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Maintes histoires koraniques nous proposent, avec plus d'insistance encore que la Bible, le schĂ©ma suivant : les prophĂštes prĂȘchent et les peuples rejettent le message ; Dieu les punit pour ce rejet ; et Il rĂ©compense les hommes qui croient.
L'objection des agnostique et autres sceptique est des plus faciles : les peuples sont psychologiquement excusables de ne pas accepter les Messages ; les paĂŻens arabes avaient humainement et traditionnellement le droit de croire Ă la rĂ©alitĂ© de leurs divinitĂ©s et Ă l'efficacitĂ© de leurs idoles ; ils n'avaient pas de motif de croire le prophĂšte Ă l'encontre de leurs traditions et de leurs moeurs. [...] l'excuse des moderne, - facile de la part de gens qui ne croient Ă rien et Ă qui la nature plĂ©niĂšre de l'homme Ă©chappe, - cette excuse disons-nous, ne tient pas compte du facteur suivant : si les Mecquois et les BĂ©douins dans leur majoritĂ© tenaient obstinĂ©ment Ă leur coutumes, ce fut, non a priori pour des raison sincĂšres et logiques, mais fondamentalement parce que leur soi-disant religion, qui ne leur enseignait mĂȘme pas les vĂ©ritĂ©s eschatologiques indispensables, au contraire flattait leur attachement passionĂ© Ă l'ici bas et leur amour dĂ©sordonnĂ© et mĂȘme exclusif des biens terrestres(*).
* "Quand Nos versets (le Koran) sont rĂ©citĂ©es devant lui (le paĂŻen arabe), il dit : conte des anciens !" (Sourate du Calame, 15) Cette information, que le Koran fournit Ă plusieurs reprises, prouve que la religion des Arabe paĂŻens fut une hĂ©rĂ©sie Ă l'Ă©gard de leur propres traditions, que les paĂŻens rejetaient, prĂ©cisĂ©ment, comme Ă©tant des "conte des anciens" (el-awwalĂźn = "des primordiaux"). De nombreux passage du Koran indiquent Ă©galement que ces Arabes ne croyaient ni Ă l'immortalitĂ© de l'Ăąme ni Ă la rĂ©surrection, alors que leurs ancĂȘtre y croyaient.
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Frithjof Schuon (From the Divine to the Human: A New Translation with Selected Letters (Writings of Frithjof Schuon))