Aux Quotes

We've searched our database for all the quotes and captions related to Aux. Here they are! All 100 of them:

Never touch your idols: the gilding will stick to your fingers." (Il ne faut pas toucher aux idoles: la dorure en reste aux mains.)
Gustave Flaubert (Madame Bovary)
À l'aurore, armés d'une ardente patience, nous entrerons aux splendides Villes. (In the dawn, armed with a burning patience, we shall enter the splendid Cities.)
Arthur Rimbaud (A Season in Hell & Other Poems)
Quand je vous ai dit que vous aviez une prédisposition surnaturelle aux catastrophes, ce n'était pas une invitation à me donner raison.
Christelle Dabos (Les Disparus du Clairdelune (La Passe-Miroir, #2))
Women sometimes allow you to be unfaithful to their love; they never allow you to wound their self-esteem.
Alexandre Dumas fils (La Dame aux Camélias)
Il y a des beautés qui sautent aux yeux et d'autres qui sont écrites en hyéroglyphes: on met du temps à déchiffrer leur splendeur mais, quand elle est apparue, elle est plus belle que la beauté.
Amélie Nothomb
Everything was believed except the truth.
Alexandre Dumas fils (La Dame aux Camélias)
Une poussière de petits souvenirs insignifiants qui traçaient malgré tout, en s'enchevêtrant les uns aux autres, la trame d'une vie. Celle de Dimeglio, inspecteur principal à la Brigade criminelle, indice 320. Une vie sans histoires.
Thierry Jonquet (Moloch)
We must have done something very wicked before we were born, or else we must be going to be very happy indeed when we are dead, for God to let this life have all the tortures of expiation and all the sorrows of an ordeal.
Alexandre Dumas fils (La Dame aux Camélias)
One has always had a childhood, whatever one becomes.
Alexandre Dumas fils (La Dame aux Camélias)
Il n'y a rien comme l'amour pour donner du courage aux jeunes gens.
Émile Zola
de satan ou de dieu, qu'importe! ange ou sirène, qu'importe, si tu rends -- fée aux yeux de velours, rythme, parfum, lueur, ô mon unique reine! -- l'univers moins hideux et les instants moins lourds?
Charles Baudelaire (Les Fleurs du Mal)
Si vous faîtes attention aux signes, quand donc ferez vous attention à ce qu'ils signifient? If you pay attention to the signs, but when will you pay attention to what they signify?
François Rabelais
The child is small, and he includes the man; the brain is narrow, and it harbours thought; the eye is but a point, and it covers leagues
Alexandre Dumas fils (La Dame aux Camélias)
Faut pas s'attacher aux autres, c'est trop risqué.
Marc Levy (Le Voleur d'ombres)
Quand on vit aux cotés des gens on ne se rend pas vraiment compte qu'ils changent, et c'est comme cela qu'on finit par les perdre.
Marc Levy (Où es-tu ?)
Quant à moi, maintenant, j'ai fermé mon âme. Je ne dis plus à personne ce que je crois, ce que je pense et ce que j'aime. Me sachant condamné à l'horrible solitude, je regarde les choses, sans jamais émettre mon avis. Que m'importent les opinions, les querelles, les plaisirs, les croyances ! Ne pouvant rien partager avec personne, je me suis désintéressé de tout. Ma pensée, invisible, demeure inexplorée. J'ai des phrases banales pour répondre aux interrogations de chaque jour, et un sourire qui dit "oui", quand je ne veux même pas prendre la peine de parler.
Guy de Maupassant (Le Horla et autres nouvelles fantastiques)
L'amour est une catastrophe magnifique: savoir que l'on fonce dans un mur et accélérer quand même; courir à sa perte, le sourire aux lèvres; attendre avec curiosité le moment où cela va foirer. L'amour est la seule déception programmée, le seul malheur prévisible dont on redemande.
Frédéric Beigbeder (L'amour dure trois ans (Marc Marronnier, #3))
Apprenez que tout flatteur Vit aux dépens de celui qui l'écoute : Cette leçon vaut bien un fromage, sans doute. Flatterers thrive on fools' credulity. The lesson's worth a cheese, don't you agree?
Jean de la Fontaine (Fables de La Fontaine. 1)
ﻻ بد أننا ارتكبنا كثيرا من اﻵثام قبل أن نولد..أو أننا سننعم بالكثير من السعادة بعد أن نموت..وأﻻ ما أحتوت الحياة على كل هذا العذاب.
Alexandre Dumas fils (La Dame aux Camélias)
Her delight in the smallest things was like that of a child. There were days when she ran in the garden, like a child of ten, after a butterfly or a dragon-fly. This courtesan who had cost more money in bouquets than would have kept a whole family in comfort, would sometimes sit on the grass for an hour, examining the simple flower whose name she bore.
Alexandre Dumas fils (La Dame aux Camélias)
Notre Père qui êtes aux cieux. Restez-y. Et nous nous resterons sur la terrre. Qui est quelquefois si jolie...
Jacques Prévert (Paroles)
I’m saying I want shit kept quiet.” She grinned at Ruhn, showing all her white teeth, the expression more savage than amused. “I’m saying if you three morons leak any of this to your Aux buddies or drunken hookups, I am going to be very unhappy.” Honestly, Hunt would have liked nothing more than to grab some popcorn and a beer, kick back in a chair, and watch her verbally fillet these assholes.
Sarah J. Maas (House of Earth and Blood (Crescent City, #1))
Le seul fait de rêver est déjà très important, Je vous souhaite des rêves à n’en plus finir, Et l’envie furieuse d’en réaliser quelques- uns, Je vous souhaite d’aimer ce qu’il faut aimer, Je vous souhaite d’oublier ce qu’il faut oublier, Je vous souhaite des chants d’oiseaux au réveil, Je vous souhaite des rires d’enfants, Je vous souhaite des silences, Je vous souhaite de résister à l’enlisement, À l’indifférence, aux vertus négatives de notre époque. Je vous souhaite surtout d’être vous.
Jacques Brel
My maxim was, la carrière est ouverte aux talents, without distinction of birth or fortune.
Napoléon Bonaparte
Le féminisme est une aventure collective, pour les femmes, pour les hommes, et pour les autres. Un révolution, bien en marche. Une vision du monde, un choix. Il ne s'agit pas d'opposer les petits avantages des femmes aux petits acquis des hommes mais bien de tout foutre en l'air.
Virginie Despentes (King Kong théorie)
Celui qui n'est pas passionné devient tout au plus un pédagogue; c'est toujours par l'intérieur qu'il faut aller aux choses, toujours, toujours en partant de la passion.
Stefan Zweig (La Confusion des sentiments)
La beauté qui parle aux yeux, reprit-elle, n’est que le prestige d’un moment; l’œuil du corps n'est pas toujours celui de l'âme." ("The beauty that addresses itself to the eyes," she continued, "is only the spell of the moment; the eye of the body is not always that of the soul.") [Le beau Laurence]
George Sand (Pierre qui roule)
Ne tente pas de résister aux changements qui s'imposent à toi. Au contraire, laisse la vie continuer en toi. Comment sais-tu que le sens auquel tu es habitué est meilleur que celui à venir?
Elif Shafak (The Forty Rules of Love)
We Americans are not usually thought to be a submissive people, but of course we are. Why else would we allow our country to be destroyed? Why else would we be rewarding its destroyers? Why else would we all — by proxies we have given to greedy corporations and corrupt politicians — be participating in its destruction? Most of us are still too sane to piss in our own cistern, but we allow others to do so and we reward them for it. We reward them so well, in fact, that those who piss in our cistern are wealthier than the rest of us. How do we submit? By not being radical enough. Or by not being thorough enough, which is the same thing.
Wendell Berry
Loin d'être aux lois d'un homme en esclave asservie, Mariez-vous, ma soeur, à la philosophie.
Molière (Les Femmes Savantes)
Les dieux ont enseigné aux hommes à se contempler eux-mêmes dans le spectacle comme les dieux se contemplent eux-mêmes dans l'imagination des hommes.
Pierre Klossowski
L'illusion d'avoir trouvé la vérité, au mieux nous fixe là où nous sommes, au pire nous conduit à vouloir l'imposer aux autres.
Stéphane Hessel (Tous comptes faits ou presque)
Poireaux vinaigrette aux grains de caviar.” I did a quick translation. “Leeks and fish eggs in vinegar?” He grinned. “It sounds better in French.” Yeah, but did it taste better?
Karen Chance (Hunt the Moon (Cassandra Palmer, #5))
En quelques jours, ils avaient noué une alliance malsaine avec un jeune et élégant vampire français du Garden District aux cheveux blonds improbables, et totalement dénué de scrupules.
Deborah Harkness (A Discovery of Witches (All Souls, #1))
We are not allowed to have hearts, under penalty of being hooted down.
Alexandre Dumas fils (La Dame aux Camélias)
Had she stabbed me with a knife, she could not have hurt me more.
Alexandre Dumas fils (La Dame aux Camélias)
Les utopies apparaissent comme bien plus réalisables qu’on ne le croyait autrefois. Et nous nous trouvons actuellement devant une question bien autrement angoissante : comment éviter leur réalisation définitive ? ... Les utopies sont réalisables. La vie marche vers les utopies. Et peut-être un siècle nouveau commence-t-il, un siècle où les intellectuels et la classe cultivée rêveront aux moyens d’éviter les utopies et de retourner à une société non utopique moins parfaite et plus libre.
Nicolas Berdiaeff
Pour le voir, il faut bien regarder, chercher. Je dis aux jeunes: cherchez un peu, vous allez trouver. La pire des attitudes est l'indifférence, dire «je n'y peux rien, je me débrouille». En vous comportant ainsi, vous perdez l'une des composantes essentielles qui fait l'humain. Une des composantes indispensables: la faculté d'indignation et l'engagement qui en est la conséquence.
Stéphane Hessel (Indignez-vous !)
يا الله ما أغرب أساليب القلب، وما أعجب الأعذار التى يلتمسها للوصول إلى رغباته.
Alexandre Dumas fils (La Dame aux Camélias)
La loi, dans un grand souci d'égalité, interdit aux riches comme aux pauvres de coucher sous les ponts, de mendier dans les rues et de voler du pain.
Anatole France
Connaître les autres, c'est sagesse. Se connaître soi-même, c'est sagesse supérieure. Imposer sa volonté aux autres, c'est force. Se l'imposer à soi-même, c'est force supérieure.
Lao Tzu
De leur meilleur côté tâchons de voir les choses: Vous vous plaignez de voir les rosiers épineux; Moi je me réjouis et rends grâces aux dieux Que les épines aient des roses.
Alphonse Karr (A Tour Round My Garden (1856))
I gave myself to you sooner than I ever did to any man, I swear to you; and do you know why? Because when you saw me spitting blood you took my hand; because you wept; because you are the only human being who has ever pitied me. I am going to say a mad thing to you: I once had a little dog who looked at me with a sad look when I coughed; that is the only creature I ever loved. When he died I cried more than when my mother died. It is true that for twelve years of her life she used to beat me. Well, I loved you all at once, as much as my dog. If men knew what they can have for a tear, they would be better loved and we should be less ruinous to them.
Alexandre Dumas fils (La Dame aux Camélias)
Celui qui se conforme aux règles évite de réfléchir. Si tu raisonnes en restant dans le cadre, tu ne trouveras jamais de solution autre que celles auxquelles tout le monde a déjà pensé. Il faut sortir du cadre...
Laurent Gounelle (L'homme qui voulait être heureux)
Il ne fait aucun doute pour moi que la sagesse est le but principal de la vie et c'est pourquoi je reviens toujours aux stoïciens. Ils ont atteint la sagesse, on ne peut donc plus les appeler des philosophes au sens propre du terme. De mon point de vue, la sagesse est le terme naturel de la philosophie, sa fin dans les deux sens du mot. Une philosophie finit en sagesse et par là même disparaît.
Emil M. Cioran (Oeuvres)
Dirait-on Abandon entouré d'abandon, tendresse touchant aux tendresses ... C'est ton intérieur qui sans cesse se caresse, dirait-on; se caresse en soi-même, par son propre reflet éclairé. Ainsi tu inventes le thème du Narcisse exaucé.
Rainer Maria Rilke (The Complete French Poems of Rainer Maria Rilke)
Je croyais voir des choses invisibles aux yeux des autres, j'étais encore plus aveugle qu'eux.
Marc Levy (Le Voleur d'ombres)
Seule ma peine est ma propriété: Larmes, sueurs et le plus dur effort. Je ne suis plus qu'un objet de pitié Sinon de honte aux yeux d'un monde fort.
Paul Éluard (Last Love Poems)
Telle est la vie des hommes. Quelques joies, très vite effacées par d'inoubliables chagrins. Il n'est pas nécessaire de le dire aux enfants.
Marcel Pagnol (Le château de ma mère (Souvenirs d'enfance, #2))
  Mais la grande marque d'amour, c'est d'être soumis aux volontés de celle qu'on aime.
Molière (Le Malade Imaginaire)
Être amoureux c'est souvent l'être vaguement. Le flou est propice aux états sentimentaux.
Christian Bobin (ابله محله)
Les mots n’ont pas toujours besoin d’une destination. On les laisse s’arrêter aux frontières des sensations. Errant sans tête dans l’espace du trouble. Et c’est bien là le privilège des artistes : vivre dans la confusion.
David Foenkinos (Charlotte)
Je préfère les natures humaines qui ressemblent aux lacs gelés à celles qui ressemblent aux marais. Les premières sont dures et froides en surface mais profondes, tourmentées et vivantes en dessous. Les secondes sont douces et spongieuses d'apparence mais leur fond est inerte et imperméable.
Sylvain Tesson (Dans les forêts de Sibérie)
إن الردود التى ينتظرها الإنسان بفارغ الصبر تصل دائماً فى غيابه.
Alexandre Dumas fils (La Dame aux Camélias)
Oui, c'est votre idée, à vous tous, les ouvriers français, déterrer un trésor, pour le manger seul ensuite, dans un coin d'égoïsme et de fainéantise. Vous avez beau crier contre les riches, le courage vous manque de rendre aux pauvres l'argent que la fortune vous envoie... Jamais vous ne serez dignes du bonheur, tant que vous aurez quelque chose à vous, et que votre haine des bourgeois viendra uniquement de votre besoin enragé d'être des bourgeois à leur place.
Émile Zola (Germinal)
Magnificat de Bach. Remué jusqu'aux larmes. Il est impossible que ce qui s'y exprime n'ait qu'une réalité subjective. L'« âme » doit être de la même essence que l'absolu. Et c'est le Vedânta qui a raison.
Emil M. Cioran (Notebooks)
En effet: je mourais déjà. Je venais d'apprendre cette nouvelle horrible que tout humain apprend un jour ou l'autre: ce que tu aimes, tu vas le perdre. "Ce qui t'a été donné te sera repris." Face à la découverte de cette spoliation future, il y a deux attitudes possibles: soit on décide de ne pas s'attacher aux êtres et aux choses, afin de rendre l'amputation moins douloureuse; soit on décide, au contraire, d'aimer d'autant plus les êtres et les choses, d'y mettre le paquet - "puisque nous n'aurons pas beaucoup de temps ensemble, je vais te donner en un an tout l'amour que j'aurais pu te donner en une vie.
Amélie Nothomb (Métaphysique des tubes)
On s'ennuie de tout, mon ange, c'est une loi de la nature; ce n'est pas ma faute. Si donc, je m'ennuie aujourd'hui d'une aventure qui m'a occupé entièrement depuis quatre mortels mois, ce n'est pas ma faute. Si, par exemple, j'ai eu juste autant d'amour que toi de vertu, et c'est surement beaucoup dire, il n'est pas étonnant que l'un ait fini en même temps que l'autre. Ce n'est pas ma faute. Il suit de là, que depuis quelque temps je t'ai trompée: mais aussi ton impitoyable tendresse m'y forçait en quelque sorte! Ce n'est pas ma faute. Aujourd'hui, une femme que j'aime éperdument exige que je te sacrifie. Ce n'est pas ma faute. Je sens bien que voilà une belle occasion de crier au parjure: mais si la Nature n'a accordé aux hommes que la constance, tandis qu'elle donnait aux femmes l'obstination, ce n'est pas ma faute. Crois-moi, choisis un autre amant, comme j'ai fait une maîtresse. Ce conseil est bon, très bon; si tu le trouve mauvais, ce n'est pas ma faute. Adieu, mon ange, je t'ai prise avec plaisir, je te quitte sans regrets: je te reviendrai peut-être. Ainsi va le monde. Ce n'est pas ma faute.
Pierre Choderlos de Laclos (Les liaisons dangereuses)
Well, sir, embrace me once, as you would embrace your daughter, and I swear to you that that kiss, the only chaste kiss I have ever had, will make me strong against my love, and that within a week your son will be once more at your side, perhaps unhappy for a time, but cured forever.
Alexandre Dumas fils (La Dame aux Camélias)
الإنسان يجد الكثير من العزاء فى البوح بآلامه ومتاعبه.
Alexandre Dumas fils (La Dame aux Camélias)
em un mot la nature et l'experience m'appirent,apres mure reflexion,que toutes les bonnes choses de l'univers ne sont bonnes pour nous que suivont l'usage que nous en faisons,et qu'on n'en jouit qu'autant qu'on s'en sert ou qu'on les amasse pour les donner aux autres,et pas plus
Daniel Defoe (Robinson Crusoe.)
Dix rêves pour un marchombre : Se glisser derrière l’ombre de la lune. Rêver le vent. Chevaucher la brume. Découvrir la frontière absolue. La franchir. D’une phrase, lier la Terre aux étoiles. Danser sur ce lien. Capter la lumière. Vivre l’ombre. Tendre vers l’harmonie. Toujours.
Pierre Bottero (Ellana (Le Pacte des MarchOmbres, #1))
How one realizes the shortness of life by the rapidity of sensations! I have only known Marguerite for two days, she has only been my mistress since yesterday, and she has already so completely absorbed my thoughts, my heart, and my life.
Alexandre Dumas fils (La Dame aux Camélias)
Dorința prompt îndeplinită generează pe dată o alta.
Alexandre Dumas fils (La Dame aux Camélias)
إن حوادث لحظة واحدة حقاً قد تؤثر فى حياتنا ومصائرنا كما لا تؤثر حوادث عام كامل !
Alexandre Dumas fils (La Dame aux Camélias)
إن للحياة فى بعض الأحيان ضروراتها القاسية على القلب .. ولكنها ضرورات لابد من الخضوع لها والتسليم بها.
Alexandre Dumas fils (La Dame aux Camélias)
Que de routes prend et que de raisons se donne le coeur pour en arriver à ce qu'il veut !
Alexandre Dumas fils (La Dame aux Camélias)
Le serpent qui danse Que j'aime voir, chère indolente, De ton corps si beau, Comme une étoffe vacillante, Miroiter la peau! Sur ta chevelure profonde Aux acres parfums, Mer odorante et vagabonde Aux flots bleus et bruns, Comme un navire qui s'éveille Au vent du matin, Mon âme rêveuse appareille Pour un ciel lointain. Tes yeux où rien ne se révèle De doux ni d'amer, Sont deux bijoux froids où se mêlent L’or avec le fer. A te voir marcher en cadence, Belle d'abandon, On dirait un serpent qui danse Au bout d'un bâton. Sous le fardeau de ta paresse Ta tête d'enfant Se balance avec la mollesse D’un jeune éléphant, Et ton corps se penche et s'allonge Comme un fin vaisseau Qui roule bord sur bord et plonge Ses vergues dans l'eau. Comme un flot grossi par la fonte Des glaciers grondants, Quand l'eau de ta bouche remonte Au bord de tes dents, Je crois boire un vin de bohême, Amer et vainqueur, Un ciel liquide qui parsème D’étoiles mon coeur!
Charles Baudelaire (Les Fleurs du Mal)
Monsieur Haneda était le supérieur de monsieur Omochi, qui était le supérieur de monsieur Saito, qui était le supérieur de mademoiselle Mori qui était ma supérieure. Et moi, je n'étais la supérieure de personne. On pourrait dire les choses autrement. J'étais aux ordres de mademoiselle Mori, qui était aux ordres de monsieur Saito, et ainsi de suite, avec cette précision que les ordres pouvaient, en aval, sauter les échelons hiérarchiques. Donc, dans la compagnie Yumimoto, j'étais aux ordres de tout le monde.
Amélie Nothomb
الإنسان قد يغض الطرف عن صلة واحدة .. ولكنه لا يتجاوز عن صلتين ! فسهولة التجاوز عن الصلات - ولو بدافع الحب - تنزل الإنسان إلى الدرك الأسفل الذى يتخبط فيه المتجرون بالأعراض.
Alexandre Dumas fils (La Dame aux Camélias)
فى بعض الأحيان يجد الإنسان فى ناحية من نواحى ضعفه مصدراً للسعادة. (أرمان)
Alexandre Dumas fils (La Dame aux Camélias)
Как щастието и животът на другите предизвиква желание за живот и у тези, които вчера в душевната си самота и в мрачната си стая са желаели бързо да умрат?
Alexandre Dumas fils (La Dame aux Camélias)
L’amour, c’est très compliqué. C’est à la fois la plus extraordinaire et la pire chose qui puisse arriver. Vous le découvrirez un jour. L’amour, ça peut faire très mal. Vous ne devez pas pour autant avoir peur de tomber, et surtout pas de tomber amoureux, car l’amour, c’est aussi très beau, mais comme tout ce qui est beau, ça vous éblouit et ça vous fait mal aux yeux. C’est pour ça que souvent, on pleure après.
Joël Dicker (La Vérité sur l'Affaire Harry Quebert (Marcus Goldman, #1))
Pauvres créatures! Si c'est un tort de les aimer, c'est bien le moins qu'on les plaigne. Vous plaignez l'aveugle qui n'a jamais vu les rayons du jour, le sourd qui n'a jamais entendu les accords de la nature, le muet qui n'a jamais pu rendre la voix de son âme, et, sous un faux prétexte de pudeur, vous ne voulez pas plaindre cette cécité du coeur, cette surdité de âme, ce mutisme de la conscience qui rendent folle la malheureuse affligée et qui la font malgré elle incapable de voir le bien, d'entendre le Seigneur et de parler la langue pure de l'amour et de la foi.
Alexandre Dumas fils (La Dame aux Camélias)
Mais aujourd'hui, il ne s'agit pas d'honorer la beauté, ni même de procurer aux foules un spectacle agréable. Il s'agit de nous fracasser le crâne avec des menaces:"Vous avez intérêt à trouver ça à votre goût. Sinon, taisez-vous!" Le beau, qui devrait servir à faire communiquer les hommes dans l'admiration, sert à exclure. Face à un tel totalitarisme, au lieu de se révolter, les gens sont obéissants et enthousiastes. Ils applaudissent, ils en redemandent. Moi, j'appelle ça du masochisme.
Amélie Nothomb (Attentat)
Und der kleine Prinz fügte hinzu: "Aber die Augen sind blind. Man muss mit dem Herzen suchen.
Antoine de Saint-Exupéry (Petit Discours Aux Habitants de Mon Village Sur La Candidature de M. Louis Bonaparte À La Présidence: de la République (Histoire) (French Edition))
‎(دنس الجسد من اليسير غسله، أما دنس الروح فهو الذى لا يمكن تطهيره). (لقد دنست جسدى ويدى وعينى ولذا أغسلهما فى عنف، لكن قلبى طاهر لم يُمس فإن الوحل لم يصل إليه). - ع لسان (آنييت ريفيير) رومان رولان (النفس المسحورة)
رحاب عكاوي (La Dame aux Camélias)
Mais les vrais voyageurs sont ceux-là seuls qui partent Pour partir; coeurs légers, semblables aux ballons, De leur fatalité jamais ils ne s´écartent, Et, sans savoir pourquoi, disent toujours: Allons! Ceux-là dont les désirs ont la forme des nues, Et qui rêvent, ainsi qu´un conscrit le canon, Des vastes voluptés, changeantes, inconnues, Et dont l´esprit humain n´a jamais su le nom!
Charles Baudelaire
Le temps perdu est comme le pain oublié sur la table, le pain sec. On peut le donner aux moineaux. On peut aussi le jeter. On peut encore le manger, comme dans l'enfance le pain perdu : trempé dans du lait pour l'adoucir, recouvrir de jaune d’œuf et de sucre, et cuit dans une poêle. Il n'est pas perdu, le pain perdu, puisqu'on le mange. Il n'est pas perdu le temps perdu, puisqu'on y touche à la fin des temps et qu'on y mange à sa mort, à chaque seconde, à chaque bouchée. (p90)
Christian Bobin (La part manquante)
It is possible for a writer to make, or remake at least, for a reader, the primary pleasures of eating, or drinking, or looking on, or sex. Novels have their obligatory tour-de-force, the green-flecked gold omelette aux fines herbes, melting into buttery formlessness and tasting of summer, or the creamy human haunch, firm and warm, curved back to reveal a hot hollow, a crisping hair or two, the glimpsed sex. They do not habitually elaborate on the equally intense pleasure of reading. There are obvious reasons for this, the most obvious being the regressive nature of the pleasure, a mise-en-abîme even, where words draw attention to the power and delight of words, and so ad infinitum, thus making the imagination experience something papery and dry, narcissistic and yet disagreeably distanced, without the immediacy of sexual moisture or the scented garnet glow of a good burgundy. And yet, natures such as Roland's are at their most alert and heady when reading is violently yet steadily alive. (What an amazing word "heady" is, en passant, suggesting both acute sensuous alertness and its opposite, the pleasure of the brain as opposed to the viscera—though each is implicated in the other, as we know very well, with both, when they are working.)
A.S. Byatt (Possession)
Il existe je ne sais quoi de grand et d’épouvantable dans le suicide. Les chutes d’une multitude de gens sont sans danger, comme celles des enfants qui tombent de trop bas pour se blesser; mais quand un grand homme se brise, il doit venir de bien haut, s’être élevé jusqu’aux cieux, avoir entrevu quelque paradis inaccessible. Implacables doivent être les ouragans qui le forcent à demander la paix de l’âme à la bouche d’un pistolet… Chaque suicide est un poème sublime de mélancolie.
Honoré de Balzac (La Peau De Chagrin)
A qui écris-tu? -A toi. En fait, je ne t'écris pas vraiment, j'écris ce que j'ai envie de faire avec toi... Il y avait des feuilles partout. Autour d'elle, à ses pieds, sur le lit. J'en ai pris une au hasard: "...Pique-niquer, faire la sieste au bord d'une rivière, manger des pêches, des crevettes, des croissants, du riz gluant, nager, danser, m'acheter des chaussures, de la lingerie, du parfum, lire le journal, lécher les vitrines, prendre le métro, surveiller l'heure, te pousser quand tu prends toute la place, étendre le linge, aller à l'Opéra, faire des barbecues, râler parce que tu as oublié le charbon, me laver les dents en même temps que toi, t'acheter des caleçons, tondre la pelouse, lire le journal par-dessus ton épaule, t'empêcher de manger trop de cacahuètes, visiter les caves de la Loire, et celles de la Hunter Valley, faire l'idiote, jacasser, cueillir des mûres, cuisiner, jardiner, te réveiller encore parce que tu ronfles, aller au zoo, aux puces, à Paris, à Londres, te chanter des chansons, arrêter de fumer, te demander de me couper les ongles, acheter de la vaisselle, des bêtises, des choses qui ne servent à rien, manger des glaces, regarder les gens, te battre aux échecs, écouter du jazz, du reggae, danser le mambo et le cha-cha-cha, m'ennuyer, faire des caprices, bouder, rire, t'entortiller autour de mon petit doigt, chercher une maison avec vue sur les vaches, remplir d'indécents Caddie, repeindre un plafond, coudre des rideaux, rester des heures à table à discuter avec des gens intéressants, te tenir par la barbichette, te couper les cheveux, enlever les mauvaises herbes, laver la voiture, voir la mer, t'appeler encore, te dire des mots crus, apprendre à tricoter, te tricoter une écharpe, défaire cette horreur, recueillir des chats, des chiens, des perroquets, des éléphants, louer des bicyclettes, ne pas s'en servir, rester dans un hamac, boire des margaritas à l'ombre, tricher, apprendre à me servir d'un fer à repasser, jeter le fer à repasser par la fenêtre, chanter sous la pluie, fuire les touristes, m'enivrer, te dire toute la vérité, me souvenir que toute vérité n'est pas bonne à dire, t'écouter, te donner la main, récupérer mon fer à repasser, écouter les paroles des chansons, mettre le réveil, oublier nos valises, m'arrêter de courir, descendre les poubelles, te demander si tu m'aimes toujours, discuter avec la voisine, te raconter mon enfance, faire des mouillettes, des étiquettes pour les pots de confiture..." Et ça continuais comme ça pendant des pages et des pages...
Anna Gavalda (Someone I Loved (Je l'aimais))
Puisque c'est ainsi. Puisque le temps sépare ceux qui s'aiment et que rien ne dure. Ce que nous vivions là, et nous en étions conscients tous les quatre, c'était un peu de rab. Un sursis, une parenthèse, un moment de grâce. Quelques heures volées aux autres... Pendant combien de temps aurions-nous l'énergie de nous arracher ainsi du quotidien pour faire le mur? Combien de permissions la vie nous accorderait-elle encore? Combien de pieds de nez? Combien de petites grattes? Quand allions-nous nous perdre et comment les liens se distendraient-ils? Encore combien d'années avant d'être vieux?
Anna Gavalda (L'Échappée belle)
Here is Christianity with its marvellous parable of the Prodigal Son to teach us indulgence and pardon. Jesus was full of love for souls wounded by the passions of men; he loved to bind up their wounds and to find in those very wounds the balm which should heal them. Thus he said to the Magdalen: "Much shall be forgiven thee because thou hast loved much," a sublimity of pardon which can only have called forth a sublime faith. Why do we make ourselves more strict than Christ? Why, holding obstinately to the opinions of the world, which hardens itself in order that it may be thought strong, do we reject, as it rejects, souls bleeding at wounds by which, like a sick man's bad blood, the evil of their past may be healed, if only a friendly hand is stretched out to lave them and set them in the convalescence of the heart?
Alexandre Dumas fils (La Dame aux Camélias)
Le courage, c'est de dominer ses propres fautes, d'en souffrir, mais de n'en pas être accablé et de continuer son chemin. Le courage, c'est d'aimer la vie et de regarder la mort d'un regard tranquille ; c'est d'aller à l'idéal et de comprendre le réel ; c'est d'agir et de se donner aux grandes causes sans savoir quelle récompense réserve à notre effort l'univers profond, ni s'il lui réserve une récompense. Le courage, c'est de chercher la vérité et de la dire ; c'est de ne pas subir la loi du mensonge triomphant qui passe, et de ne pas faire écho, de notre âme, de notre bouche et de nos mains aux applaudissements imbéciles et aux huées fanatiques.
Jean Jaurès
Le parti national-socialiste avait fait un fameux cadeau à ces SS-là : ils pouvaient marcher au combat sans aucun risque physique, décrocher les honneurs sans avoir à entendre siffler les balles. L'impunité psychologique était plus difficile à atteindre. Tous les officiers SS avaient des camarades qui s'étaient suicidés. Le haut commandment avait pondu des circulaires pour dénoncer ces pertes futiles : il fallait être simple d'esprit pour croire que les juifs, parce qu'ils n'avaient pas de fusils, ne possédaient pas d'armes d'un autre calibre : des armes sociales, économiques et politiques. En fait, le juif était armé jusqu'aux dents. Trempez votre caractère dans l'acier, soulignaient les circulaires, car l'enfant juif est une bombe à retardement culturelle, la femme juive, un tissu biologique de toutes les trahisons, le mâle juif, un ennemi plus implacable encore qu'aucun Russe ne saurait l'être. (ch. 20)
Thomas Keneally (Schindler’s List)
Le plaisir sexuel n'était pas seulement supérieur, en raffinement et en violence, à tous les autres plaisirs que pouvait comporter la vie; il n'était pas seulement l'unique plaisir qui ne s'accompagne d'aucun dommage pour l'organisme, mais qui contribue au contraire à le maintenir à son plus haut niveau de vitalité et de force; il était l'unique plaisir, l'unique objectif en vérité de l'existence humaine, et tous les autres - qu'ils soient associés aux nourritures riches, au tabac, aux alcools ou à la drogue - n'étaient que des compensations dérisoires et désespérées, des mini-suicides qui n'avaient pas le courage de dire leur nom, des tentatives pour détruire plus rapidement un corps qui n'avait plus accès au plaisir unique.
Michel Houellebecq (The Possibility of an Island)
That *does* relieve my mind!' 'It might well - except that I fancy you don't care a straw how we may appear.' 'On the contrary! Think how much my credit would suffer!' She laughed, but shook her head. 'You don't care for that either. Or - or for anything, perhaps.' He was momentarily taken aback by this, but he replied without perceptible hesitation: 'Not profoundly.' She frowned, turning it over in her mind. 'Well, I can understand that that must be very comfortable, for if you don't care for anybody or anything you can't be cast into dejection, or become sick with apprehension, or even get into high fidgets. On the other hand, I shouldn't think you could ever be *aux anges* either. It wouldn't do for me: it would be too flat!
Georgette Heyer (Frederica)
Je ne ressens pas la moindre honte de ne pas être une super bonne meuf. En revanche, je suis verte de rage qu'en tant qu fille qui intéresse peu les hommes, on cherche sans cesse à me faire savoir que je ne devrais même pas être là. On a toujours existé. Même s'il n'est pas question de nous dans les romans d'hommes, qui n'imaginent que des femmes avec qui ils voudraient coucher. On a toujours existé, on n'a jamais parlé. Même aujourd'hui que les femmes publient beaucoup de romans, on rencontre rarement de personnage féminins aux physiques ingrats ou médiocres, inaptes à aimer les hommes ou à s'en faire aimer. Au contraire les héroines contemporaines aiment les hommes, les rencontrent facilement couchent avec eux en deux chapitres, elles jouissent en quatre lignes et elles aiment toutes le sexe. La figure de la looseuse de la féminité m'est plus que sympathique, elle m'est essentielle.
Virginie Despentes (King Kong théorie)
je finirai bien par te rencontrer quelque part bon dieu! et contre tout ce qui me rend absent et douloureux par le mince regard qui me reste au fond du froid j'affirme ô mon amour que tu existes je corrige notre vie nous n'irons plus mourir de langueur à des milles de distance dans nos rêves bourrasques des filets de sang dans la soif craquelée de nos lèvres les épaules baignées de vols de mouettes non j'irai te chercher nous vivrons sur la terre la détresse n'est pas incurable qui fait de moi une épave de dérision, un ballon d'indécence un pitre aux larmes d'étincelles et de lésions profondes frappe l'air et le feu de mes soifs coule-moi dans tes mains de ciel de soie la tête la première pour ne plus revenir
Gaston Miron (L'Homme rapaillé)
Mais surtout, surtout Jonathan, un matin où passait le facteur, un petit matin gros et froid, un matin où il ouvrait sa grande sacoche jaune et pleine; soufflant de la buée en cherchant le courrier, j'ai ressenti un frisson qui a couru tout mon corps et m'a effarée. Un frisson qui m'a gelée sur place, un frisson qui s'est transformé en éclair et m'a foudroyé la nuque : j'ai compris que j'attendais vos lettres, j'attendais vos mots, j'attendais vos descriptions d'auberges, de routes, de famille française, de soupe au chou... J'étais en train de vous attendre. J'allais donc souffrir de vous. Et je ne veux plus souffrir Jonathan. En ce mois de décembre, j'ai couru à Paris, j'ai couru dans Fécamps, j'ai couru dans ma maison, j'ai couru dans la librairie pour me sauver de vous, vous abandonner sur vos petites routes aux arbres secs et noirs. J'avais peur
Katherine Pancol (Un homme à distance)
Oricât de mult ai iubi o femeie, oricâtă încredere ai avea în ea, oricare ar fi siguranța în viitor pe care ți-o dă trecutul ei, ești întotdeauna mai mult sau mai puțin gelos. Dacă ai fost îndrăgostit, cu adevărat îndrăgostit, desigur ai resimțit această nevoie de a izola de restul lumii ființa în a cărei inimă ai vrea să fii numai tu. Mi se pare că oricât ar fi de indiferentă la ceea ce o înconjoară, femeia iubită își pierde din parfumul și din armonia ei în contact cu oamenii și cu lucrurile.
Alexandre Dumas fils
En Méditerranée Dans ce bassin où jouent Des enfants aux yeux noirs, Il y a trois continents Et des siècles d'histoire, Des prophètes des dieux, Le Messie en personne. Il y a un bel été Qui ne craint pas l'automne, En Méditerranée. Il y a l'odeur du sang Qui flotte sur ses rives Et des pays meurtris Comme autant de plaies vives, Des îles barbelées, Des murs qui emprisonnent. Il y a un bel été Qui ne craint pas l'automne, En Méditerranée. Il y a des oliviers Qui meurent sous les bombes Là où est apparue La première colombe, Des peuples oubliés Que la guerre moissonne. Il y a un bel été Qui ne craint pas l'automne, En Méditerranée. Dans ce bassin, je jouais Lorsque j'étais enfant. J'avais les pieds dans l'eau. Je respirais le vent. Mes compagnons de jeux Sont devenus des hommes, Les frères de ceux-là Que le monde abandonne, En Méditerranée. Le ciel est endeuillé, Par-dessus l'Acropole Et liberté ne se dit plus En espagnol. On peut toujours rêver, D'Athènes et Barcelone. Il reste un bel été Qui ne craint pas l'automne, En Méditerranée.
Georges Moustaki
Je condamne l'ignorance qui règne en ce moment dans les démocraties aussi bien que dans les régimes totalitaires. Cette ignorance est si forte, souvent si totale, qu'on la dirait voulue par le système, sinon par le régime. J'ai souvent réfléchi à ce que pourrait être l'éducation de l'enfant. Je pense qu'il faudrait des études de base, très simples, où l'enfant apprendrait qu'il existe au sein de l'univers, sur une planète dont il devra plus tard ménager les ressources, qu'il dépend de l'air, de l'eau, de tous les êtres vivants, et que la moindre erreur ou la moindre violence risque de tout détruire. Il apprendrait que les hommes se sont entre-tués dans des guerres qui n'ont jamais fait que produire d'autres guerres, et que chaque pays arrange son histoire, mensongèrement, de façon à flatter son orgueil. On lui apprendrait assez du passé pour qu'il se sente relié aux hommes qui l'ont précédé, pour qu'il les admire là où ils méritent de l'être, sans s'en faire des idoles, non plus que du présent ou d'un hypothétique avenir. On essaierait de le familiariser à la fois avec les livres et les choses ; il saurait le nom des plantes, il connaîtrait les animaux sans se livrer aux hideuses vivisections imposées aux enfants et aux très jeunes adolescents sous prétexte de biologie ; il apprendrait à donner les premiers soins aux blessés ; son éducation sexuelle comprendrait la présence à un accouchement, son éducation mentale la vue des grands malades et des morts. On lui donnerait aussi les simples notions de morale sans laquelle la vie en société est impossible, instruction que les écoles élémentaires et moyennes n'osent plus donner dans ce pays. En matière de religion, on ne lui imposerait aucune pratique ou aucun dogme, mais on lui dirait quelque chose de toutes les grandes religions du monde, et surtout de celles du pays où il se trouve, pour éveiller en lui le respect et détruire d'avance certains odieux préjugés. On lui apprendrait à aimer le travail quand le travail est utile, et à ne pas se laisser prendre à l'imposture publicitaire, en commençant par celle qui lui vante des friandises plus ou moins frelatées, en lui préparant des caries et des diabètes futurs. Il y a certainement un moyen de parler aux enfants de choses véritablement importantes plus tôt qu'on ne le fait. (p. 255)
Marguerite Yourcenar (Les Yeux ouverts : Entretiens avec Matthieu Galey)
Notre génération est trop superficielle pour le mariage. On se marie comme on va au MacDo. Après, on zappe. Comment voudriez-vous qu'on reste toute sa vie avec la même personne dans la société du zapping généralisé? Dans l'époque où les stars, les hommes politiques, les arts, les sexes, les religions n'ont jamais été aussi interchangeables? Pourquoi le sentiment amoureux ferait-il exception à la schizophrénie générale? Et puis d'abord, d'où nous vient donc cette curieuse obsession: s'escrimer à tout prix pour être heureux avec une seule personne? Sur 558 types de sociétés humaines, 24 % seulement sont monogames. La plupart des espèces animales sont polygames. Quant aux extraterrestres, n'en parlons pas: il y a longtemps que la Charte Galactique X23 a interdit la monogamie dans toutes les planètes de type B#871. Le mariage, c'est du caviar à tous les repas: une indigestion de ce que vous adorez, jusqu'à l'écœurement. “ Allez, vous en reprendrez bien un peu, non? Quoi? Vous n'en pouvez plus? Pourtant vous trouviez cela délicieux il y a peu, qu'est-ce qui vous prend? Sale gosse, va!” La puissance de l'amour, son incroyable pouvoir, devait franchement terrifier la société occidentale pour qu'elle en vienne à créer ce système destiné à vous dégoûter de ce que vous aimez.
Frédéric Beigbeder (L'amour dure trois ans - Le roman suivi du scénario du film)
La tournée terminée, Tom et Roger pensèrent qu'après le succès de I Shot The Sheriff, ce serait bien de descendre dans les Caraïbes pour continuer sur le thème du reggae. Ils organisèrent un voyage en Jamaïque, où ils jugeaient qu'on pourrait fouiner un peu et puiser dans l'influence roots avant d'enregistrer. Tom croyait fermement au bienfait d'exploiter cette source, et je n'avais rien contre puisque ça voulait dire que Pattie et moi aurions une sorte de lune de miel. Kingston était une ville où il était fantastique de travailler. On entendant de la musique partout où on allait. Tout le monde chantait tout le temps, même les femmes de ménage à l'hotel. Ce rythme me rentrait vraiment dans le sang, mais enregistrer avec les Jamaïcains était une autre paire de manches. Je ne pouvais vraiment pas tenir le rythme de leur consommation de ganja, qui était énorme. Si j'avais essayé de fumer autant ou aussi souvent, je serais tombé dans les pommes ou j'aurais eu des hallucinations. On travaillait aux Dynamic Sound Studios à Kingston. Des gens y entraient et sortaient sans arrêt, tirant sur d'énormes joints en forme de trompette, au point qu'il y avait tant de fumée dans la salle que je ne voyais pas qui était là ou pas. On composait deux chansons avec Peter Tosh qui, affalé sur une chaise, avait l'air inconscient la plupart du temps. Puis, soudain, il se levait et interprétait brillamment son rythme reggae à la pédale wah-wah, le temps d'une piste, puis retombait dans sa transe à la seconde où on s'arrêtait.
Eric Clapton (The Autobiography)
Lorsque j’ai commencé à voyager en Gwendalavir aux côtés d'Ewìlan et de Salim, je savais que, au fil de mon écriture, ma route croiserait celle d'une multitude de personnages. Personnages attachants ou irritants, discrets ou hauts en couleurs, pertinents ou impertinents, sympathiques ou maléfiques... Je savais cela et je m'en réjouissais. Rien, en revanche, ne m'avait préparé à une rencontre qui allait bouleverser ma vie. Rien ne m'avait préparé à Ellana. Elle est arrivée dans la Quête à sa manière, tout en finesse tonitruante, en délicatesse remarquable, en discrétion étincelante. Elle est arrivée à un moment clef, elle qui se moque des serrures, à un moment charnière, elle qui se rit des portes, au sein d’un groupe constitué, elle pourtant pétrie d’indépendance, son caractère forgé au feu de la solitude. Elle est arrivée, s'est glissée dans la confiance d'Ewilan avec l'aisance d'un songe, a capté le regard d’Edwin et son respect, a séduit Salim, conquis maître Duom... Je l’ai regardée agir, admiratif ; sans me douter un instant de la toile que sa présence, son charisme, sa beauté tissaient autour de moi. Aucun calcul de sa part. Ellana vit, elle ne calcule pas. Elle s'est contentée d'être et, ce faisant, elle a tranquillement troqué son statut de personnage secondaire pour celui de figure emblématique d'une double trilogie qui ne portait pourtant pas son nom. Convaincue du pouvoir de l'ombre, elle n'a pas cherché la lumière, a épaulé Ewilan dans sa quête d'identité puis dans sa recherche d'une parade au danger qui menaçait l'Empire. Sans elle, Ewilan n'aurait pas retrouvé ses parents, sans elle, l'Empire aurait succombé à la soif de pouvoir des Valinguites, mais elle n’en a tiré aucune gloire, trop équilibrée pour ignorer que la victoire s'appuyait sur les épaules d'un groupe de compagnons soudés par une indéfectible amitié. Lorsque j'ai posé le dernier mot du dernier tome de la saga d'Ewilan, je pensais que chacun de ses compagnons avait mérité le repos. Que chacun d'eux allait suivre son chemin, chercher son bonheur, vivre sa vie de personnage libéré par l'auteur après une éprouvante aventure littéraire. Chacun ? Pas Ellana. Impossible de la quitter. Elle hante mes rêves, se promène dans mon quotidien, fluide et insaisissable, transforme ma vision des choses et ma perception des autres, crochète mes pensées intimes, escalade mes désirs secrets... Un auteur peut-il tomber amoureux de l'un de ses personnages ? Est-ce moi qui ai créé Ellana ou n'ai-je vraiment commencé à exister que le jour où elle est apparue ? Nos routes sont-elles liées à jamais ? — Il y a deux réponses à ces questions, souffle le vent à mon oreille. Comme à toutes les questions. Celle du savant et celle du poète. — Celle du savant ? Celle du poète ? Qu'est-ce que... — Chut... Écris.
Pierre Bottero (Ellana (Le Pacte des MarchOmbres, #1))
Et que faudrait-il faire ? Chercher un protecteur puissant, prendre un patron, Et comme un lierre obscur qui circonvient un tronc Et s'en fait un tuteur en lui léchant l'écorce, Grimper par ruse au lieu de s'élever par force ? Non, merci ! Dédier, comme tous ils le font, Des vers aux financiers ? se changer en bouffon Dans l'espoir vil de voir, aux lèvres d'un ministre, Naître un sourire, enfin, qui ne soit pas sinistre ? Non, merci ! Déjeuner, chaque jour, d'un crapaud ? Avoir un ventre usé par la marche ? une peau Qui plus vite, à l'endroit des genoux, devient sale ? Exécuter des tours de souplesse dorsale ?... Non, merci ! D'une main flatter la chèvre au cou Cependant que, de l'autre, on arrose le chou, Et donneur de séné par désir de rhubarbe, Avoir son encensoir, toujours, dans quelque barbe ? Non, merci ! Se pousser de giron en giron, Devenir un petit grand homme dans un rond, Et naviguer, avec des madrigaux pour rames, Et dans ses voiles des soupirs de vieilles dames ? Non, merci ! Chez le bon éditeur de Sercy Faire éditer ses vers en payant ? Non, merci ! S'aller faire nommer pape par les conciles Que dans des cabarets tiennent des imbéciles ? Non, merci ! Travailler à se construire un nom Sur un sonnet, au lieu d'en faire d'autres ? Non, Merci ! Ne découvrir du talent qu'aux mazettes ? Être terrorisé par de vagues gazettes, Et se dire sans cesse : "Oh ! pourvu que je sois Dans les petits papiers du Mercure François" ?... Non, merci ! Calculer, avoir peur, être blême, Préférer faire une visite qu'un poème, Rédiger des placets, se faire présenter ? Non, merci ! non, merci ! non, merci ! Mais... chanter, Rêver, rire, passer, être seul, être libre, Avoir l'œil qui regarde bien, la voix qui vibre, Mettre, quand il vous plaît, son feutre de travers, Pour un oui, pour un non, se battre, - ou faire un vers ! Travailler sans souci de gloire ou de fortune, À tel voyage, auquel on pense, dans la lune ! N'écrire jamais rien qui de soi ne sortît, Et modeste d'ailleurs, se dire : mon petit, Sois satisfait des fleurs, des fruits, même des feuilles, Si c'est dans ton jardin à toi que tu les cueilles ! Puis, s'il advient d'un peu triompher, par hasard, Ne pas être obligé d'en rien rendre à César, Vis-à-vis de soi-même en garder le mérite, Bref, dédaignant d'être le lierre parasite, Lors même qu'on n'est pas le chêne ou le tilleul, Ne pas monter bien haut, peut-être, mais tout seul !
Edmond Rostand (Cyrano de Bergerac)
Préface J'aime l'idée d'un savoir transmis de maître à élève. J'aime l'idée qu'en marge des "maîtres institutionnels" que sont parents et enseignants, d'autres maîtres soient là pour défricher les chemins de la vie et aider à y avancer. Un professeur d'aïkido côtoyé sur un tatami, un philosophe rencontré dans un essai ou sur les bancs d'un amphi-théâtre, un menuisier aux mains d'or prêt à offrir son expérience... J'aime l'idée d'un maître considérant comme une chance et un honneur d'avoir un élève à faire grandir. Une chance et un honneur d'assister aux progrès de cet élève. Une chance et un honneur de participer à son envol en lui offrant des ailes. Des ailes qui porteront l'élève bien plus haut que le maître n'ira jamais. J'aime cette idée, j'y vois une des clefs d'un équilibre fondé sur la transmission, le respect et l'évolution. Je l'aime et j'en ai fait un des axes du "Pacte des MarchOmbres". Jilano, qui a été guidé par Esîl, guide Ellana qui, elle-même, guidera Salim... Transmission. Ellana, personnage ô combien essentiel pour moi (et pour beaucoup de mes lecteurs), dans sa complexité, sa richesse, sa volonté, ne serait pas ce qu elle est si son chemin n avait pas croisé celui de Jilano. Jilano qui a su développer les qualités qu'il décelait en elle. Jilano qui l'a poussée, ciselée, enrichie, libérée, sans chercher une seule fois à la modeler, la transformer, la contraindre. Respect. q Jilano, maître marchombre accompli. Maître accompli et marchombre accompli. Il sait ce qu'il doit à Esîl qui l'a formé. Il sait que sans elle, il ne serait jamais devenu l'homme qu'il est. L'homme accompli. Elle l'a poussé, ciselé, enrichi, libéré, sans chercher une seule fois à le modeler, le transformer, le contraindre. Respect. Évolution. Esîl, uniquement présente dans les souvenirs de Jilano, ne fait qu'effleurer la trame du Pacte des Marchombres. Nul doute pourtant qu'elle soit parvenue à faire découvrir la voie à Jilano et à lui offrir un élan nécessaire pour qu'il y progresse plus loin qu'elle. Jilano agit de même avec Ellana. Il sait, dès le départ, qu'elle le distancera et attend ce moment avec joie et sérénité. Ellana est en train de libérer les ailes de Salim. Jusqu'où s envolera-t-il grâce à elle ? J'aime cette idée, dans les romans et dans la vie, d’un maître transmettant son savoir à un élève afin qu a terme il le dépasse. J'aime la générosité qu'elle induit, la confiance qu'elle implique en la capacité des hommes à s'améliorer. J'aime cette idée, même si croiser un maître est une chance rare et même s'il existe bien d'autres manières de prendre son envol. Lire. Écrire. S'envoler. Pierre Bottero
Pierre Bottero (Ellana, l'Envol (Le Pacte des MarchOmbres, #2))
To be loved by a pure young girl, to be the first to reveal to her the strange mystery of love, is indeed a great happiness, but it is the simplest thing in the world. To take captive a heart which has had no experience of attack, is to enter an unfortified and ungarrisoned city. Education, family feeling, the sense of duty, the family, are strong sentinels, but there are no sentinels so vigilant as not to be deceived by a girl of sixteen to whom nature, by the voice of the man she loves, gives the first counsels of love, all the more ardent because they seem so pure. The more a girl believes in goodness, the more easily will she give way, if not to her lover, at least to love, for being without mistrust she is without force, and to win her love is a triumph that can be gained by any young man of five-and-twenty. See how young girls are watched and guarded! The walls of convents are not high enough, mothers have no locks strong enough, religion has no duties constant enough, to shut these charming birds in their cages, cages not even strewn with flowers. Then how surely must they desire the world which is hidden from them, how surely must they find it tempting, how surely must they listen to the first voice which comes to tell its secrets through their bars, and bless the hand which is the first to raise a corner of the mysterious veil! But to be really loved by a courtesan: that is a victory of infinitely greater difficulty. With them the body has worn out the soul, the senses have burned up the heart, dissipation has blunted the feelings. They have long known the words that we say to them, the means we use; they have sold the love that they inspire. They love by profession, and not by instinct. They are guarded better by their calculations than a virgin by her mother and her convent; and they have invented the word caprice for that unbartered love which they allow themselves from time to time, for a rest, for an excuse, for a consolation, like usurers, who cheat a thousand, and think they have bought their own redemption by once lending a sovereign to a poor devil who is dying of hunger without asking for interest or a receipt. Then, when God allows love to a courtesan, that love, which at first seems like a pardon, becomes for her almost without penitence. When a creature who has all her past to reproach herself with is taken all at once by a profound, sincere, irresistible love, of which she had never felt herself capable; when she has confessed her love, how absolutely the man whom she loves dominates her! How strong he feels with his cruel right to say: You do no more for love than you have done for money. They know not what proof to give. A child, says the fable, having often amused himself by crying "Help! a wolf!" in order to disturb the labourers in the field, was one day devoured by a Wolf, because those whom he had so often deceived no longer believed in his cries for help. It is the same with these unhappy women when they love seriously. They have lied so often that no one will believe them, and in the midst of their remorse they are devoured by their love.
Alexandre Dumas (La Dame aux Camélias)