Comm Quotes

We've searched our database for all the quotes and captions related to Comm. Here they are! All 100 of them:

Je suis comme ça. Ou j'oublie tout de suite ou je n'oublie jamais." Samuel BECKETT, En attendant Godot I'm like that. Either I forget right away or I never forget.
Samuel Beckett (Waiting for Godot)
LOG ENTRY: SOL 381 I’ve been thinking about laws on Mars. Yeah, I know, it’s a stupid thing to think about, but I have a lot of free time. There’s an international treaty saying no country can lay claim to anything that’s not on Earth. And by another treaty, if you’re not in any country’s territory, maritime law applies. So Mars is “international waters.” NASA is an American nonmilitary organization, and it owns the Hab. So while I’m in the Hab, American law applies. As soon as I step outside, I’m in international waters. Then when I get in the rover, I’m back to American law. Here’s the cool part: I will eventually go to Schiaparelli and commandeer the Ares 4 lander. Nobody explicitly gave me permission to do this, and they can’t until I’m aboard Ares 4 and operating the comm system. After I board Ares 4, before talking to NASA, I will take control of a craft in international waters without permission. That makes me a pirate! A space pirate!
Andy Weir (The Martian)
He has 'le coeur comme un artichaud'. Eddy fumbled for her high school French. 'A heart like an artichoke?' 'Oui. He has a leaf for everyone, but makes a meal for no one.
Poppy Z. Brite
But if you stay, no part of this comm gets to decide that any part of this comm is expendable. No voting on who gets to be people.
N.K. Jemisin (The Obelisk Gate (The Broken Earth, #2))
La parole humaine est comme un chaudron fêlé où nous battons des mélodies à faire danser les ours, quand on voudrait attendrir les étoiles.
Gustave Flaubert (Madame Bovary)
La vie c’est comme la bicyclette : quand on arrête de pédaler on tombe.
Albert Einstein
Tears are shed in my heart like the rain on the town. (Il pleure dans mon coeur Comme il pleut sur la ville.)
Paul Verlaine (Romances sans paroles)
Oublier les morts, c'était un peu comme les tuer une seconde fois.
Christelle Dabos (Les Fiancés de l'hiver (La Passe-Miroir, #1))
Tout comme il existe des coups de foudre en amour, il y a quelques fois des coups de foudre en amitié
Guillaume Musso (Seras-tu là?)
Shit!" I heard Diehl shout over the comm. "I just lost my gorram shields because I'm already out of frakkin' power!" "Dude," Cruz said. "You shouldn't mix swears from different universes.
Ernest Cline (Armada)
Le temps de lire, comme le temps d'aimer, dilate le temps de vivre
Daniel Pennac
... c'est peut-être ça la vie : beaucoup de désespoir mais aussi quelques moments de beauté où le temps n'est plus le même. C'est comme si les notes de musique faisaient un genre de parenthèses dans le temps, de supension, un ailleurs ici même, un toujours dans le jamais. Oui, c'est ça, un toujours dans le jamais.
Muriel Barbery (L'Élégance du hérisson)
Il était tard; ainsi qu'une médaille neuve La pleine lune s'étalait, Et la solennité de la nuit, comme un fleuve Sur Paris dormant ruisselait.
Charles Baudelaire (Les Fleurs du Mal)
C'est drôle comme les gens qui se croient instruits éprouvent le besoin de faire chier le monde.
Boris Vian
J'ai commencé ma vie comme je la finirai sans doute : au milieu des livres.
Jean-Paul Sartre (The Words: The Autobiography of Jean-Paul Sartre)
La vérité c'est comme la lumière, aveugle. Le mensonge, au contraire, est un beau crépuscule qui met chaque objet en valeur.
Albert Camus
-Tu crois que c'est comme tes mines de crayon ? Tu crois que ça s'use quand on s'en sert ? - De quoi ? -Les sentiments.
Anna Gavalda (Hunting and Gathering)
The phone rang in the comm. center. Ian consulted the monitor. "It's Dan." He pressed a button. "Kabra here." Dan's voice crackled through the attic. "Don't say it like that," he complained. "Your name still gives me heartburn.
Gordon Korman (The Medusa Plot (39 Clues: Cahills vs. Vespers, #1))
Vous craignez les livres comme certaines bourgades ont craint les violons. Laissez lire, et laissez danser; ces deux amusements ne feront jamais de mal au monde.
Voltaire
يبني الإنسان بيوتاً لأنه يعرف أنه حيّ، لكنه يكتب كتباً لأنه يعلم أنه فانٍ. وهو يعيش ضمن جماعات لأن لديه غريزة التجمع، لكنه يقرأ لأنه يعلم أنه وحيد
Daniel Pennac (Comme un roman)
Je ne parlerai pas, je ne penserai rien : Mais l'amour infini me montera dans l'âme, Et j'irai loin, bien loin, comme un bohémien, Par la Nature, -- heureux comme avec une femme.
Arthur Rimbaud
Les livres sont comme la vie, Marcus. Ils ne se terminent jamais vraiment.
Joël Dicker (La Vérité sur l'Affaire Harry Quebert (Marcus Goldman, #1))
Il y a deux réponses à cette question, comme à toutes les questions : celle du poète et celle du savant. Laquelle veux-tu en premier ?
Pierre Bottero (Ellana (Le Pacte des MarchOmbres, #1))
Soyez réglé dans votre vie et ordinaire comme un bourgeois, afin d'être violent et original dans vos œuvres.
Gustave Flaubert
Et puis il le lui avait dit. Il lui avait dit que c’était comme avant, qu’il l’aimait encore, qu’il ne pourrait jamais cesser de l’aimer, qu’il l’aimerait jusqu’à sa mort.
Marguerite Duras (The Lover)
L'homme est un apprenti, la douleur est son maître. Et nul ne se connaît tant qu'il n'a pas souffert. C'est une dure loi, mais une loi suprême, vieille comme le monde et la fatalité, qu'il nous faut du malheur recevoir le baptême et qu'à ce triste prix tout doit être acheté...
Alfred de Musset
Quand tu regarderas le ciel, la nuit, puisque j'habiterai dans l'une d'elles, puisque je rirais dans l'une d'elles, alors ce sera pour toi comme si riaient tous les etoiles. Tu auras toi, les etoiles qui savent rire.
Antoine de Saint-Exupéry
La vérité est comme le soleil, elle fait tout voir et ne se laisse pas regarder.
Victor Hugo
Mais je t'attendais, je t'attendais, je t'attendais comme mon destin...
Stefan Zweig (Brief einer Unbekannten)
J'ai eu du mal à te laisser partir, et aujourd'hui, penser à toi me fait souffrir. Je ne suis pas comme toi, je ne peux pas tout oublier et recommencer une nouvelle fois.
Mouloud Benzadi
Il dort. Quoique le sort fût pour lui bien étrange, Il vivait. Il mourut quand il n'eut plus son ange. La chose simplement d'elle-même arriva, Comme la nuit se fait lorsque le four s'en va.
Victor Hugo (Les Misérables)
Il n'y a rien comme l'amour pour donner du courage aux jeunes gens.
Émile Zola
Le savant doit ordonner ; on fait la science avec des faits comme une maison avec des pierres ; mais une accumulation de faits n'est pas plus une science qu'un tas de pierres n'est une maison. The Scientist must set in order. Science is built up with facts, as a house is with stones. But a collection of facts is no more a science than a heap of stones is a house.
Henri Poincaré (Science and Hypothesis)
Les amis sont parfois comme des ombres. Lorsque vous marchez dans la lumière, ils vous suivent. Et quand vous tombez dans les ténèbres, ils vous quittent.
Mouloud Benzadi
When Hale's hand disappeared inside his tuxedo jacket, Macey wasn't exactly sure what he'd find inside the pocket. It could have been another phone or a breath mint. Really, nothing would have surprised her. Well nothing except... "Is that an earbud?" she whispered. He smiled. "Are you on comms?" "Shhh," he told her softly.
Ally Carter (Double Crossed: A Spies and Thieves Story (Gallagher Girls, #5.5; Heist Society, #2.5))
Comme un fou se croit Dieu, nous nous croyons mortels.
Vladimir Nabokov (Invitation to a Beheading)
La poésie se fait dans un lit comme l’amour Ses draps défaits sont l’aurore des choses (English) Poetry is made in bed like love Its unmade sheets are the dawn of things
André Breton
إنه لحزنٌ عميق، وعزلة داخل العزلة، أن يكون المرءُ منفياً عن عالم الكتب‬، حتى لو كانت من الكتب التي يمكن الاستغناء عنها
Daniel Pennac (Comme un roman)
Le verbe lire ne supporte pas l’impératif. Aversion qu’il aime partager avec quelques autres : le verbe « aimer »… le verbe « rêver »…
Daniel Pennac (Comme un roman)
Quand on vit aux cotés des gens on ne se rend pas vraiment compte qu'ils changent, et c'est comme cela qu'on finit par les perdre.
Marc Levy (Où es-tu ?)
Mais, quand d’un passé ancien rien ne subsiste, après la mort des êtres, après la destruction des choses, seules, plus frêles mais plus vivaces, plus immatérielles, plus persistantes, plus fidèles, l’odeur et la saveur restent encore longtemps, comme des âmes, à se rappeler, à attendre, à espérer, sur la ruine de tout le reste, à porter sans fléchir, sur leur gouttelette presque impalpable, l’édifice immense du souvenir.
Marcel Proust (Du côté de chez Swann)
Il dort. Quoique le sort fut pour lui bien étrange, Il vivait. Il mourut quand il n’eut plus son ange. La choise simplement d’elle-même arriva. Comme la nuit se fait lorsque le jour s’en va. He is asleep. Though his mettle was sorely tried, He lived, and when he lost his angel, died. It happened calmly, on its own. The way night comes when day is done.
Victor Hugo (Les Misérables)
La lecture de tous les bons livres est comme une conversation avec les plus honnêtes gens des siècles passés.
René Descartes
Ne lisez pas comme les enfants lisent, pour vous amuser, ni comme les ambitieux lisent, pour vous instruire. Non. Lisez pour vivre.
Gustave Flaubert
Il pleure dans mon coeur Comme il pleut sur la ville.
Paul Verlaine
Le coeur humain, beau comme un sismographe.
André Breton (Nadja)
Ariette III Il pleure dans mon coeur Comme il pleut sur la ville ; Quelle est cette langueur Qui pénètre mon coeur ? Ô bruit doux de la pluie Par terre et sur les toits ! Pour un coeur qui s'ennuie, Ô le chant de la pluie ! Il pleure sans raison Dans ce coeur qui s'écoeure. Quoi ! nulle trahison ? Ce deuil est sans raison. C'est bien la pire peine De ne savoir pourquoi Sans amour et sans haine Mon coeur a tant de peine !
Paul Verlaine (Romances sans paroles)
C’est comme pour la fleur. Si tu aimes une fleur qui se trouve dans une étoile, c’est doux, la nuit, de regarder le ciel. Toutes les étoiles sont fleuries.
Antoine de Saint-Exupéry (Le Petit Prince)
I wasn't just fucking my professor. I was in deep. I loved him. I'm in love with my Comm professor.
Ivy Smoak (Temptation (The Hunted, #1))
La mélancolie est une maladie qui consiste à voir les choses comme elles sont.
Gérard de Nerval
Ciel ! Amour ! Liberté ! Quel rêve, ô pauvre Folle! Tu te fondais à lui comme une neige au feu
Arthur Rimbaud (Complete Works)
Yours is... il sent comme lavande." Is that French for 'You stink'?" It means 'lavender'." Huh." She sniffed at her wrist. "I thought I smelled more like a grape Popsicle.
Lynn Viehl (If Angels Burn (Darkyn #1))
Ophélie se sentit déchirée entre la détresse et la fureur. Il n'avait pas le droit! Il n'avait pas le droit d'entrer dans son existence ainsi, de tout mettre sens dessus dessous, puis de s'en aller comme si de rien n'était.
Christelle Dabos (Les Disparus du Clairdelune (La Passe-Miroir, #2))
La conversation de Charles était plate comme un trottoir de rue, et les idées de tout le monde y défilaient dans leur costume ordinaire, sans exciter d'émotion, de rire ou de rêverie
Gustave Flaubert (Madame Bovary)
L'essentiel est de lire beaucoup. N'importe quoi. Ce qu'on a envie de lire. Le tri se fait après. Et même la mauvaise littérature est nourricière. La seule littérature stérilisante, la littérature prétentieuse, philosophisante, cuistre, est sans danger pour les enfants parce qu'ils ne peuvent pas pénétrer dedans. Ils la rejettent, comme ils tournent le bouton de la T.V. au moment des discours politiques. Ce sont des sages.
René Barjavel
Certes, sous les silences d'antan, -comme, sous la calme surface des eaux, la mêlée des bêtes dans la mer, -je sentais bien grouiller la vie sous-marine des sentiments cachés, des désirs et des pensées qui se nient et qui luttent.
Vercors (Le Silence de la mer)
The paradoxical virtue of reading lies in distancing ourselves from the world so that we may make sense of it.
Daniel Pennac (Comme un roman)
Comme ils sont étranges ces jours où la joie de vivre est programmée dans les calendriers.
Marc Levy (Où es-tu ?)
L'amour c'est comme du mercure dans la main. Garde-là ouverte, il te restera dans la paume ; resserre ton étreinte, il te filera entre les doigts.
Dorothy Parker
Je dis : pourquoi moi ? Il dit  : parce tu n'es pas du tout comme les autres, parce qu'on ne voit que toi sans que tu t'en rendes compte. Il ajoute cette phrase, pour moi inoubliable  : parce que tu partiras et que nous resterons.
Philippe Besson (« Arrête avec tes mensonges »)
What’s that for?” A flash of hurt crossed his face. “What? I can’t buy you a gift?” he asked, in a tone that nearly stopped the electric pulses in her wiring. “No. Not after I’ve ignored six of your comms in the last week. Are you dense?” “So you did get them!” She propped her elbows on the table, sinking her chin into both palms. “Of course I got them.” “So why are you ignoring me? Did I do something?” “No. Yes.
Marissa Meyer (Cinder (The Lunar Chronicles, #1))
Le nostre ragioni di leggere sono strane quanto le nostre ragioni di vivere. E nessuno è autorizzato a chiederci conto di questa intimità.
Daniel Pennac (Comme un roman)
Say nothing to me of innocent bystanders, unearned suffering, heartless vengeance. When a comm builds atop a fault line, do you blame its walls when they inevitably crush the people inside? No; you blame whoever was stupid enough to think they could defy the laws of nature forever. Well, some worlds are built on a fault line of pain, held up by nightmares. Don’t lament when those worlds fall. Rage that they were built doomed in the first place.
N.K. Jemisin (The Stone Sky (The Broken Earth, #3))
When you buy a jacket, it’s important the pockets are big enough for a paperback!
Daniel Pennac (Comme un roman)
I have never experienced a sorrow that was not relieved by an hour of reading.
Daniel Pennac (Comme un roman)
Valentine clears his throat. "So. Why can't you just say it?" "Say what?" "You know what." "It's hardly the time or place." "It is if you're dying." "I can't." "You're a dick. Just fucking say it!" "I can't! I'm... English." "What am I, a Martian? I say it all the time. I know you love me, why can't you say it?" "If you know, then why do I have to?" "You're missing the point a bit." "I took your bullet, you little twat, don't you dare question whether I love you." "Yeah, but you could say it." The throb of the gunshots is pounding all down his arm and body. The pain's so bad he wants to cry, like he's five and he's skinned his knee coming off his bike. "Je t'aime," he says, through gritted teeth, to shut the kid up. "Je ne sais pas pourquoi. Tu es... complètement bête, tu t'habilles comme une pute travestie, je hais ta musique, tu es fou, tu me rends fou, mais je suis fou de toi et je pense à toi tout le temps et je t'aime, oui. Tu comprends? Je t'aime. Seulement... pas en anglais. Je ne peux pas." Valentine's shifting about like he's uncomfortable. "I ain't got no idea what you just said but I think I need to change my pants." "Maintenant, ta gueule.
Richard Rider (Stockholm Syndrome (Stockholm Syndrome, #1))
Car si elle n'avait jamais agi ainsi consciemment, elle se rendait bien compte qu'une femme pouvait confondre amour et pitié, et s'attacher à un homme dans l'espoir de le sauver. Ou qu'elle pouvait y voir comme un défi, persuadée qu'elle et elle seule pourrait le secourir, le protéger et le rendre heureux.
Nicholas Evans (The Divide)
Le Chat Viens, mon beau chat, sur mon coeur amoureux; Retiens les griffes de ta patte, Et laisse-moi plonger dans tes beaux yeux, Mêlés de métal et d'agate. Lorsque mes doigts caressent à loisir Ta tête et ton dos élastique, Et que ma main s'enivre du plaisir De palper ton corps électrique, Je vois ma femme en esprit. Son regard, Comme le tien, aimable bête, Profond et froid, coupe et fend comme un dard, Et, des pieds jusques à la tête, Un air subtil, un dangereux parfum, Nagent autour de son corps brun.
Charles Baudelaire (Les Fleurs du Mal)
J'ai souvent pensé alors que si l'on m'avait fait vivre dans un tronc d'arbre sec, sans autre occupaion que de regarder la fleur du ciel au-dessus de ma tête, je m'y serais peu à peu habitué. J'aurais attendu des passages d'oiseaux ou de rencontres de nuages comme j'attendais ici les curieuses cravates de mon avocat et comme, dans un autre monde, je patientais jusqu'au samedi pour étreindre le corps de Marie.
Albert Camus (The Stranger)
comme il n'existe point de marchands d'amis, les hommes n'ont plus d'amis. Si tu veux un ami, apprivoise-moi! Que faut-il faire? Dit le petit prince. Il faut être très patient, répondit le renard. Tu t'assoiras d'abord un peu loin de moi, comme ça, dans l'herbe. Je te regarderai du coin de l'œil et tu ne diras rien. Le langage est source de malentendus. Mais, chaque jour, tu pourras t'asseoir un peu plus près...
Antoine de Saint-Exupéry (Le Petit Prince)
Les utopies apparaissent comme bien plus réalisables qu’on ne le croyait autrefois. Et nous nous trouvons actuellement devant une question bien autrement angoissante : comment éviter leur réalisation définitive ? ... Les utopies sont réalisables. La vie marche vers les utopies. Et peut-être un siècle nouveau commence-t-il, un siècle où les intellectuels et la classe cultivée rêveront aux moyens d’éviter les utopies et de retourner à une société non utopique moins parfaite et plus libre.
Nicolas Berdiaeff
Un soir qu'ils étaient couchés l'un près de l'autre, comme elle lui demandait d'inventer un poème qui commencerait par je connais un beau pays, il s'exécuta sur-le-champ. Je connais un beau pays Il est de l'or et d'églantine Tout le monde s'y sourit Ah quelle aventure fine Les tigres y sont poltrons Les agneaux ont fière mine À tous les vieux vagabonds Ariane donne des tartines. Alors, elle lui baisa le la main, et il eut honte de cette admiration.
Albert Cohen (Belle du Seigneur)
Madame V begins the lesson by reading aloud the first stanza of a famous French poem: Il pleure dans mon coeur Comme il pleut sur la ville; Quelle est cette langueur Qui penetre mon coeur? Then she looks up and without any warning she calls on me to translate it. I swallow hard, and try: "It's raining in my heart like it's raining in the city. What is this sadness that pierces my heart?" Saying these words out loud, right in front of the whole class, makes me feel like I'm not wearing any clothes.
Sonya Sones (Stop Pretending: What Happened When My Big Sister Went Crazy)
Avec l'amour maternel, la vie vous fait, à l'aube, une promesse qu'elle ne tient jamais. Chaque fois qu'une femme vous prend dans ses bras et vous serre sur son coeur, ce ne sont plus que des condoléances. On revient toujours gueuler sur la tombe de sa mère comme un chien abandonné. Jamais plus, jamais plus, jamais plus. Des bras adorables se referment autour de votre cou et des lèvres très douces vous parlent d'amour, mais vous êtes au courant. Vous êtes passé à la source très tôt et vous avez tout bu. Lorsque la soif vous reprend, vous avez beau vous jeter de tous côtés, il n'y a plus de puits, il n'y a que des mirages. Vous avez fait, dès la première lueur de l'aube, une étude très serrée de l'amour et vous avez sur vous de la documentation. Je ne dis pas qu'il faille empêcher les mères d'aimer leurs petits. Je dis simplement qu'il vaut mieux que les mères aient encore quelqu'un d'autre à aimer. Si ma mère avait eu un amant, je n'aurais pas passé ma vie à mourir de soif auprès de chaque fontaine. Malheureusement pour moi, je me connais en vrais diamants.
Romain Gary (Promise at Dawn)
Refuser de faire quelque chose parce qu'on l'a déjà fait, parce qu'on a déjà vécu l'expérience, conduit rapidement à une destruction, pour soi-même comme pour les autres, de toute raison de vivre comme de tout futur possible, et vous plonge dans un ennui pesant qui finit par se transformer en une amertume atroce, accompagnée de haine et de rancoeur à l'égard de ceux qui appartiennent encore à la vie.
Michel Houellebecq (The Possibility of an Island)
Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne, Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends. J'irai par la forêt, j'irai par la montagne. Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps. Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées, Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit, Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées, Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit. Je ne regarderai ni l'or du soir qui tombe, Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur, Et quand j'arriverai, je mettrai sur ta tombe Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.
Victor Hugo (Les Contemplations)
Il y a tant de gens qui poussent la sophistication jusqu'à lire sans lire. Comme des hommes grenouilles, ils traversent les livres sans prendre une goutte d'eau.... - Ce sont les lecteurs-grenouilles. Ils forment l'immense majorité des lecteurs humains, et pourtant je n'ai découvert leur existence que très tard. Je suis d'une telle naïveté. Je pensais que tout le monde lisait comme moi; moi, je lis comme je mange.
Amélie Nothomb (Hygiène de l'assassin)
The question isn't whether I have time to read or not (time that nobody will ever give me, by the way), but whether I'll allow myself the pleasure of being a reader.
Daniel Pennac (Comme un roman)
As-tu déjà été amoureux? C'est horrible non? Ca rend si vulnérable. Ca t'ouvre la poitrine et le coeur en grand et du coup, n'importe qui peut venir te bousiller de l'intérieur. On se forge des défenses, on se fabrique une belle armure pour que rien ne puisse jamais nous atteindre, et voilà qu'un imbécile, pas bien différent des autres s'immisce dans notre imbécile de vie... On lui offre un morceau de soi alors que l'autre n'a rien demandé. Il a juste fait un truc débile un jour, genre t'embrasser ou te sourire, mais, depuis, ta vie ne t'appartient plus. L'amour te prend en otage. Il s'insinue en toi. Il te dévore de l'intérieur et te laisse tout seul à chialer dans le noir, au point qu'un simple phrase comme "je crois qu'on devrait rester amis" te fait l'effet d'un éclat de verre qu'on t'aurait planté dans le coeur. Ca fait mal. Pas juste dans ton imagination. Pas juste dans ta tête. C'est une douleur à fendre l'âme, qui s'incruste en toi et te déchire du dedans. Je hais l'amour.
Neil Gaiman (The Sandman, Vol. 9: The Kindly Ones)
Certains mots sont probablement aptes à changer le monde, ils ont le pouvoir de nous consoler et de sécher nos larmes. Certains mots sont des balles de fusil, d’autres des notes de violon. Certains sont capables de faire fondre la glace qui nous enserre le cœur et il est même possible de les dépêcher comme des cohortes de sauveteurs quand les jours sont contraires et que nous ne sommes peut-être ni vivants ni morts. (p. 74)
Jón Kalman Stefánsson (Himnaríki og helvíti)
Et puis, surtout, c'est reposant, la tragédie, parce qu'on sait qu'il n'y a plus d'espoir, le sale espoir ; qu'on est pris, qu'on est enfin pris comme un rat, avec tout le ciel sur son dos, et qu'on n'a plus qu'à crier, - pas à gémir, non, pas à se plaindre, à gueuler à pleine voix ce qu'on avait à dire, qu'on n'avait jamais dit et qu'on ne savait peut-être même pas encore. Et pour rien : pour se le dire à soi, pour l'apprendre, soi.
Jean Anouilh (Antigone)
Et moi aussi, je me suis senti prêt à tout revivre. Comme si cette grande colère m'avait purgé du mal, vidé d'espoir, devant cette nuit chargée de signes et d'étoiles, je m'ouvrais pour la première fois à la tendre indifférence du monde. De l'éprouver si pareil à moi, si fraternel enfin, j'ai senti que j'avais été heureux, et que je l'étais encore. Pour que tout soit consommé, pour que je me sente moins seul, il me restait à souhaiter qu'il y ait beaucoup de spectateurs le jour de mon exécution et qu'ils m'accueillent avec des cris de haine.
Albert Camus (The Stranger)
لا تخضع القراءة لتنظيم الوقت الاجتماعي، بل هي، كالحب، أسلوب حياة. ولا يكمن السؤال في معرفة إن كان لدي الوقت للقراءة أم لا (وهو في الحقيقة وقت لن يمنحني إياه أحد)، بل في معرفة إن كنت سأمنح نفسي أم لا سعادة أن أكون قارئاً.
دانيال بناك (Comme un roman)
On s'ennuie de tout, mon ange, c'est une loi de la nature; ce n'est pas ma faute. Si donc, je m'ennuie aujourd'hui d'une aventure qui m'a occupé entièrement depuis quatre mortels mois, ce n'est pas ma faute. Si, par exemple, j'ai eu juste autant d'amour que toi de vertu, et c'est surement beaucoup dire, il n'est pas étonnant que l'un ait fini en même temps que l'autre. Ce n'est pas ma faute. Il suit de là, que depuis quelque temps je t'ai trompée: mais aussi ton impitoyable tendresse m'y forçait en quelque sorte! Ce n'est pas ma faute. Aujourd'hui, une femme que j'aime éperdument exige que je te sacrifie. Ce n'est pas ma faute. Je sens bien que voilà une belle occasion de crier au parjure: mais si la Nature n'a accordé aux hommes que la constance, tandis qu'elle donnait aux femmes l'obstination, ce n'est pas ma faute. Crois-moi, choisis un autre amant, comme j'ai fait une maîtresse. Ce conseil est bon, très bon; si tu le trouve mauvais, ce n'est pas ma faute. Adieu, mon ange, je t'ai prise avec plaisir, je te quitte sans regrets: je te reviendrai peut-être. Ainsi va le monde. Ce n'est pas ma faute.
Pierre Choderlos de Laclos (Les liaisons dangereuses)
J'ai un problème avec la logique. Je n'ai jamais compris comment on pouvait dire une chose et son contraire. Jurer qu'on aime quelqu'un et le blesser, avoir un ami et l'oublier, se dire de la même famille et s'ignorer comme des étrangers, revendiquer des grands principes et ne pas les pratiquer, affirmer qu'on croit en Dieu et agir comme s'il n'existait pas, se prendre pour un héros quand on se comporte comme un salaud. (p.173)
Jean-Michel Guenassia (Le Club des incorrigibles optimistes)
Sous le pont Mirabeau coule la Seine Et nos amours Faut-il qu'il m'en souvienne La joie venait toujours après la peine Vienne la nuit sonne l'heure Les jours s'en vont je demeure Les mains dans les mains restons face à face Tandis que sous Le pont de nos bras passe des éternels regards l'onde si lasse Vienne la nuit sonne l'heure Les jours s'en vont je demeure l'amour s'en va comme cette eau courante L'amour s'en va Comme la vie est lente Et comme l'Espérance est violente Vienne la nuit sonne l'heure Les jours s'en vont je demeure Passent les jours et passent les semaines Ni temps passé Ni les amours reviennent Sous le pont Mirabeau coule la Seine Vienne la nuit sonne l'heure Les jours s'en vont je demeure
Guillaume Apollinaire (Alcools)
Ainsi notre cœur change, dans la vie, et c’est la pire douleur; mais nous ne la connaissons que dans la lecture, en imagination: dans la réalité il change, comme certains phénomènes de la nature se produisent, assez lentement pour que, si nous pouvons constater successivement chacun de ses états différents, en revanche la sensation même du changement nous soit épargnée. Trans. The heart changes, and it is our worst sorrow; but we know it only through reading, through our imagination: in reality its alteration, like that of certain natural phenomena, is so gradual that, even if we are able to distinguish, successively, each of its different states, we are still spared the actual sensation of change.
Marcel Proust
L'homme construit des maisons parce qu'il est vivant, mais il écrit des livres parce qu'il se sait mortel. Il habite en bande parce qu'il est grégaire, mais il lit parce qu'il se sait seul. Cette lecture lui est une compagnie qui ne prend la place d'aucune autre, mais qu'aucune autre compagnie ne saurait remplacer.
Daniel Pennac (Comme un roman)
Le serpent qui danse Que j'aime voir, chère indolente, De ton corps si beau, Comme une étoffe vacillante, Miroiter la peau! Sur ta chevelure profonde Aux acres parfums, Mer odorante et vagabonde Aux flots bleus et bruns, Comme un navire qui s'éveille Au vent du matin, Mon âme rêveuse appareille Pour un ciel lointain. Tes yeux où rien ne se révèle De doux ni d'amer, Sont deux bijoux froids où se mêlent L’or avec le fer. A te voir marcher en cadence, Belle d'abandon, On dirait un serpent qui danse Au bout d'un bâton. Sous le fardeau de ta paresse Ta tête d'enfant Se balance avec la mollesse D’un jeune éléphant, Et ton corps se penche et s'allonge Comme un fin vaisseau Qui roule bord sur bord et plonge Ses vergues dans l'eau. Comme un flot grossi par la fonte Des glaciers grondants, Quand l'eau de ta bouche remonte Au bord de tes dents, Je crois boire un vin de bohême, Amer et vainqueur, Un ciel liquide qui parsème D’étoiles mon coeur!
Charles Baudelaire (Les Fleurs du Mal)
Le coeur se sature d'amour comme d'un sel divin qui le conserve; de la l'incorruptible adherence de ceux qui se sont aimes des l'aube de la vie, et la fraicheur des vielles amours prolonges. Il existe un embaumement d'amour. C'est de Daphnis et Chloe que sont faits Philemon et Baucis. Cette vieillesse la, ressemblance du soir avec l'aurore. The heart is saturated with love as if with a divine salt which preserves it; that is what makes possible the incorruptible attachment of those who have loved each other from the dawn of life, and the freshness of old loves which have lasted a long time. Love embalms. Philemon and Baucis come from Daphnis and Chloe. That sort of aging connects evening with dawn.
Victor Hugo (The Man Who Laughs)
Ta voix, tes yeux, tes mains, tes lèvres, Nos silences, nos paroles, La lumière qui s’en va, la lumière qui revient, Un seul sourire pour nous deux, Par besoin de savoir, j’ai vu la nuit créer le jour sans que nous changions d’apparence, Ô bien-aimé de tous et bien-aimé d’un seul, En silence ta bouche a promis d’être heureuse, De loin en loin, ni la haine, De proche en proche, ni l’amour, Par la caresse nous sortons de notre enfance, Je vois de mieux en mieux la forme humaine, Comme un dialogue amoureux, le cœur ne fait qu’une seule bouche Toutes les choses au hasard, tous les mots dits sans y penser, Les sentiments à la dérive, les hommes tournent dans la ville, Le regard, la parole et le fait que je t’aime, Tout est en mouvement, il suffit d’avancer pour vivre, D’aller droit devant soi vers tout ce que l’on aime, J’allais vers toi, j’allais sans fin vers la lumière, Si tu souris, c’est pour mieux m’envahir, Les rayons de tes bras entrouvraient le brouillard.
Paul Éluard
À une passante La rue assourdissante autour de moi hurlait.
 Longue, mince, en grand deuil, douleur majestueuse,
 Une femme passa, d'une main fastueuse
 Soulevant, balançant le feston et l'ourlet; Agile et noble, avec sa jambe de statue.
 Moi, je buvais, crispé comme un extravagant,
 Dans son oeil, ciel livide où germe l'ouragan,
 La douceur qui fascine et le plaisir qui tue. Un éclair . . . puis la nuit! — Fugitive beauté 
 Dont le regard m'a fait soudainement renaître,
 Ne te verrai-je plus que dans l'éternité? Ailleurs, bien loin d'ici! trop tard! jamais peut-être!
 Car j'ignore où tu fuis, tu ne sais où je vais,
 Ô toi que j'eusse aimée, ô toi qui le savais!
Charles Baudelaire (Les Fleurs du Mal)
Ma vie est monotone. Je chasse les poules, les hommes me chassent. Toutes les poules se ressemblent, et tous les hommes se ressemblent. Je m'ennuie donc un peu. Mais, si tu m'apprivoises, ma vie sera comme ensoleillée. Je connaîtrai un bruit de pas qui sera différent de tous les autres. Les autres pas me font rentrer sous terre. Le tien m'appellera hors du terrier, comme une musique. Et puis regarde ! Tu vois, là-bas, les champs de blé ? Je ne mange pas de pain. Le blé pour moi est inutile. Les champs de blé ne me rappellent rien. Et ça, c'est triste ! Mais tu as des cheveux couleur d'or. Alors ce sera merveilleux quand tu m'auras apprivoisé ! Le blé, qui est doré, me fera souvenir de toi. Et j'aimerai le bruit du vent dans le blé...
Antoine de Saint-Exupéry (The Little Prince)
que ferais-je sans ce monde que ferais-je sans ce monde sans visage sans questions où être ne dure qu'un instant où chaque instant verse dans le vide dans l'oubli d'avoir été sans cette onde où à la fin corps et ombre ensemble s'engloutissent que ferais-je sans ce silence gouffre des murmures haletant furieux vers le secours vers l'amour sans ce ciel qui s'élève sur la poussieère de ses lests que ferais-je je ferais comme hier comme aujourd'hui regardant par mon hublot si je ne suis pas seul à errer et à virer loin de toute vie dans un espace pantin sans voix parmi les voix enfermées avec moi Translation... what would I do without this world what would I do without this world faceless incurious where to be lasts but an instant where every instant spills in the void the ignorance of having been without this wave where in the end body and shadow together are engulfed what would I do without this silence where the murmurs die the pantings the frenzies towards succour towards love without this sky that soars above its ballast dust what would I do what I did yesterday and the day before peering out of my deadlight looking for another wandering like me eddying far from all the living in a convulsive space among the voices voiceless that throng my hiddenness
Samuel Beckett (Collected Poems in English and French)
Does it occur to you that if he set his mind to it, Steve could be a truly excellent supervillain?” Clint said into the comm unit, not bothering with any sort of segue. He knew very well who it was. “We have a contingency plan in place for that,” Coulson said without missing a beat. In the background, Steve said, “Wait, what?” “Oh, c'mon.” Stark sounded seriously insulted. “If anyone here is going to go the black leather and weather control ray route, it's gonna be me, let's not even kid ourselves.” “Every active SHIELD employee has a wallet card instructing them what to do in the event you go supervillain, Stark. It's standard equipment.” A beat of silence. “What?” Tony asked. “I got one,” Bruce said. “Want to see it?” “If you show it to him, it'll defeat the purpose of having a plan,” Natasha said. “And I like this plan, it's a good plan, I do not want to go through them trying to come up with something else.” “Yes, I want to see it,” Tony said. “Thor, did you get a card?” “Verily. Their plan is most sound. I believe we will be able to subdue you with great swiftness, before you have much chance to hurt yourself or others. The damage to property will, of course, be massive, but such things are to be expected.” “What the hell? You will not be able to subdue me quickly. Screw you, I am wily and brilliant.” “I didn't get one,” Steve said, and there was a loud sound of no one being surprised. “It's not a good idea to warn the bait that-” Clint started...
Scifigrl47 (Ordinary Workplace Hazards, Or SHIELD and OSHA Aren't On Speaking Terms (In Which Tony Stark Builds Himself Some Friends (But His Family Was Assigned by Nick Fury), #2))
Rien n'est jamais acquis à l'homme Ni sa force Ni sa faiblesse ni son coeur Et quand il croit Ouvrir ses bras son ombre est celle d'une croix Et quand il croit serrer son bonheur il le broie Sa vie est un étrange et douloureux divorce Il n'y a pas d'amour heureux Sa vie Elle ressemble à ces soldats sans armes Qu'on avait habillés pour un autre destin A quoi peut leur servir de se lever matin Eux qu'on retrouve au soir désoeuvrés incertains Dites ces mots Ma vie Et retenez vos larmes Il n'y a pas d'amour heureux Mon bel amour mon cher amour ma déchirure Je te porte dans moi comme un oiseau blessé Et ceux-là sans savoir nous regardent passer Répétant après moi les mots que j'ai tressés Et qui pour tes grands yeux tout aussitôt moururent Il n'y a pas d'amour heureux Le temps d'apprendre à vivre il est déjà trop tard Que pleurent dans la nuit nos coeurs à l'unisson Ce qu'il faut de malheur pour la moindre chanson Ce qu'il faut de regrets pour payer un frisson Ce qu'il faut de sanglots pour un air de guitare Il n'y a pas d'amour heureux Il n'y a pas d'amour qui ne soit à douleur Il n'y a pas d'amour dont on ne soit meurtri Il n'y a pas d'amour dont on ne soit flétri Et pas plus que de toi l'amour de la patrie Il n'y a pas d'amour qui ne vive de pleurs Il n'y a pas d'amour heureux Mais c'est notre amour à tous les deux
Louis Aragon (La Diane française: En Étrange Pays dans mon pays lui-même)
A qui écris-tu? -A toi. En fait, je ne t'écris pas vraiment, j'écris ce que j'ai envie de faire avec toi... Il y avait des feuilles partout. Autour d'elle, à ses pieds, sur le lit. J'en ai pris une au hasard: "...Pique-niquer, faire la sieste au bord d'une rivière, manger des pêches, des crevettes, des croissants, du riz gluant, nager, danser, m'acheter des chaussures, de la lingerie, du parfum, lire le journal, lécher les vitrines, prendre le métro, surveiller l'heure, te pousser quand tu prends toute la place, étendre le linge, aller à l'Opéra, faire des barbecues, râler parce que tu as oublié le charbon, me laver les dents en même temps que toi, t'acheter des caleçons, tondre la pelouse, lire le journal par-dessus ton épaule, t'empêcher de manger trop de cacahuètes, visiter les caves de la Loire, et celles de la Hunter Valley, faire l'idiote, jacasser, cueillir des mûres, cuisiner, jardiner, te réveiller encore parce que tu ronfles, aller au zoo, aux puces, à Paris, à Londres, te chanter des chansons, arrêter de fumer, te demander de me couper les ongles, acheter de la vaisselle, des bêtises, des choses qui ne servent à rien, manger des glaces, regarder les gens, te battre aux échecs, écouter du jazz, du reggae, danser le mambo et le cha-cha-cha, m'ennuyer, faire des caprices, bouder, rire, t'entortiller autour de mon petit doigt, chercher une maison avec vue sur les vaches, remplir d'indécents Caddie, repeindre un plafond, coudre des rideaux, rester des heures à table à discuter avec des gens intéressants, te tenir par la barbichette, te couper les cheveux, enlever les mauvaises herbes, laver la voiture, voir la mer, t'appeler encore, te dire des mots crus, apprendre à tricoter, te tricoter une écharpe, défaire cette horreur, recueillir des chats, des chiens, des perroquets, des éléphants, louer des bicyclettes, ne pas s'en servir, rester dans un hamac, boire des margaritas à l'ombre, tricher, apprendre à me servir d'un fer à repasser, jeter le fer à repasser par la fenêtre, chanter sous la pluie, fuire les touristes, m'enivrer, te dire toute la vérité, me souvenir que toute vérité n'est pas bonne à dire, t'écouter, te donner la main, récupérer mon fer à repasser, écouter les paroles des chansons, mettre le réveil, oublier nos valises, m'arrêter de courir, descendre les poubelles, te demander si tu m'aimes toujours, discuter avec la voisine, te raconter mon enfance, faire des mouillettes, des étiquettes pour les pots de confiture..." Et ça continuais comme ça pendant des pages et des pages...
Anna Gavalda (Someone I Loved (Je l'aimais))
Elle se mordit la langue quand Thorn pressa sa bouche contre la sienne. Sur le moment, elle ne comprit plus rien. Elle sentit sa barbe lui piquer le menton, son odeur de désinfectant lui monter à la tête, mais la seule pensée qui la traversa, stupide et évidente, fut quenelle avait une botte plantée dans son tibia. Elle voulut se reculer; Thorn l’en empêcha. Il referma ses mains de part et d’autre de son visage, les doigts dans ses cheveux, prenant appui sur sa nuque avec une urgence qui les déséquilibra tous les deux. La bibliothèque déversa une pluie de documents sur eux. Quand Thorn s’écarte finalement, le souffle court, ce fut pour clouer un regard de fer dans ses lunettes. - je vous préviens. Les mots que vous m’avez dits, je ne vous laisserai pas revenir dessus. Sa voix était âpre, mais sous l’autorité des paroles il y avait comme une fêlure. Ophélie pouvait percevoir le pouls précipité des mains qu’il appuyait maladroitement sur ses joues. Elle devait reconnaître que son propre cœur jouait à la balançoire. Thorn était sans doute l’homme le plus déconcertant qu’elle avait jamais rencontré, mais il l’a faisait se sentir formidablement vivante. - je vous aime, répéta-y-elle d’un ton inflexible. C’est ce que j’aurais du vous répondre quand vous vouliez connaître la raison de ma présence à Babel c’est ce que j’en aurais du vous répondre chaque fois que vous vouliez savoir ce que j’en avais vraiment à vous dire. Bien sûr que je désire percer les mystères de Dieu et reprendre le contrôle de ma vie, mais... vous faites partie de ma vie, justement. Je vous ai traité d’égoïste et à aucun moment je ne me suis mise, moi, à votre place. Je vous demande pardon. 
Christelle Dabos (La Mémoire de Babel (La Passe-Miroir, #3))
- Offre ton identité au Conseil, jeune apprentie. La voix était douce, l’ordre sans appel. - Je m’appelle Ellana Caldin. - Ton âge. Ellana hésita une fraction de seconde. Elle ignorait son âge exact, se demandait si elle n’avait pas intérêt à se vieillir. Les apprentis qu’elle avait discernés dans l’assemblée étaient tous plus âgés qu’elle, le Conseil ne risquait-il pas de la considérer comme une enfant ? Les yeux noirs d’Ehrlime fixés sur elle la dissuadèrent de chercher à la tromper. - J’ai quinze ans. Des murmures étonnés s’élevèrent dans son dos. Imperturbable, Ehrlime poursuivit son interrogatoire. - Offre-nous le nom de ton maître. - Jilano Alhuïn. Les murmures, qui s’étaient tus, reprirent. Plus marqués, Ehrlime leva une main pour exiger un silence qu’elle obtint immédiatement. - Jeune Ellana, je vais te poser une série de questions. A ces questions, tu devras répondre dans l’instant, sans réfléchir, en laissant les mots jaillir de toi comme une cascade vive. Les mots sont un cours d’eau, la source est ton âme. C’est en remontant tes mots jusqu’à ton âme que je saurai discerner si tu peux avancer sur la voie des marchombres. Es-tu prête ? - Oui. Une esquisse de sourire traversa le visage ridé d’Ehrlime. - Qu’y a-t-il au sommet de la montagne ? - Le ciel. - Que dit le loup quand il hurle ? - Joie, force et solitude. - À qui s’adresse-t-il ? - À la lune. - Où va la rivière ? L’anxiété d’Ellana s’était dissipée. Les questions d’Ehrlime étaient trop imprévues, se succédaient trop rapidement pour qu’elle ait d’autre solution qu’y répondre ainsi qu’on le lui avait demandé. Impossible de tricher. Cette évidence se transforma en une onde paisible dans laquelle elle s’immergea, laissant Ehrlime remonter le cours de ses mots jusqu’à son âme, puisque c’était ce qu’elle désirait. - Remplir la mer. - À qui la nuit fait-elle peur ? - À ceux qui attendent le jour pour voir. - Combien d’hommes as-tu déjà tués ? - Deux. - Es-tu vent ou nuage ? - Je suis moi. - Es-tu vent ou nuage ? - Vent. - Méritaient-ils la mort ? - Je l’ignore. - Es-tu ombre ou lumière ? - Je suis moi. - Es-tu ombre ou lumière ? - Les deux. - Où se trouve la voie du marchombre ? - En moi. Ellana s’exprimait avec aisance, chaque réponse jaillissant d’elle naturellement, comme une expiration après une inspiration. Fluidité. Le sourire sur le visage d’Ehrlime était revenu, plus marqué, et une pointe de jubilation perçait dans sa voix ferme. - Que devient une larme qui se brise ? - Une poussière d’étoiles. - Que fais-tu devant une rivière que tu ne peux pas traverser ? - Je la traverse. - Que devient une étoile qui meurt ? - Un rêve qui vit. - Offre-moi un mot. - Silence. - Un autre. - Harmonie. - Un dernier. - Fluidité. - L’ours et l’homme se disputent un territoire. Qui a raison ? - Le chat qui les observe. - Marie tes trois mots. - Marchombre.
Pierre Bottero (Ellana (Le Pacte des MarchOmbres, #1))
Lorsque j’ai commencé à voyager en Gwendalavir aux côtés d'Ewìlan et de Salim, je savais que, au fil de mon écriture, ma route croiserait celle d'une multitude de personnages. Personnages attachants ou irritants, discrets ou hauts en couleurs, pertinents ou impertinents, sympathiques ou maléfiques... Je savais cela et je m'en réjouissais. Rien, en revanche, ne m'avait préparé à une rencontre qui allait bouleverser ma vie. Rien ne m'avait préparé à Ellana. Elle est arrivée dans la Quête à sa manière, tout en finesse tonitruante, en délicatesse remarquable, en discrétion étincelante. Elle est arrivée à un moment clef, elle qui se moque des serrures, à un moment charnière, elle qui se rit des portes, au sein d’un groupe constitué, elle pourtant pétrie d’indépendance, son caractère forgé au feu de la solitude. Elle est arrivée, s'est glissée dans la confiance d'Ewilan avec l'aisance d'un songe, a capté le regard d’Edwin et son respect, a séduit Salim, conquis maître Duom... Je l’ai regardée agir, admiratif ; sans me douter un instant de la toile que sa présence, son charisme, sa beauté tissaient autour de moi. Aucun calcul de sa part. Ellana vit, elle ne calcule pas. Elle s'est contentée d'être et, ce faisant, elle a tranquillement troqué son statut de personnage secondaire pour celui de figure emblématique d'une double trilogie qui ne portait pourtant pas son nom. Convaincue du pouvoir de l'ombre, elle n'a pas cherché la lumière, a épaulé Ewilan dans sa quête d'identité puis dans sa recherche d'une parade au danger qui menaçait l'Empire. Sans elle, Ewilan n'aurait pas retrouvé ses parents, sans elle, l'Empire aurait succombé à la soif de pouvoir des Valinguites, mais elle n’en a tiré aucune gloire, trop équilibrée pour ignorer que la victoire s'appuyait sur les épaules d'un groupe de compagnons soudés par une indéfectible amitié. Lorsque j'ai posé le dernier mot du dernier tome de la saga d'Ewilan, je pensais que chacun de ses compagnons avait mérité le repos. Que chacun d'eux allait suivre son chemin, chercher son bonheur, vivre sa vie de personnage libéré par l'auteur après une éprouvante aventure littéraire. Chacun ? Pas Ellana. Impossible de la quitter. Elle hante mes rêves, se promène dans mon quotidien, fluide et insaisissable, transforme ma vision des choses et ma perception des autres, crochète mes pensées intimes, escalade mes désirs secrets... Un auteur peut-il tomber amoureux de l'un de ses personnages ? Est-ce moi qui ai créé Ellana ou n'ai-je vraiment commencé à exister que le jour où elle est apparue ? Nos routes sont-elles liées à jamais ? — Il y a deux réponses à ces questions, souffle le vent à mon oreille. Comme à toutes les questions. Celle du savant et celle du poète. — Celle du savant ? Celle du poète ? Qu'est-ce que... — Chut... Écris.
Pierre Bottero (Ellana (Le Pacte des MarchOmbres, #1))