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I learned to read at the age of five, in Brother Justiniano’s class at the De la Salle Academy in Cochabamba, Bolivia. It is the most important thing that has ever happened to me. Almost seventy years later I remember clearly how the magic of translating the words in books into images enriched my life, breaking the barriers of time and space...
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Mario Vargas Llosa
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Victories are a byproduct of a larger vision. It begins with a question:
How much do we owe one another?
Each coach's and player's individual answer is one of the building blocks of The Streak. De La Salle separates itself from the competition because everyone from the head coach to the least accomplished player on the roster is willing to make the sacrifices necessary to be their absolute best.
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Neil Hayes (When the Game Stands Tall, Special Movie Edition: The Story of the De La Salle Spartans and Football's Longest Winning Streak)
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au seigneur véritable non plus, le palais, dans son opulence, ne lui sert de rien dans l'instant. Il n'occupe qu'une salle à la fois.
(chapitre CLXXXIV)
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Antoine de Saint-Exupéry (Citadelle)
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Life is full of all sorts of setbacks and twists and turns and disappointments. The character of this team will be how well you will come back from this letdown, this defeat. You could still be a great team and you can still accomplish great things as football players but it's going to take a real resolve to do it." -Coach Ladouceur
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Neil Hayes (When the Game Stands Tall, Special Movie Edition: The Story of the De La Salle Spartans and Football's Longest Winning Streak)
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On suffoquait, les chevelures s'alourdissaient sur les têtes en sueur. Depuis trois heures qu'on était là, les haleines avaient chauffé l'air d'une odeur humaine. Dans le flamboiement du gaz, les poussières en suspension s'épaississaient, immobiles au-dessous du lustre. La salle entière vacillait, glissait à un vertige, lasse et excitée, prise de ces désirs ensommeillés de minuit qui balbutient au fond des alcôves. Et Nana, en face de ce public pâmé, de ces quinze cents personnes entassées, noyées dans l'affaissement et le détraquement nerveux d'une fin de spectacle, restait victorieuse avec sa chair de marbre, son sexe assez fort pour détruire tout ce monde et n'en être pas entamé.
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Émile Zola (Nana)
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Dans une contraction de texte, en cinquième, Marielle Bouzumat finit une phrase en bas de page et plaça le point à la page suivante : "Je n'avais plus la place", dit-elle entre deux clameurs de joie de la salle. A mon objection qu'un point n'a pas de surface, elle réplique : "Ceux de la géométrie, non, mais les vrais si.
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Béatrix Beck (L'enfant Chat)
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The process begins during the off-season program, when players spend countless hours together and become heavily invested in the season before it even starts. It continues during these weekly meetings, when players stand and deliver heartfelt testimonials. You can't play for Ladouceur unless you're willing to stand in front of your teammates and bare your soul. You can't play unless you're willing to cry.
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Neil Hayes (When the Game Stands Tall, Special Movie Edition: The Story of the De La Salle Spartans and Football's Longest Winning Streak)
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I learned to read at the age of five, in Brother Justiniano's class at the De la Salle Academy in Cochabamba, Bolivia. It is the most important thing that has ever happened to me. Almost seventy years later I remember clearly how the magic of translating the words in books into images enriched my life, breaking the barriers of time and space and allowing me to travel with Captain Nemo twenty thousand leagues under the sea, fight with d'Artagnan, Athos, Portos, and Aramis against the intrigues threatening the Queen in the days of the secretive Richelieu, or stumble through the sewers of Paris, transformed into Jean Valjean carrying Marius's inert body on my back.
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Mario Vargas Llosa
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Placée plus près du plafond que ne le sont d'habitude les simples mortels, Tonia sombrait dans la brume des souffrances qu'elle avait traversées, elle paraissait nimbée d'épuisement. Elle s'élevait au milieu de la salle comme, au milieu d'une baie, un navire qui viendrait de jeter l'ancre et se serait vidé de son chargement d'âmes nouvelles, amenées on ne sait d'où sur le continent de la vie à travers l'océan de la mort. Elle venait seulement de débarquer l'une de ces âmes, et maintenant elle était en rade et se reposait, de toute la vacuité de ses flancs allégés. Ses agrès et sa carène abîmés et surmenés se reposaient en même temps qu'elle, ainsi que son oubli, le souvenir effacé de l'endroit d'où elle venait, de sa traversée et de son arrivée à bon port.
Et comme personne ne connaissait la géographie du pays sous le pavillon duquel elle était amarrée, on ne savait dans quelle langue lui adresser la parole.
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Boris Pasternak (Doctor Zhivago)
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Peau de temps après la mort de son frère, à l'aide d'un rouge à levres couleur sang, Lucille avait écrit sur le miroir de notre salle de bains: <> Face à ce miroir, nous nous coiffons chaque matin, Manon et moi, cette menace tatouée sur le visage.
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Delphine de Vigan (Rien ne s'oppose à la nuit)
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I've often told people that the greatness of this football program will emerge when The Streak ends. I hope you will all live up to that. It's all numbers. It's nothing. It's not what we're about. It's not what this school represents." -Coach Frank Allocco
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Neil Hayes (When the Game Stands Tall, Special Movie Edition: The Story of the De La Salle Spartans and Football's Longest Winning Streak)
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You all know and lived the 'secrets' to De La Salle's success-love, brotherhood, sacrifice, discipline, heart, courage, passion, honesty. These are not just 'catch words' we throw around to impress others or justify our existence. We know what these mean because we created it and lived it. Understand that with that knowledge there is no turning back for us-ignorance is not an option. It is your future duty, no matter where you end up, to create the environment you have created here by bringing your best selves to the table.
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Neil Hayes (When the Game Stands Tall, Special Movie Edition: The Story of the De La Salle Spartans and Football's Longest Winning Streak)
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tout au fond, seul, coiffe de la tiare et couvert d'escarboucles, mange et boit le roi Nabuchodonosor. A sa droite et a sa gauche, deux theories de pretres en bonnets pointus balancent des encensoirs. Par terre, sous lui, rampent les rois captifs, sans pieds ni mains, auxquels il jette des os a ronger; plus bas se tiennent ses freres, avec un bandeau sur les yeux,--etant tous aveugles. Une plainte continue monte du fond des ergastules. Les sons doux et lents d'un orgue hydraulique alternent avec les choeurs de voix; et on sent qu'il y a tout autour de la salle une ville demesuree, un ocean d'hommes dont les flots battent les murs.
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Gustave Flaubert (The Temptation of St. Antony)
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If you strut around like peacocks-I'm a De La Salle football player-you're going to struggle. Get that out of your heads. You have to earn that, and you earn it week to week with consistency, mental toughness, focus, the grind and the grittiness of it. I don't know if you're earning it or not. We'll find out in the game... -Coach Ladouceur
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Neil Hayes (When the Game Stands Tall, Special Movie Edition: The Story of the De La Salle Spartans and Football's Longest Winning Streak)
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À moitié nu, il ouvrit une croisée, reçut une bouffée de fournaise en pleine face ; la salle à manger, où il se réfugia, était ardente, et l’air raréfié bouillait.
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Joris-Karl Huysmans
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La tournée terminée, Tom et Roger pensèrent qu'après le succès de I Shot The Sheriff, ce serait bien de descendre dans les Caraïbes pour continuer sur le thème du reggae. Ils organisèrent un voyage en Jamaïque, où ils jugeaient qu'on pourrait fouiner un peu et puiser dans l'influence roots avant d'enregistrer. Tom croyait fermement au bienfait d'exploiter cette source, et je n'avais rien contre puisque ça voulait dire que Pattie et moi aurions une sorte de lune de miel. Kingston était une ville où il était fantastique de travailler. On entendant de la musique partout où on allait. Tout le monde chantait tout le temps, même les femmes de ménage à l'hotel. Ce rythme me rentrait vraiment dans le sang, mais enregistrer avec les Jamaïcains était une autre paire de manches.
Je ne pouvais vraiment pas tenir le rythme de leur consommation de ganja, qui était énorme. Si j'avais essayé de fumer autant ou aussi souvent, je serais tombé dans les pommes ou j'aurais eu des hallucinations. On travaillait aux Dynamic Sound Studios à Kingston. Des gens y entraient et sortaient sans arrêt, tirant sur d'énormes joints en forme de trompette, au point qu'il y avait tant de fumée dans la salle que je ne voyais pas qui était là ou pas. On composait deux chansons avec Peter Tosh qui, affalé sur une chaise, avait l'air inconscient la plupart du temps. Puis, soudain, il se levait et interprétait brillamment son rythme reggae à la pédale wah-wah, le temps d'une piste, puis retombait dans sa transe à la seconde où on s'arrêtait.
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Eric Clapton (The Autobiography)
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À l'âge de quinze ans Annabelle faisait partie de ces très rares jeunes filles sur lesquelles tous les hommes s'arrêtent, sans distinction d'âge ni d'état; de ces jeunes filles dont le simple passage, le long de la rue commerçante d'une ville d'importance moyenne, accélère le rythme cardiaque des jeunes gens et des hommes d'âge mûr, fait pousser des grognements de regret aux vieillards. Elle prit rapidement conscience de ce silence qui accompagnait chacune de ses apparitions, dans un café ou dans une salle de cours, mais il lui fallut des années pour en comprendre pleinement la raison. Au CEG de Crécy-en-Brie, il était communément admis qu'elle «était avec» Michel; mais même sans cela, à vrai dire, aucun garçon n'aurait osé tenter quoi que ce soit avec elle. Tel est l'un des principaux inconvénients de l'extrême beauté chez les jeunes filles: seuls les dragueurs expérimentés, cyniques et sans scrupule se sentent à la hauteur; ce sont donc en général les êtres les plus vils qui obtiennent le trésor de leur virginité, et ceci constitue pour elles le premier stade d'une irrémédiable déchéance.
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Michel Houellebecq (The Elementary Particles)
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Captain Jack, that volatile Modoc, seems to have been handled still more causally. After being hanged and buried, Jack was exhumed, embalmed, and exhibited at carnivals: admission ten cents. How many instances of such sensibility one chooses to catalogue may be limited by the amount of time spent turning over musty pages. During the seventeenth century, Robert Cavalier, Sieur de La Salle, came upon a wood plank near the ruins of Ft. Crèvecoeur deep in the wilderness of the New World, upon which a French deserter had printed: NOUS SOMMES TOUS SAUVAGES
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Evan S. Connell (Son of the Morning Star: General Custer and the Battle of the Little Bighorn)
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Luce se dépêche. Elle doit attraper un bus pour se rendre chez Titouan. Détour par la salle de bains pour vérifier que ses cheveux n'ont pas décidé de déclarer leur autonomie ; elle presse l'interrupteur. Un flash lui répond, accompagné d'un claquement sec. Cette fois, la lampe a grillé.
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Manon Fargetton (À quoi rêvent les étoiles)
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Understatement has become part of the tradition. A proposal to build a history room to house the football team's memorabilia was immediately shelved when many former players complained. What makes this program so special is what you carry in your heart, they argued, not what you hang on the wall.
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Neil Hayes (When the Game Stands Tall, Special Movie Edition: The Story of the De La Salle Spartans and Football's Longest Winning Streak)
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Cette première pièce exhale une odeur sans nom dans la langue, et qu'il faudrait appeler l'odeur de pension. Elle sent le renfermé, le moisi, le rance; elle donne froid, elle est humide au nez, elle pénètre les vêtements; elle a le goût d'une salle où l'on a dîné; elle pue le service, l'office, l'hospice. Peut-être
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Honoré de Balzac (Le Père Goriot)
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D'un œil sévère, tel un général d'armée s'adonnant à la décimation, je scrutai mon studio à la recherche d'une source potentielle de liquidités. Les objets tremblaient sous mon regard. Pas moi ! Pas moi ! semblaient-ils me dire. Le sort tomba sur le plus jeune : un grille-pain offert à noël et qui ayant adopté les mœurs locales, lisait, le ventre vide, un volume de Jean Racine. Je m'approchai de lui. A ses côtés, la bouilloire électrique poussa un soupir de soulagement. Le grille-pain, comprenant son sort, s'accrocha en pleurant à sa prise électrique. -Quel est mon crime ? Pourquoi m'assassiner ? Qu'ai-je fait ? A quel titre ? Qui te l'a dit ?
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Sophie Divry (Quand le diable sortit de la salle de bain)
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Personne dans la salle, les bruits de la ville en contrebas, plus loin des lumières sur la baie. J’entends l’Arabe respirer très fort, et ses yeux brillent dans la pénombre. Au loin, est-ce le bruit de la mer ? le monde soupire vers moi dans un rythme long et m’apporte l’indifférence et la tranquillité de ce qui ne meurt pas.
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Albert Camus (L'envers et l'endroit)
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Un hiver, je rendis visite, à pied bien entendu, à mon frère qui séjournait alors dans une petite bourgade campagnarde où il était chargé de décorer à fresque une salle de bal. Malgré la saison froide, j'avais choisi une tenue toute mince et légère; m'encombrer peureusement d'étoffes lourdes et épaisses m'eût paru une gêne désagréable, une peine superflue.
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Robert Walser
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Mais c'était surtout aux heures des repas qu'elle n'en pouvait plus, dans cette petite salle au rez-de-chaussée, avec le poêle qui fumait, la porte qui criait, les murs qui suintaient, les pavés humides; toute l'amertume, de l'existence lui semblait servie sur son assiette, et, à la fumée du bouilli, il montait du fond de son âme comme d'autres bouffées d'affadissement.
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Gustave Flaubert (Madame Bovary)
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Les murs s’effritent : l’actualité force les portes du temple, la liberté des Modernes s’invite dans les cours de récréation et des salles de classe, le présent ne s’oublie jamais, les envies de la vie envahissant l’institution, la société, avec ses codes, ses modes, ses marques, ses emblèmes, ses objets fétiches, ses signes d’appartenance et de reconnaissance, déferle à l’école.
(p49)
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Alain Finkielkraut (L'Identité malheureuse)
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Je parcours la salle du regard, et un violent dégoût m'envahi. Que fais-je ici? Qu'ai-je été me mêler de discourir sur l'humanisme? Pourquoi ces gens sont-ils là? Pourquoi mangent-ils? C'est vrai qu'ils ne savent pas, eux, qu'ils existent. J'ai envie de partir, de m'en aller quelque part où je serais vraiment à ma place, où je m'emboîterais...Mais ma place n'est nulle part; je suis de trop.
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Jean-Paul Sartre (Nausea)
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Il est vrai qu'on n'a pas encore abattu toutes les croix, ni remplacé les cérémonies du culte par des spectacles antiques de prostitution. On n’a pas non plus tout à fait installé des latrines et des urinoirs publics dans les cathédrales transformées en tripots ou en salles de café-concert. Évidemment, on ne traîne pas assez de prêtres dans les ruisseaux, on ne confie pas assez de jeunes religieuses à la sollicitude maternelle des patronnes de lupanars de barrière. On ne pourrit pas assez tôt l’enfance, on n’assomme pas un assez grand nombre de pauvres, on ne se sert pas encore assez du visage paternel comme d’un crachoir ou d’un décrottoir... Sans doute. Mais toutes ces choses sont sur nous et peuvent déjà être considérées comme venues, puisqu’elles arrivent comme la marée et que rien n’est capable de les endiguer.
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Léon Bloy (Le Désespéré)
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when Goblin clutches me by the wrist, and lays, not her skinny finger, but the handle of a key, upon her lip. She invites me, with a jerk, to follow her. I do so. She leads me out into a room adjoining - a rugged room, with a funnel-shaped, contracting roof, open at the top, to the bright day. I ask her what it is. She folds her arms, leers hideously, and stares. I ask again. She glances round, to see that all the little company are there; sits down upon a mound of stones; throws up her arms, and yells out, like a fiend, ‘La Salle de la Question!’
The Chamber of Torture! And the roof was made of that shape to stifle the victim’s cries! Oh Goblin, Goblin, let us think of this awhile, in silence. Peace, Goblin! Sit with your short arms crossed on your short legs, upon that heap of stones, for only five minutes, and then flame out again.
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Charles Dickens (Pictures from Italy)
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For all of [Fanny] Ardant’s ability to depict a range of emotion, I most associate her with joy. Not necessarily the depiction of joy, but rather a joy of acting, a joy of being, a joie de vivre. Ardant, in her mature performances, conveys the sense of someone bringing to scenes her full being, her whole self and experience. There is an understanding of the value of life in such moments, in the value of the moments themselves.
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Mick LaSalle (The Beauty of the Real: What Hollywood Can Learn from Contemporary French Actresses)
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He wants to play major college football at a university far away, where nobody will know about his tragic family history. Then he wants to play in the NFL.
Every catch brings him closer to that reality. That's how he thinks of it, anyway. Every time he runs downfield, sees the ball in the air, and hears the defensive back laboring to catch up, whenever he feels that ball fall out of the sky and into his waiting hands, he inches closer to his goals.
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Neil Hayes (When the Game Stands Tall, Special Movie Edition: The Story of the De La Salle Spartans and Football's Longest Winning Streak)
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Un été je suis seul avec elle à Toulon, par une forte chaleur elle me traîne jusqu'à la bibliothèque municipale pour quérir des renseignements sur Napoléon, elle possède presque toutes les réponses aux questions de ce nouveau concours, il lui en manque une ou deux, elle tanne un bibliothécaire pour qu'il l'aiguille sur la bonne voie ; à la suivre comme une furie, derrière cet homme en blouse grise, à travers ces salles silencieuses, j'ai peut-être un tout petit peu honte. Je sais qu'elle a déjà perdu.
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Hervé Guibert (My Parents (Masks))
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C’est que les soirs où des étrangers, ou seulement M. Swann, étaient là, maman ne montait pas dans ma chambre. Je dînais avant tout le monde et je venais ensuite m’asseoir à table, jusqu’à huit heures où il était convenu que je devais monter ; ce baiser précieux et fragile que maman me confiait d’habitude dans mon lit au moment de m’endormir, il me fallait le transporter de la salle à manger dans ma chambre et le garder pendant tout le temps que je me déshabillais, sans que se brisât sa douceur, sans que se répandît et s’évaporât sa vertu volatile, et, justement ces soirs-là où j’aurais eu besoin de le recevoir avec plus de précaution, il fallait que je le prisse, que je le dérobasse brusquement, publiquement, sans même avoir le temps et la liberté d’esprit nécessaires pour porter à ce que je faisais cette attention des maniaques qui s’efforcent de ne pas penser à autre chose pendant qu’ils ferment une porte, pour pouvoir, quand l’incertitude maladive leur revient, lui opposer victorieusement le souvenir du moment où ils l’ont fermée.
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Marcel Proust (Swann’s Way (In Search of Lost Time, #1))
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Prospectus et guide de l’annexe
Établissement spécialisé dans le séjour temporaire des juifs et assimilés.
Ouvert toute l’année.
Cadre plaisant, calme et boisé en plein cœur d’Amsterdam.
Pas de voisinage immédiat. Desservi par les lignes de tram 13 et 17, accessible également en voiture ou à bicyclette. Ou à pied, dans certains cas où les autorités allemandes n’autorisent pas l »usage de ces moyens de transport. […] Eau courante dans la salle de bains (malheureusement sans bain) et le long de divers murs intérieurs et extérieurs. […] Expression orale : obligation permanente de parler à voix basse, toutes les langues de culture sont autorisées, donc l’allemand est exclu.
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Anne Frank (Le journal d'Anne Frank (French Edition))
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Il n’y avait plus ni écoliers, ni ambassadeurs, ni bourgeois, ni hommes, ni femmes ; plus de Clopin Trouillefou, de Gilles Lecornu, de Marie Quatrelivres, de Robin Poussepain. Tout s’effaçait dans la licence commune. La grand-salle n’était plus qu’une vaste fournaise d’effronterie et de jovialité où chaque bouche était un cri, chaque oeil un éclair, chaque face une grimace, chaque individu une posture. Le tout criait et hurlait. Les visages étranges qui venaient tour à tour grincer des dents à la rosace étaient comme autant de brandons jetés dans le brasier. Et de toute cette foule effervescente s’échappait, comme la vapeur de la fournaise, une rumeur aigre, aiguë, acérée, sifflante comme les ailes d’un moucheron.
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Victor Hugo (Victor Hugo: Oeuvres complètes - 122 titres (Annotés et illustrés) - Arvensa Editions (French Edition))
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La mort est une chose étonnante. Les gens passent leur vie entière à faire comme si elle n’existait pas, et pourtant elle est la plupart du temps notre principale raison de vivre. Certains d’entre nous prennent conscience de la fragilité humaine assez tôt pour vivre ensuite plus intensément, plus obstinément, plus furieusement. Quelques-uns ont besoin de sa présence constante pour se sentir vivants. D’autres sont tellement obsédés par la mort qu’ils s’assoient dans la salle d’attente bien avant qu’elle n’ait annoncé son arrivée. Nous la redoutons, et pourtant la plupart d’entre nous ont peur qu’elle n’emporte quelqu’un d’autre plus qu’elle ne nous emporte nous-mêmes. Car la plus grande crainte face à la mort est qu’elle passe à côté de nous. Et nous laisse esseulés.
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Fredrik Backman (A Man Called Ove)
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For the disciplined man, as for the true believer, no detail is unimportant, but not so much for the meaning that it conceals within it as for the hold it provides for the power that wishes to seize it. Characteristic is the great hymn to the 'little things' and to their eternal importance, sung by Jean Baptiste de La Salle, in his "Traité sur les obligations des freres des Ecoles chretienne" (Treaty on the obligations of the Brothers of the Christian Schools). The mystique of the everyday is joined here with the discipline of the minute. 'How dangerous it is to neglect little things. It is a very consoling reflection for a soul like mine, little disposed to great actions, to think that fidelity to little things may, by an imperceptible progress, raise us to the most eminent sanctity: because little things lead to greater . . . Little things; it will be said, alas, my God, what can we do that is great for you, weak and mortal creatures that we are. Little things; if great things presented themselves would we perform them! Would we not think them beyond our strength! Little things; and if God accepts them and wishes to receive them as great things! Little things; has one ever felt this? Does one judge according to experience? Little things; one is certainly guilty, therefore, of seeing them as such, one refuses them! Little things; yet it is they that in the end have made great saints! Yes, little things; but great motives, great feelings, great fervour, great ardour, and consequently great merits, great treasures, great rewards! (La Salle). The meticulousness of the regulations, the fussiness of the inspections, the supervision of the smallest fragment of life and of the body - will soon provide, in the context of the school, the barracks, the hospital or the workshop, a laicized content, an economic or technical rationality for this mystical calculus of the infinitesimal and the infinite.
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Michel Foucault (Discipline and Punish: The Birth of the Prison)
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Tout ce que je ressens est décuplé. Je grouille d’émotions, je fourmille de sentiments. Je pleure souvent. De tristesse, de joie, de rage. Je m’oublie au bénéfice des autres. J’ai tellement d’empathie, je peux tellement comprendre les autres que j’en suis influençable. Je suis incapable d’avoir un avis tranché. Je ne m’aime pas. Mais ce n’est pas grave, tant que les autres m’aiment. Je me juge constamment. Avec sévérité. Mon cerveau n’est jamais au repos, mon imagination est une machine de guerre. Quand je regarde un film, quand j’utilise un objet, je me demande ce que font les comédiens à cet instant précis, quelle est la vie de celui qui l’a fabriqué, qui vit là. Je suis toujours en hypervigilance. Je sursaute quand je croise maman dans le couloir, je crie quand Lily entre dans la salle de bains sans frapper. Lorsque j’entends parler d’un fait divers, je me mets à la place des victimes. Je vis les scènes comme si j’y étais. Je suis lucide. Trop.
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Virginie Grimaldi (Il est grand temps de rallumer les étoiles)
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Ellana.
Le prénom voletait au-dessus d'elle.
Sans qu'elle parvienne à l’attraper.
Sans qu'il s’éloigne tout à fait.
Ellana.
Comment s'appelait-elle avant ? Pourquoi son passé lui était-il devenu étranger ? Qui était-elle désormais ?
Ellana.
Elle ferma les yeux, tentant d'oublier l'odeur rance qui flottait dans la grande salle.
Ellana.
Les enfants étaient partis. Rentrés chez eux puisque tous avaient un chez eux.
"À demain, Ellana."
Ellana.
Elle avait résisté à l'envie de courir vers le large, vers la Mère Nature qui la guidait autrefois. Ne pas se retourner, aller de l'avant. Toujours. Elle s'était arrangé un coin dans la grande salle déserte, s'était allongée.
Ellana.
Elle avait 18 ans.
Des milliers de choses à raconter. Et mille fois plus à vivre.
Elle s'endormit sans s'en apercevoir.
Ellana.
Doucement le prénom se posa sur ses paupières closes, se glissa le long de sa respiration régulière, se coula dans son cœur, son âme et chacune des cellules de son corps.
Il devint elle.
Elle devint lui.
Ellana.
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Pierre Bottero (Ellana (Le Pacte des MarchOmbres, #1))
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Dès que le brouhaha s’apaise, les premières mesures du morceau suivant s’élèvent, profondes et lentes. Les tintements du triangle et des grelots résonnent, clairs échos du rythme grave des percussions. Alors, Anja se met à chanter.
Tes yeux secs cherchent de l’eau dans cette ville morte
Tes pieds en sang abreuvent la terre assoiffée
Tu tombes et ne peux plus te lever…
Elle vibre, exaltée comme chaque fois par la foule et le chant, flot d’émotions brutes, partagées, échangées avec ses compagnons, avec le public.
Tressaillement soudain.
Sensation moite et glacée.
Un goût âcre envahit sa bouche, un goût de bile et de peur mêlées. Quelqu’un, au milieu de la foule, l’observe. Un regard glisse lentement sur elle, insistant, insidieux, pareil à la langue d’une bête répugnante sur sa peau. Celui qui la traque, l’épie depuis plusieurs semaines se trouve dans la foule ce soir, ombre sournoise et anonyme. La sirène tente d’apercevoir un visage, de surprendre la fixité d’une expression, en vain. Dans la salle, les yeux des spectateurs sont pareilles à des billes de ténèbres opaques, angoissantes. « Qui est-ce ? » « Que veut-il ? » « Est-ce que je le connais ? » « Est-ce lui, le responsable des disparitions ? » « A-t-il un lien avec cette momie ? » « Suis-je sa prochaine cible ? » Ces questions angoissantes, obsédantes, tournent en boucle dans sa tête, brisant la magie du concert. Anja parvient à faire bonne figure, interprète même une mélodie réclamée par le public. Mais se sent terriblement soulagée quand le concert s’achève.
Stein repousse ses percussions dans un coin, salue ses deux amies d’un rapide signe de main et quitte la scène. Fast l’attend à l’autre bout de la salle bondée, accoudé au bar. Celui-ci, une antiquité rescapée du Cataclysme, consolidée par des planches de bois peintes, des plaques de tôles et d’épais morceaux de plastique, est la fierté de Senta, la propriétaire des lieux. Il a résisté aux tempêtes, aux pillards, aux siècles et porte comme autant de cicatrices gravées dans sa surface, les traces de milliers de vies.
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Charlotte Bousquet (Les Chimères de l'aube (La Peau des rêves, #3))
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The fact is that what scientists call zoonotic disease was little known in the Americas. By contrast, swine, mainstays of European agriculture, transmit anthrax, brucellosis, leptospirosis, trichinosis, and tuberculosis. Pigs breed exuberantly and can pass diseases to deer and turkeys, which then can infect people. Only a few of De Soto’s pigs would have had to wander off to contaminate the forest. The calamity wreaked by the De Soto expedition, Ramenofsky and Galloway argued, extended across the whole Southeast. The societies of the Caddo, on the Texas-Arkansas border, and the Coosa, in western Georgia, both disintegrated soon after. The Caddo had a taste for monumental architecture: public plazas, ceremonial platforms, mausoleums. After De Soto’s army left the Caddo stopped erecting community centers and began digging community cemeteries. Between the visits of De Soto and La Salle, according to Timothy K. Perttula, an archaeological consultant in Austin, Texas, the Caddoan population fell from about 200,000 to about 8,500—a drop of nearly 96 percent. In the eighteenth century, the tally shrank further, to 1,400. An equivalent loss today would reduce the population of New York City to 56,000, not enough to fill Yankee Stadium. “That’s one reason whites think of Indians as nomadic hunters,” Russell Thornton, an anthropologist at the University of California at Los Angeles, said to me. “Everything else—all the heavily populated urbanized societies—was wiped out.
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Charles C. Mann (1491: New Revelations of the Americas Before Columbus)
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Je me rappelle mon entrée sur la scène, à mon premier concert. […] Je n'aimais pas ce public pour qui l'art n'est qu'une vanité nécessaire, ces visage composés dissimulant les âmes, l'absence des âmes. Je concevais mal qu'on pût jouer devant des inconnus, à heure fixe, pour un salaire versé d'avance. Je devinais les appréciations toutes faites, qu'ils se croyaient obligés de formuler en sortant ; je haïssais leur goût pour l'emphase inutile, l'intérêt même qu'ils me portaient, parce que j'étais de leur monde, et l'éclat factice dont se paraient les femmes. Je préférais encore les auditeurs de concerts populaires, donnés le soir dans quelque salle misérable, où j'acceptais parfois de jouer gratuitement. Des gens venaient là dans l'espoir de s'instruire. Ils n'étaient pas plus intelligents que les autres, ils étaient seulement de meilleur volonté. Ils avaient dû, après leur repas, s'habiller le mieux possible ; ils avaient dû consentir à avoir froid, pendant deux longues heures, dans une salle presque noire. Les gens qui vont au théâtre cherchent à s'oublier eux-mêmes ; ceux qui vont au concert cherchent plutôt à se retrouver. Entre la dispersion du jour et la dissolution du sommeil, ils se retrempent dans ce qu'ils sont. Visage fatigués des auditeurs du soir, visages qui se détendent dans leurs rêves et semblent s'y baigner. Mon visage… En ne suis-je pas aussi très pauvre, moi qui n'ai ni amour, ni foi, ni désir avouable, moi qui n'ai que moi-même sur qui compter, et qui me suis presque toujours infidèle ? (p. 82-83)
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Marguerite Yourcenar (Alexis ou le Traité du vain combat / Le Coup de grâce)
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Why are there no queens in the deck?” I asked rather suddenly. “It seems odd.” Suzanne Brantôme, on my left, and Mimi La Salle, on my right, smiled knowingly, and I felt foolish. But Marguerite did not smile. “You have by now read The Book of the City of Ladies, have you not, Anna?” “I have.” “Then you should tell us why the deck has no queens.” “Because…,” I began, but I hesitated, for my mind was racing far ahead of my voice. I wished so very much to please the duchess with my answer. “There has been so little recognition of the contributions of women in every walk of life?” I finally offered, with a woeful lack of confidence in my answer. But Marguerite bade me go on with a subtle nod. “Men have looked down upon our sex,” I said. “They have withheld education and caused us great suffering. They do not see women as fit rulers and…” I stopped and thought about my summary of Christine de Pizan’s work. When I began again, it was slowly, as if the words were falling together into an idea as they were spoken. “So why would men place queens in a deck of cards? It might signify their importance in the world.” Marguerite looked at me with affection and approval. “I have thought the same thoughts many times, as have my ladies at these tables. We all know very well there are no kingdoms without queens.” We sat silent for a moment as we pondered the wisdom of that idea. “Mayhap someday soon there will be queens in the playing cards,” I said hopefully. “If it is left to the men to decide, we shall first see the Second Coming of Christ!” Lady Brantôme declared. Everyone laughed at that. Mimi,
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Robin Maxwell (Mademoiselle Boleyn)
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Parfois, dans la vie, on a le sentiment de croiser des gens du même univers que nous. Des extra-humains, différents des autres, qui vivent sur la même longueur d'onde, ou dans la même illusion.
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J’en ai assez d’être blasée. De me méfier de tout et de tout le monde.
***
coalescence : rapprochement de personnes sensibles et meurtries dont le contact entraîne une reconstruction solide de chaque élément à travers le tout qu'ils forment.
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Partie.
Où ҫa ?
Décédée.
Élégant, mais long. Un peu pompeux. Trop officiel.
Au ciel.
À d’autres !
Morte.
Ben oui, morte.
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Je suis quoi face à l’océan ? Je suis quoi sur cette terre ? Un grain de sable, comme tous les autres. Avec des grains qui écrasent ceux d’en dessous et les empêchent de respirer.
***
On cherche l’harmonie pour se faire du bien. Et pour supporter d’être les grains qui étouffent sous les autres.
***
- Croire en quoi ?
- En la force qu’on a tous au fond de nous quand il est question d’une autre vie que la nôtre. Comme vous pour votre fils. Et j’espère que Caroline l’aura aussi
***
Tu peux tendre la main à quelqu’un, mais tu ne peux pas le sortir du trou dans lequel il s’enforce s’il ne prend pas la main que tu lui tends. À moins d’y tomber avec lui, ce qui ne résout pas les choses. On est à deux au fond du trou, mais on est quand même au fond du trou.
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Et puis, elle obtient enfin l’autorisation de les ouvrir, à condition de ne regarder que le ciel, et nulle part ailleurs… En écartant les paupières doucement, c’est comme ci elle ouvrait le rideau d’un théâtre tandis que l’obscurité est totale dans la salle. Elle entre alors dans la troisième dimension. La quatrième, peut-être. Longueur, largeur, profondeur, et paix de cœur.
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Agnès Ledig (Juste avant le bonheur)
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SOME OF THE WOMEN YOU WILL MEET on these pages, you will already know. Some you’ll know by name, and others, including some of the very best, you may never have heard of. Frankly, some of these women have careers that deserve a book-length treatment all their own. I’m thinking, in particular, of Nathalie Baye, Sandrine Bonnaire, Isabelle Huppert, Agnès Jaoui, Sandrine Kiberlain, Valeria Bruni Tedeschi and Karin Viard. In any case, over the course of this book, you will come to know their best work and that of their colleagues. It is a striking thing, the sheer vastness of the working talent, a roster that includes but is hardly limited to names such as Isabelle Adjani, Fanny Ardant, Josiane Balasko, Emmanuelle Béart, Leïla Bekhti, Monica Bellucci, Juliette Binoche, Élodie Bouchez, Isabelle Carré, Amira Casar, Marion Cotillard, Marie-Josée Croze, Emmanuelle Devos, Marina Foïs, Sara Forestier, Cécile de France, Catherine Frot, Charlotte Gainsbourg, Julie Gayet, Marie Gillain, Marina Hands, Mélanie Laurent, Virginie Ledoyen, Valérie Lemercier, Sophie Marceau, Chiara Mastroianni, Anna Mouglalis, Géraldine Pailhas, Charlotte Rampling, Natacha Régnier, Brigitte Roüan, Ludivine Sagnier, Emmanuelle Seigner, Mathilde Seigner, Audrey Tautou, Sylvie Testud, Kristin Scott Thomas and Elsa Zylberstein.
Some of these women are renowned for their beauty (Béart, Bellucci, Binoche, Marceau). But many others are beautiful in ways that elude analysis. They are warm or electric or magnetic or so idiosyncratic that your eyes immediately go to them. They are beautiful like the actresses of an earlier Hollywood generation, like Barbara Stanwyck, Claudette Colbert or Olivia de Havilland. In the 1930s, Busby Berkeley’s chorus lines were filled with women who were prettier, and yet these ladies became objects of cinematic fantasy. Obviously, they had some requisite base level of good looks, but what pushed them into the realm of beauty was something else, something inside them, something to do with their essential being. And yet . . . what happens if a culture or an industry isn’t interested in a woman’s essential being? Stanwyck and her exalted colleagues would have been nothing in such an environment, just as many American actresses today are going through entire careers without ever showing what’s inside of them.
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Mick LaSalle (The Beauty of the Real: What Hollywood Can Learn from Contemporary French Actresses)
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À huit heures et demie du soir, deux tables étaient dressées. La jolie madame des Grassins avait réussi à mettre son fils à côté d’Eugénie. Les acteurs de cette scène pleine d’intérêt, quoique vulgaire en apparence, munis de cartons bariolés, chiffrés, et de jetons en verre bleu, semblaient écouter les plaisanteries du vieux notaire, qui ne tirait pas un numéro sans faire une remarque ; mais tous pensaient aux millions de monsieur Grandet. Le vieux tonnelier contemplait vaniteusement les plumes roses, la toilette fraîche de madame des Grassins, la tête martiale du banquier, celle d’Adolphe, le président, l’abbé, le notaire, et se disait intérieurement :
− Ils sont là pour mes écus. Ils viennent s’ennuyer ici pour ma fille. Hé ! ma fille ne sera ni pour les uns ni pour les autres, et tous ces gens-là me servent de harpons pour pêcher !
Cette gaieté de famille, dans ce vieux salon gris, mal éclairé par deux chandelles ; ces rires, accompagnés par le bruit du rouet de la grande Nanon, et qui n’étaient sincères que sur les lèvres d’Eugénie ou de sa mère ; cette petitesse jointe à de si grands intérêts ; cette jeune fille qui, semblable à ces oiseaux victimes du haut prix auquel on les met et qu’ils ignorent, se trouvait traquée, serrée par des preuves d’amitié dont elle était la dupe ; tout contribuait à rendre cette scène tristement comique. N’est-ce pas d’ailleurs une scène de tous les temps et de tous les lieux, mais ramenée à sa plus simple expression ? La figure de Grandet exploitant le faux attachement des deux familles, en tirant d’énormes profits, dominait ce drame et l’éclairait. N’était-ce pas le seul dieu moderne auquel on ait foi, l’Argent dans toute sa puissance, exprimé par une seule physionomie ? Les doux sentiments de la vie n’occupaient là qu’une place secondaire, ils animaient trois cœurs purs, ceux de Nanon, d’Eugénie et sa mère. Encore, combien d’ignorance dans leur naïveté ! Eugénie et sa mère ne savaient rien de la fortune de Grandet, elles n’estimaient les choses de la vie qu’à la lueur de leurs pâles idées, et ne prisaient ni ne méprisaient l’argent, accoutumées qu’elles étaient à s’en passer. Leurs sentiments, froissés à leur insu mais vivaces, le secret de leur existence, en faisaient des exceptions curieuses dans cette réunion de gens dont la vie était purement matérielle. Affreuse condition de l’homme ! il n’y a pas un de ses bonheurs qui ne vienne d’une ignorance quelconque. Au moment où madame Grandet gagnait un lot de seize sous, le plus considérable qui eût jamais été ponté dans cette salle, et que la grande Nanon riait d’aise en voyant madame empochant cette riche somme, un coup de marteau retentit à la porte de la maison, et y fit un si grand tapage que les femmes sautèrent sur leurs chaises.
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Honoré de Balzac (Eugénie Grandet)
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Elenco di titani. A destra una legione di pensatori, la Gironda; a sinistra un gruppo di atleti: la Montagna. Da un lato Brissot, che aveva avuto in consegna le chiavi della Bastiglia; Barbaroux, influenzatissimo dai Marsigliesi; Kéervélegan, che disponeva del battaglione di Brest accasermato al fabourg Saint-Marceau; Gensonné, che aveva consacrato una supremazia dei rappresentanti sui generali; il truce Gaudet, al quale la regina aveva mostrato alle Tulieries il delfino addormentato, il fatale Gaudet che baciò la fronte del fanciullo e fece mozzare la testa al padre; Salles, il chimerico delatore di collusioni della Montagna con l'Austria; Sillery, lo zoppo della destra come Couthon era lo storpio della sinistra; Lause-Duperret, che trattato da uomo scellerato da un giornalista, invitò a cena quest'ultimo affermando che, secondo lui, scellerato stava a significare semplicemente un uomo che pensava in modo differente; Rabaut-Saint-Étienne, che aveva iniziato il suo almanacco per il 1700 con le parole «La Rivoluzione è finita»; Quinette, che fu tra coloro che accelerarono la fine di Luigi XVI; il giansenista Camus, che stava redigendo la costituzione civile del clero, credeva ai miracoli del diacono Paris, e si prosternava ogni sera davanti a un Cristo alto sette piedi inchiodato al muro della sua stanza; Fauchet, un prete che con Camille Desmoulins aveva partecipato al 14 Luglio; Isnard, colpevole di aver asserito: «Parigi sarà distrutta», mentre Brunswick affermava: «Parigi sarà incendiata»; Jacob Dupont, il primo a professare: «Io sono ateo » ottenendo da Robespierre questa singolare risposta: «L'ateismo è aristocratico»; Lanjuinais, tenace, sagace, coraggioso bretone; Ducos, l'Eurialo di Boyer-Fonfrède, Rebecqui, il Pilade di Barbaroux, che presentò le dimissioni per il ritardo frapposto all'esecuzione di Robespierre; Richaud, ostile al permanere delle sezioni; Lasource, che aveva lanciato questo motto micidiale: «Guai alle nazioni che si mostrano riconoscenti» e che, ai piedi del patibolo, doveva contraddirsi con queste parole lanciate alla Montagna. «Noi moriamo perché il popolo sonnecchia, voi morirete quando si sveglierà» Biroteau, che fece decretare l'abolizione dell'inviolabilità, e fu così, l'incosciente fabbro della mannaia e carnefice di se stesso; Charles Villatte, che mise in pace la propria coscienza con questa protesta: «Non voterò mai sotto la minaccia di un coltello»; Luovet, autore di Fabulas, che finì come libraio in Palais-Royal avendo per cassiere Lodoiska; Mercier, autore dei Tableaux de Paris, il quale affermava: «Tutti i re hanno sentito sulla loro nuca il 21 gennaio»; Marec, che si preoccupava soltanto della «fazione degli antichi pregiudizi»il giornalista Carrà, che davanti al patibolo commentava: «Sono seccato di morire perché non potrò assistere al seguito»; Vigés che si vantava di essere granatiere del secondo battaglione di Mayenne-et-Loire, e che, alle minacce che gli venivano dalla tribuna del pubblico, urlava: «Io chiedo che al primo mormorio del pubblico, ognuno di noi esca di qui per marciare su Versailles, spada in pugno!»; Buzot, votato alla morte per fame;Valazé, votato al proprio pugnale; Condorcet, che doveva morire a Bourg-la-Reine, località ribattezzata Bourg Ėgalité, denunciato da un libro di Orazio che teneva in tasca; Pétion, adorato dalla folla nel 1792 e divorato dai lupi nel 1794, e altri venti ancora; Ponécoulant, Morbotz, Lidon, Saint-Martin, Dussaulx, traduttore di Giovenale e combattente nella campagna di Hannover, Boileau, Bertrand, Lesterp-Beuavais, Lesage, Gomaire, Gardien, Mainvielle, Duplantier, Lacaze, Antiboule, primo fra tutti, un Branave che veniva chiamato Vergniaud.
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Victor Hugo (Ninety-Three (Annotated & Illustrated))
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Et le spectacle tragique de la salle se terminait en une espèce de parodie, les vieillards s’agitant comme des enfants, les uns prêts à rire, les autres à pleurer, parce qu’ils retrouvaient si vivement en eux la trace de ce qui était perdu. Alors je me dis que c’était trop cruel à la fin et que jamais plus je n’emmènerais Nil chanter pour rappeler l’espoir.
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Gabrielle Roy (Children of My Heart)
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les familles devaient obligatoirement déclarer les cas diagnostiqués par le médecin et consentir à l’isolement de leurs malades dans les salles spéciales de l’hôpital.
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Albert Camus (La peste)
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Des familles entières étaient pliées en deux et tordues de rire. L’agent toisait d’un air avantageux la salle et ses occupants qui hoquetaient, leurs dentiers claquant, leurs perruques glissant, leurs pacemakers peinant, leurs boyaux glougloutant. C’était d’un ridicule sans bornes – une véritable « régression anthropoïde », selon l’expression de John. Il se mit à crier à son tour, leur disant qu’ils n’y comprenaient rien. Personne ne l’écouta. Ils lui jetèrent des gobelets en plastique et lui firent des grimaces. L’agent lui dit de la boucler.
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Le Seigneur des porcheries
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dans l'espace entre mes doigts
j'assimile les tremblements du monde
à la convergence des écorchures
et voilà l'intérêt
d'une lumière tamisée
dans la salle des complots
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Benoit Pinette (La mémoire est une corde de bois d’allumage)
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Nous pendons la tête en bas à la balustrade
chauves-souris au hou sur notre temps d’inactivité. la dame
professeur de technologie s’est oublié une heure de trop. l’heure
s’y est miré dedans. jette à chaque fois avec quelque motif en nous.
nous nous ballonnons à cause de quelque gros mot.
nous nous dévissons des écrous et des boulons. nouveau cœur en attente.
un foie chacun. nous nous étirons encore un tas de nerfs
les cous des flashs
à feu doux des haricots blancs secs.
nous nous souvenons du livre
herbier de nerfs. nous oublions que nous vivons. la mort
nous l’espérons plus.
comment empêcher les lucioles de s’envoler
dans les couloirs je leur dis ma déception.
ils ne veulent pas rentrer dans les salles de cours
pour placer sur les bancs des belles mauvaises habitudes
monsieur le professeur d’allemand a deux montres
pour chaque corps. pas une seule minute de retard
dans le corps A ni dans le corps B.
quand il perd une minute il s’accroupit
il dépose deux paumes sur ses yeux pour pleurer de l’intérieur.
un enfant qui n’arrive pas à l’heure.
nous le dorlotons nous sommes généreux.
(traduit du roumain par Gabrielle Danoux)
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Emil Iulian Sude (Paznic de noapte)
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Easton Braun and Reign De La Salle, man. I’d like to be the pastrami between their buns.” She fanned herself. “But West St. Claire was the cheddar on the taco. I think he fought today.
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L.J. Shen (Playing with Fire)
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Se hâtant vers la salle Victor-Hugo, elle songea à cette phrase de l’écrivain dans L’Homme qui rit : « La vie n’est qu’une longue perte de tout ce qu’on aime.
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Karine Tuil (Les Choses humaines)
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Everybody wants to be a success. I've never heard anyone say he or she wants to be a failure. No matter what their definition of success might be - and it's different for everybody - everybody wants to be successful.
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Bob Ladouceur (Chasing Perfection: The Principles Behind Winning Football the De La Salle Way)
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Voilà à quoi je pensais, tandis que je marchais pour rentrer chez moi, légèrement ivre, après avoir quitté L. devant le bar où nous avions bu un troisième verre. Nous avions bien ri, elle et moi, au fond de la salle, car finalement la conversation avait dévié sur nos passions adolescentes, avant Barthes et toute la clique, à l’époque où nous accrochions des posters dans notre chambre.
J'avais raconté à L. les deux années durant lesquelles, vers l'âge de seize ans, j'avais contracté puis developpé une cristallisation spectaculaire sur la personne d'Ivan Lendl, un joueur de tennis tchécoslovaque au physique ingrat dont je percevais la beauté obscure et saisissante, au point que je m'étais abonnée à Tennis Magazine (moi que je n'avais jamais touché une raquette de ma vie) et avais passé des heures devant les retransmissions televisées du tournoi de Roland Garros et Wimbledon au lieu de réviser mon bac. L. étais sidérée. Elle aussi l'avait adoré! C'était bien la première fois que je rencontrais quelqu'un qui avait aimé Ivan Lendl, l'un des joueurs les plus detestés de l'histoire du tennis, sans doute à cause de son visage austère que rien ne pouvait dérider, et de son jeu de fond de court, méthodique et rébarbatif. Selon toute vraisemblance, c'est d'ailleurs pour ces raisons, parce qu'il était si grand, maigre et incompris, que je l'ai tant aimé. À la même époque, oui, exactement, L. avait suivi tous les matchs d'Ivan Lendl, elle s'en souvenait parfaitement, notamment de cette fameuse finale de Roland Garros jouée contre John McEnroe, que Lendl avait gagné à l'issue d'un combat d'une rare intensité dramatique. Les images l'avaient alors montré victorieux, défiguré pour l'épuisement, et pour la première fois le monde entier avait découvert son sourire. L. était incollable, se souvenait de tous les détails de la vie et de la carrière d'Ivan Lendl que j'avais pour ma part oubliés. C'était incroyable, plus de vingt ans après, de nous imaginer toutes les deux hypnotisées devant nos postes de télevision, elle en banlieue parisienne et mois dans un village de Normandie, souhaitant l'une et l'autre avec la même ardeur le sacre de l'homme de l'Est. L. savait auusi ce qu’Ivan Lendl était devenu, elle avait suivi tout cela de très près, sa carrière comme sa vie privée. Ivan Lendl était marié et père de quatre enfants, vivait aux Ètats-Unis, entraînait de jeunes joueurs de tennis et s’était fait refaire les dents. L. déplorait ce dernier point, la disparition du sourire tchécoslovaque (dents rangées de manière inégale dont on devinait le chevauchement) au profit d’un sourire américain (dents fausses parfaitement alignées, d’un blanc éclatant), selon elle, il y avait perdu tout son charme, je n’avais qu’à vérifier sur Internet si je ne la croyais pas.
C’était un drôle de coïncidence. Un point commun parmi d’autres, qui nous rapprochait.
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Delphine de Vigan (D'après une histoire vraie)
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30.09.1967
A 10h, nous sommes allés à l'Hermitage, l'ancienne résidence des Tsars et le siège du gouvernement provisoire de Kerensky jusqu'au 17 octobre 1917. Depuis la Révolution, il est transformé en musée qui renferme les plus riches collections d'art, de peinture, de joaillerie du monde. Les révolutionnaires qui ont envahi le palais, plus exactement les palais qui constituent l'ensemble de l'Hermitage, ne se sont pas emparés des trésors des Tsars - qui sont inestimables- pour les trafiquer au marché noir. Pas plus que les révolutionnaires chinois n'ont pillé les trésors inestimables du Palais impérial à Pékin. Les salles qui servent de dépositions sont d'une architecture variée et on ne peut plus somptueuses.
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Malek Bennabi مالك بن نبي
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Il est permis de marcher en autant qu’on a un but à l’esprit ; il est permis de déambuler si l’activité semble honnête, dépourvue d’intentions condamnables (de la toxicomanie à la prostitution). En somme, la mobilité incarne, dans une logique décidément normative, le droit de substituer à un état donné (par exemple le fait d’être assis à son bureau, d’écouter dans une salle de classe l’enseignement d’un professeur) une action qui libère le sujet d’un espace propre.
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Anonymous
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Owen Owens Field embodies the name of the team that calls it home. It's Spartan to the core.
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Neil Hayes (When the Game Stands Tall, Special Movie Edition: The Story of the De La Salle Spartans and Football's Longest Winning Streak)
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The recruiter didn't bother to introduce himself when Alumbaugh extended his hand. Instead, he turned to Aliotti and said: "He's not six-foot-one."
Nice to meet you, too, Alumbaugh thought.
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Neil Hayes (When the Game Stands Tall, Special Movie Edition: The Story of the De La Salle Spartans and Football's Longest Winning Streak)
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If we had played Poly a hundred more times that year we wouldn't have beaten them again. On that night we found a way. It was an unbelievable thing. It was a marvelous, miraculous win." -Coach Frank Allocco
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Neil Hayes (When the Game Stands Tall, Special Movie Edition: The Story of the De La Salle Spartans and Football's Longest Winning Streak)
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fermes espagnoles, dont les maîtres sont de pauvres hidalgos. »Il y avait un bruit de voix à peine saisissable dans la pièce située au-dessous,—sans doute la salle commune de la ferme. J'étais couchée sur un lit à colonnes vermoulues. Une paillasse, recouverte d'une serpillière en lambeaux. La lumière de la lune entrait par les fenêtres
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Paul Féval père (Le Bossu Volume 3 Aventures de cape et d'épée (French Edition))
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De La Salle hung on for the 28-21 victory. Afterward, Ladouceur stood before his exhausted team. It was by far the biggest victory in school history at the time, but the coach noticed that several of his players wore masks of disappointment.
"It's OK to feel disappointed if you didn't play your absolute best," he told them. "That's what we're all about.
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Neil Hayes (When the Game Stands Tall, Special Movie Edition: The Story of the De La Salle Spartans and Football's Longest Winning Streak)
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He hadn't developed into the accomplished running quarterback many had predicted he would become over the course of the season.
But he had come to personify this team. He was raw and untested when the season began, but he played his two best games in the two biggest games on the schedule. He wasn't the player anybody expected him to be, but he got the job done-at times spectacularly.
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Neil Hayes (When the Game Stands Tall, Special Movie Edition: The Story of the De La Salle Spartans and Football's Longest Winning Streak)
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A finales de 2009 hubo un pequeño alboroto mediático en España al descubrirse que la Junta de Extremadura, en manos de los socialistas, había organizado, dentro de su plan de educación sexual de los escolares, unos talleres de masturbación para niños y niñas a partir de los catorce años, campaña a la que bautizó, no sin picardía,El placer está en tus manos. Ante las protestas de algunos contribuyentes de que se invirtiera de este modo el dinero de los impuestos, los voceros de la Junta alegaron que la educación sexual de los niños era indispensable para «prevenir embarazos no deseados» y que las clases de masturbación servirían para «evitar males mayores». En la polémica que el asunto provocó, la Junta de Extremadura recibió las felicitaciones y el apoyo de la Junta de Andalucía, cuya Consejera de Igualdad y Bienestar Social, Micaela Navarro, anunció que en Andalucía comenzaría en breve una campaña similar a la extremeña. De otro lado, un intento de acabar con los talleres de masturbación mediante una acción judicial que puso en marcha una organización afín al Partido Popular y bautizada, con no menos chispa, Manos Limpias, fracasó de manera estrepitosa pues la Fiscalía del Tribunal de Justicia de Extremadura no dio curso a la denuncia y la archivó. ¡A masturbarse, pues, niños y niñas del mundo! Cuánta agua ha corrido en este planeta que todavía nos soporta a los humanos desde que, en mi niñez, los padres salesianos y los hermanos de La Salle —colegios en los que estudié— nos asustaban con el espantajo de que los «malos tocamientos» producían la ceguera, la tuberculosis y la imbecilidad. Seis décadas después ¡clases de paja en las escuelas! Eso es el progreso, señores. ¿Lo es, de veras? La curiosidad me acribilla el cerebro de preguntas. ¿Pondrán notas? ¿Tomarán exámenes? ¿Los talleres serán teóricos o también prácticos? ¿Qué proezas tendrán que realizar los alumnos para sacar la nota de excelencia y qué fiascos para ser desaprobados? ¿Dependerá de la cantidad de conocimientos que su memoria retenga o de la velocidad, cantidad y consistencia de los orgasmos que produzca la destreza táctil de chicos y chicas? No son bromas. Si se tiene la audacia de abrir talleres para iluminar a la puericia en las técnicas de la masturbación, estas preguntas son pertinentes.
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Anonymous
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En ce temps-là, le musée Guimet était un temple. C’est ainsi qu’il se dresse, maintenant, au fond de ma mémoire.
Je vois un large escalier de pierre s’élevant entre des murs couverts de fresques. Tout en gravissant les degrés, l’on rencontre successivement un brahmine altier versant une offrande dans le feu sacré ; des moines bouddhistes vêtus de toges jaunes s’en allant quêter, bol en main, leur nourriture quotidienne ; un temple japonais posé sur un promontoire auquel conduit, par-delà un torii rouge, une allée bordée de cerisiers en fleur. D’autres figures, d’autres paysages de l’Asie sollicitent encore l’attention du pèlerin montant vers le mystère de l’Orient [...].
A droite, est une toute petite salle de lecture où les fervents de l’orientalisme s’absorbent en de studieuses recherches, oublieux de Paris dont les bruits heurtent en vain les murs du musée-temple, sans parvenir à troubler l’atmosphère de quiétude et de rêve qu’ils enclosent.
Dans cette petite chambre, des appels muets s’échappent des pages que l’on feuillette. L’Inde, la Chine, le Japon, tous les points de ce monde qui commence au-delà de Suez sollicitent les lecteurs... Des vocations naissent... la mienne y est née.
Tel était le musée Guimet quand j’avais vingt ans".
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Alexandra David-Néel (L'Inde où j'ai vécu)
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Il est vrai qu'on n'a pas encore abattu toutes les croix, ni remplacé les cérémonies du culte par des spectacles antiques de prostitution. On n’a pas non plus tout à fait installé des latrines et des urinoirs publics dans les cathédrales transformées en tripots ou en salles de café-concert. Évidemment, on ne traîne pas assez de prêtres dans les ruisseaux, on ne confie pas assez de jeunes religieuses à la sollicitude maternelle des patronnes de lupanars de barrière. On ne pourrit pas assez tôt l’enfance, on n’assomme pas un assez grand nombre de pauvres, on ne se sert pas encore assez du visage paternel comme d’un crachoir ou d’un décrottoir... Sans doute. Mais toutes ces choses sont sur nous et peuvent déjà être considérées comme venues, puisqu’elles arrivent comme la marée et que rien n’est capable de les endiguer.
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Léon Bloy (Le Désespéré)
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les salles de réception de la Sorbonne n'étaient de mon temps jamais utilisées pour des raouts universitaires, mais assez souvent louées, à un tarif indécent, pour des défilés de mode et autres événements people
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Michel Houellebecq (Soumission)
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La punition, dans la plupart des foyers, est infligée pour la désobéissance. Dans les écoles aussi la désobéissance et l'insolence sont considérées comme des crimes. Quand j'étais jeune instituteur et que j'avais pour habitude de fesser les enfants, comme la plupart des instituteurs anglais avaient le droit de le faire, c'était toujours l'enfant désobéissant qui me fâchait le plus. Ma petite dignité personnelle était blessée. J'étais le dieu de pacotille de la salle de classe, comme papa est celui du foyer. Punir pour désobéissance, c'est s'identifier avec Dieu Tout-Puissant : Un seul Dieu tu adoreras. (p. 220)
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A.S. Neill (Summerhill: A Radical Approach to Child Rearing)
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9 juin 1992, à Rabat, Alexandre de Marenches, ancien patron des Services secrets français [ et proche d’Hassan II ] me dit : Sa Majesté chérifienne vous attend … Pressez-vous !
Le roi m’attend, debout dans la salle du trône et après quelques propos sur la formation de techniciens marocains pour la gestion des ressources en eau, il attaque un tout autre sujet :
- Pourquoi n’aimez-vous pas Lyautey ?
- Sire, j’aime Lyautey !
- Pas vous, mais les élites françaises …
- C’est à cause du colonialisme …
- Mais Lyautey, ce n’est pas le colonialisme ! C’est la colonisation ! Le maréchal fut un colonisateur tombé amoureux du colonisé. Nous, les Marocains, nous aimons Lyautey. Quand il mourut en 1934, mon père pleura et tint à aller à Thorey**, en Lorraine, s’incliner devant sa dépouille. Lyautey était l’ami de la dynastie alaouite. Il avait de la grandeur. Ce fut un seigneur. »
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Philippe de Villiers (Le moment est venu de dire ce que j'ai vu)
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Il paraissait certain, quand on ouvrait la porte et voyait l’escalier, plein d’un calme implacable, impersonnel et sans couleur, un escalier qui ne semblait pas avoir gardé la moindre trace des gens qui l’avaient parcouru, pas le moindre souvenir de leur passage, quand on se mettait derrière la fenêtre de la salle à manger et qu’on regardait les façades des maisons, les boutiques, les vieilles femmes et les petits enfants qui marchaient dans la rue, il paraissait certain qu’il fallait le plus longtemps possible — attendre, demeurer ainsi immobile, ne rien faire, ne pas bouger, que la suprême compréhension, que la véritable intelligence, c’était cela, ne rien entreprendre, remuer le moins possible, ne rien faire.
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Nathalie Sarraute (Tropismes)
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Un ami à moi laissait toujours son argent trainer n'importe où dans des enveloppes ou à même des tables et de tiroirs ouverts, jusqu'au jour où il a déménagé, et dans la nouvelle belle maison il y avait un coffre-fort emmuré dans la salle de bain, alors il y a rangé son argent, c'était normal. Seulement on le lui a volé le jour même... Au lieu de laisser trainer l'argent, il avait laissé trainer les clefs du coffre-fort, et des clefs, c'est encore plus irrésistible que l'argent...
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Elsa Triolet (Le rossignol se tait à l'aube)
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comble /kɔ̃bl/ I. adj [salle] packed • faire salle ~ (pour une conférence) to have a capacity audience; (à un spectacle) to play to packed houses • la mesure est ~, je démissionne! | that's the last straw, I resign! II. nm 1. (point extrême) • le ~ de l'injustice/du mauvais goût | the height of injustice/of bad taste • c'est le ~ de l'horreur/du ridicule | it's absolutely horrific/ridiculous • il était au ~ de la colère/joie | he was absolutely furious/delighted • être à son ~ | [émotion, tension, suspense] to be at its height • porter qch à son ~ | to take sth to its extreme • être au ~ du désespoir | to be in the depths of despair • c'est le ~ du paradoxe | it's a complete paradox • pour ~ de malheur or malchance j'ai raté mon avion! | to crown it all ou as if that wasn't enough, I missed my plane! • et, ~ du raffinement, les draps étaient en soie! | and, as the ultimate in refinement, there were silk sheets! • c'est un or le ~○! | that's the limit! 2. roof space • faux ~, ~ perdu | (Archit) lost roof space, unused roof space • ~ aménageable | usable roof space • de fond en ~ | [fouiller, nettoyer] from top to bottom; [changer, détruire] completely III. nmpl attic (sg); (Archit) eaves
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Synapse Développement (Oxford Hachette French - English Dictionary (French Edition))
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Ma mère ne sort plus de chez moi depuis des années et mon père pleure en cachette dans la salle de bains.
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Delphine de Vigan (No et moi)
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Je sors dans la rue, je marche sur les feuilles jaunies qui recouvrent l'asphalte. Il est très tôt dans la matinée, à peine neuf heures. Je ne me presse pas pour rejoindre mon nouveau logement, les gens l'arrangeront selon leur goût, car je n'ai aucun sens de l'initiative. Il faut tout d'abord que je me prenne une chambre d'hôtel. Je connais très bien Bucarest, et depuis très longtemps, cependant je n'ai eu jamais l'occasion d'entrer dans un hôtel. J'ai l'impression que l'hôtelier s'amuse de me voir demander une chambre de si bon matin, sans bagages, sans donner l'impression d'arriver de quelque part. Une liaison peut-être… Mais voici que je sors de nouveau rapidement dans la rue, car je n'ai de patience pour rien. Un cinématographe dans lequel débute le spectacle. J'entre et suis le seul dans la salle. La représentation commence, malgré tout, à l'heure. J'ai l'impression d'être Louis II de Bavière à quelque représentation wagnérienne…
(fin de "Mélancolies à la Saint Démètre" d'Anton Holban, traduction d'Isabelle Radigon)
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Anton Holban
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Les étudiants plus aguerris connaissaient bien entendu des raccourcis, et par quelle salle de classe couper pour atteindre leur destination.
Une des cours s'étaient trouvée complètement isolée et la seule façon d'y accéder consistait à passer par une fenêtre. Selon la rumeur, des salles auraient été entièrement murées et certaines avec des étudiants à l'intérieur. Les fantômes de ces derniers hantaient prétendument les couloirs la nuit, en se lamentant sur leur sort et se plaignant de la nourriture du Mess.
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Patrick Rothfuss (The Name of the Wind (The Kingkiller Chronicle, #1))
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plimbări difuze
îmi plimb sângele deschis pe holurile
spitalului România.
doctorii fug îngroziți de furia pietrelor din lacrimi,
cele care se prăbușesc în infern
numărând până la primul auz.
apoi se întorc cu reduceri de toamnă,
fluierând după frunzele doborâte de durerea lumii.
ce avalanșă de durere acoperă noaptea,
dar și ziua în care florile înfloresc în Floreasca!
poezia a fost adusă aici, în spital,
de primul poet uitat,
care în loc de inimă avea un mare dor.
medicii nu au reușit extirparea
și el a rămas trist ca o uimire.
sângele meu l-a întâlnitau stat statui împreună
în ambulatoriul proaspăt văruit.
nu a mai rămas fericirea la îndemâna oricui
*
promenades diffuses
je promène ouvertement mon sang dans les couloirs
de l’hôpital nommé Roumanie.
les médecins fuient terrifiés par la fureur des pierres contenues dans les larmes,
celles qui s’effondrent dans l’enfer
en comptant jusqu’à la première audition.
elles reviennent ensuite avec des soldes d’automne,
en sifflant les feuilles par la douleur du monde démolies.
quelle avalanche de douleur recouvre la nuit,
mais aussi le jour où les fleurs fleurissent à Floreasca !
la poésie a été transportée ici, à l’hôpital,
par le premier poète oublié,
qui avait une immense nostalgie à la place du cœur.
les médecins n’ont pas réussi à l’extirper
et il est resté triste comme un étonnement.
mon sang l’a rencontré –
ils se sont transfigurés en statues ensemble
dans la salle ambulatoire fraîchement repeinte.
le bonheur n’est pas à portée de n’importe qui.
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Constantin Marafet (Un oraș fără ferestre)
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Il était passé la voir le lendemain et avait bu une bière sans même s'asseoir, pire que froid, un étranger. Jenn avait compris. Elle était de toute façon de ces femmes qui doivent toujours comprendre, les colères et les lâchetés, se trimballer les gosses et torcher les vieux, être toujours moins bien payée et dire amen. De mère en mère, c'était comme ça.
- Mais toi, t'as envie de quoi ? avait tout de même demandé Greg.
- Je sais pas.
Ce qui signifiait à l'évidence qu'elle envisageait moyennement de se débarrasser de l'avenir qui lui poussait dans le ventre.
Le père de Bilal s'était cassé depuis longtemps et elle en avait bavé pour refaire sa vie, entre ses journées à rallonge et son gosse qui n'était pas si facile. Elle avait tenu bon, farouche et souriante, sans jamais renoncer toutefois à la possibilité d'une vie à deux, la seule envisageable à ses yeux. Dans ce domaine, elle n'avait pas tellement de prétentions d'ailleurs, et sur l'amour, plus guère d'illusions. Il n'était plus question pour elle de coup de foudre ni de passion pied au plancher, le cœur à cent à l'heure et les mains moites. Là-dessus, Hollywood et la collection Harlequin pouvaient aller se faire mettre.
À trente-deux ans, Jennifer ne se racontait plus d'histoire.
Elle avait eu dans sa vie des gentils garçons et des intérimaires fumeurs de pet', des allumés de la console, des brutaux ou des zombies comme le père de Bilal qui pouvait passer des heures devant la télé sans dire un mot.
Elle avait eu des mecs qui la baisaient vite et mal à deux heures du mat sur le parking d'un quelconque Papagayo.
Elle avait été amoureuse et trompée. Elle avait trompé et s'en était voulu. Elle avait passé des heures à chialer comme une conne dans son oreiller pour des menteurs ou des jaloux. Elle avait eu quinze ans, et comme n'importe qui, sa dose de lettes et de flirts hésitants. On lui avait tenu la main, on l'avait emmenée au ciné. On lui avait dit je t'aime, je veux ton cul, par texto et à mi-voix dans l'intimité d'une chambre à coucher. À présent, Jenn était grande. Elle savait à quoi s'en tenir. L'amour n'était pas cette symphonie qu'on vous serinait partout, publicitaire et enchantée.
L'amour c'étaient des listes de courses sur le frigo, une pantoufle sous un lit, un rasoir rose et l'autre bleu dans la salle de bains. Des cartables ouverts et des jouets qui trainent, une belle-mère qu'on emmène chez le pédicure pendant que l'autre va porter de vieux meubles à la déchetterie, et tard le soir, dans le noir, deux voix qui se réchauffent, on les entend à peine, qui disent des choses simples et sans relief, il n'y a plus de pain pour le petit-déjeuner, tu sais j'ai peur quand t'es pas là. Mais justement, je suis là.
Jenn n'aurait pas su le dire avec des mots, mais tout cela, elle le savait de source sûre.
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Nicolas Mathieu (Connemara)
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Tous les regards se sont tournés vers la porte alors que les Russes envahissaient la salle telles des poules s’échappant de leur poulailler. — Sauve qui peut, voilà les Cosaques ! ont repris les convives à l’unisson.
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Michelle Gable (L'appartement oublié)
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Ils avaient été emmenés vers l’inconnu, après avoir vu ce film, un samedi soir qui avait été une trêve pour eux. On oubliait, le temps d’une séance, la guerre et les menaces du dehors. Dans l’obscurité d’une salle de cinéma, on était serrés les uns contre les autres, à suivre le flot des images de l’écran, et plus rien ne pouvait arriver. Et tous ces regards, par une sorte de processus chimique, avaient modifié la substance même de la pellicule, la lumière, la voix des comédiens.
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Patrick Modiano (Dora Bruder)
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Il y a fort, fort longtemps, que les araignées transparentes travaillaient dans la mine, et que les zouououzes blutaient la farine, vivaient, près des confins du pays de Hooshi, deux frères de la lignée des guivres-des-cerfs-volants, Lobo et Fofo de leur prénom. Ils étaient pauvres, mais honnêtes. Leur cher papa venait de rendre son dernier souffle, assez brûlant encore pour roussir les cils de ses fils, leur laissant en dernière volonté sa maigre fortune : une gironde damoiselle, kidnappée alors qu’il était dans la fleur de sa jeunesse, et gardée depuis dans une salle baptisée la Chambre cachée. Les garçons passaient souvent à côté de cette pièce, sans même se douter de ce qu’elle renfermait. Ils avaient appris à lire en ânonnant le texte fixé sur cette porte avec des punaises, et qui, dans le langage laconique de ces temps-là, disait ce qui suit :
Maudit soit, ouille ! mille fois maudit,
dans sa chair comme dans son esprit,
dans sa langue et dans son riquiqui ;
dans chaque écaille de ses reins de traviole
et dans chaque griffe de ses guibolles ;
dans ses abattis, dans chacun,
et dans ses boyaux un à un ;
dans ses gencives, ses narines, ses arpions,
dans ses côtes et dans ses poumons ;
dans sa surrénale,
dans sa glande pinéale ;
dans son système lymphatique,
dans son sympathique
et dans son parasympathique ;
maudit soit, qu’il entre ou qu’il sorte,
qu’il bricole ses cerfs-volants, qu’il tricote ;
qu’il roupille ou qu’il soit hors du lit,
qu’il bouffe de la mandragore, des papillons,
des radis ;
qu’il vole au ras des pâquerettes,
qu’il ne sache plus où donner de la tête ;
et maudit soit, plus et davantage,
en travers, en long et en large,
de face, de dos ou de droite,
à genoux ou à quatre pattes ;
maudit par les dieux,
écorché, baveux,
maudit tout craché,
les crocs déchaussés
et cochon qui s’en dédit
quiconque dans cette Chambre cachée
pénètrera,
où d’ailleurs point de damoiselle il n’y a.
(cf. p. 95-96, traduit du roumain par Dominique Ilea)
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Mircea Cărtărescu (Enciclopedia zmeilor)
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Enchanté, il traversa de nouveau la salle à manger et regagna son fauteuil, s’y cala de façon à pouvoir appuyer son livre sur un des bras, et se mit à le feuilleter, sans y chercher quelque chose en particulier. Matière, matériel, matérialisme, ah, ah ! Le bourgeois philistin comprend par matérialisme la saoulerie, l’ivresse, le voyeurisme, les plaisirs du corps et l’arrogance, la chasse au profit et les escroqueries en bourse, en un mot, tous les vices dégoûtants qu’il pratique, lui-même, en cachette. Le colonel posa les yeux, sans le vouloir, sur le bibelot au radeau sur la rivière de bois, et se souvint du repas pris dans le domaine forestier d’Argeş, le lendemain de son avancement ; il rougit, énervé, et revint quelques pages en arrière. La dialectique inspire colère et horreur aux bourgeois et à leurs idéologues doctrinaires, parce que, dans la compréhension positive de la réalité existante, réside également la compréhension de la négation de cette réalité, de sa perte nécessaire. Ça, oui, sourit Chiriţă, qu’elle crève et que sa descendance crève aussi ! La dialectique est la science des lois générales du mouvement, tant dans le monde extérieur, page 409, que dans la réflexion humaine. 410 pages. Ce qu’ils écrivent, ceux-là, ce n’est pas de la blague. Satisfait, il referma le livre d’où s’élevèrent, dans un rai de lumière, quelques volutes de poussière. Chiriţă, quoiqu’il passât dans son travail pour un homme très instruit et méticuleux – méticulosité qui résidait dans le fait de lire en détail tous les rapports, comptes-rendus et informations, sans en sauter une ligne, sans en perdre le moindre mot – avait un défaut : il ne pouvait lire de livres. Il est difficile de savoir si lui-même avait conscience de n’avoir jamais lu de sa vie un volume d’un bout à l’autre ; le fait est que toutes ses lectures se résumaient à quelques lignes sur lesquelles il avait jeté les yeux, pendant qu’il survolait les livres qui lui passaient entre les mains.
(p. 75-76)
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Răzvan Rădulescu (Viaţa şi faptele lui Ilie Cazane)
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Les vacances arrivent.
Agathe étudie l'art à la Sorbonne. Ce matin, à onze heures, son cours d'histoire de la peinture se termine. Avec son amie Émilie, elle sort de la salle. Elles discutent.
Émilie :
- Enfin, nous sommes en vacances! Quinze jours de liberté et de repos !
Agathe :
- C'est décidé, aujourd'hui, je cherche du travail !
Eva rejoint Agathe et Emilie à la sortie de la faculté. Cette jeune espagnole est une étudiante Erasmus. Elle apprend l'art et le français.
Eva :
- Attendez-moi, les filles ! Je prends le métro avec vous.
Émilie :
- Tu connais la nouvelle du jour, Eva ? Agathe veut trouver du travail pendant les vacances. Drôle d'idée ! Et elle commence ses recherches un vendredi après-midi !
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Patricia Derycke (Agathe et autres petites histoires)
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objet qui pouvait lui passer sous la main. Elle avait flanqué suffisamment d’hommes à la porte de son auberge au fil des ans pour que chacun sache qu’il valait mieux ne pas la chercher. Fiona fut ravie d’apprendre que Findley avait enfin décidé d’entendre raison et de se marier. Elle exprima son approbation en lui donnant une grosse claque dans le dos avant de serrer Maggy dans ses bras. Beyton, en revanche, lança à Findley un regard apitoyé, l’air de dire : « Profite de ta lune de miel. Ça n’ira pas en s’arrangeant. » Beyton et Fiona n’en crurent pas leurs yeux quand ils apprirent que la jeune femme qui se tenait devant eux était la mère des quatre garçons. Findley leur expliqua brièvement qu’elle ne les avait pas tous enfantés. Ne sachant pas si Malcolm Buchannan avait des hommes postés à Renfrew, il ne se répandit pas en détails. On leur assigna trois chambres. Deux pour les hommes de Findley et les garçons, et la troisième, pour lui et Maggy. Fiona refusa de grimper les deux volées de marches de l’escalier avec plusieurs cuves et l’eau nécessaire pour les remplir, donc il fut convenu que Findley, ses hommes et les garçons se baigneraient dans une salle attenante aux cuisines. Mais d’abord, elle sollicita leur aide pour transporter la baignoire de Maggy à l’étage. Fiona guida le groupe à travers la
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Suzan Tisdale (La Belle de Findley (The Clan MacDougall t. 2) (French Edition))
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Il n'y a pas eu de jour dans ma vie, si plein et si heureux fût-il de la présence des êtres ou d'un être, et de mon adhésion riche et exubérante au monde immédiat, où je n'ai songé à la solitude, où je me sois arrangé pour lui faire la libation de quelques minutes, quand ca n'eût été que dans les cabinets, une cabine téléphonique, une salle de bains, un couloir où je m'attardais un instant plus qu'il ne convient à l'animal social.
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Pierre Drieu la Rochelle (Récit secret)
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C’est dans la manière dont les gens s’assoient et s’ennuient dans les salles d’attente, interpellent leurs enfants, font au revoir sur les quais de gare que j’ai cherché la figure de mon père. J’ai retrouvé dans des êtres anonymes rencontrés n’importe où, porteurs à leur insu des signes de force ou d’humiliation, la réalité oubliée de sa condition.
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Annie Ernaux (LA PLACE)
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Les déviations sexuelles de la salle d'étude et du dortoir, je les regardais comme un tas d'ordures. [...] Je suis passé par l'école primaire, le collège, le lycée, mais finalement je n'ai jamais pu comprendre que l'on eût l'amour de l'école. De même, pas une seule fois je n'ai fait d'effort pour m'unir à un chant d'école.
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Osamu Dazai (La Déchéance d'un Homme (French Edition))
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Je t’adore, bébééé ! hurlait Kerry, en se déhanchant frénétiquement au centre de la salle de bal.
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Robert Muchamore (Cherub (Mission 12) - La vague fantôme (French Edition))
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The cannibalistic Karankawa Indians occupied the Island at least as far back as 1400. Cabeza de Vaca, La Salle, and Jean Lafitte all visited it before Texas was a republic. The Battle of Galveston wasn’t the greatest sea battle of the Civil War, but it was one of the most poignant.
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Gary Cartwright (Galveston: A History of the Island (Chisholm Trail Series Book 18))
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C’est un métier, maintenant, que d’être explorateur ; métier qui consiste, non pas, comme on pourrait le croire, à découvrir au terme d’années studieuses des faits restés inconnus, mais à parcourir un nombre élevé de kilomètres et à rassembler des projections fixes ou animées, de préférence en couleurs, grâce à quoi on remplira une salle, plusieurs jours de suite, d’une foule d’auditeurs auxquels des platitudes et des banalités sembleront miraculeusement transmutées en révélations pour la seule raison qu’au lieu de les démarquer sur place, leur auteur les aura sanctifiées par un parcours de vingt mille kilomètres.
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Claude Lévi-Strauss
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Ron fut frappé par le contraste qui régnait entre les coulisses de la justice avec leurs cages à barreaux d'arrière-cour et la solennité très digne de la salle du tribunal. Le public voyait l'édifice, pas les communs.
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Edward Bunker (The Animal Factory)
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Ron fut frappé par le contraste qui régnait entre les coulisses de la justice avec leurs cages à barreaux d'arrière-cour et la solennité très digne de la salle du tribunal. Le public voyait l'édifice, pas les communs.
- Installez-vous sur les bancs du jury, M. Decker, dit l'adjoint.
Ron s'exécuta et sourit, en songeant qu'il était passé du statut de "connard" à celui de "monsieur" par le simple fait de franchir une porte. Dans quelques minutes, il redeviendrait "connard".
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Edward Bunker (The Animal Factory)
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Paris est la grande salle de lecture d’une bibliothèque que traverse la Seine.
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Walter Benjamin
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opération. Et nous ne voulons pas de casse, ni chez vos hommes, ni pour nous, d’autant que Tel Aviv niera son implication si ça tourne mal. Mais, il y a moins de cinq ans, j’ai moi-même égorgé un responsable du Esbollah qui faisait partie de la liste de l’opération Colère de Dieu. Au passage, j’ai tué quatre de ses gardes du corps à l’arme blanche. Je vous rappelle, que nous sommes sous mandat direct de la Knesset, et qu’il s’agit justement d’une prolongation de Colère de Dieu. Les ordres donnés aux terroristes arabes à Munich en 72 l’ont été depuis ici. Donc, je viens. Je suis garante des compétences d’Eve, quant au jeune blanc bec derrière vous, Ezra, c’est notre meilleur homme de terrain. - Il nous faut une personne en support logistique, quoiqu’il arrive, conclut le militaire vexé. Donc, démerdez-vous comme vous voulez, à la courte paille si ça vous amuse. Mais, j’en emmène deux sur les trois. Pas les trois. - Au fait, ça vous sera probablement utile dit Eve, en tendant les plans et compte-rendu de Menouha. C’est assez parcellaire comme informations, mais, elle a quand même fait un bon boulot. 29 Août 1990 – Rio de Janeiro – Brésil Sarah préparait Thomas dans la salle de bain. - Il est où papa ? - Il est parti jouer au golf avec le monsieur qui nous a aidés à guérir ta sœur. - Il rentre quand ? - Ce soir. Nous, on va aller à la plage avec Chloé. Le petit garçon échappa aux mains de sa mère qui venait de lui enfiler son t-shirt et courut dans le salon. - Isabella, tu viens avec nous à la plage ? - Je ne sais pas mon grand, répondit la jeune infirmière. Maman veut peut-être rester seule avec ses deux bambins. - Non. Isabella, vous pouvez venir avec nous. Cela fera plaisir aux enfants, répondit Sarah depuis la salle de bain. Le temps était magnifique. Thomas courait devant, son ballon à la main, dans le sable blanc de la plage d’Ipanema. Sarah et Isabella portèrent Chloé qui arrivait maintenant à marcher sur des sols durs, mais pas encore dans le sable. Les deux jeunes femmes s’installèrent non loin de l’eau dans une zone surveillée par un maitre-nageur. Thomas s’était arrêté devant un petit groupe de brésiliens à peine plus vieux que lui qui jouait au football sur un terrain improvisé. Il aurait voulu jouer avec eux mais, il n’osait pas demander. Isabella s’approcha des enfants et en quelques mots leur fit comprendre qu’avec un joueur de plus, ils seraient en nombre pair, ce qui rendrait leur partie intéressante. - Mais, non… chuchota Thomas à l’oreille de la jeune infirmière. Regarde comme ils jouent bien. Ils vont se moquer de moi. - Je suis certaine que non. Et, puis, si c’est le cas et que ça ne te convient pas, tu auras toujours la possibilité de revenir nous voir sous le parasol. Mais, si tu n’essaies pas, si tu ne te confrontes pas à eux, tu ne sauras jamais s’ils étaient vraiment meilleurs que toi, s’il s’agit d’enfants moqueurs ou de futurs copains. Tu comprends petit Thomas. Il faut tenter. Prendre des risques, sinon, on n’apprend rien. Allez, va. Ils t’attendent...
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Eric TERRIEN (Mein Grand-Père: Roman d espionnage historique (French Edition))
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Miss LaSalle does possess a quiet beauty, I admit. Not the showy magnificence of the supposed darlings of the ton. The kind of beauty that consists in wonderful eyes, hair that shines, an unblemished complexion and a figure suitable for a sculptor to relish …” “My, my,” Peter interrupted, “ I have never known you poetic before. This is serious!” “Hush!” Adam said. “I will not repeat myself. Yes, Miss LaSalle is beautiful – or I judge her so – but she is far more remarkable in the quickness and power of her mind.” “Fiddle-de-dee to a woman’s mind,
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William Savage (The Code for Killing (Dr Adam Bascom #2))
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Voyant quels réflexes merveilleux il obtenait avec les nerfs faciaux de Danton, immobilisés dans la mort depuis plus d'un siècle, Canterel avait conÁu l'espoir de donner une complète illusion de la vie en agissant sur de récents cadavres, garantis par un froid vif contre la moindre altération.
Mais la nécessité d'une basse température empêchait d'utiliser l'intense pouvoir électrisant de l'aqua-micans, qui, se congelant rapidement, eût emprisonné chaque trépassé, dès lors impuissant à se mouvoir.
S'esseyant longuement sur des cadavres soumis à temps au froid voulu, le maître, après maints t’tonnements, finit par composer d'une part du vitalium, d'autre part de la résurrectine, matière rouge’tre à base d'érythrite, qui, injectée liquide dans le cr’ne de tel sujet défunt, par une ouverture percée latéralement, se solidifiait d'elle-même autour du cerveau étreint de tous côtés. Il suffisait alors de mettre un point de l'enveloppe intérieure ainsi créée en contact avec du vitalium, métal brun facile à introduire sous la forme d'une tige courte dans l'orifice d'injection, pour que les deux nouveaux corps, inactifs l'un sans l'autre, dégageassent à l'instant une électricité puissante, qui, pénétrant le cerveau, triomphait de la rigidité cadavérique et douait le sujet d'une impressionnante vie factice. Par suite d'un curieux éveil de mémoire, ce dernier reproduisait aussitôt, avec une stricte exactitude, les moindres mouvements accomplis par lui durant telles minutes marquantes de son existence ; puis, sans temps de repos, il répétait indéfiniment la même invariable série de faits et gestes choisie une fois pour toutes. Et l'illusion de la vie était absolue : mobilité du regard, jeu continuel des poumons, parole, agissements divers, marche, rien n'y manquait.
Quand la découverte fut connue, Canterel reÁut maintes lettres émanant de familles alarmées, tendrement désireuses de voir quel qu'un des leurs, condamné sans espoir, revivre sous leurs yeux après l'instant fatal. Le maître fit édifier dans son parc, en élargissant partiellement certaine allée rectiligne afin de se fournir un emplacement favorable, une sorte d'immense salle rectangulaire, simplement formée d'une charpente métallique supportant un plafond et des parois de verre. Il la garnit d'appareils électriques réfrigérants destinés à y créer un froid constant, qui, suffisant pour préserver les corps de toute putréfaction, ne risquait cependant pas de durcir leurs tissus. Chaudement couverts, Canterel et ses aides pouvaient sans peine passer là de longs moments.
Transporté dans cette vaste glacière, chaque sujet défunt agréé par le maître subissait une injection cr’nienne de résurrectine. L'introduction de la substance avait lieu par un trou mince, qui, pratiqué au-dessus de l'oreille droite, recevait bientôt un étroit bouchon de vitalium.
Résurrectine et vitalium une fois en contact, le sujet agissait, tandis qu’auprès de lui un témoin de sa vie, emmitouflé à souhait, s’employait à reconnaître, aux gestes ou aux paroles, la scène reproduite - qui pouvait se composer d’un faisceau de plusieurs épisodes distincts.
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Raymond Roussel (Locus Solus)
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SMU’s scenic campus along the Mississippi River provides a picturesque setting for learning, with modern facilities and small class sizes fostering close student-faculty interaction. Popular programs include business, sciences, and education, alongside robust athletics and extracurricular activities. The university’s commitment to service and global engagement is reflected in its study abroad opportunities and outreach initiatives. With a focus on holistic development, SMU prepares students to excel professionally while making meaningful contributions to society.
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Ce qui me réjouit et m’émeut chez lui, ce sont sa jeunesse, son humour, son exubérance, aux ressources encore intactes. Avec quelle foi, avec quelle application il me jouait à l’accordéon toutes sortes de tangos et de fox-trot ! Y a-t-il un effort pour retrouver une joie en vérité irrémédiablement perdue ? Il m’a raconté ses jeux de cet été, avec Geo Bogza, qui était venu le voir. Ils jouaient au bateau. Blecher donnait le signal du départ et Bogza remorquait son lit. Ils avaient placardé un avis sur le mur : “Il est interdit de monter au mât et de cracher d’en haut dans la salle des machines.” Il m’a montré un album de photos. J’ai eu du mal à me retenir de pleurer devant une photo de lui à dix-sept ans – un admirable visage d’adolescent.
– J’étais beau gosse, hein ?
Je suis reparti vers quatre heures. Mais pourquoi n’ai-je pas osé l’embrasser, lui parler davantage, faire un geste fraternel, lui montrer d’une façon ou d’une autre qu’il n’est pas seul, qu’il n’est pas totalement et désespérément seul ?
Pourtant, seul, il l’est.
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Mihail Sebastian (Journal 1935-1944)
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Les effluves de punch coiffaient la salle d'un odorant voile chaud qui, avec la fumée de cigarettes, les odeurs d'oignon, de bière et de café moulu sur fond de brouhaha de conversation, produisait une douillette et brumeuse atmosphère familiale.
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Robert Seethaler (Das Café ohne Namen)