Ces Quotes

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Le silence eternel des ces espaces infinis m'effraie - The eternal silence of these infinite spaces frightens me.
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Blaise Pascal (Pensées)
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Recette pour aller mieux. Répéter souvent ces trois phrases : le bonheur n'existe pas. L'amour est impossible. Rien n'est grave.
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Frédéric Beigbeder (L'amour dure trois ans (Marc Marronnier, #3))
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Ljubav je kao snaga : ako je vise trosis, vise ces je i imati.
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Miroslav Antić
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Il est des petites choses que l'on laisse derriÚre soi, des moments de vie ancrés dans la poussiÚre du temps. On peut tenter de les ignorer, mais ces petits riens mis bout à bout forment une chaßne qui vous raccroche au passé.
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Marc Levy (Le Voleur d'ombres)
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Vous craignez les livres comme certaines bourgades ont craint les violons. Laissez lire, et laissez danser; ces deux amusements ne feront jamais de mal au monde.
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Voltaire
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Je t'inventerai Des mots insensés Que tu comprendras Je te parlerai De ces amants-là Qui ont vue deux fois Leurs coeurs s'embraser Je te raconterai L'histoire de ce roi Mort de n'avoir pas Pu te rencontrer Ne me quitte pas Ne me quitte pas Ne me quitte pas
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Jacques Brel
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Je suis seul au milieu de ces voix joyeuses et raisonnables. Tous ces types passent leur temps Ă  s’expliquer, Ă  reconnaĂźtre avec bonheur qu’ils sont du mĂȘme avis. Quelle importance ils attachent, mon Dieu, Ă  penser tous ensemble les mĂȘmes choses.
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Jean-Paul Sartre (Nausea)
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The oth­ers went up­stairs, a slow unwilling pro­ces­sion. If this had been an old house, with creak­ing wood, and dark shad­ows, and heav­ily pan­elled walls, there might have been an eerie feel­ing. But this house was the essence of moder­ni­ty. There were no dark corners - ​no pos­si­ble slid­ing pan­els - it was flood­ed with elec­tric light - every­thing was new and bright and shining. There was noth­ing hid­den in this house, noth­ing con­cealed. It had no at­mo­sphere about it. Some­how, that was the most fright­en­ing thing of all. They ex­changed good-​nights on the up­per land­ing. Each of them went in­to his or her own room, and each of them automatical­ly, al­most with­out con­scious thought, locked the door....
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Agatha Christie (And Then There Were None)
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Comme ils sont Ă©tranges ces jours oĂč la joie de vivre est programmĂ©e dans les calendriers.
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Marc Levy (OĂč es-tu ?)
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J'ai trop vu, trop senti, trop aimĂ© dans ma vie; Je viens chercher vivant le calme du LĂ©thĂ©. Beaux lieux, soyez pour moi ces bords oĂč l'on oublie: L'oubli seul dĂ©sormais est ma fĂ©licitĂ©.
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Alphonse de Lamartine
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Il faudrait prĂ©venir les gens de ces choses-lĂ . Leur apprendre que l’immortalitĂ© est mortelle, qu’elle peut mourir, que c’est arrivĂ©, que cela arrive encore.
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Marguerite Duras (The Lover)
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N’oubliez jamais qu’il suffira d’une crise politique, Ă©conomique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question. Ces droits ne sont jamais acquis. Vous devrez rester vigilantes votre vie durant.
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Simone de Beauvoir
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Les véritables bonheurs de la vie, ne sont pas dans les sourires de la joie, mais dans ces intervalles d'incertitude, lorsque notre quotidien peut basculer mais qu'on ne sait pas encore de quel cÎté.
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Maxime Chattam (In Tenebris (La trilogie du Mal, #2))
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Nije svatko kovac svog zivota. Nije nitko. Na neke stvari mozes utjecati, na neke ne. Nesto kujes, a nesto nosis kako ti je skovano. No, i jedno i drugo, i to sto kujes i to sto ti je skovano, zapravo su okovi. Sanduk iz kojeg ces kad tad morati izvuci ruku ili ces biti uhvacen.
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Bekim Sejranović (Tvoj sin Huckleberry Finn)
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Cula su naelektrisala vrhove prstiju kojim sam joj doticao kozu i pratio besprekornu liniju glatkih ramena, tragajuci uzalud za malom, najmanjom greskom. Mirisala je na Indiju, na breskvu, na izvor, biseri su virili iz tek odskrinute skoljke njenih usana, osetio sam u bradi laki drhtaj, jeku jedne davne groznice za koju sam mislio da umire kad te obuzme i da se vise ne moze vratiti ako je jednom prebolis. Da, zeleo sam je, jako sam je zeleo... Dodirnuo sam joj mali prst na nozi, bezuspesno pokusao da nadlanicom uklonim beleg iz detinjstva sa njenog levog kolena, udubio se u cudni raspored sicusnih mladeza na tilu vitkih ledja...I trgao se.Uplasen...Koliko to na njoj ima tajnih mesta koja bih zeleo da poljubim? Ali ne sad. Jednom. Mozda... Ja sam momak staromodan. Prevazidjen. Po mojoj religiji, moja zelja je samo pola zelje... Lepo sanjaj, mali misu nabareni. Ko zna da li ces mi ikad vise biti tako blizu? Mozda cu se kajati, mozda cu morati da se napijem svaki put kad se setim ove noci...Neka... Ako ikad budemo spavali zajedno, to ce biti onako kako sam zamislio. I kako Bog zapoveda. I niko nece spavati za vreme tog spavanja... Laku noc, njene pospane oci...
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Đorđe Balaơević (Tri posleratna druga)
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Shakespeare et Dostoievski font persister en vous le regret de n'etre pas un saint ou un criminel. Ces deux manieres de s'autodetruire...
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Emil M. Cioran (Tears and Saints)
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Je crois que c'est moi qui ai changé: c'est la solution la plus simple. La plus désagréable aussi. Mais einfin je dois reconnaßtre que je suis sujet à ces transformations soudaines. Ce qu'il y a, c'est que je pense trÚs rarement; alors une foule depetites métamorphoses s'accumulent en moi sans que j'y prenne garde et puis, un beau jour, il se produit une véritable révolution. C'est ce qui a donné à ma vie cet aspect huerté, incohérent.
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Jean-Paul Sartre (Nausea)
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Oare ce-s nourii Daca nu o justificare a cerului? Oare ce-i viata Daca nu o amanare a mortii?
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James Clavell (Shƍgun (Asian Saga, #1))
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Quand ces enfant sont arrivés à Auschwitz, on n'opéra pas de 'selection'. On ne les mit pas en rang avec les hommes et les femmes. On ne regarda pas qui était en bonne santé, qui était malade, qui pouvait travailler, qui ne le pouvait pas. On les envoya directement dans les chambres à gaze.
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Tatiana de Rosnay (Sarah's Key)
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« L'erreur est de vouloir une vie immobile. On veut que le temps s'arrĂȘte, que l'amour soit Ă©ternel, que rien ne meure jamais, pour se prĂ©lasser dans une perpĂ©tuelle enfance dorlotĂ©e. On bĂątit des murs pour se protĂ©ger et ce sont ces murs qui un jour deviennent une prison. »
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Frédéric Beigbeder (L'amour dure trois ans (Marc Marronnier, #3))
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Le coucher de soleil, le printemps, le bleu de la mer, les Ă©toiles de la nuit, toutes ces choses que nous disons captivantes n’ont de magie que lorsqu’elles gravitent autour d’une femme, mon garçon
 Car la BeautĂ©, la vraie, l’ unique, la beautĂ© phare, la beautĂ© absolue, c ’est la femme. Le reste, tout le reste n ’est qu ’accessoires de charme.
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Yasmina Khadra
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Tous les hommes sont menteurs, inconstants, faux, bavards, hypocrites, orgueilleux et lĂąches, mĂ©prisables et sensuels ; toutes les femmes sont perfides, artificieuses, vaniteuses, curieuses et dĂ©pravĂ©es ; le monde n'est qu'un Ă©gout sans fond oĂč les phoques les plus informes rampent et se tordent sur des montagnes de fange ; mais il y a au monde une chose sainte et sublime, c'est l'union de deux de ces ĂȘtres si imparfaits et si affreux. On est souvent trompĂ© en amour, souvent blessĂ© et souvent malheureux ; mais on aime, et quand on est sur le bord de sa tombe, on se retourne pour regarder en arriĂšre ; et on se dit : " J'ai souffert souvent, je me suis trompĂ© quelquefois, mais j'ai aimĂ©. C'est moi qui ai vĂ©cu, et non pas un ĂȘtre factice créé par mon orgueil et mon ennui.
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Alfred de Musset (On ne badine pas avec l'amour)
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Mais il avait oubliĂ© l’inventaire, il ne voyait pas son empire, ces magasins crevant de richesses. Tout avait disparu, les victoires bruyantes d’hier, la fortune colossale de demain. D’un regard dĂ©sespĂ©rĂ©, il suivait Denise, et quand elle eut passĂ© la porte, il n’y eut plus rien, la maison devint noire.
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Émile Zola (The Ladies' Paradise (Les Rougon-Macquart #11))
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Il y a des moments dans l’existence oĂč une porte s’ouvre et oĂč votre vie dĂ©rape dans la lumiĂšre. De rares instants oĂč quelque chose se dĂ©verrouille en vous. Vous flottez en apesanteur, vous filez sur une autoroute sans radar. Les choix deviennent limpides, les rĂ©ponses remplacent les questions, la peur cĂšde la place Ă  l’amour. Il faut avoir connu ces moments. Ils durent rarement.
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Guillaume Musso (Central Park)
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Tout le monde voulait ĂȘtre dans le coup ce jour-lĂ . Car, ce jour-lĂ , on allait Ă©crire l'Histoire avec un grand H. Il y avait eu un ghetto Ă  Cracovie pendant plus de sept siĂšcles, et voici qu'Ă  la fin de la journĂ©e, ou au plus tard le lendemein, ces sept siĂšcles ne seraient plus qu'une rumeur, et Cracovie serait enfin fiduciare (dĂ©barrassĂ©e des juifs).
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Thomas Keneally (Schindler’s List)
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Elle est inquiÚte, il faut du temps, nous sommes encore un peu étrangers l'un à l'autre, hésitants, incertains, il nous manque des discordes, des différends, des heurts, la découverte de nos travers, défauts et petitesses, toutes ces incompatibilités qui nous permettront de mieux nous sculpter l'un dans l'autre, de bricoler nos rapports, de nous ajuster, d'épouser peu à peu nos formes respectives, et la tendresse vient alors enrichir ce qui manque à l'un par ce qui manque à l'autre..
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Romain Gary (Clair de femme)
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J'exige un vrai bonheur, un vrai amour, une vraie contrĂ©e oĂč le soleil alterne avec la lune, oĂč les saisons se dĂ©roulent en ordre, oĂč de vrais arbres portent de vrais fruits, oĂč de vrais poissons habitent les riviĂšres, et de vrais oiseaux le ciel, oĂč la vrai neige dĂ©couvre de vraies fleurs, oĂč tout sort est vrai, vrai, vĂ©ritable. J’en ai assez de cette lumiĂšre morne, de ces campagnes stĂ©riles, sans jour, sans nuit, oĂč ne survivent que les bĂȘtes fĂ©roces et rapaces, oĂč les lois de la nature ne fonctionnent pas.
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Jean Cocteau
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Vous avez dĂ©jĂ  perdu quelqu'un de proche? [...] Vous n'avez jamais l'impression que ces ĂȘtres-lĂ  vivent en vous? ... Vraiment... Qu'ils ont deposĂ© en vous quelque chose qui ne disparaĂźtra que lorsque vous mourrez vous-mĂȘme? ... Des gestes... Une façon de parler ou de penser... Une fidĂ©litĂ© Ă  certaines choses et Ă  certains lieux... Croyez-moi. Les morts vivent. Ils nous font faire des choses. Ils influent sur nos dĂ©cisions. Ils nous forcent. Nous façonnent.
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Laurent Gaudé (La Porte des Enfers)
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Le coeur peut s'Ă©mouvoir souvent Ă  la rencontre d'un autre ĂȘtre,car chacun exerce sur chacun des attractions et des rĂ©pulsions.Toutes ces influences font naĂźtre l'amitiĂ©,les caprices,des envies de possession,des ardeurs vives et passagĂšres,mais non pas l'amour vĂ©ritable.Pour qu'il existe cet amour,il faut que les deux ĂȘtres soient tellement nĂ©s l'un pour l'autre,se trouvent accrochĂ©s l'un Ă  l'autre par tant de points,par tant de goĂ»ts pareils,par tant d'affinitĂ©s de chair,de l'esprit,du caractĂšre,se sentent liĂ©s par tant de choses de toute nature,que cela forme un faisceau d'attaches.
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Guy de Maupassant (Fort comme la mort)
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Dok god muzika svira, igraj dok te noge nose. Razumes li sta ti govorim? Igraj dok te noge nose. Ne smes da razmisljas zasto igras. Ne smes da razmisljas o znacenju toga. Jer, u osnovi, znacenja nema. Pocnes li da razmisljas, noge ce ti se zaustaviti. Zaustave li ti se jednom noge, ja tu vise nista ne mogu. Tvoje veze ce nestati. Nestace zauvek! I vise neces moci da zivis nigde drugde osim u ovom svetu. Brzo ces biti uvucen u ovaj svet. Zato noge ne smeju da ti se zaustave. Koliko god ti se cinilo besmisleno, ne smes da mislis na to. Prati korake i igraj dok te noge nose. A ono otvrdlo razmeksaj, makar malo. Mora da je ostalo i nesto za sta jos nije prekasno. Upotrebi sve sto se moze upotrebiti. Ucini sve sto mozes. Nema cega da se plasis. Svakako si umoran. Umoran si i uplasen. Svi imaju takve trenutke. Cini ti se da je sve pogesno. I noge ti se zaustave.
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Haruki Murakami (Dance Dance Dance)
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Rien n'est jamais acquis à l'homme Ni sa force Ni sa faiblesse ni son coeur Et quand il croit Ouvrir ses bras son ombre est celle d'une croix Et quand il croit serrer son bonheur il le broie Sa vie est un étrange et douloureux divorce Il n'y a pas d'amour heureux Sa vie Elle ressemble à ces soldats sans armes Qu'on avait habillés pour un autre destin A quoi peut leur servir de se lever matin Eux qu'on retrouve au soir désoeuvrés incertains Dites ces mots Ma vie Et retenez vos larmes Il n'y a pas d'amour heureux Mon bel amour mon cher amour ma déchirure Je te porte dans moi comme un oiseau blessé Et ceux-là sans savoir nous regardent passer Répétant aprÚs moi les mots que j'ai tressés Et qui pour tes grands yeux tout aussitÎt moururent Il n'y a pas d'amour heureux Le temps d'apprendre à vivre il est déjà trop tard Que pleurent dans la nuit nos coeurs à l'unisson Ce qu'il faut de malheur pour la moindre chanson Ce qu'il faut de regrets pour payer un frisson Ce qu'il faut de sanglots pour un air de guitare Il n'y a pas d'amour heureux Il n'y a pas d'amour qui ne soit à douleur Il n'y a pas d'amour dont on ne soit meurtri Il n'y a pas d'amour dont on ne soit flétri Et pas plus que de toi l'amour de la patrie Il n'y a pas d'amour qui ne vive de pleurs Il n'y a pas d'amour heureux Mais c'est notre amour à tous les deux
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Louis Aragon (La Diane française: En Étrange Pays dans mon pays lui-mĂȘme)
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On suffoquait, les chevelures s'alourdissaient sur les tĂȘtes en sueur. Depuis trois heures qu'on Ă©tait lĂ , les haleines avaient chauffĂ© l'air d'une odeur humaine. Dans le flamboiement du gaz, les poussiĂšres en suspension s'Ă©paississaient, immobiles au-dessous du lustre. La salle entiĂšre vacillait, glissait Ă  un vertige, lasse et excitĂ©e, prise de ces dĂ©sirs ensommeillĂ©s de minuit qui balbutient au fond des alcĂŽves. Et Nana, en face de ce public pĂąmĂ©, de ces quinze cents personnes entassĂ©es, noyĂ©es dans l'affaissement et le dĂ©traquement nerveux d'une fin de spectacle, restait victorieuse avec sa chair de marbre, son sexe assez fort pour dĂ©truire tout ce monde et n'en ĂȘtre pas entamĂ©.
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Émile Zola (Nana)
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Je suis ravi pour ces rĂ©voltes qui se font entendre un peu partout dans le monde. Une chaine s’est brisĂ©e. En revanche, je reste trĂšs vigilant car nous avons vu comment les amĂ©ricains Ă©taient impliquĂ©s en Tunisie et comment ils le sont avec l’armĂ©e de l’administration de Moubarak. En rĂ©alitĂ© nous avons deux dictateurs qui sont partis mais deux systĂšmes restent Ă  rĂ©former. Nous devrions tendre vers une dĂ©mocratie transparente et incorruptible. Or, qui souhaite cela aujourd’hui ? Surement pas le gouvernement amĂ©ricain et encore moins les europĂ©ens qui n’ont cessĂ© de cautionner et de profiter des avantages des dictateurs. Et les Etats-Unis ne voudraient pas d’une vraie dĂ©mocratie « transparente ». MĂȘme si Barack Obama clame le contraire, son administration a un tout autre programme.
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Tariq Ramadan
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Et comme j’essayais de lui expliquer ce que c’était que ces mariages, je sentis quelque chose de frais et de fin peser lĂ©gĂšrement sur mon Ă©paule. C’était sa tĂȘte alourdie de sommeil qui s’appuyait contre moi avec un joli froissement de rubans, de dentelles et de cheveux ondĂ©s. Elle resta ainsi sans bouger jusqu’au moment oĂč les astres du ciel pĂąlirent, effacĂ©s par le jour qui montait. Moi, je la regardais dormir, un peu troublĂ© au fond de mon ĂȘtre, mais saintement protĂ©gĂ© par cette claire nuit qui ne m’a jamais donnĂ© que de belles pensĂ©es. Autour de nous, les Ă©toiles continuaient leur marche silencieuse, dociles comme un grand troupeau ; et par moments je me figurais qu’une de ces Ă©toiles, la plus fine, la plus brillante ayant perdu sa route, Ă©tait venue se poser sur mon Ă©paule pour dormir..
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Alphonse Daudet (Lettres de mon moulin)
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Il s’était tant de fois entendu dire ces choses, qu’elles n’avaient pour lui rien d’original. Emma ressemblait Ă  toutes les maĂźtresses ; et le charme de la nouveautĂ©, peu Ă  peu tombant comme un vĂȘtement, laissait voir Ă  nu l’éternelle monotonie de la passion, qui a toujours les mĂȘmes formes et le mĂȘme langage. Il ne distinguait pas, cet homme si plein de pratique, la dissemblance des sentiments sous la paritĂ© des expressions. Parce que des lĂšvres libertines ou vĂ©nales lui avaient murmurĂ© des phrases pareilles, il ne croyait que faiblement Ă  la candeur de celles-lĂ  ; on en devait rabattre, pensait-il, les discours exagĂ©rĂ©s cachant les affections mĂ©diocres ; comme si la plĂ©nitude de l’ñme ne dĂ©bordait pas quelquefois par les mĂ©taphores les plus vides, puisque personne, jamais, ne peut donner l’exacte mesure de ses besoins, ni de ses conceptions, ni de ses douleurs, et que la parole humaine est comme un chaudron fĂȘlĂ© oĂč nous battons des mĂ©lodies Ă  faire danser les ours, quand on voudrait attendrir les Ă©toiles.
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Gustave Flaubert (Madame Bovary)
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...Ă  propos des intellectuels justement... C'est facile de se foutre de leur gueule... Ouais, c'est vachement facile... Souvent, ils sont pas trĂšs musclĂ©s et en plus, ils n'aiment pas ça, se battre... Ça ne les excite pas plus que ça les bruits des bottes, les mĂ©dailles et les grosses limousines, alors oui, c'est pas trĂšs dur... Il suffit de leur arracher leur livre des mains, leur guitare, leur crayon ou leur appareil photo et dĂ©jĂ  ils ne sont plus bons Ă  rien, ces empotĂ©s... D'ailleurs, les dictateurs, c'est souvent la premiĂšre chose qu'ils font: casser les lunettes, brĂ»ler les livres ou interdire les concerts, ça leur coĂ»te pas cher et ça peut leur Ă©viter bien des contrariĂ©tĂ©s par la suite... Mais tu vois, si ĂȘtre intello ça veut dire aimer s'instruire, ĂȘtre curieux, attentif, admirer, s'Ă©mouvoir, essayer de comprendre comment tout ça tient debout et tenter de se coucher un peu moins con que la veille, alors oui, je le revendique totalement: non seulement je suis une intello, mais en plus je suis fiĂšre de l'ĂȘtre... Vachement fiĂšre, mĂȘme...
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Anna Gavalda
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- LE VICOMTE, suffoquĂ© : Ces grands airs arrogants ! Un hobereau qui... qui... n'a mĂȘme pas de gants ! Et qui sort sans rubans, sans bouffettes, sans ganses ! - CYRANO : Moi, c'est moralement que j'ai mes Ă©lĂ©gances. Je ne m'attife pas ainsi qu'un freluquet, Mais je suis plus soignĂ© si je suis moins coquet ; Je ne sortirais pas avec, par nĂ©gligence, Un affront pas trĂšs bien lavĂ©, la conscience Jaune encore de sommeil dans le coin de son oeil, Un honneur chiffonnĂ©, des scrupules en deuil. Mais je marche sans rien sur moi qui ne reluise, EmpanachĂ© d'indĂ©pendance, et de franchise ; Ce n'est pas une taille avantageuse, c'est Mon Ăąme que je cambre ainsi qu'en un corset, Et tout couvert d'exploits qu'en rubans je m'attache, Retroussant mon esprit ainsi qu'une moustache, Je fais, en traversant les groupes et les ronds, Sonner les vĂ©ritĂ©s comme des Ă©perons." (Acte I, scĂšne IV)
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Edmond Rostand (Cyrano de Bergerac)
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Elle aimait la vie, il aimait la mort, Il aimait la mort, et ses sombres promesses, Avenir incertain d'un garçon en dĂ©tresse, Il voulait mourir, laisser partir sa peine, Oublier tous ces jours Ă  la mĂȘme rengaine... Elle aimait la vie, heureuse d'exister, Voulait aider les gens et puis grandir en paix, C'Ă©tait un don du ciel, toujours souriante, Fleurs et nature, qu'il pleuve ou qu'il vente. Mais un beau jour, la chute commença, Ils tombĂšrent amoureux, mauvais choix, Elle aimait la vie et il aimait la mort, Qui d'entre les deux allait ĂȘtre plus fort? Ils s'aimaient tellement, ils auraient tout sacrifiĂ©, Amis et famille, capables de tout renier, Tout donner pour s'aimer, tel Ă©tait leur or, Mais elle aimait la vie et il aimait la mort... Si diffĂ©rents et pourtant plus proches que tout, Se comprenant pour protĂ©ger un amour fou, L'un ne rĂȘvait que de mourir et de s'envoler, L'autre d'une vie avec lui, loin des atrocitĂ©s... Fin de l'histoire : obligĂ©s de se sĂ©parer, Ils s'Ă©taient promis leur Ă©ternelle fidĂ©litĂ©. Aujourd'hui, le garçon torturĂ© vit pour elle, Puisque la fille, pour lui, a rendu ses ailes... Il aimait la mort, elle aimait la vie, Il vivait pour elle, elle est morte pour lui »
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William Shakespeare
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- Offre ton identitĂ© au Conseil, jeune apprentie. La voix Ă©tait douce, l’ordre sans appel. - Je m’appelle Ellana Caldin. - Ton Ăąge. Ellana hĂ©sita une fraction de seconde. Elle ignorait son Ăąge exact, se demandait si elle n’avait pas intĂ©rĂȘt Ă  se vieillir. Les apprentis qu’elle avait discernĂ©s dans l’assemblĂ©e Ă©taient tous plus ĂągĂ©s qu’elle, le Conseil ne risquait-il pas de la considĂ©rer comme une enfant ? Les yeux noirs d’Ehrlime fixĂ©s sur elle la dissuadĂšrent de chercher Ă  la tromper. - J’ai quinze ans. Des murmures Ă©tonnĂ©s s’élevĂšrent dans son dos. Imperturbable, Ehrlime poursuivit son interrogatoire. - Offre-nous le nom de ton maĂźtre. - Jilano AlhuĂŻn. Les murmures, qui s’étaient tus, reprirent. Plus marquĂ©s, Ehrlime leva une main pour exiger un silence qu’elle obtint immĂ©diatement. - Jeune Ellana, je vais te poser une sĂ©rie de questions. A ces questions, tu devras rĂ©pondre dans l’instant, sans rĂ©flĂ©chir, en laissant les mots jaillir de toi comme une cascade vive. Les mots sont un cours d’eau, la source est ton Ăąme. C’est en remontant tes mots jusqu’à ton Ăąme que je saurai discerner si tu peux avancer sur la voie des marchombres. Es-tu prĂȘte ? - Oui. Une esquisse de sourire traversa le visage ridĂ© d’Ehrlime. - Qu’y a-t-il au sommet de la montagne ? - Le ciel. - Que dit le loup quand il hurle ? - Joie, force et solitude. - À qui s’adresse-t-il ? - À la lune. - OĂč va la riviĂšre ? L’anxiĂ©tĂ© d’Ellana s’était dissipĂ©e. Les questions d’Ehrlime Ă©taient trop imprĂ©vues, se succĂ©daient trop rapidement pour qu’elle ait d’autre solution qu’y rĂ©pondre ainsi qu’on le lui avait demandĂ©. Impossible de tricher. Cette Ă©vidence se transforma en une onde paisible dans laquelle elle s’immergea, laissant Ehrlime remonter le cours de ses mots jusqu’à son Ăąme, puisque c’était ce qu’elle dĂ©sirait. - Remplir la mer. - À qui la nuit fait-elle peur ? - À ceux qui attendent le jour pour voir. - Combien d’hommes as-tu dĂ©jĂ  tuĂ©s ? - Deux. - Es-tu vent ou nuage ? - Je suis moi. - Es-tu vent ou nuage ? - Vent. - MĂ©ritaient-ils la mort ? - Je l’ignore. - Es-tu ombre ou lumiĂšre ? - Je suis moi. - Es-tu ombre ou lumiĂšre ? - Les deux. - OĂč se trouve la voie du marchombre ? - En moi. Ellana s’exprimait avec aisance, chaque rĂ©ponse jaillissant d’elle naturellement, comme une expiration aprĂšs une inspiration. FluiditĂ©. Le sourire sur le visage d’Ehrlime Ă©tait revenu, plus marquĂ©, et une pointe de jubilation perçait dans sa voix ferme. - Que devient une larme qui se brise ? - Une poussiĂšre d’étoiles. - Que fais-tu devant une riviĂšre que tu ne peux pas traverser ? - Je la traverse. - Que devient une Ă©toile qui meurt ? - Un rĂȘve qui vit. - Offre-moi un mot. - Silence. - Un autre. - Harmonie. - Un dernier. - FluiditĂ©. - L’ours et l’homme se disputent un territoire. Qui a raison ? - Le chat qui les observe. - Marie tes trois mots. - Marchombre.
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Pierre Bottero (Ellana (Le Pacte des MarchOmbres, #1))
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Lorsque j’ai commencĂ© Ă  voyager en Gwendalavir aux cĂŽtĂ©s d'EwĂŹlan et de Salim, je savais que, au fil de mon Ă©criture, ma route croiserait celle d'une multitude de personnages. Personnages attachants ou irritants, discrets ou hauts en couleurs, pertinents ou impertinents, sympathiques ou malĂ©fiques... Je savais cela et je m'en rĂ©jouissais. Rien, en revanche, ne m'avait prĂ©parĂ© Ă  une rencontre qui allait bouleverser ma vie. Rien ne m'avait prĂ©parĂ© Ă  Ellana. Elle est arrivĂ©e dans la QuĂȘte Ă  sa maniĂšre, tout en finesse tonitruante, en dĂ©licatesse remarquable, en discrĂ©tion Ă©tincelante. Elle est arrivĂ©e Ă  un moment clef, elle qui se moque des serrures, Ă  un moment charniĂšre, elle qui se rit des portes, au sein d’un groupe constituĂ©, elle pourtant pĂ©trie d’indĂ©pendance, son caractĂšre forgĂ© au feu de la solitude. Elle est arrivĂ©e, s'est glissĂ©e dans la confiance d'Ewilan avec l'aisance d'un songe, a captĂ© le regard d’Edwin et son respect, a sĂ©duit Salim, conquis maĂźtre Duom... Je l’ai regardĂ©e agir, admiratif ; sans me douter un instant de la toile que sa prĂ©sence, son charisme, sa beautĂ© tissaient autour de moi. Aucun calcul de sa part. Ellana vit, elle ne calcule pas. Elle s'est contentĂ©e d'ĂȘtre et, ce faisant, elle a tranquillement troquĂ© son statut de personnage secondaire pour celui de figure emblĂ©matique d'une double trilogie qui ne portait pourtant pas son nom. Convaincue du pouvoir de l'ombre, elle n'a pas cherchĂ© la lumiĂšre, a Ă©paulĂ© Ewilan dans sa quĂȘte d'identitĂ© puis dans sa recherche d'une parade au danger qui menaçait l'Empire. Sans elle, Ewilan n'aurait pas retrouvĂ© ses parents, sans elle, l'Empire aurait succombĂ© Ă  la soif de pouvoir des Valinguites, mais elle n’en a tirĂ© aucune gloire, trop Ă©quilibrĂ©e pour ignorer que la victoire s'appuyait sur les Ă©paules d'un groupe de compagnons soudĂ©s par une indĂ©fectible amitiĂ©. Lorsque j'ai posĂ© le dernier mot du dernier tome de la saga d'Ewilan, je pensais que chacun de ses compagnons avait mĂ©ritĂ© le repos. Que chacun d'eux allait suivre son chemin, chercher son bonheur, vivre sa vie de personnage libĂ©rĂ© par l'auteur aprĂšs une Ă©prouvante aventure littĂ©raire. Chacun ? Pas Ellana. Impossible de la quitter. Elle hante mes rĂȘves, se promĂšne dans mon quotidien, fluide et insaisissable, transforme ma vision des choses et ma perception des autres, crochĂšte mes pensĂ©es intimes, escalade mes dĂ©sirs secrets... Un auteur peut-il tomber amoureux de l'un de ses personnages ? Est-ce moi qui ai créé Ellana ou n'ai-je vraiment commencĂ© Ă  exister que le jour oĂč elle est apparue ? Nos routes sont-elles liĂ©es Ă  jamais ? — Il y a deux rĂ©ponses Ă  ces questions, souffle le vent Ă  mon oreille. Comme Ă  toutes les questions. Celle du savant et celle du poĂšte. — Celle du savant ? Celle du poĂšte ? Qu'est-ce que... — Chut... Écris.
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Pierre Bottero (Ellana (Le Pacte des MarchOmbres, #1))