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Quelle maladie contagieuse avait bien pu attraper Speciosa ? J’ai insisté. Je lui répétais : « Speciosa est mon’ amie. Pourquoi est-ce que je ne pourrais pas la voir ? » Elle à fini par céder en disant que, de toute façon, bientôt, il m’arriverait ce qui est arrivé à Speciosa. Je suis entrée dans la maison. Speciosa était sur son lit. On avait ajouté une couche de paille fraîche. Quand Speciosa m’a vue, elle s’est mise à pleurer. Elle s’est soulevée. J’ai vu les herbes tout imprégnées de sang. « Tu vois, dit-elle, c’est mon sang. C’est comme ça que l’on devient femme. Tous les mois, je serai enfermée. Maman m’a dit que c’est comme ça pour les femmes. Elle prend la paille que j’ai souillée. Elle la brûle, en cachette, dans la huit. Elle enterre profondément les cendres. Elle a peur qu’on sorcier vienne la voler pour ses maléfices et que nos champs se dessèchent et que moi et mes sœurs soyons stériles à cause de ce premier sang qui pourrait mettre toute la famille en péril. On ne pourra plus s’amuser comme avant. À présent, je suis une femme, avec un pagne de femme, je me sens vraiment malheureuse. » Nous n’avons plus jamais joué ensemble.
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