Des Inspirational Quotes

We've searched our database for all the quotes and captions related to Des Inspirational. Here they are! All 100 of them:

Plus on évolue dans sa vie, plus on se débarrasse des croyances qui nous limitent, et plus on a de choix. Et le choix, c'est la liberté.
Laurent Gounelle (L'homme qui voulait être heureux)
Le savant doit ordonner ; on fait la science avec des faits comme une maison avec des pierres ; mais une accumulation de faits n'est pas plus une science qu'un tas de pierres n'est une maison. The Scientist must set in order. Science is built up with facts, as a house is with stones. But a collection of facts is no more a science than a heap of stones is a house.
Henri Poincaré (Science and Hypothesis)
Life always holds in store surprises that are more complex and unforeseeable than any dream, and the secret is to let them come and not block them with castles in the air.
Álvaro Mutis (Die Abenteuer und Irrfahrten des Gaviero Maqroll : die sieben Maqroll-Romane)
Le souvenir n'est qu'un regard posé de temps en temps sur des êtres devenus intérieurs,mais qui ne dépendent pas de la mémoire pour continuer d'exister.
Marguerite Yourcenar (L'Œuvre au noir)
As far as I can recall, the initial shiver of inspiration [for Lolita] was somehow prompted by a newspaper story about an ape in the Jardin des Plantes, who, after months of coaxing by a scientist, produced the first drawing ever charcoaled by an animal: this sketch showed the bars of the poor creature's cage.
Vladimir Nabokov
Toi, tu auras des étoiles comme personne n'en a ... Quand tu regarderas le ciel, la nuit, puisque j'habiterai dans l'une d'elles, puisque je rirai dans l'une d'elles, alors ce sera pour toi comme si riaient toutes les étoiles qui savent rire!
Antoine de Saint-Exupéry (Le Petit Prince)
Pour le voir, il faut bien regarder, chercher. Je dis aux jeunes: cherchez un peu, vous allez trouver. La pire des attitudes est l'indifférence, dire «je n'y peux rien, je me débrouille». En vous comportant ainsi, vous perdez l'une des composantes essentielles qui fait l'humain. Une des composantes indispensables: la faculté d'indignation et l'engagement qui en est la conséquence.
Stéphane Hessel (Indignez-vous !)
Les toutes grandes personnes ont d'abord été des enfants.
Antoine de Saint-Exupéry
Tous les hommes sont menteurs, inconstants, faux, bavards, hypocrites, orgueilleux et lâches, méprisables et sensuels ; toutes les femmes sont perfides, artificieuses, vaniteuses, curieuses et dépravées ; le monde n'est qu'un égout sans fond où les phoques les plus informes rampent et se tordent sur des montagnes de fange ; mais il y a au monde une chose sainte et sublime, c'est l'union de deux de ces êtres si imparfaits et si affreux. On est souvent trompé en amour, souvent blessé et souvent malheureux ; mais on aime, et quand on est sur le bord de sa tombe, on se retourne pour regarder en arrière ; et on se dit : " J'ai souffert souvent, je me suis trompé quelquefois, mais j'ai aimé. C'est moi qui ai vécu, et non pas un être factice créé par mon orgueil et mon ennui.
Alfred de Musset (On ne badine pas avec l'amour)
Molti di noi cercano di dare un senso alla propria vita, ma la nostra vita ha un senso solo se siamo capaci di raggiungere questi tre traguardi: amare, essere amati e saper perdonare.
Joël Dicker (Le Livre des Baltimore (Marcus Goldman, #2))
Sogna - e sogna in grande! Solo i sogni più grandi sopravvivono. Gli altri sono cancellati dalla pioggia e spazzati via dal vento.
Joël Dicker (Le Livre des Baltimore (Marcus Goldman, #2))
Ognuno è diverso dagli altri, Markie. E forse la felicità è proprio questo: essere in pace con quello che si ha.
Joël Dicker (Le Livre des Baltimore (Marcus Goldman, #2))
Oh Heaven! You sometimes bear with such injustice on earth, that I understand why there are wretches who doubt in your existence.
Alexandre Dumas (The Vicomte de Bragelonne (Trilogie des Mousquetaires #3.1))
If the people of Europe had known as much of astronomy and geology when the bible was introduced among them, as they do now, there never could have been one believer in the doctrine of inspiration. If the writers of the various parts of the bible had known as much about the sciences as is now known by every intelligent man, the book never could have been written. It was produced by ignorance, and has been believed and defended by its author. It has lost power in the proportion that man has gained knowledge. A few years ago, this book was appealed to in the settlement of all scientific questions; but now, even the clergy confess that in such matters, it has ceased to speak with the voice of authority. For the establishment of facts, the word of man is now considered far better than the word of God. In the world of science, Jehovah was superseded by Copernicus, Galileo, and Kepler. All that God told Moses, admitting the entire account to be true, is dust and ashes compared to the discoveries of Descartes, Laplace, and Humboldt. In matters of fact, the bible has ceased to be regarded as a standard. Science has succeeded in breaking the chains of theology. A few years ago, Science endeavored to show that it was not inconsistent with the bible. The tables have been turned, and now, Religion is endeavoring to prove that the bible is not inconsistent with Science. The standard has been changed.
Robert G. Ingersoll (Some Mistakes of Moses)
Aux jeunes, je dis: regardez autour de vous, vous y trouverez les thèmes qui justifient votre indignation — le traitement faits aux immigrés, aux sans-papiers, aux Roms. Vous trouverez des situations concrètes qui vous amènent à donner cours à une action citoyenne forte. Cherchez et vous trouverez!
Stéphane Hessel (Indignez-vous !)
On offre des fleurs parce que dans les fleurs se trouve le sens de l'Amour. Celui qui tente de posséder une fleur verra sa beauté se flétrir. Mais celui qui regarde simplement une fleur dans un champ la gardera pour toujours. Parce qu'elle va avec l'après-midi, le coucher du soleil, l'odeur de terre mouillée et les nuages sur l'horizon.
Paulo Coelho (Brida)
...on doit se débarrasser de ce qui nous encombre. Fais le ménage. Elimine l'inutile...
Jean-Michel Guenassia (Le Club des incorrigibles optimistes)
L'excitation que lui donnaient les peines d'amour de ses héros accélérait son pouls, faisait rougir ses joues et briller ses yeux.
Robert Musil (Die Verwirrungen des Zöglings Törleß)
Elles étaient en touffes avec des racines d'or, épanouies, enfoncées dans les ténèbres et qui soulevaient des mottes luisantes de nuit. (à propos des étoiles)
Jean Giono
Il est des déceptions qui honorent celui qui les inspire.
Carlos Ruiz Zafón (The Shadow of the Wind (The Cemetery of Forgotten Books, #1))
Soupçonner qu'un rival est aimé est déjà bien cruel, mais se voir avouer en détail l'amour qu'il inspire à la femme qu'on adore est sans doute le comble des douleurs.
Stendhal (The Red and the Black)
You don't ever have to take a man at his word. Take him at his action. If he abandoned you once, he'll do it again. A man like that is selfish through and through. If you were smart enough to get out of my grasp twice, don't be stupid enough to marry someone like him.
Kiera Cass (A thousand heartbeats - Der Ruf des Schicksals)
Que les poètes morts laissent la place aux autres. Et nous pourrions tout de même voir que c'est notre vénération devant ce qui a été déjà fait, si beau et si valable que ce soit, qui nous pétrifie, qui nous stabilise et nous empêche de prendre contact avec la force qui est dessous, que l'on appelle l'énergie pensante, la force vitale, le déterminisme des échanges, les menstrues de la lune ou tout ce qu'on voudra.
Antonin Artaud (The Theater and Its Double)
Ah! Comme une existence peut devenir orageuse entre les quatre murs d'une mansarde! L'ame umaine est une fée, elle métamorphose une paille en diamants; sous sa bageutte les palais anchantés éclosent comme les fleurs des champs sous les chauds inspirations du soleil.
Honoré de Balzac
L´intelligence des sages, c´est l´intelligence du coeur.
Arnaud Desjardins (Pour une vie réussie, un amour réussi)
There are no failures. Just experiences.
Des Coroy (21st Century Relationship Guide)
La perfection n'existe pas ; la comprendre est le triomphe de l'intelligence humaine ; la désirer pour la posséder est la plus dangereuse des folies. P 29
Alfred de Musset (La confession d'un enfant du siècle)
Ο άνθρωπος τελικά δημιουργεί το εφικτό Translation The human is the one who creates the possible
Mikis Theodorakis (Die Wege des Erzengels. Autobiographie 1925 - 1949.)
Living is the act of continuous creation moment by moment, day by day.
Gary M. Douglas (Salon Des Femmes: Conversations about women, men, sex, love, relationships, and becoming a pragmatist of femininity)
Nous ne savons pas encore que nous sommes une force, une seule force: tous les habitants, tous les nègres des plaines et des mornes réunis. Un jour, quand nous aurons compris cette vérité, nous nous lèverons d'un point à l'autre du pays et nous ferons l'assemblée générale des gouverneurs de la rosée, le grand coumbite des travailleurs de la terre pour défricher la misère et planter la vie nouvelle.
Jacques Roumain
Keine Frage, die Kunst des Lesens war etwas, um das sie ihn beneidete. Was musste das für ein Gefühl sein, in fremde Welten einzutauchen, nur mit den Augen und durch das Zusammensetzen einiger kryptischer Zeichen? Buchstaben wurden zu Worten, Worte zu Sätzen, und auf einmal befand man sich in einer fremden Stadt oder einem fremden Land. Ganze Welten ließen sich so binnen eines Wimpernschlags durchqueren.
Thomas Thiemeyer (David und Juna (Das verbotene Eden, #1))
The Aztecs, so the story goes, routinely disemboweled eight thousand faithful a week in their temples of the sun, a sacrifice to the god of the clouds to make him send them rain. Such things are hard to believe until you get mixed up in a war. Once you’re in a war, you see how it is: the Aztecs’ contempt for other people’s bodies was the same as my humble viscera must have inspired in our above-mentioned General Celadon des Entrayes, who, thanks to a series of promotions, had become a kind of chickenshit god, an abominably exigent little sun.
Louis-Ferdinand Céline (Journey to the End of the Night)
Stell dir dein Leben vor wie ein großes Haus mit vielen Zimmern, Phil. Einige dieser Zimmer sind leer, andere voller Gerümpel. Manche sind groß und voller Licht und wieder andere sind dunkel, sie verbergen Schrecken und Kummer. Und ab und zu - nur ab und zu, hörst du ? - öffnet sich zu einem dieser schrecklichen Zimmer und du musst hineinsehen, ob du willst oder nicht. Dann bekommst du große Angst, so wie jetzt. Weißt du, was du dann tust?" Ich schüttelte den Kopf. Tereza "Dann denkst du daran, dass es dein Leben ist - dein Haus, mit deinen Zimmer. Du hast die Schlüssel, Phil. Also schließt du die Tür zu diesem schrecklichen Zimmer einfach zu" Phil "Und dann werfe ich den Schlüssel weg" Tereza "Nein, das darfst du nicht tun, niemals! Denn eines Tages spürst du vielleicht, dass nur durch dieses schreckliche Zimmer der Weg in einen größeren, schöneren Teil des Hauses führt. Und dann brauchst du den Schlüssel. Du kannst deine Angst für eine Weile aussperren, aber irgendwann musst du dich ihr stellen" Phil "Wenn ich größer bin?" Tereza "Größer und mutiger, mein Kleiner. Und vielleicht auch nicht mehr allein.
Andreas Steinhöfel
You are wrong, Jane,” Angélique said softly. “Love is about trust. Just as one must trust one’s partner in La Maison des Plaisirs Sombres, one must trust one’s heart. Love is a willingness to please someone you cherish and hold most dear.
Monica Burns (His Mistress (Self-Made Men #2))
En somme, si on voulait être cohérent, il faudrait soit lever le pied sur l'éducation des filles, soit intégrer à leur formation un sérieux entraînement à la guérilla contre le patriarcat, tout en s'employant activement à faire en sorte que cette situation change.
Mona Chollet (Sorcières : La puissance invaincue des femmes)
Les esprits qui ont le sentiment du sublime sont entraînés insensiblement vers les sentiments élevés de l’amitié, du mépris du monde, de l’éternité, par le calme et le silence d’une soirée d’été, alors que la lumière tremblante des étoiles perce les ombres de la nuit, et que la lune solitaire paraît à l’horizon. Le jour brillant inspire l’ardeur du travail et le sentiment de la joie. Le sublime émeut, le beau charme.
Immanuel Kant (The Critique of Aesthetic Judgement (Critique of Judgement 1))
Il serait temps que les femmes - souvent si peu sûres d'elles, de leurs capacités, de la pertinence de ce qu'elles ont à apporter, de leur droit à une vie pour elles-mêmes - apprennent à se défendre face à la culpabilisation et à l'intimidation, qu'elles prennent au sérieux leurs aspirations et qu'elles les préservent avec une inflexibilité totale face aux figures d'autorité masculines qui tentent de détourner leur énergie à leur profit.
Mona Chollet (Sorcières : La puissance invaincue des femmes)
Toutes les conquêtes sublimes sont plus ou moins des prix de hardiesse. Pour que la révolution soit, il ne suffit pas que Montesquieu la pressente, que Diderot la prêche, que Beaumarchais l’annonce, que Condorcet la calcule, qu’Arouet la prépare, que Rousseau la prémédite ; il faut que Danton l’ose.
Victor Hugo
[...] Violette, perché non si rifà una vita?". "Perché una vita non si rifà. Provi a prendere un foglio di carta e strapparlo: per quanto rincolli ogni pezzo rimarranno sempre gli strappi, le pieghe e lo scotch". "È vero, ma una volta rincollato il foglio può continuare a scriverci sopra". " Sì, se ha un buon pennarello".
Valérie Perrin (Changer l'eau des fleurs)
- Offre ton identité au Conseil, jeune apprentie. La voix était douce, l’ordre sans appel. - Je m’appelle Ellana Caldin. - Ton âge. Ellana hésita une fraction de seconde. Elle ignorait son âge exact, se demandait si elle n’avait pas intérêt à se vieillir. Les apprentis qu’elle avait discernés dans l’assemblée étaient tous plus âgés qu’elle, le Conseil ne risquait-il pas de la considérer comme une enfant ? Les yeux noirs d’Ehrlime fixés sur elle la dissuadèrent de chercher à la tromper. - J’ai quinze ans. Des murmures étonnés s’élevèrent dans son dos. Imperturbable, Ehrlime poursuivit son interrogatoire. - Offre-nous le nom de ton maître. - Jilano Alhuïn. Les murmures, qui s’étaient tus, reprirent. Plus marqués, Ehrlime leva une main pour exiger un silence qu’elle obtint immédiatement. - Jeune Ellana, je vais te poser une série de questions. A ces questions, tu devras répondre dans l’instant, sans réfléchir, en laissant les mots jaillir de toi comme une cascade vive. Les mots sont un cours d’eau, la source est ton âme. C’est en remontant tes mots jusqu’à ton âme que je saurai discerner si tu peux avancer sur la voie des marchombres. Es-tu prête ? - Oui. Une esquisse de sourire traversa le visage ridé d’Ehrlime. - Qu’y a-t-il au sommet de la montagne ? - Le ciel. - Que dit le loup quand il hurle ? - Joie, force et solitude. - À qui s’adresse-t-il ? - À la lune. - Où va la rivière ? L’anxiété d’Ellana s’était dissipée. Les questions d’Ehrlime étaient trop imprévues, se succédaient trop rapidement pour qu’elle ait d’autre solution qu’y répondre ainsi qu’on le lui avait demandé. Impossible de tricher. Cette évidence se transforma en une onde paisible dans laquelle elle s’immergea, laissant Ehrlime remonter le cours de ses mots jusqu’à son âme, puisque c’était ce qu’elle désirait. - Remplir la mer. - À qui la nuit fait-elle peur ? - À ceux qui attendent le jour pour voir. - Combien d’hommes as-tu déjà tués ? - Deux. - Es-tu vent ou nuage ? - Je suis moi. - Es-tu vent ou nuage ? - Vent. - Méritaient-ils la mort ? - Je l’ignore. - Es-tu ombre ou lumière ? - Je suis moi. - Es-tu ombre ou lumière ? - Les deux. - Où se trouve la voie du marchombre ? - En moi. Ellana s’exprimait avec aisance, chaque réponse jaillissant d’elle naturellement, comme une expiration après une inspiration. Fluidité. Le sourire sur le visage d’Ehrlime était revenu, plus marqué, et une pointe de jubilation perçait dans sa voix ferme. - Que devient une larme qui se brise ? - Une poussière d’étoiles. - Que fais-tu devant une rivière que tu ne peux pas traverser ? - Je la traverse. - Que devient une étoile qui meurt ? - Un rêve qui vit. - Offre-moi un mot. - Silence. - Un autre. - Harmonie. - Un dernier. - Fluidité. - L’ours et l’homme se disputent un territoire. Qui a raison ? - Le chat qui les observe. - Marie tes trois mots. - Marchombre.
Pierre Bottero (Ellana (Le Pacte des MarchOmbres, #1))
Aufklärung ist der Ausgang des Menschen aus seiner selbstverschuldeten Unmündigkeit. Unmündigkeit ist das Unvermögen, sich seines Verstandes ohne Leitung eines anderen zu bedienen.
Immanuel Kant
Living is the act of continuous create moment by moment, day by day.
Gary M. Douglas (Salon Des Femmes: Conversations about women, men, sex, love, relationships, and becoming a pragmatist of femininity)
Curius Dentatus disait, je crois, qu’il aimerait mieux être mort que vivre mort ; Le dernier des malheurs, c’est bien de sortir du monde des vivants avant de mourir.
Sénèque (De la constance du sage : De la tranquilité de l'âme)
Vivere vuol dire rifiutare. Chi accetta ogni cosa non è più vivo dell'orifizio di un lavandino.
Amélie Nothomb (Métaphysique des tubes)
Mein Körper war zwar träge bis ins Mark aber meine Gedanken trotteten wie dressierte Zirkustiere immer weiter ziellos durch die Irrgänge des Bewusstseins.
Haruki Murakami (A Wild Sheep Chase (The Rat, #3))
Мора ли то тако бити да се оно што сачињава човеково блаженство - вазда прометне у извор његове беде?
Johann Wolfgang von Goethe (Die Leiden des jungen Werther - Band I)
Можеш ли и за шта рећи: јесте, кад све пролази?
Johann Wolfgang von Goethe (Die Leiden des jungen Werther - Band I)
Comme la vie serait pleine de choses charmantes si nous pouvions compter sur la discrétion absolue les uns des autres.
Guy de Maupassant (Bel-Ami)
Les souvenirs sont des îles qui flottent dans l’océan de l’oubli.
Katarina Hagena
Quoi qu'on en puisse dire, la grande ambition des femmes est, croyez-moi, d'inspirer de l'amour.
Molière
Ce lui qui nage au milieu des flots ne se rend pas compte de l’immensité de la mer
Takehiko Inoue
Qu'est-ce que c'est, le Graal? Vous savez pas vraiment! Et moi non plus! Et j'en ai rien à cirer! Regardez-nous: y'en a pas deux qui ont le même âge, pas deux qui viennent du même endroit! Des seigneurs, des chevaliers errants, des riches, des pauvres! Mais, à la table ronde, pour la première fois dans toute l'histoire du peuple breton, nous cherchons tous la même chose: le Graal! C'est le Graal qui fait de vous des chevaliers, des hommes civilisés, qui nous différencie des tribus barbares. Le Graal, c'est notre union. Le Graal c'est notre grandeur.
Alexandre Astier (Kaamelott, livre 1, deuxième partie : Episodes 51 à 100)
Ainsi, outre l'avantage que vous aurez de faire savoir promptement toutes vos volontés à votre armée entière dans le même moment, vous aurez encore celui de lasser votre ennemi, en le rendant attentif à tout ce qu'il croit que vous voulez entreprendre, de lui faire naître des doutes continuels sur la conduite que vous devez tenir, et de lui inspirer d'éternelles frayeurs.
Sun Tzu (The Art of War)
Het eenvoudige besef, te weten dat men voor altijd een stevig dak boven het hoofd heeft, een tafel om aan te werken, een ander om aan te eten, een bed om in te rusten na het werk, en voor de rest niets te verlangen of te begeren en alles laten zijn gang gaan. In niets geen zwarigheden maken: Ne donner aucune importance à des choses qui n'ont pas d'importance. Dát is het geluk.
Stijn Streuvels (Ingooigem. Herinneringen uit het Lijsternest)
Les mots trompent, puisque celui de plaisir couvre des réalités contradictoires, comporte à la fois les notions de tiédeur, de douceur, d'intimité des corps, et celles de violence, d'agonie et de cri. La petite phrase obscène de Poseidonius sur le frottement de deux parcelles de chair [...] ne définit pas plus le phénomène de l'amour que la corde touchée du doigt ne rend compte du miracle des sons.
Marguerite Yourcenar
La raison qui m’a conduit à proférer de la poésie (shi‘r) est que j’ai vu en songe un ange qui m’apportait un morceau de lumière blanche ; on eût dit qu’il provenait du soleil. « Qu’est-ce que cela ? », Demandai-je. « C’est la sourate al-shu‘arâ (Les Poètes) » me fut-il répondu. Je l’avalai et je sentis un cheveu (sha‘ra) qui remontait de ma poitrine à ma gorge, puis à ma bouche. C’était un animal avec une tête, une langue, des yeux et des lèvres. Il s’étendit jusqu’à ce que sa tête atteigne les deux horizons, celui d’Orient et celui d’Occident. Puis il se contracta et revint dans ma poitrine ; je sus alors que ma parole atteindrait l’Orient et l’Occident. Quand je revins à moi, je déclamai des vers qui ne procédaient d’aucune réflexion ni d’aucune intellection. Depuis lors cette inspiration n’a jamais cessé.
Ibn ʿArabi
Moi, l'homme, je suis anglais ou patagon et heureux de l'être, mais je suis d'abord l'homme vivant, je ne veux pas tuer et je ne veux pas qu'on me tue. Je refuse la guerre, quelles qu'en soient les raisons.
René Barjavel (La Nuit des temps)
The youth who, like a woman, loves to adorn his person, has renounced all claim to wisdom and to glory; glory is due to those only who dare to associate with pain, and have trampled pleasure under their feet.
François Fénelon (Les aventures de Télémaque suivies des aventures d'Aritonoüs)
Les autres nous inspirent, l'information nous nourrit, la pratique améliore nos compétences, mais nous avons besoin d'être seul pour réfléchir, faire surgir de nouvelles idées et trouver des réponses originales.
Ester Buchholz
Lorsqu'on se baigne dans le Langage Universel, il est facile de comprendre qu'il y a toujours dans le monde une personne qui en attend une autre, que ce soit en plein désert ou au cœur des grandes villes. Et quand ces deux personnes se rencontrent, et que leurs regards se croisent, tout le passé et tout le futur sont désormais sans la moindre importance, seul existe ce moment présent, et cette incroyable certitude que toute chose sous la voûte du ciel a été écrite par la même Main. La Main qui fait naître l'Amour, et qui a créé une âme sœur pour chaque être qui travaille, se repose, et cherche des trésors sous la lumière du soleil.
Paulo Coelho (The Alchemist)
Mi dice spesso: "Violette, non so cosa vi siate raccontati con Dio stamattina a colazione, ma sembra molto arrabbiata con lui". Io rispondo sempre: "È perché non si pulisce mai i piedi prima di entrare in casa mia".
Valérie Perrin (Changer l'eau des fleurs)
At the moment of death, the soul's impressions are similar to those of initiates in the ways of the Great Mysteries. First they rush along blindly, twisting and turning, on an endless, anxious journey through the shadows. Then, just before the end, their fear reaches its height. Bathed in cold sweat, they shiver and tremble, utterly terrified. This phase is almost immediately followed by a return to the light, a sudden illumination. They are surrounded by a marvelous glow and move through pure places and meadows ringing with voices and dancing. Sacred words inspire religious respect. The perfect initiate is free to celebrate the Mysteries.
Bernard Werber (Empire of the Ants (La Saga des Fourmis, #1))
Il ne faut pas sous-estimer le besoin que nous avons de représentations - partagées par la majorité ou issues d'une contre-culture - qui, même sans que nous en soyons clairement conscients, nous soutiennent, donnent sens, élan, écho et profondeur à nos choix de vie. Nous avons besoin de calques sous le tracé de notre existence, pour l'animer, la soutenir et la valider, pour y entremêler l'existence des autres et y manifester leur présence, leur approbation.
Mona Chollet (Sorcières : La puissance invaincue des femmes)
Et par contre, si je communique à mes hommes l’amour de la marche sur la mer, et que chacun d’eux soit ainsi en pente à cause d’un poids dans le cœur, alors tu les verras bientôt se diversifier selon leurs mille qualités particulières. Celui-là tissera des toiles, l’autre dans la forêt par l’éclair de sa hache couchera l’arbre. L’autre, encore, forgera des clous, et il en sera quelque part qui observeront les étoiles afin d’apprendre à gouverner. Et tous cependant ne seront qu’un. Créer le navire ce n’est point tisser les toiles, forger les clous, lire les astres, mais bien donner le goût de la mer qui est un, et à la lumière duquel il n’est plus rien qui soit contradictoire mais communauté dans l’amour.
Antoine de Saint-Exupéry (Citadelle)
Vous croyez que la magie est un pouvoir. Vous autres ne pensez d'ailleurs qu'à ça, le pouvoir. Mais la magie c'est autre chose. C'est faire partie du monde, l'inspirer, le transformer, de milles manières. Par nos actes. Par nos combats. Par nos rêves.
David Bry (Le Chant des géants)
Nicht in dem Zirkel des natürliches Lebens bewegt sich die Vernunft. Ihr geht um die Einsetzung der Wahrheit in der Welt. Vorgeträumt ist ihr Reich in den echten Märchen, die keine Wundergeschichten sind, sondern die wunderbare Ankunft der Gerechtigkeit meinen.
Siegfried Kracauer (The Mass Ornament: Weimar Essays)
Pourquoi est-ce qu'on se met en vacances à des dates déterminées ? C'est assez idiot. Bien sûr l'obligation de gagner sa vie. Mais on devrait prendre des vacances de cinq minutes par-ci par-là, pourquoi pas d'une heure ou deux, d'un jour ou deux tout d'un coup ?
André Dhôtel (L'Azur)
Ummiye is currently working on a screenplay called "Footless on Her Own Feet." It tells the story of a handicapped girl whose fifty-year-old mother pushes her to school every day in a wheelbarrow. Eventually, she wins a national drawing contest, making a super-realistic picture of herself in the wheelbarrow. With the prize money, she buys a wheelchair. Like the Arslankoy theatre, the girl's drawing uses artistic representation to change the thing represented. By drawing a truthful picture of the humiliating wheelbarrow, she transforms it into a dignified wheelchair-- much as a theatre, by representing the injustice of village women's life, might make that life more just. Nabokov once claimed that the inspiration for Lolita was an art work produced by an ape in the Jardin des Plantes: a drawing of the bars of its cage. It's a good metaphor for artistic production. What else do we ever draw besides the bars of our cage, or the wheelbarrow we rode in as crippled children? How else do cages get smashed? How else will we stand on our own feet?
Elif Batuman
Ein Traum ist nichts anderes, als eine mögliche Wirklichkeit, die nur darauf wartet, stattzufinden. Aber sie wartet nicht ewig. An irgendeinem Punkt muss man seinen Träumen helfen, den Übergang in die Wirklichkeit zu schaffen. Sonst verblasen sie früher oder später.
John P. Strelecky (Safari des Lebens)
Es geht die alte Sage, dass König Midas lange Zeit nach dem weisen Silen, dem Begleiter des Dionysus, im Walde gejagt habe, ohne ihn zu fangen. Als er ihm endlich in die Hände gefallen ist, fragt der König, was für den Menschen das Allerbeste und Allervorzüglichste sei. Starr und unbeweglich schweigt der Dämon; bis er, durch den König gezwungen, endlich unter gellem Lachen in diese Worte ausbricht: `Elendes Eintagsgeschlecht, des Zufalls Kinder und der Mühsal, was zwingst du mich dir zu sagen, was nicht zu hören für dich das Erspriesslichste ist? Das Allerbeste ist für dich gänzlich unerreichbar: nicht geboren zu sein, nicht zu sein, nichts zu sein. Das Zweitbeste aber ist für dich - bald zu sterben. According to the old story, King Midas had long hunted wise Silenus, Dionysus' companion, without catching him. When Silenus had finally fallen into his clutches, the king asked him what was the best and most desirable thing of all for mankind. The daemon stood still, stiff and motionless, until at last, forced by the king, he gave a shrill laugh and spoke these words: 'Miserable, ephemeral race, children of hazard and hardship, why do you force me to say what it would be much more fruitful for you not to hear? The best of all things is something entirely outside your grasp: not to be born, not to be, to be nothing. But the second-best thing for you — is to die soon.
Friedrich Nietzsche (An Attempt at Self-Criticism/Foreword to Richard Wagner/The Birth of Tragedy)
L'axe du bon et du mauvais n'est plus une ligne horizontale et fixe, qui place de façon indiscutable le bien au-dessus du mal, mais une série de points flottants, dispersés, éclatés, ou les valeurs dérivent, se croisent, s'entrechoquent et se séparent, comme des atomes perdus au milieu du vide.
Olivia Gazalé
Il avait la douleur de remarquer qu'en parlant, elle faisait des découvertes dans son cœur. Le malheur de la jalousie ne peut aller plus loin. Soupçonner qu'un rival est aimé est déjà bien cruel, mais se voir avouer en détail l'amour qu'il inspire par la femme qu'on adore est peut-être le comble des douleurs.
Stendhal (Le Rouge et le Noir: suivi du parcours « Le personnage de roman, esthétiques et valeurs » (French Edition))
A l'opposé, les "apostates du conjugal" ont toujours cultivé une distance critique, voire une défiance totale à l'égard de ces rôles [de la bonne épouse ou de la bonne mère]. Ce sont aussi des femmes créatives, qui lisent beaucoup et qui ont une vie intérieure intense [...]. Elles se conçoivent comme des individus et non comme des représentantes d'archétypes féminins. Loin de l'isolement misérable que les préjugés associent au fait de vivre seule, cet affinement inlassable de leur identité produit un double effet : il leur permet d'apprivoiser et même de savourer cette solitude à laquelle la plupart des gens, mariés ou pas, sont confrontés, au moins par périodes, au cours de leurs vies, mais aussi de nouer des relations particulièrement intenses, car émanant du cœur de leur personnalité plutôt que de rôles sociaux convenus. En ce sens, la connaissance de soi n'est pas un "égoïsme", un repli sur soi, mais une voie royale vers les autres.
Mona Chollet (Sorcières : La puissance invaincue des femmes)
Je ne vois pas pourquoi l'amour entre une mère et un fils ne serait pas exactement comme les autres amours. Pourquoi on ne pourrait pas cesser de s'aimer. Pourquoi on ne pourrait pas rompre. Je ne vois pas pourquoi on ne pourrait pas s'en foutre, une fois pour toutes, de l'amour, de l'amour prétendu, de toutes les formes d'amour, même de celui-là, pourquoi il faudrait absolument qu'on s'aime, dans les familles et ailleurs, qu'on se le raconte sans cesse, les uns aux autres ou à soi-même. Je me demande qui a inventé ça, de quand ça date, si c'est une mode, une névrose, un toc, du délire, quels sont les intérêts économiques, les ressorts politiques. Je me demande ce qu'on nous cache, ce qu'on veut de nous avec cette grande histoire de l'amour. Je regarde les autres et je ne vois que des mensonges et je ne vois que des fous. Quand est-ce qu'on arrête avec l'amour ? Pourquoi on ne pourrait pas ? Il faudrait que je sache. Je me pose la question.
Constance Debré (Love Me Tender)
Tu joues ? Oui, c'est ça, tu joues, tu t'amuses avec les gens qui t'entourent, c'est très clair à présent, voilà comment tu considères le monde et tes proches, nous ne sommes pour toi que des personnages de roman, que des marionettes que tu mets en scène, rien d'autre que... que de la chair à fiction...c'est terriblement cruel... et méprisant.
Laurent Bettoni (Écran total)
[...]nous débouchons sur des contradictions éthiques. Prenez le cas de l'euthanasie. Faut il abréger les souffrances d'un malheureux dont on sait qu'il va mourir, ou respecter la vie qui est lui et le laisser souffrir? [...] Je pense qu'en cas de contradiction éthique, face à deux impératifs moraux antagonistes, on peut adopter une morale provisoire.
Edgar Morin (Au péril des idées : Les grandes questions de notre temps)
Certaines, cependant, qu'elles vivent avec les hommes ou pas, qu'elles se sentent ou non requises par une vocation, trouvent un autre moyen d'échapper à l'engloutissement dans le rôle de la servante dévouée : ne pas élever d'enfants ; se donner naissance à soi-même, plutôt que transmettre la vie ; inventer une identité féminine qui fasse l'économie de la maternité.
Mona Chollet (Sorcières : La puissance invaincue des femmes)
Chaque âge a ses plaisirs, son esprit et ses mœurs. Un jeune homme, toujours bouillant dans ses caprices, Est prompt à recevoir l'impression des vices ; Est vain dans ses discours, volage en ses désirs, Rétif à la censure et fou dans les plaisirs. L'âge viril, plus mûr, inspire un air plus sage, Se pousse auprès des grands, s'intrigue, se ménage, Contre les coups du sort songe à se maintenir, Et loin dans le présent regarde l'avenir. La vieillesse chagrine incessamment amasse ; Garde, non pas pour soi, les trésors qu'elle entasse ; Marche en tous ses desseins d'un pas lent et glacé ; Toujours plaint le présent et vante le passé ; Inhabile aux plaisirs, dont la jeunesse abuse, Blâme en eux les douceurs que l'âge lui refuse.
Nicolas Boileau-Despréaux
Et qu'as-tu à donner, pauvre démon ? L'esprit d'un homme en ses hautes inspirations fut-il jamais conçu par tes pareils ? Tu n'as que des aliments qui ne rassasient pas ; de l'or pâle, qui sans cesse s'écoule des mains comme le vif-argent; un jeu auquel on ne gagne jamais ; une fille qui jusque dans mes bras fait les yeux doux à mon voisin ; l'honneur, belle divinité qui s'évanouit comme un météore.
Johann Wolfgang von Goethe (Faust)
Eh bien, c'est l'histoire d'un petit ourson qui s'appelle… Arthur. Et y'a une fée, un jour, qui vient voir le petit ourson et qui lui dit : Arthur tu vas partir à la recherche du Vase Magique. Et elle lui donne une épée hmm… magique (ouais, parce qu'y a plein de trucs magiques dans l'histoire, bref) alors le petit ourson il se dit : "Heu, chercher le Vase Magique ça doit être drôlement difficile, alors il faut que je parte dans la forêt pour trouver des amis pour m'aider." Alors il va voir son ami Lancelot… le cerf (parce que le cerf c'est majestueux comme ça), heu, Bohort le faisan et puis Léodagan… heu… l'ours, ouais c'est un ours aussi, c'est pas tout à fait le même ours mais bon. Donc Léodagan qui est le père de la femme du petit ourson, qui s'appelle Guenièvre la truite… non, non, parce que c'est la fille de… non c'est un ours aussi puisque c'est la fille de l'autre ours, non parce qu'après ça fait des machins mixtes, en fait un ours et une truite… non en fait ça va pas. Bref, sinon y'a Gauvain le neveu du petit ourson qui est le fils de sa sœur Anna, qui est restée à Tintagel avec sa mère Igerne la… bah non, ouais du coup je suis obligé de foutre des ours de partout sinon on pige plus rien dans la famille… Donc c'est des ours, en gros, enfin bref… Ils sont tous là et donc Petit Ourson il part avec sa troupe à la recherche du Vase Magique. Mais il le trouve pas, il le trouve pas parce qu'en fait pour la plupart d'entre eux c'est… c'est des nazes : ils sont hyper mous, ils sont bêtes, en plus y'en a qu'ont la trouille. Donc il décide de les faire bruler dans une grange pour s'en débarrasser… Donc la fée revient pour lui dire : "Attention petit ourson, il faut être gentil avec ses amis de la forêt" quand même c'est vrai, et du coup Petit Ourson il lui met un taquet dans la tête à la fée, comme ça : "BAH !". Alors la fée elle est comme ça et elle s'en va… et voilà et en fait il trouve pas le vase. En fait il est… il trouve pas… et Petit Ourson il fait de la dépression et tous les jours il se demande s'il va se tuer ou… pas…
Alexandre Astier (Kaamelott, livre 3, première partie : Épisodes 1 à 50)
Je ne suis pas pour l'occupation d’un pays arabe par Israël, mais, en revanche, je ne veux pas remplacer Israël par une nation islamique qui s’insta1lerait sur ses ruines, et dont le seul souci serait de promouvoir une culture de mort et d’ignorance parmi ses fidèles, à une époque où nous avons désespérément besoin de ceux qui en appellent à une culture de vie et de développement, propre à cultiver l’espoir dans nos âmes. Regardons tous les pays fondés sur la pensée religieuse, regardons leurs peuples et les générations qui y grandissent; qu’offrent-ils en termes d’humanité et d’humanisme? Rien, c’est certain, sinon la peur de Dieu et l'incapacité à affronter la vie; rien d’autre. De telles pensées ont formé et continuent de former des générations inaptes à toute créativité, à toute culture, incapables même de s’inspirer des civilisations qui leur viennent d’ailleurs, puisqu’elles ne sont pas à même de construire la leur.
Raif Badawi (1000 Lashes: Because I Say What I Think)
Y tiene a sus pies, interpuestos, muchos montes que hay que subir pasando gradualmente de virtud en virtud. En la cima está el final de todo y la meta final de nuestro peregrinar. Alcanzarla es lo que quieren todos pero, como dice Ovidio: Y es que querer no es suficiente; para conseguir una cosa hay que desearla ardientemente. En tu caso, desde luego, a menos que en ello te engañes, como en tantas cosas, no sólo quieres, sino que deseas. ¿Qué te retiene entonces?
Francesco Petrarca (Die Besteigung des Mont Ventoux)
Pourtant, s'il n'y a aucune raison de vivre sans enfant, comment pouvait-il y en avoir une de vivre avec ? Répondre à une vie en lui faisant succéder une autre vie est un simple transfert des responsabilités sur la génération suivante ; un déplacement qui constitue un report lâche et potentiellement infini. On peut prévoir que la réponse de tes enfants sera de procréer à leur tour, et se faisant de se soustraire, de se défausser de leur propre vide sur leur descendance.
Lionel Shriver (We Need to Talk About Kevin)
Il y a, dit Albert, que j'ai quelque chose de brisé dans le cœur. Écoutez, Beauchamp, on ne se sépare pas ainsi en une seconde de ce respect, de cette confiance et de cet orgueil qu'inspire à un fils le nom sans tache de son père. Oh ! Beauchamp, Beauchamp ! comment à présent vais-je aborder le mien ? ... Tenez, Beauchamp, je suis le plus malheureux des hommes. Ah ! ma mère, ma pauvre mère, dit Albert en regardant à travers ses yeux noyés de larmes le portrait de sa mère, si vous avez su cela, combien vous avez dû souffrir !
Alexandre Dumas (Le Comte de Monte-Cristo II (Le Comte de Monte-Cristo, #2 of 2))
Finalement, aujourd'hui que les enfants ne labourent plus nos champs et ne nous prennent plus chez eux lorsque nous devenons incontinents, il n'existe plus de raison valable d'en avoir, et il est stupéfiant qu'avec l'avènement d'une contraception efficace on trouve encore des gens qui choisissent de se reproduire. En regard, l'amour, l'histoire, la satisfaction, la foi en l' "humanité" -bref, toutes les motivations modernes sont comme des dirigeables, immenses, suspendus et rares : optimistes, généreuses, voire profondes, mais dangereusement infondées.
Lionel Shriver (We Need to Talk About Kevin)
- C'est la formule secrète du bonheur, que j'ai appliquée toute ma vie, a-t-elle dit en riant. - Apprenez-la moi ! - Eh bien, il faut se dire à l'intérieur : « Brille, brille. » Tu fermes les yeux et tu répètes « Brille, brille », c'est tout. Et alors, des étoiles se mettent à briller les unes après les autres dans les ténèbres qui t'habitent, et un beau ciel étoilé se déploie. - Il suffit de répéter « Brille, brille » ? - Oui, c'est simple, hein ? Et ça fonctionne n'importe où. Quand tu fais ça, les problèmes, les chagrins, tout s'efface sous un joli ciel plein d'étoiles.
Ito Ogawa (La Papeterie Tsubaki)
C'est le crime de notre société. Sa "politique de la vieillesse" est scandaleuse. Mais le traitement le plus scandaleux encore est le traitement qu'elle inflige à la majorité des hommes au temps de leur jeunesse et de leur maturité. Elle préfabrique la condition mutilée et misérable qui est leur lot dans leur dernier âge. C'est par sa faute que la déchéance sénile commence prématurément, qu'elle est rapide, physiquement douloureuse, moralement affreuse parce qu'ils l'abordent les mains vides. Des individus exploités, aliénés, quand leurs forces les quittent, deviennent fatalement des "rebuts", des "déchets".
Simone de Beauvoir (La vieillesse I Simone de Beauvoir)
Le culte des sens a été souvent décrié, et à juste titre : un instinct naturel inspire aux hommes la terreur de passions et de sensations qui leur semblent plus fortes qu'eux-mêmes, et qu'ils ont conscience de partager avec les formes inférieures du monde organique. Mais Dorian Gray estimait que la vraie nature des sens n'avait jamais été bien comprise, qu'ils avaient gardé leur animalité sauvage uniquement parce qu'on avait voulu les soumettre par la famine ou les tuer à force de souffrance, au lieu de chercher à en faire les éléments d'une spiritualité nouvelle, ayant pour trait dominant une sûre divination de la beauté. Quand il considérait la marche de l'homme à travers l'Histoire, il était poursuivi par une impression d'irréparable dommage. Que de choses on avait sacrifiées, et combien vainement ! Des privations sauvages, obstinées, des formes monstrueuses de martyre et d'immolation de soi, nées de la peur, avaient abouti à une dégradation plus épouvantable que la dégradation tout imaginaire qu'avaient voulu fuir de pauvres ignorants : la Nature, dans sa merveilleuse ironie, avait amené les anachorètes à vivre dans le désert, mêlés aux animaux sauvages ; aux ermites, elle avait donné pour compagnons les bêtes des champs.
Oscar Wilde (The Picture of Dorian Gray)
Le charme principal, l’unique charme peut-être du visage de la jeune femme était sa mobilité. Quand elle baissait les yeux pour regarder l’enfant, elle devenait jolie et même belle, d’autant que les fauves rayons du couchant, en frappant alors obliquement ses traits, mettaient des transparences délicates sur ses paupières et ses narines, et une flamme sur ses lèvres. Quand, au contraire, elle marchait dans l’ombre de la haie, toute à sa rêverie silencieuse, elle prenait l’expression passive et figée de ceux qui attendent tout du Temps et du Destin, tout sauf un peu de justice. Le premier aspect était l’œuvre de la Nature, le second celui de la civilisation, sans doute.
Thomas Hardy (The Mayor of Casterbridge)
Une condamnation de la vie de la part du vivant n’est finalement que le symptôme d’une espèce de vie déterminée : sans qu’on se demande en aucune façon si c’est à tort ou à raison. Il faudrait prendre position en dehors de la vie et la connaître d’autre part tout aussi bien que quelqu’un qui l’a traversée, que plusieurs et même tous ceux qui y ont passé, pour ne pouvoir que toucher au problème de la valeur de la vie : ce sont là des raisons suffisantes pour comprendre que ce problème est en dehors de notre portée. Si nous parlons de la valeur, nous parlons sous l’inspiration, sous l’optique de la vie : la vie elle-même nous force à déterminer des valeurs, la vie elle-même évolue par notre entremise lorsque nous déterminons des valeurs…
Friedrich Nietzsche (Twilight of the Idols)
Comprenez-moi. Le misogyne ne méprise pas les femmes. Le misogyne n'aime pas la féminité. Les hommes se répartissent depuis toujours en deux grandes catégories. Les adorateurs des femmes, autrement dit les poètes, et les misogynes ou, pour mieux dire, les gynophobes. Les adorateurs ou poètes vénèrent les valeurs féminines traditionelles comme le sentiment, le foyer, la maternité, la fécondité, les éclairs sacrés de l'hysterie, et la voix divine de la nature en nous, tandis qu'aux misogynes ou gynophobes ces valeurs inspirent un léger effroi. Chez la femme, l'adorateur vénère la féminité, alors que le misogyne donne toujours la préférence à la femme sur la féminité. N'oubliez pas une chose: une femme ne peut être vraiment heureuse qu'avec un misogyne.
Milan Kundera (The Book of Laughter and Forgetting)
Je dus faire très tôt la connaissance d'un syndrome très répandu parmi les militants noirs. En peu de mots, ils confondaient leurs activités politiques avec l'affirmation de leur virilité. Ils pensaient - et certains continuent à le penser - que le fait d'être un homme noir leur donnait des droits sur les femmes noires. Ces hommes pensaient que les femmes noires menaçaient les acquis de leur masculinité - et particulièrement celles qui prenaient des initiatives et travaillaient à devenir des leaders de leur plein droit. Les hommes de l'organisation de Karenga me harcelèrent en m'enjoignant de redistribuer mon énergie et de l'utiliser à donner à mon homme force et inspiration, afin qu'il puisse mettre plus efficacement ses talents au servcie de la lutte pour la libération des Noirs. p.189
Angela Y. Davis
— Именно за жената се състезават магазините — каза той, — именно нея се стараят да уловят в постоянните клопки на своите оказиони, замаяли предварително главата й с витрините. Магазините пробуждат в жената жажда за нови наслади, представляват огромна съблазън, на която тя неизбежно се поддава; отначало купува със здравия усет на добра домакиня, после отстъпва от кокетство и накрая напълно се увлича. Като разширяват смело продажбата и правят разкоша общодостъпен, тези магазини се превръщат в страшен стимул за разходи, опустошават домакинствата, съдействуват за безумието на все по-разорителната мода. И ако за тях жената е господарка, която те обкръжават с внимание и раболепие и чиито слабости ласкаят, тук тя царува като оная влюбена кралица, с която поданиците й търгуват и която заплаща с капка кръв всяка от своите прищевки.
Émile Zola (Au Bonheur des Dames (French Edition))
This is that CONSOLATION DES ARTS which is the key-note of Gautier’s poetry, the secret of modern life foreshadowed - as indeed what in our century is not? - by Goethe. You remember what he said to the German people: ‘Only have the courage,’ he said, ‘to give yourselves up to your impressions, allow yourselves to be delighted, moved, elevated, nay instructed, inspired for something great.’ The courage to give yourselves up to your impressions: yes, that is the secret of the artistic life - for while art has been defined as an escape from the tyranny of the senses, it is an escape rather from the tyranny of the soul. But only to those who worship her above all things does she ever reveal her true treasure: else will she be as powerless to aid you as the mutilated Venus of the Louvre was before the romantic but sceptical nature of Heine.
Oscar Wilde (The English Renaissance of Art)
Pourquoi respecterais-je l'être humain quand il me méprise ? Qu'il vive donc en harmonie avec moi. S'il y consentait, loin de lui nuire, je lui ferais tout le bien possible, et c'est avec des larmes de joie que je lui témoignerais ma reconnaissance. Mais cela ne peut être. Les sentiments des humains de dressent comme une barrière pour empêcher un tel accord. Jamais pourtant je ne me soumettrai à un aussi abject esclavage. Je me vengerai du tord que l'on me fait. Si je ne puis inspirer l'amour, eh bien, j'infligerai la peur, et cela principalement à vous, mon ennemi par ecellence. Parce que vous êtes mon créateur, je jure de vous exécrer à jamais. Prenez garde ! Je me consacrerai à votre destruction, et je ne serai satisfait que lorsque j'aurai plongé votre coeur dans la désolation, lorsque je vous aurai fait maudire le jour où vous êtes né.
Mary Wollstonecraft Shelley (Frankenstein)
Plus tu te plonges dans la lecture d'un livre, plus ton plaisir augmente, plus ta nature s'affine, plus ta langue se délie, plus ton doigté se perfectionne, plus ton vocabulaire s'enrichit, plus ton âme est gagné par l'enthousiasme et le ravissement, plus ton cœur est comblé, plus tu es assuré de la considération des masses cultivées et de l'amitié des princes. Le livre t'obéit de jour comme de nuit; il t'obéit aussi bien durant tes voyages que pendant les périodes où tu es sédentaire. Il n'est pas gagné par le besoin de dormir; les fatigues de la veille ne l'indisposent pas. Si tu tombes en disgrâce, le livre ne renonce pas pour autant à te servir; si des vents contraires soufflent contre toi, le livre, lui, ne se retourne pas contre toi. Tant que tu es attaché à lui par le fil le plus ténu, que tu es suspendu à lui par le lien le plus imperceptible, alors tu peux te passer de tout le reste
Al-Jahiz (الحيوان)
Un soir de juin, Ubac n'a pas voulu dormir dans la maison. Ca ne lui arrive jamais. Habituellement, il se love dans le hall d'entrée, merveille de vigie. Ce soir-là, il n'en était pas question. Il s'est étendu au bout de la terrasse, loin des murs, loin du châtaignier, loin de l'homme. Je l'ai appelé, il m'a ignoré, je pensai qu'il avait trop chaud à l'intérieur. Cette nuit-là, la terre a tremblé, nous réveillant Mathilde et moi, je jetai un œil dehors, Ubac dormait paisiblement. "2,6 sur l'échelle de Richter" titrait au matin Le Dauphiné Libéré, c'est un petit score, mais de dedans, c'est assez. A étudier de près nos talents de maçons, ce chien avait sans doute émis quelques doutes quant à la tenue du bâti. Trois ans plus tard après des centaines de nuits à nouveau dans l'entrée, Ubac rejoua la scène, n'envisageant sa nuit qu'en compagnie des étoiles. En plaisantant, Mathilde dit: "Compagnons, tenons-nous prêts, la terre va trembler cette nuit !" Le lendemain, Le Dauphiné affichait un 3 plus flatteur, et quelques granges centenaires avaient abdiqué. Il savait. Ce chien à la vie douillette serait donc de la trempe des éléphants de Yala flairant fuyant le tsunami ? Qui lui a dit ?
Cédric Sapin-Defour (Son odeur après la pluie)
L'attitude des modernes à l'égard du passé comporte en effet trop souvent une double erreur : d'une part, ils jugeront que telles formes ayant un contenu intemporel sont inconciliables avec les conditions mentales de ce qu'ils appellent « notre temps » ; d'autre part, ils se réfèrent volontiers, pour introduire telle réforme ou telle simplification, à ce qui a été fait dans l'Antiquité ou au Moyen Age, comme si les conditions cycliques étaient toujours les mêmes et qu'il n'y avait pas, du point de vue de la fluidité spirituelle et de l'inspiration, un appauvrissement — ou un abaissement — progressif des possibilités. La religion — car c'est d'elle qu'il s'agit dans la plupart des cas — est pareille à un arbre qui croît, qui a une racine, un tronc, des branches, des feuilles, où il n'y a pas de hasard — un chêne ne produisant jamais autre chose que des glands — et où on ne peut à l'aveuglette intervertir l'ordre de croissance ; celle-ci n'est point une « évolution » au sens progressiste du mot, bien qu'il y ait évidemment — parallèlement à la descente vers l'extériorisation et le durcissement — un déploiement sur le plan de la formulation mentale et des arts. Le soi-disant retour à la simplicité originelle est l'antipode de cette simplicité, précisément parce que nous ne sommes plus à l'origine et que, en outre, l'homme moderne est affecté d'un singulier manque du sens des proportions ; nos ancêtres ne se seraient jamais doutés qu'il suffit de voir dans une erreur « notre temps » pour lui reconnaître des droits non seulement sur les choses, mais même sur l'intelligence.
Frithjof Schuon (The Transfiguration of Man)
En admettant que l’on ait compris ce qu’il y a de sacrilège dans un pareil soulèvement contre la vie, tel qu’il est devenu presque sacro-saint dans la morale chrétienne, on aura, par cela même et heureusement, compris autre chose encore : ce qu’il y a d’inutile, de factice, d’absurde, de mensonger dans un pareil soulèvement. Une condamnation de la vie de la part du vivant n’est finalement que le symptôme d’une espèce de vie déterminée : sans qu’on se demande en aucune façon si c’est à tort ou à raison. Il faudrait prendre position en dehors de la vie et la connaître d’autre part tout aussi bien que quelqu’un qui l’a traversée, que plusieurs et même tous ceux qui y ont passé, pour ne pouvoir que toucher au problème de la valeur de la vie : ce sont là des raisons suffisantes pour comprendre que ce problème est en dehors de notre portée. Si nous parlons de la valeur, nous parlons sous l’inspiration, sous l’optique de la vie : la vie elle-même nous force à déterminer des valeurs, la vie elle-même évolue par notre entremise lorsque nous déterminons des valeurs… Il s’ensuit que toute morale contre nature qui considère Dieu comme l’idée contraire, comme la condamnation de la vie, n’est en réalité qu’une évaluation de vie, — de quelle vie ? de quelle espèce de vie ? Mais j’ai déjà donné ma réponse : de la vie descendante, affaiblie, fatiguée, condamnée. La morale, telle qu’on l’a entendue jusqu’à maintenant — telle qu’elle a été formulée en dernier lieu par Schopenhauer, comme « négation de la volonté de vivre » — cette morale est l’instinct de décadence même, qui se transforme en impératif : elle dit : « va à ta perte ! » — elle est le jugement de ceux qui sont déjà jugés…
Friedrich Nietzsche (Twilight of the Idols)
Être aimé d'une jeune fille chaste, lui révéler le premier cet étrange mystère de l'amour, certes, c'est une grande félicité, mais c'est la chose du monde la plus simple. S'emparer d'un cœur qui n'a pas l'habitude des attaques, c'est entrer dans une ville ouverte et sans garnison. L'éducation, le sentiment des devoirs et la famille sont de très fortes sentinelles ; mais il n'y a sentinelles si vigilantes que ne trompe une fille de seize ans, à qui, par la voix de l'homme qu'elle aime, la nature donne ses premiers conseils d'amour qui sont d'autant plus ardents qu'ils paraissent plus purs. Plus la jeune fille croit au bien, plus elle s'abandonne facilement, sinon à l'amant, du moins à l'amour, car étant sans défiance, elle est sans force, et se faire aimer d'elle est un triomphe que tout homme de vingt-cinq ans pourra se donner quand il voudra. Et cela est si vrai que voyez comme on entoure les jeunes filles de surveillance et de remparts ! Les couvents n'ont pas de murs assez hauts, les mères de serrures assez fortes, la religion de devoirs assez continus pour renfermer tous ces charmants oiseaux dans leur cage, sur laquelle on ne se donne même pas la peine de jeter des fleurs. Aussi comme elles doivent désirer ce monde qu'on leur cache, comme elles doivent croire qu'il est tentant, comme elles doivent écouter la première voix qui, à travers les barreaux, vient leur en raconter les secrets, et bénir la main qui lève, la première, un coin du voile mystérieux. Mais être réellement aimé d'une courtisane, c'est une victoire bien autrement difficile. Chez elles, le corps a usé l'âme, les sens ont brûlé le cœur, la débauche a cuirassé les sentiments. Les mots qu'on leur dit, elles les savent depuis longtemps ; les moyens que l'on emploie, elles les connaissent, l'amour même qu'elles inspirent, elles l'ont vendu. Elles aiment par métier et non par entraînement. Elles sont mieux gardées par leurs calculs qu'une vierge par sa mère et son couvent ; aussi ont-elles inventé le mot caprice pour ces amours sans trafic qu'elles se donnent de temps en temps comme repos, comme excuse, ou comme consolation ; semblables à ces usuriers qui rançonnent mille individus, et qui croient tout racheter en prêtant un jour vingt francs à quelque pauvre diable qui meurt de faim, sans exiger d'intérêt et sans lui demander de reçu. Puis, quand Dieu permet l'amour à une courtisane, cet amour, qui semble d'abord un pardon, devient presque toujours pour elle un châtiment. Il n'y a pas d'absolution sans pénitence. Quand une créature, qui a tout son passé à se reprocher, se sent tout à coup prise d'un amour profond, sincère, irrésistible, dont elle ne se fût jamais crue capable ; quand elle a avoué cet amour, comme l'homme aimé ainsi la domine ! Comme il se sent fort avec ce droit cruel de lui dire : « vous ne faites pas plus pour de l'amour que vous n'avez fait pour de l'argent. » Alors elles ne savent quelles preuves donner. Un enfant, raconte la fable, après s'être longtemps amusé dans un champ à crier : « au secours ! » Pour déranger des travailleurs, fut dévoré un jour par un ours, sans que ceux qu'il avait trompés si souvent crussent cette fois aux cris réels qu'il poussait. Il en est de même de ces malheureuses filles, quand elles aiment sérieusement. Elles ont menti tant de fois qu'on ne veut plus les croire, et elles sont, au milieu de leurs remords, dévorées par leur amour. De là, ces grands dévouements, ces austères retraites dont quelques-unes ont donné l'exemple. Mais, quand l'homme qui inspire cet amour rédempteur a l'âme assez généreuse pour l'accepter sans se souvenir du passé, quand il s'y abandonne, quand il aime enfin, comme il est aimé, cet homme épuise d'un coup toutes les émotions terrestres, et après cet amour son cœur sera fermé à tout autre.
Alexandre Dumas fils (La dame aux camélias)