettiamo. Siamo lucidi. O meglio, abbiamo la passione della luciditĂ ..
Da dove viene allora questa vaga tristezza da dopo conversazione? Questo silenzio di mezzanotte, nella casa di nuovo restituita a se stessa? E solo la prospettiva dei piatti da lavare? Oppure.... A qualche centinaio di metri da li - semaforo rosso - i nostri amici sono immersi nello stesso silenzio che, passata l'ebbrezza della luciditĂ , prende le coppie di ritorno da una serata, nelle auto immobili. E come un retrogusto di sbronza, la fine di un'anestesia, una lenta risalita verso la coscienza, il ritorno a se stessi e la sensazione vagamente dolorosa di non riconoscerci in quel che abbiamo detto. Non c'eravamo. Tutto il resto c'era, sicuro, gli argomenti erano giusti - e da questo punto di vista avevamo ragione - ma noi non c'eravamo. Ă indubbio, ancora una serata sacrificata alla pratica anestetizzante della luciditĂ .
Ă cosĂŹ... uno crede di tornare a casa e invece torna in se stesso.
Quel che dicevamo prima, intorno al tavolo, era agli antipodi di quello che veniva detto in noi. Parlavamo della necessitĂ di leggere, ma eravamo vicini a lui, lassĂč, lui che non legge. [...]
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Daniel Pennac (Comme un roman)
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Prin clisurile negurii nu se ĂźntrezÄreau
decĂąt ici colo cĂąte-o mĂąnecÄ ÈinĂąnd o pipÄ,Â
cĂąte-o pÄlÄrie tip Merlin Èi fÄrĂąme de picioare,
mai ales glezne Ăźn poziÈii Ăźncordate, chinuite
Ăźntr-o perpetuÄ schimbare, de parcÄ sufletul
ar fi sÄlÄÈuit Ăźn ele, iar Ăźn spatele tÄu se afla
zidul gros Èi sigur, simÈeai deja Ăźn acceleratorul
cefei splendoarea energeticÄ a bosonului lui
Higgs zis Èi particula lui DumnezeuâŠprofeÈie
a faptului cÄ pentru tine nu mai era scÄpareâŠ
*
Attraverso le fessure della foschia
non sâintravedevano
se non qua e lĂ qualche manica che regge
una pipa, un cappello tipo Merlino e avanzi
di gambe, soprattutto caviglie ipertese,
straziate in un perpetuo mutamento,
come se lâanima vi fosse in loro,
e dietro di te si trovava il muro grosso e sicuro,
lo sentivi con la schiena, semplice e liscio,
giĂ tastavi nellâacceleratore della nuca
lo splendore energetico del bossone di Higgs
detto anche la particella di Dio...profezia
del fatto che per te non câera piĂč scampoâŠ
*
Ă travers les crevasses de la brume on nâentrevoyait pas
plutĂŽt quâune manche tenant une pipe par-ci, par-lĂ ,
un chapeau style Merlin et bribes de jambes
surtout des chevilles dans des positions tendues, torturées,
dans un perpĂ©tuel changement, comme si lâĂąme
sây Ă©tait logĂ©e, tandis que dans ton dos se trouvait
la muraille Ă©paisse et esseulĂ©e, tu sentais dĂ©jĂ dans lâaccĂ©lĂ©rateur
de la nuque toute la splendeur énergétique de son boson
de Higgs communément appelé la particule de Dieu⊠prophétie
du fait quâil nây avait plus dâĂ©chappatoire pour toiâŠ
â
â
Geo Vasile
â
flĂąnerie
libre de courir
avec la montagne de croisées des chemins
dans mes bras
avec lâaigrette de pissenlit dans le cĆur
avec la plaie ouverte
de lâĆil retournĂ©, toujours retournĂ©
de sa tournée
sauvagerie impénétrable
ma tĂȘte est un chapeau de paille
dans lequel je ramasse le solstice dâĂ©tĂ©
et les pommes aigre-douces
qui flottent sur tes lĂšvres
je casse le cadenas de la camarde
avec le hurlement de bĂȘte dĂ©chaĂźnĂ©e
je jette les heures les journées les mois
les années entiÚres
dans le jardin oĂč
nous avons enfilĂ© sur nous lâĂąme
comme un t-shirt pas lavé.
***
drumeÈie
liber sÄ alerg
cu muntele de rÄscruci
Ăźn braÈe
cu puful de pÄpÄdie Ăźn inimÄ
cu rana deschisÄ
a ochiului Ăźntors mereu Ăźntors
din drum
sÄlbÄticie de nepÄtruns
capul meu e o pÄlÄrie de paie
Ăźn care adun solstiÈiul de varÄ
Èi merele acriÈoare
care plutesc pe buzele tale
sparg lacÄtul pieirii
cu urletul de jivinÄ-ncolÈitÄ
arunc orele zilele lunile
anii cu totul
Ăźn grÄdina unde
ne-am tras sufletul
ca un tricou nespÄlat pe noi.
â
â
Daniel Marcu
â
la poésie affamée
dĂ©chiquette avec les dents sâen lĂšche les babines
dans des fourneaux les gardiens jettent des métaphores
sur les hommes-mannequins sur les vies-accordéons
quotidiennement ont lieu des exĂ©cutions avec des fragments dâĆuvres inachevĂ©es
laissĂ©es Ă lâabandon sur les plaines avec des sondes comme des yeux de feu
sâapproche le moment de rendre des comptes pour la soif des mots et
la libertĂ© de me murer dans lâidĂ©e comme dans une priĂšre en chuchotant la poĂ©sie est lâĂ©tat de lâĂȘtre
[poezia flÄmĂąndÄ
rupe cu dinÈii se linge pe bot
prin furnale gardienii aruncÄ metafore
peste oamenii-manechin peste vieÈile-acordeon
zilnic au loc execuÈii cu fragmente de opere neterminate
lÄsate-n paraginÄ pe cĂąmpiile cu sonde ca niÈte ochi de foc
se-apropie clipa cĂąnd voi da socotealÄ pentru setea cuvintelor Èi
libertatea de-a mÄ zidi Ăźn idee ca-ntr-o rugÄ Èoptind poezia e starea de a fi]
â
â
Daniel Marcu
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La floraison
Ils tâont volĂ© toutes les Ă©toiles
et le ciel ils lâont verrouillĂ©
avec des oiseaux métalliques.
Ils tâont caressĂ© avec lâombreâŠ
Ils tâont arrachĂ© les Ă©paules avec la fuite
Ils tâont embrassĂ© avec la glaceâŠ
une fleur à peine éclose, désertée
flotte impeccablement
sous tes cĂŽtes
tel un grand-pĂšre perdu
implacablement,
par une matinée inutile
comme un dĂ©but de mois de marsâŠ
Seule cette ville
Est le témoin muet
De ton passage Ă travers lâĂ©treinteâŠ
seule cette ville
sâeffondre
intensément, irrémédiablement dans le souvenir souffreteux
de la ville qui fut
sous le vol douloureux
et métallique des oiseaux russes.
Sais-tu que tu nâas plus de nom
ni de rĂȘves ???
que tu es une statistique
un nombre insensible
fondant lentement
sur lâasphalte indĂ©cent
de la ville qui se meurtâŠ
Seule une pluie salée, profonde
Caresse encore ton front
Et le mutisme de la pierre.
(Marius CONU)
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Marius Conu (Le IV-e Reich: UkraĂŻna mir)
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Crayon et papier, nây songez mĂȘme pas : je nâen ai pas eu en prison. Ce serait donc manquer de sincĂ©ritĂ© que de soutenir que ce « journal » a Ă©tĂ© tenu dans lâordre chronologique ; il est Ă©crit aprĂšs coup, sur la foi de souvenirs frais et vivants. Puisque je nâai pas pu lâinsĂ©rer dans la durĂ©e, je crois quâil mâest permis de le prĂ©senter dans le dĂ©sordre, tout comme, cette fois-ci de façon rĂ©elle, se sont succĂ©dĂ© les images, les souvenirs, les rĂ©flexions, dans ce torrent dâimpressions que nous aimons appeler conscience. Lâeffet tend Ă paraĂźtre, Ă©videmment, artificiel ; câest un risque que je me dois dâaccepter.
[Creion Èi hĂźrtie nici gĂźnd sÄ fi avut la Ăźnchisoare. Ar fi aÈadar nesincer sÄ Ăźncerc a susÈine cÄ âjurnalulâ acesta a fost Èinut cronologic; e scris âaprĂšs coupâ, Ăźn temeiul unor amintiri proaspete Èi vii. De vreme ce nu l-am putut insera Ăźn duratÄ, cred cÄ-mi este permis a-l prezenta pe sÄrite, aÈa cum, de data aceasta Ăźn mod real, mi s-au perindat imaginile, aducerile aminte, cugetele Ăźn acel puhoi de impresii cÄruia ne place a-i da numele de conÈtiinÈÄ. Efectul desigur, bate Ăźnspre artificial; e un risc pe care trebuie sÄ-l accept.]
(p. 10, 1992)
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Nicolae Steinhardt (Jurnalul fericirii)
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The Falcon pulled out of its steep dive and Han said into his comm, âYouâre all clear, kid. Now letâs blow this thing up and go home!
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Ryder Windham (Star Wars: Classic Trilogy: Collecting A New Hope, The Empire Strikes Back, and Return of the Jedi (Disney Junior Novel (eBook)))
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Great shot, kid,â Han said into his comm. âThat was one in a million.â Luke let out a deep breath and relaxed. Then Benâs voice said, âRemember, the Force will be with youâŠalways.
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Ryder Windham (Star Wars: Classic Trilogy: Collecting A New Hope, The Empire Strikes Back, and Return of the Jedi (Disney Junior Novel (eBook)))
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VOUS TROUVEREZ LES MEILLEURS PRODUITS DLP SUR LES SITES OU LES AUTEURS COMMERCIALISENT DIRECTEMENT LEURS PROPRES CONTENUS, COMME ERICK PINEAULT SUR CLUB DROIT DE LABEL PRIVE D E CETTE MANIERE, LâAUTEUR MET LUI-MEME SA REPUTATION EN JEU ET SâEFFORCERA DE PROPOSER UN CONTENU INTERESSANT ! JâAI DEJA ACQUIS DES DLP DâEXCELLENTE QUALITE SUR CE SITE, CE QUI ME PERMET DE VOUS LE RECOMMANDER. VOUS POUVEZ EGALEMENT UTILISER GOOGLE POUR TROUVER DâAUTRES SITES TOUT AUSSI FIABLES. Une fois que vous avez acquis le produit, vous devez maintenant le
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A Haïk (Comment créer votre infoproduit rapidement: créer infoproduit (French Edition))
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La condition du moine constitue une victoire sur l'espace et le temps, ou sur le monde et la vie, en ce sens que le moine se situe par son attitude au centre et dans le prĂ©sent : au centre par rapport au monde plein de phĂ©nomĂšnes, et dans le prĂ©sent par rapport Ă la vie pleine dâĂ©vĂšnements. Concentration de priĂšre et rythme de priĂšre: ce sont en un certain sens les deux dimensions de l'existence spirituelle en gĂ©nĂ©ral et monastique en particulier. Le religieux s'abstrait du monde, il se fixe en un lieu dĂ©fini et le lieu est centre parce qu'il est consacrĂ© Ă Dieu , il ferme moralement les yeux, et reste sur place en attendant la mort, comme une statue placĂ©e dans une niche, pour parler saint François de Sales ; par cette "concentration", le moine se situe sous l'axe divin, il participe dĂ©jĂ au Ciel en se rattachant concrĂštement Ă Dieu. Ce faisant, le contemplatif s'abstrait Ă©galement de la durĂ©e, car par l'oraison - cette actualisation permanente de la conscience de Dieu - , il se situe dans un instant intemporel : l'oraison (ou le souvenir de Dieu) est maintenant et toujours, elle est "toujours maintenant" et appartient dĂ©jĂ l 'ĂternitĂ©. La vie du moine, par l'Ă©limination des mouvements dĂ©sordonnĂ©s, est un rythme ; orl e rythme est la fixation d'un instant - ou du prĂ©sent - dans la durĂ©e, comme l'immobilitĂ© est la fixation d'un point -ou du centre - dans l'Ă©tendue ; ce symbolisme fondĂ© sur la loi de l'analogie devient concret en vertu de la consĂ©cration Ă Dieu.
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Frithjof Schuon (Light on the Ancient Worlds: A New Translation with Selected Letters (Library of Perennial Philosophy))
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Attention :
A la guerre
Comme en temps de paix,
L'Ă©goĂŻsme aveugle
Fait plus de victimes
Que tous les autres fléaux
Semence de la Terre : le Livre des Vivants
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Octavia E. Butler (Parable of the Talents (Earthseed, #2))
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[âŠ] Il nâen va pas de mĂȘme des protestants ou des incroyants qui nâont aucun droit dâenlever la vie, du moment que lâhomme nâest pas capable de la donner, et qui attirent sur leur tĂȘte, lorsquâils tuent sans sacrifice, une sorte de vengeance de la part des espĂšces animales, sans oublier le chĂątiment de la DivinitĂ© vis-Ă -vis de Laquelle la tuerie des abattoirs profanes est une sorte de vol et dâoutrage. Câest sans doute une conscience vague et instinctive de ces consĂ©quences qui amĂšne certains Ă adhĂ©rer au vĂ©gĂ©tarisme comme sâil Ă©tait une religion ; on peut dire quâils le font par mauvaise conscience, sans Ă©videmment se rendre compte de ce que leur vĂ©gĂ©tarisme a, pour eux, de logique et de prudent ; car sâils sâen rendaient compte, ils nâhĂ©siteraient pas un instant Ă se rattacher Ă une tradition, plutĂŽt que de chercher Ă Ă©chapper Ă certains effets de lâhĂ©tĂ©rodoxie ou de lâincroyance.[...]
Du Sacrifice (E.T. N°220 - avril 1938)
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Frithjof Schuon
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Na manhĂŁ seguinte, muito cedo, Fabrizio entrou numa igreja e, fixando o altar, disse humildemente:
«Pai: nĂŁo vim pedir-te perdĂŁo nem agradecer-te. SĂł posso pedir-te perdĂŁo dos erros cometidos e, quanto Ă s minhas opçÔes, sabes que nĂŁo tenho culpa. NĂŁo vim agradecer-te. Ă tal a felicidade que me invade, que Ă© como se me fosse dada por um destino: nascida comigo, ou para mim, pelos sĂ©culos dos sĂ©culos. Vim aqui, Pai, testemunhar-te que ouvi a tua voz e identifiquei o teu sinal. Vim pedir-te que nĂŁo me faças indigno dele. Vim dizer-te que, ao olhar Laurent, Ă© a ti que descubro: tu jĂĄ nĂŁo Ă©s invisĂvel, difuso, indiferente, mas vivo, concreto, actuante, confortante. Fonte de amor: amor. Ajuda-me por isso, tu que Ă©s amor, a amar. Ajuda-me a consumir-me no amor, a nĂŁo temer o seu fogo, a nĂŁo vacilar frente ao risco e ao medo do ridĂculo, a nĂŁo traficar, a nĂŁo aviltar, a nĂŁo degradar, a nĂŁo corromper. Ajuda-me a distinguir o verdadeiro amor do falso amor. Ajuda-me a nĂŁo ceder Ă s emboscadas dos inimigos do amor. Ajuda-me a suportar os ataques dos padres que, do amor, sĂł conhecem o nome. Dos juizes que, com leis adulteradas, dĂŁo sentenças sobre o amor. Dos poetas, que elogiam os atributos, nĂŁo a substĂąncia, do amor. Dos moralistas, que encarceram o amor numa prisĂŁo de dogmas. Ajuda-me, tu que Ă©s amor, agora que o teu tempo chegou.»
(...)
A carta era esta:
«Je tâai parlĂ© de plĂ©nitude: je veux te dire maintenant ce que je vois dans tes yeux. Chacun de nous possĂ©dait un paradis quâun jour nous avons perdu ; la nostalgie de ce paradis nous fait vivre et quelquesfois nous fait mourir. Cela, si tu veux, Laurent, câest de la litĂ©rature ; mais, quand je te regarde dans les yeux, et que tu me regardes un instant, ce nâest pas de la litĂ©rature : Câest le temp de Dieu. En toi, je le retrouve. Et je me retrouve mois-mĂȘme. Je regardais hier soir (nous Ă©tions dans le metro) ta peau ; et je me disais : Câest ma peau. De tes mains, je disais : Ce sont mes mains. Je me sens si exaltĂ© devant cette dĂ©couverte ! Je tâaime. Je nâai plus peur. Tu es grand et beau comme le soleil ; quand tu ris, câest un rayon de soleil qui sort de toi. Je tâaime.»
â
â
Carlo Coccioli (Fabrizio Lupo)
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Ă l'arrĂȘt » Proverbe Africain La procrastination est la tendance Ă repousser au lendemain ce quâon pourrait faire quelque chose aujourdâhui. Pour cela, on se donne tout plein de bonnes raisons (lire ses e-mails, faire les coursesâŠ) pour repousser des tĂąches importantes⊠qui au final ne sont jamais rĂ©alisĂ©es. Vous savez, câest comme toutes les fois que vous pouvez vous dire « demain, je me mets au sport »
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â
Martin Kurt (15 trucs pour ne plus procrastiner: Stop Ă la procrastination (French Edition))
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CĂ©line [âŠ] n'aime pas cuisiner. [âŠ] FĂąchĂ©e "Ă mort" avec sa mĂšre, elle ne voit plus ses parents depuis des lustres. Enfin, ce sont les apparences, car en rĂ©alitĂ© CĂ©line n'a pas rompu la symbiose. L'importance qu'elle donne Ă sa maman le montre ! En sĂ©ance, elle ne parle que de cette derniĂšre. Bien sĂ»r, elle se rebelle lorsque je le lui souligne. Elle n'aime pas l'idĂ©e d'ĂȘtre dĂ©pendante de sa mĂšre. Mais ne pas voir l'autre physiquement ne signifie pas qu'on n'y soit pas trĂšs attachĂ©(e). En fait, ĂȘtre fĂąchĂ© "Ă mort" manifeste un sacrĂ© attachement, lequel renvoie Ă la difficultĂ© de se libĂ©rer d'un nĆud sacrĂ© ou plutĂŽt sacralisĂ© au moyen de la peur par nos parents et, au-delĂ d'eux, par des gĂ©nĂ©rations et des gĂ©nĂ©rations. Ainsi fĂąchĂ©e, CĂ©line ne peut accepter quelque ressemblance que ce soit avec sa mĂšre. Et comme cette derniĂšre cuisinait beaucoup, CĂ©line s'abstient de toucher la moindre casserole. (p. 50-51)
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Isabelle Filliozat (Un zeste de conscience dans la cuisine)
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Câest une thĂ©rapie Ă visĂ©e humaniste qui postule que nous sommes tous confrontĂ©s Ă la souffrance, que le bonheur absolu nâexiste pas et quâen amĂ©liorant notre rapport Ă notre vulnĂ©rabilitĂ©, nous serons plus tolĂ©rants, moins autodestructeurs et plus actifs pour des valeurs comme lâamour, le travail, le civisme.
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Yasmine Liénard (Pour une sagesse moderne: Les psychothérapies de 3e génération)
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Aussi peu de choses sont-elles plus pĂ©nibles que les interprĂ©tations «psychologiques» qui prĂȘtent Ă lâhomme supĂ©rieur des intentions quâil ne peut avoir en aucun cas, et qui ne font que reflĂ©ter la petitesse de leurs auteurs, comme on peut le constater Ă satiĂ©tĂ© dans la «critique historique» ou la «science des religions»; des hommes dont lâĂąme est fragmentaire et opaque veulent nous renseigner sur la «psychologie» de la grandeur et du sacrĂ©.
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Frithjof Schuon (Caste e Razze)
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Câest une erreur commune â et caractĂ©ristique pour la mentalitĂ© «positive» ou «existentialiste» de notre Ă©poque â que de croire que la constatation dâun fait dĂ©pend de la connaissance des causes ou des remĂšdes, suivant les cas, comme si lâhomme nâavait pas le droit de voir ce quâil ne peut ni expliquer ni modifier; on appelle «critique stĂ©rile» le signalement dâun mal et on oublie que le premier pas vers une guĂ©rison Ă©ventuelle est la constatation de la maladie. Quoi quâil en soit, toute situation offre la possibilitĂ©, sinon dâune solution objective, du moins dâune mise en valeur subjective, dâune libĂ©ration par lâesprit; qui comprend la vraie nature du machinisme, Ă©chappera par lĂ mĂȘme aux servitudes psychologiques de la machine, ce qui est dĂ©jĂ beaucoup. Nous disons cela sans aucun «optimisme», et sans perdre de vue que le monde actuel est un «mal nĂ©cessaire» dont la racine mĂ©taphysique est, en derniĂšre analyse, dans lâinfinitĂ© du Possible divin.
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Frithjof Schuon (Caste e Razze)
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Dâune façon gĂ©nĂ©rale, le cynisme semble jouer un rĂŽle important dans un certain moralisme athĂ©e : la vertu, câest, non se dominer et se taire, mais se laisser aller et le crier sur tous les toits; tout pĂ©chĂ© est bon, pourvu quâon le proclame avec brutalitĂ©; la lutte silencieuse est «hypocrisie», puisquâon cache quelque chose. Dans le mĂȘme ordre dâidĂ©es, on croit «sincĂšre» ou «rĂ©aliste» de dĂ©couvrir cyniquement ce que la nature dissimule, comme si celle-ci agissait sans raison suffisante.
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Frithjof Schuon (Caste e Razze)
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La plupart des EuropĂ©ens nâont pas exactement Ă©valuĂ© lâimportance de lâapport quâils ont reçu de la civilisation islamique, ni compris la nature de leurs emprunts Ă cette civilisation dans le passĂ© et certains vont jusquâĂ totalement mĂ©connaĂźtre tout ce qui sây rapporte. Cela vient de ce que lâhistoire telle quâelle leur est enseignĂ©e travestit les faits et paraĂźt avoir Ă©tĂ© altĂ©rĂ©e volontairement sur beaucoup de points. Câest avec outrance que cet enseignement affiche le peu de considĂ©ration que lui inspire la civilisation islamique, et il a lâhabitude dâen rabaisser le mĂ©rite chaque fois que lâoccasion sâen prĂ©sente. Il importe de remarquer que lâenseignement historique des UniversitĂ©s dâEurope ne montre pas lâinfluence dont il sâagit. Au contraire, les vĂ©ritĂ©s qui devraient ĂȘtre dites Ă ce sujet, quâil sâagisse de professer ou dâĂ©crire, sont systĂ©matiquement Ă©cartĂ©es, surtout pour les Ă©vĂ©nements les plus importants.
Par exemple, sâil est gĂ©nĂ©ralement connu que lâEspagne est restĂ©e sous la loi islamique pendant plusieurs siĂšcles, on ne dit jamais quâil en fut de mĂȘme dâautres pays, tels que la Sicile ou la partie mĂ©ridionale de la France actuelle. Certains veulent attribuer ce silence des historiens Ă quelques prĂ©jugĂ©s religieux. Mais que dire des historiens actuels dont la plupart sont sans religion, sinon adversaires de toute religion, quand ils viennent confirmer ce que leurs devanciers ont dit de contraire Ă la vĂ©ritĂ© ?
Il faut donc voir lĂ une consĂ©quence de lâorgueil et de la prĂ©somption des Occidentaux, travers qui les empĂȘchent de reconnaĂźtre la vĂ©ritĂ© et lâimportance de leurs dettes envers lâOrient.
Le plus Ă©trange en cette occurrence câest de voir les EuropĂ©ens se considĂ©rer comme les hĂ©ritiers directs de la civilisation hellĂ©nique, alors que la vĂ©ritĂ© des faits infirme cette prĂ©tention. La rĂ©alitĂ© tirĂ©e de lâhistoire mĂȘme Ă©tablit pĂ©remptoirement que la science et la philosophie grecques ont Ă©tĂ© transmises aux EuropĂ©ens par des intermĂ©diaires musulmans. En dâautres termes, le patrimoine intellectuel des HellĂšnes nâest parvenu Ă lâOccident quâaprĂšs avoir Ă©tĂ© sĂ©rieusement Ă©tudiĂ© par le Proche-Orient et nâĂ©taient les savants de lâIslam et ses philosophes, les EuropĂ©ens seraient restĂ©s dans lâignorance totale de ces connaissances pendant fort longtemps, si tant est quâils soient jamais parvenus Ă les connaĂźtre.
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René Guénon (Scritti sull'esoterismo islamico e il Taoismo)
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On raconte que Til UlespiĂšgle, ayant Ă©tĂ© engagĂ© comme peintre Ă la cour dâun prince, prĂ©sente Ă lâassistance une toile vide en dĂ©clarant : «Qui nâest pas lâenfant de parents honnĂȘtes, ne verra rien sur cette toile.» Or, aucun des seigneurs rassemblĂ©s ne voulut avouer quâil ne voyait rien : chacun feignit dâadmirer la toile vide. Il fut un temps oĂč cette histoire pouvait passer pour une plaisanterie; nul nâosait prĂ©voir quâelle entrerait un jour dans les mĆurs du «monde civilisé». De nos jours, nâimporte qui peut nous montrer nâimporte quoi au nom de «lâart pour lâart», et si nous protestons au nom de la vĂ©ritĂ© et de lâintelligence, on nous rĂ©pond que nous ne comprenons rien, comme si nous avions une lacune mystĂ©rieuse nous empĂȘchant de comprendre, non lâart chinois ou aztĂšque sans doute, mais le gribouillage quelconque dâun EuropĂ©en qui vit Ă cĂŽtĂ© de nous. Selon un abus de langage fort rĂ©pandu de nos jours, «comprendre» veut dire «accepter»; refuser, câest ne pas comprendre; comme sâil nâarrivait jamais quâon refuse une chose prĂ©cisĂ©ment parce quâon la comprend, ou au contraire quâon lâaccepte parce quâon ne la comprend pas !
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Frithjof Schuon (Caste e Razze)
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Di solito si ottiene con tutta sicurezza e assai presto ciĂČ che non si ha fretta di ottenere.
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Daniel Pennac (Comme un roman)
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Signorine, non Ăš certo sotto le specie del vocabolario e della sintassi che la Letteratura inizia a sedurci. Ricordate semplicemente come le Lettere entrano nella nostra vita. Nella piĂč tenera etĂ , appena non ci viene piĂč cantata la canzone che fa sorridere e addormentare il neonato, si apre l'era dei racconti. Il bambino li beve come prima beveva il latte. Pretende il seguito e la ripetizione dell'incanto; Ăš un pubblico implacabile ed eccelso.
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Daniel Pennac (Comme un roman)
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Quando si Ăš assaggiato il fascino e il conforto della grande letteratura, se ne vuole sempre di piĂč. Si comincia allora a leggere per proprio conto...
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Daniel Pennac (Comme un roman)
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Non sapevano che un romanzo deve essere letto come un romanzo: placare prima di tutto la nostra sete di racconto. Per soddisfare questa voglia si erano affidati da tempo al piccolo schermo, che sbrigava il suo lavoro a catena, infilando cartoni animati, telefilm, telenovele e film gialli in una collana senza fine di stereotipi intercambiabili: la nostra dose quotidiana di finzione. La testa si riempie come si riempie la pancia, ci si sente sazi, ma il corpo non assimila niente. Digestione immediata. Dopo, ci si sente soli come prima.
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Daniel Pennac (Comme un roman)
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Che l'allievo di tanto in tanto incontri un professore pieno di entusiasmo che sembra considerare la matematica per se stessa, e la insegna come una delle Belle Arti e la fa amare in virtĂč della sua personale vitalitĂ , e grazie al quale lo sforzo diventa un piacere, questo dipende dalla casualitĂ dell'incontro, non dalla genialitĂ dell'Istituzione.
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Daniel Pennac (Comme un roman)
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De l'AlgĂ©rie d'aujourd'hui, cet homme de 77 ans dit simplement : " C'est malheureux. " Lui et ses frĂšres d'armes rĂ©pĂštent souvent cette phrase, avec le mĂȘme dĂ©senchantement. MĂȘme s'ils reconnaissent des avancĂ©es positives comme la scolarisation et la mĂ©decine pour tous, mĂȘme s'ils ne remettent pas en cause une seule minute leur combat pour l'indĂ©pendance, ils ont un regret : l'AlgĂ©rie ne ressemble pas Ă celle dont ils avaient rĂȘvĂ©, il y a soixante ans. Le pouvoir cĂ©lĂšbre pourtant ce 60e anniversaire du dĂ©clenchement de la rĂ©volution, comme si de rien n'Ă©tait, avec ce slogan : " Novembre, la libertĂ© !
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Anonymous
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Il raconte aussi quâun collĂšgue physicien, pour la 100e confĂ©rence Rutgers, a proposĂ© de baptiser une nouvelle unitĂ© du nom de «âJoelâ», comme il y a des ampĂšres ou des volts. Ce serait lâunitĂ© de travail dâun chercheur.
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Anonymous
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Or, di
Pantagruel, de couraige jen ay pour plus cinquante frans. Mais quoy ? Hercules ne osa jamais entreprendre contre deux. â Câe
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Panurge, bien chien chiĂ© en mon nez, vous comparez vous Ă Hercules ? vous avez plus de force aux dentz, et plus de sens au cul, que nâeut jamais Hercules en tout son corps et ame. Autant vault lâhomme comme il sâe
ime
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Anonymous
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Le gĂ©nie vĂ©ritable peut dĂ©velopper sans innover : il atteint la perfection, la profondeur et la puissance d'expression, d'une maniĂšre presque imperceptible, moyennant les impondĂ©rables de vĂ©ritĂ© et de beautĂ© qui mĂ»rissent dans l'humilitĂ©, sans laquelle il n'y a pas de vraie grandeur. Au point de vue l'art sacrĂ© ou simplement traditionnel, on ne se prĂ©occupe pas de la question de savoir si une oeuvre est "originale" ou "copiĂ©e" : dans une sĂ©rie de copies d'un modĂšle canonique, telle copie â peut ĂȘtre moins "originale" qu'une autre â est une oeuvre gĂ©niale, par un concours de conditions prĂ©cieuses qui n'ont rien Ă voir avec une affectation d'originalitĂ© ou quelque autre crispation de l'ego.
Et ceci nous permet de dĂ©gager une double erreur fondamentale sans laquelle les prĂ©tentions de soi-disant artistes seraient inconcevables : Ă savoir qu'une originalitĂ© contraire aux normes collectives hĂ©rĂ©ditaires soit psychologiquement possible en dehors des cas d'aliĂ©nation mentale, et qu'un homme puisse produire une vraie oeuvre d'art qui ne soit comprise Ă aucun degrĂ© par nombre d'hommes intelligents et cultivĂ©s appartenant Ă la mĂȘme civilisation, Ă la mĂȘme race et Ă la mĂȘme Ă©poque que le soi-disant artiste. En rĂ©alitĂ©, les prĂ©misses d'une telle originalitĂ© ou singularitĂ© n'existent point dans l'Ăąme humaine normale, ni Ă plus forte raison dans l'intelligence pure; les singularitĂ©s modernes, loin de relever de quelque "mystĂšre" de la crĂ©ation artistique, ne sont qu'erreur philosophique et dĂ©formation mentale. Chacun se croit obligĂ© d'ĂȘtre un grand homme; la nouveautĂ© est prise pour de l'originalitĂ©, l'introspection morbide pour de la profondeur, le cynisme pour de la sincĂ©ritĂ©, la prĂ©tention pour du gĂ©nie, si bien qu'on finit par prendre un schĂ©ma d'anatomie ou une peau de zĂšbre pour de la peinture; on fait de la "sincĂ©ritĂ©" un critĂšre absolu, comme si une oeuvre ne pouvait pas ĂȘtre psychologiquement "sincĂšre", mais spirituellement fausse ou artistiquement nulle. La grande erreur de ces artistes est d'ignorer dĂ©libĂ©rĂ©ment la valeur objective et qualitative des formes et des couleurs et de se croire Ă l'abri dans un subjectivisme qu'ils estiment intĂ©ressant et impĂ©nĂ©trable, alors qu'il n'est que banal et ridicule; leur erreur mĂȘme les oblige Ă recourir, dans le monde des formes, aux possibilitĂ©s les plus infĂ©rieures, comme Satan qui, voulant ĂȘtre aussi "original" que Dieu, n'avait plus d'autre choix que l'horreur.
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Frithjof Schuon (Caste e Razze)
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L'idea che la lettura - umanizzi l'uomo - Ăš giusta in linea generale, ma ammette alcune tristi eccezioni. Dopo aver letto Cechov si Ăš probabilmente un po' piĂč - umani - , intendendo con questo un po' piĂč solidali con la specie (un po' meno - belve - ) di quanto non lo si fosse prima.
Ma guardiamoci dall'associare a questo teorema il corollario secondo il quale ogni individuo che non legge dovrebbe essere considerato a priori come un potenziale bruto o un cretino assoluto. Poiché, cosÏ facendo, faremmo passare la lettura per un obbligo morale e questo sarebbe solo l'inizio di una spirale che porterebbe poi a giudicare, per esempio, la - moralità - dei libri, in funzione di criteri che non avrebbero alcun rispetto per l'altra libertà inalienabile: la libertà di creare. A quel punto il - bruto - saremmo noi, per quanto - lettori - . E Dio sa se il mondo non Ú pieno di bruti di questa specie.
In altri termini la libertĂ di scrivere non puĂČ ammettere il dovere di leggere.
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Daniel Pennac (Comme un roman)
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Appena un libro finisce nelle nostre mani, Ăš nostro, proprio come dicono i bambini: - Ă il mio libro - ... parte integrante di me stesso. E forse questa la ragione per cui cosĂŹ difficilmente restituiamo i libri che ci vengono prestati. Non esattamente un furto... (no, no, non siamo dei ladri; no...), diciamo, un passaggio di proprietĂ , o meglio, un trasferimento di sostanza.
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Daniel Pennac (Comme un roman)
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CiĂČ non toglie che vi siano buoni e cattivi romanzi. Possiamo fare dei nomi, possiamo portare delle prove.
Per essere brevi diciamo a grandi linee che esiste quella âche chiamerei una - letteratura industriale - che si limita a riprodurre all'infinito gli stessi tipi di racconti, che fabbrica stereotipi a catena, fa commercio di buoni sentimenti e sensazioni forti, prende al volo tutti i pretesti offerti dall'attualitĂ per sfornare una narrativa di circostanza, effettua - studi di mercato- per piazzare secondo la - congiuntura- un determinato tipo di - prodotto - che si ritiene debba infiammare una determinata categoria di lettori.
Ecco, a colpo sicuro, dei cattivi romanzi.
Perché? Perché non sono il risultato della creazione ma della riproduzione di - formule - prestabilite, perché sono un'opera di semplificazione (cioÚ di menzogna) mentre il romanzo Ú arte di verità (cioÚ di complessità ), perché facendo leva sui nostri automatismi addormentano la nostra curiosità , e infine, soprattutto, per il fatto che l'autore non c'Ú, né la realtà che pretende di descriverci.
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Daniel Pennac (Comme un roman)
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Tuttavia, pur non essendo un atto di comunicazione immediata, la lettura Ăš, alla fine, l'oggetto di una condivisione. Ma una condivisione lungamente differita, e tenacemente selettiva.
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Daniel Pennac (Comme un roman)
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- Non si riuscirĂ mai a far capire a un ragazzo che, la sera, Ăš nel bel mezzo di una storia avvincente, non si riuscirĂ mai a fargli capire, con una dimostrazione limitata a lui stesso, che deve interrompere la lettura e andare a letto.-
Ă Kafka a scrivere questo nel diario, il piccolo Franz, che papĂ avrebbe preferito veder passare tutte le notti della sua vita a fare conti.
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Daniel Pennac (Comme un roman)
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Bisogna leggere: Ăš una petizione di principio per orecchie adolescenti. Per quanto brillanti siano le nostre dimostrazioni... nient'altro che una petizione di principio.
Quelli fra i nostri allievi che hanno scoperto il libro attraverso altri canali continueranno semplicemente a leggere. I piĂč curiosi fra loro indirizzeranno le loro letture seguendo i fari delle nostre spiegazioni piĂč luminose.
Fra coloro - che non leggono - i piĂč accorti impareranno, come noi, a parlare intorno: eccelleranno nell'arte inflazionistica del commento (leggo dieci righe, sforno dieci pagine), nella pratica restringitiva della scheda (percorro 400 pagine, le riduco a cinque), nella caccia alla citazione intelligente (in quei compendi di cultura congelata disponibili presso qualsiasi venditore di successi scolastici), sapranno maneggiare lo scalpello dell'analisi lineare e diventeranno esperti nella sapiente navigazione fra i - brani scelti - , che conduce sicuramente al diploma di maturitĂ , alla laurea, persino al dottorato... ma non necessariamente all'amore per il libro.
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Daniel Pennac (Comme un roman)
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La ripetizione rassicura. Ă prova di intimitĂ . Ă il respiro stesso dell'intimitĂ . E lui ha proprio bisogno di ritrovare quel soffio:
- Ancora! -
- Ancora, ancora...- vuol dire, su per giĂč: - Dobbiamo proprio volerci bene, noi due, per accontentarci di quest'unica storia, ripetuta all'infinito!-
Rileggere non Ăš ripetersi, ma dare una prova sempre nuova di un amore instancabile.
Quindi rileggiamo.
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Daniel Pennac (Comme un roman)
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Gratis. Proprio cosĂŹ lo intendeva. Un regalo, un momento fuori da qualsiasi momento. A dispetto di tutto. La storia notturna lo sgravava dal peso della giornata. MollĂ ti gli ormeggi, lui si faceva portare dal vento, infinitamente leggero, e il vento era la nostra voce.
In cambio di questo viaggio, non pretendevamo niente da lui, neanche un soldo, non gli chiedevamo la minima contropartita. Non era neanche una ricompensa. (Ah! le ricompense... come ci si doveva mostrare degni di essere stati ricompensati!) Qui tutto avveniva all'insegna della gratuitĂ .
La gratuitĂ , che Ăš la sola moneta dell'arte.
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Daniel Pennac (Comme un roman)
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Parlare di un'opera a degli adolescenti, e pretendere da loro che ne parlino puĂČ rivelarsi molto utile, ma non Ăš un fine in sĂ©. Il fine Ăš l'opera. L'opera nelle loro mani. E il primo dei loro diritti, in materia di lettura, Ăš il diritto di tacere.
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Daniel Pennac (Comme un roman)
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All'inizio dell'anno scolastico, mi capita di chiedere ai miei studenti di descrivermi una biblioteca. Non una biblioteca pubblica. No, il mobile, quello dove si mettono i libri. E loro mi descrivono un muro. Una scogliera di sapere, rigorosamente ordinata, assolutamente impenetrabile, una parete contro la quale non si puĂČ fare altro che rimbalzare.
- E un lettore? Descrivetemi un lettore.-
- Un vero lettore?-
- Se volete, anche se non so cosa intendete per vero lettore.-
I piĂč - rispettosi- fra loro mi descrivono il Padreterno in persona, una specie di eremita antidiluviano, seduto da sempre su una montagna di libri dei quali avrebbe succhiato il senso fino a capire il perchĂ© di tutte le cose. Altri mi abbozzano il ritratto di un individuo affetto da autismo profondo, talmente assorbito nei libri da andare a sbattere contro tutte le porte della vita. Altri ancora mi fanno un ritratto in negativo, applicandosi a enumerare tutto ciĂČ che un lettore non Ăš: non Ăš sportivo, non Ăš vivace, non Ăš simpatico, non gli piace nĂ© il mangiare, nĂ© il vestirsi, nĂ© le auto, nĂ© la tivĂč, nĂ© la musica, nĂ© gli amici... altri, infine, piĂč - strateghi- erigono davanti al professore la statua accademica del lettore consapevole dei mezzi messi a disposizione dai libri per accrescere le sue conoscenze e affinare le sue facoltĂ intellettuali. Alcuni mescolano questi diversi registri, ma non ce n'Ăš uno, uno solo che descriva se stesso, o un membro della sua famiglia o uno degli innumerevoli lettori che incrocia tutti i giorni sulla metropolitana.
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Daniel Pennac (Comme un roman)
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Da questo punto di vista, per un buon percorso di studi letterari la strategia conta almeno quanto la capacitĂ di comprendere i testi. E un - cattivo studente- Ăš, piĂč spesso di quanto si creda, un ragazzino tragicamente privo di doti tattiche. Solo che, preso dal terrore di non darci quel che ci aspettiamo da lui, comincia subito a confondere studi scolastici e cultura.
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Daniel Pennac (Comme un roman)
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In materia di esami e di assunzioni, - capire - significa capire quel che ci si aspetta da noi. Un testo - capito bene - Ăš un testo intelligentemente negoziato.
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Daniel Pennac (Comme un roman)
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Il tempo per leggere Ăš sempre tempo rubato. (Come il tempo per scrivere, d'altronde, o il tempo per amare.)
Rubato a cosa?
Diciamo, al dovere di vivere.
E forse questa la ragione per cui la metropolitana - assennato simbolo del suddetto dovere - finisce per essere la piĂč grande biblioteca del mondo.
Il tempo per leggere, come il tempo per amare, dilata il tempo per vivere.
Se dovessimo considerare l'amore tenendo conto dei nostri impegni, chi ci si arrischierebbe? Chi ha tempo di essere innamorato? Eppure, si Ăš mai visto un innamorato non avere tempo per amare?
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Daniel Pennac (Comme un roman)
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Contate le vostre pagine, ragazzi, contate... anche i romanzieri lo fanno. [...] Contate le pagine... Si comincia meravigliandosi del numero di pagine lette, e poi si arriva a spaventarsi del poco che rimane da leggere. Solo 50 pagine! Vedrete... Non c'Ăš nulla di piĂč dolce di questa tristezza: Guerra e pace, due grossi tomi... e solo 50 pagine da leggere.
Uno rallenta, rallenta, ma niente da fare...
Natasha finisce per sposare Pierre Bezuchov, ed Ăš la fine.
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Daniel Pennac (Comme un roman)
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Si guardano. Alcuni, non si sa mai, si piazzano davanti un foglio e mettono le bic in posizione di attacco.
No, no, e inutile prendere appunti. Cercate solo di ascoltare. -
Si pone allora il problema dell'atteggiamento. Che cosa ne Ăš di un corpo in un'aula scolastica, se non ha piĂč l'alibi della penna a sfera e del foglio bianco?
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Daniel Pennac (Comme un roman)
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Eravamo il suo narratore, siamo diventati il suo contabile.
«Se Ăš cosĂŹ, allora stasera niente tivĂč!»
Eh! SĂŹ...
SÏ... La televisione elevata alla dignità di ricompensa... E, come corollario, la lettura relegata al rango di courvé. à nostra, questa gran trovata...
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Daniel Pennac (Comme un roman)
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L'intimitĂ perduta...
A ripensarci in quest'inizio di insonnia, il rituale della lettura, ogni sera, ai piedi del suo letto, quando era piccolo - orario fisso e gesti immutabili - aveva qualcosa della preghiera. Quell'improvviso armistizio dopo il frastuono della giornata, quell'incontro al di lĂ di ogni contingenza, quel momento di silenzio raccolto che precede le prime parole del racconto, la nostra voce finalmente identica a se stessa, la liturgia degli episodi... SĂŹ, la storia letta ogni sera assolveva la piĂč bella funzione della preghiera, la piĂč disinteressata, la meno speculativa, e che concerne solamente gli uomini: il perdono delle offese. Non confessavamo nessun peccato, non cercavamo di conquistarci nessuna fetta di eternitĂ , era un momento di comunione, tra di noi, l'assoluzione del testo, un ritorno all'unico paradiso che valga: l'intimitĂ . Senza saperlo, scoprivamo una delle funzioni essenziali del racconto e piĂč in generale dell'arte, che Ăš quella di imporre una tregua alla lotta degli uomini.
L'amore ne usciva rinato.
Era gratis.
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Daniel Pennac (Comme un roman)
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Ce sont des gosses en Ă©chec scolaire, m'explique-t-il, la mĂšre est seule le plus souvent, certains ont dĂ©jĂ eu des ennuis avec la police, ils ne veulent pas entendre parler des adultes, ils se retrouvent dans des classes relais, quelque chose comme tes classes amĂ©nagĂ©es des annĂ©es soixante-dix, je suppose. Je prends les caĂŻds, les petits chefs de quinze ou seize ans, je les isole provisoirement du groupe, parce que c'est le groupe qui les tue, toujours, il les empĂȘche des e constituer, je leur colle une camĂ©ra dans les mains et je leur confie un de leurs potes Ă interviewer, un gars qu'ils choisissent eux-mĂȘmes. Ils font l'interview seuls dans un coin, loin des regards, ils reviennent, et nous visionnons le film tous ensemble, avec le groupe, cette fois. Ăa ne rate jamais : l'interviewĂ© joue la comĂ©die habituelle devant l'objectif, et celui qui filme entre dans son jeu. Ils font les mariolles, ils en rajoutent sur leur accent, ils roulent des mĂ©caniques dans leur vocabulaire de quatre sous en gueulant le plus fort possible, comme moi quand j'Ă©tais mĂŽme, ils en font des caisses, comme s'ils s'adressaient au groupe, comme si le seul spectateur possible, c'Ă©tait le groupe, et pendant la projection leurs copains se marrent. Je projette le film une deuxiĂšme, une troisiĂšme, une quatriĂšme fois. Les rires s'espacent, deviennent moins assurĂ©s. L'intervieweur et l'interviewĂ© sentent monter quelque chose de bizarre, qu'ils n'arrivent pas Ă identifier. Ă la cinquiĂšme ou Ă la sixiĂšme projection, une vraie gĂȘne s'installe entre leur public et eux. Ă la septiĂšme ou Ă la huitiĂšme (je t'assure, il m'est arrivĂ© de projeter neuf fois le mĂȘme film !), ils ont tous compris, sans que je le leur explique, que ce qui remonte Ă la surface de ce film, c'est la frime, le ridicule, le faux, leur comĂ©die ordinaire, leurs mimiques de groupe, toutes leurs Ă©chappatoires habituelles, et que ça n'a pas d'intĂ©rĂȘt, zĂ©ro, aucune rĂ©alitĂ©. Quand ils ont atteint ce stade de luciditĂ©, j'arrĂȘte les projections et je les renvoie avec la camĂ©ra refaire l'interview, sans explication supplĂ©mentaire. Cette fois on obtient quelque chose de plus sĂ©rieux, qui a un rapport avec leur vie rĂ©elle ; ils se prĂ©sentent, ils disent leur nom, leur prĂ©nom, ils parlent de leur famille, de leur situation scolaire, il y ades silences, ils cherchent leurs mots, on les voit rĂ©flĂ©chir, celui qui rĂ©pond autant que celui qui questionne, et, petit Ă petit, on voit apparaĂźtre l'adolescence chez ces adolescents, ils cessent d'ĂȘtre des jeunes quis 'amusent Ă faire peur, ils redeviennent des garçons et des filles ed leur Ăąge, quinze ans, seize ans, leur adolescence traverse leur apparence, elle s'impose, leurs vĂȘtements, leurs casquettes redeviennent des accessoires, leur gestuelle s'attĂ©nue, instinctivement celui qui filme resserre le cadre, il zoome, c'est leur visage qui compte maintenant, on dirait que l'interviewer Ă©coute le visage de l'autre, et sur ce visage, ce qui apparaĂźt, c'est l'effort de comprendre, comme s'ils s'envisageaient pour la premiĂšre fois tels qu'ils sont : lis font connaissance avec la complexitĂ©. (p. 236-237)
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Daniel Pennac (Chagrin d'Ă©cole)
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Abrams voice cut in over the comm. âMy God, this place is breath-taking!â âIt is a palace for the gods,â added Brock. The group stood gawking at the magnificence of the hall surrounding them. Delanda went to the table, placed her helmet and pack on it, and began pulling tablets, scanners, and other accessories out. She wrestled off her gloves, but had trouble with the suit torso so Wilson had to intervene and help. Without a thought to the revealing fit of the white stretch suit liner, she escaped the spacesuit bottom and placed it on the table. Then, with still no self-consciousness at all, she stripped the suit liner off down to athletic bra and slim panties and pulled her pink, rolled up vacuum-packed flight coveralls and cloth boots from the suit pack. After excitedly dressing, she hurriedly grabbed a scanner from her pack and began investigating the hall. Show over, one by one we all removed our suits and became visitors in white suit liners. Wilson gave his fatherly warning. âEveryone be very careful removing and folding those liners. If you tear or damage the thermal control system in any way you could have an unpleasant trip back to the ship. Also, be careful to tuck in your suit communicator since weâll all be using wrist coms from now on. That is if they actually work here.â Delanda ignored his comments and headed for the far end of the hall. Wilson pulled on black coveralls, R.J.âs were farmhouse blue, Brock and Wen light green, Abrams in hospital scrubs green, and Sharmaâs and Ansaraâs in tan. Mine were captainâs blue. As we studied our celestial surroundings, Delanda returned and spoke in a commanding voice. âGentlemen, if you would grab your tablets and gather around me here at this magnificent table we should get started.â For the first time there was a unanimous look of annoyance, although everyone quickly complied. R.J. and I stood opposite her feeling like two school kids being ushered around on a field trip. Delanda checked to be sure everyone was paying attention. âOkay, Iâm assuming our intranet will work in here even though weâre out of contact with the ship. Letâs try it. All of you use your tablets to access mine and copy the file titled: Translations. Let me know if anyone has trouble.â Delandaâs tablet appeared on our screens. As she had guessed, there were no problems getting in. Once copied, I opened the file and found dozens of Altair symbols, some highlighted, most grayed-out. âOkay, everyone got in? Right? Okay, the symbols you see highlighted are the ones I believe I have a rudimentary translation for. Those that are in gray, your guess is as good as mine.â âHow do you propose we proceed?â asked Brock. âSpeaking as an experienced field researcher, I would suggest one of us photographs and documents this first chamber thoroughly while the rest of us split up and do the same with other chambers, periodically reporting back here after each excursion. We should have one central person remain here to monitor the progress of everyone in the event they get into trouble. I would think that would be you, Commander Mirtos, since you are the best at rescue. Does anyone have any objections?â R.J. leaned over. âI believe this is a non-hostile takeover. Are you going to step in?â âNot until she says something I disagree with.â Delanda continued. âSo, if no one has any objections the first order of business will be to photograph every wall symbol we find along with any artifacts possibly associated
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E.R. Mason (Mu Arae (Adrian Tarn Book 5))
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vallĂ©eË. suivre : to follow vallonnĂ©(e) : hilly le long de : along riviĂšre (f.) : river ombre (f.) : shade, shadow vallĂ©e (f.) : valley Louis est ravi : « Je pourraisË rouler des heures comme ça ! La campagne est belle. » Mais Melba sâinquiĂšteË : comment trouver un hĂŽtel dans cette rĂ©gion perdue ? je pourrais : I could (conditionnel, v. pouvoir) sâinquiĂ©ter : to be worried « Il est dĂ©jĂ tard. Et nous nâavons pas de rĂ©servation⊠â Tu nâes pas contente de te promener Ă la campagne ? Ne tâinquiĂšte pas, Melba. Nous ne sommes pas dans le dĂ©sert dâAustralie. Nous allons trouver un hĂŽtel. Câest lâaventure ! » Mais pour Melba, il y a un problĂšme : si le premier hĂŽtel est complet, il faut enË chercher un deuxiĂšme. Si le deuxiĂšme est complet aussi, il faut en chercher un troisiĂšme, et un quatriĂšme⊠Ils risquent la panneË dâessence.
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Sylvie Lainé (Voyage à Marseille, an easy French story)
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II est Ă peine besoin de rappeler que la tendance en question se manifeste avant tout dans le domaine littĂ©raire sous certaines formes de nĂ©o-rĂ©alisme. Le choix mĂȘme des sujets opĂ©rĂ©s par ce courant ne l'amĂšne pas Ă dĂ©crire - comme son nom pourrait le laisser penser - la « rĂ©alitĂ© » globalement envisagĂ©e, qu'elle soit individuelle ou sociale, mais ses aspects les plus vulgaires, les plus mesquins, les plus sales ou les plus misĂ©rables. Tout cela prend le caractĂšre d'un vĂ©ritable « engagement », au point que l'expression « littĂ©rature engagĂ©e
» a souvent Ă©tĂ© employĂ©e pour des auteurs nĂ©orĂ©alistes dont les choix sont liĂ©s aussi Ă des objectifs bien prĂ©cis d'agitation sociale et politique. Mais ce qui compte surtout ici, c'est qu'en gĂ©nĂ©ral les reprĂ©sentants de ce courant ne viennent pas du monde sur lequel ils se penchent de façon morbide ou tendancieuse. Ils font en rĂ©alitĂ© partie de la bourgeoisie, parfois mĂȘme de la grande bourgeoisie Ă prĂ©tentions intellectuelles, de sorte que dans leur cas le plaisir d'aller vers le bas ou de succomber Ă la suggestion malsaine de ce qui est infĂ©rieur est absolument Ă©vident.
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Julius Evola (L'arco e la clava)
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Dans le pays oĂč nous vivons, l'emploi du masculin pour dĂ©signer des charges et des professions, mĂȘme quand elles sont exercĂ©es par des femmes, est en train de se rĂ©pandre. Certains dĂ©jĂ n'osent plus dire « avocate » au lieu d'avocat pour une femme qui exerce cette profession, et l'on commence Ă faire de mĂȘme avec « docteur », « ambassadeur », etc. BientĂŽt peut-ĂȘtre des termes comme « maĂźtresse », « enseignante », « poĂ©tesse » devront ĂȘtre rayĂ©s du vocabulaire et seront jugĂ©s offensants pour la dignitĂ© fĂ©minine. Que cette idiotie implique prĂ©cisĂ©ment l'opposĂ© de ce que l'on vise semble Ă©chapper aux premiĂšres intĂ©ressĂ©es des femmes. Celles-ci, en effet, ne s'aperçoivent pas qu'en rĂ©clamant l'emploi du masculin pour ces dĂ©signations, ce n'est pas l'Ă©galitĂ© qu'elles obtiendront (l'Ă©galitĂ©, tout en restant des femmes), mais l'assimilation Ă l'homme.
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Julius Evola (L'arco e la clava)
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[âŠ] les techniques d'implication psychologiques Ă©tant plus efficaces pour aborder les problĂšmes principalement psychologiques, il en dĂ©coule quel 'efficacitĂ© des groupes de rencontre pour rĂ©soudre ces problĂšmes est limitĂ©e.
L'échappatoire rendue possible par le caractÚre psychologiques du groupe de rencontre au profit des relations interpersonnelles est claire et évidente. En l'absence d'autres rÚgles, chaque individu·e (comme chaque groupe) peut refuser catégoriquement d'aborder des thÚmes politiques, déterminant ainsi les limites de ce qui est permis et interdit dans la rencontre. Les participant·es juif·ves peuvent donc exiger, comme ils le font généralement, que les participant·es arabes soient attentif·ves à leur souffrance et à leur détresse psychologique, et en faire une condition stricte pour la suite de la rencontre. L'accÚs aux thÚmes intergroupes passe évidemment par des voies interpersonnelles, et les participant·es arabes qui souhaitent la poursuite et la réussite de la rencontre risquent de céder à cette exigence. C'est ainsi que la symétrie propre au groupe psychologique risque d'engendrer une asymétrie qui confÚre à la dynamique du groupe une pente psychologique et interpersonnelle, loin du politique et de l'intergroupe. (p. 79)
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Nacira Guenif (Rencontres radicales: pour des dialogues)